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Enrichissement du milieu et persistance des espèces dans les cha??nes trophiques : apport de la théorie DEB

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par Ismael Bernard
Université Aix-Marseille II - Master 2 Biologie et Ecologie Marines 2007
  

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6.4 Temps de persistance des chaînes trophiques à trois échelons

Le temps de persistance (Fig. 11) pour chacun des échelons pour le modèle R-M apporte des informations supplémentaire car il permet de prendre en compte les différences de dynamique des attracteurs complexes, ce qui est impossible avec de simples portraits de phases. En ce sens, en les comparant a la figure qui présente la répartition des différents type de régimes asymptotiques (Fig. 4), il devient possible de classer les différentes dynamiques complexes précédemment rencontrées, a savoir fluctuations périodiques basse et haute fréquence et chaos en terme de persistance des espèces. Sans surprise, pour les trois échelons, les zones d'équilibre stationnaires offrent un temps de persistance soit infini soit nul.

Pour les proies, il apparalt peu de différences de temps de persistance entre

Concentration du substrat Xr Concentration en glucose Xr

Proie uniquement

Coexistence proie
et prédateur

Coexistence de la proie,
du prédateur et du
superprédateur

0.05

0.04

0.03

0.02

0.01

0

0.2

Survie de la
proie

0.15

0.1

Survie de la
proie
et du prédateur

0.05

0.5 1 1.5 2

0 100 200 300 400

FIG. 10 - Zones de survie des espèces du modèle DEBf en fonction de Xr et de hÿ avec un seuil d'un individu dans le chemostat pour des chalnes trophiques a 2 (a gauche) ou 3 (a droite) échelons.

les fluctuations périodiques basse fréquence et le chaos. La plus forte perte de persistance lorsqu'on enrichi le système selon K se trouve a la transition entre chaos et fluctuations périodiques haute fréquence. Le temps de parcours de l'attracteur est en effet plus faible et amène le système plus rapidement dans les zones d'extinction. Il est aussi remarquable que le chaos puisse localement augmenter le temps de persistance en fonction de l'enrichissement.

Pour les prédateurs, la perte de persistance lorsqu'on enrichi le système selon K apparait lors de deux changements de dynamique : entre la coexistence a biomasses constantes et les fluctuations périodiques basse fréquence et entre le chaos et les fluctuations périodiques haute fréquence. Il n'y a là aussi pas de différence importante de temps de persistance entre les fluctuations périodiques basse fréquence et la dynamique chaotique.

Pour le super-prédateur, la biomasse très supérieure de ce dernier échelon le place au-dessus du seuil d'extinction dans toute sa zone d'existence en régime asymptotique. Ceci provient probablement de l'absence de calibrage des paramètres du modèles sur des populations réelles. Une manière de le corriger serait de donner un seuil d'extinction différent au superprédateur, mais une telle démarche est difficile a justifier écologiquement.

L'analyse du temps moyen de persistance pour le modèle R-M renforce donc l'idée d'une persistance inversement proportionnelle a l'enrichissement avec des baisses importantes lors de l'apparition de fluctuations périodiques. Le chaos a une place a part dans ce schéma car son apparition ne provoque pas de baisse importante de la persistance avec l'enrichissement du milieu. La persistance est même plus importante sur le bord de la zone délimitant la dynamique chaotique,

FIG. 11 - Temps moyen de persistance pour les trois échelons du modèle R-M au sein de l'espace des paramètres de bifurcation.

ce qui rejoint des observations sur le maximum de biomasse du superprédateur (Rinaldi & De Feo, 1999). Pour ce qui est du taux de croissance de la proie, r, il doit être suffisant pour permettre la survie des échelons supérieurs, mais ne crée pas de variations continues de leur persistance.

FIG. 12 - Temps moyen de persistance pour les trois échelons du modèle DEBf au sein de l'espace des paramètres de bifurcation.

La même analyse sur le temps de persistance a été effectuée sur le modèle DEBf a trois espèces (Fig. 12). L'ajustement du modèle DEBf a des données expérimentales permet de donner une signification aux temps de persistance. Il s'agit ici du nombre d'heure moyen avant que les populations de proies, de prédateurs ou de superprédateurs qui forment la chalne trophique expérimentale ne passent sous un seuil de respectivement environ 1011, 109 et 107 individus. Ces seuils correspondent a une même biomasse de 0, 5mm3.mL-1. Même avec des seuils aussi élevé et peu réaliste, les temps moyens de persistance restent élevées : environ 1 jour dans la

zone la plus claire pour les proies, 1 a 2 jours pour les prédateurs. Le superprédateur fait preuve d'une très grande persistance sur toute sa zone de survie. Cette grande persistance du dernier échelon, déjà remarquée pour le modèle R-M, est associée pour le modèle DEB a des biomasses inférieures a celle des échelons de niveaux inférieurs. Cette robustesse peut être due a la linéarité de la mortalité du superprédateur qui est le terme de fermeture de la chalne trophique. ce terme semble avoir en effet une importance particulière pour les modèles de chalne trophique (Caswell & Neubert, 1998).

De tels temps de persistance dans des conditions d'équilibres, permettent de fournir une hypothèse pour expliquer la répartition très cosmopolite de nombreux micro-organismes. Les environnements naturels sont en effet, au contraire des hypothèses faites ici, fortement hétérogènes spatialement et subissent des conditions d'enrichissement qui ne sont pas constantes. Ces deux facteurs rendent d'autant plus difficile une extinction au niveau global. Ainsi même si, lorsque le milieu est enrichi, une plus grande instabilité est remarquée, cette instabilité paralt insuffisante pour causer la disparition des espèces de la chalne trophique étudiée ici.

Ces premiers résultats appellent plusieurs développements logiques. Des améliorations sont a apportées a la méthode de calcul de la persistance. Le choix d'une distribution uniforme n'est pas satisfaisant pour décrire la distribution des probabilités de biomasse sur l'attracteur. L'invariabilité de cette distribution au cours du temps peut en outre être utilisée pour identifier de manière numérique le passage du régime transitoire au régime asymptotique. Une optimisation de ce calcul permettrait aussi d'augmenter le temps maximum de persistance du système et donc la sensibilité de cette analyse. Ceci pourrait aussi se faire par le développement d'une méthode de calcul analytique de la persistance sur la base du travail de Mangel & Tier (1993).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault