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Le régime juridique de l'insurrection. Une étude à  partir des cas libyen et syrien.

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par Joseph Marcel II MBAHEA
Université de Yaoundé II - Master II  2013
  

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B - LA NEGATION DU DROIT A LA PAIX AUX INSURGES

Le droit à la paix est le bénéfice reconnu à un sujet de droit de vivre paisiblement, sans faire l'objet d'une quelconque attaque ou agression. Le droit à la paix est corollaire de l'interdiction du recours à la force. Cette interdiction est consacrée par l'article 2 paragraphe 4

Mémoire présenté et soutenu par MBAHEA JOSEPH MARCEL II Page 52

Le régime juridique de l'insurrection: une étude à partir des cas libyen et syrien

de la Charte des Nations unies, et concerne à priori les Etats. Il est donc établi que seuls les Etats disposent d'un droit à la paix. Conséquemment, les groupes armés ne peuvent s'en prévaloir. Dans l'ordre juridique interne, relativement au recours à la force, « ...le droit est du côté des forces gouvernementales (...) »108. Ainsi donc, le droit à la paix est nié aux insurgés car, ils sont des violateurs du droit dans l'Etat (1), et tout secours en leur faveur est en principe interdit (2)

1 - Les insurgés, des violateurs du droit dans l'Etat

« La lutte armée contre les forces gouvernementales est (...) par principe une violation du droit interne »109. La seule réponse qui est donnée aux individus qui ont pris les armes contre leurs gouvernants est la violence. Ils ont décidé de se mettre hors la loi, en marge de la société. Ils ébranlent la cohésion au sein de la collectivité étatique.

Une insurrection peut à l'analyse être fondée sur des motifs louables. Les insurgés peuvent revendiquer à leur bénéfice des droits, des libertés, l'égalité de tous les citoyens devant la loi, réclamer l'ouverture démocratique, le respect de l'Etat de droit, une équitable répartition des bénéfices de la croissance économique. Dans le même sillage, dénoncer les injustices sociales, la corruption, la mauvaise gouvernance. Les raisons qui soutiennent ce soulèvement peuvent à certains égards être justes. Mais parce que les insurgés n'empruntent pas la voie définie par le cadre normatif et institutionnel en vigueur pour faire prospérer leurs exigences fussent-elles légitimes, s'excluent du jeu politique, ils sont traités comme des brigands de droit commun.

Face à de tels agissements, les autorités gouvernementales que l'on soit en Libye ou en Syrie ne sauraient laisser dans la paix ou la donner à des individus qui eux ont ou veulent ôter la paix et la stabilité à l'Etat. Pour cette raison, ils sont combattus avec énergie jusqu'à leurs derniers retranchements. L'objectif affiché est d'anéantir, d'écraser l'insurrection de sorte que la violence avec laquelle les autorités répondent servent de témoignage et de mise en garde à ceux à qu'il passerait l'envie à l'avenir de s'y exercer ou de réitérer.

Par principe, le recours à la force des forces gouvernementales contre les insurgés interdit tout secours en leur faveur.

108 ZAKARIA (D) « les groupés dans un système de droit international centré sur l'Etat », R.Q.D.I, vol93, Genève, No 882, juin 2011, op.cit., p. 88.

109 Ibid., p. 88

Mémoire présenté et soutenu par MBAHEA JOSEPH MARCEL II Page 53

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2 - L'interdiction de tout secours en faveur des insurgés

Parce qu'ils sont des violateurs du droit, des hors la loi, des terroristes aux yeux des autorités tout secours en faveur des insurgés est interdit quand les forces gouvernementales exercent la répression. Tout secours est proscrit, qu'il soit d'origine interne ou externe.

En interne, le secours peut consister en des discours séditieux, l'éloge à l'endroit des insurgés, et des actes insurrectionnels, la contribution financière et matérielle à l'effort de guerre des insurgés. L'enrôlement dans les rangs des insurgés, le renseignement prévisionnel à leur avantage.

En externe, il peut s'agir pour un Etat d'offrir sur son territoire lieu de retraite ou d'entrainement aux insurgés. De les fournir l'équipement militaire, les former militairement aux techniques et méthodes de combat. En bref, toute ingérence est interdite.

Mais dans la pratique, ces exigences ne sont pas toujours respectées comme le témoigne à suffisance le conflit en Libye. En effet, les insurgés du CNT ont bénéficié de l'expertise militaire française quant à leur formation. La France a militairement et activement soutenu le CNT en lui fournissant les armes contre le régime de Kadhafi. Mais les insurgés peuvent toujours bénéficier de l'aide humanitaire du PAM, du CICR, du HCR et autres organisations internationales humanitaires, bien que leurs gouvernements respectifs s'y opposent farouchement.

En Syrie également, certaines factions de l'opposition jouissent du soutien des Etats unis, de la France en terme de formation et d'équipements militaires. Une coalition internationale menée par l'OTAN, conduit des opérations en soutient aux insurgés. En plus, ils ont le soutien de quelques pays arabes tels que l'Arabie saoudite, le Qatar. L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) encore appelé daesh, se joignant aux insurgés cause de sérieux dommages et mettent en difficulté le pouvoir de Damas. Il faut dire ici que la France et les Etats unis n'ont reçu aucun mandat ni du Conseil de sécurité, ni de Damas pour mener ces opérations. Mais il faut dire qu'il ne s'agit pas d'une interdiction absolue, exception faite bien entendu de l'aide humanitaire.

En réprimant l'insurrection, les autorités libyennes et syriennes le font parce qu'elles sont détentrices d'un droit de légitime défense contre les insurgés, et leur nient ainsi tout droit à la paix. Si elles se trouvent débordées, il leur est loisible de faire appel à leurs partenaires étrangers.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand