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Ressources non renouvelables et développement soutenable. L'or du Burkina est-il vraiment une bénédiction ?

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par Razamwendé Saturnin SAWADOGO
Université de Versailles Saint Quentin En Yvelines - Master 2 Economie Théorique et Appliquée du Développement Durable 2015
  

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socio-économiques du Burkina Faso

a) La croissance économique au Burkina Faso

L'analyse des séries temporelles de la banque mondiale sur l'évolution des taux de croissance du Burkina Faso, ainsi que ceux de l'Afrique subsaharienne depuis 1980 montre que la santé économique du Burkina est intimement liée à celle de la sous-région. En effet, il semble exister une corrélation entre les statistiques sur le Burkina Faso et celles portant sur la sous-région. Ainsi, on peut identifier une première période de vaste fluctuation s'étendant de 1980 à 1995. Puis une seconde période de 1995 à 2014, composée de trois sous périodes scindées par la chute cyclique du taux de croissance par habitant. Il s'agit notamment de la période 1995 à 2000, de 2001 à 2009 et de 2009 à nos jours.

Jusqu'en 1995, il semblerait que l'Afrique subsaharienne, en général, ait peiné à se trouver un modèle de croissance soutenable dans le temps. Cette période se caractérise par une succession de croissances positives et négatives aléatoirement distribuées, des années de forte croissance, suivi de faible croissance (9.56% en 1982 au Burkina, immédiatement suivi de 0.34% en 83) et une croissance moyenne relativement faible sur toute la période 1980-95 (3.3% par an pour le Burkina). Cette situation peut s'expliquer en partie par une situation politique instable (le Burkina connait un changement de régime en 1983), et une grande vulnérabilité de l'ensemble de l'économie de la sous-région. Notamment une grande dépendance aux aléas climatiques, et un commerce extérieur peu diversifié et peu compétitif.

La seconde période correspond à ce qu'on pourrait appeler une croissance soutenue, exclusion faite de la baisse de la croissance de l'année 2000 et de l'année 2009. En effet, le taux de croissance bien qu'insuffisant pour le décollage économique de pays tels que le Burkina Faso, s'est situé au dessus de 4% avec des pics atteignant 8%. Dans l'ensemble le Burkina s'est distingué de la moyenne sous-régionale, avec des performances relativement élevées (graphique 2). La première explication de cette phase de croissance soutenue se retrouve dans la dévaluation du franc CFA survenue en 1995. La dévaluation à permis d'impulser une dynamique en améliorant la compétitivité de l'économie, notamment de la filière coton qui a été la base des exportations du Burkina Faso jusqu'en 2008. Bedossa (2012) précise que la stabilité politique et les effets d'entrainement d'un investissement public élevé ont également contribués à expliquer ce changement de régime au Burkina Faso. Le maintien du caractère volatile de la croissance est toujours lié à la dépendance aux chocs internes, principalement climatiques. Tandis que la faible intégration à l'économie mondiale

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protège toujours partiellement l'économie burkinabè des chocs négatifs externes (Bedossa 2012).

Graphique 1 : Evolution du taux de croissance du PIB et du PIB/hbt du Burkina et de l'Afrique subsaharienne

Sources : Données banque mondiale (Indicateurs du développement dans le monde), graphique de l'auteur.

Malgré l'augmentation de la population burkinabè, la création de richesse par habitant à été beaucoup plus élevée sur la période 1995-2014 que celle observée en moyenne entre 1980 et 1995. De 0.58%, sur la période 80-95, le taux de croissance moyen du PIB par habitant est passé à 3.31 sur la période 96-2014. Néanmoins, le graphique 2, qui reprend les taux de croissance moyens sur les différentes sous périodes que nous avons identifié plus haut, montre une tendance baissière des différents indicateurs depuis 1996. Bedossa (2012, 4) montre que cette tendance est surtout liée à la baisse de la contribution du secteur primaire dans la création de richesse : « Le secteur primaire, dont la part dans la valeur ajoutée totale reste forte (33 % en moyenne sur la période 1980-2005), a vu sa contribution à la croissance se réduire depuis 2005. De la même manière, le secteur tertiaire, dont la part dans la valeur ajoutée est la plus importante (46.5 % en moyenne sur la même période), a vu sa contribution à la croissance baissée sur la période récente ». A la recherche de nouveau relais de croissance, le développement du secteur secondaire burkinabè semble insuffisant pour

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garantir au pays un taux d'accumulation à même de compenser le recul dans les deux autres secteurs.

Graphique 2 : Evolution des taux de croissance moyen dans le temps

Sources : Données banque mondiale (Indicateurs du développement dans le monde), calcul de l'auteur.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery