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La maladie sacrée, les parthenoi dans le regard de la médecine grecque

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par Virginie TORDEUX
Université Rennes 2 - Master 2006
  

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I. MALADIE SACREE

Le traité Maladie sacrée est le premier témoignage conservé où la médecine rationnelle s'oppose à la médecine magico-religieuse.

Le corpus hippocratique contient des traités oraux. Maladie sacrée semble en être un. On peut diviser les oraux en deux sous-sections, celle des cours et des discours99(*). Dans un premier temps, on s'attachera à déterminer de quelle section relève le traité Maladie Sacrée, puis, on étudiera le contenu du traité, enfin, on abordera le problème de la date et de l'auteur du traité.

I.1. Fond et forme

Au regard du texte, il semble que celui-ci était lu. En effet, tous les termes employés pour faire référence à l'oeuvre appartient au champ lexical du mot « dire »100(*). Pour souligner ces affirmations, bien que n'apportant rien à la démonstration, l'auteur utilise le verbe déclaratif à la première personne du singulier.

« D'autre part, je vois des gens tomber dans la folie et le délire sans aucune cause apparente et accomplir bien des actes inconvenants, et je sais que dans le sommeil bien des gens gémissent et crient [...] A mon avis, ceux qui, les premiers, ont attribué un caractère sacrée à cette maladie étaient des gens comparable à ce que sont aujourd'hui encore mages, purificateurs, mendiants et charlatans [...] Mais je crois, pour ma part, qu'aucun des Lybiens qui habitent à l'intérieur des terres [...] Dans ces conditions, à mon avis, tous ceux entreprennent de soigner de cette façon [...]  »Cependant je n'etime pas, pour ma part[...] Voilà à mon avis, ce qu'il en est des purifications »

La façon dont l'auteur fait participer le public conforte cette thèse. Enfin, il utilise le même champ lexical pour parler de ses opposants101(*).

Le traité fait donc partie des oeuvres orales, reste à savoir s'il s'agit d'un cours ou d'un discours.

Les différences entre ces deux catégories se retrouvent d'abord dans la durée de l'exposé : le discours est bref (vingt huit à trente minutes) tandis que le cours couvre une heure dix à une heure trente102(*). Lors de ces conférences, le but de l'orateur est d'être clair103(*).

Seconde différence, le début et la fin de l'exposé oral. Pour entamer le sujet, la phrase est courte, sans rhétorique : « sur la maladie dite sacrée, voici ce qu'il en est. »104(*)Comparons avec le traité Art, considéré par Jacques Jouanna comme appartenant à la catégorie des discours.

« Il y a des gens qui se font un art de décrier les arts , alors qu'ils s'imaginent, eux, non pas obtenir le résultat que je dis, mais faire montre de leur propre savoir. A mon avis, pourtant, découvrir une chose parmi celles qui n'ont pas été trouvées, et qui, une fois trouvée, vaille mieux que si elle n'avait pas été découverte, c'est l'ambition et l'oeuvre de l'intelligence, comme aussi accomplir jusqu'à son terme ce qui était à moitié accompli. Au contraire, s'évertuer, par un art des discours qui n'ont rien d'honorable, à discréditer ce qui a été trouvé par les autres, sans apporter aucune amélioration, mais en calomniant les découvertes de ceux qui savent auprès de ceux qui ne savent pas, ce n'est plus, à ce qu'il me semble, l'ambition et l'oeuvre de l'intelligence ; c'est au contraire un indice fâcheux sur le naturel plutôt qu'une ignorance de l'art. »

Les phrases sont longues et il est peu probable que la clarté fut le but recherché par cet auteur.

De même pour la fin de l'exposé. Les cours se terminent par une brève phrase de conclusion très générale. Toutes les théories du Vème siècle considèrent que la conclusion d'un discours doit rappeler chacun des point du sujet105(*) C'est le cas dans le traité de l'Art.

L'introduction, la conclusion et la durée de l'exposé semble indiqué que le traité « Maladie Sacrée » est à classer dans la catégorie des cours. Cette impression est renforcée par le souci de démonstration et d'enseignement106(*). En effet, l'auteur promet de montrer et d'enseigner. On peut donc en conclure que le public auquel il s'adresse est composé d'élèves. Cette hypothèse permet d'expliquer pourquoi l'auteur décrit avec tant de minutie le système sanguin et l'orientation de sa conclusion vers les conseils au médecin sur ce qu'il doit savoir pour traiter le malade.

Examinons à présent sur le contenu du traité Maladie sacrée

* 99 Jacques Jouanna, « Rhétorique et médecine », Revue des études grecques,1984, p 32.

* 100 Jacques Jouanna, « Notice », p X, La maladie sacrée, Paris, les Belles Lettres,2003, 161p.

* 101 Ibid.

* 102 Jacques Jouanna, « Rhétorique et médecine », Revue des études grecques,1984, p33.

* 103 Jacques Jouanna, op. cit., pp 41-42.

* 104 la traduction des deux extraits est celle de Jacques Jouanna.

* 105 PLATON, Phèdre.

* 106 Jacques Jouanna, La Maladie Sacrée, Paris,Les Belles Lettres, 2003, p XII.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon