ESGCI
Paris Graduate School of Management
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MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
« Les conséquences négatives de
l'adhésion de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce, sur
le secteur textile au Maroc. »
Maître de Mémoire : M. François
Lafargue
Année : 2005 - 2006
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. Présentation
générale
A. Le Maroc : Etat des lieux
1. Présentation de l'environnement.
2. Le secteur textile Marocain : Première ressource
du pays
3. Les points fort et les points faible.
B. La Chine : Premier producteur et exportateur mondial
de textile
1. Malgré quelques points faibles, la Chine conserve des
atouts de premier plan
2. les Accords Multifibres
3. Une croissance accélérée par
l'adhésion à l'OMC et Les Accords sur les textiles et les
Vêtements (ATV)
II. Reconfiguration totale du secteur textile dans
le Monde
A. L'attitude de la Chine face à ce changement majeur
1. Les principaux impacts en Asie
2. La restructuration du secteur textile Chinois
B. Les conséquences directes au Maroc
1. La chute des investissements dans le secteur textile
2. Une crise prévisible :
C. Perspectives et recommandations
1. Les solutions apportées par l'OMC
2. La reconversion du Maroc est-elle possible ?
CONCLUSION
INTRODUCTION
D'une manière générale, le secteur du
textile et des vêtements est entré depuis le 1er
janvier 2005 dans une nouvelle ère. C'est en effet à cette date,
que le système des quotas a été aboli.
Celui-ci avait pour objectif principal de contenir les
exportations de vêtements et de textiles d'un nombre important de pays
producteurs vers les plus grands marchés du Monde, notamment les
Etats-Unis et l'Union Européenne. Suite à une décision
prise il y a dix ans dans le cadre de l'Uruguay Round (cycle de
négociations commerciales mondiales menées de 1986 à
1994), plus aucun quotas n'existe entre les pays membres de l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC).
Le secteur textile génère un commerce de plus de
395 milliards de dollars par an (plus de 7% du commerce mondial) et emploie
plus de 40 millions de personnes dans le Monde, principalement dans les pays du
Sud. Selon la grande majorité des études réalisées
sur ce sujet, « il faut s'attendre à une restructuration
importante dès la levée des quotas ».
Les grandes multinationales, qui jusqu'alors avaient pour
habitude de s'approvisionner dans plusieurs dizaines de pays (situés
pour la plupart dans des régions en développement), vont
s'adapter, au fur et à mesure à cette nouvelle configuration.
L'Association Américaine des Importateurs affirme que « de
manière à rationaliser leur réseau de fournisseurs, la
plupart des grands acheteurs ne prendront pas le risque de placer toutes leurs
commandes dans un seul pays, mais entendent plutôt réduire ce
nombre. » Celui-ci devrait donc passer de 50 à cinq ou six
pays d'ici 2007.
Alors que ce changement brutal de stratégie va de toute
évidence nuire à des pays comme le Bangladesh, la Turquie,
l'Indonésie, le Maroc, le Mexique et d'autres, dont il faut signaler
qu'une large part de leurs exportations dépend très fortement de
ce secteur, il va toutefois très certainement profiter à la
Chine.
En effet, devenue membre de l'OMC en 2001, la Chine est
déjà dotée de nombreux atouts comme sa main d'oeuvre bon
marché et ses faibles coûts de production, dus principalement
à une absence totale de syndicats facilitant ainsi l'exploitation des
travailleurs. De plus, ses économies d'échelles, ainsi que ses
investissement récents dans le secteur textile n'ont eu de cesse de
rendre ce pays très compétitif. La Banque Mondiale estime que 50%
des exportations mondiales de vêtements viendront de Chine en 2010, alors
que cette part n'est aujourd'hui que d'un quart.
A cela s'ajoute le fait que certaines questions primordiales
restent à ce jour sans réponse : En effet, la Chine est-elle
en train de s'octroyer un quasi-monopole mondial au détriment des pays
les plus pauvres ? Faut-il réellement craindre de voir les
productions chinoises supplanter ou même éliminer toutes les
autres dans les magasins de vêtements du monde entier ? Enfin,
existe-t-il des moyens fiables, pour les pays dépendants de ce secteur,
de contourner la concurrence chinoise ?
Autant d'interrogations auxquelles nous essaierons de
répondre à travers cette étude, en prenant pour exemple le
Maroc, qui tire sa principale recette du secteur textile et habillement.
Nous aurions tout aussi bien pu parler d'autres pays où
l'inquiétude quant à la fin du système des quotas, est de
niveau similaire, comme le Mexique, le Honduras, le Népal, les
Philippines, le Bangladesh, l'Indonésie ou encore le Vietnam. Celui-ci
ne faisant toujours pas partie de l'OMC, il continue d'être limité
par le système des quotas, et à, du fait de ses deux millions de
travailleurs dans le secteur textile et confection, de nombreuses raisons de
s'inquiéter.
Toujours est -il que du fait de ses importantes relations avec
l'Europe et la France, notamment dans le secteur textile, le Maroc nous
apparaît comme étant un sujet d'analyse significatif et
représentatif de la situation de l'après 1er janvier
2005 pour bon nombre de pays dans le Monde. Le Maroc sera d'ici peu l'une des
principales victimes de l'ouverture des quotas et de l'expansion terrifiante du
secteur textile chinois.
Nous tenterons donc, tout au long de ce rapport, et
après avoir dressé un état des lieux des secteurs textiles
Marocains et Chinois, d'appréhender la métamorphose du secteur
textile Chinois et ses conséquences directes sur ce pays en
développement qu'est le Maroc. Enfin nous examinerons les
différentes perspectives qui s'offrent à ce pays tant du point de
vue du contournement de cette nouvelle concurrence chinoise mais aussi
concernant ses possibilités de modernisation ou encore de reconversion.
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