Troisième
partie : de l'analyse à la réorientation du travail
Après des mois de recherche, il s'avère
évident que le chercheur a du mal à faire le point sur
l'avancée de ses recherches en ne regardant que les résultats
obtenus. A force d'avoir « le nez dedans » on a du mal
à prendre du recul par rapport au sujet et surtout à la question
qu'on cherche à prouver ou infirmer au départ. En effet, la
construction des indicateurs même s'il elle est définie au
départ, constitue une étape de tous les dangers, notamment celle
de dériver du sujet. Afin d'éviter toutes digressions il est
essentiel de faire un point sur les hypothèses et les outils
engagés afin de réorienter la recherche dans le bon sens. Cette
section va donc nous permettre d'établir ce premier bilan
intermédiaire.
I - Vérification des hypothèses :
Au risque de répéter certaines informations nous
allons analyser les résultats obtenus hypothèse par
hypothèse afin de voir si certaines peuvent être
considérée comme infirmer ou confirmer et voir celles qui
méritent des recherches supplémentaires.
I
- 1 : Différence de traitement entre les journaux de bord
politiques opposés. (Hypothèses 1 et 5)
I - 1 - 1 : En terme
de volume rédactionnel
Les résultats dans ce domaine démontre bien que
les journaux de droite consacrent plus de place à l'occurrence puisqu'il
existe un écart type de 1,38. Cela paraît peu mais en fait c'est
un écart important du fait que l'occurrence ne représente en
moyenne que 4% du volume rédactionnel total.
I - 1 - 2 : En terme
de titraille et de parole donnée
L'étude de la titraille nous a permis de pressentir que
les publications plutôt à gauche cherchent à parler de
Mitterrand « le grand homme » alors que celles de l'autre
bord cherchent à en faire un tyran un personnage obscur notamment avec
le recours au champ lexical de la religion et du culte. Mise à part le
cas de la voix du Nord le dossier Mazarine Pingeot apparaît très
peu dans les journaux de gauche.
En revanche de façon générale la parole
est plus donnée aux personnes du bord politique de François
Mitterrand. Ce qui nous amène donc à nuancer notre propos.
I - 1 - 3 : En terme
d'illustrations
Il existe une différence de traitement en terme de
volume iconographique. 60% des illustrations figurent dans les journaux de
droite. Cependant le bord politique importe peu lorsqu'il s'agit des personnes
représentées. Les journaux de forte appartenance politique
consacrent la même proportion d'illustrations à François
Mitterrand.
Ceci nous amène à penser qu'il aurait
été intéressant de mettre en relation les publications
avec les personnes représentées (et non de façon
générale comme fait à la figure 14)
Donc, même s'il manque quelques éléments
on peu affirmer qu'il existe une différence de traitement entre les
journaux de bords politiques différents. Cependant elles se trouvent
plus loin que le simple fait de dénigrer ou pas Mitterrand. En effet,
l'aspect obscur de sa personnalité est développée par les
deux bords, seulement la Droite l'utilise pour en faire un personnage
machiavélique imbu de lui -même alors que la Gauche en fait
plutôt un modèle, un courant de pensée.
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