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Enrichissement du milieu et persistance des espèces dans les cha??nes trophiques : apport de la théorie DEB

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par Ismael Bernard
Université Aix-Marseille II - Master 2 Biologie et Ecologie Marines 2007
  

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Conclusion

L'apport de la théorie DEB réside dans la synthèse de plusieurs échelles et disciplines autour de l'individu. Comprendre l'individu permet ensuite de comprendre la population comme somme d'individus (Kooi & Kooijman, 1994a). La signification des paramètres des modèles issus d'une telle théorie est alors plus précise. La formulation des équations est contraintes de manière mécanique (thermodynamique, physiologie), ce qui semble important au vu de la grande sensibilité des modèles aux fonctions mathématiques employées (Fussmann & Blasius, 2005). Les modèles issus de la théorie DEB gagnent en réalisme et permettent de placer les modélisations dans un contexte expérimental précis. Le modèle présenté ici est donc pleinement opérationnel et possède un ancrage dans une réalité expérimentale en plus de l'objectif de généralité écologique auquel il prétend. Concrètement, cela se traduit par des résultats qui sont représentatifs : (i) quantitativement d'une réalité particulière, un temps moyen de persistance exprimé en heures pour les daphnies d'une chalne bactérie-cillié-carnivore et (ii) qualitativement de phénomènes écologiques, maintien de la persistance dans les modèles tritrophiques au fil de l'enrichissement pour des dynamiques complexes. La théorie DEB fait donc figure d'avancée vers une meilleur collaboration entre expérimentation et modélisation (Nisbet et al. , 2000).

Le paradoxe de l'enrichissement a été retrouvé dans les quatre cas de chalnes trophiques étudiés. Malgré les dissimilitudes d'approches des deux modèles, les résultats sont qualitativement similaires. Pour les chalnes trophiques a deux échelons, la même bifurcation d'un équilibre stable vers des fluctuations cycliques est retrouvée (bifurcation de Hopf). Pour les chalnes trophiques a trois échelons, la même séquence de types d'équilibre au fil de l'enrichissement a été mise en évidence au sein des deux modèles. Le premier équilibre permettant la coexistence est un équilibre ponctuel, puis viennent des fluctuations périodiques lentes, une dynamique chaotique et enfin des fluctuations périodiques rapides. Le paradoxe de l'enrichissement se maintien donc dans les chalnes tritrophiques mais il y suit un schéma plus complexe. Les analyses en temps de persistance montrent que c'est le changement d'une dynamique chaotique a une dynamique périodique rapide qui

CONCLUSION

est l'équivalent de la déstabilisation de l'équilibre ponctuel en un cycle limite des modèles a deux espèces. Toutefois, ces deux modèles utilisent la même réponse fonctionnelle de Holling type II et des termes de fermeture de la chalne trophique (mortalité du dernier échelon) linéaires. Au vu de l'influence de ces deux éléments sur la dynamique (Fussmann & Blasius, 2005; Caswell & Neubert, 1998), il conviendrait donc d'étudier la stabilité de ce schéma de complexification avec des réponses fonctionnelles et un terme de fermeture différents.

Le chaos apparait dans de nombreux modèles lorsque de nouveaux éléments sont pris en compte dans les modèles explicatifs. Il en est de même ici lors de l'inclusion d'un troisième échelon trophique. La complexification des modèles semble donc provoquer l'apparition du chaos. D'autre part, la dynamique chaotique demande bien une attention particulière puisqu'elle est un régime qui permet un temps de persistance important dans un milieu enrichi. L'hypothèse qui survient alors est que le chaos serait un régime optimum au-delà duquel l'écosystème perdrait en stabilité. Cette hypothèse est soutenue par la maximisation de la biomasse de superprédateurs dans de tels modèles pour des dynamiques chaotiques (Rinaldi & De Feo, 1999). Elle va a l'encontre de l'idée que le chaos est un phénomène qui n'existe pas dans les écosystèmes. Si le chaos tiens effectivement un role important dans les écosystèmes, cela doit remettre en cause la possibilité même de d'y réaliser des prédictions précises (Boero et al. , 2004). Le chaos nous apprend en effet que seules les tendances générales peuvent être prédites. Cela doit amener les écologistes a réfléchir a la formulation des questions posées pour que celles-ci restent solubles.

L'approche développée ici pour comprendre le role du chaos dans les écosystèmes n'apporte qu'un éclairage limité. Deux voies semblent particulièrement prometteuses pour mieux comprendre les dynamiques complexes de populations. En premier lieu, la spatialisation des modèles, même de manière simple, renforce l'idée d'un chaos qui favorise la survie des espèces (Allen et al. , 1993), ce qui peut même être décrit de manière analytique (Solé & Gamarra, 1998). En second lieu, la dynamique du régime transitoire, non considérée ici, semble elle aussi avoir un impact sur la persistance des espèces (Hastings, 2001).

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