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La gestion des sites du patrimoine mondial au Maroc: Le cas du Ksar Ait Ben Haddou (province de Ouarzazate)

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par Hassan ZAKRITI
Université internationale de langue française au service du développement africain - DEPA 2005
  

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2.2. L'approche du CERKAS : la consultation de la population

Le CERKAS, en effectuant son enquête sur la situation foncière du ksar en 2001, a

procédé également par la consultation des propriétaires du ksar pour sonder leur conception et leur position quant à la réhabilitation de leur village.

Il est ressorti de cette enquête que 64,9 % d'habitants souhaitent retourner à leur ksar si les conditions de vie étaient améliorées, alors que les projets à caractère économique occupent pour eux la deuxième place. La conversion des maisons en équipements socioculturel ou en lieux d'hébergement et d'accueil pour les touristes ne les motive pas tellement (fig. 16).

1 Les étudiants de l'ENA (Ecole nationale d'architecture) et ceux de l'INAU (Institut National d'aménagement et de l'urbanisme) peuvent être éventuellement associés à cette dynamique scientifique.

proposition de réhabilitation

80,00% 60,00% 40,00% 20,00% 0,00%

 

habitat équip.socio équipement

culturel touristique

Fig. 16- Fonctions éventuelles des biens aux yeux des propriétaires (Source : CERKAS)

La vente des biens immobiliers à une catégorie ethnique étrangère aux lignages originaires du ksar est considérée, selon leur tradition, comme un péché. L'importance de la terre comme élément de base dans l'organisation socio-économique est très manifeste. Il ressort de l'enquête que les gens sont presque à l'unanimité contre la vente de leurs biens, et seulement 1,55% y sont favorables. Néanmoins, ils se déclarent en majorité pour l'exploitation à des fins personnels (87,71%).

Mais, pour des raisons économiques, on a constaté qu'une tranche de 7, 01 % des

habitants sont favorables à la location. Cependant, chez la plupart des personnes consultées, on a noté une certaine réticence quant à un partenariat particulièrement avec les organismes privés et les associations (respectivement 7,88% et 18,42%). En revanche, l'enquête a montré aussi que 31,57% des propriétaires ne sont pas tout à fait fermés au partenariat avec l'Etat (fig.17).

50.00% 40.00% 30.00% 20.00% 10.00% 0.00%

Fig. 17- Proposition de réhabilitation : partenariat (Source : CERKAS)

Toutefois, il convient de signaler qu'une enquête similaire a été menée en 1991 par Mohamed Aït Hamza (dans le cadre d'une étude du PNUD - Projet Mor/90/003 2ème

phase)1 ; la position de la population - à quelques exceptions près - est resté presque la même : on est contre la vente, et pour l'exploitation directe de son bien. Par contre, on note une légère évolution par rapport à la location des locaux : on était largement

1 M. Aït Hamza, op. cit.

contre, au moment de la première enquête. Quant aux projets d'activités, les gens étaient favorables à un commerce lié au tourisme, à des activités artisanales. En outre, on était favorable à l'intervention de l'Etat en matière de réhabilitation, à la participation des propriétaires ainsi que l'association locale (Association Aït Aïssa) dans cette action. Par ailleurs, on était contre l'intervention des étrangers sauf en qualité d'associés.

Cependant, force est de signaler également que chez les propriétaires consultés en 1991, les activités liées au tourisme (commerce, artisanat, restauration, auberges, loisirs) étaient de loin les plus dominantes (64,2%). Les équipements collectifs (four, hammam, école, dispensaire, club) n'étaient évoqués que par 13,2% des personnes interviewées (il s'agissait surtout de jeunes hommes instruits et de femmes), et curieusement la fonction d'habitat n'a été évoquée que par 10,5%. L'auteur de l'enquête - précisant d'abord que la population favorable à cette fonction est constituée de ménages dépassant 12 personnes - avance que le ksar serait un habitat annexe pour ces ménages qui vivaient dans des maisons en manque d'espace d'extension.

Tout compte fait, les ksouriens légitimes envisagent leur retour au ksar à condition

que les problèmes de l'eau, de l'électricité, du pont soient résolus, et que les conditions de vie soient améliorées par la promotion des activités viables.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci