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La question Kaliningrad dans les relations UE - Russie

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par Hafid ASSAOUI
Université de Perpignan - Master 2 droit public 2007
  

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SECTION 2 : L'AVENIR DE KALININGRAD

Paragraphe 1 : scénarios possibles des relations entre Kaliningrad et l'UE

La question de l'ouverture internationale de pays en transition, et par extension, de leur intégration à l'économie mondiale, est depuis treize ans au centre des débats sur les politiques de transformation systémique. Cette question revêt un caractère particulier au regard du dialogue engagé entre la Russie et l'UE, pour lequel Kaliningrad représente une pièce important du puzzle, que ce soit sur la question des visas ou sur celle de la coopération transfrontalière. Selon P.Joenniemi72(*), trois scénarios d'ouverture sont envisageables dans le cas de la région de Kaliningrad.

A/ Scénario 1: Le choix de l'indifférence


Dans ce scénario, les relations entre Kaliningrad et l'UE se poursuivent sans prendre en compte les conséquences de l'élargissement de l'UE. Des projets d'assistance technique divers sont toujours réalisés, mais ils demeurent intégrés à un programme d'action consacré à la Russie dans son ensemble.

Cette option souffre de l'absence d'une réelle stratégie adaptée à la situation d'enclave au sein de l'UE. Au lieu de coopérer avec Kaliningrad dans une perspective régionale, l'UE ne fournit que des aides ponctuelles et circonscrites à certains domaines, comme l'assistance médicale. Les actions politiques à l'égard de Kaliningrad, bien qu'importantes, ne font pas l'objet d'une aide intégrée tenant compte des réalités locales. D'autres formes de coopération ponctuelles pourraient être amplifiées : le renforcement de la présence de Kaliningrad dans les eurorégions de la Baltique et de Niémen , les projets Interreg III , la Dimension septentrionale  ou l'Initiative de Nida  [8] entre la Russie et la Lituanie pour améliorer les transports, la qualité de l'environnement, la santé publique et le contrôle douanier.


L'option de l'indifférence est de loin la plus improbable. Pourtant, pendant les années 1990, Kaliningrad a souffert du désintérêt de la "grande Russie" comme de celui de l'UE, soucieuse de ne pas être suspectée d'ingérence. Mais un espace de près d'un million d'habitants occupant une telle position centrale dans la zone de la Baltique ne saurait être abandonné à la dérive. Tous les acteurs comprennent qu'il serait bien irresponsable à long terme de rester dans une indifférence qui pourrait mettre en péril la pérennité économique de la zone.

B/ Scénario 2 : Le choix de l'isolement


Dans ce scénario, l'UE considère que le retard économique et social accumulé par Kaliningrad par rapport à ses voisins baltes est tel qu'une aide, aussi cher payée soit-elle par les contribuables européens, ne peut être rentable ; ce problème incombe donc à la seule Russie. Trois raisons alimenteraient cette position : il apparaît d'abord très difficile pour l'UE d'offrir à la région russe un niveau d'aide équivalent à celui attribué aux Etats candidats à l'adhésion 73(*) ; ensuite, la Russie dans son ensemble est très loin d'atteindre un niveau acceptable en matière d'économie de marché et de fonctionnement démocratique ; enfin, la Russie pourrait se montrer réticente à toute implication étrangère directe sur son territoire.

Ce scénario, au mieux favorise le renforcement du secteur informel, au pire conduit à la crise et au déclin, la criminalité transfrontalière augmentant en particulier, menaçant à terme la stabilité régionale. Ceci encourage l'UE à renforcer son isolement par la stricte application de l'accord de Schengen. En cas de dégradation plus prononcée de la situation, avec l'apparition d'une épidémie contagieuse ou un taux de criminalité très élevé, d'autres mesures seront prises, telles la mise en place d'un «cordon sanitaire» autour de la région. En cas d'aggravation de la situation et d'accroissement de l'instabilité, l'UE n'a pas prévu de scénario de sortie de crise pouvant y répondre efficacement.

* 72 Le courrier des pays de l'est ; « RUSSIE -EUROPE vers quelle intégration ? » ; mensuel N1025, la documentation Française ; mai 2002, p37.

* 73 Interreg III est l'initiative communautaire du fonds européen de développement régional (FEDER) en faveur de la coopération entre régions de l'Union européenne pour la période 2000-2006.http://europa.eu.int/comm/regional_policy/interreg3/index_fr.htm>.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway