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La Formation agricole et rurale dans la vallée du fleuve Sénégal : appui à la mise en place d'un cadre de pilotage régional

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par Xavier MALON
Université de Toulouse 1 Sciences sociales - Master 2 Pro Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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REMERCIEMENTS

Je tiens ici à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l'élaboration de ce Mémoire, que ce soit par leurs conseils avisés, leur connaissance du sujet, ou tout simplement par leur soutien et leurs encouragements.

Mes remerciements s'adressent à Monsieur Francis BESTION, professeur à l'Université de Toulouse 1 - Sciences Sociales, pour la confiance qu'il m'a témoigné.

Une mention toute particulière pour mes deux collègues et amis, Elhadji Abdou GUEYE, et Souleymane SARR, du Bureau de la Formation Professionnelle Agricole, pour toutes leurs qualités humaines, nombreuses, et pour m'avoir accordé toute leur confiance et leur amitié complice.

Un clin d'oeil à mon épouse, qui a supporté dans l'ombre toutes mes sautes d'humeur, que je remercie très sincèrement pour sa patience et sa compréhension ; un second clin d'oeil à mes deux enfants, à qui j'espère pouvoir montrer que l'effort est payé de retour, à condition de ne jamais abandonner le but que l'on s'est fixé.

Je dédie ce travail personnel, qui vient conclure un cycle de près d'un an et demi de dur labeur, à ma maman aujourd'hui décédée, et à mon père. Fils de cultivateurs, je n'avais pas souhaité reprendre la ferme paternelle qui me tendait naturellement les bras à la fin de mes études, au début des années 80 ; cette décision a sans doute provoqué chez eux une blessure cachée mais profonde, et j'espère de tout coeur que mon cheminement depuis lors puisse être source d'apaisement et de fierté pour eux deux.

INTRODUCTION

La construction progressive d'un dispositif cohérent et articulé de formation agricole : une impérieuse et incontournable nécessité

Ce travail constitue le prolongement du premier mémoire de recherche que nous avons réalisé en 2006 dans le cadre de notre formation Master professionnel « Ingénierie de la Formation et des Systèmes d'Emploi » et qui s'intitule « Le réseau formation fleuve (RESOF) - Pour une régulation participative de la formation agricole et rurale ».

La relation étroite entre ces deux travaux explique et justifie les nombreux renvois du second vers le premier, ainsi que les emprunts que nous nous sommes permis ici et là d'effectuer, notamment pour la partie descriptive du contexte de notre intervention.

Questions de régulation dans le premier, questions de pilotage dans le second : nous avons tenté au cours de l'année écoulée de cerner les deux faces d'une même médaille ; dans la partie relative aux concepts que nous avons mobilisés, nous tentons de démontrer que l'une ne peut aller sans l'autre.

Ce document est le travail d'un étudiant, certes plus très jeune, mais c'est aussi un travail tout court, correspondant à une « commande » qui m'a été passée par le Service du ministère sénégalais de l'agriculture, où j'ai été affecté en position de conseil : le Bureau de la Formation Professionnelle Agricole. Ce service, doté de ressources humaines fort peu nombreuses, a la tâche immense de porter, jusqu'à aujourd'hui, au niveau national la stratégie de formation agricole et rurale qui a été élaborée de façon participative en 1999.

L'enjeu consiste à travailler de concert avec tous les acteurs, individus et organisations, qui travaillent dans le champ de la formation agricole et rurale, dans un contexte où l'Etat a reconnu depuis déjà quelques années qu'il ne pouvait plus élaborer et mettre en oeuvre, seul, les politiques de développement rural. D'où ce titre en haut de page, la construction progressive d'un dispositif cohérent et articulé de formation agricole est bien une impérieuse et incontournable nécessité.

Par la force des choses, et surtout sous le coup de l'ajustement structurel qui lui a été imposé, l'Etat a dû se désengager assez brutalement de nombreux secteurs d'intervention, brouillant ainsi le paysage : de très étatique, normé et ordonné, le sous secteur de la Formation Agricole et Rurale a vu très rapidement de nombreux opérateurs prendre la place laissée vacante, dans une relative cacophonie.

L'idée générale est donc d'apporter un peu plus de cohésion et de cohérence dans le dispositif global sénégalais, pour mieux rationaliser ; la contrainte principale est d'y parvenir en fédérant tous les acteurs autour d'objectifs communs d'amélioration de l'offre de services, par la persuasion plutôt que par la contrainte, car l'Etat n'a plus les moyens aujourd'hui de faire respecter « à la baguette » la réglementation qu'il pourrait être enclin à mettre en place, d'autant plus que la décentralisation est passée par là, officialisant le transfert de nombreux domaines de compétences aux collectivités territoriales, dont notamment l'éducation et la formation professionnelle.

Et il y a une certaine urgence !

De très majoritairement rurale, la société sénégalaise est passée en quelques décennies à une urbanisation exacerbée, largement alimentée par l'exode rural et l'attrait de l'activité économique foisonnante de la capitale Dakar. Depuis 2004 en effet, la population urbaine représente

désormais 51 % de la population totale, et cette proportion va encore croître. Cependant, à la différence de pays comme la France, qui a aussi connu ce basculement rural-urbain, le Sénégal ne peut compter sur un secteur secondaire développé et en expansion pour absorber les flux de main d'oeuvre issus de l'exode rural.

L'activité économique, qui se situe massivement dans « l'informel » (à plus de 90%), n'offre aucune garantie aux plus exposés, c'est à dire à ceux qui n'ont que leur seule force de travail pour faire vivre leur famille ; les diplômés, y compris du Supérieur, ne sont guère logés à meilleure enseigne étant donné l'étroitesse du marché de l'emploi relatif au secteur formel (le seul qui permette de valoriser un niveau de formation certifié).

Il n'est pas aisé dans ces conditions de se construire un avenir, ni même de l'imaginer.

On en mesure mieux aujourd'hui la conséquence la plus visible et la plus médiatisée ; il s'agit du phénomène des « pirogues-people », né immédiatement après les évènements tragiques qui se sont produits dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, en 2005, et dont l'ampleur n'a fait que révéler crûment une émigration moins visible mais croissante jusqu'à cette date. Ce phénomène, qui révèle l'état de désespérance des jeunes, prêts à affronter la mort1 pour une hypothétique clandestinité dans des pays qu'ils ne connaissent le plus souvent que par la télévision, semble vouloir être combattu par les plus hautes autorités de l'Etat depuis mi 2006.

Celles-ci misent beaucoup sur un plan de retour vers l'agriculture, destiné aux clandestins rapatriés au Sénégal, mais aussi à tous ceux qui sont tentés par l'émigration. Toutefois, au vu des conditions de vie peu enviables du paysannat, les jeunes ont largement fait savoir que leurs ambitions étaient toutes autres.

Quel rapport avec la mise en place d'un cadre de pilotage, pour la formation agricole et rurale, dans la région du fleuve Sénégal ?

L'idée est simple : faire en sorte que la prise en charge de ces questions puisse se faire à un niveau de proximité raisonnable, dans le droit fil de la décentralisation. Que les habitants d'une région puissent s'adresser à leurs représentants, et leur demander des comptes le cas échéant, lorsque la situation ne leur paraît pas satisfaisante, plutôt que de s'en remettre à un Etat central qui a déjà fort à faire ailleurs.

La stratégie nationale de formation agricole et rurale ne trouvera une traduction concrète sur le terrain que si les intéressés prennent en charge leur devenir ; pour cela, des cadres de concertation sont indispensables pour que chaque catégorie de bénéficiaires puisse faire entendre son point de vue, pour que le débat soit public, et pour que les décisions prises, éventuellement, le soient en toute transparence et avec l'assentiment du plus grand nombre.

1 Le slogan de la jeunesse sénégalaise est édifiant : « Barça ou Barsa » (en Wolof : Barcelone, ou la mort)

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille