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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun.

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par Paule Danielle MEKA'A EBANG
Université de Yaoundé 2-SOA - Master 2 2013
  

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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun

INTRODUCTION GENERALE

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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun

Avec un tissu bancaire peu dense, en comparaison à ceux des pays riches, et actuellement composé de 13 banques en activité (Conseil National du crédit, 2014), le système bancaire camerounais est l'un des plus importants de la CEMAC. Il a pour principaux traits caractéristiques une forte concentration et un état perpétuel de surliquidité1.

La concentration s'appréhende aussi bien géographiquement qu'en termes d'activité. Si l'on s'en tient à l'aspect géographique de la concentration, les agences bancaires camerounaises sont surtout localisées en zones urbaines, avec une préférence avérée pour les plus grandes métropoles du pays que sont Douala et Yaoundé. Ceci au détriment des milieux ruraux qui s'assimilent plutôt à des déserts bancaires (Avom et Eyeffa Ekomo, 2007).

Le tableau 1 (voir annexe 1) donne une illustration de cette situation en mettant en exergue la répartition inégale des banques sur le territoire national. On observe que les régions du Littoral et du Centre-Sud-Est concentrent respectivement 86 et 62 agences bancaires à elles deux (Conseil National du Crédit, 2014), soit 182 agences sur un total de 217 recensées dans le pays. En pourcentage, cela équivaut à 83,87% de l'ensemble des agences bancaire.

Par ailleurs, au sein même des villes, il existe des disparités entre centre et périphérie. Les quartiers périphériques et ceux abritant les couches les plus défavorisées de la population sont délaissés par les banques. Ces dernières préfèrent s'installer dans les quartiers huppés et au niveau du centre urbain.

Si l'on considère à présent le niveau d'activité comme critère de concentration, on observe que sur 13 banques que compte le système bancaire camerounais, une minorité d'entre elles détient un grand nombre de parts de marché. Il s'agit de la SGBC, la BICEC, d'ECOBANK, de la SCB et d'Afriland First Bank qui concentraient 74% des crédits octroyés et 73,6% des dépôts collectés en décembre 2013 (MINFI, 2014).

1 La surliquidité bancaire traduit une situation dans laquelle la trésorerie bancaire est en permanence excédentaire (Avom et Eyeffa, 2007)

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Le tableau 2 (voir annexe 1), présente les statistiques individuelles de chacune de ces banques en janvier 2014.

A l'observation, la SGBC, la BICEC et Afriland First Bank arrivent tête, suivies d'ECOBANK et de la SCB qui se distinguent également du reste des banques commerciales. On peut attribuer à ces dernières, qui sont au nombre de 8, les parts restantes de crédit et de dépôts qui ne s'élèvent respectivement qu'à 26% et à 26,4%.

En ce qui concerne deuxièmement la surliquidité, elle traduit une situation dans laquelle la trésorerie bancaire est toujours excédentaire. Le dispositif réglementaire de la CEMAC prévoit que toute banque dont le ratio de liquidité est supérieur à 100%, est en situation de surliquidité. Depuis 1993, les ratios de liquidité des banques camerounaises sont supérieurs à cette norme (COBAC, 2003).

Parallèlement à cet état de surliquidité, les banques sont frileuses dès lors qu'il s'agit de s'engager dans le financement de l'économie (Joseph, 2000 ; Avom et Eyeffa, 2007)2. Elles proposent des crédits à des taux hors de la portée de la grande masse, moyennant en outre des garanties d'un niveau élevé.

La configuration ainsi présentée du système bancaire camerounais est la résultante des restructurations consécutives à la crise bancaire du milieu des années 80. Ces restructurations visaient, pour les autorités monétaires, à éviter l'effondrement du système fortement secoué par la chute du montant des dépôts, la fuite des capitaux, le recours des banques secondaires à des ressources autres que les dépôts ainsi que la dégradation de la rentabilité bancaire.

2 Selon Fouda Owoundi (2009), trois raisons peuvent être avancées pour l'expliquer : le rapatriement des capitaux

spéculatifs, qui avaient été massivement placés hors de la BEAC par anticipation de la dévaluation ; le mauvais climat des affaires, qui serait de nature à accroître l'aversion au risque des banques ; ainsi que l'incompatibilité pour les banques à convertir les ressources courtes en emplois longs.

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Il s'avérait alors impératif de procéder à un changement du cadre institutionnel et de mettre en oeuvre une politique monétaire moins laxiste. C'est ainsi que la COBAC vit le jour, son avènement constituant l'épine dorsale du changement institutionnel3.

Si la mise en oeuvre de ces réformes a permis de limiter les dégâts systémiques, elle a également profondément influencé les comportements des banques qui se sont repositionnées spatialement et qui, dorénavant soucieuses de respecter les normes édictées à travers les ratios prudentiels, sont devenues moins enclines à accorder des prêts (Joseph, 1998).

C'est donc dire que la concentration et la surliquidité bancaires observées au Cameroun sont en quelques sortes un effet pervers des réformes prises pour mettre un terme à la crise. Ces caractéristiques du système bancaire constituent malheureusement une brèche pour l'exclusion bancaire, qui loin d'être une préoccupation récente, alimente depuis plusieurs années les débats relatifs à la croissance et à la lutte contre la pauvreté dans le monde.

En effet, l'expression exclusion bancaire a été forgée en 1993 par des géographes anglais inquiets de la limitation de l'accès physique de certaines populations aux services bancaires suite à la fermeture d'une série d'agences bancaires (Leyshon et Thrift, 1995). C'est seulement en 1999 que cette expression a réellement été utilisée pour faire référence aux personnes ne jouissant que d'un accès limité aux services bancaires de base (Kempson et Whyley, 1999).

Au fil du temps, ce concept a considérablement évolué et la définition communément admise est celle du centre Walras, fondée sur les travaux de

3 Aussitôt qu'elle fut mise sur pied, la COBAC a entrepris de définir des ratios prudentiels et de mettre en place un système de cotations des établissements de crédit (SYSCO) représentent ses principaux moyens d'action. S'agissant des ratios, ils sont au nombre de cinq et permettent à la COBAC de remplir ses missions de supervision et de contrôle des institutions bancaires. Il s'agit du ratio de fonds propres nets (qui doit être positif), du ratio de solvabilité (minimum 5%), du ratio de couverture des immobilisations (minimum 100%), du ratio de liquidité (minimum 100%) et du ratio de transformation à long terme (100%). Le système de cotation des établissements de Crédit est basé sur une évaluation de la santé individuelle des banques, qui elle-même s'appuie sur le calcul des scores et des cotes permettant d'apprécier périodiquement la situation de chaque établissement de crédit, par rapport au respect des normes réglementaires et des dispositifs de gestion interne.

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Gloukoviezoff (2004) qui voit en l'exclusion bancaire4 « un processus par lequel une personne rencontre de telles difficultés d'accès et/ou d'usage dans ses pratiques bancaires qu'elle ne peut plus mener une vie sociale normale». Ainsi, une situation d'exclusion bancaire n'est définissable que par rapport aux conséquences sociales des difficultés qui la composent.

Ces difficultés découlent de la nécessité pour les particuliers de recourir aux produits bancaires pour mener une vie normale alors mêmes qu'ils sont fournis par des établissements soumis à des contraintes de rentabilité. La clé de compréhension de l'exclusion bancaire se trouve donc au coeur même du processus de financiarisation des sociétés contemporaines en faveur duquel les produits bancaires sont devenus quotidiennement indispensables.

La financiarisation désigne en effet « un ensemble de contraintes à l'emploi des moyens de paiement et de règlement, au recours au crédit et à la protection contre les risques. Contraintes qui agissent de façon différente, directe ou indirecte, tant au Nord qu'au Sud, individuellement sur les personnes et les entreprises, et collectivement sur les groupes sociaux » (Servet, 2004b). Ainsi, selon qu'une société est fortement financiarisée ou non, l'ampleur et les conséquences de l'exclusion bancaire seront plus ou moins sévères.

Les sociétés contemporaines se caractérisent généralement par des degrés élevés de financiarisation dans la mesure où les produits et services bancaires y sont quasiment indispensables pour réaliser les transactions de la vie ordinaire telles que la perception d'un revenu ou de prestations sociales, le règlement des factures (d'eau, d'électricité, de téléphone...), la réalisation d'un achat (à l'aide d'une carte de crédit ou via internet) etc. Pouvoir accéder aux services bancaires constitue alors un élément clé d'intégration au sein desdites sociétés.

4 Le qualificatif bancaire fait référence au livret d'épargne, au compte de dépôt ou courant, aux moyens de paiement scripturaux.

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Toutefois, l'exclusion bancaire ne se limite pas aux difficultés d'accès. Elle possède en tout trois dimensions, qui selon Constans (2006) ne se recoupent pas entre elles et dont l'addition serait erronée. Il opère donc la distinction suivante :

- l'exclusion bancaire au sens propre du terme, c'est-à-dire les personnes dépourvues de compte bancaire. Il s'agit encore de la bancarisation qui désigne l'équipement de la population en produits bancaires. On considère généralement qu'une personne est bancarisée si elle possède un compte dans une institution bancaire formelle. Or, l'accès approprié aux produits rentre en ligne de compte dans une perspective d'inclusion bancaire. Les produits doivent être adaptés, c'est-à-dire que leur offre, leur structure et leurs coûts ne doivent pas causer des problèmes d'accès et/ou d'usage aux clients. Il est donc admis que l'exclusion du compte constitue le premier degré de l'exclusion bancaire, car il ne suffit pas de posséder un compte pour être financièrement inclus ;

- l'exclusion des moyens de paiement qui concerne les personnes possédant déjà un compte auprès d'une institution bancaire, mais qui se heurtent à des difficultés d'usage liées au fait qu'elles ne possèdent pas les moyens de paiement scripturaux nécessaires (Cartes bancaires, chéquier ...). Il en résulte d'une part qu'elles sont contraintes d'utiliser des espèces pour réaliser des transactions (ce qui comporte des risques de vol ou de perte ou qui peut s'avérer stigmatisant dans des sociétés très financiarisées), et d'autre part qu'elles doivent toujours se plier aux horaires d'ouverture des banques pour pouvoir effectuer des transactions (notamment les retraits d'argent). Ne pas posséder un minimum d'instruments de paiement peut s'avérer particulièrement préjudiciable ;

- l'exclusion du crédit constitue le troisième et dernier niveau d'exclusion bancaire. Elle fait prendre conscience de ce qu'un individu peut bien posséder un compte en banque ainsi que les instruments de paiement nécessaires, mais se heurter tout de même à des difficultés liées à l'obtention d'un crédit. A l'origine d'une telle exclusion se trouve ce que les banques appellent

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l'éligibilité principalement fondée sur les capacités de remboursement du solliciteur. ainsi, le flux de revenu, le patrimoine et le niveau d'endettement de ce dernier constituent des indicateurs déterminants dans ce processus.

Dès lors les difficultés bancaires entrainent des conséquences néfastes, ce d'autant plus qu'il est admis dans la littérature économique que le recours aux services bancaires contribue à la réduction de la pauvreté et des inégalités, et favorise la croissance économique (Banque Mondiale, 2012). Ce lien positif entre système financier et croissance économique a été mis en évidence par plusieurs travaux dont ceux de Goldsmith (1969) et Shaw (1973), précurseurs en la matière.

Se situant dans le même sillage, Claessens (2005) met en lumière l'existence d'une forte relation de causalité entre la profondeur financière d'un pays et le niveau de développement économique de celui-ci. Le développement économique d'un pays serait alors une fonction croissante du degré de profondeur financière dudit pays.

Pour Dupas et Robinson (2009), l'accès aux services bancaires aurait un impact positif direct sur l'épargne, la consommation et l'investissement productif, variables dont la contribution positive à la croissance n'est plus sujet à débat.

Dans le même ordre d'idées Kendall, Mylenko et Ponce (2010) démontrent que la finance améliore de façon substantielle les conditions d'existence des couches les plus fragiles en contribuant à la satisfaction des besoins essentiels (santé, éducation...), à la maîtrise des risques de l'existence, ainsi qu'en permettant la projection dans l'avenir (à travers l'investissement).

Par ailleurs, Ashraf et al. (2010) soulignent que le recours aux services bancaires constitue un instrument clé pour l'atteinte des OMD, notamment ceux relatifs à la pauvreté, l'éducation, la santé, voire l'autonomisation des femmes.

En fin de compte, l'accès aux services financiers est constamment remis au goût du jour dans la mesure où la réduction de la pauvreté, l'amélioration des conditions de vie des populations et la croissance économique sont de perpétuels enjeux socio-économiques. Dès lors, faciliter l'accès des particuliers aux services bancaires devrait

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donc constituer un objectif prioritaire dans l'agenda du développement des PVD en général et du Cameroun en particulier.

S'agissant de ce pays, s'il semble porter en lui les germes de l'exclusion bancaire en raison de son organisation et son fonctionnement actuels, il n'en demeure pas moins que les facteurs de ce problème qui s'y pose avec une acuité particulière, sont à rechercher bien plus loin. En effet, le taux de bancarisation au Cameroun ne s'élevait qu'à 4%5 en 2010 selon des experts du Ministère des Finances, avec un faible taux de densité bancaire6.

A contrario, les pays riches tels que les Etats-Unis, l'Allemagne ou encore la France connaissent des taux de bancarisation très élevés7, de forts taux de densité bancaire et une faible utilisation des numéraires dans les transactions courantes. Dans ces pays-là, les institutions bancaires jouent pleinement leur rôle d'intermédiaire financier en collectant des fonds auprès d'individus à capacité de financement pour les allouer de façon optimale, là où ils sont le plus rentables (Gansinhoundé, 2008).

En dépit de toutes les vertus reconnues aux services bancaires8, force est de constater que dans les PVD la finance informelle reste prédominante (Banque Mondiale, 2012). Le Cameroun n'échappe pas à cette réalité. Le rapport principal ECAM III (2007) révèle que seulement 27,4% de camerounais possèdent une épargne et seulement 5,5% ont reçu une réponse favorable à une demande de crédit auprès d'une banque.

Les personnes ainsi maintenues à l'écart ou éconduites du système bancaire finissent généralement par se replier sur des prestataires informels de services financiers. Pourtant, les coûts proposés par ces derniers sont très souvent plus prohibitifs

5 Ce taux de bancarisation comprend aussi bien les comptes dans les établissements bancaires que dans les institutions de microfinance.

6 La densité bancaire était d'une banque pour 124 536,585 habitants en 2010 selon la COBAC.

7 Dans ces pays-là, les taux de bancarisation surpassent généralement 90%.

8 En plus de réduire la pauvreté et de favoriser la croissance économique, les services bancaires (moyens de paiement, épargne, crédit etc.) participent à l'amélioration du bien-être des particuliers en ouvrant les vannes de la consommation, en leur permettant de se prémunir contre les aléas et même d'investir dans l'éducation ou toute autre forme de projets porteurs (Honohan et King, 2012).

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et leurs activités ne profitent pas pleinement à l'économie, car elles encouragent la thésaurisation et plombent l'activité économique9.

Or, le Cameroun s'est résolument engagé sur la voie de l'émergence à travers l'élaboration, l'adoption et la mise en oeuvre amorcée d'une stratégie pour la croissance et l'emploi. La réalisation d'une telle ambition passe par la construction d'un système bancaire plus inclusif10, qui constitue un levier de croissance et un important outil de réduction de la pauvreté et des inégalités sociales (Beck, Demirguc-kunt et levine, 2004a).

A cet effet, la démarche indiquée consiste à procéder à l'identification préalable des causes de l'exclusion bancaire afin de pouvoir élaborer et mettre en oeuvre les politiques publiques conséquentes (Gloukoviezoff, 2010), tout en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'un phénomène multidimensionnel et dont les facteurs sont fortement influencés par le contexte national.

Ceci nous amène à la question fondamentale de l'étude : « quels sont les facteurs explicatifs de l'exclusion bancaire au Cameroun ? »

Cette étude revêt un double intérêt théorique et pratique. S'agissant du premier aspect, elle contribue non seulement à l'enrichissement de la littérature relative à l'exclusion bancaire, mais aussi à la vulgarisation des mécanismes de ce phénomène au Cameroun.

En effet, pendant longtemps les travaux menés se sont cantonnés au traitement de la bancarisation, laquelle ne constitue pourtant qu'un aspect de la vaste problématique de l'accès aux services financiers. Ainsi, cette étude ne se limite pas à la possession d'un compte ou d'une carte de paiement comme indicateur d'inclusion bancaire : elle met en lumière l'exclusion de l'intérieur auxquels sont confrontées les personnes détenant déjà les instruments sus évoqués.

9 L'Etat ne peut par exemple pas prélever de taxes sur de telles activités. Il en résulte un manque à gagner dont l'importance s'accroit avec l'ampleur desdites activités.

10 Notamment à travers la mobilisation de l'épargne des ménages bancarisés qui sera injectée dans l'économie sous forme de concours bancaire.

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Il en découle naturellement un intérêt pratique à travers la construction d'un système bancaire camerounais plus inclusif, rendu possible grâce aux recommandations de politiques économiques qui seront formulées et proposées à l'issue de ce travail.

L'objectif principal de ce travail est d'identifier les facteurs explicatifs de l'exclusion bancaire au Cameroun. Pour ce faire, il repose sur l'hypothèse principale selon laquelle l'exclusion bancaire est influencée simultanément par des caractéristiques institutionnelles et des caractéristiques socioéconomiques de la population camerounaise.

Il en découle deux hypothèses secondaires :

H1 : les caractéristiques institutionnelles (règlementation, documentation, coûts, sélection de clientèle) influencent significativement la probabilité pour un individu d'être exclu du système bancaire.

H2 : les caractéristiques socioéconomiques (âge, proximité, situation financière) affectent significativement la probabilité pour un individu d'être exclu du système bancaire.

Pour vérifier ces hypothèses, nous effectuerons une régression logistique sur un modèle économétrique tiré des travaux d'Allen et al. (2012) qui mesurent l'exclusion financière dans 123 pays et sur un échantillon de 1.000 individus par pays. A cet effet, les données utilisées sont issues de la base de données Global Financial inclusion (Global Findex database) de la Banque Mondiale obtenues à l'issue d'une enquête sur un échantillon de 1000 individus enquêtés au Cameroun.

La suite de ce travail est élaborée ainsi qu'il suit. La première partie présente les facteurs de l'exclusion bancaire du côté de l'offre. Elle consiste à identifier dans la littérature les causes liées au cadre institutionnel, puis à procéder à une analyse empirique dans le but d'en retenir les plus pertinentes. La seconde partie reprend la même démarche du côté de la demande de services bancaires. En fin de compte et en guise de conclusion, ce travail de recherche sera bouclé par des recommandations de politique économique.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo