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Le règlement des conflits armés en Afrique de l'ouest.

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par TIEU SAMUEL PATRICE MIHAN
Université Catholique de là¢â‚¬â„¢Afrique de là¢â‚¬â„¢Ouest - Unité Universitaire dà¢â‚¬â„¢Abidjan - Master 2016
  

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B- La faible volonté des parties de régler le conflit

Au terme des Directives des Nations Unies pour une Médiation efficace, il ressort que les parties au conflit devraient s'approprier le processus de médiation, en y adhérent et en s'employant à mettre en oeuvre les accords qui en découlent272(*). Cependant, il est triste de constater que le processus de règlement diplomatique des conflits armés en Afrique de l'ouest, s'est souvent heurté à la faible volonté des parties à régler le conflit. Cette faible volonté s'exprime de deux manières.

D'une part, la faible volonté des parties se manifeste par leur refus à négocier. Ce refus s'exprime de diverses manières, partant de la plus rigide à la moins rigide. L'expression rigide du refus consiste à décliner l'invitation à négocier. L'illustration la plus étonnante est celle du groupe dissident sierra-léonais, RUF273(*), qui fit pendant un an la sourde oreille devant l'invitationà négocier de M. Berhanu DINKA (l'envoyé spécial du Secrétaire des Nations Unies)274(*). Ce procédé, bien qu'il soit encore usité comme ce fût le cas récemment au Mali275(*), n'est plus fréquent comme autrefois. Cela à cause des menaces de la Communauté internationale à intervenir par des moyens coercitifs. Ainsi, certaines parties pour exprimer leur refus à négocier, quand même elles acceptent les voies diplomatiques de règlement, ont recours à des mécanismes artificieux, qui consistent soit à maintenir leurs divergences et à rejeter les solutions proposées, soit à fixer des conditions de règlement contraires aux normes internationales276(*), ou à incriminer les médiateurs de partialité277(*). En réalité, ces différentes formes de refus à négocier dissimulent le refus des parties de consentir à des compromis ; et lorsqu'elles parviennent à s'accorder sur une solution, là encore, leur volonté manque de sincérité.

D'autre part, la faible volonté des parties se remarque par leur refus à observer les accords signés. Partant de la guerre du Liberia à celle du Mali, tous les conflits qui sont nés en Afrique de l'Ouest n'ont jamais pu se régler aux premiers accords signés278(*). Cela est dû à la violation de ces accords par l'une des parties, encourageant ainsi l'autre à agir pareillement, ou encore par l'exigence que le premier pas soit posé par l'autre partie avant soi, et lorsque cette exigence est satisfaite des prétextes sont trouvés pour ne pas honorer ses obligations. Ce fut le cas par exemple au Mali où le MNLA, le HUCA et le MAA ont annoncé, après la libération de leurs confrères détenus prisonniers, la suspension de leur participation à la mise en oeuvre de l'accord préliminaire qui fut signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou au Burkina Faso. Ils alléguèrent que le Gouvernement ne s'était pas acquitté de ses obligations279(*). Un autre point regrettable est que, lorsque le processus échoue, les parties se jettent les unes aux autres la responsabilité de l'échec.280(*)

Tout ceci témoigne non seulement du refus des parties de s'impliquer dans le processus de résolution du différend,mais aussi de la volonté de chacune d'elles d'être proclamée vainqueur du conflit. La faible volonté des parties à régler le conflit est tant un obstacle aux négociations, qu'un obstacle à la mise en oeuvre des accords.

* 272 Cf. ONU, Directives des Nations... op. cit, p. 14 et ss ; V. Doc. A/66/811, 25 juin 2012.

* 273Revolutionary United Front : en français, Front Révolutionnaire Uni.

* 274 Cf. CHATAIGNER (Jean-Marc), L'ONU dans la crise en Sierra Leone... op. cit., p. 51 et ss.

* 275 Le 18 juin 2013, un accord fut signé à Ouagadougou entre le Gouvernement de transition d'alors et quelques groupes armés du Nord du Mali. A ces négociations certains groupes dissidents ne répondirent pas par leur présence. Ce sont : Ansar Dine, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO). (V. ONU, Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali, S/2013/582, du 01/10/2013, § 4).

* 276 Il arrive très souvent que les groupes rebelles exige garantie qu'ils seront amnistiés tant au niveau interne qu'international pour les crimes par eux orchestrés.

* 277 Les parties ont très souvent recours à ce procédé, lorsqu'elles sentent leurs intérêts menacés ou, lorsque ceux de la partie adverse sont plus considérés que les leurs. Sur ce point, la crise ivoirienne est reconnue comme étant le prototype. Les parties au conflit ont récusé les unes après les autres les différents médiateurs qui sont intervenus. Nous n'osons dire si ce fut à raison ou à tort, cependant nous pouvons dire que cette attitude a prolongé la durée du processus règlement du conflit inter ivoiriens.

* 278 A cet effet, il a fallu pour parvenir au règlement diplomatique du conflit libérien plus de 14 accords, environ 8 accords pour éteindre les foyers de feu en Côte d'Ivoire.

* 279 Cf. ONU, Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali, S/2013/582, du 01/10/2013, § 8.

* 280 Cf. ONU, Rapport du secrétaire général sur la situation en Sierra Leone, S/1995/975, du 21/11/1995, § 8.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry