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Stratégie de mobilisation de ressources pour le tresor public de Cote d'Ivoire sur l'euromarché: le vecteur d'endettement par émission d'euro-obligations

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par Yao Franck KOUASSI
Université de Cocody - Abidjan - DESS Ingénierie Financière 2004
  

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IV- MODE OPERATOIRE DE L'EMISSION INTERNATIONALE

(Qui intervient dans la vente et quel est le processus suivi ?)

Une euro-émission se déroule selon trois phases : la préparation de l'émission, la constitution des syndicats de garantie et de placement, et enfin le lancement de l'émission.

4.1 Conduite de l'opération d'euro émission

4.1.1 La pratique dite traditionnelle (voir chronogramme en annexe 5)

Phase I: La préparation de l'émission

L'émission de titres de dette souverains devra être autorisée par l'Assemblée nationale, à travers son insertion dans la loi de Finances de l'année concernée. Après l'adoption de ce mode de financement du déficit budgétaire par les députés, un mandat sera confié à une banque d'investissement qui possède une expérience avérée dans les opérations sur l'euromarché, par le Trésor Public pour le montage financier. Cette banque est désignée chef de file de l'opération et devrait déterminer à ce stade, les caractéristiques initiales de l'émission (support de l'émission, recherche d'une fenêtre d'émission, choix de la devise,...), qui pourraient s'appuyer sur le profil de risque que présente l'émetteur au moment de l'opération. Il ne s'agit rien d'autre que de mettre en exergue le profil d'efficacité dégagé par le pays, au moment de l'opération.

Le rôle du chef de file sera en outre de conseiller l'Etat de Côte d'Ivoire pour l'obtention d'une note de rating et de chercher à minimiser le coût

de l'emprunt en identifiant sur les principales places financières une "fenêtre d'émission".

A l'issue donc de cette première étape, seront établies les caractéristiques minimales de l' émission.

Comme cela se produit souvent en pareil cas, le volume prévisible de l'émission excèdera les capacités de la banque choisie pour être chef de file, qui ne peut prendre à sa seule charge un tel risque. Dès lors, elle se met en tête de constituer un « syndicat de direction » ou "Managing syndicate", constitué de plusieurs banques (5 à 20 banques en fonction du montant de l'émission), afin de répondre aux attentes de l'emprunteur et de répartir le risque. Ceux-ci seront rémunérés par une commission de direction comme nous l'avons indiqué plus haut.

Le rôle assigné aux membres de ce syndicat de direction est de préparer l'émission mais également de mettre en place les syndicats de garantie et de placement, et enfin aider l'emprunteur à déterminer les caractéristiques finales de l'emprunt. L'organisation de ce syndicat de direction serait relativement simple : sont désignés plusieurs chefs de file ou « arrangeurs », parmi lesquels on trouvera un chef de file ou arrangeur principal qui s'avère être la banque à qui l'emprunteur a donné mandat de mener l'opération. Les autres banques membres du syndicat deviennent « co-chefs de file » ou « co-arrangeurs ». Tous ces membres ratifient un protocole qui détermine la nature de leurs rapports par la suite (managing agreement). Le protocole précise la répartition des commissions entre les banques impliquées, et autorise le chef de file principal à intervenir pour le compte du syndicat de direction, notamment pour tout ce qui a trait à la garantie de placement et aux diverses formalités.

D'autres caractéristiques, restent encore à trancher. Il en est ainsi du prix de lancement et du montant du coupon.

Concernant le prix de lancement, celui-ci peut être égal à la valeur faciale, on dit alors qu'il est émis « au pair », ou il peut être inférieur à cette valeur faciale (99 ou 99,5% de la valeur nominale), on dit cette fois qu'il est « en dessous du pair ».

Pour ce qui est du coupon, il faut décider s'il est fixe ou variable, et dans ce second cas fixer, un taux de référence. Ces conditions financières sont très fortement tributaires de la qualité de l'emprunteur. Cette phase de préparation de l'émission prend fin avec la rédaction par les chefs de file d'une lettre d'intention.

Par cette lettre d'intention, l'ensemble des banques membres du syndicat s'engagent à garantir le placement de l'emprunt (40 % environ). Seulement, il convient de nuancer la valeur de cet engagement, d'une part parce que les conditions financières peuvent encore évoluer, et d'autre part parce que les banques peuvent encore décider d'annuler cet engagement, au cas où surviendraient des évènements contraires1.

Dès lors il ne reste plus à l'émetteur, qu'à signer cette lettre d'intention avant de la renvoyer au chef de file du syndicat. Il peut toutefois la refuser et cela entraînera l'annulation de l'euro-émission.

Dans le cas de l'acceptation des termes, le syndicat de direction a alors la charge de lancer et de réussir l'émission.

1 En l'absence de clause de sauvegarde ou de résiliation anticipée

Phase II: La constitution des syndicats de garantie et de placement

Avec la seconde étape, tout s'accélère : le syndicat de direction n'y consacre1 pas plus de deux (2) semaines. Au départ, l'emprunteur joue encore un rôle en listant avec le syndicat de direction, les banques qu'il espère voir prendre part aux syndicats de garantie et de placement.

Les membres du syndicat de garantie sont choisis en fonction de leur surface financière. On les appelle les sous participants (Underwriting syndicate) en raison de leur moindre implication dans l'opération d'euro-émission et elles se portent garantes de la bonne fin de l'opération. Il s'agit de grandes banques internationales ou d'intermédiaires financiers (qui s'engage à garantir 60 % du placement). Souvent une partie ou tous les membres du syndicat de direction peuvent s'y joindre (ils s'engagent à garantir généralement 40 % du placement comme cela a été souligné précédemment)

Ces derniers reçoivent un « fax d'invitation », riche d'informations utiles (renseignements sur l'emprunteur, montant de la commission de garan tie,...) pour les aider à se décider avant une date limite également précisée par le fax.

On leur envoie ensuite un projet de contrat de garantie ainsi qu'un prospectus. Ce dernier est provisoire, pour la simple raison que les conditions financières n'ont pas encore été tranchées. Pourtant, ce prospectus n'en est pas moins un document crucial pour les établissements invités. Il regorge de toutes les informations sur l'emprunt, sur l'émetteur et sur les entités qui garantissent cet emprunt.

La quote-part garantie de chacune, varie pour chacune des banques participantes en fonction de leur surface financière et des relations

1 Bito C. et Fontaine P., Marché financiers internationaux, Paris, PUF, 2000

entretenues avec le chef de file. Tant que les conditions financières ne sont pas définitivement fixées, cette quote-part est susceptible d'être modifiée par le syndicat de direction.

Dès la signature du contrat, la banque devient automatiquement membre du syndicat de garantie. Cette signature vaut engagement pour placer une certaine quantité de titres, moyennant une commission de garan tie. Toutefois, cet engagement ne revêt un caractère obligatoire pour l'établissement qu'à partir du moment où sont fixées définitivement les conditions financières, et qu'il les a acceptées. Si les titres ne sont pas placés en totalité, la garantie joue, de sorte que les invendus soient répartis entre les membres du syndicat plus ou moins proportionnellement au montant de la quote-part garantie par chacun d'entre eux.

On comprend mieux alors que les banques invitées à participer au syndicat de placement soient sélectionnées sur la base de leur capacité à placer les titres chez leurs clients dans leur propre portefeuille. Les membres constituant ce syndicat sont aussi choisis selon des critères de répartition géographique. On peut ainsi compter environ 20 à 40 banques dans le syndicat de garantie pour une émission de taille moyenne ($ 100 millions) et 100 à 200 banques pour les plus grosses émissions (jumbo émission1).

De la même façon que pour les banques invitées au syndicat de garantie, les banques « conviées » au syndicat de placement (Selling syndicate) reçoivent un fax; qui expose les informations sur l'emprunt et l'emprunteur, qui leur demande le montant auquel elles souhaitent placer et leur précise une date limite pour renvoyer une réponse. Elles recevront aussi par la suite un projet de contrat de placement et un

1 Au moins 1 milliards de dollars ou d'euros, avec des coupons de 1 millions de dollars ou d'euros

prospectus. Pareillement, la signature du contrat provisoire vaut engagement et fait d'elles des membres du syndicat de placement. Cet engagement ne sera véritablement contraignant pour les banques qu'avec la fixation définitive des conditions financières qu'elles auront ensuite acceptées.

Participer à un syndicat de placement revient pour une banque à promettre de régler le prix des obligations qui lui reviennent, diminué de la commission de placement. Si elle ne parvient pas à placer ces titres, ou à les conserver dans son portefeuille, alors on fera jouer l'engagement du syndicat de garantie.

Le pré-placement

Cette phase est concomitante à la phase précédente. Elle commence en effet avec l'envoi du fax d'invitation aux divers établissements financiers et autres investisseurs. Elle s'étale sur une période d'environ deux semaines, qui débute par l' «announcement day », pendant laquelle les banques invitées , essaient de connaître le sentiment des investisseurs institutionnels sur les conditions proposées, ils « sondent » en quelque sorte le marché, et en informent en retour le syndicat de direction. Ce retour d'informations peut amener l'arrangeur principal à modifier les conditions financières de l'emprunt. Le pré-placement sous-entend aussi le développement du « marché gris » (grey market), qui fait se rencontrer les banques et investisseurs institutionnels pour négocier de gré à gré des titres non encore émis, dont on ne connaît pas encore l'ensemble des caractéristiques. Ce concept de « marché gris » est un très bon indicateur des conditions officielles auxquelles seront placés les titres. A ce stade, les titres n'ont pas encore d'existence juridique. Si la réponse est négative, le chef de file peut décider, soit

d'annuler l'opération, soit de la suspendre, soit d'en modifier les conditions financières. Si la réponse est positive, le chef de file, après avoir apprécié la demande totale pour l'émission, détermine avec l'emprunteur, les conditions finales en ajustant éventuellement selon les conditions du marché, le montant, le taux de coupon ou le prix d'émission; c'est la date de fixation du prix (pricing day).

La fixation des conditions finales

Le syndicat de direction a en main toutes les informations nécessaires pour fixer de façon définitive cette fois les conditions de l'emprunt. Le compte-rendu des réactions du marché gris et l'observation de la situation du marché euro-obligataire secondaire lui ont permis d'affiner le choix du montant de l'émission ainsi que celui du taux servi.

Il envoie alors ces conditions définitives aux banques et investisseurs qui avaient accepté les conditions provisoires. Celles-ci devraient donner leur réponse dans les vingt-quatre heures. Cette fois, si ceux-ci ratifient les contrats de garantie et/ou de placement, ces contrats deviennent définitifs, et comme l'on avait dit précédemment leur engagement acquiert une force obligatoire.

Une fois que le syndicat de direction a acquis la certitude que l'emprunt sera placé, il signe avec l'émetteur un contrat de garantie ou « contrat de prise ferme » dont la conséquence est double. D'une part, il assure à l'émetteur de recevoir le produit de l'emprunt diminué des commissions. Mais en contrepartie, il oblige ce dernier à émettre les titres et à rembourser les frais de l'émission.

Mais le syndicat de garantie joue alors pleinement son rôle en reprenant à sa charge une partie des risques assumés par cette prise ferme, dans des proportions décidées par avance.

De la même façon, les membres du syndicat de direction assument directement une partie de ces risques. Comme nous l'avons souligné plus haut, au sein du syndicat de direction, le chef de file garantit une somme supérieure à celle de chacun des autres chefs de file qui garantissent eux-mêmes une somme supérieure à celle de chacun des co-chefs de file. Il s'avère donc nécessaire que ceux-ci disposent d'un réseau international impressionnant.

Phase III: Le placement de l'émission (Phase publique)

Dès lors, peut commencer les jours suivants l'accord définitif entre les membres du syndicat et l'émetteur, l'écoulement des titres (le placement public) acquis par les membres du syndicat de placement auprès de leurs clients. Le chef de file prend le soin de répartir alors les titres auprès de ces derniers, aux lendemains dudit accord. Cette phase d'allocation des titres est communément appelée "l'offering day".

Le syndicat de direction aura pour mission durant dette phase, de surveiller étroitement le marché secondaire pour s'assurer que le spread auquel l'émission a été "pricée" soit maintenu. Ce, afin d'éviter des ventes massives de titres (par exemple parts de placeurs qui n'arriveraient pas à écouler leurs titres) qui entraîneraient une grave chute des cours. Si le placement se révèle vraiment ardu, le syndicat de direction peut faire jouer comme prévu les engagements du syndicat de garantie.

Le chef de file s'assure à ce niveau, du mouvement correct des souscriptions et du respect de la procédure de "reporting" conformément aux clauses du contrat. Il assure en outre la liquidité du "papier" en demandant l'admission de la valeur en bourse, entre la période allant de "l'offering day " à la clôture des souscriptions (closing

day) et ce, parallèlement aux autres démarches pouvant s'effectuer dans l'intervalle.

Au terme de cette phase publique, les mouvements sont dénoués: les investisseurs reçoivent les titres demandés et l'emprunteur dispose du montant de l'émission, diminué des frais et commissions. L'émetteur appréciera alors les efforts effectués par le chef de file, pour minimiser le taux effectif de l'emprunt (taux de sortie), sur l'enveloppe glob ale des capitaux d'emprunts.

La publication du tombstone

Le tombstone est un instrument de publicité publié à l'intention du public dans la presse financière, après la ratification du contrat de l'emprunt. Les banques tiennent à y figurer en bonne place. En toute logique, leur position sur ce document dépend de la quote-part que chacune garantit. On retrouve donc dans l'ordre: l'arrangeur principal, les autres arrangeurs et les co-arrangeurs, puis les membres du syndicat de garantie, distinguées par un special bracket, et enfin les autres membres du syndicat de garantie ayant obtenu un major bracket, puis un minor bracket.

Concomitamment à cette phase, pourrait s'effectuer la promotion itinérante de l'opération, via des réunions avec des investisseurs, des entretiens de tête-à-tête, et des présentations diffusées par internet ou par Bloomberg (electronic roadshow). Le chef de file profite donc au cours de cette promotion, pour annoncer la date de clôture de l'émission (Closing day).

La protection des obligataires

La vague des crises de dettes souveraines des années 90 a suscité plusieurs propositions sur les mécanismes de restructuration de la dette, censés protéger la masse obligataire. La communauté financière internationale est à pied d'oeuvre pour tenter de mettre en place des mécanismes de faillite internationale. Or, peut-on raisonnablement déterminer une véritable valeur liquidative de l'Etat souverain dans le cas d'une faillite? Ou de quels moyens disposerait un créancier pour procéder au rapatriement du PIB global de l'Etat débiteur ?

En effet, à la différence des entreprises, les actifs de l'Etat sont insaisissables. Ils ne peuvent donc pas servir de garanties inconditionnelles dans une opération de crédit d'envergure comme dans le cas d'espèce.

L'approche la plus célèbre en matière de protection de l'investisseur, est celle dite décentralisée ou contractuelle proposée par John Taylor, secrétaire au Trésor américain, qui consiste en l'introduction de nouvelles clauses dans les contrats de dette.

Celui-ci explique que "ces clauses devraient décrire aussi précisément que possible ce qui se passera lorsqu'un pays décidera une restructuration de sa dette. De cette façon, les contrats devraient créer un processus séquentiel (de restructuration) le plus ordonné et prévisible". Il s'agit en fait des Clauses d'Action Collective (CAC).

Encadré 2: les Clauses d'action collective

En septembre 2002, le Groupe de travail du G 101 sur les clauses d'action collective (CAC), présidé par R. Quarles (représentant du Trésor, Etats-Unis) a émis des recommandations aux ministres et gouverneurs de banque centrale portant sur la définition de ces clauses. Ces recommandations visent trois objectifs2:

Favoriser le dialogue, la coordination et la communication entre les parties, à un stade précoce, grâce:

- à un représentant des créanciers obligataires faisant office d'interlocuteur avec le débiteur souverain tout au long de la durée de vie de l'emprunt obligataire;

- à un mécanisme d'élection du représentant spécial des créanciers: celui-ci devrait avoir mandat pour engager sans retard des discussions avec le débiteur souverain sur une restructuration;

- à un partage de l'information.

Fournir aux parties des moyens effectifs de conclure de nouveaux accords sans qu'une minorité de créanciers puisse faire obstruction:

- une majorité qualifiée (généralement de 75%) de créanciers devrait être habilitée à modifier les modalités de paiement. La base de calcul de cette majorité pourrait varier en fonction de la législation applicable et des pratiques du marché;

- les droits de vote relatifs aux titres obligataires détenus directement ou indirectement par l'émetteur souverain et les organismes relevant du secteur ne devraient pas être pris en compte;

- une majorité qualifiée (généralement 75%) de créanciers devrait être habilitée à accepter l'échange d'obligations contre de nouveaux instruments.

Assurer que des actions en justice intentées par des créanciers à titre individuel ne viennent pas perturber la conclusion d'un accord:

- un pourcentage minimum de 25% des créanciers devrait être requis pour accélérer les remboursements et une autre majorité (avec un maximum de deux tiers des votes) devrait être autorisée à lever la clause d'accélération;

- la capacité d'intenter une action en justice devrait être limitée au représentant des créanciers et toute action individuelle devrait être explicitement prohibée;

- les montants recouvrés par tout créancier devraient être répartis au prorata

1. Le Groupe des Dix se compose de onze pays industriels (Allemagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse) qui se consultent et coopèrent sur les questions monétaires et financières

2. Rapport du Groupe a été publié en mars 2003 ( www.G10.org)

A la suite des recommandations du G 10 (cf. encadré 2), le Mexique a émis1, en février 2003, des obligations assorties de CAC sans courir une prime de risque importante. C'est pourquoi les ministres des finances et les Gouverneurs de Banque Centrale du G8 ont réaffirmé2 dans leur déclaration au sortir de leur réunion du 12 avril 2003 à Washington, leur engagement en faveur d'une adoption généralisée et dans les meilleurs délais, des CAC.

On peut tout de même retenir les trois clauses essentielles que comportent les CAC:

1 Comme mentionné dans la suite du rapport du Groupe de travail du G 10

2 www.sung7.univ-lyon2.fr (Déclaration et mise en oeuvre du plan d'action des ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale du G 7

par anticipation1 la totalité ou une partie de l'emprunt au prix d'émission, augmenté d'une prime.

Le service financier est assuré par une ou plusieurs banques qui ont signé avec l'émetteur une convention de service financier, il s'agit en général du chef de file principal ou de l'un des chefs de file. Ainsi, les flux identifiés pour sécuriser le service convenable de la dette, seront déviés vers ces derniers.

Cette procédure d'émission a fait l'objet de plusieurs améliorations au fil des années en raison de son inadaptation aux pratiques contemporaines du marché obligataire.

Tout d'abord, la distinction entre groupe de direction, syndicat de garantie et groupe de placement est apparue artificielle, car les mêmes institutions financières peuvent assumer ces différents rôles. Ensuite, les commissions des intermédiaires, plus élevées que sur les marchés domestiques, ont engendré deux sortes de réactions. D'une part, les investisseurs institutionnels se sont rendus compte que le coût très élevé des services intermédiaires n'était pas justifié. D'autre part, certains membres du groupe de placement n'ont pas hésité à vendre les titres auxquels ils avaient souscrit en excès à un prix nettement inférieur au prix coté officiellement. Ainsi, les mêmes titres pouvaient être vendus à différents prix. En outre, entre le jour de "l'annoncement" et le jour de la fixation des conditions finales du prix des titres, la valeur d'une euro-obligation a le temps de varier. Du fait de cette variation, les membres du syndicat de garantie et du groupe de placement sont dans l'expectative quant au prix auquel ils devront souscrire à ces obligations. C'est d'ailleurs ce qui explique la création du marché gris, dans lequel les transactions entre les membres du

1 S'il existe dans le contrat une clause de remboursement anticipé

syndicat et les investisseurs s'effectuent avant "l'annoncement" de la fixation du prix final.

4.1.2 La pratique des émissions pré-placées ("Bought deal")

La technique d'émissions pré-placées a acquis beaucoup de succès et a remplacé la procédure d'émission dite traditionnelle et décrite cidessus. Cette pratique-ci est caractérisée par sa rapidité d'exécution (qui est requise pour faire face à la volatilité des titres entre le moment de "l'annoncement" de l'émission et la fixation des conditions finales du prix). L'émetteur fait une proposition à plusieurs grands syndicats de placement pour prendre en charge son émission. La proposition porte sur l'ensemble de l'émission et le prix n'est pas négociable. Les syndicats contactés ne disposeraient que de quelques heures pour répondre. Les rôles du syndicat de garantie (non-chef de file) et du groupe de placement sont assumés par les mêmes institutions. Le groupe de direction acquiert l'ensemble de l'émission, il agit alors en tant que preneur ferme. Il n'existe pas dans ce mode opératoire-ci, de délai entre le jour de "l'annoncement" de l'émission et celui de la fixation du prix car ces deux jours sont confondus. Aujourd'hui, cette pratique serait devenue la procédure couramment utilisée sur le marché euro-obligataire (voir chronogramme d'émission en annexe 5).

Toutefois, le problème majeur soulevé dans ces deux modes opératoires est de pouvoir formaliser et réglementer les relations qu'entretiendront les membres de syndicat entre eux, et entre le syndicat bancaire et les souscripteurs finaux.

4.2 Problèmes juridiques soulevés par le contrat de souscription Le contrat de souscription, dans le cadre d'une émission internationale d'obligations, est caractérisé par une structure complexe. En effet, d'envergure internationale, il implique la participation d'acteurs de nationalités différentes domiciliés dans diverses juridictions. Les contrats de souscriptions pourraient varier d'une émission à l'autre, en fonction des parties prenantes à la transaction. En général, ce sont les membres du syndicat de direction, et surtout leur nationalité, qui influencerait la rédaction des contrats. Il est donc clair que certains problèmes spécifiques devraient se poser lors de l'émission internationale, en l'occurrence le choix de la loi applicable à la rédaction des contrats, la nature des obligations de preneurs fermes, les cas dans lesquels, le syndicat de direction serait libéré de ses obligations, les garanties fournies par l'émetteur, l'identification et la contribution des membres du syndicat de direction ainsi que la responsabilité potentielle des preneurs fermes, relative au coût de la stabilisation du cours du titre de dette.

L'ICMA recommanderait la loi anglaise de réputation assez souple, pour la rédaction des contrats de souscription. A défaut de celle-ci, la loi du territoire de l'émetteur pourrait s'appliquer. Elle recommande en outre pour ce qui concerne les preneurs fermes, que le syndicat de garantie assume une responsabilité conjointe et solidaire. Cela signifie qu'en cas d'échec de l'émission, l'émetteur peut se retourner contre n'importe quel membre du syndicat et lui demander de souscrire la totalité des titres. L'allocation de responsabilité faisant l'objet d'un accord entre les preneurs fermes et les co-chefs de file (« agreements among managers1 »).

1 IPMA, standard terms for subscription agreements, février 1993, art 11

De ce qui précède, il apparaît important pour une question de visibilité, d'exposer on ne peut plus succinctement, les conditions indicatives de l' émission d'obligations internationales.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon