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L'Unicef et la protection des enfants au sud-Kivu. Forces et faiblesses, version originale.

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par Ibrahim NGILA KIKUNI
Université Officielle de Bukavu (U.O.B.) - Licence en Relations Internationales 2012
  

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Section II. LES PRINCIPALES VIOLATIONS DES DROITS DE L'ENFANT
CONSTATEES

Comme presque partout en R.D.C., les enfants de la province du Sud-Kivu sont victimes des violations de leurs droits au sein de la société.

§1. Les droits liés à la nature humaine et à la personnalité

Plusieurs droits de l'enfant sont violés, notamment le droit à la vie, le droit à l'intégrité physique et morale, le droit à l'éducation, la liberté de pensée, de religion et l'opinion de l'enfant, la protection contre l'exploitation économique, le droit à la santé, le droit à un nom, à une nationalité et le droit d'être enregistré à l'Etat-civil.

A. Le droit à la vie

Comme signalé au point C du §1 du premier chapitre de ce travail, la C.D.E. consacre, en son article 6, le droit de l'enfant à la vie. Malheureusement il se constate que ce droit est violé en province du Sud-Kivu, ce qui met en danger le bien-être des enfants dans cette partie de la République Démocratique du Congo. Dans son mémorandum de 2003 à l'attention du gouvernement de la R.D.C., le Carrefour des Enfants du Congo (CARECO) fait état : « les violations massives du droit des enfants à la vie observées dans certains milieux dans notre pays nous préoccupent. Chaque année, de nombreux cas d'enfants éliminés physiquement

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sont enregistrés... » 50. Les cas d'association des enfants dans les forces et groupes armées enregistrés en province du Sud-Kivu constituent un exemple typique de la violation du droit à la vie des enfants dans cette partie du pays. A titre d'illustration, 2 366 enfants dont 2 273 garçons et 93 filles ont été estimés associés aux forces et groupes armés en province au cours de l'an 2008. En 2009, ce nombre atteint un effectif de 632 enfants dont 476 garçons et 156 filles (voir supra).

Des tueries d'enfants et différentes menaces contre leur vie continuent d'être enregistrées dans différents coins de la province et surtout dans les zones touchées par des conflits armés : Shabunda, Fizi, Bunyakiri, etc.

B. La liberté de pensée, de religion et l'opinion de l'enfant

Ce droit est consacré aux articles 5, 14 et 36 de la C.D.E. Souvent, les décisions prises par les parents et/ou les autorités politico-administratives ne tiennent pas compte de l'opinion de l'enfant. Tel est le cas par exemple des parents et/ou tuteurs qui imposent aux enfants la section à suivre dans ses études. Conformément à l'article 5, les parents et/ou la famille ne peuvent que guider l'enfant, de l'orienter dans ses choix (et non lui imposer) en tenant compte du développement de ses capacités. Même quand il s'agit de prendre une mesure en sa faveur, l'enfant sud-kivutien n'est pas appelé à donner son point de vue. Ce fait constitue dès lors un manquement à l'article 3 de la C.D.E. qui prône la considération primordiale de l'intérêt supérieur de l'enfant dans la prise des décisions qui le concernent.

Pour confirmer les thèses qui précèdent, le CARECO écrit : « ...nous n'avons pas été associés aux pourparlers de paix lors du dialogue inter-congolais et nous ne sommes même pas associés au train de mesure pour la consolidation de la paix dans notre pays et pour la reconstruction nationale » 51. Sont rares dans la province du Sud-Kivu, les familles qui tiennent compte de la liberté de pensée, d'expression et d'opinion de l'enfant lors de la désignation de la tutelle dative52.

Par ailleurs, beaucoup de familles et d'écoles imposent aux enfants la religion à pratiquer. Dans la plupart des cas, la religion du père de la famille s'impose aux enfants, et dans les écoles (conventionnées), tous les enfants sont soumis aux pratiques religieuses

50 CARREFOUR DES ENFANTS DU CONGO, Mémorandum des enfants à l'intention du parlement de la R.D.C., Bukavu, 2004, p. 3.

51 Ibidem

52 L. LUKWANGOMO, chargé des orphelins et autres enfants vulnérables à la division provinciale des affaires sociales/Sud-Kivu, Entretien sur la situation des enfants au Sud-Kivu, Bukavu, Jeudi le 23 février 2012.

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exigées par la direction. Dans le cas contraire, l'inscription est carrément refusée ou, si l'enfant est déjà en formation, il encoure les peines d'exclusion 53. Les éducateurs et, notamment, les parents devraient plutôt orienter l'enfant et le guider dans le choix de la pratique d'une religion qu'ils jugent saine et non de lui imposer leur volonté.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld