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La Formation agricole et rurale dans la vallée du fleuve Sénégal : appui à la mise en place d'un cadre de pilotage régional

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par Xavier MALON
Université de Toulouse 1 Sciences sociales - Master 2 Pro Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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I-1.2. L'AGRICULTURE DANS LA VALLÉE DU FLEUVE SENEGAL

I-1.2.1 L'utopie séculaire d'un potentiel stratégique7

Les premières expériences de colonisation agraire par des français de la métropole remontent à 1816, quelques mois après que se soit échouée la frégate La Méduse au sud de la côte mauritanienne, dont le radeau sera immortalisé par Théodore Géricault en 1819.

La volonté de mettre en oeuvre cette colonisation agricole reposait sur une représentation idyllique du potentiel démographique et des potentialités des zones riveraines du fleuve sur plusieurs centaines de kilomètres, jusqu'à Bakel. L'objectif était double pour le colonisateur : approvisionner la métropole en produits exotiques appréciés (café, indigo, coton), et assurer une dépendance croissante et irréversible des populations indigènes.

Il n'est pas superflu de rappeler que le Pacte Colonial consistait d'abord en l'obligation faite aux colonies de commercer exclusivement avec la puissance colonisatrice. (accessoirement, il leur interdisait également de transformer sur place leurs produits agricoles).

Cependant, les ambitions seront très vite revues à la baisse : en effet, les troubles interethniques, les négociants qui s'opposent au système de monopole, et l'adversité Maure et Bambara auront finalement raison de l'implantation des colons ;

Entre temps, l'épisode du baron Roger, sorte de gentleman farmer nommé gouverneur de Saint-Louis en 1822, se terminera par un fiasco agricole et économique : malgré un coûteux système incitatif de primes à la plantation (indigo et coton), les recettes d'exportation de ces produits ne couvriront qu'un huitième des dépenses consenties par la métropole, déclenchant des inspections qui concluront que les conditions particulières du « Sénégal » (sols, climat, facteur humain) sont peu compatibles avec sa mise en valeur agricole, et qu'il convient de favoriser à nouveau et au plus tôt le commerce, moins risqué.

Comme le remarque très justement P. DEBOUVRY, cette longue litanie d'erreurs, seulement esquissée ici, n'empêchera pas le modèle de se reproduire pendant les cent cinquante

6 Source : Rapport d'achèvement de la première phase du programme PSAOP

7 Ce chapitre s'inspire d'une série de recueil de fiches de lecture de P. Debouvry, dont notamment : « Du commerce illicite au commerce licite : abolition de l'esclavage et de la traite négrière », et « La saga des Bordelais, ou l'émergence de l'arachide sénégalaise ». (disponible chez leur auteur)

années suivantes. « il annonçait, contre toute logique, la série des futurs projets de mise en valeur fondés sur l'imposition autoritaire de structures et de formes d'exploitation de l'espace, en s'appuyant sur l'injection massive de capitaux et d'expertise, sans soucis des us et coutumes des populations locales ».

Dès 1850 pourtant, une approche plus inductive, à l'initiative du gouverneur PROTET allait assurer l'essor fulgurant de l'arachide, sans intervention directe sur la production mais en sécurisant son environnement et son écoulement ; la pistache de terre, originaire du Brésil correspondait à une nouvelle demande européenne (huile de table, savon) et sa production (expérimentale au départ, par des maisons de négoce bordelaises) allait passer de 1000 à 20 000 tonnes entre 1840 et 1870, pour atteindre un million de tonnes en 1970. Ainsi naîtra le bassin arachidier, caractérisé par sa monoculture, au centre du pays...bien loin de la Vallée du Fleuve Sénégal qui restera à l'écart de cette dynamique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus