WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Caractérisation de la carrière de pouzzolane de Foumbot: évaluation de la rentabilité financière et socio-économique


par Ouzer Raouf Ndangam Mfokou
Ecole de Géologie et d'Exploitation Minière/ Université de Ngaoundere - Master 2 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.3 Milieu humain

9

10

La population était de 245 721 habitants en 2005 selon les résultats publiés par le BUCREP. Les principales activités économiques de la commune sont l'agriculture, l'élevage, le commerce et les autres types d'activités rémunératrices.

Les populations du territoire communal de Foumbot sont pour la plupart des agriculteurs. Ils pratiquent aussi le petit commerce, le petit élevage et l'artisanat. On peut signaler par ailleurs d'autres activités tel que : les carrières artisanales (pouzzolane et sable), la pêche, la chasse (très peu car la faune est pauvre et les espèces animales sont rares) et les Petits emplois temporaires. Foumbot dispose de peu de structures offrant des emplois permanents. Les petits emplois temporaires sont donc plus fréquents, grâce à quelques chantiers de construction offrant de temps en temps des possibilités aux jeunes chômeurs de s'occuper. En dehors du « pambé » pour le labour des champs et quelques autres travaux agricoles, les emplois sont surtout les activités de manoeuvre et assimilées (communes et villes unies du Cameroun,2014).

1.1.3.1 Activités extractives

De nombreuses carrières de sable sont présentes dans la commune de Foumbot et servent le plus souvent à la construction des maisons d'habitation. Une forêt communale constituée de bambous de chine, ainsi que des sites et des zones industrielles restent à viabiliser au sein de la commune. On retrouve aussi des carrières de pouzzolanes exploitées de façon artisanale (communes et villes unies du Cameroun,2014).

1.1.3.2 Culture

La vie socioculturelle dans la commune de Foumbot est sérieusement influencée par deux réalités : l'influence de l'islam et le caractère très cosmopolite des habitants de l'espace communal (urbain et des villages).

A l'image de la région, la commune se caractérise par une importante diversité ethnique dont on peut distinguer deux grands groupes : Les autochtones (Bamoun) et les allogènes (Bamiléké et Banso'o) (communes et villes unies du Cameroun,2014).

1.2 Revue de la littérature

1.2.1 Synthèse géologique de la région de l'Ouest

La région de l'ouest Cameroun est constituée de deux types de formations géologiques : le vieux socle (ou bouclier ancien précambrien) granito-gneissique et les formations volcaniques felsiques à basaltiques. Ces dernières se sont mises en place à la faveur des nombreuses failles qui ont découpé le socle lors d'épanchements qui se sont succédés du Crétacé à nos jours.

Le socle est formé de roches métamorphiques et de roches éruptives qui affleurent largement. Les roches métamorphiques comprennent des gneiss, amphibolites, pyroxénites et migmatiques

résultant d'un métamorphisme régional. Les roches eruptives comprennent des massifs syntectoniques anciens et tardifs et des massifs post-tectoniques.

S'agissant des formations volcaniques, Gèze (1943) a reconnu et décrit trois séries éruptives suivantes :

- Séries noires inférieures constituées de roches basaltiques (Crétacé) : représentées essentiellement par des basaltes à olivine, aphyriques ou porphyriques. Ces roches affleurent sous forme de filons et surtout de coulées très étendues, mais relativement peu épaisses, qui ont été fortement réduites par l'érosion et l'altération. On estime que l'épaisseur ne devait pas dépasser 150 à 200 m. les coulées de basaltes paraissent être issues surtout d'appareil centraux et le volcanisme serait de type hawaien. Les principaux appareils rencontrés sont les monts Roumpis, le massif du Manengouba, les monts Bamboutos et le mont Oku. Mais le volcanisme fissural existe aussi dans le recouvrement du plateau bamiléké et peut-être dans la région de la Ring Road (Péronne, 1969) ;

- Séries blanches moyennes formées de roches felsiques : Elles sont constituées de roches plus felsiques que les précédentes (trachytes très fréquents, andésites, rhyolites, tufs divers) formant des reliefs parfois très importants : Nganha, Djinga, Bamboutos, Manengouba, Roumpis. Ces formations traversent et recouvrent celles des séries inférieures mais leur extension est moins grande. Alors qu'il était délicat de définir les directions des fractures ayant permis la montée des basaltes de la série inférieure, les appareils des séries moyennes jalonnent très nettement la direction N30°E appelée ligne du Cameroun (Passarge, 1910) qui se prolonge vers le nord jusqu'au Tchad ;

- Séries noires supérieures composées de laves et principalement de produits pyroclastiques basiques : sont représentées par quelques coulées de basaltes le plus souvent aphyriques renfermant parfois des péridotites et d'abondants dépôts de produits pyroclastiques (blocs, cendres et lapais). Il s'agit d'un volcanisme de type strombolien qui a provoqué la formation de nombreux puys de dimensions modestes (rarement plus d'une centaine de mètres d'élévation). Ces formations se situent dans les régions de Foumbot. L'âge de ces manifestations est essentiellement quaternaire et les puys (montagnes volcaniques) qui leur sont associés jalonnent des directions différentes suivantes : N30°E c'est-à-dire la ligne du Cameroun et N58°E dans la région de Foumbot.

Cette variabilité pétrographique conduit à la différentiation tant pédologique que géomorphologique par suite des réponses différentes des roches à l'altération et à l'érosion.

11

D'un point de vue géomorphologique, le socle granito-gneissique s'élève en gradins successifs de 100 m à plus de 1500 m limités par des failles ou des flexures. 57% des superficies s'étagent de 1040 à 1520 m d'altitude et 10% de 1520 à 2500 m (Valet, 1980).

D'un point de vue pédologique, les formations les plus anciennes (socle et basalte ancien) supportent les sols ferrallitiques (rouges et jaunes) les plus altérés ; alors que les plus récentes ont donné des sols plus jeunes, sols faiblement ferrallitiques brun-rouge sur la série éruptive moyenne et sols jeunes noirs et bruns sur la série supérieure.

Figure 4: Carte géologique de la région de l'ouest (carte géologique de la république unie du Cameroun, 1979 ; carte modifiée).

1.2.1.1 La ligne du Cameroun

Déruelle et al. (2007) déclare que le volcanisme alcalin du Cameroun est lié à une fracture majeure de direction N30°E environ. Ces fractures sont renfermées dans un couloir d'environ 100 km de large et de plus de 1600 km de long connus sous le nom de ligne du Cameroun ou ligne chaude du Cameroun. Cette ligne est caractérisée par l'alignement des massifs volcaniques océaniques et continentaux, et les complexes plutoniques orogéniques s'étendant de l'île de

12

Pagalu dans l'Océan Atlantique au lac Tchad. Il est segmenté par zone centrale de cisaillement de direction N70°E le long du volcanisme de l'Adamaoua. Le volcanisme le long de la ligne du Cameroun semble avoir commencé pendant l'Eocène avec la mise en place du plateau Bamoun entre 51,8 et 46,7 Ma. (Moundi et al, 2007) et Mont Bangou entre 44,7 et 43,1 Ma. (Fosso et al, 2005), et est encore actif au Mont Cameroun (éruption 1999 et 2000). Les produits de ce volcanisme sont principalement : les basaltes, trachytes, phonolites et des rhyolites, les dépôts ignimbritiques sont trouvés seulement dans la partie continentale de la ligne du Cameroun, en particulier dans le massif du Mont Bamboutos et de Nkogam (Youmen D.,1994), et dans le Mont Oku (Dumont, 1987).

Figure 5: Localisation de la ligne du Cameroun (B) et localisation du Mont Cameroun et d'autres centres volcaniques principaux (gris) le long de la ligne volcanique du Cameroun (A). (Moundi et al, 2007).

1.2.1.2 Plateau Bamoun

Le Plateau Bamoun est une unité de la Ligne du Cameroun (LVC) qui a été le siège des activités géologiques diverses d'âges variées. Le Plateau Bamoun couvre une surface d'environ 1800 km2 sur laquelle se sont déposées en partie des projections pyroclastiques et des cendres

volcaniques. Avec une altitude moyenne de 1200 m, il est hérissé de 3 massifs volcano-plutoniques, alignés du nord au sud (le Mbam, 2335 m ; le Nko-Gam,2268 m ; le Mbatpit, 1988 m) et d'une quarantaine de cônes stromboliens plus récents sur la plaine du Noun. Les basaltes de plateaux affleurent sur plus de la moitié du plateau et leur mise en place a été favorisée par les réactivations des structures panafricaines, marquées par la direction de déformation principale N30°E (Moreau et al., 1987). Les basaltes de Plateau, datées de 51 à 46 Ma, selon les travaux de Moundi (2004) et Moundi et al. (2007), portent la signature d'une ancienne activité volcanique comme en témoigne leur altération profonde qui forme des sols ferralitiques. Ce sont les basaltes dits transitionnels qui affleurent dans la partie occidentale, principalement dans la zone de Bangourain et Foumban, ainsi que les basaltes alcalins qui affleurent à l'est, autour de Foumban, Koutaba (Moundi et al., 1996, 2007 ; Moundi, 2004) et de Foumbot (Wandji, 1985, 1995). Ils reposent sur un socle précambrien granito-gneissique, affleurant principalement dans le nord du Plateau Bamoun et parsemé par endroit (Njonfang, 1998). Le Sud du Plateau Bamoun est caractérisé par des roches volcaniques de diverses origines qui, selon Geze (1943), constituent les phases éruptives suivantes : une ancienne série volcanique (basaltes et andésites), une série volcanique d'âge moyenne (rhyolites, ignimbrites) et la jeune série volcanique (basaltes, cendres, scories et de lapilli). L'épaisseur de ces coulées de lave varie de 10 m (Ngouodam) à 55 m (Nkouondja, Nkouotlouom).

Figure 6: Carte géologique du plateau Bamoun (Wandji, 1995 ; Moundi et al., 2007, carte modifiée).

14

1.2.1.3 Plaine du Noun

La plaine du Noun est constituée d'une vingtaine de cônes stromboliens pyroclastiques basaltiques (semblable à ceux de la plaine de Tombel). Dans cette plaine survint en 1984 l'éruption gazeuse meurtrière du lac monoun. En effet, le 15 août 1984, un nuage riche en gaz carbonique s'est épanché du lac monoun et à causer la mort de 37 hommes et de centaines d'animaux sauvages et du cheptel. L'émission du CO2 a été attribuée à une exhalation volcanique à partir du cratère (Suchel,1971). Les cônes volcaniques sont exclusivement basaltiques et dessinent des alignements suivant les directions majeures N35°E et N140°E probablement liées aux jeux des fractures le long de la Ligne volcano-tectonique du Cameroun (Youmen D., 1994). Dans sa partie ouest, la paline est recouverte de laves basaltiques au sein desquelles se sont mis en place les massifs plutono-volcanique de Nkogam et volcaniques de Mbèpit et du Mbam.

1.2.1.4 Géologie locale

15

La zone d'étude est située dans la partie Sud du plateau Bamoun (plaine du Noun). Les types de roches retrouvés sur les lieux sont des projections pyroclastiques sous forme de cônes stromboliens appartenant aux jeunes séries volcaniques d'âge quaternaire.

Figure 7: Esquisse carte géologique de la région de Foumbot (Wandji, 1995 ; Moundi et al. 2007, carte modifiée).

1.2.2 Caractérisation des pouzzolanes de Foumbot

1.2.2.1 Application en cimenterie

En 2017, Aboubakar N. à mener des essais sur l'optimisation de l'ajout de la pouzzolane dans le ciment afin d'étudier leur comportement mécanique. Pour cela il a mis en évidence les pouzzolanes de trois régions du Cameroun à savoir la pouzzolane noire de Foumbot, Penja, Tombel et la pouzzolane rouge de Djoungo. Toutes situées respectivement dans les régions de l'Ouest, du Littoral et du Sud-Ouest. En comparant les résultats des essais à la compression suivant les différents ajouts, il en ressort que la pouzzolane de Foumbot présente des meilleurs résultats à la compression par rapport aux autres pouzzolanes étudié. Par ailleurs, d'autres travaux similaires ont été menés sur l'utilisation de la pouzzolane en tant qu'ajout dans la fabrication du ciment, a l'instar des travaux de Belhocine A. (2014), il montre que l'utilisation

des pouzzolanes consiste à réduire la consommation de clinker, en contribuant de manière simple et économique à résoudre les problèmes liés à l'environnement. Nchourupouo M. (2016) montre non seulement que l'ajout de la pouzzolane améliore clairement les performances mécaniques des mortiers mais également que à long terme et pour un taux de pouzzolane de 30% la résistance à la compression se rapproche de la valeur normalisée pour la fabrication des ciments de type ciment portland compose (CEM II) de grade 42,5R. Ainsi, la pouzzolane est un élément majeur dans l'industrie du ciment.

1.2.2.2 Estimation du gisement

Le gisement de pouzzolane de Foumbot actuellement exploité par la société Cimencam est entrée en activité le 20 Aout 2019. Suite aux travaux d'exploration géochimique effectué par les géologues de Cimencam en 2008 combinée aux travaux d'estimation effectués en 2011 par les experts du groupe LafargeHolcim. Il ressort que le gisement couvre une surface de 40 hectares. Les réserves sont estimées à 12 millions de tonnes pour 60 mètres de profondeur (Cimencam, 2008). De plus, le gisement pourrait être exploiter au-delà de 50 ans avec une production maximale de ciment de 500 000 tonnes par ans via l'usine de Nomayos.

1.2.2.3 Méthode d'exploitation

L'exploitation des pouzzolanes à la carrière de Foumbot s'effectue à ciel ouvert. La matière première est extraite et chargée dans des camions bennes (figure 9) et acheminée à l'usine de Yaoundé.

En effet, les opérations d'extraction et de chargement consistent, à extraire d'une part la matière première (pouzzolane) et ensuite, elles sont chargées mécaniquement dans les camions bennes pour être acheminé à l'usine de Nomayos, situé à environ 270 km de la carrière, soit un trajet d'environ 4h50 minutes. Par ailleurs, les opérations d'extraction et de chargement sont effectuées essentiellement à la carrière de Foumbot à l'aide d'une pelle chargeuse à godet (capacité de 10 t). Quant au transport, il est effectué au moyen de 5 camions bennes de capacité 34 tonnes chacun. La pouzzolane étant un matériau 100% naturel, son exploitation n'a besoin d'aucun autre traitement et n'a aucun impact sur l'environnement.

Figure 8: Process d'exploitation des pouzzolanes à la carrière de Foumbot.

17

Figure 9: Entrée de la carrière (A) ; extraction à l'aide d'une chargeuse (B).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway