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La gestion des sites du patrimoine mondial au Maroc: Le cas du Ksar Ait Ben Haddou (province de Ouarzazate)

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par Hassan ZAKRITI
Université internationale de langue française au service du développement africain - DEPA 2005
  

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1.2. L'authenticité

Le critère d'authenticité des biens culturels semble avoir été défini au départ par référence à un concept européen, lui-même évolutif et extrêmement variable selon

les pays qui le mettent en pratique3. Le plus souvent confondu avec l'originalité : car un bien est reconnu comme authentique s'il est matériellement original, ce concept paraissait trop rigide dans la mesure où de nombreux biens sont taxés d'inauthenticité à cause d'entretiens réguliers, des restaurations répétitives et des modifications morphologiques (extension, adjonction d'éléments nouveaux, etc.) qu'ils ont dû subir

au cours de leur histoire4.

Les contraintes du critère d'authenticité sont manifestement très pesantes dans

plusieurs régions du monde5 où l'emploi des structures périssables comme le bois, ou précaires telle la terre ou l'adobe est largement répandu pour différentes raisons. La conservation de ces structures passe forcément par une restauration qui, de ce fait,

« altère » le concept strict de l'authenticité du patrimoine dans ces régions6.

Dans quelques cas précis, comme celui du Fort Bahla au Sultanat d'Oman inscrit en 1987, le Comité a considéré que l'authenticité était liée à un savoir-faire et non à pérennisation du matériau. Cette décision a profité à de nombreux sites et pourrait faire jurisprudence dans le cas d'un grand nombre de structures

1 Sur ce document voir plus loin.

2 ibid.

3 Léon Pressouyre, loc. cit.

4 le critère d'authenticité, au sens où l'entend la Charte de Venise de 1964, a été appliqué dans toute sa rigueur lors de l'examen de la cité de Carcassonne en France (bien ajourné en 1985), mais non dans le cas de la Ville médiévale de Rhodes, inscrite en 1988. Cf. Léon Pressouyre, op. cit. p12.

5 Au Japon, les temples les plus anciens sont périodiquement reconstitués à l'identique, l'authenticité s'attachant à la fonction essentiellement, à la forme accessoirement, mais nullement au matériau. Cf. Léon Pressouyre, loc. cit.

6 La question a été soulevée à propos des constructions en bois des pays scandinaves, sans que le remplacement, même massif, de pièces de charpenterie ait été considéré comme déterminant une perte d'authenticité. Cf. Léon Pressouyre, op. cit. p.14

traditionnelles caractérisées par l'emploi de la terre, du bois ou d'autres matériaux d'origine végétale et dont l'inscription sur la Liste du patrimoine Mondial serait exclue

par un respect strictement littéral du critère d'authenticité1.

La question de l'authenticité commençait dès lors à occuper une place prépondérante dans le discours et la réflexion des professionnels du patrimoine, tant au niveau de la conservation qu'au niveau de l'inscription sur la liste du patrimoine mondial.

La diversité du patrimoine et ce qui en découlent comme méthodes de traitement et de conservation a conduit à définir des normes variables pour une

conservation authentique2.

Le document de Nara sur l'authenticité (adopté en 1994 et fondé sur la Charte de Venise de 1964) s'est proposé d'étudier le sens et l'applicabilité du concept dans les différentes cultures, et s'est attaché à la diversité et à la spécificité des biens du

patrimoine, ainsi qu'à la diversité des valeurs qui leur sont associées3.

Depuis lors, le concept d'authenticité a évolué et la dernière version des Orientations considère l'authenticité sous quatre aspects :

1. l'authenticité des matériaux : décrite parfois comme « la fidélité de l'objet », cette notion met l'accent sur la nature de la substance physique du bien.

2. l'authenticité de l'exécution : elle correspond à la substance et les signes de la technologie utilisée lors de la construction et des techniques originelles de traitement des matériaux et structures;

3. l'authenticité de la conception : elle renvoie aux valeurs qui résident dans les intentions initiales de l'architecte, l'artiste, l'artisan ou de l'ingénieur ;

4. l'authenticité de l'environnement (la fidélité du contexte) : dans l'esprit de la Convention du patrimoine Mondial, l'authenticité de l'environnement souligne

les relations entre le bien culturel et le contexte physique4.

Pour être inscrit sur la Liste du patrimoine Mondial, le bien doit conserver son

intégrité au regard de ces quatre facettes de l'authenticité5.

1 Léon Pressouyre, loc. cit.

2 Jean-louis Luxen, « la dimension immatérielle des monuments et des sites avec les références de la liste du patrimoine mondial », in Authenticité et intégrité dans le contexte africain, Réunion d'experts, Zimbabwe,2000 (p.20)

3 J. Jokilehto & J. King, « l'authenticité et l'intégrité», in Authenticité et intégrité dans le contexte africai , p. 31.

4 Dawson Munjeri, « les notions d'intégrité et d'authenticité : les modèles émergents en Afrique, in Authenticité et intégrité dans le contexte africain, pp.14-15

5 Bernard M.Feilden et Jukka Jukilehto, Guide de gestion des sites du patrimoine culturel mondial, iccrom, 1996 (p.17).

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