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Ressources minières, croissance économique et guerres civiles en R.D.Congo


par Fanny KABWE
Université de Yaoundé 2/ Soa - DEA 2014
  

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SECTION I. ANALYSES ECONOMIQUES DES GUERRES CIVILES

Cette section présente d'une part les facteurs des risques des conflits armés et met l'accent également sur les ressources minières comme facteur des guerres civiles en RDC.

§1. Principaux facteurs de risque des conflits armés

« Les guerres civiles sont les affrontements à l'intérieur des frontières des pays, sans la participation directe ou affichée de troupes étrangères, ce qui n'exclut pas l'influence de forces extérieures » (Collier, 2006).

Les tensions autour de la captation et la distribution de la rente augmentent l'instabilité politique et le risque de conflit armé (Omgba, 2010 ; Gbetnkom et al., 2013). Collier et Hoeffler (1998 ; 2002) affirment que les pays dont la prospérité repose sur l'exploitation de matières premières présentent un risque accru de guerre civile, notamment lorsque ces activités génèrent au moins un tiers du revenu national brut.

De même, Ross (2004) conclut que la découverte de pétrole augmente les conflits ou sont à la base du conflit. Que pourrions-nous dire de la situation actuelle de la R.D.Congo ? Ces guerres ont permis aux acteurs régionaux africains d'exploiter les ressources minières en dehors de tout cadre institutionnel ou technique qui aurait pu assurer une réelle rentabilité.

La dépendance en ressources naturelles affecte positivement l'occurrence et la durée des conflits armés. Nombreux études empiriques sur les guerres civiles ont produit des résultats différents à cause du rôle des ressources naturelles, leurs différences des données, les modèles de guerres civiles, la procédure de ces estimations et les techniques appliquées.

En effet, Artus et al. (2010), à l'aide des statistiques renseignent que l'argent du pétrole en Afrique centrale renforce le pouvoir de la classe dirigeante, mais il est à l'origine des rébellions et des révoltes, dès lors qu'il ne conduit pas au développement économique et tend à aggraver les inégalités.

Les travaux de la Banque mondiale et notamment ceux de Collier et Hoeffler (2007) opposent la rébellion, forme de criminalité organisée caractérisée par l'avidité (Greed), et le gouvernement supposé légitime et recevant les doléances (Grievance). De nombreux travaux montrent le rôle spécifique des ressources naturelles dans la conflictualité. En 2004, Collier et Hoeffler (2002) analysent cinquante-deux guerres civiles entre 1960 et 1999. Ils montrent que la dépendance économique envers les ressources naturelles augmente les risques de guerre civile pendant les cinq années qui suivent l'amplification de cette dépendance. La relation n'est pas linéaire. De même Fearon et Laitin (2003) démontrent que le risque de guerre civile dans un pays exportateur de pétrole est de 19,1 % contre 9,2 % pour un pays non doté en ressources pétrolières. Ainsi, Reynal-Querol (2002) analyse le lien entre l'abondance de ressources naturelles et l'occurrence de conflits civils interethniques.Par contre, Elbadawi et Sambanis (2002) trouvent qu'il y a une ambigüité, pour eux tout dépend de la procédure, comment opérationnaliser la guerre civile. Pour 138 pays entre 1960 et 1995, l'abondance en ressources naturelles est un des facteurs essentiels. Enfin, Doyle et Sambanis (2000) montrent que les guerres civiles sont plus longues pour les pays dotés en ressources naturelles.Tout de même en 1998, Paul Collier et Hoeffler affirment sur la base d'analyses économétriques que les pays dont la prospérité repose sur l'exploitation de matières premières présentent un risque accru de guerre civile, notamment lorsque ces activités génèrent au moins un tiers du revenu national brut.L'analyse des conflits armés est rendue très difficile du fait de l'enchevêtrement des facteurs explicatifs et de la spécificité des différentes configurations.

Plusieurs rapports d'enquêtes (Nations Unies, 2002) et documents ont récemment établi le lien entre l'exploitation des ressources minières et les conflits armés en République Démocratique du Congo. Ces relations ont également été mises en lumière par plusieurs études sur les causes économiques des guerres civiles (PNUD, 2004).Les défenseurs de la thèse de l'avidité sont convaincus que la plupart des conflits armés sont causés par des facteurs économiques tels que la lutte pour le contrôle sur les ressources naturelles.

C'est notamment la position de l'équipe de recherche de la Banque mondiale dirigée par Collier pour qui, « les guerres civiles résultent beaucoup plus souvent d'opportunités économiques et, par conséquent, certains groupes rebelles sont avantagés par le conflit et ont donc de puissants motifs pour l'amorcer et l'entretenir. »Par contre, les partisans de la thèse des grievances soulignent l'importance d'autres facteurs comme les oppositions ethniques et religieuses, l'inégalité économique, le manque de droits politiques et la mauvaise gestion économique de la part du gouvernement(PNUD, 2004).

Cependant, Aknin et Serfati (2008), dans leur analyse se proposent d'inverser la méthodologie utilisée par la Banque mondiale, en replaçant, les guerres pour les ressources dans un contexte de mondialisation.D'une part, elles impliquent de puissantes organisations et acteurs transnationaux. D'autre part, ces guerres reflètent, à leur manière, le déplacement des frontières entre l'État et le marché qui permet aux élites (gouvernementales, militaires ou autres) de tirer des bénéfices du pillage des ressources.

Par ailleurs, Ballentine et Sherman (2003) essaie de trouver le juste milieu entre les deux hypothèses. Ballentine remarque que très peu de conflits contemporains peuvent être pris comme des exemples clairs de guerres de ressources caractérisées par des pillages à grande échelle commis par des acteurs étatiques ou rebelles. Les motifs et les opportunités économiques ne constituent presque jamais la cause principale des conflits armés. Au contraire, dans la plupart des cas il est question d'une interaction entre des facteurs économiques et des facteurs politiques, socio-économiques et sécuritaires. C'est exactement cette interaction qui donne lieu à l'éclatement d'une guerre. Néanmoins, Ballentine ajoute que dans certains cas l'accès aux ressources économiques est d'une importance significative pour la création d'une `structure d'opportunités' permettant aux belligérants de prolonger le conflit et de rester sur le champ de bataille.Autrement dit, le degré d'accès aux ressources économiques peut influencer la durée, l'intensité et le caractère d'un conflit.

Il serait difficile de nier l'existence des inégalités dans des pays mal ou pas du tout gouvernés pendant une très longue période. Toutefois, l'identification d'autres causes qui favorisent le déclenchement des conflits offre d'énormes possibilités de prévention. L'étude de Collier a identifié les éléments ci-après comme étant les principaux facteurs de risque de guerre civile (PNUD, 2002) :

· les facteurs économiques : la prépondérance des exportations des produits primaires dans l'économie nationale, la faiblesse des revenus moyens, la lenteur de la croissance, et la taille de la diaspora ;

· les facteurs géographiques : la taille du territoire national et la répartition inégale de la population sur ce territoire ;

· les facteurs historiques : les risques de conflit futur sont beaucoup plus élevés dans les pays où une guerre civile vient de prendre fin et ;

· les facteurs sociaux : la faiblesse du niveau d'éducation et la composition ethnique et religieuse de la population.

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