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Impacts psychologiques de la séropositivité sur les patients adultes à  l'hôpital Saint-Joseph de Fort-Liberté : les manifestations de la dépression


par Asaph-Lino Etienne
Université d'Etat d'Haïti/Campus Henry Christophe de Limonade - Licence 2018
  

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5.2- Compréhension et perception de la séropositivité

Dans la première sectionon se rapplle que tous les participants que nous avions rencontrés dans le cadre de cette recherche étaient des personnes séropositives qui suivaient un traitement antirétroviral (ARV), c'est-à-dire, elles étaient bel et bienséropositives.Pourtant, sept participants nous ont confiées que le résultat qui leur a été communiqué a été un résultat positif contre un qui affirmait que son résultat a été négatif, mais il a commencé son traitement antirétroviral (Cas S T 07).Tandis que, quelques mois plus tôt (avant de l'avoir rencontré dans le cadre de cette recherche) sa charge virale était évaluée à plus de 50 000 copies par mililitre. Donc, il réellement séropositif.

À son discours, nous pouvons accorder deux interprétations : le délire de persécution et le déni.Un des rares participants présentait le délire de persécution comme symptôme.En plus de nier sa maladie, il pense qu'il est persécuté par son collègue jaloux de son salaire.Il faut rappeler que Bertrand-Servais(2004) expliquait que la dépression est rarement escortée de délires et d'hallucinations.Ce sont deux symptômes de cas de troubles psychotiques.Cependant, ils sont réactionnels à la phase aiguë de la dépression.Avec neuf symptômes sur dix, ce patient a une dépression majeure accompagnée d'un symptôme psychotique qui est le délire de persécution. 

Quand il s'agit de maladie chronique et mortelle, ce n'est pas toujours facile d'accepter.Avant de faire le deuil d'une maladie chronique comme le VIH, le patient peut prendre du temps avant de franchir au fur et à mesure les étapes du deuil.Richa (2006) énumèrait cinq étapes que peut franchir un patient avec une maladie chronique : a) l'annulation, b) la dénégation et le déni c) le marchandaged)ladépression, et e) l'acceptation.Dans ces étapes, considérons la dénégation et le déni pour expliquer le refus du patient.La dénégation est une négation en paroles, un refus verbal, pourtant le déni est une négation en actes.À ce stade, le patient nie sa maladie, nie la situation qui lui parait catastrophique justement pour atténuer l'angoisse et se protéger de l'idée de la venue d'une mort éventuelle.Et par déni, il refuse la réalité qu'il vit et minimise les symptômes ressentis et parfois refuse un traitement approprié à la maladie chronique. 

C'est ce que fait ce patient qui affirmait que son résultat a été négatif pendant qu'il suit un traitement d'ARV et refusait d'accepter son statut de séropositivité.Il refusait la réalité en montrant que ce n'était pas le vrai VIH qu'il a eu en comparant sa situation à celle des autres personnes séropositives.Puisque la situation lui parait catastrophique, il nie la situation pour se protéger des angoisses que cela peut bien provoquer sur sa santé mentale. 

Pourtant, il présente 9 des 10 symptômes que nous avions pris en considération lors de l'entretien.La tristesse profonde se manifeste à une intensité élevée ;la perte d'intérêt des activités plaisantes à une intensité faible ;les sentiments de culpabilité à une intensité élevée.Il ne présente pas le symptôme d'idées suicidaires.Il se sent fatigué à une intensité moyenne ;ll a une plus ou moins faible estime de soi ; il a des troubles d'appétits à une intensité moyenne et des troubles de sommeil à la même intensité.Son Ralentissement cognitif est élevé et son ralentissement moteur moyenne.

En outre, il est aussi probable que le sujet comprend mal le résultat qui lui a été communiqué. Quand on communique un résultat positif à une personne suite à un test de VIH, si le counseling pré-test n'a pas été fait ou que le counseling post-test est mal fait, positif peut signifier que tout va bien, qu'il n'a pas le virus du VIH dans le sang. Cependant, ce patient admet qu'il est infecté par le VIH, mais nous affirme que son résultat est négatif.

La deuxième question a été traduite ainsi : Quel sens avez-vous donné à ce résultat?? Cette question nous a permis de voir le sens que le patient donne au résultat qui lui a été communiqué lors de l'annonce de la séropositivité. En effet, une personne peut avoir trois attitudes lors de l'annonce de sa séropositivité : 1) interpréter le résultat pour ce qu'il est en réalité, c'est-à-dire positif et de suivre un traitement, bien qu'accepter la séropositivité est souvent très difficile ;2) que cela va engendrer des problèmes émotionnels et psychologiques ;3) douter du résultat et tenter de refaire le test ailleurs.

La première catégorie de réponse renvoie à deux étapes des mécanismes de défense de Richa (2006) :la dépression et l'acceptation.À l'étape de la dépression de l'annonce d'une maladie chronique, le patient reconnaît les symptômes de sa maladie, son diagnostic, l'impact de la maladie sur sa santé et l'aborde de manière angoissante.À ce stade, les symptômes de la dépression peuvent être manifestes.Il peut à ce moment accepter un traitement approprié.À l'étape de la dépression de l'annonce d'une maladie chronique, le patient reconnaît les symptômes de sa maladie, son diagnostic, l'impact de la maladie sur sa santé et l'aborde de manière angoissante.Cependant, une psychothérapie est indispensable pour aider la personne à faire face à sa nouvelle situation psychologique et médicale. 

D'autres patients estiment qu'il est préférable de croire que l'annonce d'une séropositivité procure des problèmes émotionnels et psychologiques.Sur le plan émotionnel, ce n'est pas une nouvelle réconfortante.Donc, cette nouvelle affectera certainement l'humeur de la personne au point de déclencher une tristesse profonde manifestée quelques fois par des larmes.C'est une réaction normale, carleVIH/SIDAest une maladie mortelle et chronique et les personnes qui en souffrent sont souvent victimes de stigmatisation et de discrimination.

La dernière catégorie a douté du résultat et préférer de refaire le test dans un autre centre hospitalier.Cette attitude s'explique par le refus d'accepter l'infection au VIH en tout premier lieu.C'est encore le déni qui traduit une telle attitude.Dans beaucoup de cas, des patients se rendent dans plusieurs autres centres hospitaliers pour refaire le test avant de croire que c'est vrai.Même après plusieurs tests de confirmation des patients sont encore retissant d'accepter qu'ils sont infectés du VIH.  

La quatrième question de cette section porte sur les émotions ressenties lors de l'annonce de la séropositivité.La question est : Après qu'on vous a annoncé que votre test est positif, quels ont été vos sentiments?? Deux catégories de réponses ont été données : la première catégorie éprouvait un sentiment de tristesse plus ou moins profond et l'autre catégorie semblait ne se préoccuper pas de leur séropositivité.Ce qui mérite notre attention dans la première catégorie, c'est que sept (7) interviewés éprouvaient un sentiment de tristesse suite à l'annonce de la séropositivité. 

Comme l'a souligné la société canadienne du SIDA (2014), chaque individu à un moment donné de la vie peut faire face à une situation difficile qui le rend mélancolique.Par exemple, des situations comme une rupture sentimentale, la perte d'un emploi, la mort d'un être cher ou le dépistage d'une maladie chronique sont susceptibles de susciter la déprime.Dans le cas de l'annonce de la séropositivité, il est normal que ces sept (7) patients ressentaient de la tristesse.Ce n'est pas comme si non vient de vous apprendre une nouvelle réconfortante, mais une nouvelle qui pourrait être perçue comme mauvaise.Certaines personnes expriment leur tristesse (par des pleurs par exemple) et d'autres par une humeur dépressive.Mais quelle que soit la façon dont une personne exprime sa déprime, il faut souligner que l'annonce de la séropositivité a un impact majeur sur le psychisme de la personne.Même avec une prise en charge psychologique ces patients présentent quelques fois des dysfonctionnements psychiques.C'est pourquoi, il est souvent nécessaire de faire une prise en charge psychologique pour cette personne, un counseling post-test par exemple. 

Par contre, certaines personnes semblent ne se préoccuper de l'annonce de leur séropositivité.Ce n'est pas parce qu'ils ne comprennent pas la nature de leur maladie, sa chronicité et son caractère mortelle, mais c'est un mécanisme de défense, le refoulement qu'ils utilisent pour faire face à cette nouvelle réalité. 

Un autre aspect important à prendre en considération est la façon dont les personnes séropositives perçoivent et vivent l'expérience de leur séropositivité.En ce sens, la dernière question de cette section a été posée autour de l'expérience de la séropositivité.Les réponses obtenues nous ont permis de comprendre que ces personnes souffraient sur le plan émotionnel à cause de la représentation sociale de la maladie, des effets secondaires de la maladie et étaient victimes du manque de confidentialité du personnel soignant.Comme le relatent certains patients, vivre l'expérience de la séropositivité n'est pas facile.Sur le plan social, le patient séropositif doit faire face à la discrimination et à la stigmatisation.De telles attitudes ne feront que détériorer la santé mentale du patient en plus de l'affaiblissement de sa santé physique.Donc, le sujet fait face à des difficultés à la fois sanitaires, sociales et psychologiques, ce qui pourrait avoir une incidence majeure sur sa santé mentale. 

La confidentialité est aussi un facteur considérable qui peut jouer en faveur de la prise en charge psychologique. Par exemple, on se rappelle que nos huits sujets séropositifssont des patients de l'hôpital de Fort-Liberté. Cependant, six (6) de ces sujets viennaient de Ouanaminthe.Pourtant, ils ont la possibilité de suivre le traitement ARV et la prise en charge psychothérapeutique dans leur région de provenance.Certains d'entre eux posaient le problème de la confidentialité.Ils hésitaient de se rendre à l'hôpital de Ouanaminthe par peur que le personnel soignant ne divulguent l'information pour qu'ils ne soient pas victimes de discrimination et de stigmatisation.De ce fait, ils préfèraient parcourir environ 20 Km pour venir aux rendez-vous avec le médecin ou le psychologue.

Après un test de dépistage, il est important que le personnel soignant sauvegarde en toute confidentialité les informations de la personne.Le sujet peut se fier au personnel hospitalier, il devrait pas trouver d'inconvénients pour que quelques membres du personnel soignant soient au courant de sa maladie, mais cela peut lui poser quand l'information est révélée à d'autres personnes par un personnel soignant. Voilà pourquoi, quelques-uns préfèraient se rendre dans un centre hospitalier hors de leur quartier, région voire commune.C'est une façon pour eux de lutter contre le souci de la confidentialité, la discrimination et la représentation sociale que les gens de leur région auraient de leur séropositivité.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius