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La maladie sacrée, les parthenoi dans le regard de la médecine grecque

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par Virginie TORDEUX
Université Rennes 2 - Master 2006
  

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II. L'APPORT DU CORPUS A LA MEDECINE

Qu'est ce que le corpus a apporté de nouveau aux théories médicales de l'Antiquité ?

Trois éléments font de l'oeuvre hippocratique, un tournant dans la science médicale. Tout d'abord, sortant des sentiers tracés par les philosophes monistes, émergea la théorie des humeurs qui expliquait le fonctionnement du corps humain. De plus, les maladies furent désormais considérées comme des phénomènes naturels. Enfin, l'oeuvre attacha une grande importance au diagnostic.

II.1. La théorie des humeurs

« le corps de l'homme a en lui sang, pituite, bile jaune et noire ; c'est là ce qui en constitue la nature et ce qui y crée la maladie et la santé. »

La doctrine des humeurs eut probablement son origine dans l'observation de la physiologie humaine mais fut fortement colorée par la philosophie54(*) dont les représentants s'intéressèrent aux fonctionnements du corps humain. Selon Anaximandre,55(*) le corps de l'homme était composé d'éléments opposés dont il ne cernait pas encore le fonctionnement. Les penseurs qui lui succédèrent aboutirent à la conclusion que l'homme était fait de quatre éléments, la terre, l'air, l'eau et le feu. Toutefois, ils n'étaient pas unanimes en ce qui concernait le nombre d'éléments présent dans le corps56(*). Selon Alcméon de Croton57(*), il y aurait un nombre indéfini d'éléments dans le corps de l'homme.58(*)

Beaucoup de penseurs, plus philosophes que médecins considéraient que les principaux composants opposés dans l'homme étaient le feu, l'air, l'eau et la terre59(*).

A cette théorie de composants air, eau, feu, terre, succéda la théorie selon laquelle le chaud, le froid, l'humide et le sec étaient des pouvoirs de seconde importance. Le corps avait des éléments essentiels qui agissaient aussi bien sur la santé que sur la température. Or, si le corps est composé d'humeurs opposées, si la santé dépend d'un mélange harmonieux, la maladie doit dépendre de la primauté de l'un sur les autres60(*). On retrouve cette théorie dans le traité hippocratique Ancienne médecine qui retrace l'histoire de la médecine.

Les deux maladies les plus communes dans la Grèce ancienne étaient la pneumonie et la malaria. Elles suggéraient que les principales de ces quatre humeurs étaient le phlegme, la bile noire et jaune ainsi que le sang61(*).

Cette doctrine admettait plusieurs interprétations : Peltron d'Aegina considérait que les maladies étaient dues à un régime défectueux62(*) : la bile était le résultat, non la cause de la maladie. Hippon pensait qu'une quantité convenable d'humidité était la raison de la santé, Philolaus que la maladie était due à la bile, au phlegme et au sang, Menecrates que le corps était composé de bile jaune, de phlegme, de sang et de bile noire63(*).

La Collection hippocratique montre la même diversité d'opinion. « Maladies IV » donne quatre humeurs, la bile jaune, le phlegme, le sang et la bile noire. « Affections I » attribue toutes les maladies à la bile et au phlegme tout comme « Airs, Eaux, Lieux » et « Epidémies I. »64(*).

Malgré ces différences, se distingue un principe commun : la santé est un harmonieux mélange des éléments constituants le corps 65(*).

Le traité qui en fit le plus clairement état, Ancienne Médecine semble avoir été écrit par différents auteurs66(*). On l'attribua, d'une part à Polybe, d'autre part à Hippocrate. Le principal intérêt de ce texte résidait dans l'établissement d'une doctrine sur la constitution du corps qui remet en cause celle établie par les philosophes monistes.67(*) Pour l'auteur, il existe en l'homme quatre humeurs, analogue dans leurs fonctions et leur exécutions68(*).

Selon les médecins hippocratiques, même si ces humeurs étaient toujours présentes dans le corps, leur augmentation et leur diminution variaient en fonction des saisons69(*). Le phlegme dominait en hiver, le sang au printemps, la bile jaune en été et la bile noire en automne.

Par conséquent, ces réflexions amenaient à la conclusion que les causes des maladies étaient liées aux lois de la nature et non aux dieux. C'est l'objet de notre seconde sous partie.

* 54 W.H.S. Jones, op. cit., tome 1.

* 55 Anaximandre: 610-547 avant JC, philosophe grec de l'école ionienne.

* 56 W.H.S. Jones, op. cit., tome 1.

* 57 Jeune homme Durant la vieillesse de Pythagore dans W.H.S. Jones, op. cit., tome 1.

* 58 W.H.S. Jones, op. cit., tome 1.

* 59 Ibid.

* 60 W.H.S. Jones, op. cit., Hippocrate tome 2, London, The Loeb Classical Library, 1952.

* 61 Ibid.

* 62 Ibid.

* 63 Ibid.

* 64 Ibid.

* 65 Jacques Jouanna, , L'Art de la medecine, Paris, Fayard, 1999, p 27.

* 66 W.H.S. Jones, op. cit., tome 2.

* 67 Philosophes monistes : philosophe considérant que l'être humain est composé d'une seule substance.

* 68 Jacques Jouanna, Hippocrate, Paris, Fayard, 1992, p 86.

* 69 W.H.S. Jones, op. cit. tome 2.

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