Chapitre 4
Perspectives et recommandations sur la promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
Section 1. Environnement plus favorable au secteur
privé
1.1. Le développement du secteur des PME/PMI
Il s'agit pour les Etats membres d'intensifier les actions
tendant à créer les conditions favorables au
développement du secteur privé en général et
des PME/PMI en particulier. Les politiques ciblées sur le
développement des PME/PMI et de la micro- entreprise sont de ce fait
à encourager, de même que le partenariat public-privé au
sein de l'Union est à promouvoir, en offrant, par exemple, plus
facilement l'accès des PME aux marchés publics. Le
Sénégal par exemple, prévoit dans sa charte des PME
octroyer annuellement des marchés publics de l'Etat et des
entreprises parapublics aux PME. Les quotas sont de 10%, 20% et 70% des
budgets respectivement pour les petites entreprises, les moyennes entreprises
et les grandes entreprises22. Les autres pays de l'UEMOA pourraient
s'inspirer de l'exemple du Sénégal dans ce domaine.
Les centres de promotion des investissements doivent
constituer un guichet unique pour les investisseurs et non un guichet de plus
lors de la création d'entreprise. Les centres de promotion des
investissements doivent être dynamiques et s'investir pleinement
dans le rôle d'information, de facilitation, d'encouragement et de
soutien aux investissements. Des structures d'appui et
d'assistance-conseil aux PME pourront être mises en place afin de
satisfaire les besoins des entreprises en matière
de conseil, de formation et d'information. Une synergie d'action
entre ces structures,
les centres de promotion des investissements et les institutions
de financement est à recommander pour faciliter l'installation des
entreprises.
En outre, les partenariats de « joint venture »
sont à encourager davantage de même que les initiatives de
création d'industries et d'entreprises communautaires. La
finalité étant d'attirer aussi bien plus d'investissements
étrangers que de promouvoir
les investissements intra-communautaires.
22 RAMPE (2005)
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
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Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
1.2. La facilitation du financement des activités
des PME/PMI
Le financement des activités des PME/PMI constitue un
obstacle au développement
du secteur, compte tenu de l'incertitude et des risques
apparents que montrent ces entreprises. Il importe de réorganiser
et d'adapter le système financier afin que les PME/PMI puissent
accéder aux services financiers dont ils ont besoin
pour l'expansion de leurs activités. Les banques doivent pouvoir
se convaincre des potentialités des PME/PMI à
générer de hauts rendements et partant, accroître leur
participation au développement du secteur en offrant des financements
qui leur sont adaptés. La Banque malienne de solidarité a
assez réussi dans cette voie et peut constituer un exemple dans le
domaine pour les autres pays de l'Union (encadré 2). Les institutions
de micro-finance doivent jouer un rôle plus
prépondérant et s'investir davantage dans le financement des
activités des PME/PMI. Elles pourront ainsi suppléer au vide que
laissent les banques commerciales.
Encadré 2 - La Banque malienne de
solidarité (BMS), entre banque classique et
micro-crédit
La Banque malienne de solidarité (BMS),
opérationnelle depuis mi-2002, a pour
actionnaire
l'Etat (à hauteur de 20 pour cent) et les
caisses
d'épargne et de crédit. Elle dispose de
ressources
relativement peu onéreuses et, globalement,
ses
actionnaires ne lui imposent pas des critères
de
rentabilité trop stricts. Elle bénéficie
ainsi de marge
de manoeuvre pour proposer des financements
adaptés aux PME : elle exige peu d'apport personnel
initial, et a mis en place un système de
constitution
progressif du dépôt de garanties dès
encaissement
des premiers revenus d'activités. Elle offre des
taux
réduits, de l'ordre de 7 pour cent contre 16-18
pour
cent habituellement. Ses fonds propres importants lui
permettent de proposer, certes, de manière
limitée,
des financements de moyen terme et des crédits d'un
montant compris entre 10 et 50 millions de francs
CFA, précisément, le chaînon du
système financier
malien dont l'absence pénalise les PME locales. La
BMS
procède également au refinancement
d'institutions de
micro-finance. Fin 2003, c'est-à-dire après
15 mois
d'existence, la BMS avait collecté 7 253 milliards
de
francs CFA de dépôts et avait
accordé pour 9 188
milliards de francs CFA de crédits au
bénéfice
notamment de 22 PME et de 16 institutions de micro-
finance. Il s'agit de montants encore modestes (moins de
2 pour cent du total des crédits bancaires
accordés aux
entreprises au Mali fin 2003), mais encourageants pour
une institution encore jeune. Toutefois, pour satisfaire
cette demande sociale dans les conditions optimales et
à
plus grande échelle, la BMS a besoin de
ressources
supplémentaires stables et peu onéreuses.
Source : OCDE et BAD (2005), Perspectives Economiques
en Afrique, p. 334
Au niveau régional, sur les marchés
financiers, la BRVM doit mener des actions
orientées en faveur des PME/PMI. Il s'agirait pour la
BRVM de faciliter l'accès des PME au financement boursier en mettant en
place par exemple un dispositif pour un accès direct des PME aux
ressources financières du marché. Sur le court terme,
l'arrivée de nouvelles sociétés à la
côte renforcerait la capitalisation boursière et attirerait
sans doute de nouveaux investisseurs sur le marché.
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
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