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à‰tude des différences cognitives liées à  l'à˘ge en fonction du niveau de l'habileté créative des personnes.

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par Anne-France HURET
Nice - Master de Psychologie 2013
  

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III.2. La créativité

La psychologie de la créativité prendra son essor essentiellement dans la seconde moitié du XXème siècle, et en particulier grâce aux travaux de Guilford (1950). Celui-ci va suggérer que la créativité requiert des capacités intellectuelles comme la facilité à détecter les problèmes, des capacités d'analyse, d'évaluation et de synthèse, ainsi qu'une pensée fluide et flexible. Puis, il va élaborer une théorie factorielle de l'intelligence (Structure of Intellect) composée de cinq opérations intellectuelles (cognition, mémoire, pensée divergente, pensée convergente et évaluation).

La vision classique de la créativité fondée par Guilford (1950) repose sur ce principe dichotomique divergence/convergence. La démarche créative commence par la reconnaissance d'un problème. À partir de là, un processus de divergence s'engage, et finalement se termine, par convergence, dans une nouvelle solution du problème (de la « perception analytique » qui nécessite la pensée convergente, l'« incubation » et l'« illumination » nécessitant la pensée divergente et enfin l'« évaluation » avec la pensée convergente de nouveau).

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Voici un tableau explicatif qui met en évidence les deux modes de pensées présentés par Guilford qui sont impliqués dans la créativité mais diffèrent par leur nature.

Tableau 1 : Pensée convergente et divergente

PENSÉE CONVERGENTE

PENSÉE DIVERGENTE

- Pensée qui travaille sur le mode rationnel.

- Pensée qui travaille sur le mode intuitif, irrationnel.

- Catégorisation et Rigueur

 
 

- Fantaisie, imagination.

- Raisonnement logique, mathématique,

 

analytique, problèmes rationnels.

- Capacité à générer plusieurs idées nouvelles.

- La bonne réponse.

- Flexibilité, habileté de passer d'une perspective à une autre, originalité.

- Classe, hiérarchise.

 
 

- Associe, diffuse.

- L'identique.

 
 

- Le nouveau, le discontinu.

La première méthode est mathématique, rationnelle donc convergente car elle se centre sur le problème et la découverte de la solution par raisonnement logique. La seconde méthode est intuitive, irrationnelle donc divergente car elle s'éloigne du problème (Guiford, 1950). Dans la même idée, pour Lubart, la pensée convergente cherche une seule bonne réponse, la réponse unique, « optimale » et la pensée divergente recherche des idées éloignées, originales de la réponse unique. Pour Torrance (1976), cette réponse originale nécessite beaucoup plus d'énergie intellectuelle que la réponse unique, commune ou évidente.

Une autre caractéristique des individus créatifs selon Guilford (1950), c'est qu'ils seraient en mesure de « voir ce que les autres ne voient pas » et de développer un « style de pensée divergent ». Ce style de pensée est mis en oeuvre par des individus qui sont capables de faire varier les perspectives ou les points de vue qu'ils adoptent et d'utiliser des registres de connaissances très différents de ceux habituellement mobilisés (Lubart, 2003).

D'après la théorie de Mednick, en 1960, la créativité est, en effet, dépendante de la structure des connaissances des individus et notamment du lien entre ces connaissances, puisque pour lui les capacités associatives sont à la source du potentiel créatif. Selon de nombreux auteurs, les aptitudes cognitives contribuent à la pensée créative, mais la créativité

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ne peut s'exercer que si nous disposons déjà de connaissances suffisantes sur le domaine (Feldhusen, 1995 ; Wiley, 1998, citée par Borst, Dubois et Lubart, 2006).

Enfin, Lubart (2003) mentionne aussi plusieurs capacités intellectuelles identifiées cognitivement comme essentielles à la créativité dont la pensée divergente et convergente, la flexibilité cognitive, la capacité à identifier et définir le problème, l'encodage sélectif, la combinaison et la comparaison sélective (analogie, métaphore).

Etre créatif, c'est donc être stimulée cognitivement. L'individu voit, en effet, sa créativité exacerbée au fur à mesure qu'il se trouve en présence d'autres personnes (qui lui posent des questions ou dont la discussion l'amène à un exercice mental plus poussé) ou d'autres situations environnementales (ou les solutions face un problème sont plus originales, plus divergentes) et qui le poussent donc à une stimulation cognitive et créative plus constante.

Cette stimulation n'est pas uniquement cognitive ; elle met en jeu aussi des aspects motivationnels qui pourraient multiplier le caractère stimulant de l'activité créative comme les émotions (« positives » ou « négatives », elles amènent à un exercice mental plus poussé) et la personnalité de l'individu (quelqu'un d'ouvert à de nouvelles expériences et qui prend des risques développe plus de créativité). Plus il se trouve en situation de recherche et d'invention plus il fait appelle à sa créativité et plus il crée et est stimulé. L'exercice mental créatif ainsi exercé de manière plus fréquente devrait amener à un déclin cognitif plus favorable.

Ce qui amène à s'intéresser à plusieurs index de stimulation comme présenté dans la Figure 2 de l'approche multivariée de la créativité de Lubart avec les différents facteurs qui peuvent justement stimuler cette créativité.

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Figure 2 : L'approche multivariée de Lubart, 2003

Cette approche présente l'intérêt de rendre compte des caractéristiques des individus pouvant faire preuve de créativité. Celle-ci dépend des différents facteurs cognitifs (intelligence, connaissance), conatifs (style, personnalité, motivation), émotionnels et environnementaux. Lubart suggère donc que le potentiel créatif d'une personne serait le résultat de la combinaison de tous ces facteurs.

Ainsi, chaque individu possèderait un profil d'aptitudes sur ces différents types de ressources, lié à son potentiel créatif.

La stimulation de la créativité n'est donc pas uniquement cognitive car elle met en jeu aussi des aspects motivationnels qui peut multiplier le caractère stimulant de l'activité créative. Cette production créative multipliée peut amener à une meilleure habileté cognitive.

Voici, dans la partie suivante, les mesures de la créativité utilisé afin d'évaluer le potentiel créatif des participants de cette étude.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille