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Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?


par Harry SADIO FOPA
Université de Ngaoundéré - Master 2012
  

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VI-1-2 Réexaminer la stratégie touristique en place

Le tourisme a toujours été un secteur qui figure parmi les objectifs de développement que s'est fixé le Cameroun à moyen et long terme. Malencontreusement, la stratégie touristique mise en place au Cameroun en général et dans le département de la Vina en particulier n'est pas efficiente soit parce qu'elle n'est pas respectée, soit parce qu'elle est obsolète. D'où l'importance de réexaminer cette politique tout en mettant l'accent sur les voies et moyens pour amener les populations locales et étrangères à s'intéresser au tourisme dans la Vina, sur la coopération entre le secteur public et privé et mettre en place une commission d'organisation du secteur.

VI-1-2-1 Viser une clientèle nationale et étrangère

Il serait irrationnel et insensé de reposer le succès du tourisme dans le département de la Vina et même au niveau national de manière générale uniquement sur les touristes occidentaux. Il serait même impossible de développer le tourisme comme on le pense si la population camerounaise n'intègre pas la culture touristique nationale dans son comportement. C'est-à-dire visiter leur propre pays. En fait, dans tous les pays qualifiés de destination touristique, on note une présence importante des nationaux dans la pratique du tourisme interne ; et la création des ministères chargés du tourisme, des loisirs et du temps libre dans de nombreux pays comme la France, le Maroc est la preuve qu'il s'agit d'une vraie prise de conscience de l'importance de ce secteur. Donc, en excluant les touristes étrangers, on note tout de même l'existence d'un tourisme national. Au Kenya par exemple, la population nationale est particulièrement ancrée dans la pratique du tourisme, ce qui fait de ce pays une véritable destination en Afrique. Dans le département de la Vina, on a l'impression que le secteur touristique ne vise aucune clientèle en ce sens que les sites sont dans l'ensemble abandonnés et très mal entretenus malgré la présence d'une Délégation régionale et départementale du tourisme à Ngaoundéré. Bref, ils ne ressemblent pas aux lieux pouvant accueillir les visiteurs. Comme dans tout pays touristique, la clientèle visée doit être de toutes les catégories sociales provenant de l'étranger et du territoire national. Aucune campagne de promotion n'est faite pour vanter les potentialités de la région et inciter les populations à la découverte

En fait, d'un côté, la première clientèle visée doit d'abord être les touristes camerounais. Ceux-ci sont extrêmement variés et constituent de ce fait un potentiel de visiteurs important. Ndamé (2010) et Nizésété (2009) ont d'ailleurs affirmé qu'un bon nombre de personnes dans le milieu scolaire, universitaire ; ainsi que les employeurs et employés salariés et même les chômeurs s'intéressent de plus en plus aux activités de distractions. Selon Ndamé (2010), «les tendances récentes montrent pourtant que les jeunes (...) grâce aux médias, sont de plus en plus curieux et se laissent attirer par les activités récréatives«. Cette assertion peut se confirmer à travers les enquêtes de terrain que nous avons menées auprès de la population urbaine via des questionnaires. C'est ainsi que sur 80 enquêtés, 55 personnes affirment avoir déjà visité un ou plusieurs sites non seulement dans la Vina, mais aussi dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord. Par contre, 25 personnes disent ne jamais avoir visité un site touristique ici ou ailleurs.

Figure 18: Part de chaque catégorie de personnes ayant visité ou pas visité un site.

Toutefois, les raisons qu'avancent les personnes qui n'ont jamais visité un site sont diverses, mais la majorité avance la raison selon laquelle elles n'ont pas encore eu l'occasion de pouvoir le faire.

Tableau 19:Les raisons expliquant la non-visite des sites touristiques.

 

Raison expliquant la non-visite des sites

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulatif

Valide

Pas intéressé

2

2,5

9,1

9,1

Pas encore eu l'occasion

13

13,8

50,0

59,1

pas été informé

3

3,8

13,6

72,7

pas d'organisation touristique

4

3,8

13,6

86,4

Total

22

27,5

100,0

 

Manque

Non répondu

58

72,5

 
 

Total

80

100,0

 
 

Le tableau ci-dessus présente les raisons qui ont favorisé ou non la visite d'un site par les enquêtés. Nous pouvons constater dans ce tableau que le plus grand nombre de personnes n'ont pas encore eu l'occasion de visiter les sites ; 4 d'entre eux ne l'ont pas encore fait à cause du manque d'organisation du tourisme pendant que 3 n'ont pas été informé sur les richesses touristiques du département. Par contre 2 seulement ne sont pas intéressés par le tourisme. Ce qui veut probablement dire que dans l'ensemble la plupart de la population urbaine s'intéresse au tourisme bien que certaines personnes n'ont pas encore eu l'occasion de se livrer à cette activité.

Au regard de ce tableau et du comportement qu'affichent les camerounais face aux activités récréatives, nous pouvons dire qu'au niveau de cette catégorie de clientèle, il y a une lueur d'espoir pour le développement du tourisme intérieur. Mais cependant, beaucoup reste à faire. Il faudrait par exemple que les pouvoirs publics, les organisateurs de voyages et même les guides touristiques organisent de temps à autre les visites qui permettront aux populationsdécouvrir ces lieux. Justement à ce sujet, on note dans la ville de Ngaoundéré des groupes de personnes qui organisent (bien qu'ils ne soient pas des professionnels du tourisme) des sorties à caractère touristique, c'est notamment le cas des étudiants, élèves, clubs de sport, associations, etc. Les endroits prisés pour ces sorties sont entre autres le lac Tison, les chutes de Tello, le mont Ngaoundéré et aussi en direction du Nord-Cammeroun comme au campement du buffle noir (vu sa proximité de Ngaoundéré) , parc national de Waza, etc. mais il s'agit des voyages aller et retour dans la journée qui n'ont plus valeur de distraction que de décourverte.

D'un autre côté, les touristes étrangers constituent une clientèle clé au regard des devises qu'ils apportent ; autrement dit, de leur pouvoir d'achat. Bon nombre de touristes visitent le Cameroun, et ceux-ci se répartissent au Cameroun dans deux grands bassins touristiques : la zone du littoral camerounais, notamment à Kribi, Douala, Limbé, etc. ; et au Nord-Cameroun dans les régions du Nord et Extrême-Nord. Pour une zone comme la Vina, région intermédiaire entre le Nord et le Sud, voit plusieurs touristes traverser son territoire pour d'autres destinations. Le but principal recherché par les touristes étrangers est le dépaysement, l'agrément, l'immersion totale dans une autre culture, le loisir, etc. Pour capter une telle clientèle, il faudrait valoriser les produits et ressources touristiques tant au niveau national qu'international, et surtout de déployer les activités afin de satisfaire ceux-ci lors de leurs visites et séjours. Pour mener à bien une telle action, c'est-à-dire amener les touristes nationaux et étrangers à visiter la Vina, il faut une bonne collaboration du secteur public et privé.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand