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Du declin du mythe imperial a l'affirmation de l'identite noire dans Au coeur des tenebres (1902) de Joseph Conrad, Batouala (1921) de Rene Maran et Cahier d'un retour au pays natal (1939) d'Aime Cesaire

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par Amadou Hame NIANG
Université Cheikh Anta Diop de DAKAR - DEA 2008
  

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BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE

COMMENTAIRE D'UN OUVRAGE

Homi K. BHABHA, Les lieux de la culture. Une théorie postcoloniale (2007).

Les lieux de la culture. Une théorie postcoloniale, de Homi K. Bhabha, publié en 1994, puis en 2007 à Paris aux Editions Payot & Rivages pour la traduction française, va constituer l'objet de la présente analyse.

Au fil des onze chapitres de l'ouvrage, qui s'échelonnent sur 411 pages, le critique indien, professeur de littérature anglaise et américaine à l'Université de Harvard, revient sur les questions d'identité, d'appartenance nationale, d'hybridité culturelle, de la vision d'un monde dominé par l'opposition entre soi et l'autre, de l'imitation et de l'ambivalence utilisées comme armes par les colonisés contre les colonisateurs, des liens qui existeraient entre colonialisme et globalisation.

Pour situer la question de la culture, Homi Bhabha fait référence dans sa théorie à l'élan postcolonial. Il s'appuie sur un matériau littéraire, philosophique, psychanalytique et historique pour asseoir sa critique.

Dès l'introduction de l'ouvrage, l'auteur dès les premières pages entame un essai de définition des « lieux de la culture ». Il soutient que le besoin d'affirmer une tradition culturelle opprimée vient de l'inconfort de la situation sociale. Dans les récits, par exemple, les écrivains, au-delà d'une maison inconfortable, montrent les conditions de vie des minorités ethniques. C'est ainsi que le lieu d'où parlent ces peuples devient en quelque sorte le lieu le plus intime de leur vie.

S'écartant des canons de la représentation binominale du monde, l'auteur invite à revoir la théorie d'un monde polarisé dans la relation centre et périphérie ou oppresseur et opprimé. Cette image en miroir, pense-t-il, est vectrice des rébellions et des mobilisations populaires subversives.

Seulement, au regard des « nouveaux » langages de la critique, Bhabha manifeste son inquiétude à voir une continuité des divisions géopolitiques ou encore le passe-temps de l'élite occidentale qui produit un discours sur l'Autre, dans le but de renforcer son rôle hégémonique. C'est dans cette veine qu'il s'interroge aussi sur la raison de spécifier la théorie critique comme « occidentale ». Ce qui ne signifie pour lui, qu'une volonté d'affirmer l' « eurocentricité idéologique » (p.72). En fait, il remarque que dans les textes produits par des auteurs écrivant sur l'Autre, c'est la différence de ce dernier qui est mise en avant. On ne lui confère aucun pouvoir de nier ou d'établir son désir historique.

Cette différence culturelle dans la représentation coloniale, est interprétée par l'auteur comme un signe d'angoisse des Européens. Car l'indigène demeure un mystère de par son attitude « moitié acquiesçant, moitié s'opposant, jamais fiable » (p.76).

Bhabha, dans sa critique, oppose ce concept de « différence culturelle » à la « diversité culturelle » qui, pense t-il, doit être dépassée, parce qu'étant confinée dans l' « utopie d'une mémoire mythique, d'une identité collective » (p.77). Les limites de cette notion de diversité culturelle résident dans sa résistance à l' intertextualité.

Analysant le stéréotype dans le discours du colonialisme, l'auteur revient largement sur l'ambivalence autour de ce concept. En fait, si le stéréotype est une idée toute faite, toujours « en place » (p.21), il n'en reste pas moins qu'il est toujours répété. Bhabha souligne son caractère immuable, c'est-à-dire qui ne peut se libérer des considérations épidermiques, raciales, culturelles. Il emploie le terme de « fixité » pour montrer que de cette stratégie discursive, résulte les « idéologies de dominance ou de dégénérescence raciale et culturelle » (p. 134).

Sur la question du « mimétisme et de l'homme » (chap.4), Homi Bhabha fait observer une fois de plus l'ambivalence du discours colonial. Car, s'il y a une volonté de représenter la colonie et l'indigène sous un aspect imitant la

métropole et l'Européen, force est de constater le caractère comique du projet. En effet, c'est sous le signe de la farce que s'opère la « mission civilisatrice ». La justification religieuse ne peut s'accommoder des exactions commises sur les peuples colonisés. Le mode du discours colonial que l'auteur appelle mimétisme est frappé par une ambivalence. En fait, cette stratégie est à la fois ressemblance et menace. L'Européen ne diffuse qu'une image « partielle » (p. 150) de sa culture à l'indigène, de crainte que ce dernier ne réclame plus de liberté au point de se rebeller contre le colonisateur.

Dans « Sournoise civilité », l'intitulé du chapitre 5 qui fait écho au précédent, l'auteur analyse les relations entre l'indigène et le maître blanc, fondées sur le rapport de paranoïa et de persécution. L'indifférence manifeste de l'indigène instaure un sentiment de terreur latente.

Mais ce sont les signes du triomphe de la civilisation anglaise que Bhabha souligne dans la littérature impériale. En effet, dans la quasi-totalité des textes des écrivains britanniques, le critique indien mentionne la fréquence d'un « scénario joué dans les immensités sauvages et muettes de l'Inde, de l'Afrique et des Caraïbes coloniales, de la découverte soudaine et fortuite du livre anglais » (p.171). Il cite Marlow, le personnage de Conrad qui ramasse en pleine jungle le livre de Towson (ou Towser). Ce qu'il invite à interpréter comme les agissements illimités des Européens dans un espace sans limite.

Pour ce qui est du Livre Saint qui a servi de prétexte à l'expansion impérialiste, Bhabha en montre l'aspect dérisoire, par l'usage qu'en ont fait les peuples indigènes. Ces derniers utilisent la Bible comme objet de curiosité, à des fins commerciales ou même comme papier de rebut.

Malgré ces signes du malaise de la domination occidentale, l'auteur note un silence bruissant qui traverse tous les récits de l'empire. De Sir Alfred Lyall à Carlyle, en passant par Bridley jusqu'à Kipling, Bhabha souligne ce silence, synonyme de l'apologie impériale mais qui peine à cacher les signes de la confusion coloniale que mettent clairement en scène Au Coeur des ténèbres de

Joseph Conrad et Routes des Indes de E.M. Forster. Les contradictions coloniales résident dans la vaine tentative de dominer tout en passant sous silence les velléités de résistance des indigènes. Bhabha reprend la métaphore de Fitzjames Stephen : « Un tonneau de poudre peut être inoffensif ou exploser, mais vous ne pouvez l'éduquer comme le fuel domestique, à exploser en petites quantités » (p.208).

Les lieux de la culture invite à dépasser la bipolarisation du monde et essaie de faire comprendre qu'une culture en mouvement et en contact avec d'autres cultures ne doit plus prétendre à une quelconque authenticité nationale. Ce qui importe, pense Homi Bhabha, c'est de réfléchir sur une théorie engagée, en prenant pour point de départ l'hybridité du monde postcolonial.

Cependant, ne peut-on pas présager une limite à cette théorie de dépassement quand on sait que l'Africain ou l'indigène dominé plusieurs siècles durant, continue à vivre un néocolonialisme qui ne diffère de l' « ancien » que par des concepts euphémiques.

Aussi Bhabha, lui-même, semble-t-il conscient de cette limite, car il est arrivé à la conclusion qu'au colonisé comme au colonisateur est amputé l' « activité de négation » (p. 134), c'est-à-dire que l'un et l'autre ne peuvent plus se libérer du caractère fixe des considérations de peau, de sang, de culture.

L'expérience coloniale est traversée par une tradition de contradictions. La volonté de dominer l'indigène fait qu'on lui nie une culture propre mais le paradoxe est qu'on hésite à lui transmettre toute la culture du « maître ». Ainsi, s'établit une relation ironique ponctuée d'effets du trompe-l'oeil. Car l'Ecole anglaise n'a réussi qu'à créer des interprètes qu'Homi Bhabha appelle « homo imitans » (p. 150).

Cet ouvrage est capital dans notre projet de thèse. Car, en plus de l'oeuvre d'Edward Said, Culture et Impérialisme, nous disposons encore plus d'outils critiques dans l'élaboration du déclin du mythe impérial à la lumière de la théorie postcoloniale.

COMMENTAIRE D'UN ARTICLE

Jacques CHEVRIER, « Les romans coloniaux : enfer ou paradis ? »

Dans la perspective de notre commentaire bibliographique, nous avons sélectionné l'article de Jacques Chevrier intitulé : « Les romans coloniaux : enfer ou paradis ? » (12 pages : 61 à 72), publié dans la Revue du Livre : Afrique Noire, Maghreb, Caraïbes, Océan Indien, Notre Librairie N° 90 Octobre - Décembre 1987.

Dans ce numéro consacré aux « Images du Noir dans la littérature Occidentale », est adjoint le sous-titre : « Du Moyen-Âge à la conquête coloniale » qui a valeur de délimitation du cadre temporel de l'analyse. Jacques Chevrier, dans cet article, de la même façon que les autres auteurs de cette Revue N°90, pose un regard critique sur le caractère ambivalent de l'image du Noir telle qu'elle est représentée dans la littérature romanesque européenne. Une dizaine de textes : Un capitaine de 15 ans (J. Vernes), Le roman d'un spahi (P. Loti), Au pays des fétiches et Terres de mort (P.V. D'Octon), Dans la brousse (P. Bonnetain), Au Coeur des ténèbres (J. Conrad), Les morts qui parlent (E.M. De Voguë), Terres de soleil et de sommeil et Le voyage de centurion (E. Psichari) et La maîtresse noire (L.-C. Royer), ont servi à étayer son analyse munitieuse de l'ambiguïté du projet impérialiste.

Optant pour la méthode de l'analyse textuelle, la démarche de l'auteur consiste à étudier dans les textes du corpus la vision de l'Afrique par les Européens. Chevrier structure son étude en deux volets : d'abord, la vision pessimiste qui prête au continent « maudit » les couleurs de l'enfer ; ensuite celle plus optimiste qui y verrait plutôt une terre de rédemption. Entre les deux, l'ironie semble être l'orientation critique que laisse entrevoir l'auteur. Mais c'est

surtout la dimension idéologique et mythologique qui se révèle être l'enjeu de l'analyse.

Telle est la méthodologie de Chevrier. Pour ce qui est de l'argumentation, le premier volet (la vision pessimiste) est construit autour de la représentation de l'ailleurs et de l'altérité.

Il montre d'abord comment les romanciers et les voyageurs décrivent le milieu physique où clichés et stéréotypes semblent concourir à une volonté de mythification. Le paysage est perçu comme un univers de désolation, figé, immense et hostile. Le soleil d'Afrique hante les Européens d'où les termes négatifs et dépréciatifs qui accompagnent ce mot : « malfaisance » et « malédiction » (p.64). L'auteur pense que les évènements tragiques ou sanglants associés au soleil suggèrent l'accablement et la maladie. « L'effroyable nulle part » est aussi, selon Chevrier, la caractéristique principale de la nouvelle de Conrad et des autres textes cités.

En effet, le monde effroyable des ténèbres, décrit avec une connotation maléfique, renforce l'atmosphère à la fois macabre et démoniaque de la trame narrative des récits sur l'Afrique. L'auteur insiste sur les notations de ces écrivains-voyageurs à propos des pays visités. D'une « terre maudite » à la « sauvagerie oubliée de Dieu », au « pays infortuné », Psichari, Loti, Conrad et autres ne tarissent pas de qualificatifs à l'obsession de la mort qui hante leurs héros. Chevrier revient aussi sur les descriptions de paysages de nuit ; car il a constaté que chez les romanciers, la lune, comme le soleil, présente des attributs démoniaques. En fait, dès la tombée de la nuit, les fêtes religieuses, le tam-tam et la bamboula deviennent l'expression du diable dans ces contrées « sauvages ». Les récits qui passent sous la critique de Chevrier baignent dans cette atmosphère de magie et de sorcellerie. Ce qui entraîne, selon l'auteur, cette impression d'ensorcellement, d'inquiétude et de frayeur des Européens livrés sans défense aux sortilèges dits malfaisants du continent.

Ainsi, de la remarque de Psichari : « Nous n'eussions jamais cru qu'un paysage peut faire mal à ce point » à la lancinante question de Conrad : « Qu'étions-nous pour nous être fourvoyés là ? » (p.66), Chevrier opère une transition pour montrer ensuite l'effet du contact de l'Autre, appelé indigène avec l'Européen.

Il note que comme la nature, c'est dans le registre du démoniaque qu'est entraperçue la relation avec l'Autre, la femme noire en particulier. L'auteur souligne toutefois que ce thème, abondamment exploité dans toute la littérature coloniale, est l'objet de plusieurs interprétations. Si pour certains, le « mariage colonial » se réduit à une liaison précaire, afin de supporter les rigueurs de l'exil, d'autres, en revanche, y voient la principale cause de la déchéance de l'Européen. Le héros de Loti, Jean Peyral, succombe aux charmes de la petite Fatou-Gaye qui distille dans les veines du spahi des ivresses inconnues. Robert de Coussan, héros de La maîtresse noire de Louis-Charles Royer, devient l'esclave d'une jeune fille peule appelée Mouk. Même pour le vertueux Psichari, son héros Maxence, dans Le voyage de centurion, n'échappe pas aux sortilèges africains de la femme noire. Cette liaison est vécue par les personnages comme le point extrême d'un pacte funeste scellé avec une créature méchante et perverse, à telle enseigne que tout retour devenait impossible. A l'image du vapeur de Marlow s'enfonçant au plus profond du coeur des ténèbres, ces émissaires de l'Europe impérialiste, remarque Chevrier, s'enlisent dans la plus complète déchéance, au point de perdre tout espoir de prendre du galon pour Jean Peyral, ou d'être contraint par sa maîtresse aux malversations tel Robert de Coussan, jusqu'à Maxence qui a occasionné de fâcheuses conséquences à sa troupe du fait de son retard pour Atar, causé par sa maîtresse noire.

L'Afrique, remarque Chevrier, est représentée comme le lieu de la mort et dans les ouvrages cités, la mort sous les tropiques devient un thème récurrent. Les écrivains brossent un tableau particulièrement morbide afin de montrer l'enfer dans lequel sont fourvoyés les émissaires de la civilisation. Ces derniers,

ajoute l'auteur, succombent du fait des effets conjugués de la solitude, de l'alcool et des maladies vénériennes. Toutefois, souligne-t-il, le point de non retour est franchi quand ils retournent vers la barbarie. Car, s'ils échappent à la mort, ils ne sont pas pour autant quittes avec l'Afrique. Les écrivains coloniaux font une part importante au thème du « décivilisé » dans leurs récits. Kurtz, le héros de Conrad, en est une parfaite illustration.

Dans le deuxième volet (la vision optimiste), l'auteur souligne que les données du problème changent radicalement dans les oeuvres du corpus. Même si le péché de la barbarie et de la sauvagerie persiste, le continent africain est maintenant vu sous un angle moins lugubre. Il devient une terre d'épopée, de croisades et même une école d'énergie pour toute une génération.

Chevrier note dans les textes une tonalité qui verse plus vers l'exaltation et au ravissement. Chez les personnages, l'Afrique devient le prétexte d'une introspection profonde de leur être. Aussi, l'auteur mentionne-t-il la naissance de deux espaces antagonistes dans l'univers de l'écrivain. Pour les personnages européens, l'aspect épique de la colonie vient s'opposer à l'inertie de la métropole incarnée par les sophistes et les sceptiques. L'Afrique devient ainsi une fontaine de jouvence où les héros retrouvent leur énergie.

L'auteur achève son analyse par une vue d'ensemble du roman de Joseph Conrad, Au Coeur des ténèbres qui déconstruit l'image mythique de l'Afrique. L'Anglo-polonais, souligne-t-il, s'est mis dans une position intermédiaire ; il n'exalte ni le dernier degré de la décadence incarné par les « sauvages » ni le degré suprême de l'épanouissement représenté par les Européens.

La réflexion de Jacques Chevrier sur « les romans coloniaux : enfer ou paradis ? » apporte une vision nouvelle à l'ambiguïté de la représentation de l'Afrique dans le champ littéraire colonial. La contradiction qui se lit à travers ces récits reflète la difficulté à posséder ce continent dominé mais indocile. L'Afrique et l'Africain ont résisté à tout effort de rationalisation et de territorialisation. Mais pour pérenniser le projet impérial, il importait pour ces

écrivains d'apporter une vision nouvelle sur l'Afrique, afin d'inciter les jeunes Européens à s'engager dans « l'oeuvre » coloniale. Aussi, se sont-ils évertués à présenter l'Afrique comme une terre de régénération.

Dans cet article de Jacques Chevrier, on remarque une perspective d'analyse actuelle qui consiste à laisser à l'appréciation de la critique les deux aspects de la problématique. Ce qui a pour intérêt d'offrir au lecteur une interprétation libre de l'étude.

La critique textuelle à laquelle sont soumis ces récits facilite notre analyse. En effet, entre le point de vue de l'auteur et les exemples extraits du corpus, on apprécie une cohérence qui ne prête pas à équivoque.

L'analyse de Jacques Chevrier élargit le champ critique relatif aux images africaines dans la vision occidentale. Il rend ainsi compte d'un regard sur des publications anciennes mais dont l'actualité reste manifeste dans les rapports Occident / Tiers-monde.

On déplore, cependant, une absence des Africains dans le second volet de l'article. En effet, son analyse de la vision optimiste de la représentation de l'Afrique ne prend en compte que le milieu physique.

Toutefois, l'article de Chevrier apporte beaucoup à notre projet de thèse, dans la mesure où le roman de Conrad, texte principal dans son corpus occupe une place centrale dans notre recherche. Il s'insère dans la première partie de notre étude : Mythe de l'Afrique et l'Africain.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein