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Impact de l'arrimage du Franc CFA à l'Euro sur la balance commerciale : le cas du Cameroun

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par Francis Yannick ZAMBO ZAMBO
Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée de Yaoundé - Ingénieur statisticien 2006
  

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II.1 Arrimage et importations en valeur

Graphique 16: Evolutions de la variation des importations en quantité et en valeur

L L Le graphique montre que la quantité et la valeur des importations n'évoluent pas dans le même sens. Cela ne peut s'expliquer que par les fluctuations de prix qui dépendent de l'évolution des taux de change et des prix réels pratiqués dans les pays fournisseurs.

Source : d'après nos calculs

On peut avoir un élément de réponse sur ce qui a été à l'origine de la variation des prix en considérant l'évolution du TCER relativement aux importations en valeur telle que montrée par le graphique 17. Ce dernier, combiné au précédent nous fait aboutir aux conclusions annuelles suivantes :

Graphique 17: Evolutions comparées des variations du TCER et des importations.

- En 1999, le TCER et les importations ont évolué en sens contraires. Ainsi, la chute des importations en valeur relativement aux quantités peut s'expliquer par une appréciation du TCER ne serait ce que partiellement. En effet, la hausse du taux de change par rapport aux devises des pays fournisseurs entraîne un renchérissement de la monnaie nationale en monnaie

Source : d'après nos calculs

étrangère. Ce renchérissement aurait provoqué la baisse des prix en Franc CFA des produits importés.

- En 2000, les importations en volume et en valeur ont toutes deux crues mais avec un taux plus élevé pour les importations en valeur. Ainsi donc, la baisse du TCER n'a pas suffit à faire baisser les importations malgré la hausse des prix en CFA qu'elle a induite chez les pays vis-à-vis desquels l'Euro s'est déprécié.

- En 2001, les quantités et les valeurs ont subi une augmentation qui, comme en 2000, était plus accentuée pour les valeurs que pour les quantités. Au cours de cette année, la hausse du TCER devait entraîner une baisse du prix des exportations en Franc CFA. Mais la hausse des quantités de près de 25% n'a pu être absorbé par la baisse des prix qu'a provoqué l'appréciation du TCER.

- En 2002, les importations en quantité et en valeur ont toutes deux chutées. Le TCER qui s'est apprécié a certainement contribué à baisser les prix en Franc CFA des importations. C'est cela, combiné à la chute des volumes, qui accentué la chute des importations en valeur.

Pour mieux appréhender les conséquences de ces variations du TCER sur les importations, étudions deux cas pratiques qui seront la mise en évidence du phénomène prix sus évoqué des fluctuations du Franc CFA induites par celles de l'Euro.

II.2 Mise en évidence des conséquences de l'arrimage du Franc CFA sur les prix à l'importation : le cas du Nigeria

Graphique 18: Evolution du taux de change de l'Euro par rapport au Dollar

L La valeur de l'Euro a toujours été proche de celle du Dollar, la différence n'ayant

jamais dépassé 20 centimes quand la valeur de l'Euro était en deçà de celle du Dollar entre 2000 et 2002. Cela fait de l'Euro une monnaie forte qui devrait entraîner avec elle le Franc CFA.

Source : Banque de France

La conséquence doit être la baisse des prix des importations faites hors zone. En effet, la force de l'Euro aboutirait au renchérissement de la valeur du Franc CFA lors de sa conversion en d'autres devises des pays partenaires hors zone. Si les importations sont relativement rigides en volume, l'on devrait aboutir à leur baisse en valeur qui contribuerait à l'appréciation du solde commercial.

La mise en évidence de ce phénomène devrait se faire pour les principaux fournisseurs du Cameroun hors zone Euro qui sont les Etats-Unis, le Nigeria, la Chine, Taiwan et le Japon. Mais, pour des raisons relatives à la disponibilité des données, seuls le cas du Nigeria sera abordé.

Notre étude se fera sur les produits que le Cameroun a demandés avant et après l'arrimage. Il s'agit des hydrocarbures.

Graphique 19 : Evolutions comparées des variations des prix des produits d'importations du Cameroun en provenance du Nigeria

Pour voir si le fort taux de change de l'Euro a contribué à baisser les prix à l'importation du Cameroun par rapport au Nigeria, observons le graphique suivant qui donne une évolution comparée du taux de croissance des prix des hydrocarbures en Naïra et en FCFA :

.

Si les taux de change bilatéraux entre les monnaies étaient fixes, il n'y aurait pas de différence au niveau du taux de croissance de prix. En effet, la variation de prix la plus prononcée indique la dépréciation de la monnaie de référence.

Ainsi, avant 1999, on note une baisse des prix pour les deux années antérieures. Cette baisse s'accompagne, au vu du graphique, par une dépréciation du Franc CFA par rapport au Naïra.

Source : INS

En 1999 c'est-à-dire à la faveur de l'arrimage du Franc CFA à l'Euro, la hausse des prix des hydrocarbures exportés en direction du Cameroun par le Nigeria a été de près de 80%. Cette importante hausse en Naïra n'a été que de 15,25% en Franc CFA. En effet, l'introduction de l'Euro dont la valeur en 1999 été plus élevée que celle du Dollar américain a entraîné l'appréciation du Franc CFA par rapport au Naïra26(*).

L'ancrage du Franc CFA à l'Euro a donc permis d'atténuer, de façon substantielle, la hausse des prix des importations en provenance du Nigeria en 1999 de plus de 60%27(*).

En 2000, l'Euro s'est déprécié relativement au Naïra. Cela a renforcé la croissance des prix des importations en Franc CFA (55%) relativement à la croissance observé en Naïra (53%).

En 2001 et 2002, l'Euro s'est apprécié relativement au Naïra et a induit une chute plus prononcée des prix en Franc CFA des importations en 2001 et une hausse plus atténuée de ces mêmes prix en 2002.

II.3 Arrimage du Franc CFA et demande d'importations en quantité

Afin de vérifier si l'arrimage a eu un impact sur les importations en volume, commençons par observer l'évolution des variations des importations en quantité et celles du TCER.

Graphique 20 : Evolutions comparées des variations des importations en volume et du TCER.

1998

1999

2000

2001

2002

Source : d'après nos calculs.

Le graphique 18 témoigne de la difficulté de trouver un sens de variation des importations relativement au TCER car les deux quantités varient tantôt dans le même sens, tantôt en sens contraires.

Pour évaluer les conséquences du TCER sur les importations en quantité, nous utiliserons les élasticités critiques des importations. Celles-ci rendront compte du degré de sensibilité des importations en quantités par rapport au taux de change année par année. Nous allons calculer celles avec les quantités qui rendent directement compte de la sensibilité des importations en volume relativement aux taux de change. Le tableau suivant en est une récapitulation année par année :

Tableau 9 : Elasticités de la demande d'importation en quantité par rapport aux prix

Années

TCER/dTCER

dM/M

Em

1998

20,0469

0,0377

0,7568

1999

24,7498

0,0597

1,4768

2000

-8,2337

0,1448

-1,1923

2001

31,4248

-0,0765

-2,4056

2002

62,8756

0,0845

5,3099

Source : d'après nos calculs.

Faisons une étude année par année :

- L'année 1999 : le graphique 18 montre que les importations en volume et le TCER évoluent dans le même sens. Ils ont cru. L'une des remarques à faire est qu'entre 1998 et 1999, la valeur des importations a diminué alors que les quantités ont augmenté. Les quantités importés n'ont augmenté que pour trois types de produits : les demi-produits, les produits énergétiques et lubrifiants, et les produits bruts d'origine animale ou végétale. Une analyse plus détaillée des importations du Cameroun permet de se rendre compte que ces trois denrées commerciales ont vu leur prix au kilogramme baissé de près de 30 FCFA pour les produits bruts d'origine animale, 21 FCFA pour les demi-produits et 50 FCFA pour les énergies et lubrifiants.

Cette baisse des prix au Franc CFA a certainement facilité l'augmentation des importations en quantité. Or, c'est la hausse du TCER du Cameroun qui a contribué à la baisse des prix des biens importés libellés en Franc CFA. On peut donc affirmer que l'arrimage qui induit des variations du TCER a encouragé l'accroissement des importations en volume.

La véracité de ces observations est renforcée de façon globale par le tableau 10 qui montre que l'élasticité de la demande d'importation en quantité par rapport au TCER était de plus de 1,47. Elle traduit ainsi une sensibilité relativement forte de la variation de la demande d'importation en volume relativement à la variation du TCER. Ces variations s'effectuent surtout de par l'arrimage du CFA à l'Euro.

- L'année 2000 : en 2000, les importations en volume ont augmenté relativement à l'année 1999 alors que le TCER a baissé. On s'attendait normalement à ce que les importations baissent, les prix en Franc CFA ayant connu une hausse par rapport à ceux libellés en devises des pays fournisseurs. Une étude approfondie des importations fait remarquer que sur les dix types de produits qu'importe le Cameroun, six ont vu leurs importations en volume augmentées tandis que quatre ont connu une baisse. Les prix ne sont pas toujours en corrélation négative avec les quantités car pour le type de produits matériel de transport par exemple, on note une augmentation des quantités malgré la hausse des prix qui sont passés de 1593 FCFA pour 1999 à plus de 2045FCFA. Cela est dû à la forte dépendance du secteur transport vis-à-vis de l'extérieur qui fournit la plupart des matériaux de cette branche. Aussi, ce contexte pousse à analyser la sensibilité des quantités par rapport aux prix de façon globale par le calcul de l'élasticité de la demande d'importation en quantité relativement aux prix. En 2000, l'élasticité était de -1,1923. Cela impliquait que le TCER et les importations avaient une tendance assez prononcée à évoluer inversement. Cet état de choses est contraire aux attentes théoriques. L'arrimage aurait donc eu un impact limité sur les importations en quantité en 2000.

- L'année 2001 : au cours de cette année, les quantités ont baissé alors que le TCER a connu une augmentation. Sur les dix types de produits importés, les quantités se sont accrues pour sept produits alors qu'elles n'ont baissées que pour trois. Ces trois derniers sont les produits d'alimentation dont les prix sont passés de 251 à 258 FCFA, les produits énergétiques de 254 à 284 FCFA et les demi-produits de 144 FCFA à 180 FCFA. Cette hausse des prix, qui est susceptible de diminuer la demande d'importation, n'a pas été compensée par la hausse du TCER. Les produits qui ont été marqués par une augmentation des importations ont connu des fortunes diverses quant aux variations de leurs prix. Ainsi les prix de certains ont baissé en adéquation avec la hausse du TCER. IL s'agit notamment du matériel de transport, des équipements agricoles, des équipements industriels et des produits de consommation des ménages. Enfin, les importations en quantité se sont accrues pour certains produits malgré la hausse des prix. C'est le cas des produits bruts d'origine animale ou végétale qui sont indispensables pour certains secteurs comme l'agriculture (achat des engrais par exemple). On s'attend donc à ce que leur demande soit très peu élastique aux variations de prix.

De façon globale donc, l'arrimage du Franc CFA a eu un impact plus limité sur les importations en volume car malgré la hausse du TCER, la demande en quantité vers les pays fournisseurs a baissé. Cela est aussi vérifié par l'élasticité dont la valeur « -2,4 » montre que la divergence d'évolution des importations en quantité et du TCER était relativement forte alors que s'il y aurait eu un effet « arrimage », la corrélation serait positive.

- L'année 2002 : C'est l'année pour laquelle l'élasticité (5,31) indique la plus forte sensibilité entre des variations des importations en volume relativement aux variations du TCER. Malgré la baisse des importations de certains produits comme ceux d'alimentation, d'énergie, les produits bruts d'origine minérale et les demi-produits, les importations se sont globalement accrues corrélativement au TCER. Les attentes théoriques ont donc été satisfaites. On peut donc conclure, a priori, que l'arrimage du Franc CFA à l'Euro aurait eu un impact significatif sur les importations en volume en 2002.

On peut donc conclure que l'arrimage a eu un impact mitigé sur les importations. En effet, à certaines années, les analyses tirées de certaines observations et corroborées par les attentes théoriques laissent penser qu'elle a eu une incidence certaine sur la demande d'importation. C'est le cas des années 1999 et 2002. Elle a eu un impact plus limité en 2001 et en 2000.

Mais après les études faites sur les exportations et les importations, quelles ont été les conséquences de l'arrimage sur la balance commerciale prise globalement ?

II.4 Arrimage du Franc CFA à l'Euro et solde commercial

La balance commerciale n'est pas une variable réelle en tant que telle car elle n'est que la résultante des évolutions des exportations et des importations au cours d'une année donnée. Les analyses y relatives qui seront faites par la suite prendront souvent pour référence ces deux composantes.

Aussi, rappelons déjà que les impacts des variations des exportations et des importations sur la balance commerciale peuvent être combinés avec le théorème des élasticités critiques de Johan Robinson28(*). Pour vérifier que l'arrimage du Franc CFA à l'Euro a eu un impact sur le solde commercial, nous prendrons encore pour instrument le TCER auquel seront associés les conditions de Marshall-Lerner. C'est après avoir jugé si ces conditions ont été satisfaites que nous évaluerons l'influence de l'arrimage du Franc CFA sur le solde commercial pendant une année donnée.

Mais avant, attardons nous d'abord sur l'évolution du solde commercial du Cameroun.

II.4.1 Evolution de la balance commerciale du Cameroun

Graphique 21 : Evolution de la balance commerciale du Cameroun

.

Source : INS

Ce graphique témoigne du fait que l'évolution de la balance commerciale du Cameroun était globalement plus satisfaisante avant l'arrimage du Franc CFA à l'Euro. En effet, toutes les quatre années avant l'arrimage, avaient une balance commerciale excédentaire. Le cumul de Cet excédent au cours de ces quatre années s'élevait à 898,127 milliards de FCFA pour un

solde de 224,531 milliards en moyenne annuelle. Symétriquement, pendant les quatre premières années qui ont suivi l'arrimage, deux ont eu un solde commercial négatif. Le cumul des valeurs du solde était de 283,017 milliards de FCFA soit une chute de 615,110 milliards. Une chute a aussi été enregistrée pour la balance commerciale en moyenne annuelle car celle post arrimage était de 70,754 milliards et donc bien en deçà des 224,531 milliards des quatre années précédentes.

Mais, avant d'attribuer cette dépréciation globale du solde commercial à l'arrimage, faisons une étude plus approfondie qui déterminera si cela n'est pas plutôt le fait d'autres réalités économiques.

II.4.2 Conditions de Marshall-Lerner

Les élasticités de la demande d'exportation ayant déjà été calculées, pour déduire l'indicateur de Marshall-Lerner, nous ne calculerons au préalable les élasticités de la demande d'importation en valeur.

II.4.2.1 Les élasticités critiques de la demande d'importation

Selon le même théorème, l'élasticité critique de la demande d'importation est donnée par :

Em = M = importations en devise étrangère qui sera le dollar ici ;

dM = variation des importations ;

Les calculs sont effectués de 1999 à 2003 :

Tableau 10: Elasticités critiques aux importations.

Années

e/de

dM/M

Em

1999

23,9131

0,0040

-0,0950

2000

7,3951

0,1087

-0,8039

2001

34,8035

0,2002

-6,9688

2002

-19,3338

0,0077

0,1485

2003

-4,9354

0,1351

0,6667

Source : d'après nos calculs

Pour les importations, c'est 2001 qui a eu la plus forte élasticité en valeur absolue relativement aux importations tandis que 1999 a eu l'indicateur d'élasticité le moins élevé.

II.4.2.2Vérification des conditions de Marshall-Lerner

Notons déjà que pour toutes les années prises en compte, la balance commerciale du Cameroun n'est pas équilibre. Par suite, la valeur de l'indicateur de Marshall-Lerner qui sera calculée pour chaque année est donnée par la grandeur L = qui est utilisée si l'hypothèse d'équilibre de la balance commerciale n'est pas réalisée29(*) comme nous pouvons l'observer sur le graphique 20. Le tableau récapitulatif des valeurs de L donne :

Tableau 11 : Indicateurs du théorème des élasticités critiques.

Années

X/eM

Ex

Em

(X/eM).Ex

L

1999

1,21263

-0,00813

-0,09504

-0,00986

-0,1049

2000

1,24026

1,81057

-0,80392

2,24557

1,4417

2001

0,94482

-0,62716

-6,96876

-0,59256

-7,5613

2002

0,96749

0,44807

0,14848

0,43350

0,5820

2003

1,05324

-0,24461

0,66667

-0,25764

0,4090

Source : d'après nos calculs

Commentaire

Pour que les variations du taux de change aient effectivement une incidence sur la balance commerciale, il faut au préalable avoir l'inégalité  L>1. Selon notre étude, la condition de Marshall-Lerner n'a été vérifiée qu'en l'an 2000 car L = 1,44165 >1. Cette année s'est caractérisée par une baisse du TCER qui devait se traduire dans les faits par un regain de compétitivité qui ne peut s'observer qu'ex post par des gains ou des conservations de parts de marchés.

De prime abord, la balance commerciale devrait s'améliorer suite à une dépréciation de la monnaie tandis qu'on attendrait l'effet contraire si la monnaie s'apprécie.

Comparons donc d'abord les évolutions de la variation du TCER et de la balance commerciale.

Le graphique qui suit donne l'évolution des variations du solde commercial et du TCER.

Graphique 22: Evolutions comparées des variations du solde commercial et du TCER

Il ressort de ce graphique que l'évolution du solde commercial relativement au TCER ne s'effectue pas dans un sens déterminé. Ainsi, pour la période suivant l'arrimage, on a deux années pendant lesquelles les deux variables évoluent dans le même sens et celles où elles évoluent en sens contraire. Par conséquent, les attentes théoriques sont vérifiées pour 2000 et 2001

Source : d'après nos calculs

uniquement. Essayons d'apporter une explication à ce phénomène tout en jugeant si le TCER a réellement eu un impact sur la balance commerciale pour les années où le cheminement théorique est vérifié.

- L'année 1999 : cette année se caractérise par une appréciation de la balance commerciale ainsi que celle du TCER. Notons déjà que les deux études similaires faites sur les exportations et les importations révélaient déjà qu'au courant de cette année, les élasticités de la balance commerciale étaient très faibles. Elles traduisaient de ce fait la faible sensibilité de la variation des exportations et des importations aux variations du TCER.

De plus, les résultats obtenus sont quelque peu à l'opposé des attentes théoriques qui devaient se réaliser si le TCER aurait eu un impact sur le solde commercial. En effet, une hausse du TCER devrait entraîner une dépréciation de la balance commerciale avec le découragement des exportations désormais plus coûteuses en devises étrangères et la stimulation des importations suite à la baisse des prix en CFA des denrées commerciales importées.

Terminons notre analyse avec l'indicateur de la théorie des élasticités critiques. Les conditions de Marshall-Lerner n'étaient pas vérifiées car L = -0,10490 < 1. Par conséquent, la variation du TCER ne pouvait pas avoir un impact significatif sur le solde commercial. C'est donc la raison pour laquelle la décroissance du solde commercial attendue suite à l'appréciation du TCER n'a pas eu lieu.

- L'année 2000 : En 2000, la balance commerciale s'est appréciée tandis que la chute du TCER était constatée. Les cheminements théoriques ont donc été vérifiés.

De surcroît, les études antérieures sur les exportations traduisaient, pour cette année, une forte sensibilité des variations de cette variable par rapport au TCER.

En plus, 2000 est la seule année où les conditions de Marshall-Lerner sont vérifiées. On peut donc conclure que l'arrimage aurait eu un impact certain sur la balance commerciale en 2000.

- L'année 2001 : Au cours de cette année également, les cheminements théoriques se sont vérifiés car l'appréciation du TCER a coïncidé avec une dépréciation du solde commercial. Cet état de choses serait difficile à attribuer à l'arrimage car les conditions de Marshall-Lerner étaient loin d'être vérifiées, L étant tel que : L= -7,5613 qui est l'indicateur le plus faible sur l'ensemble de la période.

- L'année 2002 : elle ne traduit pas les attentes théoriques car les variations du TCER et du solde commercial évoluent dans le même sens. Cela est en partie dû à la relative faiblesse des élasticités de la demande d'exportation pendant l'année considérée. Ainsi, les variations des exportations se sont révélées être peu sensibles aux fluctuations du TCER.

En plus, L=0,40903 <1. Ce qui fait que les conditions de Marshall-Lerner n'étaient pas vérifiées. On peut donc conclure que pour cette année, si l'arrimage du Franc CFA à l'Euro a eu un impact sur le solde commercial, cet impact était forcément très limité.

* 26 D'après des calculs qui ont pour base le CD-ROM de la Banque mondiale, parution 2003, entre 1998 et 1999, on est passé de 1Naira=29,96 FCFA à 1 Naïra = 6,67 FCFA.

* 27 La hausse a été de 79% en Naïra et de 15,25% en CFA. La marge absorbée par l'arrimage est donc de : 79%-15,25%=63,75%.

* 28 Voir Chapitre II, pp 23 à 26.

* 29 Confère Chapitre II, page 25.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo