WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Enrichissement du milieu et persistance des espèces dans les cha??nes trophiques : apport de la théorie DEB

( Télécharger le fichier original )
par Ismael Bernard
Université Aix-Marseille II - Master 2 Biologie et Ecologie Marines 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2 Le modèle de chaîne trophique DEBf

La théorie DEB (Dynamic Energy and Mass Budgets) de Kooijman (2000a), offre une nouvelle approche pour la modélisation de nombreux processus du vivant. Le but de cette théorie est de décrire les processus physiologiques indépendamment de l'espèce considérée { 1 }4. L 'échelle de référence utilisée pour cela est l'individu {10} et plus précisément le niveau physiologique, pour éviter des modèles trop complexes. Le niveau individuel est naturel car il est facile de mesurer les masses et les énergies a cette échelle d'organisation {19}. La théorie est aussi basée sur des phénomènes actifs de niveau inférieur comme les unités de synthèse {43} qui traitent de la cinétique enzymatique ou la thermodynamique {3,35} qui traite du devenir de l'énergie. Des phénomènes de niveau supérieur sont aussi inclus comme les relations de forme entre aire et volume {23} ou la température {53}. Cette approche prend en compte certaines considérations importantes de modélisation sur l'utilisation des dimensions {12} ou sur le lien entre la testabilité d'un modèle et l'évaluation de paramètres {14}. Une autre idée clef est que, dans le vivant, les

3Les mots en écriture penchée sont définis dans l'annexe A

4Les nombres entre accolades renvoient pour ces deux paragraphes au numéro de la page de l'ouvrage de référence sur la théorie DEB : Kooijman, 2000

processus de production sont liés aux volumes tandis que les processus d'échange sont liés aux surfaces.

Ces réflexions mènent a un petit nombre de choix et d'hypothèses utilisées pour construire la théorie DEB. Les variables d'état sont choisies pour leur capacité a bien décrire le système {20}. La variable d' age est rejetée parce qu'elle ne prend pas en compte l'impact de l'environnement. Le volume, comme descripteur de la taille, est préféré au poids a cause des multiples relations impliquant des aires dans les processus physiologiques {22}. Les modèles issus de la théorie DEB décrivent un individu grace a deux variables d'état : la structure ou biomasse irréversible et les réserves ou biomasse réversible. Une variable de réserve de l'individu {20} est nécessaire pour pouvoir lisser l'influence des fluctuations de nourriture sur la croissance et pour assurer une maintenance continue de l'organisme. Une règle d'allocation énergétique, la règle ê {65,86}, stipule qu'il il y a une part ê de l'énergie dédiée au développement pour les juvénile et a la reproduction pour les adultes tandis qu'une part 1 - ê est allouée a la croissance. Ceci est mis en oeuvre pour autoriser la continuité de la croissance entre le stade juvénile et le stade adulte et pour autoriser différentes dynamiques de croissance avec un même mécanisme. Cette architecture est complétée par de la maintenance {89} prélevée sur chacune de ces deux partie pour respectivement l'entretien de maturité et l'entretien somatique. Les hypothèses d'homéostasie {30} traduisent le fait que la composition de la structure et de la réserve ne change pas au cours du temps (homéostasie forte) et que la composition globale de l'organisme ne change pas a ressource constante, c'est a dire sans fluctuation de nourriture (homéostasie faible). Ces hypothèses permettent de déterminer et de simplifier les équations dans le cadre de la théorie.

Le modèle de chalne trophique en chemostat issu de la théorie DEB, nommé modèle DEBf, a été pour la première fois présenté par Kooi & Kooijman (1994a). Il s'agit de la transposition au niveau de la population des mécanismes d'allocation énergétique de la théorie DEB. Ce modèle se démarque donc des modèles précédents dits de Monod (1942), de Droop (1973) et de Pirt (1965) par une formulation basée sur des hypothèses sur la gestion de l'énergie au niveau de l'individu. Selon ces hypothèses, chaque espèce (i E {1, 2, 3}) y est composée de deux variables d'état, une structure (Xi) et une réserve (ei). Ces variables d'état sont accompagnées d'une variable décrivant le substrat (X0). La dynamique des variables est régie par un ensemble de processus : maintenance, croissance, ingestion, assimilation, mobilisation et dilution (Fig. 2). La principale innovation de ce modèle par rapport a ses prédécesseurs est l'instauration a la fois d'un compartiment de réserve et d'une maintenance. Il est alors possible de se ramener a chacun de ces modèles antérieurs en faisant des hypothèses sur les paramètres du modèle DEBf (Tolla, 2006).

En plus des hypothèses incluses dans la théorie DEB, les hypothèses spécifiques au modèle DEBf sont les suivantes:

- Organismes dont la surface est proportionnelle a leur volume

- Propagation des individus par mitose, division en deux parties égales a une taille fixée

- Mélange homogène du chemostat

- Les réserves des proies ne sont pas digérées

Dans ce modèle, l'interprétation de chacun des paramètres du modèle est très précise (Tab. 2). Le substrat, X0, arrive dans le chemostat selon un taux de h ÿ Xr et en ressort selon un taux de h ÿ X0. La proie prélève le substrat et subit une prédation du prédateur selon des réponses fonctionnelles f et un taux maximum de jXm , avec i le rang de l'espèce prédatrice dans la chalne trophique. La réponse fonctionnelle utilisée est là aussi de Holling, type II.

X _1

f = XK +X _1

Une fois la nourriture assimilée, celle-ci est stockée dans un compartiment de réserve, e , avec une efficacité v . Pour diminuer le nombre de paramètre du modèle, les réserves utilisées sont normées par leur taille maximale. Cette réserve est ensuite utilisée pour la croissance selon un taux u qui dépend a la fois de la maintenance (ÿkM ) et de la conductance énergétique (ÿkE ).

ÿkE e - ÿkM g

u =

 
 
 

Les espèces subissent un taux de lessivage qui supprime un biovolume ÿhX du chemostat.

TAB. 2 ~ Interprétation des variables et des paramètres du modèle DEB en chemostat

Notation

Interprétation

X0

Concentration en glucose

X

Biovolume de la population i

Xr

Concentration en glucose dans le réservoir du chemostat

h ÿ

Taux de dilution du chemostat

jXm

Taux maximum d'ingestion de l'espèce X sur X _1

XK

Constante de demi-saturation de l'espèce X sur X _1

ÿkE

Conductance énergétique de l'espèce i

g

Ratio d'investissement énergétique de l'espèce i

ÿkM

Ratio colits de maintenance et colits de croissance

 

L'ensemble de ces développements donne le système (Eq. 2), dans le cas d'une chalne trophique a trois échelons.

dX0

dt

de1

dt

dX1

dt

de2

dt

dX2

dt de3

dt dX3

dt

=hÿ(Xr-X0)-jXm1I1X1 (2a)

= ÿkE1 (I1 - e1) (2b)

= (u1-ÿh)X1-jXm2I2X2 (2c)

= ÿkE2 (I2 - e2) (2d)

= (u2 - ÿh)X2 - jXm3I3X3 (2e)

= ÿkE3 (I3 - e3) (2f)

= (u3 - ÿh) X3 (2g)

 

La microbiologie fournit le pendant expérimental idéal des modèles construits ainsi grace a la rapidité de succession des générations, a la petite taille des individus et au contrôle possible de tous les paramètres environnementaux (Jessup et al. , 2005). Deux jeux de paramètres issus de telles expérimentations ont été utilisés pour le modèle DEB (Tab. 3). Les valeurs des paramètres correspondent au meilleur ajustement possible du modèle sur des données expérimentales. Le premier jeu de paramètres est issue de l'étude de Kooi & Kooijman (1994b) des données d'un couple prédateur-proie Bactérie-Fungi représenté respectivement par Escherichia coli et Dictyostelium discoideum (Dent et al. , 1976). Le volume du chemostat est de 200 mL. Le taux de dilution du chemostat, ÿh, y est de 0, 064 h-1 et la concentration du substrat de 1 mg.mL-1. Le second est un paramétrage sur les données d'une expérience sur un couple Bactérie-Cillié (Cunningham & Nisbet, 1983) étendu de manière théorique a un troisième échelon (Kooi et al. , 1997). Ce second jeu de paramètres contient donc des valeurs pour trois échelons trophiques.

A cause de problèmes numériques, le modèle DEBf a trois échelons trophiques a été simpliflé en posant e1 = I1. Ce qui supprime la réserve de la proie et fait passer le nombre d'équations différentielles de sept a six.

1Valeur tirée de Kooi & Kooijman (1994b) 2Valeur tirée de Kooi et al. (1997)

TAB. 3 - Valeur des deux jeux de paramètres utilisés pour le modèle DEBf, le premier considère un couple Bactérie-Fungi et le second un triplet Bactérie-CiliéCarnivore.

Variable

Jeu de paramètre 11

Jeu de paramètre 22

 

i=1

i=2

Unité

i=1

i=2

i=3

Unité

jXm

0,65

0,26

mg.mm-3.h-1 ,h-1

1,25

0,333

0,25

h-1

XK

0,0004

0,18

mg.mL-1

8

9

10

mg.L-1

 
 
 

,mm3 .mL-1

 
 
 
 

ÿkE

0,67

2,05

h-1

40,0

0,2

0,0756

h-1

g

0,86

4,43

-

80,0

1,0

0,504

-

ÿkM

0,0083

0,16

h-1

0,025

0,01

0,0075

h-1

 

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon