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Phénomène enfant de la rue en mairie de Bujumbura


par Bukhari Mazana watendere
Université du lac Tanganyika/ Bujumbura - Baccalauréat 2018
  

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I.2.2 La Théorie de la désignation

Face à la situation des enfants de La rue, la société ne reste pas inactive. Elle va stigmatiser le délinquant, le criminel c'est-à-dire le marquer au fer rouge de manière indélébile. Pourquoi ? Les interactionnistes considèrent la délinquance par exemple comme le produit des réactions et des relations sociales c'est-à-dire de l'interaction entre le stigmatisé et la société. Ce processus construit un système de valeur composé d'obligations auxquelles l'individu doit se conformer. Ainsi dévier de cette orientation signifie violer le consensus social.

Selon Howard BECKER, le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès, raison pour laquelle il faut l'excluredes liens sociaux. Ceci est le début d'un processus pervers qui peut s'allonger en fonction de la capacité du criminel à s'amender ou de l'efficacité de la culture dominante mais aussi à lui faire intérioriser une image négative de lui-même dont la conséquence est de rejoindre les sous-cultures valorisant son comportement27(*).

Selon le courant interactionniste, la criminalité naît donc de l'interaction c'est-à-dire la façon dont les individus cherchent à ajuster mutuellement leur ligne d'action sur les actions des autres perçues et attendues.

Erving GOFFMAN appelle cela la relation de face à face mobilisant une mise en scène quotidienne de soi.

Ainsi la criminalité et les criminels qui incarnent cette relation sont vus comme un résultat du processus d'interaction entre des individus ou des groupes ; les uns en poursuivant la satisfaction de leurs propres intérêts élaborent et font appliquer par le biais de divers appareils idéologiques et des divers agents ( des entrepreneurs de morale et grands stigmatiseurs) les normes sous le coup desquelles tombent les autres qui, en poursuivant la satisfaction de leurs propres intérêt, ont commis des actes que l'on qualifie de déviant selon H.BECKER, dans Oustsiders.

Dans cette perspective, le contrôle social est le fruit des normes produites par les entrepreneurs de moral qui va créer la criminalité par le processus de stigmatisation.

Jean NIZET et N. RIGAUX dans, la sociologie d'ERVING DOFFMANN, montrent que ce processus de stigmatisation est très important dans la structuration de la criminalité. Ils affirment que : « si l'on considère que l'identité entièrement conforme aux idéaux américains est d'être jeune, père de famille marié blanc ; citadins nordiques, protestant diplômé d'université, employé à temps plein, en bonne santé, d'une taille suffisante et pratiquant le sport nous comprendrons aisément que tout un chacun peut faire l'expérience de stigmate et devenir un déviant potentiel ».

Les sociologues de l'Ecole de Chicago ont mis en évidence l'influence du milieu sur la délinquance.

Cettethématique s'organise en 3 temps. La famille d'abord, le milieu où la destruction de la famille estexistante, la probabilité de la criminalité est grande. En effet la destruction de la famille par le divorce a comme conséquence la perturbation du processus de socialisation par ce que l'absence de père et de la mère amène un rapport difficile à l'autorité et à la loi. En suite la situation géographique ; cette situation fait imploser le système de valeurs intériorisé par certains individus : c'est la perte du sens selon Michel WIEVIORKA. Il apparait certaines criminalités commises par les paysans Polonais vivant aux USA. Ces infractions et ces violations de normes s'expliqueraient par l'inadaptation de ces paysans à la nouvelle société d'accueil. C'est aussi le cas de certaines criminalités commises par les individus incapables ou refusant de s'adapter au changement. En fait la personnalité ; par cette explication, il faut tout simplement entendre qu'une personnalité confrontée à des échecs personnels comme le licenciement répété, échecs scolaires, les déceptions fréquentes... peut adapter des comportements suspects. Son geste est une manifestation de la perte de sens existentiels.

Ainsi, cette théorie nous montre que ces enfants ne naissent pas « enfants de la rue», la plupart proviennent des familles et acquièrent au fil du temps une identité,tributaire du vagabondage et de la violence qui leur sont principalement reprochés par la société globale. Seuls quelques-uns sont nés sur la rue, issus des parents de la rue comme en témoigne l'un des agents du centre d'encadrement et de réinsertion des enfants soleil et du genre: « ces enfants contactent les unions dans la rue, y enfantent et élèvent ces enfants qui méritent peut-être pleinement le qualificatif d'enfants de la rue»28(*).

Stigmatisés marginaux, délinquants, sorciers et violents, ils éprouvent une souffrance psychiques d'origine sociale.

* 27 MUNTUNUTWIWE J.S, Cours de Sociologie de la criminalité, ULT, FSSP/Sociologie, Bac III, 2015-2016, p41

* 28 Entretien fait avec un agent du Centre d'encadrement et de réinsertion des enfants soleil et du genre au Jabé

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote