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La gestion des sites du patrimoine mondial au Maroc: Le cas du Ksar Ait Ben Haddou (province de Ouarzazate)

( Télécharger le fichier original )
par Hassan ZAKRITI
Université internationale de langue française au service du développement africain - DEPA 2005
  

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2.1. Le cadre normatif

Le cadre normatif fait référence à deux sources majeures : la première est

internationale où se regroupent d'une part la Convention de 1972 et son corollaire (les Orientations), et d'autre part les Recommandations, les Déclarations et les Chartes qui en découlent ; la seconde est nationale, où on retrouve les réglementations qui régissent le patrimoine culturel.

2.1.1. Les normes internationales

a. la Convention de 1972

Cet instrument international repose sur le postulat que certains sites sur la terre

ont une valeur universelle exceptionnelle et mérite, en tant que tels, de faire partie du patrimoine commun de l'Humanité.

Aperçu historique1

La Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel

procède de la fusion de deux courants distincts : le premier, centré sur les dangers menaçant les sites culturels, et le second, axé sur la préservation de la nature.

L'événement qui a suscité une prise de conscience internationale particulière a été la décision de construire le grand barrage d'Assouan en Egypte, ce qui aurait inondé la vallée ou se trouvaient les temples d'Abou Simbel, trésors de la civilisation de l'Egypte ancienne. En 1959, l'UNESCO a décidé de lancer une campagne internationale à la suite d'un appel des Gouvernements égyptien et soudanais. La recherche archéologique dans les zones qui allaient être inondées a été accélérée ; enfin, les temples d'Abou Simbel et de Philae ont été démontés, déplacés et réassemblés.

La campagne a coûté environ 80 millions de dollars des Etats-Unis, la moitié provenant de dons d'une cinquantaine de pays, ce qui a démontré l'importance d'un partage de responsabilité des pays pour préserver les sites culturels exceptionnels.

Ce succès a été suivi d'autres campagnes de sauvegarde, notamment en Italie (à Venise), au Pakistan (Mohenjo Daro) et en Indonésie (Borobudur) , etc..

Par conséquent, l'UNESCO, avec l'aide du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), a amorcé la préparation d'un projet de convention sur la protection du patrimoine culturel.

1 Kit d'information du patrimoine mondial (la Convention).

En 1968, l'Union mondiale pour la nature (UICN) a présenté des propositions analogues à ses membres. Ces propositions furent présentées à la Conférence des

Nations Unies sur l'Environnement humain à Stockholm en 19721.

Finalement, toutes les parties concernées se sont mises d'accord sur un texte unique. La Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel a été adoptée par la Conférence générale de l'UNESCO le 16 novembre 1972.

En considérant le patrimoine sous ses aspects culturels aussi bien que naturels, la Convention nous rappelle l'interaction de l'être humain et de la nature et la nécessité fondamentale de préserver l'équilibre entre les deux.

L'originalité de la Convention réside dans le fait de réunir dans un même document les notions de protection de la nature et de préservation des sites culturels. Nature et culture sont complémentaires et l'identité culturelle est profondément liée à l'environnement naturel dans lequel elle se développe.

Le contenu de la Convention

Le texte de la Convention de 1972 est constitué de 8 sections et 38 articles, et

publiée en 5 langues : l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, et le russe.

La Convention définit le genre de sites naturels ou culturels dont on peut considérer l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial (articles 1 et 2), et elle fixe les devoirs des Etats parties dans l'identification de sites potentiels (art.3), ainsi que leur rôle dans la protection et la préservation des sites (art.4). En signant la Convention, chaque pays s'engage non seulement à assurer la bonne conservation des sites se trouvant sur son territoire, mais aussi à protéger son patrimoine national.

La Convention encourage l'Etat partie à intégrer la protection du patrimoine culturel et naturel dans les programmes de planification régionaux et à adopter des mesures attribuant une fonction à ce patrimoine dans la vie quotidienne (art.5, a).

La Convention décrit également la fonction du Comité du patrimoine mondial, le mode d'élection de ses membres et leur mandat, et elle indique précisément les organismes consultatifs professionnels à qui il peut demander conseil pour la sélection des sites à inscrire sur la Liste (section III).

1 L'idée de concilier la conservation des sites culturels avec ceux de la nature vient des Etats-Unis. Une conférence à la Maison Blanche à Washington D.C., en 1965 a demandé la création d'une "Fondation du patrimoine mondial" qui stimulerait la coopération internationale afin de protéger "les lieux et paysages les plus superbes du monde, ainsi que les sites historiques, pour le présent et l'avenir de toute l 'humanité". Cf. Kit d'informations du patrimoine mondial (la Convention).

La Convention explique l'utilisation et la gestion du Fonds du patrimoine mondial (section IV) et les conditions et modalités de l'assistance financière internationale (section V).

Fonctionnement la Convention

La proposition d'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine mondial doit

émaner du pays lui-même. L'UNESCO ne fait pas de recommandations pour l'inscription. La proposition doit inclure un plan exposant en détail la gestion et la protection.

Le Comité du patrimoine mondial se réunit une fois par an et étudie les propositions d'inscription à partir d'évaluations techniques. Ces évaluations, indépendantes des sites culturels et naturels proposés, sont réalisées par deux organismes consultatifs, le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l'Union mondiale pour la nature (UICN) respectivement. Le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) est également sollicité pour fournir un avis.

Une fois qu'un site a été sélectionné, son nom, son emplacement et la date de son inscription figurent sur la Liste du patrimoine mondial. Des informations concernant les biens inscrits figurent sur des documents annexes : coordonnées, critères d'inscription, description du bien, et les justifications d'inscription. La Liste du patrimoine mondial compte désormais 788 biens inscrits avec 611 biens culturels, 154 biens naturels, et 23 biens mixtes, situés dans 134 Etats parties.

Cette Liste, classée par ordre alphabétique des pays ayant des sites inscrits, est actualisée et arrêtée à chaque session du Comité (la dernière Liste date de juillet 2004).

b. Les Orientations

Les Orientation devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine

mondial (ci-après dénommées les Orientations), est le principal instrument normatif qui découle de la Convention. Rédigé en 1977 et plusieurs fois révisé pour intégrer de nouveaux concepts (authenticité, paysages culturels entre autres), et de nouvelles orientations, il a été préparé pour informer les Etats parties à la Convention sur la procédure de préparation des dossiers d'inscription sur la Liste, et d'autre part sur les principes qui guident les travaux du Comité dans l'établissement de la Liste du Patrimoine Mondial et de la liste du patrimoine mondial en péril, ainsi que sur l'octroi d'une assistance internationale au titre du Fonds du Patrimoine Mondial. Ce document peut être révisé à tout moment par le Comité.

Les Orientations sont considérées comme un outil de travail ; elles ont dû être à maintes reprises révisées par le Comité du patrimoine Mondial pour être adaptées en

fonction des besoins locaux, et être en conformité avec les politiques de la Convention

définies par le Comité. La dernière version est celle de 20051.

Le principal apport des Orientations se situe au niveau des critères sur lesquels est décidé l'inscription d'un bien sur la Liste du Patrimoine Mondial par le Comité du patrimoine Mondial. Ces critères sont au nombre de six pour les biens culturels, et quatre pour les biens naturels.

Ainsi, les biens culturels doivent :

i. soit représenter un chef-d'oeuvre du génie créateur humain ;

ii. soit témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la plan ification des villes ou de la création de paysages ;

iii. soit apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;

iv. soit offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou de paysage illustrant une ou des période(s) significative(s) de l'histoire humaine ;

v. soit constituer un exemple éminent d'établissement humain ou d'occupation du territoire qui soit traditionnel et représentatif d'une culture (ou de cultures), surtout quand il devient vulnérable sous l'effet de mutations irréversibles ;

vi. soit être directement ou maté riellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (critère utilisé uniquement dans des circonstances exceptionnelles ou appliqué concurremment avec d'autres critères).

c. les Recommandations :

Les Recommandations émanent des Conférences générales de l'Unesco, pour

inspirer les Etats en matière de protection et de sauvegarde de leur patrimoine. Elles n'ont pas la même force juridique que les Conventions qui engagent les Etats signataires, mais en constituent le prolongement et servent également d'outil de référence pour ces Etats afin de développer leur politique de gestion de leur patrimoine. Dans cette catégorie, une série de Recommandations méritent d'être citées :

1 Cette version des Orientation (WHC.05/2) vient d'être adoptée par le Comité du patrimoine mondial lors de la 7 ème session extraordinaire. Elle est entrée en vigueur depuis le 2 février 2005. Cette version a dû intégrer des éléments nouveaux ; elle a l'avantage d'être plus détaillé avec ses 10 chapitres et ses 290 paragraphes (plus 8 annexes, une bibliographie et un index). Malheureusement, ma découverte de ce document a été assez tardive et, vu le délai qui m'a été imparti, je n'ai pas pu l'exploiter à fond. Par conséquent mon examen s'est limité à la version de 1999 (désigné par la référence WHC.99/2)

- Recommandation concernant la sauve garde de la beauté et du caractère des paysages et des sites (11 décembre 1962) ;

- Recommandation concernant la préservation des biens culturels mis en péril par les travaux publics ou privés (19 novembre 1968) ;

- Recommandation concernant la protection sur le plan national du patrimoine culturel et naturel (16 novembre 1972) ;

-Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine (26 novembre 1976) ;

- Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire (15 novembre 1989).

d. les Déclarations

Les Déclarations s'inscrivent généralement dans le même registre que les

Recommandations, dans le sens où elles émanent également des Conférences générales de l'Unesco et traduisent le consensualisme de la communauté internationale, mais à la différence des Recommandations, elles ont un caractère plus engageant du moins sur le plan moral. Deux Déclarations relatives au patrimoine mondial s'inscrivent dans cette nomenclature :

-Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle

(2 novembre 2001) ;

-Déclaration de l'UNESCO concernant la destruction intentionnelle du patrimoine culturel (17 octobre 2003).

e. les Chartes

Les Chartes émanent généralement des professionnels du patrimoine et

constituent jusqu'à présent des éléments normatifs de référence en matière de sauvegarde pour les professionnels aussi bien nationaux qu'internationaux. Dans ce registre, dont le contenu est dominé largement par le patrimoine architectural et urbain, s'inscrivent deux chartes :

-La Charte d'Athènes pour la Restauration des Monuments Historiques Adoptée lors du premier con grès international des architectes et techniciens des monuments historiques, Athènes 1931 ;

-La Charte Internationale Sur la Conservation et la Restauration

des Monuments et des Sites dite Charte de Venise (II ème Con grès international des architectes et des techniciens des monuments historiques, Venise, 1964. Adoptée par l'ICOMOS en 1965).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo