WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts psychologiques de la séropositivité sur les patients adultes à  l'hôpital Saint-Joseph de Fort-Liberté : les manifestations de la dépression


par Asaph-Lino Etienne
Université d'Etat d'Haïti/Campus Henry Christophe de Limonade - Licence 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.3- Impact psychologique de la séropositivité

L'annonce de la séropositivité peut être également perçue comme déstabilisant.Les réactions et la capacité de résilience varient d'une personne à une autre.Dépendamment, de la personne, la séropositivité a un impact considérable sur la santé mentale du patient.C'est pourquoi, dans presque tous les cas les patients sont affectés psychologiquement.Avec le diagnostic du VIH, il peut y avoir une différence sur le plan mental, entre la période avant que le patient soit au courant de sa séropositivité et après.La première question de cette section impacts psychologiques de la séropositivité nous a permis de différencier la santé mentale du sujet avant et après l'annonce de la séropositivité. 

Tous les patients interviewés dans le cadre de cette recherche se sentaient mieux sur le plan psychologique et émotionnel avant la découverte de leur séropositivité.Ils établissaient une grande différence entre les émotions éprouvées après la découverte de leur séropositivité et l'impact psychique.Ceci démontre que la séropositivité affecte grandement la santé mentale d'un patient au point de déclencher des troubles psychologiques qui méritent une prise en charge thérapeutique.Une prise en charge thérapeutique est nécessaire par rapport à l'impact que le VIH provoque.Par rapport à la deuxième question de cette sous section qui détermine la perception du patient par rapport à l'impact du VIH sur leur santé mentale, nous estimons que le VIH a une grande influence psychologique.Par exemple, sept (7) participants sur huit (8) affirmaient que le VIH/SIDA peut provoquer des troubles psychologiques. Certains faisaint référence aux symptômes de la dépression et d'autres soulèvaient des symptômes de troubles psychotiques. 

Bien entendu, l'impact généré après le diagnostic dépend de la personnalité de la personne.Certaines personnes sont peu affectées que d'autres.Richa(2006)soulignait que certains patients acceptent calmement le diagnostic d'une maladie chronique, mais d'autres souhaitent la mort et refusent de continuer à vivre.Il soulignait également que la dépression suscitée par une maladie chronique, la gêne, la peur des résultats du traitement, l'angoisse due aux dépenses peuvent être de la source de l'isolement et de la faible estime de soi.

5.4- Signes et symptômes de la dépression

5.4-1. Cas des sujets dépressifs

Cette section nous a permis d'atteindre deux des trois objectifs de notre recherche.Ces deux objectifs étaient de : 1) Décrire les manifestations de la dépression chez les patients adultes séropositifs. 2) Établir un jugement clinique de la dépression chez les patients séropositifs. Nous avions deux groupes de patients : ceux qui présentent des symptômes majoritaires de la dépression que nous jugeons de patients dépressifs.Ils présentent plus de cinq symptômes dont deux la tristesse profonde et la perte d'intérêt pour les activités quotidiennes qui sont accompagnés de quatre autres symptômes.

Le premier groupe de cas concerne les patients séropositifs dépressifs qui étaient au nombre de cinq (5) :trois (3) hommes et deux (2) femmes. Quatre sont dépressif à une intensité moyenne, un autre à une sévère avec un symptôme psychotique et trois autres présentaient un ou plusieurs symptômes de la dépression, mais n'étaient pas dépressifs.

Le premier cas concernait un homme dénommé «?Cas RD 01?». Le sujet était de 56 et était au courant de sa séropositivité depuis environ deux ans.Il ne savait ni lire ni écrire. Il est venait de Ouanaminthe.Il était cultivateur.Ce patient présentait sept (7) des 10 symptômes de la dépression que nous avions pris en considération.Il présentait symptômes suivants : tristesse profonde à intensité moyenne, perte d'intérêt des activités plaisantes à intensité moyenne, sentiment de culpabilité à forte intensité, fatigue à intensité moyenne, troubles de sommeil à forte intensité, ralentissement cognitif à intensité moyenne et ralentissement moteur à intensité moyenne.En raison de ces signes et symptômes, il était évident que ce patient est dépressif à une intensité moyenne.

Pour établir un jugement clinique de la dépression chez les patients séropositifs, nous nous basons sur les critères de diagnostic de la CIM-10 cité par Bertrand-Servais (2004). C'est pourquoi nous estimons qu'il présentait une dépression moyenne. De plus, malgré que ce sujet prenne conscience de sa séropositivité depuis 2 ans et sept mois, il n'est pas épargné de l'un des impacts de la séropositivité chez lui qui est la dépression.

Nous donnons le nom de «?cas MJ 03?» à ce cas.Ce patient était un homme de 33 ans qui était au courant de sa séropositivité depuis sept (7) mois.Il présentait six (6) des 10 symptômes de la dépression que nous considérons.Ces symptômes étaient : tristesse à forte intensité, perte d'intérêt des activités plaisantes à intensité moyenne, sentiment de culpabilité à forte intensité, fatigue à intensité moyenne, faible estime de soi à faible intensité et ralentissement cognitif à forte intensité.Par conséquent, nous situons le niveau de la dépression de ce sujet à une intensité moyenne si nous nous référons aux critères de diagnostic du DSM 5. En fait, il présentait 6 symptômes sur 10 (une majorité). De plus, les symptômes qu'il présente étaient majoritairement élevés. Donc, nous pouvons affirmer que sa dépression est moyenne.

Le troisième cas de ce groupe est celui d'une femme âgée de 30 ans qui habitait à Ouanaminthe.Nous appelons ce cas «?BE 04?».Elle était au courant de sa séropositivité depuis environ un an.Elle n'est pas mariée, nais vit une relation d'union libre.Elle avait complété ses études secondaires.Cette participante présentait sept (7) symptômes de la dépression sur 10 que nous avions pris en considération.Ses symptômes étaient : tristesse à forte intensité, perte d'intérêt des activités plaisantes à intensité moyenne, faible sentiment de culpabilité, fatigue à faible intensité, estime de soi moyenne, troubles d'appétit à intensité moyenne et troubles de sommeil à intensité moyenne.Donc, par rapport aux signes et symptômes qu'elle présentait, nous estimons que cette patiente était bien dépressive.Puisque le DSM 5 (2016) montre que la dépression moyenne nécessite une quantité de symptômes et/ou de l'altération du fonctionnement qui sont compris entre «?léger?» et «?grave?». Or le nombre de symptômes est de 7 sur 10, donc nous pouvons mesurer sa dépression à une intensité moyenne.

Notre quatrième de ce groupe s'appelle «?ST 07?».C'est un homme de 36 ans qui était au courant de sa séropositivité depuis quatre (4) ans.Il était marié.Il a achevé ses études secondaires. Il pratiquait la maçonnerie comme activité professionnelle. Il présentait neuf (9) de nos 10 symptômes de dépression qui étaient : tristesse à intensité élevée, perte d'intérêt des activités plaisantes à faible intensité, sentiment de culpabilité à une forte intensité, fatigue à intensité moyenne, faible estime de soi, trouble d'appétit à une intensité moyenne, troubles de sommeil à une intensité moyenne, ralentissement cognitif élevé et ralentissement moteur moyen.

Pour juger le niveau de la dépression de cet homme, faisons une comparaison entre les critères qui mesurent l'intensité de la dépression entre la CIM-10 cité par Bertrand-Servais et le DSM 5, en considérant l'intensité sévère. Pour Bertrand-Servais (2004), l'épisode dépressif ou la dépression à une intensité sévère nécessite la présence de dix symptômes. Le DSM 5 (2016) ne précise pas la quantité de symptômes qui doivent être réunis pour parler de dépression sévère, mais soutient que la quantité de symptômes est en excès par rapport à la quantité nécessaire pour établir le diagnostic. Dans le ce cas, ce participant présentait 9 symptômes sur 10. Donc, la quantité de symptômes est en excès par rapport à la quantité suffisante pour poser le diagnostic de la dépression sévère. En outre, ce participant présentait le symptôme de délire de persécution. Il pensait que sa séropositivité avait une portée maléfique et qu'il est dû à cause de la jalousie de son collègue de travail qui lui a inssufflé le VIH sous forme de poudre. En plus d'être atteint d'une dépression sévère, sa dépression est accompagnée d'un symptôme psychotique. Il faut souligner aussi qu'il était au courant de sa séropositivité depuis quatre ans, mais le nombre d'année qu'il vit avec le virus du SIDA dans le sang ne lui épargne pas d'une dépression sévère.

Le «?cas PJ-B?» concerne une femme de 48 ans qui était au courant de sa séropositivité depuis 3 ans.Elle ne savait ni lire ni écrire. Elle était commerçante et est dans une relation d'union libre. Elle présentait six (6) des 10 symptômes de la dépression considérés qui étaient : tristesse à une intensité élevée, perte d'intérêt des activités plaisantes à faible intensité, faible estime de soi, trouble d'appétit à intensité moyenne, trouble de sommeil à intensité moyenne, ralentissement cognitif à intensité moyenne.En raison de ces signes et symptômes nous estimons en plus d'être séropositive, elle est dépressive. Puisqu'elle présentait une majorité (6 sur 10), nous pouvons déterminer qu'elle avait une dépression moyenne.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon