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La libéralisation financière et le développement de l'intermédiation financière au Rwanda (1995-2007)

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par Baudouine KAMAYANJA
Université libre de Kigali - Licence en Economie 2008
  

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CHAPITRE III. INCIDENCE DE LA LIBERALISATION FINANCIERE SUR LE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME BANCAIRE AU RWANDA

Dans ce chapitre, nous analysons les conséquences qu'a eu la libéralisation financière sur l'activité du système bancaire au Rwanda. Pour cela, nous avons parlé des effets de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire dans une première section, dans une deuxième section, nous avons exposé l'activité bancaire à l'époque des changements et ensuite nous avons formulé une conclusion partielle établissant nos constatations en rapport avec l'incidence de la libéralisation financière sur le développement du système bancaire.

3.1 EFFETS DE LA LIBERALISATION FINANCIERE SUR L'INTERMEDIATION BANCAIRE

Dans cette partie nous exposons les effets de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire au Rwanda. Cela s'explique par la diversification des modalités de financement et la baisse des taux d'intérêts et la diversification de l'activité bancaire qui a entraîné la marchéisation des conditions bancaires et le développement des activités hors bilan.

3.1.1 Diversification des modalités de financement et la baisse des taux

La transformation et le développement rapide des marchés de capitaux au cours des années quatre-vingt ont eu un impact important sur les structures de l'activité traditionnelle des établissements de crédits. Les effets ont été particulièrement sensibles sur l'activité d'intermédiation classique pour donner lieu aux phénomènes de désintermédiation et à la " marchéisation " des conditions de financement bancaire.

L'ère de la finance directe et des nouvelles technologies n'a donc pas tant engendré de désintermédiation, mais qu'un nouveau partage des rôles dans la sphère financière. En effet, l'intensification de la concurrence et le développement du rôle des marchés ont conduit à une diversification des modalités de financements de l'économie.

Avec la création de nouveaux marchés de financement (par exemple : la création des titres de créances négociables, la création d'un marché de financement à court terme...), les emprunteurs et principalement les entreprises ne dépendent plus uniquement des banques pour obtenir des fonds ou pour gérer leurs risques de taux d'intérêt ou de change. Les banques ont vu également s'échapper les grandes entreprises avec le développement des financements directs, non bancaires (actions et billets de trésoreries) ainsi qu'avec la création de banques de groupe

Tableau 4 : Evolution des taux d'intérêt pendant la reforme

Période

Taux d'intérêt créditeur

Taux d'intérêt débiteur

Taux sur le marché interbancaire

Taux du marché monétaire

Taux de refinancement

Taux moyen pondéré des bons du Trésor

A la ponction

A l'injection

1995

12,12

17,95

-

-

-

16,00

-

1996

11,26

18,44

-

-

-

16,00

-

1997

9,97

16,63

8.00

-

-

10,35

-

1998

8,68

17,13

8,00

6.81

7,38

11,38

9,81

1999

9,12

16,84

8,90

-

-

11,19

9,81

2000

10,11

16,99

8,69

-

-

11,69

-

2001

10,18

17,29

11,14

9,50

-

13,00

9,25

2002

9,02

16,32

9,91

10,50

-

13,00

10,49

2003

9,43

16,45

10,38

11,63

-

14,50

12,68

2004

9,39

16,48

11,25

10,64

-

14,50

12,26

2005

8,01

16,08

9,84

9,00

-

12,50

10,24

2006

8,29

16,07

7,43

7,39

-

12,50

8,08

2007

6,77

nd

6,00

5,28

-

12,50

5,99

Source: BNR, Département de Supervision Bancaire, Rapports annuels 2002 et 2007

En faisant une brève analyse de ce tableau, nous nous rendons compte que le taux d'intérêt créditeur a évolué à la baisse passant de 12.12% en 1995 à 6.77% en 2007. Le taux d'intérêt débiteur quant à lui, a varié autour de 16% pendant plusieurs années de notre période d'étude mais avec une tendance à diminuer, bien que le taux de refinancement ne suivait pas le même rythme.

Dans ces conditions, les banques ont dû s'adapter à ces variations brutales des besoins économiques. Elles ont dû adapter leur offre aux nouveaux besoins de leur clientèle, notamment en proposant de nouveaux produits. Mais, cette concurrence accrue entre banques d'une part et entre banques et marchés financiers d'autre part, a conduit à une baisse des taux débiteurs pratiqués ainsi qu'à une baisse des prix des services bancaires. D'où une certaine amélioration de la situation financière de la clientèle des banques.

Egalement, la libéralisation financière en vigueur au Rwanda depuis les années 1995 a entrainé des changements importants dans la collecte des dépôts de la part du système bancaire. Ainsi, le tableau 5 suivant montre comment ces dépôts ont évolué pendant notre période d'étude.

Tableau 5 : Evolution des dépôts (en millions de Frw)

Période

Dépôts à terme et assimilés en millions de Frw

Dépôts à vue dans les banques

en millions de Frw

Dépôts en devises en millions de Frw

1995

7,234.7

22,187.7

15,153.0

1996

8,916.7

24,363.4

14,132.8

1997

17,409.8

33,609.2

15,920.0

1998

20,593.4

31,041.5

18,513.6

1999

20,027.0

36,279.4

19,505.2

2000

24,595.9

36,588.3

26,579.3

2001

28,518.0

38,421.1

27,850.7

2002

33,935.8

42,871.3

29,043.3

2003

30,699.3

49,786.9

41,496.0

2004

53,732.0

61,372.9

51,013.8

2005

70,754.2

84,621.3

43,672.7

2006

104,754.6

97,770.5

59,178.4

2007

138,663.2

152,072.1

68,634.0

Source : Elaboré à partir des données recueillies auprès du département des études 2007

Parmi les facteurs de l'augmentation des dépôts, l'on peut citer l'accroissement des dépenses publiques qui ont entraîné la hausse du déficit global base ordonnancement hors dons de 7,1%, mais aussi le niveau plus élevé de l'activité économique croissance du PIB de 6,5% contre 4,5% prévu initialement).

Parmi les facteurs de l'augmentation rapide des dépôts à vue on citerait l'appréciation continue de la monnaie nationale vis-à-vis des devises étrangères, qui s'est traduite par l'augmentation de la préférence des épargnants pour les dépôts en francs rwandais en général.

Après une contraction de 6,0% en 2002, le crédit intérieur a connu une augmentation très sensible de 33,3% au cours de l'exercice sous revue, une hausse qui a concerné simultanément ses deux composantes, à savoir le crédit net à l'Etat et le crédit à l'économie.

S'agissant du crédit à l'économie, son évolution a largement été influencée par les prêts garantis à l'Hôtel Prime Holding.

Au cours de 2003, l'évolution du crédit net à l'Etat a été rapide face à un volume important de dépenses non couvertes par des appuis budgétaires extérieurs devenus très irréguliers.

Ainsi, le niveau du crédit net à l'Etat est passé de 1,2 à 17 milliards de FRW entre décembre 2002 et décembre 2003. En fait, l'année 2003 a été caractérisée par un ralentissement significatif de déboursements extérieurs comparativement aux années antérieures. Il s'en est suivi que l'Etat a intensivement utilisé les ressources bancaires pour couvrir les dépenses qui ont été particulièrement élevées à partir du mois de juillet avec une forte expansion en octobre 2003. Le graphique de la page suivante montre l'évolution des crédits intérieurs entre 1995 et 2007.

Graphique 4 : Evolution des crédits intérieurs (en millions de Frw)

Source : Elaboré à partir des données recueillies auprès du département des études 2007

Constitué du crédit net à l'Etat et du crédit à l'économie, le crédit intérieur est passé de 70,88 à 93,22 milliards de FRW de 2005 à 2006, soit une hausse 31,6%. Ce renversement de la tendance qui était observée depuis deux ans, résulte de la forte augmentation du crédit à l'économie, qui a plus que compensé la baisse du crédit net à l'Etat.

Constitué essentiellement du crédit au secteur privé et du crédit aux entreprises publiques, le crédit à l'économie est passé de 132,7 à 162,6 milliards de Frw soit une hausse de 22,55% contre 19% enregistré en 2005. Le crédit au secteur privé a enregistré une augmentation plus significative, passant de 131 à 162,2 milliards de Frw, soit un accroissement de 23,88%, tandis que le crédit aux entreprises publiques est resté stable.

L'expansion du crédit au secteur privé a répondu à la croissance économique

qui, selon les premières estimations, aurait atteint 6,5% contre 4,5% prévu initialement.

Comme signalé précédemment, le crédit net à l'Etat est resté négatif et a évolué à la baisse pour la troisième année consécutive, passant de -661,99 à -669,44 milliards de Frw suite à la consolidation des dépôts de l'Etat accumulés dans e système bancaire.

Cette accumulation de dépôts est la contrepartie de l'afflux des aides financières extérieures en appui au budget et aux projets, de l'annulation de la dette extérieure de la BNR au titre du MDRI, mais résulte aussi des performances exceptionnelles enregistrées dans a collecte es revenus intérieurs.

3.1.2 Diversification de l'activité bancaire

Le développement des marchés financiers ayant fait perdre aux établissements bancaires une partie de leur activité traditionnelle (collecte des dépôts et octroi de crédits), ceux-ci vont pouvoir réagir notamment en diminuant les coûts d'intermédiation, par ailleurs ils vont aller eux-mêmes sur les marchés à la fois pour lever des fonds et émettre des titres et pour acheter des titres, enfin ils vont développer toute une nouvelle gamme de services liés au fonctionnement des marchés financiers. On parle désormais de marchéisation des conditions bancaires, développement des activités hors bilans et la titrisation.

Au Rwanda, avec la libéralisation financière, l'activité des banques de la place s'est trouvée diversifiée. Ainsi, les banques rwandaises interviennent dans presque tous les secteurs de l'activité économique. Cette situation peut normalement s'expliquer par le tableau en annexe qui présente l'évolution des crédits bancaires selon les secteurs de l'économie.

Avec la libéralisation, le système financier participe de plus en plus dans les activités économiques car les crédits octroyés ne cessent d'augmenter au fur des années et dans tous les secteurs de l'économie nationale que ce soit à court terme, à moyen et long termes.

3.1.2.1 Marchéisation des conditions bancaires

La marchéisation, c'est ni plus ni moins la généralisation des financements aux prix du marché. Il importe de noter que la marchéisation ne veut pas dire une réduction du rôle des banques, bien au contraire ; c'est plutôt une mutation de leur rôle à laquelle nous allons assister. Le développement très important des activités bancaires dites hors-bilan est le signe le plus évident de cette transformation.

Deux phénomènes lui sont liés : d'une part, les financements par émission de titres s'accroissent au détriment des financements bancaires traditionnels ; d'autre part, ces derniers sont de plus en plus affectés par les conditions des marchés financiers.

L'un des phénomènes les plus marquants des 15 dernières années, c'est la marchéisation de l'intermédiation financière, qui couvre deux éléments très interdépendants :

1) l'ampleur croissante de l'intermédiation financière assurée par les banques à des conditions qui sont presque entièrement déterminées par le jeu des mécanismes du marché ;

2) l'ampleur croissante de l'intermédiation financière qui s'opère sur les « marchés » des capitaux, sans apparaître dans les bilans des banques et des institutions financières.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote