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Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans: cas de la commune de San pedro

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par Victorien TCHOUDJA
Ecole National Supérieur de Statistique et d'Economie appliquée - Ingenieur des Travaux Statistiques 2007
  

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Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Dédicace

Je dédie cette oeuvre à Dieu qui a permis sa réalisation, A ma mère qui entrepris d'énorme sacrifice pour moi,

Et à toute ma famille.

Avant propos

Ce cycle de formation de l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie

Appliquée (ENSEA) d'Abidjan comprend deux volets : un volet théorique et un volet pratique. Le premier volet est assuré par des cours magistraux et des travaux dirigés. Quant au second, il est réalisé au moyen d'exposés, d'enquêtes de terrain, de séminaires et de conférences.

Les élèves Ingénieurs des Travaux Statistiques reçoivent une solide formation d'une durée de deux ans, qui les rend aptes à encadrer des travaux de production statistique et d'analyse économique là où le besoin se fait sentir. A terme, ils doivent être des agents de développement affectés auprès d'organismes internationaux, des ministères, des organismes publics et/ou privés, des grandes entreprises.

Compte tenu de ces objectifs, les enseignements dispensés dans cette filière de formation est d'un niveau théorique très appréciable. Et le passage à l'aspect pratique se fait de façon alternée avec des travaux de recherche encadrés, des rapports et un stage d'application de trois mois effectué à la fin de cycle. C'est dans le cadre de ce stage que ce présent rapport de fin de cycle a été rédigé.

Le thème de notre étude est: "Analyse de la situation des enfants de 6 à 15 ans : un défi majeur dans la reconstruction post crise : cas de la commune de San Pedro". Il a pour objectif d'appréhender l'état actuel du niveau de scolarisation au lendemain du conflit armé ainsi que des diverses variables liées aux conditions de vie des ménages et aux caractéristiques des parents susceptibles de favoriser ou non la scolarisation des enfants. Ce travail intéresse non seulement les planificateurs des politiques éducatives mais constitue un ouvrage servant de guide pour les analyses plus approfondies.

Je remercie avant tout Dieu pour son soutien dans mes études et plus spécifiquement dans l'élaboration de ce Rapport de stage.

Toute ma gratitude au Docteur KOFFI N'Guessan et à Monsieur KOUAKOU Jean Arnaud, respectivement Directeur de l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) d'Abidjan et Directeur des études de la filière des Ingénieurs de travaux Statistiques (ITS) et Maître de stage, qui m'ont encadré pendant cette formation.

Mes remerciements vont également à tous les enseignants de l'école singulièrement à Messieurs OUATTARA Aboudou et SIKA Lazare, Mademoiselle MOSSO Rosine pour leur contribution à la rédaction de ce mémoire.

Qu'il me soit permis de témoigner mes sincères remerciements à mes amis DIBI Delchande, OTTOU Simon, ainsi qu'à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué d'une manière ou d'une autre à l'achèvement de ce mémoire.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Sommaire

Dédicace i

Avant propos ii

Sommaire iii

Sigles et Abréviations v

Listes des tableaux vi

Liste des graphiques et figures vii

Introduction 1

1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION 1

1.2. OBJECTIFS DE L 'ETUDE 3

1.3 EBAUCHE DU PLAN D'ANALYSE 4

Première partie: Cadre théorique de l'étude, méthodologie de l'enquête et caractéristiques de la population des enquêtés 5

Chapitre F: Cadre théorique et présentation du système éducatif ivoirien 6

1. REVUE DE LITTERA TURE 6

1.1.1 Définition des concepts 6

1.1.2. L'éducation comme facteur de développement dans un climat post crise 9

1.1.3. Facteurs liés à la demande d'éducation 13

1.1.4. Facteurs liés à l'offre d'éducation 15

2. PRESENTA TION DU SYSTEME EDUCA TIF DE LA COTE D'IVOIRE 16

1.2.1 Évolution de l'éducation 16

1.2.2. Situation de l'éducation 18

Chapitre 2: méthodologie de l'enquête, constitution de la base 21

2.1. METHODOLOGIE DE L 'ENQUETE 21

2.1.1. Conception de l'enquête 21

2.1.2. Objectif de l'enquête 21

2.1.3. Echantillonnage 22

2.1.4. Présentation du questionnaire 22

2.1.5. Déroulement de l'enquête 23

2.2. CONSTITUTION DE LA BASE 23

2.2.1. Apurement des données 23

2.2.2. Plan d'analyse 25

Chapitre 3: Caractéristiques sociodémographiques de la population de la commune de San Pedro 26

3.1 CARA CTERIS TIQUES SOCIO DEMO GRAPHIQUES DES ENQUE TES 26

3.1.1. Structures par sexe 26

3.1.2. Niveaux d'instruction et d'alphabétisation 26

3.1.3. Ethnie et religion 27

3.2. CONDITIONS DE VIE DES MENA GES 27

3.2.1. Caractéristiques des parents du chef du ménage (CM). 27

3.2.2. Caractéristiques de commodité des logements et d'équipements. 28

Deuxième partie: Cadre empirique et analytique de l'étude da la population des enfants de 6 à 15 ans 30

Chapitre 4 : Analyse de la couverture scolaire des jeunes de 6 à 15 ans 31

4.1. DEFINITIONS ET ANALYSES DES CONCEPTS DES INDICATEURS DE

SCOLARISATION RETENUS 31

4.1.1 Taux de scolarisation 31

4.1.2. Indice de parité scolaire 31

4.2. CARA CTERISTIQUES SOCIODEMO GRAPHIQUES ET DESCRIPTION DE LA

SITUATION SCOLAIRE DES ELEVES. 32

4.2.1. Caractéristiques sociodémographiques des élèves 32

4.2.2. Description de la situation scolaire des enfants. 33

4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES 37

4.3.1. Raisons de la non fréquentation actuelle 37

4.3.2. Occupation précoce des jeunes 38

4.3.3. Perspectives de retour à l'école des non scolarisés 38

4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des jeunes 39

Chapitre 5: Classification des enfants scolarisés en fonctions des caractéristiques des ménages et du chef de ménage et analyse économétrique 40

5.1. CLASSIFICATION DES MENA GES SELON LES CARA CTERISTIQUES DE LOGEMENTS ET D 'EQUIPEMENTS 40
5.2. CARA CTERISA TION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS SELON

LES CARA CTERISTIQUES DU CHEF DE MENA GE. 41

5.2.1. Choix des variables 41

5.2.2. Analyse des résultats 42

5.3. ANALYSE ECONOME TRIQUE 47

5.3.1. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le milieu rural 47

5.3.2. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le milieu urbain. 49

Chapitre 6: Appréciation des politiques éducatives en vigueur en termes d'incitation. 52

6.1. TYPES D 'ETABLISSEMENT FREQUENTE PAR LES ENFANTS 52

6.2. NIVEAU DE FREQUENTA TION DU PRESCOLAIRE PAR DES ENFANTS 53

6.3. APPRE CIA TION DE LA POLITIQUE DE LIBERALISA TION DU PORT DE LA

TENUE. 54

6.4. IMPACT DE LA POLITIQUE DE CONSTRUCTION DES CANTINES 54

6.5. IMPACT DE LA POLITIQUE D'OCTROI DES KITS SCOLAIRES 55

Conclusion, limites et recommandations de l'étude 57

Références bibliographiques 59

Annexes 61

Table de matière 76

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Sigles et Abréviations

ACM : Analyse des Correspondances Multiples

BAD : Banque Africaine de Développement

BEPC : Brevet d'Etudes du Premier Cycle

BTS : Brevet des Techniciens Supérieur

BUNAP : Bureau National Pour la Population

CEPE : Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires

CM : Chef de ménage

CNEI : Concertation Nationale sur l'Ecole Ivoirienne

DDENFB : Directions départementales de l'Education Nationale et de la Formation de Base DIPES : Direction de l'Information, de la Planification, de l'Evaluation et du Suivi
DRENFB : Directions Régionales de l'Education Nationale

ENSEA : Ecole National supérieure de statistiques et d'Economie Appliquée

EPT : Education Pour Tous

ESP : Enquête de San Pedro

FNUAP/UNFPA : Fond de nations Unies Pour la Population

MEN : Ministère de l'Education Nationale

MENFB : Ministère de l'Education Nationale et de la Formation de Base MESRS : Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

METFP : Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle:

IPS : Indice de disparité entre les Sexes

ONG : Organismes Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nation Unies

PAN/EPT : Plan National d'Education Pour Tous

PASEC : Programme d'Analyse de Systèmes Educatifs de la conférence des ministres de l'Education des Pays ayant le français en partage.

PDRH: Programme de Développement des Ressources Humaines

PNDEF : Plan National de Développement de l'Education et de la Formation PSP : Port de San Pedro

PVRH : Programme de Valorisation des Ressources Humaines

TBS : Taux Brut de Scolarisation

TBS : Tableau de Bord Social

UNESCO : Organisation de Nation Unies pour l'Education, la Science et la Culture UNICEF : Fonds des Nation Unies pour l'Enfance

Listes des tableaux

Tableau 1 :Taux Brut de scolarisation des enfants selon l'âge, le sexe et le lieu de résidence 33 Tableau 2:Répartition (en %) des enfants non scolarisés selon leurs caractéristiques socio-

démographiques. 37

Tableau 3 : Répartition des enfants non scolarisés selon désir de retour à l'école 39

Tableau 4 : Prise en charge des frais scolaires des enfants de 6 à 15 ans 39

Tableau 5 : Dictionnaire de variables de l'ACM 42

Tableau 6: Facteurs déterminants de la non scolarisation en milieu rural 49

Tableau 7: Facteurs déterminants de la non scolarisation en milieu urbain 51

Tableau 8 :Répartition (en %) des enfants ayant été à l'école une fois selon la fréquentation du
préscolaire. 53

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Liste des graphiques et figures

Figure 1 : Modele Anthropologique 9

Graphique 1 : Evolution des effectifs dans le primaire et le secondaire général en zone gouvernementale. 18
Graphique2 : Evolution des effectifs dans le primaire et le secondaire général en zone

gouvernementale. 19
Graphique3 : Taux de scolarisation du niveau primaire par région en 2002/2003 et 2004/2005

19

Graphique 4 :Répartition des enfants en fonction du sexe selon le milieu de résidence 32

Graphique.5 :Répartition de l'indice de parité selon le lieu de résidence 34

Graphique 6 :Répartition du niveau de scolarisation des enfants selon la taille des ménages 35

Graphique 7 :Répartition des enfants selon leur statut de scolarisation 36

Figure 2: Représentation des variables dans le premier plan factoriel 44

Figure 3: Représentation des variables dans deuxième plan factoriel 44

Figure 4: Représentation des variables dans le premier plan factoriel 46

Figure 5: Représentation des variables dans le deuxième plan factoriel 46

Graphique7 :Répartition des scolarisés selon le type d'établissements fréquentés 52

Graphique 8 :Répartition des scolarisés selon le type de tenue 54

Graphique 9 :Répartition des scolarisés selon leur fréquentation des cantines 55

Graphique 10 :Répartition des scolarisés ayant bénéficie un kit scolaire 55

INTRODUCTION

1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION

« L'éducation est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes, à tout âge et dans le monde entier. » C'est en ces termes que le texte fondateur de l'éducation pour tous (EPT), adopté lors de la conférence de Jomtien (Thaïlande) en 19901, exprime dans un élan de solidarité, la volonté des nations du monde à conjuguer leurs efforts pour rendre l'éducation accessible à tous ceux qui le désirent. Depuis, plus d'une décennie est passée et le taux de scolarisation reste faible en Afrique2. Selon le rapport mondial Education Pour Tous (2002) , 28 pays représentant plus de 26% de la population mondiale risquent de n'atteindre en 2015 aucun des objectifs mesurables fixés lors de la conférence de Dakar en 20003. Ces objectifs sont entre autres, l'enseignement primaire universel, la réduction de moitié du taux d'analphabétisme des adultes en particulier des femmes, l'élimination des disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire de même que l'inégalité entre filles et garçons dans l'accès et l'achèvement d'un enseignement de base de qualité. Deux tiers de ces pays sont en Afrique subsaharienne et la Côte d'Ivoire y figure malheureusement (Odounfa ,2003).

Pays longtemps réputé comme l'un des plus stables d'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire dès son accession à l'indépendance a érigé la formation des hommes au rang de priorité nationale (BEGUY ,1998). Cela justifie sans doute sa participation aux premiers rangs des sommets et conférences organisés dans le monde et dont les questions de réflexions sont intimement liées à l'éducation. Après la conférence internationale de Jomtien en 1990, la Côte d'Ivoire a adopté en 1992 un Plan National d'Education Pour Tous (PAN/EPT) par lequel elle s'engage à atteindre un taux brut de scolarisation de 90 % à l'horizon 2000 et à lutter contre l'analphabétisme. Depuis lors, de multiples séries d'actions ont été menées dans ce sens et il s'en est suivi, l'adoption d'une loi rendant gratuite et obligatoire l'enseignement primaire, des opérations de distribution des kits scolaires et de construction des cantines sur l'étendue du territoire. En dépit d'un contexte macroéconomique et démographique relativement difficiles traversé par le pays depuis 1980, d'énormes investissements ont été effectués dans le secteur éducatif (près de 40% du budget consentis annuellement au cours des trois dernières décennies4) et les résultats obtenus sont loin d'être satisfaisants. En effet, selon le rapport publié en 2005 par la Banque Mondiale5, entre 1990 et 2000, le taux brut de scolarisation est passé de 73% à 74% dans le primaire, de 29,5% à 30,3%dans le premier cycle et de 11,6% à 13,3% dans le second cycle du secondaire.

De plus, la crise politico-militaire traversée par la Côte d'ivoire a remis en cause les efforts fournir par l'Etat en matière d'éducation. Ainsi a-t-elle engendré des bouleversements

1 Texte adopté par 155 pays et 160 organismes gouvernementaux et non gouvernementaux

2 Odounfa Alice (2003). Le défi de l'éducation pour tous en Côte d'Ivoire, EFA Global Monitoring Report or to UNESCO, Abidjan, pp2.

3 Conférence au cours de laquelle un bilan a été fait sur le parcours de chaque pays en matière d'éducation par rapport aux objectifs fixés en 1990 à Jomtien et où un nouveau délai a été fixé pour atteindre des nouveaux objectifs.

4 Ministère délégué auprès du premier ministre chargé du plan et développement industriel (1997).Déclaration de politique nationale de population, Déclaration adoptée par le conseil des ministres du 07 mars 1997, Abidjan, 40p.

5 Banque mondiale (2005), Eléments d'analyse pour instruire une politique éducative nouvelle dans le contexte de l'EPT et du PRSP, Rapport d'Etat du Système Educatif Ivoirien, septembre2005

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

profonds dans les politiques éducatives et des perturbations dans le fonctionnement du système éducatif. C'est ainsi qu'il a été enregistré une baisse notable des effectifs scolarisés (- 17,04% entre 2002 et 2003) et une baisse globale du taux d'accroissement annuel de ces effectifs (de 3,09 en 2001 à 0,5% en 2002 en zone gouvernementale) (BIH, 2003)6. Cependant, ni la destruction et la dégradation des installations scolaires dans les zones occupées, ni les déplacements massifs d'élèves dans les zones gouvernementales, n'ont constitué des facteurs de renonciation à l'éducation. Bien au contraire, à peine trois (3) mois après l'éclatement du conflit armé, des dispositifs particuliers ont vu le jour, de part et d'autre, afin de faire face aux obligations régaliennes de l'Etat et aux obligations morales des communautés et des familles en matière d'éducation /formation (Fadiga, 2006).7

A l'instar d'autres départements de la Côte d'Ivoire, San Pedro a subi les conséquences des différentes mutations socioéconomiques et politiques traversé par la Côté d'Ivoire. Classé parmi les villes dont les taux de scolarisation les plus faibles avant la crise, San Pedro a vu baisser significativement le niveau global de l'éducation de sa population scolarisable pendant le conflit armé. En effet, passant de 47,4%( 3 8,7% pour les filles) en 2000 à 41,6% (14,6% pour les filles) en 2001, le taux brut de scolarisation primaire n'a cessé de décroître durant les périodes de trouble. Il est passé de 35,8% en 2002 à 23,5 % en 2005 traduisant peut être l'impact de la crise sur l'éducation. Cependant ce taux au niveau des filles, malgré une légère augmentation, reste faible et en dessous de celui des garçons : 14.6% en 2002 (respectivement 41,5% pour les garçons) et 20% en 2005 (respectivement 26,9% pour les garçons) (MEN/DIPES, 2006). Tout cela démontre la nécessité d'agir rapidement pour aider les milliers de jeunes encore non scolarisations.

Toutefois, la recherche de solutions durables pour le retour de la paix dans le pays a amené le gouvernement et les institutions internationales à définir des programmes de reconstruction nationale.

Aujourd'hui, sur le plan politique, l'espoir d'une possibilité de résolution de la crise est permis avec la signature de l'accord de paix de Ouagadougou. Cette nouvelle configuration permet d'envisager sereinement une politique de reconstruction nationale et par la même occasion constitue le moment idéal pour la mise en oeuvre d'actions décisives visant la reconstruction progressive du système éducatif national.

Dans ce contexte nouveau, où la communauté internationale a explicitement reconnu que l'éducation, en particulier l'enseignement primaire, est indispensable au progrès social et démographique, à un développement économique durable et à l'égalité des sexes (Nations unies, 2003 ; cité par Pilon, 2006),8au vue des défaillances que présente le système éducatif ivoirien ces dernières années, l'ENSEA et des partenaires aux développements (FNUAP, PSP) ont entrepris une enquête dans la région du Bas Sassandra. Enquête dont le thème est :Enquête sociodémographique dans la commune de Sans Pedro : A la recherche des indicateurs de base pour la reconstruction post crise , et dans laquelle figure, un volet sur

6 Etude sur l'égalité des sexes Dans le domaine de l'éducation En cote d'ivoire, ROCARE, Abidjan, décembre 2003

7 Dans les zones occupées, l'ONG "Ecole pour tous" a pris le relais du Ministère de l'Education Nationale de Côte d'Ivoire et dans les zones gouvernementales, le Ministère de l'Education Nationale a institué au sein des établissements (publics ou privés) des établissements relais, grâce à la généralisation de la double vacation, un mode de gestion qui a permis de doubler pratiquement la capacité d'accueil des structures existantes.

8 Pilon Marc (2006), Défis du développement en Afrique subsaharienne : l'éducation en jeu, CEPED, rencontres, paris.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

l'éducation des enfants de 6 à15 ans, permettant d'apprécier le niveau d'instruction de ces derniers. Ainsi aboutira t-elle à l'élaboration de nouvelles politiques éducatives. Le choix de mener notre étude dans la ville de San Pedro s'avère justifié car c'est une ville très sous scolarisée. Aussi, se justifie-t-il entre autres, parce qu'une enquête a été menée en 2001 sur les conditions de vie des ménages et les données statistiques permettront de mieux appréhender l'impact de la crise socio-politique, parce qu'elle est une zone d'intervention de l'UNFPA et les analyses pourront être recoupées avec d'autres informations disponibles auprès de cet organisme.

La présente étude s'inscrit dans le cadre de l'élaboration d'un diagnostic de la situation éducative des enfants de 6 à1 5 ans. De ce fait, dans une perspective de reconstruction post crise du système éducatif, en particulier, celle visant l'amélioration de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans, il est important de disposer des indicateurs permettant de mesurer avec exactitude les différents aspects de leur situation scolaire afin de définir des politiques adéquates. Y parvenir suppose que l'on puisse déceler certaines de leurs caractéristiques. Il est donc opportun de s'interroger à plusieurs titres : sur quels types de mesures et d'actions, les acteurs du développement de l'éducation doivent centrer leurs efforts dans le but de réaliser les objectifs de l'Education Pour Tous ? De plus, quels sont les groupes de jeunes, les plus vulnérables, sur lesquels l'attention devrait être singulièrement portée afin de garantir les chances et l'égalité en matière d'accès à l'éducation ? Telles sont des interrogations sujettes à notre analyse.

1.2. OBJECTIFS DE L 'ETUDE

Les questions relatives à l'éducation dans le monde et en Afrique en particulier, font l'objet de plusieurs débats au sein des planificateurs du développement. Dans cette partie, seront présentés les objectifs et les hypothèses de cette étude sur la situation de l'éducation en Côte d'Ivoire.

1.2.1. Objectifs de l'étude

Successivement, l'objectif général de l'étude puis les objectifs spécifiques qui en donnent une orientation claire et précise feront l'objet de ce paragraphe.

1.2.1.1 Objectif général de l'étude

En plus de son caractère académique, l'objectif général de cette étude vise à faire une analyse de la situation dans le domaine de l'éducation de base et de la scolarisation des filles aux premières heures de la fin du conflit armé de septembre 2002 afin de proposer des stratégies et recommandations pour une orientation des politiques éducatives futurs.

1.2.1.2 Objectifs spécifiques de l'étude

Pour atteindre cet objectif général, l'étude s'emploie à :

· Appréhender l'ampleur et la nature du défi auquel le pays est confronté pour la réalisation des objectifs de l'EPT ;

· Analyser les données statistiques sur la situation des filles en matière d'éducation en Côte d'Ivoire et particulièrement dans la commune de San Pedro


· Proposer des recommandations pouvant servir dans l'élaboration des nouvelles politiques pour un nouveau départ.

Pour atteindre l'objectif général de cette étude, des hypothèses seront formulées sur la base de ces objectifs spécifiques. Celles-ci seront testées ensuite afin de répondre aux questions centrales de ce mémoire de stage et proposer des solutions aux problèmes posés.

1.2.1 Hypothèses de l'étude.

Les objectifs ci-dessus spécifiés sont soutenus respectivement par les trois hypothèses ci-dessous qui seront testées :

Hypothèse1

La couverture de scolarité de jeunes est encore faible (moins de 90%) et la disparité entre les sexes demeure au sein de la population scolarisable de 6 à 15 ans

Hypothèse2

La scolarisation des enfants et surtout celle des filles est liée aux conditions de vie des ménages et aux caractéristiques socioculturelles des chefs de ménage.

Hypothèse 3

Les politiques éducatives en vigueur en termes d'incitation n'ont pas eu d'effets escomptés.

1.3 EBAUCHE DU PLAN D'ANALYSE

Le travail est structuré en deux parties. La première partie donnera un aperçu général et théorique. La définition de quelques concepts dont la compréhension nous semble utile et la présentation d'une revue de littérature faisant état de l'importance de l'éducation dans toutes sociétés qui se développent (chapitre1) retiendra d'abord notre attention. Ensuite, il est fait une méthodologie d'enquête (chapitre2) consacrée, d'une part, à la mise en oeuvre de l'enquête qui a servi à fournir les données de notre étude et, d'autre part, à la présentation du processus d'élaboration de la base de données et des principales méthodes d'analyses dont ces travaux se sont servis. Cette partie s'achèvera au chapitre 3 où il sera question de faire une analyse descriptive univariée et bivariée afin d'avoir une idée globale sur les caractéristiques démographiques et socio-économiques de la population des enquêtés de San Pedro. La seconde partie abordera dans son premier chapitre (chapitre 4) la présentation des caractéristiques de la population d'étude c'est-à-dire la population des enfants dont l'âge est compris entre 6 et 15 ans ainsi que les conditions dans lesquelles vivent ces derniers. Le deuxième chapitre de cette partie (chapitre 5) sera consacré à une classification des jeunes selon leur situation scolaire présente en fonction des caractéristiques des chefs de ménage et des ménages. Ce chapitre aboutira à une régression logistique qui permettra de mettre en évidence les facteurs susceptibles d'expliquer la non scolarisation des enfants. Le dernier chapitre (chapitre6) de cette partie sera consacré à l'analyse de l'ampleur des politiques déjà engagées par l'Etat en matière d'éducation.

Première partie: Cadre théorique de l'étude, méthodologie de l'enquête et caractéristiques de la population des enquêtés

Cette partie permettra de cerner et de comprendre les contours de cette étude.

Composée de trois chapitres, elle abordera premièrement une revue de littérature en rapport avec le sujet ainsi que la présentation du système éducatif ivoirien. Ensuite, dans le deuxième chapitre, la méthodologie de l'enquête ainsi que la procédure de constitution seront présentées. Enfin, le chapitre 3 tentera d'apprécier les caractéristiques de la population de San Pedro.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Chapitre 1: Cadre théorique et présentation du système éducatif ivoirien

La littérature contient plusieurs études réalisées sur l'éducation comme facteur de

développement dans son aspect global (santé, économie, cohésion, etc...). Une revue de ces études permettra de mieux recentrer la question afin d'en faire une meilleure analyse . Dans la première partie de cette section, nous allons d'abord procéder à une définition des concepts de base de la présente étude, ensuite donner les fondements théoriques et empiriques qui font de l'éducation un enjeu louable dans tout processus de développement socio-économique. Aussi s'appesantira-elle à dégager quelques facteurs, obstacles à l'éducation. Dans la seconde partie, nous allons nous atteler à faire une présentation du système éducatif ivoirien ainsi que les résultats obtenus au sein de celui-ci afin de mieux apprécier les tenants et les aboutissants des politiques éducatives menées jusqu'ici.

1. REVUE DE LITTERA TURE

1.1 Définition des concepts

Éducation, éducation de base, éducation de qualité, développement, ces notions assez récurrentes, méritent d'être explicitées pour une compréhension claire. Nous nous proposons dans cette sous partie de faire une clarification de ces concepts et d'autres ayant une interrelation avec l'éducation.

1.1.1 Concept d'éducation

L'éducation est un concept difficile à définir car elle émane parfois d'un consensus sur lequel s'accordent les sociétés tant sur sa forme que sur ses méthodes de transmissions. Toutefois, selon l'UNESCO, elle peut se définir en termes généraux en tant que l'ensemble des méthodes de formations humaines, ou de manière plus étroite, en tant que processus d'acquisitions des connaissances dans des institutions spécialisées. Elle constitue une forme essentielle d'épanouissement des ressources humaines et ce sous plusieurs formes.

Dans la pratique, il existe plusieurs formes d'éducations:

1.1.1.1 L'éducation formelle

C'est l'ensemble des apprentissages qui se déroulent dans les institutions classiques de formation que sont les centres d'éducation préscolaires, les écoles primaires, secondaires et supérieures.

1.1.1.2 L'éducation non formelle

C'est une éducation parallèle à l'éducation formelle ; c'est toute activité de formation organisée en dehors du système éducatif formel. L'éducation non formelle offre la possibilité à la vaste majorité d'enfants, de jeunes et d'adultes des pays en développement qui ne sont pas atteints par le système éducatif formel d'accéder à l'apprentissage. Elle est destinée à fournir à des apprenants de tout âge bien ciblés, des formations alternatives à objectifs bien précis.

1.1.1.3 L'éducation marginale

C'est une forme d'éducation qui a longtemps été mise en arrière plan lorsqu'on évoque les questions d'amélioration de l'éducation dans les pays pauvres. Elle peut se définir comme étant l'acquisition des connaissances en dehors de tout cadre institutionnel ou tout programme organisé. Ce type d'éducation est acquis au sein de la famille, au lieu de travail et dans les collectivités.

Dans le nouveau cadre qu'exige l'environnement international dans la « course » à l'Education Pour Tous, la notion d'éducation de base est très souvent mentionnée lors de multiples sommets et conférences comme étant le minimum à atteindre, pour qu'un individu tout au long de sa vie, puisse avoir les capacités de participer activement à la vie socioéconomique de sa société. Il importe donc de s'attarder sur ce concept.

1.1.2 Concept d'éducation de base

Selon le cadre d'action de Dakar (conférence de 2000), l'éducation de base englobe toutes les acquisitions des compétences essentielles de la prime enfance, aux jeunes et aux adultes. Tout de même le problème réside au niveau de ce qui est mis dans l'éducation de base. A ce titre, plusieurs types d'approches explicatives de son contenu sont observés par les experts de l'éducation et nous pouvons les regroupés en deux.

D'abord, pendant que pour certains l'éducation de base se réduit à l'enseignement primaire, d'autres pensent que l'éducation de base va au-delà et englobe le premier cycle de l'enseignement secondaire. Si l'on s'accorde sur la formulation selon laquelle l'éducation de base est le minimum nécessaire à tout individu pour vivre en phase avec sa société (minimum de connaissances, de compétences et de valeurs) il apparaît clairement qu'elle dépend du niveau d'évolution des sociétés. Il y a des sociétés dans lesquelles savoir lire et écrire peut suffire. Il y en a d'autres où utiliser l'ordinateur est un minimum. On n'a donc pas le même niveau d'éducation de base selon que l'on se trouve dans une société ou dans une autre. Il revient par conséquent à chaque pays de définir l'éducation de base et le niveau minimum requis en fonction des exigences de sa société.

Enfin, lorsqu'on parle d'éducation de base en termes d'éducation primaire ou d'alphabétisation, certains auteurs comme Psacharopoulos (2002), pensent à des invariants universels : savoir lire, écrire, compter, calculer, communiquer et résoudre des problèmes. Ils considèrent que c'est là l'éducation de base et rien d'autre. Cependant, savoir lire et écrire est une chose, mais lire quoi ? et en vue de quoi ? en est une autre. Donc définir les contenus d'éducation et de formation portés par ces instruments apparaît être capital pour atteindre les objectifs d'universalisation de l'éducation de base pour tous. C'est en cela que le terme « qualité de l'éducation » alimente les débats dans les milieux de l'éducation.

1.1.3 Qualité de l'éducation

La qualité est au coeur de l'éducation. Elle influe sur ce que les élèves apprennent et sur la façon dont ils l'apprennent ainsi que sur les bénéfices qu'ils tirent de leur éducation. La définition de l'éducation de qualité s'avère complexe tout comme le processus visant à son évaluation ou sa mesure. Selon le rapport mondial sur le suivi sur l'EPT en 2005, deux principes caractérisent la plupart des tentatives de définition d'une éducation de qualité: le

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

premier identifie le développement cognitif des apprenants comme l'objectif explicite majeur de tous les systèmes éducatifs. En conséquence, leur réussite à cet égard est un indicateur de leur qualité. Le second met l'accent sur le rôle de l'éducation dans la promotion des valeurs et des attitudes liées à une bonne citoyenneté et dans la mise en place de conditions propices au développement créatif et affectif. En guise de définition, l'éducation de qualité peut être considérée comme celle qui satisfait les besoins d'éducation fondamentale ainsi que les besoins d'éducation tout au long de la vie de l'individu et ceux de la société. Il appartient donc aux pays de développer un système éducatif capable non seulement de satisfaire la demande éducative mais aussi de produire une éducation de qualité afin de répondre aux enjeux de développement qu'ils envisagent. De ce fait, la demande et l'offre de qualité éducatives sembles être essentielles.

1.1.4 Notion de demande et offre éducatives

La demande et l'offre éducatives sont très importantes dans tous systèmes éducatifs et il appartient à chaque Etat de veiller à un équilibre afin d'éviter d'une part une propension de la sous scolarisation, et d'autres part a un gaspillage des ressources disponibles.

Par définition, la demande d'éducation est l'intention exprimée ou non par une frange de la population d'entreprendre ou de poursuivre des études. Elle est matérialisée par la population scolarisable et résulte d'un ensemble de décisions déterminées par plusieurs facteurs. En revanche, l'offre éducative est un ensemble de dispositions mises en place pour permettre de satisfaire la demande exprimée. Elle est principalement l'oeuvre de l'état et ses partenaires.

Après avoir clarifié quelques notions liées au concept d'éducation, nous considérons dans notre étude l'éducation de base celle retenue par UNESCO (2001) qui, englobe aussi bien le primaire que le premier cycle du secondaire, donc celle qui pourrait concerner les enfants de 6 à 15 ans.

Par ailleurs, l'éducation est souvent considérée comme un atout indispensable pour amorcer le délicat problème du développement durable des pays du sud en particulier celui de l'Afrique subsaharienne. Il est opportun qu'on puisse porter une analyse assez brève sur ce concept qui depuis les lustres fait l'objet de tant d'études tout en restant dans cadre de notre étude.

1.1.5 Concept de développement

Le concept de développement semble défier toute définition, mais ce n'est pas faute de propositions (Cowen, 1996 ; Nolwen, 2006). Deux visions dans la perception du développement sont observées dans le monde. D'une part, certains l'assimilent à un problème purement économique et d'autres accordent une place importante aux facteurs non économiques9 notamment celui de l'éducation. Ainsi, selon cette dernière vision, les modèles alternatifs dits « anthropologiques et culturels du développement » ont vu le jour dans les années 70. Ils soutiennent que l'alphabétisation, associée à la hausse de l'âge au mariage, constitue l'élément central de l'accession d'une société à la modernité. (graphique0).

9 Les facteurs non économiques englobent les facteurs culturels, environnementaux et sociaux

Figure 1 : MODELE ANTHROPOLOGIQUE

Structure familiale

Alphabétisation
+
Hausse de l'âge au mariage

Transformation
Politique

 
 

Transformation
Démographique

 

Transformation
Économique

Source : TOOD Emmanuel, 1984. L'enfance du monde, structure familiale et développement, Paris, Edition du seuil, p.166. (Cité par Anoh, 2007).

Cette approche du développement qui met l'accent sur l'alphabétisation et l'éducation de manière générale comme moteurs centraux est, de nos jours, reconnu par la communauté internationale en tant que condition préalable au progrès social et démographique, à un développement économique durable et à l'égalité des sexes10. Si tel est le cas, comment l'éducation est telle indispensable dans les pays en pleine reconstruction post-crise ?

1.2. L'éducation comme facteur de développement dans un climat post crise

Le processus de reconstruction dans les États perturbés requiert un contexte de sûreté et de sécurité. La nature même de la cessation du conflit armé ou de la paix obtenue est un élément crucial à l'heure du choix de la politique stratégique pour le processus de redressement. Une fois que les structures de sécurité sont en place, la reconstruction politique, sociale et économique doit non seulement aborder les besoins immédiats créés par l'impact du conflit armé, mais aussi envisager la manière dont la société a été (ou doit être) transformée après le conflit par rapport au modèle d'avant-guerre. Poursuivant le but d'étendre l'éducation de base à tous les enfants, aux jeunes gens et aux adultes, qui a été retenu par l'ONU comme un des objectifs du millénaire pour le développement, l'élaboration de politiques éducatives dans le contexte d'une paix et d'une stabilité relative peut représenter un défi majeur pour les pays en sortie de crise. L'objectif de cette partie est de montrer à l'aide des études, l'impact de l'éducation sur les variables ou phénomènes de population (cohésion sociale, fécondité...) susceptible d'impulser un souffle nouveau au développement des pays du sud particulièrement de ceux en pleine reconstruction post conflit. Et l'analyse de quelques obstacles à l'éducation dans les pays africains retiendra notre attention en second volet de cette partie.

10 Nation unies (2003).population, éducation et développement. Rapport concis, département des affaires économiques et sociales, Division de la population, New York, 59p.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

1.2.1 Le rôle de l'éducation dans la réconciliation sociale et le bien être social

Quel rôle peut jouer l'éducation dans le processus de réconciliation sociale dont la reconstruction sociale dépend si intimement ? Quelles questions relatives aux objectifs, au contenu, aux méthodes et à la gestion de l'éducation doivent être abordées ? Telles sont les grandes interrogations qu'on peut se poser quant au rôle que peut jouer l'éducation dans la reconstruction sociale dans un contexte de post-conflit. Peu sont les thèmes dans la revue de littérature que nous avons consulté qui abordent ce sujet.

Avant toutes actions menées dans le sens d'un développement durable dans des pays qui ont enregistré des longues périodes de troubles, il s'avère nécessaire de concilier toutes les ressources humaines disponibles. Ceci nécessite un dessein universellement voulu de définir de nouvelles valeurs morales, citoyennes et civiques dans le but d'inculquer de nouvelles perceptions du bien fondé d'une paix durable suite à des épreuves aussi bien éprouvantes psychologiquement et physiquement engendrées durant les périodes de conflits.

Le défi pour l'éducation, dans ce cadre, est de pouvoir insuffler les valeurs et attitudes appropriées dans ses programmes afin de promouvoir une société humanitaire. José Antonio11 soulignait dans un article parut en 2003 sous le titre de « Repenser la question de développement » que : « éducation est un facteur clé du développement de la démocratie et d'une citoyenneté bien établie et, plus largement, dans la réalisation de soi-même ». Ainsi l'éducation (conjointement à d'autres systèmes) peut aider à définir la nature de la nouvelle société à construire et à panser les plaies du conflit. Bien qu'il soit vrai que l'impact qualitatif de la destruction sur la culture et les mentalités ou l'ampleur de la fracture culturelle dans les situations de conflit soit difficile à évaluer (UNESCO, 1997)12, l'introduction dans les programmes scolaires de l'histoire de la guerre pourrait être un moyen d'éveil et de prise de conscience sur les erreurs passés, en vue d'une reconstruction d'un environnement propice à tous. Une fois que la cohésion sociale serait en cours de normalisation, il ira de soit que l'éducation aurait un impact positif considérable et sans précédent dans différents domaines entrant dans l'engrenage du développement durable13.

1.2.2 L'éducation dans les changements démographiques

Dans tout processus de développement, la maîtrise des phénomènes de population est un enjeu capital dans la mise en oeuvre des politiques de développement. Or lors des conflits, il est difficile à tout gouvernement de contrôler l'évolution de sa population. En effet, en dehors du fait que des violences sexuelles occasionnant les grossesses non désirées sont enregistrées, la dégradation des conditions de vie conduit parfois à l'adoption des comportements favorables à un accroissement du taux de natalité et le taux de mortalité. D' après Charbit (2006), l'instruction constitue assurément un moteur de changement des mentalités et d'adoption de nouveaux comportements démographiques, préalables à tout progrès économique. A cet effet, plusieurs études ont mis en évidence de fortes relations entre le

12 UNESCO (1997).rapport final et études de cas de l'atelier sur la destruction et la reconstruction de l'éducation dans les sociétés perturbées 15-16 mai 1997, Genève, suisse organisé conjointement par le bureau international d'éducation et l'université de Genève .édité par sobhi tawil,pp.44-50.

13 Le développement durable ici se définit comme étant une politique et une stratégie visant à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaines (CCE, 1992 ; cité par ANOH, 2007)

niveau d'instruction14 et les variables démographiques telles que la fécondité, la mortalité (Cohrane, 1979 ; citée par Anoh, 2007).

1.2.2.1 Impact de l'éducation sur la fécondité

L'influence de l'éducation sur la fécondité est mise en relief par la théorie de la modernisation socioculturelle. En effet, le cadre théorique dans lequel se situe la relation entre l'éducation et la fécondité est celui de la transition démographique et de la modernisation socioculturelle (Kirk, 1996 ; citée par Chabit, 2006). Les baisses de la mortalité et de la fécondité se produisent en général dans un contexte de développement économique et social caractérisé par un changement dans le statut de la femme15 . Il devient alors socialement acceptable pour les femmes d'utiliser la contraception. Dans cet environnement, l'élévation du niveau serait une variable clef : les femmes découvrent de nouveaux modèles culturels, elles connaissent mieux leur physiologie, utilisent plus efficacement la contraception, aspirent à se réaliser socialement en tant que personne et non plus seulement en tant que mère. Ainsi, selon cette théorie, on devrait observer une corrélation négative entre fécondité et instruction.

Plusieurs auteurs ont montré qu'en Afrique subsaharienne, l'éducation des femmes et plus particulièrement le fait d'atteindre le niveau d'enseignement secondaire, est fortement corrélé à des faibles taux de fécondité (Feachem et al., 1991 ; Cohen, 1993 ; citée par Chabit, 2006). Une analyse de Rosen (1998) met en évidence le fait que certains pays de l'Afrique australe16 , qui ont fait des gros investissements dans l'éducation, ont été les premiers à voir baisser la fécondité et cette baisse s'amplifiait en fonction de l'évolution du niveau scolaire des filles. Cette influence positive de l'éducation sur la fécondité est aussi constatée au niveau de l'entrée tardive en union chez les femmes et sur la mortalité.

1.2.2.2 Impact de l'éducation sur la mortalité

Tout comme la fécondité, la mortalité qu'elle soit maternelle ou infantile décroît au fur et à mesure que le niveau d'instruction de la mère augmente. En effet, l'éducation permet une meilleure connaissance des besoins nutritionnels de l'enfant, des notions d'hygiènes et l'utilisation de la contraception qui, en espaçant les naissances, favorise la survie des enfants. Selon l'Unicef (1999), une augmentation de 10 % du taux de scolarisation des filles dans le primaire pourrait permettre de réduire la mortalité néonatale17 de 4,1 décès pour mille. De même, 10 % de filles en plus dans l'enseignement secondaire contribueraient à une nouvelle baisse de 5,6 décès pour mille. Dans une étude similaire sur la mortalité des enfants au Cameroun, Timnou (1993) a mis en exergue cette relation négative entre la scolarisation féminine et la mortalité infantile. Et en guise de conclusion, il ressortait que le quotient de mortalité qui était de 117 pour mille pour les parents analphabètes est réduit à 80 pour mille si les parents savent lire et écrire.

Toutefois, cette maîtrise des phénomènes naturels liés à la population n'est possible que dans un environnement social où l'égalité et l'équité entre les personnes constituent des valeurs clé pour s'épanouir et développer ses valeurs intrinsèques.

14 Le niveau d'instruction est en général mesuré par le nombre d'années d'études.

15 L'urbanisation et le développement du salariat font peu à peu échapper celles-ci à leur rôle traditionnel de reproductrice

16 Le Botswana, le kenya et le Zimbabwe

17 Mortalité des enfants qui ont au plus 28jours après la naissance

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

1.2.3 Influence positive de la promotion de l'éducation des filles sur le bien être d'un pays

La promotion de l'éducation des filles et les avantages qu'elle induit est assurément l'un des sujets qui alimente la plupart des conférences sur l'éducation dans le monde. Longtemps restreint au rôle de procréatrice dans les sociétés Africaines, l'éducation des jeunes filles apparaît être un point focal pour amorcer leur développement soutenable. En effet, sans compter le fait qu'elle contribue à améliorer les indicateurs de santé et de démographique, l'éducation des femmes favorise l'équité et l'égalité dans l'accès à l'éducation des jeunes filles, améliore la santé des enfants et donne plus de chance aux enfants d'aller à l'école. Ainsi, selon l'UNESCO18 (2002), « l'école est non seulement l'un des droits fondamentaux des filles, mais un moyen efficace d'engendrer une croissance économique plus soutenue et un mieux-être social ». Elle continue en précisant que « les filles qui ont été scolarisées se marient plus tard, ont moins d'enfants, elles se nourrissent et s'occupent mieux d'elles-mêmes et de leur famille. Leur taux de survie est plus élevé, et leurs filles ont plus de chances d'être scolarisées ». Hus sain19 (2006) dans cet ordre d'idée souligne que « l'instruction de la mère semble avoir une incidence plus grande sur la scolarisation des filles. »

Outre le rôle que joue l'éducation dans l'égalité de chance en matière d'épanouissement individuel, son importance dans la croissance économique d'une société est encore déterminante.

1.2.4 L'éducation et la croissance

La revue de littérature sur l'impact du capital humain et particulièrement de l'éducation dans la croissance économique est importante. Sans toutefois, entrer dans les détails des fondements théoriques de la croissance endogène et ceux mettant un point d'honneur sur le rôle de l'éducation, nous allons brièvement dégager l'impact de l'éducation sur la croissance.

Un bouleversement, dans la réflexion sur le développement humain, s'est opéré ces dernières années. Longtemps, le revenu par tête était l'indicateur principal du succès des politiques de développement. De nos jours, un nouveau cadre d'analyse qui met l'accent sur la satisfaction des besoins des populations et leur accès aux droits fondamentaux a vu le jour. Dans cette vision, l'éducation est capitale parce qu'elle peut aider ceux qui sont marginalisés à trouver une place dans la société. Il est généralement reconnu (Grimm, 2003 ; cité par Ajavon, 2005) que l'éducation accroît la productivité individuelle tant en milieu rural qu'en milieu urbain. Dans cet ordre d'idée, Schultz (1998 ; citée par Hussain, 2000) soutient que « les périodes de croissance soutenue de la production nationale par unité de production vont de pair avec des améliorations en matière d'instruction, de nutrition, de santé et de mobilité ». Il ajoute que « toute dépense susceptible d'améliorer le niveau de formation d'un individu augmente sa productivité, et par conséquent ses revenus futurs ». Des lors, disposer d'une population instruite s'avère alors primordial pour une croissance économique surtout dans des pays en sortie de crise.

A l'issu de ce qui précède, il est évident que l'éducation constitue un facteur clé pour le développement des pays en voies de développement en particulier en serait pour ceux qui sont en sortie de crise. Pourtant, tout cela passe par un tout autre type de lutte ; celle des contraintes liés à la promotion de l'éducation pour tous.

18 Site de l'Education pour tous : www.unesco.org/education/efa

19 Hussain et al (2006).développement du capital humain. Publication du séminaire du centre de développement sur : Afrique : réforme et croissance. Éditions de l'OCDE, paris.pp146

1.3 Facteurs lies à la demande d'éducation

La demande éducative dépend d'un certain nombre facteurs que nous essayerons de mettre en exergue dans cette partie.

1.3.1 Facteurs socio-économiques 1.3.1.1. Pauvreté

La situation économique des personnes pauvres les empêche de satisfaire pleinement leurs besoins d'éducation. Les pauvres pensent à se nourrir d'abord et ensuite aux besoins secondaires. Donc l'initiative de mettre un enfant à l'école est jugée comme une dépense supplémentaire.

1.3.1.2. Coûts directs (droits, uniformes, transports, etc.)

Les frais tels que les droits d'inscription, les uniformes, le transport et les fournitures scolaires découragent les parents. En effet, à chaque rentrée scolaire, l'accumulation de ces dépenses s'élève à un montant tel que les parents d'élèves se trouvent incapables de les satisfaire. Par exemple, dans les zones sous scolarisées du nord de la Côte d'Ivoire, l'avantage concurrentiel que présente l'école coranique sur l'école « moderne » contribue à la faiblesse de la scolarisation dans ces zones (Tapé, 1996 ; cité par Ibata, 2003) car les dépenses exigées par l'école coranique sont en effet moindres que celles relatives à l'école « moderne » (Marietou, 1997 ; cité par Ibata, 2003). Les parents préfèrent donc choisir soit de s'abstenir d'emmener les enfants à l'école, soit d'opter pour des écoles coraniques.

1.3.1.3 Coûts d'opportunité d'éducation des filles

La fille, candidate potentielle au mariage est vue comme une source de revenu pour les parents. Le paiement de la dote constitue une source de revenu pour les parents. Ainsi, ils ont une préférence à garder les filles, dans l'espoir de voir la fille se marier à un jeune homme qui serait capable de subvenir aux besoins de la famille. Par conséquent les garçons seront ceux vers les chance d'aller à l'école seront plus élevé.

1.3.1.4. Besoins de enfants pour des tâches agricoles/ménages

Les activités courantes rencontrées dans nos pays sont les travaux domestiques et champêtres. Ces travaux requièrent une main d'oeuvre importante. Le conflit entre l'école et le travail en économie paysanne décrit par Kamuzora (1984 ; cité par Ibata, 2003) montre combien la scolarisation limite la contribution des enfants à la production domestique. Cet arbitrage entre l'école et les travaux domestiques fait par les parents va amener ceux-ci à ne pas scolariser leurs enfants puisque la production domestique est prioritaire. Les filles sont de plus en plus associées à ces travaux. Par exemple dans l'ouest du Cameroun, les jeunes filles participent aussi bien aux travaux champêtres les plus laborieux que les garçons. Elles s'occupent aussi des travaux domestiques. Ainsi, avoir des filles est une source de richesse que la providence a elle même donné. En Côte d'Ivoire, les travaux extrascolaires, qui concernent aussi bien les travaux domestiques que les travaux champêtres, la garde des animaux, l'exercice du petit commerce, etc., constituent un obstacle à l'accès et surtout au maintien des enfants à l'école particulièrement celle des filles (Dedy et Bih, 1997 )

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

1.3.1.5 Chômage des diplômés

L'état actuel de nos économies est défavorable à la scolarisation des enfants. Certains parents, ayant pour objectif premier de recevoir des ressources financières de leurs enfants lorsqu'ils auront achevé l'école, se réjouissent du sentiment que les diplômés sortant ne gagnent pas du travail et donc décident de ne pas scolariser leurs enfants. Pourtant la réponse première que l'école peut apporter à quelqu'un est de lui donner la formation afin de lui permettre de s'affirmer au sein de sa société. Mais malheureusement nos populations en ont un autre jugement.

1.3.2. Facteurs socioculturels

1.3.2.1 Faible importance accordée à l'éducation des filles

Dans nos sociétés traditionnelles, la jeune fille est perçue d'une part, comme une main d'oeuvre au service de sa mère, et d'autre part comme une épouse reproductrice (Marietou, 1997 ; cité par Ibata, 2003). C'est ce qui traduit dans l'effectif scolaire dans nos pays, la faible proportion des filles. Ce jugement malheureux hérité des traditions, Africaines, condamne des millions de filles sous l'ornière de la non scolarisation.

1.3.2.2 Bas niveau d'éducation des parents et sexe du chef de ménage (CM)

Le niveau d'éducation des parents influent fortement sur la scolarisation de leurs enfants. Les parents ayant déjà fréquenté l'école ont une grande préférence à emmener leurs enfants à l'école. En revanche, ceux n'ayant pas un niveau scolaire appréciable, ni n'ayant pas fréquenté l'école accordent moins d'importance à la scolarisation de leurs enfants. Concernant le sexe du chef de ménage, une étude montre qu'au nord de la Côte d'Ivoire les CM de sexe féminin assure une scolarisation plus forte que leurs homologues de sexe masculin (Toto ,1999).

1.3.2.3 La taille du ménage

Le nombre élevé de personnes dans le ménage, notamment des enfants très jeunes, limite les capacités de ce dernier à investir dans la scolarisation des enfants. Ainsi la relation entre la taille du ménage et la scolarisation des enfants pourrait être négative surtout dans les ménages pauvres. Les études réalisées en Afrique tendent à infirmer cette hypothèse classique. En Côte d'Ivoire, on observe un effet ambigu. Montgomery et al. (1995 ; cité par Ibata, 2003) ont effectué une étude comparative sur la Côte d'Ivoire et le Ghana, et montrent qu'en milieu rural la taille du ménage à un effet positif sur la scolarisation et qu'en milieu urbain, l'effet est négatif. Une autre étude de Dedy et Bih (1997) montre que la taille du ménage agit négativement sur la mise à l'école particulièrement dans les régions sous scolarisés du Nord.

1.3.2.4. La religion

Les enseignements ainsi que les pratiques de certains groupes religieux peuvent affecter la scolarisation, surtout celle des filles. La plupart des parents musulmans de certaines régions de la Côte d'Ivoire affirment privilégier la pratique religieuse chez les filles ; l'école publique laïque, apparaît comme un des obstacles majeurs à la vie spirituelle des familles qui, pour la contourner, préfèrent garder leurs enfants à la maison ou les inscrire à l'école

coranique (Trah, 1996). L'école est perçue comme un lieu de dépravation des moeurs, lieu de rupture avec le milieu familial, contrairement à l'école coranique qui enseigne le respect, la soumission et les principes de la religion musulmane (Marietou, 1997 ; cité par Ibata, 2003). Toto (1999) prouve qu'en zone urbaine comme en zone rurale, les chefs de ménages chrétiens scolarisent plus les enfants que ceux d'obédience musulmane.

1.3.2.5 Autres facteurs

Parmi les facteurs socioculturels, il faut citer également les grossesses et mariages précoces et la perception de l'éducation en conflit avec les valeurs traditionnelles. Il faut noter l'impact de certaines maladies telles que la pandémie du sida sur la demande éducative. D'après une estimation de l'AFD (2004 ; citée par Dougnon et al, 2006), certains pays comme le Malawi, la Zambie, Le Zimbabwé et l'Afrique du Sud verrons d'ici 2010 leur population se réduit d'un quart par rapport à une situation d'évolution démographique normale a cause du sida.

1.4. Facteurs liés à l'offre d'éducation

1.4.1. Facteurs institutionnels/politiques

Les inégalités sont également expliquées par les facteurs tels que l'insuffisance du budget publique pour les secteurs sociaux, l'inadéquation des dépenses publiques pour certaines couches sociales, l'instabilité politique, les tensions sociales, le manque d'une stratégie claire sur l'éducation des filles et des femmes. A ces facteurs il faut aussi ajouter le bas statut de la femme en général, les perspectives d'emploi limitées et l'orientation des femmes vers des disciplines non scientifiques et techniques. De plus, la capacité insuffisante de collecte et d'analyse de données pour recherche et l'utilisation d'une politique appropriée, l'inadaptation de l'école aux valeurs traditionnelles et la complexité des démarches administratives sont aussi à la base des faibles taux de scolarisation et des inégalités dans les pays.

1.4.2. Facteurs liés à l'école

Les systèmes scolaires dans leur organisation constituent en eux-mêmes un frein dans le processus de scolarisation. Le nombre de places à l'école, la distance des écoles et des lycées, la faible proportion d'enseignantes, les coûts d'inscription trop élevés, les stéréotypes à l'école (manuels scolaires), les enseignant(e)s non sensibilisé(e)s aux problèmes de genre, les programmes non adaptés à la culture traditionnelle; tous ces facteurs sont très influents sur l'éducation des enfants.

D'autres tels que l'exclusion des filles enceintes, le harcèlement sexuel, le manque de cantines scolaires (particulièrement pour nomades et dans les zones rurales), les services hygiéniques manquants ou non adaptés, la mauvaise qualité de l'enseignement et le calendrier scolaire inadapté au calendrier des travaux agricoles sont non négligeables. Tous cela entrave le succès de multiples politiques éducatives.

Après l'analyse des avantages qui découlent de l'éducation, aussi des obstacles qui s'opposent à son déploiement, notre étude impose qu'on puisse présenter le cadre dans lequel elle servira dans l'élaboration des politiques futures. C'est ce qui fera l'objet de la partie suivante.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

2. Présentation du système éducatif de la Cote d'Ivoire

Depuis son accession à l'indépendance en 1960, la Côte d'ivoire a toujours accordé une importance majeure à l'éducation et plus généralement au développement des ressources humaines. Le but de cette section est de présenter, d'une part, la structure du système éducatif et quelques actions du gouvernement dans le cadre de la promotion de l'éducation et son accessibilité par tous. D'autres part, les progrès accomplis et les défis à relever de manière général et particulièrement dans le cas de la commune de San Pedro seront abordés.

2.1 Évolution de l'éducation

2.1.1. Structure du système éducatif ivoirien

Le système éducatif de Côte d'Ivoire, est fondé sur le modèle hérité de l'époque coloniale ; il comprend : l'enseignement préscolaire; l'enseignement primaire; l'enseignement secondaire général, dont le premier cycle constitue, avec le primaire, l'éducation de base ; l'enseignement technique et la formation professionnelle ; l'enseignement supérieur ; et l'alphabétisation et l'éducation des adultes.

L'enseignement préscolaire est essentiellement concentré dans les zones urbaines et connaît une expansion rapide. Le secteur privé assure l'accueil de plus de 50%20 des enfants scolarisés à ce niveau, mais avec des frais de scolarité relativement élevés.

L'enseignement primaire, d'une durée de 6 ans, concerne théoriquement les enfants âgés de 6 à 11 ans. Il conduit au certificat d'études primaires élémentaires (CEPE), tandis que l'accès au 1er cycle de l'enseignement secondaire, d'une durée de 4 ans, est subordonné à la réussite à l'examen d'entrée en 6ème.

Le 1er cycle du secondaire est assuré dans des collèges et sanctionné par le Brevet d'études du premier cycle (BEPC). Le deuxième cycle, qui dure trois ans, se déroule dans des lycées et il est sanctionné par le Baccalauréat, qui autorise l'accès au supérieur. Le secteur privé accueille 35% environ des effectifs de l'enseignement secondaire général.

La formation professionnelle et l'enseignement technique se situent essentiellement au niveau secondaire, même si différentes filières du supérieur sont professionnelles ou conduisent à des BTS, notamment dans le privé.

L'enseignement supérieur public est constitué de trois Universités (Cocody, Bouaké et Abobo Adjamé) et de quatre Grandes Ecoles (l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée ; l'Institut National Polytechnique ; l'Ecole Normale supérieure ; et l'Institut Pédagogique National d'Enseignement Technique et Professionnel).

Dans le cadre de la politique de déconcentration et de régionalisation, deux Unités Régionales d'Enseignement Supérieur ont été créées et rattachées, l'une à l'Université d'Abobo-Adjamé, et l'autre à l'Université de Bouaké.

20 MENFB (1999), Innovation réussie dans le système éducatif ivoirien : système de prêt manuels scolaires,
immatriculation des élèves, écoles témoins
. Rapport final du séminaire portant sur une étude rétrospective/bilan
de l'éducation pour la côte d'ivoire du juillet 1998 à mai 1999, MENFB/PASEC/ADEA, octobre 1999, pp12-29.

Trois ministères sont chargés des questions éducatives : le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation de Base (MENFB), le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS). En plus des directions centrales, le MENFB comprend 10 Directions Régionales de l'Education Nationale (DRENFB), 10 directions départementales (DDENFB) et 130 inspections primaires qui leur sont rattachées. Les directeurs d'école sont les derniers maillons de la hiérarchie.

Cette structuration du système éducatif a été accompagnée de multiples reformes politiques traduites par des définitions et des mises en oeuvre des plans et stratégies nationaux visant à satisfaire une demande éducative sans cesse croissante. La section suivante, sans toutefois avoir la prétention de lister de manière exhaustive les lois et plans d'actions adoptés ou menés relatives à l'éducation, étalera quelques reformes marquant la volonté de l'Etat ivoirien à instruire sa population.

2.1.2. Expression de la volonté politique de promouvoir l'éducation pour tous et surtout celle des filles.

Très tôt, le Gouvernement Ivoirien a accordé une grande priorité au développement du système éducatif ; elle s'est traduite par une croissance très rapide de la part des ressources publiques allouées à l'éducation, qui a atteint 40% vers la fin des années 70.Cette part importante affectée à l'éducation a été associée aux multiples programmes éducatifs visant à satisfaire la demande éducative et pallier aux problèmes liés aux insuffisances du système éducatif. C'est ainsi que les responsables ivoiriens ont initié en 1990 le programme de valorisation des ressources humaines (PVRH-I). Dans le même ordre, une Concertation Nationale sur l'Ecole Ivoirienne (CNEI en 1994), regroupant les différents partenaires, a permis d'élaborer un rapport, qui a servi de base à la réforme promulguée par la loi du 17/09/95. Cette loi réaffirmait le droit à l'éducation et l'égalité de traitement de tous les citoyens, notamment dans l'enseignement public. Durant cette période, les pouvoirs publics ont mis sur pieds les politiques innovatrices tels que le système de prêt d'ouvrages scolaires21, d'immatriculation des élèves22 et les écoles témoins (1992)23. En septembre 1997, un Plan National de Développement de l'Education et de la Formation (PNDEF) a été élaboré pour appuyer la deuxième phase du PVRH (PVRH-II) prévue sur la période 1998-2010 et dont le but est de mieux assurer l'équité sociale et rechercher la valorisation effective des ressources humaines (TBS24, 2003).

Cependant, après que la loi rendant l'école obligatoire et gratuite fut adoptée en 2000, les dommages enregistrés durant les périodes de crise n'ont pas découragé la détermination de

21 Le système de prêt d'ouvrages scolaires était un projet BAD Education IV (Assistance Financière Remboursable) dont le but était l'accroissement du taux de scolarisation, notamment celle des Filles du primaire et des régions enclavées, en vue d'atteindre vers l'an 2000 le principal objectif du Programme de Développement des Ressources Humaines (PDRH), à savoir un taux de scolarisation national de 90 %. L'opération de prêt de Manuels Scolaires a démarré précisément au cours de la rentrée scolaire 1994 - 1995 et s'est achevée en 1996 - 1999

22 Le but initial indiqué était de rendre efficace le système de gestion à travers la création d'un fichier informatisé des élèves pour lutter contre les échecs scolaires et les lourdeurs du système de gestion.

23 La mise en place du projet écoles témoins s'inscrit dans un contexte socio-économique difficile marqué par la mévente des principaux produits agricoles tels le café, le cacao, le coton à la fin de la décennie 1980. Parmi les conséquences de cette situation, on note la baisse des taux de scolarisation (moins de 70%) et l'augmentation du taux de redoublement (environ 25%). En 1992, dans le cadre du PVRH (Programme de Valorisation des Ressources Humaines), le projet Ecoles- témoins a démarré.

24 Tableau de bord social, 2003

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

l'Etat à remplir son engagement en matière d'éducation/formation de sa population. En effet, des dispositifs particuliers ont vu le jour, afin de faire face aux déplacements massifs d'élèves dans les zones gouvernementales. Dans les zones occupées, l'ONG "Ecole pour tous" a pris le relaie du Ministère de l'Education Nationale de Côte d'Ivoire et dans les zones gouvernementales, le Ministère de l'Education Nationale a institué au sein des établissements (publics ou privés) des établissements relais, grâce à la généralisation de la double vacation, un mode de gestion qui a permis de doubler pratiquement la capacité d'accueil des structures existantes (Fadiga, 2006). Cette opiniâtreté a produit des résultats satisfaisants que la section ci-après mettra en évidence.

2.2. Situation de l'éducation

L'attention faite à l'égard de l'éducation par le gouvernement, a contribué à améliorer la situation scolaire de la population scolarisation. Cette amélioration sera mise en relief dans le paragraphe subséquent.

2.2.1Progrès des politiques mises en place

On a enregistré une évolution des effectifs d'environ 18 % au niveau primaire et 29% au secondaire général entre 1996 et 2002 (MEN/DIPES, 2006). Malgré le déclenchement de la guerre de septembre 2002 qui a entraîné une baisse de cette tendance, le gouvernement s'est attelé à continuer sa lutte et les résultats se sont traduit par une augmentation de 9% dans le primaire et 3% dans le secondaire général entre 2003 et 2005 en zone gouvernementale (graphique 1).

Graphique 1 : Evolution des effectifs dans le primaire et le secondaire général en zone gouvernementale.

2030000

1530000

1030000

530000

30000

2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005

Primaire Secondaire

Source : MEN/DIPES, 2006

De ce qui est de la situation des filles, la politique des manuels scolaires appuyer des sensibilisations faites a largement contribué à accroître leurs effectifs. En effet, entre 1994 et 1995, on a enregistré une tendance forte de 10,94% à Bondoukou et 7,50% à San Pedro25 (MENFB, 1999). Les nouvelles orientations au sein des politiques éducatives à leur égard ont entraîné une progression de 13% dans le primaire et 58% dans le secondaire général de leurs effectifs entre 2003 et 2005 en zone gouvernementale (graphique 2).

25 Il faut signaler le projet BAD éducative IV concernait les DRENFB d'Abengourou, de Bondoukou, de Korhogo, d'Odienné et de San Pedro et en 2 ans le taux d'évolution des filles était de 24% entre 1993 et 1996

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Graphique2 : Evolution des effectifs dans le primaire et le secondaire général en zone gouvernementale.

400 000

200 000

800 000

600 000

0

2002/2003 2003/2004 2004/2005

Primaire secondaire

Source : MEN/DIPES, 2006

Au regard de ce qui précède, on peut dire que les politiques éducatives ont eu d'effets positifs au sein de la population scolarisable. Cependant des efforts supplémentaires doivent être entrepris car cette évolution des effectifs dans les écoles et lycées ne traduit pas globalement la réalité scolaire. Le taux de scolarisation national au primaire (48,8%) reste faible et loin de l'objectif fixé en 2000 (BUNAP, 2006)26 et des disparités subsistent au niveau des régions (graphique 3).

Graphique3 : Taux de scolarisation du niveau primaire par région en 2002/2003 et 2004/2005

120,0

100,0

40,0

20,0

80,0

60,0

0,0

2002/2003 2003/2004 2004/2005

Source : MEN/DIPES, 2006

Cette disparité laisse paraître des défaillances et obstacles qui privent encore des milliers et peut-être des millions d'enfants d'avoir accès à l'éducation, tel est l'objet de du paragraphe suivant.

26 BUNAP (2006). Programme national d'action en matière de population 2002-2006.Rapport établi dans le cadre du projet IVC/97/PO8 appui à la mise en oeuvre de la Politique National de la Primature, Ministère de la Planification du Développement, Abidjan, pp.40.

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2.2.2 Contraintes

Malgré les progrès enregistrés et les reformes engagées, le système scolaire rencontre un certain nombre de contraintes parmi lesquelles se situe une forte croissance démographique (3,3%) par an, une faible demande de scolarisation dans certaines zones, un système éducatif encore sélectif qui laisse moins de chance aux filles (BUNAP, 2006).

Cette situation est encore plus prononcée dans la ville de San Pédro. Deuxième ville portuaire de la Côte d'Ivoire, San Pedro a connu une expansion économique et démographique très rapide. Elle abrite un des plus grands bidonvilles de l'Afrique de l'ouest (Bardot). Le conflit armé a entraîné un déplacement massif vers cette ville et les conséquences sur les services sociaux ont été immédiates. Au niveau éducatif, nombreux sont les actions qui ont été réalisés pour scolariser la population. C'est aussi le cas des constructions des cantines, des opérations de distributions des kits scolaires, de la mise sur pieds des établissements de relais pour contenir le supplément d'élèves fuyants les zones de combat etc....Mais ces efforts qui ont produit des résultats non négligeables sont encore vain car San Pedro occupe toujours une place peu honorable parmi les villes qui ont des taux de scolarisation les plus faibles du pays ceci à tous les niveaux scolaires (voir graphique3).

Néanmoins, dans un élan de reconstruction nationale impulsé par l'accord de paix de Ouagadougou, il est nécessaire de diagnostiquer la situation actuelle de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans car il faut rappeler que c'est à cette frange de la population qu'incombe la responsable de garantir la paix durable des générations futures ceci à travers leurs attitudes et leurs sens de responsabilités que l'école leur procurera. Pour mener à bout notre étude, nos données proviennent de l'enquête sociodémographique que l'ENSEA et ses partenaires aux développements (UNFPA, PAS) ont réalisé en 2007 dans le département de San Pedro. La ville de San Pedro a été choisir non seulement parce qu'elle est un laboratoire pour l'ENSEA mais aussi parce qu'elle présente une situation scolaire est préoccupante et la définition de meilleurs programmes de développement s'impose.

Chapitre 2: méthodologie de l'enquête, constitution de la base

Nous ne pouvons commencer le traitement des données dont nous disposons sans faire au préalable une brève présentation de la méthodologie de l'enquête et de collecte de celles-ci. Les deux parties de cette section sont d'une importance capitale en ce sens qu'elles permettent de mettre en évidence l'objectif de l'enquête, d'avoir un bref aperçu sur la constitution de notre échantillon et le mode d'administration des questionnaires. La seconde partie présentera le procédé de constitution de la base population et les outils statistiques qui nous permettront d'effectuer les analyses.

2.1. METHODOLOGIE DE L 'ENQUETE

2.1.1. Conception de l'enquête

L'enquête sur la ville de San Pedro a été exécutée par l'ENSEA sur la demande, du UNFPA et le PASP. Elle a bénéficié de l'appui financier de ces derniers. Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la recherche d'informations à travers des indicateurs de base en vue de définir des politiques adéquates pour améliorer les conditions de vie des ménages au lendemain du conflit armé. Aussi est-elle d'un enjeu pour l'ENSEA. En effet, au niveau académique, l'ENSEA étant une école supérieure qui forme aux métiers et techniques de la statistique, cette enquête permettrait à ses étudiants de participer à une opération de collecte au cours de leur formation. Ceci pour les accoutumer aux réalités du terrain et compléter la formation théorique reçue.

2.1.1.1. Objectif de l'enquête

Cette enquête vise, de façon globale, à analyser plus spécifiquement la politique de reconstruction des services sociaux de base et celle de la relance économique dans le souci d'améliorer le bien être social des populations.

Dans cette optique, elle poursuit les objectifs suivants :

· D'analyser les impacts de la crise socio-politique ;

· D'identifier les ressorts et les perspectives économiques de la commune ;

· D'appréhender des facteurs de cohésion sociale ;

· De formuler des propositions d'actions locales à entreprendre dans le cadre de la politique post-crise ;

· De définir une méthodologie statistique pour l'élaboration d'un tableau de bord pouvant aider à formuler une politique de développement local post-crise.

Les informations ainsi collectées seront organisées dans une base de données et pourront aider les ONG, les collectivités locales de San Pedro et les organismes de planification et de développement à mieux défendre les spécificités locales lors de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique de reconstruction post-crise. Ainsi contribuera-elle à améliorer la qualité de vie de la population.

Toutefois, pour atteindre les objectifs ci-dessus, la démarche adoptée se décline en trois points saillants. Il s'agit de l'élaboration de la méthode d'échantillonnage, de l'élaboration des questionnaires et du déroulement de la collecte.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

2.1.1.2. Echantillonnage

a) plan de sondage : un sondage à deux degré et trois degré

La collecte des données s'est déroulée dans toute la ville de San Pedro, soit dans ses treize (13) quartiers, et deux villages environnants. Deux types de sondage ont été utilisés au cours cette l'enquête. Il s'agit :

D'abord, un sondage à deux degré avec stratification des unités primaires a été fait pour tirés les ménages. 17 strates sont retenues à cet effet dont 15 en milieu urbain et 2 en milieu rural. Dans chacun des strates, la méthode de tirage consistait à tirer les îlots avec des probabilités inégales au prorata du nombre de ménage contenu dans chaque quartier. Et à l'issu de ce tirage, 110 îlots ont été retenus. Au second niveau, les îlots tirés constituaient la base de sondage dans laquelle tous les ménages ont été dénombrés. C'est par une méthode de sondage aléatoire simple à probabilité égale sans remise que les ménages ont été tirés.

Enfin, un sondage à trois degré avec stratification des unités primaires a servi pour réaliser les échantillons des individus éligibles aux questionnaires éducation des enfants, santé de l'enfant et de la mère. Le critère de sélection des individus à ce niveau dépendait du type de questionnaire. En ce qui concerne le questionnaire éducation qui a servi d'analyse dans notre étude, les enfants sélectionnés sont ceux qui ont un âge compris entre 6 et 15 ans. Cependant, si le nombre total d'enfants sélectionnés est tout au plus quatre par ménage, dans le cas où il existerait dans le ménage plus de quatre enfants ayant un âge compris dans cette tranche d'âge, le choix serait fait par ordre croissant des âges (c'est-à-dire du plus petit âge au plus élevé).

b) L'échantillon

Sur le terrain le dénombrement a abouti au recensement de 1762 ménages répartis dans les 15 strates de la zone urbain et 2 strates de la zone rurale. La taille de l'échantillon prévu était de 2200, mais seulement 1722 ménages ont été déclarés interviewés par les chefs d'équipes soit 97,7% de la taille initiale. 1492 ménages des ces ménages se trouvent en milieu urbain contre 250 en milieu rural. La population enquêtée à travers les îlots a été estimée à 8915 individus et les enfants de 6 à 15 ans sont au nombre de 2183.

2.1.1.3 Présentation du questionnaire

Après avoir dénombré les îlots et les ménages, les étudiants ont procédé à l'interview des membres des ménages sélectionnés des îlots retenus. Cette méthode de collette dénommée «interview directe» a été réalisée grâce à cinq (5) questionnaires différents qui ont été testés et améliorés au cours de la formation et du pré-test avant leur utilisation pour la phase effective de terrain. Il s'agit de :

> Un questionnaire ménage : il a permis d'enregistrer tous les membres du ménage avec certaines de leurs caractéristiques sociodémographiques et culturelles. Il contient également des informations sur les commodités de logement du ménage.

> Un questionnaire individuel adressé au chef du ménage: il a permis d'appréhender les conditions de vie du ménage, la perception de la cohésion sociale, ainsi que les perspectives professionnelles du chef de ménage. De plus, ce questionnaire permet d'avoir un aperçu sur l'impact que peut avoir la présence du port autonome de San

Pedro non seulement sur les activités des ménages (externalités positives ou négatives) ou /et leur tranquillité, leur bien-être, mais aussi sur les emplois directs ou indirects engendrés.

> Un questionnaire éducation des enfants donne une idée précise de la situation

scolaire des enfants de 6 à 15 ans et évalue la portée de certaines politiques.

> Un questionnaire santé des enfants fournis des informations sur la situation sanitaire

des enfants de mois de 5 ans

> Un questionnaire santé de la mère quant à lui analyse les conditions dans lesquelles

les femmes se font leurs soins prénatals avant, durant et après l'accouchement.

2.1.1.4. Déroulement de l'enquête

Après qu'une équipe se soit rendue au lieu de l'enquête pour la sensibilisation des autorités et la population, la formation des enquêteurs s'est effectuée et elle a été précédée d'une enquête pilote afin d'ajuster les différents questionnaires. L'enquête s'est déroulée durant une période de deux semaines. Période durant laquelle une première étape de trois jours (03) était destinée au dénombrement des ménages des îlots tirés. Ensuite, la phase de collecte proprement dite s'est étendue tout au long du reste de la durée (18 jours).

Du retour du terrain, la phase de codification a commencé suivi trois jours après de la phase de saisie effectuée à l'aide du logiciel Epi info.

2.1. CONSTITUTION DE LA BASE

2.2.1. Apurement des données

L'apurement est l'une des phases les plus importantes du traitement des données d'enquêtes. Il précède l'analyse des résultats de l'enquête et vient tout juste après la saisie des données. La fiabilité des résultats obtenus est largement tributaire de cette phase qui s'impose au statisticien dans son travail de collecte, de traitement et de diffusion de l'information. Elle se déroule généralement en plusieurs étapes. Rappelons que nous n'exposerons que les méthodes et mécanismes de traitement de données que nous avons utilisé.

2.2.1.1. Contrôle des données

L'apurement vise à détecter les erreurs et les incohérences dans la base. Pour Christian GOURIEROUX27, les différents types de contrôle à effectuer sur les données collectées et saisies sont :

> Le contrôle par comparaison avec les meilleures données ;

> Le contrôle comptable destinée à vérifier si les données respectent une certaine logique comptable ;

> Le contrôle de structure et de validité visant à vérifier s'il n'existe pas dans la base, des modalités ou codes qui ne devraient pas exister.

2.2.1.2. Traitement des données manquantes

Le phénomène des non-réponses est assez fréquent dans les enquêtes statistiques. Il se matérialise par des vides au niveau de certains champs d'une base de données.

27 GOURIEROUX Christian, Théorie des sondages, Economica, Paris 1981, PP.24-26.

La résolution de ce problème demeure l'un des objectifs de l'apurement. Toutefois, il convient de distinguer, au niveau des non-réponses, les sans objets et les valeurs manquantes à proprement parler.

a) Les sans objets

Les "sans objets" sont des non-répondants à une question du fait de leur inéligibilité pour cette question. Dans le cas de cette enquête les "sans objets" ont été définis. Par exemple, tous les individus de moins de 6 ans ne sont pas concernés par les questions concernant l'alphabétisation, le niveau d'instruction et l'emploi. Ce sont les questions Q15 à Q26 du questionnaire ménage. De même tous les individus de moins de 12 ans ne sont pas concernés par la question sur l'état matrimonial ; il s'agit de la question Q23 du questionnaire ménage. Le code 8 a été choisi pour codifier les "sans objets".

b) Traitements des valeurs manquantes

C'est la phase la plus délicate dans l'apurement des données. Il s'agit d'abord d'évaluer le mécanisme de non-réponses et ensuite de faire le choix de la méthode de traitement.

Concernant le mécanisme de non réponse, on distingue types :

Les données manquantes complètement dues au hasard (MCAR pour Missing completely at random) : la probabilité de réponse pour la variable d'intérêt y est la même pour toutes les unités de la population et ne dépend donc ni des variables auxiliaires ni de la variable d'intérêt

Les données manquantes dues au hasard (MAR pour Missing at random) : la
probabilité de réponse pour la variable d'intérêt y dépend des variables auxiliaires

Les données manquantes non dues au hasard (NMAR pour Not missing at random) : la probabilité de réponse pour la variable d'intérêt y dépend d'un ou d'autres variables non étudiées.

La méthode Hot deck aléatoire a été utilisée pour traiter ces valeurs manquantes. Cette méthode consiste à produire une « valeur artificielle » pour remplacer la valeur manquante. Elle permet d'utiliser un poids unique associé à chaque individu ou modalité, si bien que les résultats de diverses analyses seront nécessairement cohérents. On remplace la valeur manquante par la valeur observée chez un répondant proche, appelé donneur. Et le donneur est choisit au hasard parmi les répondants (Hot deck d'ensemble).

2.2.1.3. Recherche de doublons, Contrôles interne et de vraisemblance

Le phénomène de doublons représente le fait qu'un ménage ou un individu soit enregistré plusieurs fois dans la même base de données. Cela pourrait non seulement augmenter inutilement la taille de la base de données mais aussi de biaiser les analyses faites en prenant en compte ces doublons. La méthode utilisée est la plus usuelle de détection des irrégularités dans une base. Elle consiste à la mise en regard des réponses à plusieurs questions communes des questionnaires concernés et de supprimer celle qui sont superflues après avoir pris connaissance de ces derniers.

Parfois, une réponse donnée à l'une de ces questions n'autorise pas une certaine réponse aux autres questions. En effet il serait aberrant de rencontrer dans une base de données : un chef de ménage âgé de moins de 10 ans, une épouse de moins de six ans, un individu de niveau scolaire supérieur qui ne sait pas lire ni écrire, etc. Ces aberrations supposent une mauvaise réponse à l'une des questions concernées. C'est ainsi qu'un contrôle des données est donc nécessaire pour s'assurer de la cohérence interne dans la base et la meilleure manière de parvenir à une bonne correction est d'élaborer des tableaux croisés entre

les variables. Plus encore, un masque de saisie basé sur des contrôles appropriés ne garantit pas une base propre et dépourvue d'erreurs. Même avec une formation rigoureuse des agents de collecte, des agents de codification et une supervision des opérations de codification et de saisie, les incohérences peuvent toujours apparaître. Elles sont liées à la mauvaise compréhension des instructions par les agents de collecte, à la mauvaise codification et à la mauvaise saisie. Mais la mauvaise foi des enquêtés eux-mêmes conduit à des réponses erronées. C'est donc l'objet des contrôles de vraisemblance.

2.2.1.4. Contrôles de vraisemblance

Les contrôles de vraisemblance visent à vérifier la crédibilité des données enregistrées. Ils se basent sur des connaissances acquises dans le domaine d'étude et font intervenir des normes ou des fourchettes d'évolution des valeurs de variables ou de rapports de ces valeurs. En ce qui concerne les variables quantitatives, celles relatives à la dépense des valeurs invraisemblables ont été déclarées. Certains enquêtés ont déclaré par exemple que leur dépense de loyer est 2500 francs par mois, leur dépense en consommation journalier de plus de 5000. Tous les chefs de ménages ayant déclaré des sommes invraisemblables ont été sélectionnés et, après recours aux questionnaires, ont été traités au cas par cas. Certaines valeurs étaient le résultat d'une mauvaise saisie et ont donc fait l'objet d'une simple correction. Mais les sommes ayant été déclarées sur les questionnaires avec justification n'ont pas fait l'objet d'une correction.

2.2.2. Plan d'analyse

La présente étude fait l'état des lieux de la situation scolaire des enfants de 6 à 15 ans. Dans une telle étude l'utilisation des outils statistiques s'avère nécessaire pour apprécier les facteurs objectifs dont la fiabilité sera testée à l'aide de méthodes rigoureuses. Pour ce faire, nous aurons recours à deux méthodes : l'analyse des correspondances multiples (ACM) et la classification ascendante hiérarchique. La première est une technique de réduction factorielle qui permet d'avoir une vue globale des variables de base en mettant en évidence les liaisons, ressemblances ou différences entre elles. La seconde effectue des regroupements d'individus sur la base de comportements ou caractéristiques semblables (ou des regroupements de variables sur la base d'individus semblables) permettant ainsi de préciser les résultats de l'analyse factorielle. Mais avant, une analyse descriptive sera mise en oeuvre afin de déceler les liens éventuels entre les caractéristiques des jeunes et les variables permettant d'évaluer leur situation scolaire. Pour cela, il a été jugé nécessaire de procéder par des analyses univariées et bivariées.

2.2.2.1 Démarche univariée :

Nous construirons des tableaux de fréquence pour décrire certaines variables qualitatives et calculerons une variété de statistiques pour décrire les variables quantitatives. Cette étude se fera tant pour les variables à expliquer que pour les variables explicatives. 2.2.2.2 Démarche bivariée :

Elle consistera à l'évaluation de l'intensité de la relation qui existe entre les variables à expliquer et chacune des variables explicatives. Elle permettra aussi de dégager le profil des modalités de la variable à expliquer par rapport aux modalités de chacune des variables explicatives qualitatives.

Des modèles d'analyse de régression logistique seront utilisés pour mettre en exergue les caractéristiques socioculturelles des chefs de ménages qui ne scolarisent pas leurs enfants. Pour ce faire, nous utiliserons le logiciel STATA version 9, SPSS version 12 et SPAD 5.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Chapitre 3: Caractéristiques sociodémographiques de la population de la commune de San Pedro

3.1 CARA CTERIS TIQUES SOCIO DEMO GRAPHIQUES DES ENQUE TES

Un taux de croissance démographique élevé est lourd de conséquence pour les gouvernements. En effet, il impose au pouvoir public d'augmenter les investissements dans les secteurs sociaux en vue non seulement d'accroître leurs capacités et/ou d'améliorer leurs qualités mais aussi améliorer le bien-être de la population. En côte d'ivoire, ce taux de croissance démographique est de 3,3% par an28 (BUNAP, 2006). Ce chapitre présente brièvement les caractéristiques de la population de la commune de San pedro. Il est donc d'un intérêt particulier dans la mesure où à l'issu, se dégagera des informations relatives aux caractéristiques sociodémographiques et culturelles des chefs de ménages ainsi que les conditions de vie dans lesquelles vit la population de San Pedro. Les caractéristiques sociodémographiques de la population de San Pedro sont alors analysées à travers le niveau d'instruction, la religion, l'état matrimonial et l'ethnie (ou la nationalité pour les non ivoiriens). L'essentiel des résultats relatifs à ces caractéristiques est disponible en annexe (tableau A.3.1)

3.1.1. Structures par sexe

L'extrapolation des données recueillies sur l'échantillon donne, dans l'ensemble de la ville da San Pedro, un total de 206015 personnes (tableau A.4.1).Elle se compose de 53,3% d'hommes et de 46,7% de femmes. Cette supériorité numérique de la population des hommes est aussi constatée dans le milieu urbain (54,6% d'hommes contre 45,5% de femmes). A l'inverse, la zone rurale enregistre respectivement 47,9% des hommes et 52,1% de femmes.

3.1.2. Niveaux d'instruction et d'alphabétisation

Selon l'UNESCO, une personne alphabétisée est une personne capable de lire et d'écrire, qui comprend un exposé simple et bref des faits en rapport avec sa vie quotidienne. En revanche, toute personne ne sachant ni lire ni écrire dans un langue quelconque un exposé simple et bref de faits en rapport avec sa vie quotidienne est considérée comme analphabète. Sur la base de cette définition, 57,9% de l'ensemble de la population29 sont analphabètes (tableau A.3.1). Les analphabètes (constituent les personnes sachant simplement lire ou écrire ou ni lire et ni écrire) ne représentent que 42,1%. On relève aussi une disparité au niveau du milieu de résidence. En effet, 39,6% de personne en milieu urbain (respectivement 50,5% en milieu rural) sont analphabète. L'alphabétisation d'une personne est positivement et fortement corrélée au niveau d'étude atteint. Aussi, pouvons-nous observer que 37% de la population de San Pedro n'a aucun niveau d'étude.

28 BUNAP (2006). Programme national d'action en matière de population 2002-2006.Rapport établi dans le cadre du projet IVC/97/PO8 appui à la mise en oeuvre de la Politique National de la Primature, Ministère de la Planification du Développement, Abidjan, pp.40.

29 L'ensemble de la population de plus de 6 ans

S'agissant de la disparité selon les milieux, il ressort du tableau A.3.1 que 51,8% de femmes (respectivement 27,4% de garçons) en milieu urbain sont analphabètes contre 66,6% de femmes (respectivement 44,4% de garçons) en milieu rural.

3.1.4. Ethnie et religion

L'analyse des résultats sur la religion révèle que celle-ci tient une place de choix dans la vie de la population enquêtée. En effet 96,6% de la population appartient à une confession religieuse contre seulement 3,3% qui sont sans religion. Les religions musulmanes sont les plus représentées dans notre population, soit 51,6%. La religion chrétienne est tout aussi représentée, un peu plus d'un tiers des individus de notre population (37,16 %) déclarent être de cette religion. Les animistes et les adeptes des autres religions telles que le bouddhisme ne représentent que 7,7% des personnes enquêtées.

Cette population est assez hétérogène. Elle est composée de plusieurs groupes d'ethnies et de communautés de nationalités diverses. Les grands groupes ethniques ivoiriens : Akan, Krou Mandé et Guru constituent 73,3% de la population. La population résidente non ivoirienne constitue les trois quarts de la population (23,0 1%).

3.2. CONDITIONS DE VIE DES MENA GES

Les difficultés économiques, la précarité de l'emploi, le chômage, l'abandon des études, les transformations de la structure familiale altèrent les conditions et la qualité de vie des ménages. Les conditions dans lesquelles les enfants vivent, peuvent influencer sur la décision de leur scolarité. Toutefois, pour apprécier ces conditions de vie, il importe de distinguer les caractéristiques des chefs de ménage ainsi que ceux du ménage.

3.2.1. Caractéristiques des parents du chef du ménage (CM).

Sur l'ensemble de la population concernée par l'étude, environ une femme sur six (18%) est chef de ménage (18,4% et 15,4% respectivement en milieu urbain et rurale). L'âge moyen des chefs de ménage est de 36,92 ans dont 36,27 ans en milieu urbain et 44,97 ans en milieu rural. Selon le sexe il est à remarquer que les femmes chefs de ménage (42,73 ans) sont relativement plus âgées que les hommes (35,65 ans). Concernant le niveau d'étude atteint, 38% n'ont jamais été scolarisées. Cet état de chose est encore plus prononcé chez les chefs de ménage femmes (68,6%) que chez leurs homologues hommes (31,1%). Par ailleurs, les chefs de ménage musulmans sont plus nombreux. Ils représentent 51,8%. Les chrétiens et les autres religions suivent avec respectivement 37,9% et 7,1%. Remarquons qu'au niveau des chrétiens, 69,3% des chefs de ménage sont des femmes contre 23,4% chez les musulmanes. Tels n'est pas le cas chez les musulmans (58,1% des chefs de ménage sont de sexe masculin contre 31,1% de sexe féminin). Quant à la situation matrimoniale des chefs de ménage, elle est caractérisée par une prédominance de la monogamie (56,1%), suivie de célibat et de polygamie (16,8% et 10,1% respectivement). En outre, l'analyse de la situation économique montre que la quasi-totalité (80,2%) de chef de ménage exerce une activité. Lorsqu'on s'intéresse à la structure des ménages, on se rend compte qu'en moyenne 6,42 personnes vivent dans un ménage et le milieu rural (6,22) enregistre plus d'une personne que le urbain (7,6) (tableau A.3.2).

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

3.2.2. Caractéristiques de commodité des logements et d'équipements.

L'état et les caractéristiques d'un logement ainsi que les commodités donnent une première idée des conditions de vie du ménage qui y réside. Condition de vie des ménages qui semble altérer la décision de scolariser les enfants. C'est ainsi que nous analyserons les différents aspects des caractéristiques de logements et de commodités.

L'un des objectifs du millénaire est d'assurer à chacun un accès à l'eau potable. Cependant, l'accès à l'eau potable par la population de la commune de San Pedro est relativement difficile. En effet, environ un tiers des ménages ont accès à l'eau potable, alors que 39,9% consomme principalement l'eau des puits. Ces proportions sont inégalement reparties entre le milieu urbain et rural. C'est ainsi qu'un quart de population vivant en milieu urbain ont accès à l'eau potable (25%) contre plus d'un quart qui s'approvisionne en eau de puits (29%). En revanche, la majorité de la population non urbaine (97,9%) utilise l'eau provenant des pompes (1,5%), des sources (2,1%) et des puits (96,3%) (Tableau A.3.3).

S'agissant du mode d'éclairage de la population, c'est environ un ménage sur deux (49,8%) qui bénéficie de l'électrification dans la ville contre seulement 1,7% au village. Cette absence de lumière au village est comblée par l'usage de la lampe comme mode principal d'éclairage. C'est ainsi que la quasi-totalité (97,3%) de ces ménages l'utilise contre moins de la moitié (44,6%) dans la zone urbaine (Tableau A.3.3).

L'évacuation correcte des eaux usées et autres déchets issus de l'activité humaine permet d'éviter de nombreux problèmes sanitaires. Il a été demandé aux ménages le lieu d'aisance des individus qui y vivent, afin d'estimer la proportion de ceux qui vivent dans des conditions sanitaires acceptables. Ainsi, la quasi totalité des citadins (96,2%) ont un lieu d'aisance adéquat contre seulement 68,3% en milieu rural avec une prédominance pour les latrines hors de la cour (47,8%) dans ce dernier. Dans l'ensemble, 6,4% des ménages n'ont que la nature pour éliminer les matières fécales. Aussi une disparité significative est observé selon que l'on soit dans le urbain (1,3%) ou dans le rural (29,2%) (Tableau A.3.3). S'agissant des eaux usées, quelque soit le milieu, c'est dans la rue qu'une bonne partie des ménages les déversent (respectivement 60,4% en zone urbain et 40,8% en zone rural). Un nombre relativement important de ménages jette leurs eaux usées dans des fosses (11,5%) et canalisations (13,2%) en zone urbaine contrairement en zone rurale où les puits (13,4%) et les autres voies d'évacuations (42,7%) sont les plus sollicités. Lorsqu'il s'agit des ordures la quasi-totalité des ordures sont évacuées par la nature en milieu rural (80,8%). L'effet contraire est observé en ville. En effet, plus de la moitié (65,6%) des personnes enquêtées ont déclaré verser leur ordure par le biais des services communaux en charge d'évacuer les ordures (service public et lieu public) contre 19,7% qui affirment déverser leurs déchets dans la nature.

Par ailleurs, les murs des maisons d'habitation en dur et en bois sont celles qui prédominent en zone urbain (respectivement 52,7% en dur et 35,2% en bois). Concernant le village, on note une forte présence des maisons construites en banco (environ 84,6%).Les types d'habitation en milieu urbain les plus souvent fréquents sont la concession et la baraque ; respectivement 24,5% et 26,7% des ménages y vivent. Quant aux maisons en bande et aux maisons simples, elles abritent également une partie relativement importante de ménages soit 39 ,9% des cas. Cette tendance est inversement observée en milieu rural (tableauA.3.4). Les habitants du milieu urbain de San Pedro sont généralement locataires (66,4%) de leurs logements et le phénomène inverse est constaté en milieu rural

(respectivement 13,6% et 79,3%). En milieu urbain, deux ménages sur trois sont locataires de leur habitat (66,4%), environ plus un quart d'entre eux sont propriétaires (31,6%). Par contre, en milieu rural, quatre ménages sur cinq sont propriétaires de leur logement (79,3%) et un huitième en sont locataire (tableau A.3.4).

Dans l'analyse des conditions de vie des ménages des ménages, les biens durables occupent une prépondérance car ils renseignent sur le niveau de vie du ménage et sont aussi considérés comme une forme d'épargne du ménage mobilisable à tout moment pour faire face à un besoin ponctuel. Lors de l'enquête, il a été demandé aux ménages de quels types de matériels électroménagers ils disposent ? L'analyse des données indique un contraste en matière de possession de radio dans la commune de San Pedro. En effet, deux ménages sur trois (63,1%) possèdent cet appareil au village contre seulement un quart (23,2%) en ville. Cela pourrait s'expliquer par un sentiment d'insécurité ou de réticence de déclaration des enquêtés à l'égard de enquêteurs ; aussi la situation de crise pourrait être à l'origine de ce climat de méfiance en ville par rapport au village ; et afin parce que la source d'énergie pour la plupart de ces appareils semble être issus les piles. Cependant, bien que la tendance soit inverse lorsqu'il s'agit de la télévision (2,1% en zone urbaine et1, 3% en zone rurale), on relève quand même que cette dernière et plus encore les autres équipements électroménagers demeurent des biens de luxe, inaccessibles pour la plupart des ménage(tableau A.3.3).

La plupart des habitants de la ville de San Pedro ne possèdent pas de plantation (81,3%). Mais ceux du village, dans une grande proportion, possèdent au moins un espace cultivable (51,5%). Le moyen de transport le plus communément utilisé est la bicyclette (23,6%). Ce dernier est fortement corrélé avec le milieu de résidence (respectivement 66,4% en zone rural pour 15,2% en zone urbain). Toutefois la marche est le moyen de déplacement que la majorité de citadin empreinte pour se déplacer (63,6%) alors que moins d'un quart (19,8%) de villageois l'empreinte (tableau A.3.3).

Après un aperçu général de la population de San Pedro, il convient d'analyser la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans afin de déceler éventuellement les obstacles ou catalyseurs pouvant freiner ou accélérer l'accès à tous de l'éducation de base. C'est ce qui fera l'objet de la deuxième partie.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Deuxième partie: Cadre empirique et analytique de l'étude da la population des enfants de 6 à 15 ans

Après l'aspect théorique qui a permis de cerner le cadre de l'étude, cette deuxième

partie sera consacrée aux volets analytique et empirique de cette étude. Elle comprend trois chapitres. Le premier analyse la couverture scolaire au sein de notre population d'étude. Dans le chapitre 5, une classification des jeunes selon leur statut de scolarisation sera faite en fonction des caractéristiques des chefs de ménage et celles des conditions de vie du ménage dans un premier niveau et dans le second, sera effectuée une analyse des déterminants de la non scolarisation des enfants de 6 à 15 ans. Le chapitre 6 pour sa part fera une évaluation des politiques incitatives entreprises par les pouvoirs publics en matière d'éducation dans la commune de San Pedro.

Chapitre 4 : Analyse de la couverture scolaire des jeunes de 6 à
15 ans

Avant l'analyse de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans, il est important d'étudier les indicateurs qui serviront à l'appréciation. Ainsi, subdivisons-nous cette partie en quatre sections. La première définira les indicateurs retenus dans notre étude et sera suivie de celle qui analysera les caractéristiques socio démographiques de la population d'étude c'est-à-dire la population des enfants dont l'âge est compris entre 6 et 15 ans. Les conditions dans lesquelles les jeunes vivent seront approchées par leurs occupations, la prise en charge de leurs frais scolaires dans la troisième section. Aussi faut-il signaler que ce chapitre vise à analyser la couverture scolaire des enfants et l'appréhender nécessite que l'on s'intéresse d'abord à ceux qui sont scolarisés dans l'année en cours, ensuite aux redoublements qui constituent un des multiples problèmes de tous systèmes éducatifs et enfin une attention particulière sera accordée aux non scolarisés.

4.1. DEFINITIONS ET ANALYSES DES CONCEPTS DES INDICATEURS DE SCOLARISATION RETENUS

Cette section est destinée à la définition des indicateurs utiles pour notre analyse et les limites seront mentionnées si possibles.

4.1.1 Taux de scolarisation

C'est l'un des indicateurs de participation.

Le taux brut de scolarisation (TBS) à un niveau d'enseignement donné est le rapport entre le nombre total d'élèves, quel que soit leur âge, et la population du groupe d'âge officiellement scolarisable à ce niveau d'enseignement. Cet indicateur présente quelques limites à savoir que les redoublements ont tendance à gonfler ce taux et l'inverse est contacté lorsqu'il s'agit des abandons ou des exclus. Aussi faut-il ajouter que ce taux ne met pas en évidence les élèves scolarisés en dehors de l'âge officiel par niveau d'enseignement. Le taux net de scolarisation règle cette dernière limite car il permet de mieux mesurer la couverture scolaire nette par niveau d'enseignement. De manière générale, il faut noter que l'approche de l'évaluation de l'éducation via cet indicateur de participation présente une autre limite à savoir qu'il agrège l'information sur la disparité spatiale ou régionale du niveau réel de l'éducation.

4.1.2. Indice de parité scolaire

La mesure de disparité utilisée est l'indice de parité entre les sexes. L'Indice de Parité entre Sexes (IPS) est le ratio entre les taux de scolarisation féminins et masculins (F/M). Un IPS compris entre 0 et 1 signifie que la disparité est favorable aux garçons (plus l'IPS est inférieur à 1 et loin de l'unité, plus les garçons sont favorisés). Un IPS strictement supérieur à 1 signifie que la disparité est favorable aux filles. Un IPS égal à l'unité signifie qu'il y a parité entre les sexes.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

4.2. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET DESCRIPTION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ELEVES.

L'information liée aux caractéristiques de la population scolarisable est d'une importance capitale pour les planificateurs de l'éducation en ce sens qu'elle permet de disposer des éléments d'appréciation en vue de concevoir les politiques adéquates visant à répondre aux besoins éducatifs de tous les niveaux d'enseignement. De ce fait, une vue globale de la structure de notre population d'étude est d'un intérêt particulier.

4.2.1. Caractéristiques socio-démographiques des élèves

Pour notre étude, les enfants de la tranche de 6 à 15 ans de la population extrapolée sont estimés à 58683, donc 28,48% de la population totale. Les caractéristiques sociodémographiques étudiées ont porté sur le tableau B.4. 1.

4.2.1.1. Structure par âge et par sexe

Dans l'ensemble, plus de la moitié des jeunes (57,7%) ont un âge compris entre 6 et 11 ans. La moyenne d'âge est d'environ 1 1ans (10,52 pour les garçons et 10,62 chez les filles). Il est à noter aussi bien dans la sous-population des filles que celle des garçons que, l'âge modal est 15 ans (respectivement 16,1% et 14%). En revanche, selon le milieu de résidence, cet âge modal de 15 ans en milieu urbain contre 10 ans en milieu rural. Même constat quand il s'agit de la disparité sexuelle à l'exception du milieu rural où l'âge des filles est de 8 ans. De plus, dans chacun des lieux de résidence, les jeunes de moins de 12 ans représentent plus de la moitié de effectifs, chez les garçons tout comme chez les filles.

Concernant la répartition par sexe, on note une prédominance numérique des garçons quelque soit le lieu de résidence. 50,1% ; 52% et 50,4% sont respectivement les proportions des garçons en milieu urbain, rural et à San Pedro (graphique 4).

Graphique 4 : Répartition des enfants en fonction du sexe selon le milieu de résidence

49,0

48,0

47,0

46,0

52,0

51,0

50,0

Urbain Rural Ensemble

Masculin Feminin

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

4.2.1.1. Ethnie et religion

La population d'étude est composée en majorité des individus de nationalité ivoirienne. Les ethnies les plus représentées sont les Mandés du Nord (25% dont 31,2% des garçons et 27% des filles), les Akan (18% dont 14,8% des garçons et 22,5% des filles) et les Krou (16,3% dont 15,5% des garçons et 17,2% des filles). La population étrangère occupe un

place importante dans cette population. 21,9% sont déclarés dont 19,7% en milieu urbain et 3 3,2% en milieu rural.

Dans l'ensemble des sites où s'est déroulée l'enquête, la religion la plus pratiquée est l'islam. Ainsi ressort-il de l'analyse des résultats que 52,6% des enfants sont de religion musulmane. Le christianisme est la seconde religion la plus pratiquée (36,3%).

Après avoir décrit brièvement quelques caractéristiques socio-démographiques de la population d'étude, nous procéderons à l'analyse de leur situation scolaire. C'est ce qui fera l'objet de la section suivante.

4.2.2. Description de la situation scolaire des enfants.

L'éducation de base est depuis lors l'une des priorités des institutions internationales et des gouvernements pour atteindre l'objectif de l'éducation pour tous d'ici 2015. La Côte d'Ivoire s'est rangée dans cette logique il y a de cela plusieurs années et même la situation de crise récente qu'elle a connue, n'a pas altérée la volonté des pouvoirs publics à oeuvrer dans ce sens. Toutefois, pour évaluer la couverture scolaire actuelle, lors de l'enquête, il a été posé à chaque enfant de la tranche d'âge de notre étude un certain nombre de questions. Dans cette partie nous analyserons, à travers les indicateurs préalablement définis, le niveau scolaire de cette frange de la population tout en dégageant les disparités qui pourraient subsister.

Les résultats montrent que 62,9% des enfants sont encore inscrits à l'école (soit 6 enfants sur 10). Cette tendance est observée au niveau du lieu de résidence (66,6% en milieu rural contre 62,4% en milieu urbain). On note tout de même une couverture scolaire faible des enfants âgés de 6 ans (tableau 1).

Tableau 1 : Taux Brut de scolarisation des enfants selon l'âge, le sexe et le lieu de résidence

Age

Sexe

San Pedro

Masculin

Féminin

Ensemble

Effectifs

6

66,7

32,6

49,3

3196

7

64,4

60,9

62,6

3905

8

66,8

72,0

69,3

4952

9

76,6

81,4

79,0

3194

10

64,2

72,9

68,0

3887

11

80,7

77,8

79,2

3334

12

65,8

66,7

66,2

3543

13

55,9

60,5

58,4

2995

14

68,6

47,1

58,2

3218

15

63,5

44,3

53,4

4714

Total

66,6

59,2

62,9

36937

Urbain

65,1

59,6

62,4

30637

Rural

73,8

65,9

66,6

6300

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Quelque soit le milieu de résidence, les différents taux bruts de scolarisation observés sont favorables aux garçons de manière générale. Outre le fait que l'indice de parité de sexe soit avantageux pour les garçons âgée de 6 ans en milieu urbain, l'inverse est constaté dès

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

l'âge de 7 ans où ce dernier est non seulement supérieur à celui de toute la commune entière mais traduit aussi le fait qu'en milieu urbain la couverture scolaire est relativement propice aux filles par rapport aux garçons (graphique5).Toutefois, on note une baisse notable à partir de 10 ans et plus accentuée entre 12 et 13 ans en milieu rural et 13 et 14 ans en milieu urbain traduisant ainsi une sortie du circuit scolaire les filles (IPS inférieur à l'unité). De manière générale, l'indice de parité entre sexes indique qu'en milieu urbain l'IPS est en moyenne défavorable aux filles (0,91). Il en est de même dans la zone rurale (0,78). (0,84 pour l'ensemble).

Graphique.5 : Répartition de l'indice de parité selon le lieu de résidence

0,80

0,60

0,40

0,20

0,00

1,40

1,20

1,00

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Urbain Rural San Pedro

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Par ailleurs, lorsqu'on analyse le tableau B.4.2, on constate de manière générale que la situation scolaire dépend des caractéristiques socioculturelles du chef de ménages telles que son groupe ethnique, sa religion , son niveau d'instruction, etc....

En effet, parmi les scolarisés, les chefs de ménage des groupes ethniques Krou (2 1,6%), les non ivoiriens (22,0%) Akan (19%) scolarisent leurs enfants par rapport aux autres groupes ethniques de la Côté d'Ivoire. Par contre, le test de proportion (test de marasculio) indique que la proportion des non scolarisés est plus prononcée chez les ménages des groupes mandés du nord (36,6%)(p_value=0.00<0.05). Pour ce qui est de la religion, les musulmans, les chrétiens sont ceux chez qui la proportion des enfants non scolarisés est relativement élevée (respectivement 66,2% et 22,9%). Toutefois, ce test indique que la proportion des enfants scolarisés est plus élevée dans les ménages dirigés par les chefs de familles de religion musulmane ou chrétienne (p-value=0.00<0.05). En outre, plus de la moitié des enfants scolarisés (64,6%) sont dans des ménages où le chef de ménage est alphabète.

La scolarisation des enfants est liée au ménage de grande taille (p_value<0.05). En effet, il ressort du graphique 6 que quelque soit la taille du ménage, la proportion des scolarisés est relativement importante (respectivement 64,9% ; 68,8%, 76,2% ; 72,2% pour les ménage de taille inférieur à 6, 11 ; 16 ; et plus de 15). Le test de proportion indique que les ménages de grande taille scolarisent plus leurs enfants.

Graphique 6 : Répartition du niveau de scolarisation des enfants selon la taille des ménages

16-plus

11-15

6-10

1-5

0 20 40 60 80

scolarisés nonscolarisés

23, 8

27,8

31 ,2

35, 1

64,9

68,8

72,2

76,2

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Pour ce qui est de la situation des filles, ce sont 54,5% d'entre elles qui ne sont pas allés à l'école dans l'année en cours contre 45,5% des garçons. Il est à remarquer que dans les ménages où le chef de famille est une femme, les filles (63,8%) sont celles qui vont le plus à l'école par rapport aux garçons (36,2%). L'inverse s'observe quand il s'agit des hommes (respectivement 56,25 de garçons contre 43,75% de filles). Il convient de signaler que le niveau d'instruction des chefs de ménage ne pourrait être un facteur défavorable à l'éducation des filles, En effet, à l'exception des ménages où les chefs de familles sont de niveau coranique, l'analyse de la proportion des filles non scolarisées dans l'année en cours est plus élevée par rapport à celle des garçons quelque soit le niveau du chef de ménage. C'est ainsi que 52,2% ; 57,4% ; 78,3% et 89,2% sont respectivement les proportions des filles non scolarisées des ménages dont le chef n'a aucun niveau ; a un niveau primaire ; a un secondaire et a un niveau supérieur (Tableau B.4.3). Bien que la couverture scolaire des enfants soit relativement faible (moins de 90%) et la situation scolaire des filles préoccupante, il n'en demeure pas moins que les redoublements constituent un aspect de l'éducation qui mérite notre attention.

a) Les redoublements

Les redoublements constituent l'un des problèmes rencontrés par les pays en voie de développement. Ils sont assurément un des indicateurs de performances d'un système éducatif. A la question de savoir si les enfants ont déjà enregistrés un redoublement, il ressort des réponses qu'environ 40% ont redoublé (doublé) durant leur parcours scolaire. Dans l'ensemble, la classe qui enregistre un plus grand nombre d'échec scolaire est le CM2 (24,6%), suivi du CE1 (18,8%) et le CP1 (17,5%) constitue la troisième classe où les échecs sont relativement importants. (Tableau B.4.4). Même si les redoublements sont déplorables aussi bien pour l'Etat que pour les parents, la non scolarisation des enfants est un handicap considérable pour un épanouissement individuel et collectif. D'où, l'analyse de cet autre aspect mérite qu'on s'y intéresse.

b) La population des non scolarisés de l'année en cours.

La préoccupation de tout gouvernement est la scolarisation de toute sa population et facilité l'accès à tous à l'enseignement de base. Ainsi, disposer d'une frange de la population n'ayant jamais été à l'école est un handicap qui pourrait plus tard être un danger social car

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

selon Colbert cité par Bello30 « l'oisiveté des premières années est source du désordre des années ultérieures ». Dans la présente étude, sont considérées non scolarisés totales toutes les personnes qui ne sont jamais aller à l'école. Lors de l'enquête, il a été demandé aux enquêtés de notre population d'étude s'ils avaient déjà été à l'école. Il ressort qu'environ 12 % des enfants de la population scolarisable totale qui n'ont jamais eu accès à l'éducation. Un peu plus d'un quart, soit 26,2% de la population scolarisable, ont abandonné définitivement (graphique7).

Selon le milieu de résidence, on relève une disparité statistiquement significative en faveur du milieu urbain. En effet, parmi les non scolarisés total, on note 25,92% en zone urbaine contre 23,45% dans le milieu rural.

Graphique 7 : Répartition des enfants selon leur statut de scolarisation

40

20

7065,92

62,36 62,94

60

50

30

10

0

11,71

Urbain Rural San Pedro

25,92

non scolarisé total abandon soclarisé actuel

10,63

23,45

11,54

25,52

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Le profil des non scolarisés nous informe que parmi ceux-ci, les filles constituent la sous population qui a une proportion relativement élevée (54,5%). Plus de la moitié (62,9%) d'entre elles ne sont jamais allées à l'école et quand bien même elles s'y rendent, un peu plus de la moitié (50,7%) abandonnent l'école contrairement aux garçons (tableau2). Même si les chrétiens constituent la frange de cette population qui a une proportion de non scolarisé total élevée par rapport aux musulmanes (55,8% contre 34,8%), il est important de noter que cette tendance s'inverse lorsqu'il s'agit des abandons définitifs. En effet, un peu plus de huit enfants musulmans sur dix (81,1%) ont abandonné contre seulement moins de deux enfants chrétiens sur dix (11,4%) (tableau 2).

Pour ce qui est des abandons particulièrement, il faut remarquer que ces derniers sont très précoces. En effet, deux enfants sur sept (25,2%) disent avoir quitté l'école au CP2, 16,9% au CE1, 14,4% au CP1 et 13% au CE2 (tableau B.4.5).

30 Cours d'économie descriptive ( 2006), ENSEA

Tableau 2:Répartition (en %) des enfants non scolarisés selon leurs caractéristiques sociodémographiques.

Caractéristiques de jeunes

Non scolarisé total

Abandon

Ensemble

Proportion

Effectifs

Sexe

masculin

37,1

49,3

45,5

9888

féminin

62,9

50,7

54,5

11858

Total

 

100,0

100,0

100,0

21746

Nationalité

Krou

14,3

5,7

8,4

1821

Akan

28,7

5,5

12,7

2764

Mandé du Sud

11,4

3,8

6,2

1337

Mandé du Nord

13,5

45,8

35,8

7781

Gur

7,1

10,0

9,1

1979

Autres Ivoiriens

1,4

2,4

2,1

462

Non ivoiriens

23,6

26,8

25,8

5601

Total

 

100,0

100,0

100,0

21746

Religion

Chrétienne

55,8

11,4

25,3

5493

Musulmane

34,8

81,0

66,6

14484

Sans religion

4,2

3,4

3,7

802

Autres religion

5,2

4,1

4,4

966

Total

 

100,0

100,0

100,0

21746

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

A l'issu de cette sous section, nous notons que la situation scolaire de l'ensemble de la population de San Pedro et de celle des filles est préoccupante (TBS=62,2% ; IPS=0,84). Également, le redoublement est un phénomène relativement fréquent dans la population des enfants de 6 à 15 ans (environ 40% des cas de redoublement déclarés).Toutefois, appréhender les raisons de la non scolarisation est d'une importance déterminante en vue d'une amélioration de la couverture scolaire. Par conséquent, la mise en évidence des raisons de la non scolarisation des jeunes ainsi que la prise en charge des frais scolaires des enfants scolarisés feront l'objet de la section suivante.

4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES

Comme nous l'avons signifié dans la sous section précédente, nous allons examiner les raisons de la déscolarisation et de l'abandon scolaire des enfants. Il sera également abordé le volet relatif à leur occupation actuelle et leur volonté manifeste d'un éventuel retour à l'école si l'occasion s'y présentait. Enfin, il serait aussi intéressant d'identifier les personnes qui prennent en charge les frais des enfants scolarisés.

4.3.1. Raisons de la non fréquentation actuelle

Les facteurs pouvant être un obstacle à la scolarisation sont diverses. Pour en apprécier certains au sein de notre population d'étude, une question portant sur les raisons de l'abandon ou de la non scolarisation totale a été soumise aux enquêtés.

Il ressort des résultats que l'une des principales raisons évoquée par les enquêtés qui ne fréquentent plus actuellement est le manque de moyens (58,5% pour ceux qui ne sont

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

jamais allés à l'école et 20,4% pour ceux qui ont abandonné). Toutefois, il faut noter que la principale cause de l'abandon provient d'une volonté personnelle des enquêtés (54,8%) (Tableau B.4.6 et B.4.7).

4.3.2. Occupation précoce des jeunes

Lors de la conférence mondiale des nations unies sur les droits de l'Homme, tenue à Vienne en 1993, les pays du monde se sont accordés sur le fait que le travail de l'enfant constitue une entrave à son développement31 . Par conséquent garantir leur bien être constitue un enjeu vital pour les gouvernements. En Côte d'Ivoire, nombreux sont les enfants qui sont confrontés dans la vie quotidienne à des difficultés d'insertion sociale. Il a été posé aux enquêtés qui ne fréquentent pas la question de savoir quelle était leur occupation actuelle.

Ainsi dans le groupe des enfants qui n'ont jamais été à l'école, le petit commerce32 est l'occupation principale de ceux-ci (37,4%). Toutefois, quelque soit le milieu les garçons sont acteurs des petits commerces (41,7%) et des petits métiers (32,6%) contrairement aux filles pour qui les aides familiales font partie de leur quotidien (36,7%). De même, le petit commerce est l'occupation principale des enfants qui ont abandonné l'école (39% des cas) (Tableau B.4.8)

Par ailleurs, on note une disparité entre la zone urbaine et rurale. S'agissant des non scolarisés total, s'il s'avère qu'en milieu urbain, le commerce et les petits métiers sont principalement les activités pratiquées par les enfants (respectivement 42% et 20%), le constat est inverse en milieu rural (tableau B .4.8). Dans ce dernier, tandis que plus de la moitié (60,2%) des enfants sont appelés à aider les parents aux différentes charges ménagères (travaux champêtre, domestiques etc..), les autres sont oisifs (21,8%). En ce qui concerne les enfants qui ont arrêté l'école, plus d'un tiers exercent, en zone urbaine, un petit métier (42,8%). L'oisiveté est tout de même le vécu de ces derniers (28,7%). (Tableau B.4.9).

4.3.3. Perspectives de retour à l'école des non scolarisés

Les conditions de vie des ménages, au vue de la situation économique particulièrement difficile ajoutées au récent conflit traversé par la côte d'ivoire, ont amené parfois les parents à suspendre la scolarisation de leurs progénitures, cela parfois indépendamment de la volonté de ces derniers. C'est pour mesurer le niveau de volonté de retour à l'école que la question « est- ce que tu veux aller/reprendre l'école » a été posée.

Les données du tableau 3 laissent paraître manifestement que dans l'ensemble les jeunes expriment le désir d'aller ou de reprendre l'école. Donc il y a une demande éducative exprimée mais les moyens pour la satisfaire sont encore faibles. Toutefois, on constate une importante disproportion selon le type de non scolarisation. En effet, parmi les enfants n'ayant jamais fréquenté une école, plus de trois enfants sur cinq (62,2%) ont déclaré vouloir aller à l'école tandis que parmi ceux qui ont abandonné, l'engouement est beaucoup plus faible. De même, ils sont deux sur cinq (3 8,8%) qui ne souhaitent pas reprendre à nouveau le chemin de l'école. Ce constat est aussi valable selon le sexe.

31 Unesco 2003

32 Il s'agit du petit commerce de tomates, arachide, de l'eau etc

Tableau 3 : Répartition des enfants non scolarisés selon désir de retour à l'école

Désire de fréquentation de
l'enfant

 

Non scolarisé total

Non Abandon définitif

oui

non

Nsp

Effectif

oui

non

Effectif

Urbain

masculin

52,0

47,8

0,3

6596

50,5

49,5

1511

féminin

73,1

26,6

0,3

6139

38,0

62,0

1914

Total

 

62,2

37,5

0,3

12735

43,5

56,5

3425

Rural

masculin

73,4

26,6

 

783

11,3

88,7

396

féminin

56,3

43,7

 

1459

24,5

75,5

479

Total

 

62,3

37,7

 

2241

18,5

81,5

875

San Pedro

masculin

54,2

45,5

0,3

7379

42,3

57,7

1907

féminin

69,9

29,8

0,2

7597

35,3

64,7

2393

Total

 

62,2

37,6

0,2

14976

38,4

61,6

4300

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des jeunes

La quasi-totalité des frais de scolarité des enfants sont supportés par les parents géniteurs dans 87,4% des cas. Ces derniers sont soutenus quelques fois par les autres parents (9%). En outre, une aide provient aussi des tuteurs non parentés surtout dans la zone urbaine (0.4%) et aucune dans le milieu rural. Aucune aide de l'état n'est enregistrée en zone rural, toutefois une infirme partie des enquêtés en zone urbaine (0,5%) ont affirmé avoir reçu l'aide de l'Etat ou d'une quelconque ONG. (Tableau 4)

Tableau 4 : Prise en charge des frais scolaires des enfants de 6 à 15 ans

Pise en charge
de frais scolaires

Milieu de résidence

Sexe

Urbain

Rural

San Pedro

Masculin

Féminin

Père

66,9

80,0

69,1

73,4

64,2

Mère

11,6

3,2

10,2

5,1

16,0

Père et Mère

8,7

5,3

8,1

7,5

8,9

Autres parents

8,7

10,1

9,0

10,8

6,9

Tuteur non
parenté

0,5

0,0

0,4

0,3

0,6

ONG

0,2

0,0

0,1

0,1

0,1

Etat

0,3

0,0

0,2

0,3

0,2

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

En somme, on peut retenir que la scolarisation des enfants de la commune de San Pedro est encore loin d'un des objectifs qui était fixé depuis 1992 par la Côte d'ivoire à savoir « atteindre un taux de scolarisation de 90% en 2000 ». Néanmoins, il est à noter que les raisons évoquées par les enfants qui ne se sont pas inscrit durant l'année en cours témoignent d'une part la nécessité de porter un regard singulier sur le profil des parents qui scolarisent leurs enfants, d'autre part de déceler les mécanismes visant à susciter chez les parents le désir de scolariser leurs enfants et chez ces derniers le désir de s'instruire. Ce diagnostic passe par une caractérisation des parents afin de discerner les facteurs qui jouent soit en faveur de la scolarisation soit en sens contraire. Le chapitre suivant a pour objet d'établir les caractéristiques des ménages qui scolarisent leurs enfants.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Chapitre 5: Classification des enfants scolarisés en fonctions des caractéristiques des ménages et du chef de ménage et analyse économétrique

Dans ce chapitre, nous allons identifier les caractéristiques des ménages qui présentent de faibles (respectivement de forts) proportions d'enfants scolarisés ou non. Nous avons donc opté pour une analyse factorielle en l'occurrence l'analyse des correspondances multiples (ACM). L'ACM est une méthode d'analyse qui permet de décrire, de caractériser et d'analyser les tableaux d'enquêtes portant en général sur des variables qualitatives. Cette méthode nous permettra donc de ressortir la proximité ou l'éloignement des variables par rapport au statut de scolarisation des enfants, qui sont liées spécifiquement à la demande éducative. Ce chapitre aboutira à une régression logistique qui décèlera les groupes de ménages à travers les caractéristiques de leur chef susceptibles d'influencer la non scolarisation des enfants. Bien avant, nous allons éventuellement classifier les ménages selon un degré de pauvreté mesuré par les caractéristiques de logements et d'équipements car a priori les conditions de vie pourraient expliquer le taux de scolarisation.

5.1. CLASSIFICATION DES MENA GES SELON LES CARACTERISTIQUES DE LOGEMENTS ET D 'EQUIPEMENTS

Nous pensons qu'a priori l'aisance matérielle d'un ménage influence sa décision de scolariser ses enfants ou non. Cette approche présente néanmoins une certaine limite dans la mesure où si en ville elle peut expliquer le niveau de vie des ménages et donc l'influence du chef sur la décision de scolariser les enfants, en milieu rural par contre, elle constituerait une perception loin de la réalité. En effet de manière générale, les types de maison en milieu rural sont construites avec des matériaux le plus souvent semblables ; et donc une simple analyse du niveau de pauvreté dans ce milieu par les caractéristiques de logements pourrait être d'un biais important. Et par suite ne pourrait pas expliquer le manque de capacité des parents à scolarisés leurs enfants. A ce niveau l'approche qui serait peut-être plausible est une analyse monétaire. Aussi, durant l'enquête, les zones de résidences (urbaine et rurale) enquêtées présentaient visiblement une disparité évidente en ce qui est des infrastructures d'adduction d'eau et de distribution d'électricité (la quasi-totalité des habitants du milieu rural n'ont pas accès à l'eau encore moins à l'électricité (tableau.A.3.3) par rapport au milieu urbain). C'est ce qui justifie le choix de faire des classifications distinctes en vue de mieux ressortir les spécificités de chacun des milieux pour un jugement objectif. Il convient aussi de signaler que la présente étude ne vise pas à construire un indicateur de pauvreté de bonne qualité. Toutefois cette classification des ménages permettra d'avoir une idée globale des conditions de vie de ces derniers. En plus cette approche par les caractéristiques d'aisance et la possession des biens durables est celle auxquelles nos données se prêtent. C'est pour cette raison que nous avons opté pour les choix des variables qui les caractérisent. Elles étaient au nombre de 59, et dichotomiques. Par exemple au niveau de la possession de biens durables, on a la variable « le ménage possède t-il une télévision ? » qui prend la valeur 1 si oui, et 2 sinon. Pour des raisons de clarté dans notre analyse, nous avons effectué une analyse factorielle à partir de ces 59 variables, le but étant d'extraire les groupes de ménage homogènes selon un niveau de pauvreté et ce sont ceux-la que nous utiliserons dans notre ACM, et non les 59 variables de départ. Trois degrés ont été défini à la suite de notre analyse

avec le logiciel Spad : chaque milieu a été subdivisés selon le groupe de pauvre, celui des moins pauvres et enfin les non pauvres

C'est ainsi que dans le milieu urbain, on distingue :

La classe des pauvres urbains (PUrb) : elle est constituée à 66,78% de la population urbaine et englobe les ménages qui n'ont pas accès à l'eau potable, évacuent les eaux usées généralement dans la rue et vivent pour la plupart dans les habitations pas très confortable (des construction en bois, en banco...)

La classe des moins pauvres urbains ( MPUrb) : ce sont les ménages dont le niveau de logement est de moyen standing et sont caractérisés par un accès aux commodités de base (électricité, WC sans chasse ou latrine dans la cour).

La classe des non pauvres (NPUrb) : à ce niveau nous avons des ménages de haut standing, qui disposent pour la majorité des biens durables et vivent dans des villas (29,63% des cas) et des maisons de plus de quatre pièces. La quasi - totalité des ménages de cette classe ont accès à l'eau courante et vivent dans les maisons en dure (mode/classe = 9 1,36%).

Le même découpage par a été opéré dans le milieu rural. C'est ainsi qu'on aura le groupe des ménages pauvres ruraux (PRur) qui constitue environ plus de 60% de la population rurale et ne disposant pas de biens durables excepté les postes de radio (mode/classe = 80,80%). Signalons aussi que dans ce groupe, la totalité des ménages ne dispose pas de l'eau courante et vit pour la plupart dans les maisons en Banco (mode/classe = 89,70%). Pour ce qui est du groupe des moins pauvres ruraux (MPRur), ce sont tous les ménages qui utilisent la lampe comme moyen d'éclairage. Ils disposent aussi des bicyclettes comme moyen de déplacement (mode/classe = 15%). Enfin le groupe des non pauvres ruraux (NPRur) est constitué de tous ceux qui ont accès à l'électricité (classe/mode = 100% ; mode/classe = 100%) et disposent de quelques biens durables (DVD, radio).

Après un regroupement des ménages selon les caractéristiques de logements et de commodités, les variables (une variable par zone de résidences) créées à la suite de l'agrégation seront associées aux caractéristiques du chef de ménage et certaines autres variables pour une éventuelle explication du niveau de scolarisation des enfants de 6 à 15 ans.

5.2. CARA CTERISA TION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS SELON LES CARA CTERIS TIQUES DU CHEF DE MENA GE.

L'Analyse des Correspondances Multiples va permettre d'apprécier les éventuelles corrélations entre les différentes variables qualitatives et le taux de scolarisation. Cette méthode donne une caractérisation des scolarisés et des non scolarisés, ainsi pourrons-nous savoir de manière exacte quel est le type d'élèves scolarisés dans la commune de San Pedro. Il faut noter que cette information est importante car elle permet des actions ciblées visant à réduire la proportion des non scolarisés.

5.2.1. Choix des variables

Comme les variables de l'étude sont qualitatives, nous effectuerons une analyse des correspondances multiples (ACM). L'ACM nous permettra de valider les données et de retenir les variables les plus significatives qui interviendront dans le volet explicatif de l'analyse. Pour ce faire, nous avons introduit dans l'ACM toutes les variables qualitatives du tableau 5.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Pour faciliter la compréhension des résultats, nous présentons dans le tableau ci-après le dictionnaire de certaines des variables et de leurs modalités.

Tableau 5 : Dictionnaire de variables de l'ACM

Méthode : ACM avec choix de modalités actives

Variables nominales actives (9 variables)

Nom de la variable

Description de la variable

Sigle des modalités

1- Alphabétisation du CM

Dichotomique selon que le CM sait lire et/ou écrire ou non

alph et nonalph

2.- Ethnie du CM

Les groupes ethniques

akan, krou,

Mandé Nord, Mandé Sud, Gur , Autre ethnie et non ivoiriens

3.- Sexe du CM

 

Masculin et Féminin

4.- Religion du CM

Regroupé en trois modalités

chrétiens, musulman et autre religion

5.- Taille du ménage

Regroupés en 4 mod. (moins de
5, de 6 à 10, 11-15 et 16et plus)

tial1, tail2, tail3, tail4

6.- Occupation principale

Regroupé en 4 mod.

AGRI-PECH, COM, ART, CADRE ACTIVI

 

7- Situation dans l'occupation

Regroupé en deux mod. (occupé et non occupé)

NOCC, OCC

8-Condition de vie (en milieu rural et en milieu urbain)

Regroupé en 3 modalités chacune

Purb, MPUrb, NPU, PRUR, MPRUR, NPRUR

9- Niveau d'instruction

Regroupé en 5 modalités

 

Variables nominale illustratives

TBSG

Regroupé en deux modalités

Scolarisés

Non scolarisé, scolarisé

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

5.2.2. Analyse des résultats

Comme nous l'avons précisé plus haut, l'analyse se fera à deux niveaux : le milieu rural et le milieu urbain. Notons que l'ensemble des critères utilisés pour apprécier la représentativité des modalités et des variables est formé par les cos2 et les contributions pour les modalités actives (notons que ces valeurs sont calculées par le logiciel ; SPAD). La contribution à la formation de l'axe et le cosinus carré permettent de situer les variables et leurs modalités sur l'axe ainsi que leur représentation

5.2.2.1. Caractérisations des enfants scolarisés ou non du milieu rural.

La lecture de l'histogramme (graphique C.5.1) des valeurs propres suggérerait d'interpréter seulement les trois premières valeurs propres en nous basant sur le critère du coude (qui tient compte de la différence négligeable des valeurs propres successives). Cet histogramme nous indique aussi que ces trois axes ne contribuent à expliquer qu'environ 33,05% de l'information contenue dans le nuage de points. Le quart (25,30%) de l'information est apporté par le premier plan factoriel. Ce pourcentage paraît relativement faible mais il peut se prêter d'une certaine façon à notre analyse. Toutefois, une modalité sera bien représentée si

son cos2 est au moins supérieur ou égal à 0,05 8 (cos2 moyen) et elle participera de manière acceptable à la formation d'un axe si sa contribution est au moins égal à 2,7% (contribution moyenne).

Axe1

Le premier axe factoriel explique 14,8 5% de l'information transportée par le nuage de points. Les modalités qui contribuent le plus à la formation de cet axe sont celles relatives au niveau d'instruction (le niveau « aucun » 7,8%, « primaire » (5%), « secondaire » (11,7%)) ; à la religion ( « chrétiens » (6,6%), « musulman » (5,4%)) ; à la nationalité/ethnie (« Krou » (9,2%), « Akan » (3,4%), « Non ivoirien » (5,2%)) et l'occupation principale ( « commerçants » (4,4%), « enseignants/cadre » 6,7%). Toutes ces modalités ont un bon cos2 (tableau C.5.3). L'axe 1 oppose du côté négatif les chefs ménages de religion musulman, de niveau coraniques et qui sont pour la plupart des non ivoiriens et ressortissants du groupes mandé du nord aux ménages dirigés par des chefs de niveau primaire ou secondaire du groupe ethnique Akan ou Krou. Si l'on devait donc retenir cette axe pour analyser les groupes de ménages où les enfants sont les plus scolarisés ou non, il devrait ressortir que les non ivoiriens et les Mandés du Nord constituent les groupes qui ne scolarisent pas leurs enfants. Toutefois une réserve est faite pour ce qui est des enfants scolarisés. C'est à ce titre qu'une analyse du deuxième axe s'avère importante pour avoir une autre vision de la nature des familles qui scolarisent leurs enfants.

Axe2

Le second axe totalise 10,45% de l'inertie totale. Les variables qui contribuent le plus à la formation de cet axe sont celles relatives à la taille du ménage (17,6%), à l'ethnie (29,5%) et la religion (28,3%) des chefs de ménage. Cet axe indique que les chefs de ménages non ivoiriens, de religion musulmane (du côté positif) s'opposent aux chefs de ménage du groupe mandé du sud, sans religions et dont la taille de leur ménage est relativement grande (plues de 11 personnes). L'information qui pourrait ressortir est que les enfants scolarisés proviennent des ménages de grande taille. Les enfants non scolarisés quant à eux sont issus des ménages musulmans et constitués des non ivoiriens. Cette information est toutefois à prendre avec un peu de réserve car elle ne reflète que le dixième de l'information contenue dans le nuage de points ; et donc une analyse sur un plan nous permettra d'étayer nos suspicions.

Le plan 1-2

Le plan formé par le premier et second axe totalise 25,30% de l'inertie totale. Sur ce plan, les variables se distinguent en deux groupes ; le premier composé des variables qui caractérisent les ménages qui scolarisent leurs enfants et le second l'inverse. Ainsi, les ménages qui ne scolarisent pas leurs enfants pourraient être ceux dont de chef de ménage est de religion musulmane, du groupe ethnique mandé du nord ou non ivoirien, analphabète ou de niveau coranique. En revanche, Les scolarisés semblent être dans les ménages de groupes éthiques Akan ou krou où les chefs de ménage ont au moins le niveau primaire et sont de religion chrétienne.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Figure 2: Représentation des variables dans le premier plan factoriel

Source : Nos calculs à partir des données de ESP, 2007

Axe 3

Le troisième axe totalise 8,20% de l'inertie totale. Les modalités qui contribuent fortement à la formation de l'axe sont les suivantes : les sans religion (5,6%), les ménages de taille de 2 à 5 personnes (11,8%) et le ménages classés parmi le groupes des ménages moins pauvres du milieu rural (11,6%). Cet axe indique un même comportement en matière de non scolarisation des enfants des ménages moins pauvres de taille inférieure à 5 du milieu rural et dont le chef de ménage est sans religion.

Le plan 1-3

Ce plan totalise 23,05% de l'inertie totale du nuage des points. Sur ce plan aussi, les ménages des enfants qui n'ont pas fréquenté l'école cette année se distinguent de ceux dont les enfants fréquentent cette année. Ce plan apporte l'information selon laquelle les enfants scolarisés viennent des ménages de parents alphabétisés, du groupe ethnique krou. Par contre, sont issus des ménages des chefs d'aucunes religions les enfants non scolarisés.

Figure 3: Représentation des variables dans deuxième plan factoriel

Source : Nos calculs à partir des données de ESP, 2007

A l'issu de l'analyse, il ressort que les enfants qui ont déclaré n'avoir pas été à l'école dans l'année en cours en milieu urbain pourraient être issus pour la plupart des ménages dirigés par les chefs musulmans, analphabètes ou de niveau coranique, du groupes ethnique Mandé du nord ou des non ivoiriens. En revanche, ceux qui ont été à l'école proviendraient pour l'essentiel des ménages des groupes ethniques Krou et Akan, dont le niveau d'instruction minimum du chef est le primaire.

Après avoir classifiés les enfants scolarisés selon les caractéristiques sociodémographiques des chefs des ménages en milieu rural, le paragraphe suivant portera sur une analyse similaire mais cette fois en milieu urbain.

5.2.2.1. Caractérisations des enfants scolarisés ou non du milieu urbain.

Trois axes sont retenus à la lecture de l'histogramme des valeurs propres toujours à l'aide du critère du coude (graphique C.5.2). Ces axes expliquent environ 28,52% de l'information du nuage de points. Toutefois, une modalité sera bien représentée si son cos2 est au moins supérieur ou égal à 0,037 (cos2 moyen) et concourrait de manière convenable à la formation d'un axe si sa contribution est au moins égal à 2,6% (contribution moyenne).

Axe1

Un peu plus du dixième (11,30%) de l'information contenue dans le nuage de points est fournie par le premier axe factoriel. Celles des modalités qui contribueraient significativement à la formation de cet axe sont entre autres les cadres ou enseignants (dans 11,5% des cas), les groupes ethniques krou (6,6%) et akan (3,5%), les religions chrétienne et musulmane respectivement 5% et 7,1%, le niveau secondaire (5%) et supérieur (6,3%) et les groupes de ménages pauvres et non pauvres du milieu urbain (respectivement 2,9% et 9,3%). Il est à signaler que ces modalités sont relativement bien représentées (tableau C5.4).

L'axe 1 oppose d'un côté, (côté négatif) les ménages non pauvres dont les chefs sont des cadres ou enseignants, de religion chrétienne, issus des groupes ethniques krou et akan, d'un niveau secondaire ou supérieur et de l'autre, (côté positif) ceux des musulmans analphabètes (aucun niveau) qui sont classé dans le groupe des pauvres du milieu urbain. Si l'on s'en tient au premier facteur pour examiner l'éducation des enfants, il serait plausible d'affirmer que les enfants des ménages dont les chefs ont leurs caractéristiques représentées du coté négatif du premier facteur ont plus de chance de fréquenter l'école par rapport à ceux des ménages dont les caractéristiques sont du coté positif. De même, pour analyser ces profiles afin d'en tirer d'éventuelles résultats objectifs, il serait opportun de considérer les informations apportées par le facteur 2.

Axe2

Le second axe porte 9,8% de l'inertie totale. La variable sexe et celle relative à la religion, le niveau d'instruction et d'alphabétisation, l'ethnie et la taille du ménage contribuent à la formation de cet axe. Ce dernier oppose les ménages chrétiens de celles des musulmans. De même, il oppose les chefs de ménages alphabètes des analphabètes ; les femmes chefs de ménage (du côté négatif) des hommes (du côté positif).

Le plan 1-2

L'analyse de ce plan fait ressortir l'information selon laquelle les enfants n'ayant pas été scolarisés dans l'année en cours résident dans les ménages pauvres, des ménages où le chef est soit musulman, soit analphabète. A l'inverse les ménages jouissant d'un confort relativement acceptable, ayant un chef de ménage de niveau supérieur ou secondaire (alphabètes) des groupes ethniques krou et Akan sont ceux chez lesquels les enfants ont déclarés pourrait avoir une grande

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

chance d'être scolarisés. Pour apprécier convenablement la typologie des chefs des ménages qui scolarisent leurs enfants, nous allons introduire un troisième axe dans l'analyse.

Figure 4: Représentation des variables dans le premier plan factoriel

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Axe 3

L'apport de l'information contenue dans le nuage de points par le troisième axe est d'environ 7,4%. La variable occupation principale est celle qui contribue très fortement à la formation de cet axe (42,7%). Par rapport à l'éducation des enfants, les chefs de ménage qui n'ont aucune occupation sont ceux chez lesquels les enfants n'ont probablement pas été inscris dans l'année en cours. En revanche, la scolarisation des enfants peut être fonction de l'occupation des chefs de ménage. Telle est l'information principale traduite par l'opposition du côté positif au côté négatif.

Le plan 1-3

Ce plan totalise 19,1% de l'inertie totale du nuage des points. Sur ce plan aussi, les ménages des enfants qui n'ont pas fréquenté l'école dans l'année en cours se distinguent de ceux qui sont scolarisés. En effet, il y a d'une part les enfants scolarisés issus dans certaines mesures des ménages dont le chef exerce un métier et est alphabète et d'autres part, les enfants non scolarisés des ménages où le chef n'est pas occupé et surtout est analphabète.

Figure 5:Représentation des variables dans le deuxième plan factoriel

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

En guise de conclusion de ces deux sous sections, il ressort que, quelque soit le milieu de résidence, le profil des chefs de ménage et dans une certaine mesure les conditions de vie des ménages sont tributaires à la situation scolaire des enfants. C'est ainsi que les chefs de ménage de religion musulmane, de groupe ethnique de mandé du nord ou non ivoirien, ayant un niveau de vie relativement faible constituent la frange des ménages où les enfants non scolarisés pourraient être issu. A l'inverse, la scolarisation des enfants serait tributaire des ménages ayant un niveau de vie acceptable et dirigés par les chefs ayant pour profil un niveau d'instruction correspondant au moins au niveau primaire (alphabète), de religion chrétienne et appartenant au groupe ethnique krou ou akan et surtout au corps des métiers des cadres ou des enseignants. Toutefois, le fait que certaines variables n'ont pas été mises en relief, sans doute parce que les axes choisis ne reflétaient pas significativement l'information contenue dans le nuage de point, justifie qu'une régression logistique soit entreprise. En effet elle permettra non seulement de percevoir l'influence des variables explicatives sur la non scolarisation des enfants mais aussi d'évaluer les chances pour un enfant a d'être scolarisés ou non si ses parents ont un profil bien précis. C'est donc l'objet de la partie suivante.

5.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE

Les chapitres précédents nous ont permis de déterminer l'existence de relations entre les variables ayant trait à l'éducation des enfants de 6 à 15 ans et les caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménages. Par ailleurs nous avons aussi pu relever des éventuelles relations entre ces variables et celles liées à l'éducation. Ces chapitres ne nous permettaient cependant pas de cerner l'influence des variables socio-démographiques du chef de ménage sur celles ayant trait à l'éducation de même que le niveau des interactions entre les variables relatives à l'éducation. Cependant, la présente étude, analyse la situation de l'éducation des enfants, il serait donc légitime de chercher les variables pouvant expliquées la non scolarisation. Mais compte tenu du fait que l'éducation des filles constitue un des atouts clé pour le développement des sociétés, nous allons nous pencher singulièrement sur leurs cas.

Pour quantifier les effets des différentes variables sur la variable d'intérêt (scolarisé ou non) nous ferons une régression logistique. Les variables susceptibles d'influencer la non scolarisation des enfants sont celles qui ont servi dans l'ACM. Ainsi considérerons-nous deux modèles associés à ces variables, dans le but de faire ressortir les variables suffisamment significatives pour expliquer la non scolarisation. Le seuil de significativité dans ces modèles sera de 95%.

5.3.1. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le milieu rural.

Après avoir retiré les valeurs aberrantes (voir annexe D), les résultats obtenus du tableau6 montre que: le modèle est globalement significatif comme le montre la statistique du chi deux (Prob> chi2. La significativité (p_value<0.05) globale du modèle traduit le fait qu'il existe au moins une variable explicative qui influence la non scolarisation des enfants. Les résultats de la régression indiquent que les chefs de ménage du groupe Akan ou mandé du nord, qui ont un niveau au moins équivalent au niveau coranique, exerçant dans le corps des cadres ou enseignants ainsi que les ménages de grandes tailles ou non pauvres influencent négativement la probabilité pour qu'une adolescente ne soit pas scolarisée. Par contre les ménages de taille inférieure à 5 personnes, pauvres et ceux dont les chefs de ménage sont musulmans ou sans religion, ou d'autres religions influencent positivement la non scolarisation des enfants.

Le sexe du chef de ménage en milieu rural influence la décision de scolariser les enfants. En effet, par rapport au ménage dirigé par les chefs de ménage hommes, les enfants issus des

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

ménages de chefs femmes ont 1,5 fois de chance de ne pas être scolarisés. Si l'on s'intéressent à la religion, il est à remarquer que les enfants vivants dans des ménages dirigés par les individus de confession religieuse musulmane ou sans religion ont respectivement 1,5 fois et 7,21 fois chance de ne pas fréquenter l'école par rapport à leurs camarades de la même tranche d'âge de parents chrétiens. Pour ce qui est du groupe ethnique, il ressort que les ménages des groupes Mandés du nord et les non ivoiriens constituent la frange de la population rurale qui ne scolarisent pas leurs enfants par rapport aux ménages du groupe ethnique krou. Les akans quant à eux ont moins de chance (OR=0.45) de ne pas scolariser leur enfant par rapport aux Krous. Par ailleurs, les analyses descriptives des sections précédentes ont mis en évidence le faite que le niveau d'instruction des parents pourrait influencer leur décision de scolariser leurs enfants. La régression confirme donc nos suspicions. En effet, par rapport aux enfants des chefs de ménage d'aucun niveau scolaire, les enfants de ceux du niveau coranique, primaire et secondaires ont respectivement moins de 46%, 29% et 12,5% de chance de ne pas fréquenter une école. Cependant, les ménages de tailles supérieures ont plus de chance de scolariser leurs enfants contrairement aux ménages de taille inférieures. Ainsi ressort-il que par rapport au ménage de taille inférieure ou égale à 5, les enfants issus des ménages de taille variant entre 10 à1 5 et de plus 16 individus ont respectivement moins de 79% et 66% chance d'être non scolarisés. L'analyse de l'influence des conditions de vie des ménages révèle que les enfants des ménages moins pauvres ont 2,5 fois de chance d'être non scolarisés que les enfants des familles pauvres. Cela pourrait être dû à la qualité de l'indicateur de mesure de la pauvreté en milieu rural.

Pour ce qui est de la situation des filles, par rapport aux ménages dirigé par les hommes,les jeunes filles issues des ménages ayant comme maîtresse une femme ont 3,2 fois plus de chance d'être non scolarisées. Cette situation déplorable est aussi observée dans les ménages musulmans. En effet, elles ont 2,06 fois d'être non scolarisées dans les familles musulmanes par rapport à celles des chrétiennes.

Tableau 6: Facteurs déterminants de la non scolarisation en milieu rural

Ensemble de la
population rural

P_value=0.00, au seuil de 5%

Count R2=0,70

modalités des variables

Coef.

Odds Ratio

P>z

Masculin

Catégorie de base

Féminin

.4256571

1.530596

0.001

Krous

Catégorie de base

Akan

-.7803296

.458255

0.000

Mandé du sud

-.5090309

.6010778

0.000

Mandé du nord

.1917353

1.21135

0.200

Gur

.0670603

1.06936

0.554

Non ivoiriens

.4426343

1.556803

0.000

Aucun niveau

Catégorie de base

Coranique

-.7708557

.462617

0.001

Primaire

-1 .226938

.2931891

0.000

Secondaire

-2.075252

.1255247

0.000

Pêcheur/Agriculteur

Catégorie de base

commerçant

.8293925

2.291926

0.000

cadre/enseignants

-.1216335

.8854728

0.641

Chrétiens

 

Musulman

.4289932

1.535711

0.000

Sans religion

1.976434

7.216959

0.000

Autres religions

.2035676

1.225768

0.0 14

Taille2_5

Catégorie de base

Taille6_10

.3594118

1.432487

0.000

Taille10_15

-.2252118

.7983471

0.011

Taille1 6_et plus

-.4013029

.6694472

0.000

Pauvres

Catégorie de base

Moins Pauvres

.9192633

2.507442

0.000

Non Pauvres

-.0682403

.934036

0.754

constance

-.6830039

 
 

Ensemble des filles

P_value=0.016, au seuil de 5%

Count R2=0,62

Modalités des variables

coef,

Odds Ratio

P>z

Féminin

1.1 75223

3.238866

0.002

Musulman

.724092

2.062857

0.026

constance

 

-.6418539

 

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

5.3.2. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le milieu urbain.

Tout comme l'analyse précédente, l'analyse de l'influence des caractéristiques du chef de ménages et du ménage s'opérera de manière similaire. D'une part les analyses se feront,

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

uniquement sur toute la population urbaine et d'autre part elles seront singulièrement portées sur celle des filles.

L'analyse des résultats du tableau 7 indique que le modèle est globalement significatif au seuil de 5%. Toutefois prises individuellement les variables explicatives ont des effets sur la variable dépendante. Par ailleurs, les chefs de ménages, de sexe féminin, du groupe Akan ou mandé du nord, qui ont un niveau au moins équivalent au niveau coranique, exerçant dans le corps des cadres ou enseignants ainsi que les ménages de grande taille ou non pauvres influencent négativement la probabilité pour qu'un adolescent ne soit pas scolarisé. Par contre les ménages de taille inférieure à 5 personnes, pauvres et ceux dont les chefs de ménage sont musulmans, sans religion, ou d'autres religions influencent positivement la non scolarisation des enfants.

En effet, par rapport aux chefs de ménage de sexe masculin, les enfants de ceux de sexes féminins ont une propension moins importante d'avoir accès à l'éducation (OR=0.71). Ensuite comme il faillait s'y attendre le niveau d'instruction des chefs de ménage explique la non scolarisation des enfants en milieu urbain car en plus du fait que par rapport au chef de famille d'aucun niveau (niveau de référence), les chefs de famille d'un quelconque niveau d'instruction ont une faible propension à ne pas scolariser leurs enfants (OR<1). Autant le niveau scolaire du chef de ménage est un facteur déterminant de la scolarisation des enfants, autant l'occupation en constitue un autre. En effet, par rapport au chef de ménage agriculteur ou pêcheur, les enfants des chefs de ménage commerçant, artisan et cadre ou enseignants ont moins de chance d'être non scolarisés (les OR sont égaux respectivement à 0.89 ; 0.56 ; 0.35). La religion du chef de ménage pourrait aussi être l'une des variables qui expliquerait très significativement le phénomène de non scolarisation des enfants. En effet, par rapport au niveau de référence (religion chrétienne), les jeunes des parents musulmans, sans religion et d'autres confessions religieuses ont respectivement 1.77 fois ; 3.02 fois et 1.28 fois plus de chance d'être exposés à la situation de non scolarisation que ceux des familles de religion chrétienne. Tout comme la religion, l'ethnie du chef de ménage influence sensiblement l'éducation des jeunes. En effet, par rapport aux enfants des chefs de ménage du groupe ethnique krou, les enfants issus des ménages des groupes des mandés du nord, les autres ivoiriens (naturalisés), des non ivoiriens et de mandé du sud ont respectivement 2.46 fois ; 2.4 fois, 1.47 et 1.14 fois de chance d'être non scolarisé. Par ailleurs, bien que les conditions de vie des ménages agissent négativement sur la variable d'intérêt (signe moins du coefficient après estimation), il n'en demeure pas moins qu'à chaque niveau une proportion des enfants non négligeable soient non scolarisés. Ainsi, ressort-il des résultats que par rapport aux ménages pauvres, la propension des enfants non scolarisés baisse selon qu'on passe des ménages moins pauvres (OR=0.93) aux ménages non pauvres (OR=0.56). Par ailleurs l'analyse du problème de l'accès à l'éducation par les filles, à limage de l'ensemble de la population non scolarisable, est globalement la même. En revanche, une attention particulière sera portée sur un certains nombre de facteurs contribuant sensiblement à leur non scolarisation.

Le niveau de pauvreté des ménages constitue un facteur pertinent expliquant la non scolarisation des jeunes filles. En effet, par rapport aux enfants des ménages pauvres, les enfants de ménages non pauvres ont moins de 67% de chance d'être non scolarisés. Tous les ménage des pauvres et des moins pauvres ont même comportement en matière la scolarisation des filles (p_value=0.57>0.005). De plus, la religion du chef de ménage apparaît être un autre facteur très déterminant dans cette explication. Il y a respectivement 2.9 fois ou 2.6 fois de chances pour que les jeunes filles issues des ménages dont le chef est soit musulman ou soit d'aucune religion soient non scolarisés par rapport à celles des ménages de chef chrétien. Quand on s'intéresse à l'ethnie des parents des jeunes filles, par rapport à celles vivant dans

des ménages dirigés par les chefs de ménage Krou, la propension de ne pas être scolarisé est significativement plus élevée (OR=1 .9). Il en est de même pour les filles de parents Akan (OR=1 .8).

Tableau 7: Facteurs déterminants de la non scolarisation en milieu urbain

Modalités des variables

p-value=0.000

Count R2=0,73

p-value=0.000

Count R2=0,72

Garçons et Filles

Filles

Coef.

Odds Ratio

P>z

Coef. Odds Ratio P>z

Masculin

Catégorie de base

Féminin

-.332

.7171019

0.000 -.163 .8489266 0.001

Krous

Catégorie de base

Akan

.391

1.479001

0.000

.597

1.81 7889

0.000

Mandé du Sud

-.225

.7980709

0.000

-.773

.4615155

0.000

Mandé du Nord

.901

2.462564

0.000

.691

1.997093

0.000

Gur

-.155

.855606

0.007

-.883

.4133736

0.000

Autres ivoiriens

.877

2.405263

0.032

.7018

2.01 7566

0.142

Non ivoiriens

.134

1.143679

0.007

.270

1.311075

0.000

Aucun niveau

Catégorie de base

Coranique

-.056

.9448395

0.099

-.583

.5580289

0.000

Primaire

-.143

.8660522

0.000

.1883

1.207198

0.000

Secondaire

-.911

.4018647

0.000

-.1733

.8408836

0.000

Supérieur

-.198

.8196771

0.000

.4044

1.498482

0.000

Agriculteurs/Pêcheur

Catégorie de base

Commerçants

-.1102

.8956463

0.024

-.0018

.9981094

0.981

Artisan

-.570

.5654449

0.000

.4761

1.609849

0.000

Cadre/enseignants

-.980

.3752737

0.000

-.707

.4930889

0.000

Autres activités

-1.349

.2592945

0.000

-1.29

.2748464

0.000

Chrétiens

Catégorie de base

Musulmans

.5747

1.776704

0.000

1.068

2.911367

0.000

Sans religions

1.107

3.026435

0.000

.969

2.637701

0.000

Autres religions

.2494

1.283303

0.000

.036

1.037296

0.562

Taille2_5

Catégorie de base

taille6-10

-.7153

.4890009

0.000

-.725

.4841 656

0.000

taille10-15

-1.762

.1716

0.000

-1.93

.1441407

0.000

taille 16_et plus

-1.119

.3263668

0.000

-1.26

.2810283

0.000

Pauvres

Catégorie de base

Moins Pauvres

-.064

.9379938

0.058

.0279

1.028374

0.573

Non pauvres

-.571

.5648482

0.000

-.399

.6705177

0.000

constante

.447

-

-

.0059

-

-

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Chapitre 6: Appréciation des politiques éducatives en vigueur en termes d'incitation.

De manière pratique, le pouvoir public ivoirien a mené des actions concrètes pour faciliter l'accessibilité de l'éducation par tous. Cette section procédera à une analyse de la portée de certaines d'entre elles. En guise de rappel, tous les tests nécessaires à l'analyse de ce chapitre se trouvent à l'annexe D.

6.1. TYPES D 'ETABLISSEMENT FREQUENTES PAR LES ENFANTS

Si aujourd'hui l'éducation pour tous est l'une des priorités dans les pays africains, il s'en suit que des efforts considérables en matière de construction des infrastructures d'accueils devront être entrepris pour contenir une demande éducative sans cesse croissante. Cependant compte tenu du fait que les pays en voie de développement ont des ressources limitées, le secteur privé constitue une aubaine à saisir. Il permet en effet d'alléger les écoles publiques du supplément d'effectif dont elles font l'objet dans ces pays.

En Côte d'Ivoire, les établissements privés et publics sont les secteurs qui recouvrent la quasi-totalité des effectifs scolaires. Toutefois on distingue les écoles d'enseignement privé et publique, les écoles coraniques et les centres de formation technique ou artisanale. Lors de l'enquête, il a été demandé le type d'établissement fréquenté par les enfants durant l'année en cours.

Ainsi ressort-il des données que les établissements publics accueillent la majorité des effectifs scolaires (environ plus de 50% des cas) ; cela quelque soit le milieu de résidence (graphique7). Bien que les établissements privés soient le deuxième pôle de réception, leurs importances en milieu urbain sont très marquées. En effet numériquement, pendant que ces derniers en matière d'accueil des effectifs sont largement dominés par les écoles publiques en milieu rural (11,3% contre 80%), cet écart est amplement réduit en milieu urbain. C'est une preuve que le privé joue un rôle important dans l'éducation de la population dans la commune de San Pedro. Pour ce qui est des écoles coraniques et des centres de formations techniques ou artisanales, leurs capacités d'accueil sont relativement faibles dans la commune de San Pedro (Tableau D.6.1).

Graphique7 : Répartition des scolarisés selon le type d'établissements fréquentés

40,0

20,0

90,0

80,0

70,0

60,0

50,0

30,0

10,0

0,0

urbain rural ensemble

technique ou artisanale

centre de formation

Enseignement public

Enseignement privé

Ecole coranique

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

6.2. NIVEAU DE FREQUENTA TION DU PRESCOLA IRE PAR DES ENFANTS

Tout comme les différents niveaux d'enseignements, le préscolaire joue un rôle important dans l'encadrement des jeunes dans leur prime enfance. Il constitue, pour ceux qui l'ont fréquenté, le premier contact avec le monde extérieur. Même s'il est encore en plein essor dans certains pays africains, il n'en demeure pas moins qu'en Côte d'Ivoire, les pouvoirs publics ont pris l'initiative de le vulgariser. Ainsi, l'une des mesures de la politique éducative à court terme mise en oeuvre par les autorités a eu pour objectif de rattacher à chaque école primaire une ou deux sections préscolaires, selon l'importance de la population de la localité. Faut-il ajouter que, dans le cadre de l'atteinte de la scolarisation universelle, ceux-ci (pouvoirs publics) ont adopté le plan « araignée » pour développer ce secteur de l'éducation. Toutes ces actions menées ont doté le pays d'environ 330 écoles maternelles en 2001 dont onze dans la commune de San Pedro33. Lorsque la question qui est de savoir si les jeunes ont fréquenté l'école maternelle fut posée lors de l'enquête, il s'en est suivi que plus de la moitié (63,5%) ont déclaré n'avoir pas bénéficié d'un encadrement des écoles maternelles.

En outre, il ressort du tableau 8 que, selon le milieu, le niveau de fréquentation est plus perceptible dans le urbain que dans le rural. Pendant que 41,2% affirme avoir été dans une école maternelle en zone urbaine, 2 1,8% le confirme dans le rural. Cela pourrait s'expliquer par le fait que soit cette forme d'éducation est encore mal perçue ou jugée non nécessaire par la population ; soit qu'elle est encore considérée comme une affaire de «riche ».

Tableau 8 : Répartition (en %) des enfants ayant été à l'école une fois selon la fréquentation du

préscolaire.

Fréquentation du
préscolaire

 

Oui

Non

Effectifs

Scolarisés
actuels

Milieu

 
 
 
 

Urbain

40,7

59,3

30637

Rural

22,4

77,6

6300

Total

37,6

62,4

36937

Abandons

 
 
 
 
 

Urbain

18,3

81,7

2356

Rural

43,7

56,3

141

Total

39,5

60,5

2497

San Pedro

 
 
 
 
 

Urbain

38,1

60,9

32993

Rural

22,9

77,1

6441

Ensemble

36,5

63,5

39434

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

33 MEN/DIPES , 2006

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

6.3. APPRECIATION DE LA POLITIQUE DE LIBERALISATION DU PORT DE LA TENUE.

Pour facilité l'accès à tous les jeunes à l'éducation, la Côte d'Ivoire a mise en application plusieurs politiques. C'est ainsi que les pouvoirs publics ivoiriens ont libéralisé le port de la tenue scolaire. L'un des objectifs de cette politique était de suspendre les coûts liés à l'achat des tenues scolaires qui constituaient depuis lors l'une des raisons pour lesquelles les parents maintenaient les enfants à la maison. Ainsi à la question qui était de savoir le type de tenue portée par les écoliers dans la commune de San Pedro, les résultats des données indiquent que, dans l'ensemble, environ cinq enfants sur neuf (56,9%) portent la tenue civile ; seulement trois enfants sur neuf (33,61%) enfilent une tenue uniforme et le reste des effectifs (9,60%) est constitué de ceux qui portent les deux tenues. Le graphique ci-dessous souligne que cette tendance est observée quelque soit le milieu de résidence. En effet, plus de huit jeunes sur dix (79.97%) portent la tenue civile en milieu rural contre seulement cinq sur dix en zone urbaine (52,02%) ; concernant la tenue uniforme, c'est 3 8,5% contre 10,56 ; et le port des deux tenues est le fait de moins de un enfant sur dix en zone urbaine (9,62%) et rurale (9,47%).

Graphique 8 :Répartition des scolarisés selon le type de tenue

40,00

20,00

80,00

70,00

60,00

50,00

30,00

10,00

0,00

uniforme scolaire tenue civile tenue civile et uniforme

urbain Rural Ensemble

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Visiblement, bien que le port de la tenue civile soit devenu courant dans la population de San Pedro, des efforts en matière de scolarisation demeure encore une réalité. Par ailleurs le fait que, selon le milieu de résidence, le port de la tenue civile soit prédominant, il s'est avéré statistiquement qu'il est plus prononcé en milieu urbain qu'en milieu rural (pvalue<0.005).

6.4. IMPACT DE LA POLITIQUE DE CONSTRUCTION DES CANTINES

Tout comme la politique de libéralisation du port des tenues en milieu scolaire, celle visant à la construction des cantines scolaires avait pour but non seulement de doter les écoles de réfectoires mais aussi de permettre aux enfants des zones reculées de s'alimenter convenablement. Pour évaluer l'effet de cette politique, à la question de savoir si l'enfant fréquente une cantine scolaire, il en découle des déclarations que la majorité des enfants ne fréquente pas les cantines (86,8% des cas). Toutefois, il est important de signaler une différence statistiquement significative en ce qui concerne la fréquentation des cantines scolaires entre le milieu urbain et rural. En effet, 49.5% des enquêtés de la zone rurale ont affirmé avoir fréquenté une cantine scolaire contre un infime de ceux de leurs camarades des

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

écoles urbaines (5.8%) (Graphique9).Le test de marascoliu atteste que les enfants en milieu rural sont ceux qui fréquentent le plus les cantines en milieu scolaire.

Graphique 9 : Répartition des scolarisés selon leur fréquentation des cantines

100,00

40,00

80,00

60,00

20,00

0,00

urbain Rural Ensemble

frequentation non frequentation

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

6.5. IMPACT DE LA POLITIQUE D'OCTROI DES KITS SCOLAIRES

La politique de prêts de manuels scolaires a démarré depuis mars 1993 sous l'appellation de projet BAD EDUCATIVE IV. Il avait essentiellement pour but d'améliorer la qualité de l'enseignement, d'accroître le taux de scolarisation, notamment celui des filles des régions enclavées en vue d'atteindre vers l'an 2000 un taux de scolarisation national de 90%.Les résultats positifs engendrés par ce projet à conduit les pouvoirs publics à perpétuer cette politique et aujourd'hui le système de prêts de manuels scolaires est encore exercé dans différentes écoles. Pour ce qui est de San Pedro (rural comme urbain), les enfants interrogés sur le sujet affirment, dans 30,1% de cas, avoir bénéficié du kit scolaire au cours de l'année. Une analyse selon le milieu laisse paraître d'un part une corrélation avec le fait de bénéficier des kits scolaires et d'autre part une différence significative en faveur du milieu urbain (graphique 10). Tandis que plus de la moitié (53.3%) des enfants en zone rurale déclarent avoir bénéficié d'un kit scolaire, c'est moins d'un tiers (25.3%) en milieu urbain qui attestent être en possession d'un kit scolaire. Toutefois la proportion de ceux qui ont eu un kit scolaire en ville est supérieure à ceux des villages (voir test de marascoliu tableau D.6.2).

Graphique10 : Répartition des scolarisés ayant bénéficie un kit scolaire

0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0

25,3

30,1

53,3

Ensemble Rural

urbain

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

S'agissant de la disparité de sexe, s'il est à remarquer que les garçons (53.5%) jouissent du privilège d'avoir plus de kit scolaire par rapport aux filles (50.5%) en milieu rural, tel n'est pas le cas en milieu urbain. A l'inverse l'on relève une proportion statistiquement élevée des filles (28.13%) qui bénéficient des kits scolaires en milieu urbain par rapport aux garçons (24.5%).

Conclusion, limites et recommandations de l'étude

 

conclusion

La présente étude avait pour objectif majeur d'analyser la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans afin de mettre à la disposition des décideurs et gestionnaires de programmes éducatifs et de développement, des informations adéquates susceptibles de contribuer à la mise en oeuvre des programmes et politiques visant à la définitions des indicateurs de base pour une reconstruction post-crise. Pour y parvenir, trois hypothèses ont été émises.

La première était relative à la faible couverture scolaire et à la disparité du genre qui sévit au niveau de l'éducation. Il s'est avéré qu'à l'issue de notre analyse, cette hypothèse soit vérifiée. En effet, le taux de couverture scolaire dans la commune de San Pedro est de 62,2% (62,4% en zone urbaine et 66 ,6% en zone rurale) ; aussi dans l'ensemble, l'indice de parité des sexes est défavorable aux filles c'est-à-dire qu'il y a moins de filles scolarisées que de garçons dans la population des enfants de 6 à 15 ans dans la commune de San Pedro.

Pour ce qui est de la seconde hypothèse, à savoir que la scolarisation des enfants et en particulier celle des filles dépend des caractéristiques socioculturelles des chefs de ménage et des conditions de vie, il ressort que celle-ci est vérifiée dans une certaines mesure. En effet, il est à noter que les enfants non scolarisés sont pour la plupart issus des ménages dont les chefs sont musulmans, des ménages du groupe des mandé du nord et des non ivoiriens. Aussi, le niveau d'instruction des parents semble être un facteur déterminant de la scolarisation des enfants car plus le niveau d'instruction des parents augmente plus la propension à scolariser leurs enfants augmente. Toutefois si en milieu urbain les ménages les plus pauvres ont tendance à ne pas scolariser leurs enfants, en milieu urbain nous n'avons pas pu déceler l'effet du niveau de vie sur la scolarisation des enfants. C'est sans doute parce que l'approche que nous avons utilisée pour mesurer le niveau de pauvreté dans cette zone admet des limites. Par ailleurs la situation des filles est préoccupante car quelque soit le milieu de résidence, les filles issues des ménages musulmans ont moins de chance d'être scolarisées.

Concernant la troisième hypothèse qui est l'évaluation de l'ampleur des politiques en matière d'incitation à l'éducation, celles relatives à la libéralisation du port de la tenue est entrée dans les habitudes de ménages de la population de la communes de San Pedro (respectivement 52,2% ; 79,9% en milieu urbain et en milieu rural) le secteur privé joue un rôle important dans la formation des jeunes, c'est environ 43,3% d'enfant qui ont déclaré durant l'année en cours fréquenté un établissement privé. Toutefois, bien que fréquentation des cantines scolaires soit relativement acceptable en milieu rural (49,9%) (en termes de proportion des personnes ayant fréquenté durant l'année en cours), elle est beaucoup plus timide (5,8%) en milieu urbain. S'agissant de la politique d'octroie des kits scolaires, en milieu rural (53,3%) elle à été relativement effective par rapport en zone urbaine (25,3). Donc on peut dire que les politiques éducatives ont eu des effets non négligeables sur la population de la commune de San Pedro.

Bien qu'aboutissant à des résultats relativement intéressants, il faut signaler que cette étude comporte des limites qui pourraient non seulement donner des perspectives de recherche sur la situation de l'éducation des enfants, mais aussi et surtout, améliorer la qualité scientifique cette étude.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Les limites de l'étude

Cette étude n'est pas exempte de limites. Celles dont nous avons conscience se situent principalement à trois niveaux. En premier lieu, il aurait été plus pertinent d'intégrer dans les facteurs explicatifs ceux relatifs aux raisons de la déscolarisation des enfants pour ajouter à notre étude des informations complémentaires sur la nature de la non scolarisation. En deuxième lieu, il faut noter que l'approche qui consistait à mesurer le niveau de pauvreté à travers les caractéristiques de logements et de commodités présente une certaine limite car elle traduit moins la réalité du niveau de pauvreté en milieu rural. En dernier lieu, une diversification de la méthode aurait pour avantage d'enrichir les résultats (en utilisant un modèle multinomiale par exemple) mais la contrainte temporelle ne nous autorise pas.

Cependant au vu de ceux-ci, nous pouvons faire les recommandations suivantes : Les recommandations de l'étude

Il importe d'améliorer la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans à plusieurs titres :

> En dépit des efforts déjà consentis par le gouvernement en matière d'éducation

pour tous, de nouvelles politiques (à définir) au niveau de l'éducation n'auraient véritablement de sens que si des améliorations notables sont réalisées en matière de gestion concrète des activités entreprises.

> La sensibilisation des parents des groupes d'enfants susceptibles de ne pas

fréquenter l'école ou d'abandonner l'école devrait être entreprise à travers des campagnes d'informations.

> Mettre en place des structures de formations professionnelles accessibles par la

majeurs partie des enfants non scolarisés serait une bonne initiative car il faut signaler qu'une des raisons évoquer par les jeunes non scolarisés est le manque de moyens financiers.

> L'Etat doit renforcer les politiques d'accès des jeunes et surtout des jeunes

filles à la formation et à l'éducation de base.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Références bibliographiques

Ouvrages

BIH Emile (2003), Etude sur l'égalité des sexes Dans le domaine de l'éducation En cote d'ivoire, ROCARE, Abidjan, décembre 2003.

BEGUY Donatien (1998).Facteurs explicatifs d'une fonction de demande d'éducation, étude de cas. Abibjan.pp3.

DEDY S. et BIH E., 1997- Etude des déterminants familiaux de la scolarisation des filles et des enfants en zone de sous scolarisation de Côte d'Ivoire, rapport final, ROCARE MENFB/DPES, Abidjan, Côte d'Ivoire.

GOURIEROUX Christian (1981), Théorie des sondages, Economica, Paris, PP.24-26 ODOUNFA Alice (2003). Le défi de l'éducation pour tous en Côte d'Ivoire. EFA Global Monitoring Report or to UNESCO.Abidjan.pp2.

PILON Marc (2006), Défis du développement en Afrique subsaharienne : l'éducation en jeu, CEPED, rencontres, paris.

ROSEN E. et CONLY R. (1998). Le défi de la population en Afrique : Accélérer les progrès de la santé de reproduction, population Action International (PAI), Washington, D.C. pp22.

Articles et publications

DOUGNON et al (2006).L'impact du sida sur l'offre et la demande scolaires en Afrique subsaharienne. Publication du séminaire du centre de développement sur : Afrique : réforme et croissance. Éditions de l'OCDE, paris.pp210.

HUSSAIN et al (2006).Développement du capital humain. Publication du séminaire du centre de développement sur : Afrique : réforme et croissance. Éditions de l'OCDE, paris ,pp146. JOSE Antonio Ocampo (2002).Repenser la question du développement,extrait de la version abrégée de l'article publié en anglais sous le titre « rethinking the development Agenda » dans Cambrige journal of Economics,volume 26,n°3,mai 2002, informations et commentaires, n°1.

 

Etudes, rapports et autres documents.

ANOH A. (2007). Cours de population et développement durable, ENSEA.

BANQUE MONDIALE (2005). Eléments d'analyse pour instruire une politique éducative nouvelle dans le contexte de l'EPT et du PRSP, rapport d'Etat du Système Educatif Ivoirien, Département du développement humain Région Afrique, septembre 2005, 150 p.

BELLO Toyidi (2006). Cours de d'économie descriptive, ENSEA

BUNAP (2006). Programme national d'action en matière de population 2002-2006, rapport établi dans le cadre du projet IVC/97/PO8 appui à la mise en oeuvre de la Politique National de la Primature, Ministère de la Planification du Développement, Abidjan, pp.40.

EPT 2000. Rapport mondial sur le forum mondial sur l'éducation de Dakar (Sénégal), du 26 au 28 avril 2000. Éditions UNSECO, paris.

EPT 2005. L'exigence de qualité, rapport mondial sur l'éducation pour tous, éditions UNSECO, paris, 464p.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

FADIGA kanvaly (2006). Efforts et effets de l'adaptation scolaire dans les contextes de crise : analyse avec références particulières à la Côte d'Ivoire, au Libéria et à la Somalie, rapport colloque international sur Éducation, Violences, Conflits et Perspectives de Paix en Afrique Yaoundé, 6 au 10 mars 2006, pp6.

IBATA et al (2003).Déterminants de la demande de la scolarisation en Côte d'Ivoire, groupe de travail, ENSEA, Côte d'Ivoire.

Ministère délégué auprès du premier ministre chargé du plan et développement industriel (1997).Déclaration de politique nationale de population, Déclaration adoptée par le conseil des ministres du 07 mars 1997, Abidjan, 40p.

MENFB (1999). Innovation réussie dans le système éducatif ivoirien : système de prêt manuels scolaires, immatriculation des élèves, écoles témoins, rapport final du séminaire portant sur une étude rétrospective/bilan de l'éducation pour la côte d'ivoire du juillet 1998 à mai 1999, MENFB/PASEC/ADEA, octobre 1999, pp12-29

Nations Unies (2003). Population, éducation et développement, rapport concis du Département des affaires économiques et sociales, Division de la population, New York, 59p.

TBS (2003). Tableau de bord social

TOTO J-P. (1999). Les déterminants familiaux de la scolarisation en Côte d'Ivoire, groupe d'études sur l'éducation en Afrique (GRETAF-CI), Abidjan, Août 1999.

TRAH S. (1996). Rapport d'enquête sur le soutien et l'assistance à donner aux écoliers du primaire, UNICEF, ROCARE, Côte d'Ivoire.

UNICEF (1999). La situation dans le monde de l'éducation. UNICEF, New York.

UNESCO (1997). Rapport final et études de cas de l'atelier sur la destruction et la reconstruction de l'éducation dans les sociétés perturbées 15-16 mai 1997, Genève, suisse organisé conjointement par le bureau international d'éducation et l'université de Genève .édite par sobhi tawil,pp.44-50.

UNESCO (2001). Rapport régional sur l'Afrique subsaharienne. Société Édition Provence, Nîmes, 115p.

 

Webographie

Site de l'Education pour tous : www.unesco.org/education/efa

Annexes

Annexe A

Tableau 3.1 : Répartition de la population de San Pedro selon leurs caractéristiques sociodémographiques et économiques

Milieu de résidence

Urbain

Rural

Ensemble

Masculin

Féminin

Masculin

Féminin

Masculin

féminin

Effectif

 
 
 
 
 
 
 

Alphabète

72,6

48,2

55,6

33,4

69,5

44,8

97427

Non alphabète

27,4

51,8

44,4

66,6

30,5

55,2

70833

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

168260

Non scolarisés

23,2

44,4

37,5

61,6

25,7

48,3

61189

Coranique

9,9

4,4

6,4

1,4

9,2

3,7

11177

Primaire

28,7

32,3

40,7

31,9

30,9

32,2

52984

Secondaire et plus

38,3

19,0

15,3

5,0

34,2

15,7

42910

Total

100,0

100,0

100

100

100,0

100,0

168260

Chrétienne

32,6

40,4

41,3

41,1

34,2

40,5

76563

Musulmane

58,7

52,0

37,9

34,9

54,8

48,1

106446

Sans religion

3,6

3,2

3,2

3,4

3,5

3,2

6984

Autres religion

5,1

4,5

17,7

20,6

7,4

8,2

16022

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

206015

Nationalité

Krou

17

20

15

18,9

16,9

19,8

37642

Akan

15

18

15

17,6

15,0

18,0

33836

Mandé du Sud

6

7

14

14,8

7,7

8,4

16541

Mandé du Nord

28

24

5

5,2

23,5

20,0

44993

Gur

11

8

9

9,1

10,5

8,0

19216

Autres Ivoiriens

4

3

1

1,6

3,2

2,9

6374

Non Ivoiriens

19

20

39

32,9

23,1

22,9

47413

Total

 

100

100

100

100,0

100,0

100

206015

occupation

AgriculteurElevage

9,8

0,7

83,3

63,5

24,9

11,7

14084

commerce

16,2

73,6

3,1

20,5

13,5

64,3

23215

artisanat

35,4

13,1

6,0

10,6

29,3

12,7

16285

cadre/enseignant

16,3

5,1

2,3

3,3

13,4

4,8

7168

Autres activités

12,8

3,4

2,8

0,6

10,7

2,9

5495

autres

9,2

3,6

2,2

1,4

7,7

3,2

4269

ND

0,5

0,4

0,3

0,0

0,4

0,3

276

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

70792

ensemble

Effectifs

89331

74185

20375

22124

109706

96309

206015

 

Fréquence

54,6

45,4

47,9

52,1

53,3

46,7

100

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Tableau 3.2 : Répartition des chefs de ménage selon leurs caractéristiques sociodémographique et économiques

Milieu

Urbain

rural

Ensemble

Masculin

Féminin

Masculin

Féminin

Masculin

Féminin

Effectif

Alphabétisation

Alphabète

72,7

27,9

37,3

16,0

67,7

26,5

21659

Non alphabète

27,3

72,1

62,7

84,0

32,3

73,5

14283

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

35942

Niveau d'instruction

Non scolarisés

26,7

67,9

59,0

74,1

31,3

68,6

13657

Coranique

15,9

1,3

4,0

 

14,2

1,2

4261

Primaire

15,1

13,5

21,0

17,0

15,9

13,9

5591

 

Secondaire et plus

42,4

17,3

15,9

8,9

38,6

16,3

12434

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

35942

Nationalité

Krou

14,8

35,6

12,8

78,9

14,6

40,7

6921

Akan

15,2

21,1

13,2

6,3

14,9

19,4

5649

Mandé du Sud

5,9

10,2

10,9

 

6,6

9,0

2520

Mandé du Nord

29,3

9,8

5,7

8,4

25,9

9,6

8260

Gur

11,7

4,4

12,2

3,0

11,8

4,3

3752

Autres Ivoiriens

3,3

1,6

0,2

 

2,8

1,4

930

Non Ivoiriens

19,8

17,3

44,9

3,2

23,4

15,6

7910

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

35942

Religion

Catholique

14,7

19,5

26,4

22,2

16,4

19,8

6106

Protestant

11,0

40,3

7,4

10,8

10,5

36,8

5462

Autres religions chrétiennes

3,5

9,1

8,8

39,3

4,2

12,7

2067

Musulman

61,1

24,3

39,7

14,9

58,1

23,2

18615

Animiste

2,9

2,2

10,1

7,8

3,9

2,9

1343

Autres religions

3,1

3,3

5,0

4,9

3,4

3,5

1224

Sans religion

3,7

1,3

2,7

 

3,6

1,1

1125

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

35942

Etat matrimonial de
l'individu

Célibataire

15,7

29,1

9,1

6,6

14,7

26,4

6052

Marié a une femme

63,5

20,1

66,5

23,1

63,9

20,5

20171

Marié a deux femme

9,2

6,4

20,9

5,9

10,9

6,3

3622

Divorcé ou Séparé

0,2

14,4

1,9

 

0,4

12,7

943

Veuve ou veuf

0,4

26,3

0,4

59,9

0,4

30,3

2066

Union libre

11,1

2,9

1,0

4,5

9,6

3,1

3039

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

35942

occupation

Agriculteur-elevage

10,6

0,5

83,3

60,6

23,0

6,5

5803

Commerce

18,8

75,0

2,8

28,6

16,1

70,5

7327

Artisanat

21,2

5,6

4,3

5,3

18,3

5,6

4655

cadre/enseignant

22,6

6,8

4,5

5,4

19,5

6,7

4990

Autres métiers

14,9

5,5

3,1

0,0

12,9

5,0

3323

Autres

11,2

6,5

2,1

0,0

9,6

5,8

2588

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

28823

Tableau 3.3 : Répartition des ménages selon leurs caractéristiques de logements

Alimentation en eau

Urbain

 

Rural

San Pedro

 

Eau courante

25,0

 

0,0

21,0

 

Pompe

7,1

 

1,5

6,2

 

Puits

29,0

 

96,3

39,9

 

source, rivière

 
 

2,1

0,3

 

Autres

0,3

 
 

0,3

 

Mode d'éclairage

 
 
 
 
 

Electricité

49,8

 

1,7

42,0

 

Lampe

44,6

 

97,3

53,2

 

Feu de bois

 
 

0,6

0,1

 

Autres

0,2

 

0,2

0,2

 

Aisance

 
 
 
 
 

WC avec chasse

15,6

 

0,4

13,1

 

WC sans chasse

21,5

 

1,1

18,2

 

Latrine dans la cour

43,4

 

20,0

39,6

 

Latrine hors de la cours

15,7

 

47,8

21,0

 

Dans la nature

1,9

 

29,2

6,4

 

Autres

0,3

 
 

0,2

 

Biens électroménagers

 
 
 
 
 

Radio

 

23,2

63,1

 

27,3

télévision

 

2,2

1,2

 

2,1

cuisinière

 

0,1

0,0

 

0,0

réfrigérateur

 

0,1

0,4

 

0,1

climatiseur

 

0,0

0,0

 

0,0

ventilateur

 

1,5

0,0

 

1,4

DVD, VCD, Magnétoscope

 

0,4

0,5

 

0,4

Plantation

 
 
 
 
 

Aucun

81,3

 

6,2

69,1

 

café

1,4

 

1,0

1,4

 

cacao

5,8

 

42,9

11,9

 

hévéa

1,3

 

8,6

2,5

 

palmier

0,8

 
 

0,7

 

cocotier

2,9

 
 

2,5

 

Biens de locomotion

 
 
 
 
 

Aucun

63,6

 

19,8

56,5

 

Bicyclette

15,2

 

66,4

23,6

 

Moto

10,7

 

3,1

9,5

 

voiture personnelle

5,6

 
 

4,7

 

Voiture de fonction

0,8

 
 

0,6

 

Taxi

0,1

 
 

0,1

 

Autres

0,8

 
 

0,7

 

Biens d'équipements

 
 
 
 
 

Aucun

55,9

 

60,8

56,7

 

villa

5,5

 

1,8

4,9

 

Immeuble

0,1

 

0,2

0,1

 

Terrain

16,8

 

18,3

17,0

 

maison simple

2,6

 

14,4

4,5

 

Autres

14,2

 

0,2

11,9

 

Nombre de pièce de logement

 
 
 
 
 

1

23,3

 

3,8

20,1

 

2-4

66,2

 

65,3

66,1

 

5 et plus

10,5

 

30,9

13,8

 

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Tableau 3.4 : Répartition des ménages selon leurs caractéristiques de logements

Milieu de résidence

Urbain

Rural

Ensemble

Statut d'occupation

Propre taire

26,2

79,3

31,6

10716

Maison de famille

4,4

2,4

4,2

1416

Locataire

66,4

13,6

61,0

20722

Fonction/gratuit

1,3

4,2

1,6

545

Fonction/forfait

0,9

0,4

0,9

290

Autre

0,8

 

0,8

259

Total

 

100,0

100,0

100,0

33947

Type de construction

Villa moderne

7,9

0,9

7,1

2424

Maison simple

20,6

88,9

27,6

9366

En bande

19,3

5,4

17,8

6056

Immeuble

0,6

0,4

0,6

193

Concession

24,5

2,4

22,2

7546

BaraQue

26,7

2,1

24,2

8220

Autres

0,5

 

0,4

142

Total

 

100,0

100,0

100,0

33947

Nature du mur

Bois

35,2

3,0

31,9

10834

Banco

5,6

84,6

13,6

4632

Semi-dur

6,5

8,6

6,7

2268

Dur

52,7

3,8

47,8

16211

Autre

0,0

 

0,0

2

Total

 

100,0

100,0

100,0

33947

Modes d'évacuation des
eaux

Rue

60,4

40,8

58,4

19820

Puits

5,0

13,2

5,8

1981

Fosse

11,5

2,9

10,6

3597

Canalisation

13,2

0,4

11,9

4053

Autre

9,9

42,7

13,2

4496

Total

 

100,0

100,0

100,0

33947

Modes d'évacuation des
ordures

Service privé

7,7

 

6,9

2345

Service public

28,4

1,2

25,6

8695

Lieu public

29,6

6,7

27,3

9252

Dans la rue

11,3

7,0

10,9

3696

Dans la nature

19,2

80,8

25,5

8647

Dans la nature

3,8

4,3

3,9

1311

Total

 

100,0

100,0

100,0

33947

Annexe B :

Tableau 4.1 : Répartition de la population des enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs caractéristiques sociodémographiques.

Lieu de residence

Caractéristiques
sociodémographiques

 

Urbain

 

Rural

 
 

Ensemble

Masculin

Féminin

Masculin

Féminin

Masculin

Féminin

Effectifs

 

6

10,8

11,2

10,3

12,1

10,7

11,3

6480

 

7

9,5

10,7

15,3

11,5

10,5

10,8

6234

 

8

13,1

11,0

11,9

14,2

12,9

11,5

7150

 

9

6,2

6,7

9,5

8,9

6,7

7,1

4043

Age de

10

9,8

8,1

16,7

10,4

11,0

8,5

5718

l'individu

11

6,9

7,8

6,3

6,5

6,8

7,6

4211

 

12

9,9

8,7

9,6

6,9

9,8

8,4

5353

 

13

8,4

9,5

5,6

10,0

7,9

9,6

5130

 

14

10,1

9,0

7,4

10,3

9,6

9,2

5533

 

15

15,4

17,4

7,5

9,3

14,0

16,1

8831

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

58683

 

Non scolarisés

26,1

27,2

20,1

35,8

25,1

28,6

15729

Niveau

Coranique

7,4

4,3

8,9

3,4

7,7

4,2

3486

d'instruction

Primaire

50,0

53,3

67,6

59,2

53,0

54,2

31459

 

Secondaire et

 
 
 
 
 
 
 
 

plus

16,5

15,2

3,4

1,6

14,3

13,0

8008

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

58683

 

Krou

15,2

16,1

16,9

23,4

15,5

17,2

9589

 

Akan

14,0

23,6

18,9

16,2

14,8

22,5

10911

 

Mandé du Sud

4,4

7,2

16,3

11,3

6,4

7,8

4171

Nationalité

Mandé du Nord

36,4

21,2

5,4

5,5

31,2

18,7

14679

 

Gur

9,1

8,7

9,6

9,1

9,2

8,8

5258

 

Autres Ivoiriens

2,3

2,5

0,5

0,5

2,0

2,2

1231

 

Non-Ivoiriens

18,7

20,7

32,4

34,1

21,0

22,8

12843

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

58683

 

Chrétienne

29,0

41,8

41,4

40,7

31,1

41,7

21313

Religion

Musulmane

62,6

49,3

34,2

36,4

57,8

47,2

30846

 

Sans religion

3,9

3,9

4,3

2,3

3,9

3,7

2239

 

Autres religion

4,6

5,0

20,0

20,5

7,2

7,4

4284

Total

 

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

58683

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Tableau 4.2 : Répartition de la population des enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménage.

Caractéristique de leurs parents

scolarisés

non
scolarisés

Effectifs

seuil de 5%

 

p-value

v
cramer

corrélation
de
Pearson

Sexe de l'individu

Masculin

84,4

82,1

49023

0,00

0,03

0,03

Féminin

15,6

17,9

9659

Total

 

100,0

100,0

58683

 
 
 

ethnie ou nationalité de
l'individu

Krou

21,6

9,9

10148

0,00

0,24

0,14

Akan

19,0

12,9

9828

Mandé du
sud

10,2

7,0

5270

Mandé du
nord

18,1

36,6

14658

Gur

8,8

8,7

5158

autres
ivoiriens

0,3

0,0

106

Non-
ivoiriens

22,0

24,8

13513

Total

 

100,0

100,0

58683

 
 
 

religion de l'individu

Chrétiens

39,7

22,9

19649

0,00

0,219

0,10

Musulman

43,9

66,2

30609

Sans
religion

3,3

3,4

1961

Autres
religions

13,1

7,6

6463

Total

 

100,0

100,0

58683

 
 
 

Niveau d'alphabétisation
de l'individu

Alphabétisé

64,6

47,0

34101

0,00

0,17

0,17

non
Alphabétisé

35,4

53,0

24582

Total

 

100,0

100,0

58683

 
 
 

Présence du père

oui

99,7

99,3

58425

0,00

0,02

0,02

non

0,3

0,7

258

Total

 

100,0

100,0

58683

 
 
 

Présence de la mère

oui

97,9

98,5

57576

0,00

0,02

0,02

non

2,1

1,5

1104

Total

 

100,0

100,0

58683

 
 
 

Milieu

Urbain

82,9

85,0

49126

0,00

0,027

0,027

Rural

17,1

15,0

9557

 

Total

100,0

100,0

58683

 
 
 

Tableau 4.3 : Répartition de la population des enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménage en fonction du sexe

caractéristiques de chef de ménage

scolarisés

non scolarisés

Masculin

Féminin

Effectifs

Masculin

Féminin

Effectifs

Sexe

Masculin

56,3

36,2

31176

47,9

52,1

17847

Féminin

43,8

63,8

5760

34,4

65,6

3899

**

taille du ménage

1-5

45,5

54,5

6494

31,2

68,8

6637

6-10

54,1

45,9

16594

54,4

45,6

10355

11-15

55,9

44,1

10304

45,7

54,3

2947

16-plus

56,7

43,3

3545

46,4

53,6

1807

**

Niveau d'alphabétisation de
l'individu

alphabétisé

54,0

46,0

23875

44,5

55,5

10226

non
alphabétisé

52,3

47,7

13062

46,4

53,6

11519

**

Niveau d'instruction

aucun

52,6

47,4

12432

47,4

52,6

11456

coranique

43,7

56,3

4081

71,6

28,4

3461

primaire

55,7

44,3

5984

42,6

57,4

2616

secondaire

57,9

42,1

10539

21,7

78,3

2627

supérieur

55,5

44,5

2885

10,8

89,2

1111

non déclaré

34,9

65,1

1000

36,7

63,3

476

**

Ethnie ou nationalité

Krou

50,8

49,2

7991

33,1

66,9

2157

Akan

52,4

47,6

7026

22,9

77,1

2802

Mandé du
sud

43,1

56,9

3756

51,5

48,5

1514

Mandé du
nord

64,4

35,6

6701

59,4

40,6

7958

Gur

44,9

55,1

3255

60,2

39,8

1906

Autres
ivoiriens

5,8

94,2

97

25,7

74,3

9

Non-ivoiriens

56,3

43,7

8110

34,7

65,3

5404

**

Religion

Chrétiens

49,3

50,7

14661

32,0

68,0

4988

Musulman

57,8

42,2

16224

51,2

48,8

14386

Sans religion

49,4

50,6

1231

51,1

48,9

730

Autres
religions

51,6

48,4

4821

33,5

66,5

1642

** significativité du test de chi(2) au seuil de 5%

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Tableau 4.4 : Répartition de la population des enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs dernières classes de redoublement.

Classes de
redoublement

Milieu de
résidence

San Pedro

Urbain

Rural

Ensemble

Effectifs

cp1

17,0

19,6

17,5

2969

cp2

9,2

26,5

12,0

2047

ce1

18,6

19,9

18,8

3202

ce2

10,2

10,2

10,2

1732

cm1

15,0

6,6

13,6

2320

cm2

26,4

15,7

24,6

4187

6e

1,7

1,4

1,6

276

5e

0,7

 

0,6

99

4e

0,3

 

0,2

39

3e

0,6

 

0,5

88

2nd

0,3

 

0,3

43

Ensemble

83,6

16,4

38,9

17001

Tableau 4.5 : Répartition de la population des enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs dernières classes d'abandons.

Classes
d'abandon

Milieu de résidence

San Pedro

Urbain

Rural

Ensemble

Effectifs

cp1

10,8

28,7

14,4

620

cp2

25,4

24,4

25,2

1082

ce1

16,5

18,3

16,9

725

ce2

14,1

8,9

13,0

561

cm1

16,9

10,4

15,5

669

cm2

10,6

9,2

10,3

445

6e

3,3

 

2,6

112

5e

2,6

 

2,0

87

Ensemble

100,0

100

100,0

4300

Tableau 4.6 : Répartition de la population des enfants qui ont abandonné l'école en fonction des raisons relatives à cette situation.

Abandon définitif

motif d'arrêt

finance

exclusion

maladie

déplacement

aide
familial

décision
personnelle

autre

Effectif

Urbain

masculin

15,3

1,0

3,6

 
 

67,7

12,3

1511

 

féminin

27,3

4,1

2,7

12,3

2,3

40,8

10,5

1914

Total

 

22,0

2,8

3,1

6,9

1,3

52,7

11,3

3425

Rural

masculin

12,8

 
 
 

6,3

56,0

24,8

396

 

féminin

14,9

5,1

 
 
 

68,8

11,2

479

Total

 

14,0

2,8

 
 

2,8

63,0

17,4

875

San Pedro

masculin

14,8

0,8

2,9

 

1,3

65,3

14,9

1907

 

féminin

24,8

4,3

2,2

9,8

1,8

46,4

10,6

2393

Total

 

20,4

2,8

2,5

5,5

1,6

54,8

12,5

4300

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Tableau 4.7 : Répartition de la population des enfants n'étant jamais été à l'école en fonction des raisons relatives à cette situation.

Raison de non
scolarisation total

finance

place

maladie

pas utile

autre

Effectif

urbain

masculin

79,0

1,4

1,8

4,1

13,8

6596

féminin

40,3

7,1

4,7

13,1

34,7

6139

Total

 

60,3

4,1

3,2

8,4

23,9

12735

Rural

masculin

47,7

5,3

2,3

17,7

27,0

783

féminin

48,5

4,3

1,9

10,9

34,5

1459

Total

 

48,2

4,6

2,1

13,3

31,9

2241

San Pedro

masculin

75,6

1,8

1,9

5,5

15,2

7379

Féminin

41,9

6,6

4,2

12,7

34,7

7597

Total

 

58,5

4,2

3,1

9,1

25,1

14976

Tableau 4.8 : Répartition de la population des enfants n'étant jamais été à l'école en fonction occupation.

Non scolarisation total

aucune

petit
commerce

petit métier

aide familiale

Effectif

Urbain

masculin

15,2

45,1

35,1

4,6

6596

féminin

25,3

38,7

4,9

31,1

6139

Total

 

20,1

42,0

20,5

17,3

12735

Rural

masculin

15,9

12,7

11,8

59,6

783

féminin

25,0

10,5

3,9

60,6

1459

Total

 

21,8

11,3

6,6

60,2

2241

San Pedro

masculin

15,3

41,7

32,6

10,4

7379

féminin

25,3

33,3

4,7

36,7

7597

Total

 

20,4

37,4

18,5

23,8

14976

Tableau 4.9 : Répartition de la population des enfants qui ont abandonné l'école en fonction occupation.

Abandon

petit
commerce

petit
métier

aide
familiale

ne fais
rien

autre

Effectif

Urbain

masculin

3,0

71,5

0,7

22,7

2,1

1511

féminin

10,2

20,2

31,0

33,4

5,2

1914

Total

 

7,0

42,8

17,7

28,7

3,8

3425

Rural

masculin

 
 
 

12,8

6,3

396

féminin

 
 
 

5,4

 

479

Total

 
 
 
 

8,8

2,8

875

San Pedro

masculin

2,4

58,9

15,2

20,7

2,9

1907

féminin

8,2

23,2

36,7

27,8

4,2

2393

Total

 

5,6

39,0

27,2

24,6

3,6

4300

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

ANNEXE C

Graphique 5.1 : Histogrammes des 19 valeurs propres en milieu rural

Graphique 5.2 : Histogrammes des 37 valeurs propres en milieu urbain

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Tableau 5.3 : Modalités, cordonnées, contributions, cosinus carrés des modalités actives en milieu rural.

Mémoire de fin de cycle 72 TCHOUDJA Victorien

Tableau 5.4 : Modalités, cordonnées, contributions, cosinus carrés des modalités actives en milieu urbain.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Diagnostics. Milieu rural

résiduels levrage

dcook influencials

Milieu urbain

Résiduels levrage

dcook influencials

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

Annexe D.

Tableau 6.1 : Répartition des enfants ayant une fois été à l'école selon le type d'école
fréquenté, la fréquentation de la cantine le type d'uniforme, le bénéfice du kit scolaire

Milieu

fréquence
colonne (%)

Effectifs

v de
cramer

Test de marascuilo au seuil de 5%

 

Différence

seuil
critique

signif(0,05)

p_value

chi2(pvalue)

urbain

rural

 

P urbain-
Prural

 

Type d'établissement

public

50,16

80,72

20452

 

0,502

0,008

Diff

0

0

privé

43,68

11,29

14088

0,889

0,005

Diff

0

centre de
formation

0,218

0

67

1

,

Diff

0

ecole coranique

5,93

7,98

2319

0,566

0,0024

Diff

0

total

30622

6304

36926

 
 
 
 
 
 

Type d'uniforme

uniforme

38,35

10,56

12411

0,228

0,893

0,006

Diff

0

0

civile

52,02

79,97

20971

0,519

0,008

Diff

0

deux

9,62

9,47

3544

0,663

0,017

Diff

0

total

30622

6304

36926

 
 
 
 
 
 

Fréquentation de la cantine

oui

5,8

49,48

4916

0,485

-0,269

0,019

Diff

0

0,008

Bénéfice du kit scolaire

oui

25,28

53,33

11103

0,23

0,394

0,012

Diff

0

0,002

 

Tableau 6.2: Répartition des enfants qui fréquente actuellement selon le sexe en fonction du kit scolaire

Milieu

fréquence
colonne (%)

Effectifs

v de
cramer

Test de marascuilo au seuil de 5%

 

Différence

seuil critique

signif(0,05)

p_value

chi2(pvalue)

Sexe

P urbain-
Prural

 
 

Masculin

Féminin

 
 
 
 
 
 
 

urbain

24,5

28,13

7741

0,048

-3,6

0,018

Diff

0

0

rural

53,57

50,5

3362

0,03

0,185

0,027

Diff

0

0,032

total

39,035

39,32

11103

 
 

Table de matière

Dédicace i

Avant propos ii

Sommaire iii

Sigles et Abréviations v

Listes des tableaux vi

Liste des graphiques vii

Introduction 1

1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION 1

1.2. OBJECTIFS DE L 'ETUDE 3

1.2.1. Objectifs de l'étude 3

1.2.1.1 Objectif général de l'étude 3

1.2.1.2 Objectifs spécifiques de l'étude 3

1.2.1 Hypothèses de l'étude 4

1.2.1.1. Hypothèse 1 4

1.2.1.2. Hypothèse 2 4

1.2.1.3. Hypothèse 3 4

1.3 EBAUCHE DU PLAN D'ANALYSE 4

Première partie: Cadre théorique de l'étude, méthodologie de l'enquête et caractéristiques de la population des

enquêtés 5

Chapitre F: Cadre théorique et présentation du système éducatif ivoirien 6

1. REVUE DE LITTERA TURE 6

1.1 Définition des concepts 6

1.1.1 Concept d'éducation 6

1.1.1.1 L'éducation formelle 6

1.1.1.2 L'éducation non formelle 6

1.1.1.3 L'éducation marginale 7

1.1.2 Concept d'éducation de base 7

1.1.3 Qualité de l'éducation 7

1.1.4 Notion de demande et offre éducatives 8

1.1.5 Concept de développement 8

1.2. L'éducation comme facteur de développement dans un climat post crise 9

1.2.1 Le rôle de l'éducation dans la réconciliation sociale et le bien être social 10

1.2.2 L'éducation dans les changements démographiques 10

1.2.2.1 Impact de l'éducation sur la fécondité 11

1.2.2.2 Impact de l'éducation sur la mortalité 11

1.2.3 Influence positive de la promotion de l'éducation des filles sur le bien être d'un

pays 12

1.2.4 L'éducation et la croissance 12

1.3. Facteurs liés à la demande d'éducation 13

1.3.1 Facteurs socio-économiques 13

1.3.1.1. Pauvreté 13

1.3.1.2. Coûts directs (droits, uniformes, transports, etc.) 13

1.3.1.3 Coûts d'opportunité d'éducation des filles 13

1.3.1.4. Besoins de enfants pour des tâches agricoles/ménages 13

1.3.1.5 Chômage des diplômés 14

1.3.2. Facteurs socioculturels 14

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

1.3.2.1 Faible importance accordée à l'éducation des filles 14

1.3.2.2 Bas niveau d'éducation des parents et sexe du chef de ménage (CM) 14

1.3.2.3 La taille du ménage 14

1.3.2.4. La religion 14

1.3.2.5 Autres facteurs 15

1.4. Facteurs liés à l'offre d'éducation 15

1.4.1. Facteurs institutionnels/politiques 15

1.4.2. Facteurs liés à l'école 15

2. PRESENTA TION DU SYSTEME EDUCA TIF DE LA COTE D'IVOIRE 16

1.2.1 Évolution de l'éducation 16

1.2.1.1. Structure du système éducatif ivoirien 16

1.2.1.2. Expression de la volonté politique de promouvoir l'éducation pour tous et

surtout celle des filles. 17

1.2.2. Situation de l'éducation 18

1.2.2.1. Progrès des politiques mises en place 18

1.2.2.2. Contraintes 20

Chapitre 2: méthodologie de l'enquête, constitution de la base 21

2.1. METHODOLOGIE DE L 'ENQUETE 21

2.1.1. Conception de l'enquête 21

2.1.2. Objectif de l'enquête 21

2.1.3. Echantillonnage 22

2.1.4. Présentation du questionnaire 22

2.1.5. Déroulement de l'enquête 23

2.2. CONSTITUTION DE LA BASE 23

2.2.1. Apurement des données 23

2.2.1.1. Contrôle des données 23

2.2.1.2. Traitement des données manquantes 23

a) Les sans objets 24

b) Traitements des valeurs manquantes 24

2.2.1.3. Recherche de doublons, Contrôles interne et de vraisemblance 24

2.2.1.4. Contrôles de vraisemblance 25

2.2.2. Plan d'analyse 25

2.2.2.1 Démarche univariée : 25

2.2.2.2 Démarche bivariée : 25

Chapitre 3: Caractéristiques sociodémographiques de la population de la commune de San Pedro 26

3.1 CARA CTERIS TIQUES SOCIO DEMO GRAPHIQUES DES ENQUE TES 26

3.1.1. Structures par sexe 26

3.1.2. Niveaux d'instruction et d'alphabétisation 26

3.1.3. Ethnie et religion 27

3.2. CONDITIONS DE VIE DES MENA GES 27

3.2.1. Caractéristiques des parents du chef du ménage (CM). 27

3.2.2. Caractéristiques de commodité des logements et d'équipements. 28

Deuxième partie: Cadre empirique et analytique de l'étude ù la population des enfants de 6 à 15 ans 30

Chapitre 4 : Analyse de la couverture scolaire des jeunes de 6 à 15 ans 31

4.1. DEFINITIONS ET ANALYSES DES CONCEPTS DES INDICATEURS DE

SCOLARISATION RETENUS 31

4.1.1 Taux de scolarisation 31

4.1.2. Indice de parité scolaire 31

4.2. CARA CTERISTIQUES SOCIODEMO GRAPHIQUES ET DESCRIPTION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ELEVES. 32

4.2.1. Caractéristiques sociodémographiques des élèves 32

4.2.1.1. Structure par âge et par sexe 32

4.2.1.2. Ethnie et religion 32

4.2.2. Description de la situation scolaire des enfants. 33

4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES 37

4.3.1. Raisons de la non fréquentation actuelle 37

4.3.2. Occupation précoce des jeunes 38

4.3.3. Perspectives de retour à l'école des non scolarisés 38

4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des jeunes 39

Chapitre 5: Classification des enfants scolarisés en fonctions des caractéristiques des ménages et du chef de ménage et analyse économétrique 40

5.1. CLASSIFICATION DES MENA GES SELON LES CARA CTERISTIQUES DE LOGEMENTS ET D 'EQUIPEMENTS 40
5.2. CARA CTERISA TION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS SELON

LES CARA CTERISTIQUES DU CHEF DE MENA GE. 41

5.2.1. Choix des variables 41

5.2.2. Analyse des résultats 42

5.2.2.1. Caractérisations des enfants scolarisés ou non du milieu rural. 42

5.2.2.2. Caractérisations des enfants scolarisés ou non du milieu urbain. 45

5.3. ANALYSE ECONOME TRIQUE 47

5.3.1. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le milieu rural 47

5.3.2. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le milieu urbain. 49

Chapitre 6: Appréciation des politiques éducatives en vigueur en termes d'incitation. 52

6.1. TYPES D 'ETABLISSEMENT FREQUENTE PAR LES ENFANTS 52

6.2. NIVEAU DE FREQUENTA TION DU PRESCOLAIRE PAR DES ENFANTS 53

6.3. APPRE CIA TION DE LA POLITIQUE DE LIBERALISA TION DU PORT DE LA

TENUE. 54

6.4. IMPACT DE LA POLITIQUE DE CONSTRUCTION DES CANTINES 54

6.5. IMPACT DE LA POLITIQUE D'OCTROI DES KITS SCOLAIRES 55

Conclusion, limites et recommandations de l'étude 57

Références bibliographiques 59

Annexes 61

Table de matière 76






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille