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Emploi des modaux will et would dans les subordonnées en when en anglais contemporain

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par Julie TEISSEIRE
Université de Nice Sophia Antipolis - Master 2007
  

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2. Les modaux will et would: des points de vue variés.

Si les subordonnées en when présentent, comme nous avons pu en prendre note dans notre première sous partie, une matière première de choix pour les linguistes, la modalité, quant à elle, n'est pas en reste, fascinant toujours autant de grammairiens du fait de son côté insaisissable. En effet, nous avons dans notre introduction rappelé les quatre rangs de la modalité, ainsi que les conçoit la Théorie des Opérations Enonciatives d'A. CULIOLI, et avons précisé que ces quatre rangs n'étaient pas cloisonnés: il s'avère que dans de nombreux cas de figure, on a affaire à un subtil mélange de différentes valeurs modales. Les articles que nous allons présenter ci-dessous traitent tous de will et would, des différentes valeurs que peuvent prendre ces modaux et de leur emploi dans des types d'énoncés variés.

Le premier article à l'étude ici va nous permettre une entrée en la matière en douceur -au même titre que celui de J. CHUQUET nous a permis de faire le lien avec cette sous partie. En effet, B. GUILLAUME fait partie des trop rares linguistes à avoir choisi de se pencher sur la question de la co-occurrence de when et de will / would. Son article aurait aussi bien pu figurer dans notre première subdivision consacrée aux subordonnées en when, toutefois il constitue un point d'ancrage intéressant et une bonne transition pour les articles à venir. En effet, l'article intitulé « Will dans les subordonnées en when est-il un marqueur de différenciation au niveau qualitatif? »30(*) s'est avéré fort intéressant tout au long de notre étude. Il fut le point de départ de nos recherches. Ce fut en effet la première lecture de ce rapport qui fit naître notre désir de nous pencher sur la question. Il nous permit, entre autres, de mieux appréhender la recherche en linguistique et de bien cerner le problème auquel nous allions nous atteler tout au long de notre année de Master 1. B. GUILLAUME propose une analyse originale de la question de la co-occurrence de will et when, défendant notamment l'hypothèse selon laquelle l'emploi de notre modal au sein de ces when-clauses « marque une différenciation au niveau qualitatif entre le moment auquel aura lieu la validation de la relation prédicative contenue dans la subordonnée et le moment d'énonciation T0. »31(*) De plus, l'auteur part d'observations basées sur un corpus d'exemples et sur les écrits de différents linguistes qui se sont déjà penchés sur le problème. S'appuyant notamment sur l'analyse de relatives avec ou sans antécédent, l'auteur en conclut que la présence de will dans une subordonnée en when est avant tout le résultat d'un choix énonciatif, à savoir:

Lorsque l'énonciateur fonde son énonciation sur la différenciation quantitative et qualitative entre sa situation présente et la situation visée, il utilise will afin de mettre en évidence la distance entre présent et avenir. Au contraire, l'emploi du présent simple (c'est-à-dire en réalité l'absence de marque) signale une non prise en compte du moment d'énonciation.32(*)

Cela méritera d'être pris en compte dans notre analyse, car cette conclusion constitue une piste de recherche intéressante et inédite.

L'article de E. GILBERT, pour sa part, intitulé « A propos de will »,33(*) nous propose une analyse intéressante du modal dans sa valeur épistémique. En effet, à la lumière de plusieurs exemples, l'auteur s'attache à démontrer que « l'opération marquée par will dans sa valeur épistémique est essentiellement basée sur l'expérience ou le savoir du sujet énonciateur ».34(*) De plus, l'auteur affirme que l'énonciateur se sert d'indices à sa portée dans le contexte situationnel et notionnel pour construire, au moyen de la valeur épistémique de will -ou de tout modal pouvant prendre cette valeur-, du « semblable au vrai »,35(*) c'est-à-dire très proche de la représentation qu'il se fait de la relation prédicative. Elément également important, l'auteur fait une distinction entre la valeur épistémique de will et sa valeur de visée pure, et écrit à ce sujet:

C'est le degré de certitude qu'on peut respectivement leur affecter qui sépare essentiellement les deux cas de figure, le premier [...] mettant clairement en jeu une forme de jugement subjectif alors que le second ressemble beaucoup plus à un simple constat objectif. [...] Malgré cette différence, on peut considérer que, dans les deux cas, l'énonciateur indique avec will qu'il y a adéquation entre les délimitations quantitative et qualitative de la relation, sans toutefois aller jusqu'à l'identification, car on aurait alors affaire à une assertion pure et simple. [...] Mais, dans le premier cas, l'impossibilité d'identification est liée à une ignorance du sujet énonciateur, et donc à une incapacité réelle de prendre en charge la relation, tandis que dans le second elle découle seulement du décalage temporel qu'implique le renvoi à l'avenir, et on a alors en fait affaire à ce que CULIOLI appelle une « assertion différée ».36(*)

Ce nouveau constat nous permettra d'approfondir notre analyse quant à la valeur épistémique de will, qui apparaît alors comme duale à la lumière de cet article. Nous verrons notamment en quoi l'une ou l'autre des valeurs décrites ci-dessous peut avoir une influence sur l'emploi de will dans les subordonnées en when.

Le dernier article à l'étude dans ce chapitre va nous permettre de clore cette section en nous attachant à un élément que nous n'avons jusqu'à présent évoqué qu'à travers will. Nous voulons bien sûr parler de would, sa forme passée certes, mais qui possède également des propriétés intrinsèques qui ont fait l'objet de l'article « Le would dit `fréquentatif' »37(*) de J. BOUSCAREN, J. CHUQUET et F. DEMAIZIÈRE. Nous allons surtout porter notre attention sur quelques paragraphes qui rejoignent notre sujet. En effet, les auteurs évoquent les problèmes de repérages inhérents à l'emploi de would dans les subordonnées, plus particulièrement dans celles qui nous intéressent. Il est mis en évidence que le modal peut, entre autres, être acceptable dans de telles subordonnées lorsque when a la valeur de « whenever » -parcours d'une classe de situation- ou quand un repère a déjà été posé, rendant possible la projection dans l'avenir au moyen de would. Même si ces observations ne constituent rien de vraiment nouveau en soi, elles sont pertinentes dans la mesure où elles prennent en compte would comme modal à part entière, pouvant exister sans son homologue will et fournir seul des éléments de réponse.

3. Synthèse et conclusion du CHAPITRE I.

La lecture attentive, puis l'analyse et enfin la mise en relation de ces articles portant sur les différents éléments d'étude du présent mémoire nous ont permis de dégager certains axes de recherche quant à nos chapitres à venir. Il est bon de rappeler ici ce que les écrits de ces linguistes ont pu mettre en lumière, et de nous interroger sur l'usage que nous allons faire de ces données:

Une typologie des when-clauses est envisageable et même souhaitable si l'on souhaite établir des postulats stables quant à l'emploi de will / would dans ces subordonnées, le type de proposition étant à l'origine de possibles contraintes liées à l'utilisation d'un certain type de modalité.

La modalité de visée semble compatible avec toute subordonnée en when non temporelle. Peut-on, au travers de notre corpus, tenter de recenser des exemples où, au contraire, de « vraies » temporelles admettent la valeur de visée de will / would?

La déformabilité du langage peut-elle expliquer certains emplois de will / would au sein de subordonnées en when?

Plusieurs auteurs évoquent le parcours d'une classe de situation comme étant l'une des possibilités qu'ont will / would de s'intégrer dans une subordonnée en when, celui-ci prenant alors le sens de « whenever ». Cette observation a-t-elle des limites?

Repérage et modalité semblent inexorablement liés, ce que nous essaierons d'expliciter.

Will dans une subordonnée en when est marqueur d'un choix énonciatif, l'énonciateur désirant établir une différenciation au niveau qualitatif entre situation d'énonciation et situation visée. Nous tenterons de démontrer la véracité de cette observation, au moyen d'exemples explicites.

Il semblerait que will puisse prendre deux valeurs épistémiques différentes, l'une subjective, basée sur l'ignorance du sujet, et l'autre objective, fondée sur le décalage temporel entre moment présent et moment visé -assertion différée. Peut-on, à la lumière de notre corpus, explorer cette piste intéressante?

Ces quelques pistes viendront guider notre analyse personnelle au sein des chapitres suivants. Nous proposerons tout d'abord une analyse des différents types de propositions subordonnées en when où l'on peut rencontrer will / would, puis nous tenterons d'établir une classification plus systématique entre emplois appropriés, voire obligatoires, possibles mais interchangeables avec un autre système temporel, ou au contraire incongrus des deux modaux au sein de telles subordonnées.

Chapitre II - Typologie des subordonnées en when employant will / would: travail sur corpus.

______________________________________________

Lors de la constitution de notre corpus, nous avons été amenée à considérer divers types de subordonnées en when dans lesquelles will et would étaient employés. Notre base de données s'est voulue assez complète pour pouvoir établir des postulats fiables et pouvoir faire des comparaisons et établir un ordre de grandeur: nous verrons que certaines propositions admettant cette co-occurrence sont beaucoup plus fréquentes que d'autres, et qu'il est parfois très difficile -mais ô combien nécessaire et utile- de recenser certains types précis de subordonnées en when admettant will et would. La recherche, en ce sens, nous aura donné une leçon importante: il est fort utile de recenser plusieurs exemples du même type, qui permettent alors d'établir des constantes vérifiables et avérées, mais il est encore bien plus intéressant de « buter » sur un exemple qui n'entre dans aucune catégorie, et d'essayer de l'analyser de manière isolée. Ce sont ces « cas particuliers et exceptionnels » qui font avancer la recherche, et il serait regrettable de laisser de côté les énoncés de ce type pour la simple raison qu'ils « posent problème », car ainsi faisant, on éclipserait nombre de pistes de recherche importantes. Dans cette optique, cette typologie se veut nécessairement exhaustive, car certains cas « rares » méritent notre attention au même titre que les exemples plus communs. A noter que nous traiterons ici invariablement les types de subordonnées en whenwill / would sont appropriés, voire obligatoires, et ceux où ces modaux peuvent être en balance avec un autre système temporel. Nous ne ferons donc pas de tentative de « remplacement » desdits modaux par le présent simple ou le prétérit -nous laissons ce soin à notre dernier chapitre. Dans ce chapitre, et sauf indication contraire, tous les exemples traités sont tirés du British National Corpus.38(*)

* 30 B. GUILLAUME, op. cit.

* 31 Ibid, p. 149.

* 32 Ibid, p. 160. Certains segments étaient en gras dans le texte d'origine.

* 33 E. GILBERT, op. cit.

* 34 Ibid, p. 2 (nous avons étudié cet article sous la forme d'une communication présentée par l'auteur au cours d'un Colloque de 1998, c'est pourquoi les numéros de pages ne correspondent pas à l'ouvrage de référence dans lequel l'article a été publié).

* 35 Ibid, p. 2.

* 36 Ibid, p. 5. B. GUILLAUME a aussi évoqué cette notion d'assertion différée dans son article.

* 37 Janine BOUSCAREN, Jean CHUQUET & Françoise DEMAIZIÈRE, « Le would dit `fréquentatif' », dans Cahiers de recherche, Grammaire anglaise, tome 1 (Paris: Ophrys, 1982).

* 38 Plus particulièrement, de sa composante Sara Search, qui permet de trouver des occurrences de when + will / would en contexte. Vous trouverez un corpus plus complet annexé au mémoire. Pour plus de commodité, nous avons choisi de ne considérer ici qu'une partie de chaque énoncé. Nous renvoyons donc au corpus annexe pour la mise en contexte de certains exemples.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams