Conclusion
Le schéma d'intégration économique de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine s'approprie un
cadre réglementaire apparaissant assez incitateur pour un
développement accéléré des activités
économiques au sein de l'Union qui devrait passer par un meilleur
dynamisme des investissements dans son espace. La mise en oeuvre de l'union
douanière, l'élaboration des politiques sectorielles
communes, l'adoption d'un programme de convergence macroéconomique et la
consolidation du marché financier régional sont autant
de réalisations à mettre au crédit des
accomplissements de l'Union. Cette stratégie de développement
économique vise à créer un environnement favorable
susceptible de promouvoir les investissements du secteur privé local et
attirer les investissements étrangers.
Le constat est que, après dix (10) années
d'existence de l'UEMOA, les performances attendues des investissements dans
l'Union restent en deçà des attentes. L'évolution,
en terme de croissance, des investissements directs
étrangers est plus satisfaisante que celle de l'investissement
privé intérieur. Quant aux investissements publics, ils
ne connaissent qu'une timide évolution malgré
les besoins énormes en infrastructures dans la sous-région,
déficit infrastructurel qui pénalise les activités du
secteur privé. Les effets de l'intégration
économique sur les investissements dans l'UEMOA restent très
mitigés. Ils ne sauraient valablement expliquer l'évolution des
investissements étrangers directs constatés. Une
évolution qui, d'après les résultats
de l'étude analytique, suit naturellement les performances
économiques en termes de
produit intérieur brut des Etats membres de l'Union.
Il apparaît que l'UEMOA n'a pas encore
réussi à insuffler le souffle nouveau aux investissements
du secteur privé tant local qu'étranger. Cette insuffisance
serait due, d'une part, à la faible mise en oeuvre sur le
terrain des politiques de l'Union, et d'autres part, à d'autres
facteurs affectant le climat des investissements. Il est donc important pour
l'UEMOA de réformer et de renforcer le suivi de la mise en oeuvre des
politiques de l'Union par les Etats membres. Les Etats membres pour leur part
doivent s'impliquer davantage dans le processus d'intégration en
mettant effectivement en oeuvre les mesures de politiques économiques
adoptées. L'intensification des échanges induits par la
mise en place du marché unique et la réalisation effective
des politiques sectorielles communes permettraient de promouvoir les
investissements et partant d'accroître le potentiel de croissance
de l'Union. Le potentiel humain du pays d'accueil étant aussi
déterminant que ses richesses naturelles pour la viabilité
à long terme des investissements et pour la
compétitivité internationale des entreprises, un accent
particulier doit être mis au sein des Etats membres de l'Union
sur la qualification de la main d'oeuvre car sa productivité
est d'une importance capitale pour l'investisseur. Il appartient
également aux Etats membres d'assurer une stabilité
politique et sociale et d'instaurer sur leur territoire
économique un environnement favorable susceptible d'inciter aussi
bien les entrepreneurs privés locaux que les investisseurs
étrangers.
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
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Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
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