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Une double lecture de la forêt gabonaise : cas des Pové et des exploitants forestiers au Gabon

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par Paulin KIALO
Université Omar Bongo - Diplôme d'études approfondies 1999
  

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Les forestiers

Milodi, 75 ans, village Moutouyèni, clan Mitsévo

Texte en pové

Texte en français

 
 

Mwamè amasombaka permyè ya coupe familiale. Leroy-Gabon ndoka ténagha miétimyè yngya tu sabaa dodya buwa ghua somba bia mytangynymyè. Mwamè ghu bua permyè mughènyè. Mysamy bènda wèny ynydy. Ndy watua polytkyè wa bèlykyèdy, mysakoko Piindiia lèlya kalè émabaké bybando bybando, ndzobo na ndzobo. Miéti myè mysama baka myka sombudiu. Lèlo wana sombidiaka ny miétimyè. Onde na dody ta oka somba, myghèlymyè léngé. Waka sombydya piindii mwa Mouboundzè na mwa ndama na Yoni.

Mon enfant est détenteur d'un permis de coupe familiale. Leroy-Gabon l'exploite parce que nous ne pouvons acheter des engins. Mais mon fils a dû bataillé fort pour acheter ce permis. Mais les hommes politiques causent du tord aux autres. La forêt d'avant était la propriété de tel clan, de tel lignage. Le bois ne faisait pas l'objet de vente. Aujourd'hui, celui qui a de l'argent peut acheter les essences. Et les interdits sont mis entre parenthèses. Ce sont les hommes politiques qui vendent la forêt.

Un forestier français travaillant dans une société de la place

(Koula Moutou)

Les textes qui organisent l'exploitation forestière sont clairs. Si je remplis les conditions pour obtenir tel ou tel type de permis, j'exploite la forêt. Si les populations réclament des choses, des actions nous ne sommes pas obligés de répondre favorablement, nous le faisons pour éviter des perturbations dans l'exploitation des essences. De toutes les façons nous payons des impôts et l'Etat doit les utiliser pour répondre aux attentes des populations, c'est tout.

Vous savez que la forêt rapporte de l'argent, nous payons ce que nous payons en impôts, en salaires, en construction de routes utilisées aujourd'hui par tout le monde.

Un technicien du Siindiicat des Forestiers (SYNFOGA)

Plusieurs zones sont vides d'hommes et par conséquent il n'y a pas de conflit. les sociétés exploitent sans problèmes les zones dans lesquelles elles sont installées.

Cependant là où les populations sont installées, il n'y a pas conflits en tant que tel, mais des petits malentendus. C'est vrai qu'il y a des anciens villages, mais ces gens sont partis de ces zones depuis. D'après ce qui nous a été dit par les prètres, les populations partaient de Koula-Motou pour mimongo en pleine forêt, ce qui fait des centaines de kilomètres à parcourir. Il y a certainement le souvenir des campements qui hantent la mémoire des vieux. Ce parcours ne fait plus de nos jours, ils passent tous par Mimongo.

On ne peut vraiment pas se fier aux cartes établies par les Eaux et Forêts

Un forestier français, SBL

(Koula-Moutou)

Les épouses de deux de nos ouvriers étaient allées en forêt pour se ravitailler. Paraît-il que cette partie de la forêt est interdite aux femmes particulièrement, en fait aux non initiés.

Vous savez chacun à son interprétation de ces choses. Ce qui nous avait surpris le plus surpris, ce qu'elles sont mortes au même moment avaient-elles consommé une eau polluée ou quelque chose de ce genre.

Les interdits et autres considérations, c'est bien mais le pays doit vivre, doit de développer. Les interdits, ça ne développe pas un pays. Ce qui nous étonne dans cette affaire c'est que nous n'exploitons qu'un nombre limité d'essence et nous sommes de passage, ils le savent tous, mais ils nous traitent de voleur et leurs frères qui des permis de coupe, ces hommes politiques ne sont-ils pas des voleurs ? Ils nous arrivent parfois de construire des écoles dans des villages, nous distribuons du gas-oil aux populations, nous soignons, évacuons sur Koula Moutou au passage des malades, sans oublier la route qui sert à tout le monde et les ponts aussi. Chacun de nous a son propre rapporte avec la forêt. L'atitude du Noir est ambiguë : la forêt rapporte de l'argent à certains d'entre eux mais ils parlent de forêt interdite.

Dans ce cas le sacré commence où et s'arrête où ? Et à qui s'adresse t-il ? Il faut dire une chose, les fables et les légendes, c'est bien pour la mémoire mais l'économie n'en a pas besoin, les enjeux ici se chiffrent à plusieurs centaines de milliards.

Un forestier français travaillant à la Sorga/Lutexfo

(Koula-Moutou)

Avant de nous installer quelque part nous discutons avec les populations autochtones, notamment avec les Chefs du village et les notables. L'objectif visé est de trouver un consensus par rapports aux éventuels mal entendus, et ce n'est pas ce qui manque d'ailleurs. Nous donnons de l'argent, du gas-oil parfois une tronçonneuse pour l'abattage de leurs plantations.

Vous savez, on parle de 5 km qui appartiennent aux villageois, mais pour le villageois cette distance n'a de sens étant donné que le village englobe aussi bien cet espace habité, mais aussi les anciens villages, les anciennes plantations. Les distances peuvent aller jusqu'à trente à quarante kilomètres selon les migrations. Ils vous montreront toujours une tombe, un atangatier qui était la propriété de son arrière-arrière grand-père. Le droit c'est quelque chose, mais la réalité sur le terrain en est un autre.

Nous sommes installés au Gabon depuis fort longtemps et ces choses ne nous échappent pas, alors nous négocions, chacun gagne quelque chose. Quand on nous signale qu'il y a une forêt interdite, nous cherchons les gestionnaires des fétiches et voyons avec lui la possibilité de la déplacer, la compensation c'est l'embauche d'un fils du village, l'argent versé, etc.

Ngoyi, 33 ans, village Muéla pové, clan Muivo

Texte en pové

Texte en français

Miingé mambunè mandé ma lélia kalè. Lélya kalè, vèngè dyè ghé téné, pasi lèlo ta ghwangoko, ngiladi punduku, bikombobi vadoko. Myka ghwanga ngumydyè na vèngydyè. Tu mynda du na ? Tsèngi éndé na mwa mwa. Ndi mikyndagha malaghumè ta va tsya ovèngyè, va tsya oghumè. Masyny ma mitanganimè myka podagha bylongubiato bynde ghu piindiiè omènia na bynge bylongu bynde paka ghu kunduake. Tuka bwagha dolydy ndy tsèngyé bévyky Waka tuba ndziyè, ta waghétuè wadyaka dokyma ébumua pové.

Certaines choses sont du temps passé. Avant, movengui on ne le coupait pas, mais aujourd'hui, les cimetières sont profanés parce que la route doit passer. Je coupe les okoumé avec les movengui. Que pouvons-nous faire d'autre ? Le monde est foutu. Mais je fais les offrandes aux morts sous des movengui et des fromagers. Les engins des Blancs piétinent nos médicaments sur leur passage. Tu sais que certaines plantes sont difficiles à trouver. Nous gagnons de l'argent mais le monde est bouleversé. Quand ils font des routes, les femmes viennent voir nos secrets.

Moulégha, 48 ans, village Miboba, clan Sima Erungi

Texte en pové

Texte en français

Ambwé éna myghèlymè éta paka. Lèlya kalè ghuma baké na myghèly mya buwa. Ghélé na mughétu ghu piindii, ghé nyaké ghu mamba, ghu tsya mwété, byotso bynè tana mydybumyè. Mitangani mydya wana myghély myano mysaba nambu. Vama baka my sombaka permyè, wiingé wama baké kémaka, yngya piindii asaka sombudiughu, ghondé na myghèlè. Omènia mughélé aka kaba moto dolè ? Mughèlè taka kondza ndziya ? Ndo ghwanga ngumé ta sombidya éma ta oka bua dolè. Toka tonga ndzua lova, ta oka somba bilongu bia bogha moto. Mynènya na ghé tédya mytangynymy bévè, ta mwa mwa. Piindii yato, oka téna oka kolégha. Tu mènia na mitanganimyè ndy wande na masynymè. Eka bévydya éto ndy éka téna wa dyubadyè, abydyè. Vama baka SBL, Leroy-Gabon waka dya ghono ta na wadyandzya.

Les interdits sont difficiles à comprendre. Avant, il y avait beaucoup d'interdits. Il était interdit d'avoir des rapports sexuels en forêt, de faire ses besoins dans une rivière, sous un arbre ; tout cela était géré par des interdits. Quand les Blancs sont arrivés, ils nous ont fait comprendre que nos interdits n'étaient fondés. Quand `'j'avais acheté'' le permis de coupe familiale, tout le monde était étonné parce que la forêt ne se vend pas c'est interdit. Les interdits ne procurent pas de l'argent, ils ne font pas des routes. Mais si tu abats un okoumé et que tu le vendes, tu gagnes de l'argent tu peux construire une maison et acheter des médicaments. Je sais que les Blancs abattent les arbres en désordre. La forêt nous appartient, il faut le faire avec parcimonie. Nous savons que ce sont les Blancs qui ont les moyens. Ce que nous désapprouvons ce sont leurs méthodes, ils coupent le bois n'importe comment, ils viennent ici avec leurs travailleurs.

Un cadre de nationalité Camerounaise, clan Essametok

(Leroy-Gabon Koula Moutou)

Nous avons effectivement constaté des choses par très claires, des choses bizarres. Un arbre qui semble vous parler, des femmes qui meurent, parce que paraît-il, elles auraient découvert des fétiches cachés dans la forêt, la pratique des forêts sacrées où il est interdit d'y pénétrer. Vous savez ce qui nous intéresse ce sont quelques essences, et non toute la forêt. Le Gabon a besoin d'argent pour son développement, et le bois rapporte de l'argent utile pour atteindre cet objectif.

Nous gérons la forêt à travers une politique rigoureuse du choix des arbres à couper, notamment les dimensions des essences. Les travailleurs font parfois la chasse et nous sanctionnons que nous découvrons la pratique.

Nous sommes des Africains et la croyance à telle ou telle entité nous colle à la peau. Quand nous constatons des choses complètement irrationnelles, nous suggérons aux Occidentaux de négocier avec les autochtones. Il peut s'agir des retombées de l'exploitation, nous donnons parfois du gas-oil, nous administrons parfois des soins médicaux etc. Mais les interdits de la forêt sont difficilement compréhensibles, car nous faisons toujours l'effort de ne pas nous laisser submerger par ces considérations. D'autre part ces villageois sont quand même nos parents et les aider nous fait énormément plaisir.

Nguéma Domingo (Equato-guinéen), abatteur, clan Yemandzime

(Leroy-Gabon, Koula-Moutou)

Un jour j'abattais un arbre et j'ai seulement entendu «euh, euh ». J'avais très peur. Après là, les poules sont sorties, les coqs aussi, ils se sont placés autour de l'arbre. Je regardais ça de loin. Alors là je me suis enfui.

En arrivant chez le patron le soir, je l'ai expliqué le problème, mais il ne me croyait pas, il m'avait traité de menteur. Le lendemain matin, il m'a accompagné, il a seulement dit « tcho c'est quoi ça, des caca de poules en pleines forêt ». J'ai dit chef « tu vois les miracles, je ne suis qu'un pauvre étrangers, les bilobe ont leurs fétiches, moi le fang j'ai mes fétiches aussi, mais l'histoire c'es fort. Le Blanc me dit « c'est les caca des poules de la brousse. »

Il a pris la scie, dès qu'il voulait couper comme ça la lame s'est coincé, on a passé toute la journée là à vouloir enlever la scie, mais pas moyen. Vraiment les choses des gens d'ici c'est fort ! L'esprit de l'arbre ne voulait pas laisser la scie. Un gars d'ici est venu parler dans sa langue, parler, palet, après la scie est seulement quittée. On a continué à travailler. Le Blanc était seulement bouche bée.

Moi j'abats parfois 20 okoumés par jour, tu sais que ce bois n'est pas dure et puis y en a beaucoup dans votre forêt ici. Depuis ma naissance, je n'ai jamais vu beaucoup d'okoumés comme ça. Que des gros, que des gros. Les autres bois ne sont beaucoup, je peux couper parfois 10 autres bois par jour. C'est tout.

Villageois forestiers

Doumou, 55 ans village moutouyèni, lignage Mitsévo

Tous les matins avant d'aller faire mon travail, je fais ma prière pour mes ancêtres, parce que l'animal qui me protège c'est le perroquet, et le perroquet vit en forêt. Donc avant d'aller en forêt faire mon travail, je demande à mon père et à ma mère de me protéger contre les mauvaises choses de la forêt.

Quand j'abats certains arbres tel que le movengui, je lui parle, je lui demande pardon parce qu'avant on ne coupait pas cet arbre là. Je ne peux pas te dire ce que je lui dis, c'est un secret, tu sais l'arbre est plus grand que l'homme. Tu as d'abord les arbres, les animaux et enfin les hommes. Tu vois que l'arbre et l'animal ont besoin de l'homme pour vivre ? Non. Pour se soigner l'homme a besoin d'eux, mais jamais le contraire. Un jour j'avais oublié de faire ma prière, mais mon père était venu me gronder en rêve.

L'homme n'est pas supérieur à la forêt, mais la forêt est plus forte que l'homme. L'homme vient en dernière position après les autres choses que Dieu a créées, voilà pourquoi nous respectons les arbres que nous abattons.

Mbèmbo Maurice, village Mouyèni, détenteur d'un permis spécial, clan Muivo

(Koula-Motou)

Il est vrai que je détiens un permis de coupe spécial, mais je ne couperai pas le bois n'importe comment sans l'autorisation de mon grand-père, gardien de ces lieux. Il ne faut pas blaguer avec ces choses là, sinon c'est un accident ou avec l'argent obtenu je ne ferai rien. Tu sais les forestiers blancs, ici, vont à l'église, pourquoi faire ? Il y a même un chrétien blanc qui prie tous les matins avant le debut du travail pour qu'il n'y ait d'accident, pour que les forces du mal qui habite la forêt ne causent des accidents.

J'ai grandi ici, j'y ai fait mes études, je suis initié au bwété, au mwélyè, enfin a toutes nos choses. Je sais de quoi je parle.

Un jour par exemple mon père était tombé malade et j'étais allé chercher des médicaments en brousse pour le soigner. Je n'avais pas pu retrouver l'arbre qui m'intéressait, le lendemain, je l'avais retrouvé et avec mes empreintes autour. Ce sont là des miracles. Il y a des arbres qui disparaissent et réapparaissent. J'ai travaillé comme aide abatteur et je vivais la même chose et chaque fois mon père (l'abatteur) me disait «on verra ça demain ». La forêt que tu vois là cache des choses. Parfois l'arbre te parle comme ça, une voie de l'homme sort de dedans de l'arbre. Il faut poser la question aux abatteurs, ils te diront ce que je te dis là.

Ce qui m'énerve ce que les Blancs prennent des grandes surfances avec la complicité des hommes politiques, de toutes les façons ils sont membres de ces sociétés (actionnaires). L'Etat ne fait rien pour nous, on a que des petites surfaces. Et puis les Blancs ne recrutent pas nos frères, ils viennent avec leurs ouvriers. Dans nos villages, ils n'ont recruté que 10 enfants. Et quand il y a des élections, on nous dit qu'on va faire vous faire ceci, on va vous faire cela, et la fin on ne voit rien. Tsèngy yaa (le pays c'est pour eux).

Villageois

Maniahou, 70 ans, village Moutouyèni, clan Mitsévo

Texte en pové

Texte en français

Vama baka caterpillardyè dy dyaka na ghono, ta myka bènda mutangynyè na otambia, nuka kondza ndzyiè ta buèdy, ndy nuga téna mwétyo onde bangwone, oka kèlagha ombwè. Mutanganyè ghu paghè èna myka loté lotaka. Vama baka adyaka ghyoghydy na tsya mwétyè ngè. Kanaghakéna ngè ta wakèmbo. Numènia na mambu mandé tsèngè na tsèngè. Enaté ma mwétyo osama kwaka. Téka ténégha édy éna ta tsosody vua vua vua. Ta tabady bèèè Wa ta ghu paghadyè. Tama baka ghé takaghi ghélaghaka ghu caterpilard mbuoo. Mutangany ndzuuu, tamabaka ayvuaka mèny. Ma èghydyany ombato onde vane. Mèny mysaka sombydyaka ngomedyè ghu same na dodyè. Mwa mubondzé, na mwa Ndama na Yoni wamaky sombydya mitanganimyè piindiiè.

Quand les Blancs étaient arrivés avec leurs machines, je leur avais dit que la route était une bonne chose pour nous. Mais ne faites pas passer la route par ici, car cet arbre protège notre village. Le Blanc, avec les doutes, insista. Quand il était arrivé avec sa chose sous l'arbre, il ne pouvait avancer, il se montra incapable de continuer. Tu sais chaque peuple a ses histoires, ses interdits. Tu constates toi-même que l'arbre n'est pas tombé. Dès qu'il avait essayé, les poules et les coqs apparurent et les moutons aussi. Ils insistèrent et une branche tomba sur l'engin. Après réflexion, le Blanc vint me voir, je lui répondis que cet arbre garde notre village. Je n'ai pas de permis de coupe familiale parce que les enfants de Moubondzé, celui de Ndama et Yoni ont vendu la forêt la forêt aux Blancs.

Ndoumba Samuel chef du village Moutouyèni, 75 ans, clan Mitsévo

Texte en pové

Texte en français

Tuma dyoku èma èna Gouvreneur na isi zeau et forêt. Wana piindii éndé wa mytration. Ema sombuduè ghé vovè. Piindiiato tava ngyma makusa mato. Ndy mitanganimyè myka dyagha téna mwyétymyè kwanga na ghu ngyma ndzodyato, na ghu mavoso mato, na ghu ndzanga dyato. Tu indaka du na ?

Nous étions partis voir le Gouverneur et l'inspection des eaux et forêts. Ils nous avaient dit que la forêt vendue ne peut faire l'objet d'aucune réclamation. Votre forêt est celle qui est derrière vos cases. Mais nos bois qu'ils viennent couper sont derrière nos maisons, dans nos jachères et même dans nos lieux de cultes qui sont des forêts interdites.

Dibama François, village Baniati, clan Ghambé

Texte en pové

Texte en français

Ghénanga ghéghy ghésamabaka ghéka pèndu. Ndy vane béké mitanganimyè mydyaka, tamabaka watubaka ndziyè. Waghétwa lèlo wasaka okoghu mambu. Ta waka dy tolo mavaghamè, toloko toloko toloko. Ta waka nyka na ghu ombwè. Wama baké ghébalé. Tsonu dyba dyloty, ghu mutatwo, ta waka bè muvandzuè. Numènia na mambu lèlya kalè masaka sovagha. Nyamby ndo mèghydya émo. Mytanyè wata mambu ma ghu tsèngy dya. Wana wa kalughagha ndzau dyè ghu talaka ngumydyè. Wana waghétuwanè wa ma ghuaka na muvadzuè. Wamèna ébumua pové

Il est interdit de pénétrer dans cette forêt. Mais quand les Blancs sont arrivés, ils avaient fait une route. Les femmes d'aujourd'hui ne comprennent pas ce qu'on leur dit. Elles étaient parties ramasser des fruits Trois semaines après elles étaient tombées malades. Tu sais que les choses d'avant ne se terminent pas, c'est dieu qui laissé tout cela. Les Blancs ont leurs pratiques aussi dans leurs pays. On nous qu'ils se transforment en éléphants pour compter les pieds des arbres qui sont à couper On nous dit ces femmes sont mortes, elles avaient vu le ventre des Pové.

Mabèndè Jean Claude, 62 ans, village Divindé, clan Mikoso

Texte en pové

Texte en français

Mitangani mydyky na dresinyè na ngazoilyè na dykuladyè. Dresinyè ènè watwè wa kudaka éyo ghu diodidiè. Bia biotso bika diasagh ghu mambamè bomaka. Wa èghidiki osélè. Okudéva mukabu ody wotso ghwaka. Kwanga ghu mamè ! Vaka lotagha wa na ngumydya mambamè mukabu mbughé. Enè bévydya piindii. Ghu koseghèna tsuyi mukabu mypoma mytane oséla mukububu mupomo omwèta. Miingé ta oka sangelana. Eva wasa mènia ynda mwéka ta kudaka.

Les Blancs sont arrivés avec leurs produits : grésine, gas-oil et le courant. Ils déversent le grésine dans l'eau et il tue tout, même la rivière. Quand tu verses ici, ce produit atteint l'embouchure. Quand ils transportent les bois, ils salissent l'eau. Ils gaspillent tout ici. Pour voir le poisson, il faut attendre 5 ans, alors qu'avec nos produits de la forêt, un an suffisait. Ce produit ne se dilue pas dans l'eau. Avant pour verser nos produits on faisait un barrage et on versait le produit, mais ils versent sans faire un barrage.

Mouyèmè Dieudonné, village Mulondo, clan Ghésanga

Texte en pové

Texte en français

Mysaba dua mudyandzo. Vama dyaka isi ngumudyè ghono, tawaka bongo yto. Vama baka democratie édyaka , ta waka ynda dyvotydy iindii. Wana yswa ny wa ghu mydyandzumyè yngya wasy votaka yto. Motso manè tétsyné émabaka tu kyna vota wa.

Je ne travaille plus. Quand les exploitants forestiers étaient arrivés ici, ils nous avaient recrutés. Quand est arrivée la démocratie, ils ont organisé le vote. Ils avaient dit aux exploitants de nous licenciés parce que nous n'avons pas voté pour eux.

Kéka, 75 ans, village Baniati, clan Mikoso

Texte en pové

Texte en français

Myma baka myka dyandza ghu Port-Gentil. Ghu mabaka tata na mabèdumè, ma midioi na tsèngè ghu mynga ta diandza ghu ngumidè. Vandza na ghono, ta myka kundwa mudyandzuè. Mè ndone mabaka myka duta ngumidiè. Mipoma mitame ta mika diandza.Ona mutanyo, èna oka ghu duta miétimyè ghone kinda tato. Ta tuka diu vandza ghone, mighuu. Ma éé, é pindia kinda tata ésaka pédughu, vèngu bangwonè, pasy égho ééé, mikini. Mutangany éna mysamènia myghylymyano mynè, oku okyny, ta mykyswa wèny ghu mudaundzuè. Ma yswa. Tamabaka ayswaka mèmy. Mutangany, vèngè ténaka, piindiia mwélyè na ndzèghuè péndaka. Tsèngy tubaka. Dota wa ghékylé, waghétu ghébalé wa ghwéké éva ta ghu paghadynè.

Je suis parti de Port-Gentil pour ici afin de m'occuper de mon père qui était malade. En arrivant ici j'ai été embauché comme «élengaire ». Pendant 5 ans je travaillais sans problème. Un jour, le Blanc m'appelle pour aller travailler dans la forêt de mes pères. Arrivé sur place, il me montre là où je devais aller tirer. Le Blanc me répondit que les interdits des Noirs, il ne les reconnaît pas et que si je refusais, il me renverrait. Puis il exécuta sa décision. Les Blancs coupent tous les arbres, ils profanent nos forêts interdites. Tous les secrets sont dehors. Ils ne reculent devant aucune difficulté. Deux femmes sont mortes pour avoir profané nos forêts interdites.

Divindé, 55 ans, village Moutouyèni, clan Mitsèvo

Texte en pové

Texte en français

Wa mysawaka mèny ghu mudyandzuè yngya mynaka campagnè ghu l'opposition. Tu mabaka en 1993. Tsonodyotso, ta mydyoko waaï dia mè ghu inda campagne. Vamabaka ésovaka, mutanganiè èna oyibiki gazoiliè. Mighéba. Tumabaké mutsoko. Mimabaké aide abatteur, tu dyandzaka ghu pindiè, ndi miboniki éyo osia gho ? Ta ma baka asiswaka mèmi ghu mudiandzuè. Mivane ndzuu, tama baka midioku èna ghéveésaghiè. Ena dioku èna kindu ona politkiè anykydya wèni ghu mudiandzuè ! Ta éndé mèni disaké ta malamu ma diobodiè.

J'ai été licencié du travail après la campagne de 1993 comme j'avais fait campagne avec l'opposition. Tous les week-ends je retrouvais mes amis et on battait campagne. Après la campagne le Blanc m'accusa d'avoir volé du gas-oil. Cela a dégénéré en dispute. J'étais aide-abatteur, je travaillais en brousse, alors à quel moment avais-je volé ? . Le Blanc ne licencia du travail. Après réflexion, je pris la décision de rencontrer un homme politique. Il me dit de partir plutôt rencontrer les hommes de l'opposition pour être aidé.

Maningo, 70 ans, village ndombakombé, clan Butadi

Texte en pové

Texte en français

Masiny ma myatangani myè mama loka égho Tu ma bènda matanga nyè na égho ghuma boo ngombè na mysukamyè. Wasa kokogho mambo mato. Vama dyakèdy, tu many vovokuè, ghu paghè ady dyandzya mumbambè. Vandza na va tsya muétyè, ynéyo ovèngyè, tu mukoko tana du, toto toto. Edy mukabu busugha, na wadyandy wotso. Na dikoludiè, taka diènèto, na dolidiè na malamumè. Tamabaka tu indaka élaghuè, indaka indaka. Bia biato biaotso iswaka iswaka, ta tuka disumidia ébyo iingé mulako iindii. Tu mindaka nane ghu ma baka abèndaka yto namy bongo wa nato ghu mudyandzuè. Ama bonguku ta mwéta. Wanè éé. Tumindaka du ba tsèngi ya. Ovovovuku wana piindii éndé wama sombaka. Wakondziki itu mumbambè, éva an ghu kolomoto éva navanè oma vandza. Eka bévidia éto ndi éka bènda wa na ghu téna ngumè mukobu ta tomboko, ghu ghwanga ghélomba mukabu ta tomboko. Bykombo bia to wana ghé téné myété, nu mèna piindii ésaba na koko ? Piindii motso mukabu na koko, ésaka sombudyughu.

L'engin d'un Blanc avait pris feu ici. Nous lui avions et pourtant dit qu'ici c'était dangereux, mais les Blancs ne comprennent rien. Quand il était venu, nous lui avions parlé, mais il doutait et s'était mis au travail. Lors qu'il était arrivé sous l'movengui, nous avions entendu des détonations. Lui et ses ouvriers s'en fuirent. C'est ainsi qu'il vint nous voir afin de procédé à un culte (offrande et libation destinées aux esprits protecteurs) et nous avions enlevé nos fétiches protecteurs pour les placer ailleurs. Nous l'avions fait parce que le Blanc avait promis embaucher nos enfants, mais à la fin un seul l'a été. Que pouvons-nous faire dans ce pays, c'est leur propriété. Quand nous parlons, on nous fait comprendre que la forêt appartient à celui qui l'a achetée. Ils nous ont fait la route et cela nous facilite les déplacements. Ce que nous désapprouvons, ce sont les autorisations exigées pour abattre tel ou tel arbre. Les arbres qui sont dans nos anciens villages et nos jachères sont leur propriété, y a-t-il une forêt sans propriétaire, on ne vend pas la forêt.

Bouanga, 25 ans, village Miboba, clan Mikoso

Texte en pové

Texte en français

Mughètwè ama dyoko na ghu piindii èdy mwènè. Taka vandza na ghu kubè. Dyandza ka, dyandza ka, na dikoludiè taa ka nyka na ghombwè. Vandza'a ghu tsya muétyè, éna meghévéghumaté. Ta ka dysa Amoko tena onga vovo, matsoko momane, maka tondwè boma wèny. Eta dyotody lèka. Tatidi èna onga oku oghomo, ota mèny tato. Aka vovo nanè, tama myna mwèdy. Matsoko mabuta, mabuta, mabuta. Wasamèna kèdy, édy ta kèna wa. Wa tsogho iindii, tama baka wa dyoko. Mughètu adi puma iindii. Tatidi èna « ghé bèndè moto, isi bwétébwè wa mènia. Tatu Matsokoma ata no vane. »

Une femme était allée seule aux champs. Il avait travaillé pendant toute la journée. Le soir, elle fit le retour au village. En arrivant sous un arbre, elle décida de se reposer. Elle s'assit. Une voie sortit de l'arbre et l'intima l'ordre de ne pas parler parce que des assassins cherchaient à la tuer. C'était la voie de son père. Elle était dans l'arbre. Les assassins ne purent la retrouver et partirent, les femmes les voyaient tous. Puis elle sortit de l'arbre. Son père lui dit «il ne faut dire ce que tu as vu, les initiés au bwété en savent quelque chose. Ton père Matsokama est avec toi ».

Bouanga Zéphyrin, village Moutouyèni, clan Mitsévo

Le mont Iboundji est très dangereux et sacré pour nous. Quand tu es là-bas, il ne faut couper un objet. On entend les chants de coqs et même des moutons qui parlent. On entend des cris des enfants. On a essayé à maintes reprises d'emmener des poules et des coqs là-bas, ils n'arrivent pas à parler. Parfois ce sont des vieillards qui parlent. Des cailloux tombent en permanence.

Quand tu casses des petits arbres, tu te perds carrément, on te retrouve après plusieurs jours, il y a plusieurs personnes qui mouraient à l'époque comme ça. A midi, au sommet de la montagne, des pierres brillent et l'eau qui tombe et se coupe au milieu.

Quand les Pové et les autres peuples sont arrivés dans cette zone, ils s'étaient installés dans cette montagne. Ils avaient demandé la protection des génies de cette montagne. Ils protégeaient contre les chercheurs d'esclaves ou quand il y avait des guerres contre les Bungomo. Il y a des gens dans cette montagne qui nous protègent jusqu'à présent. Ghone tuma ghangua tsosu na mbasè.(Là-bas, on avait rôti le poulet avec le bambou)

Madouma Jean François, village Ndéngué, clan Mikoso

Le Blanc avait interdit aux employés de faire la chasse. Mais un jour un ouvrier était allé chasser. Il tomba sur un éléphant, il n'a pas tardé, il tira sur lui. L'éléphant n'était pas mort.

Le lendemain matin, ce Blanc avait mal au pied, sur l'endroit où avait visé le chasseur. Le Blanc lui avait que « je pars en France pour me faire soigner, à mon retour évite moi au maximum, sinon je vais te foutre à la porte, on vous dit de ne pas faire la chasse, mais vous les Noirs vous ne comprenez jamais ce que l'on vous dit ». Le Blanc était allé en France pour se faire soigner.

Les Blancs se transforment en éléphant pour compter les pieds des arbres qui sont à couper.

Diyanga, 70 ans, village Moutiyèni, clan Mitsèvo

Texte en pové

Texte en français

Mina ma miéti miingé misaka bèndughu. Miingé mia mwéliè, miingé mia ndzèghuè, mia buétébuè, bivévé biotso na mièdi miété. Ghu tsighi dia mina mè vèngu onigia bivévabinè. Ndi ghé tèndé mina manè ghu bisangangobia no, mbo tsèngi mukabu tèngama.

Certains noms des arbres ne se disent pas. Il y a des arbres qui sont destinés au culte de la panthère, au bwété, chaque association a ses arbres. Pour les connaître, il faut d'abord s'initier à ces. Mais il ne faut écrire les noms dans vos papiers, sinon il peut se produire une catastrophe.

Dikolangoye, 65 ans, village Mibaka, clan Mitsévo

Texte en pové

Texte français

Ômbwo inawo mibaka. Ombwa to. Pindi asaka sombudyughu. Mitanganimi wana sombidiakani piindiiè. Nanè ta nga bévaka. Oku moto atèna miétimi ghu pasake, nda sombidia dodi'a ito wotso. Ndi ambwé nde vanè, ta pindi dia to disaka péndughu nanè. Wiynda pagha ta oka lakidiu na kwatsi. Tuka vovono yngia ondé mwato, ombu ba nga wa mukubu kinaka. Ghu piindii ghone, ghondé mwélyè, ghondé ndzèghuè, ndzobyè, bivévé byotso. Ghévéva mulako, ghévéva pindi, ghévéva piindii. Ghone ta mighèlimyè. Omokuku ambwé éna ndéwè. Tuma bènda ka wa na mukabu élégha, wana itu ta ghu paghé. Vama èmbuku wa tamabaka tu ynda élaghuè, ta ndéuè éka lota. Elaghua tsonwa mukiana na ghétény ta ékindu. Ambwè éna pindiè tukèna ta paka. Watwa politikiè ta kinda dia to, ndi wakynda nane na ? Tu sami synga dota. Tènda nanè.

Notre village s'appelle Mibaka. C'est notre village. Chacun a sa forêt, elle ne vend pas. Les Blancs disent qu'il faut la vendre, c'est une mauvaise chose. Si quelqu'un coupe le bois dans le but de le vendre, cet argent doit revenir à tout le monde. Mais l'affaire qui est là, c'est que nos forêts ne se vendent pas. Si tu mets en doute ce que nous disons, toi-même tu verras, nous te parlons parce que tu es notre fils, si tu étais comme les autres, on ne pouvait pas te répondre. Dans cette forêt là, il y a le mwiri, le ndzègho, le ndzobi, toutes les associations. Chaque association a son espace avec des interdits spécifiques. Tu avais entendu l'histoire du pont sur la Lolo. Ils avaient mis en doute ce que leur disions, mais à la fin ils avaient fini par se soumettre. Nous avions fait des offrandes et des libations pendant une semaine et demie. L'histoire qui nous oppose par rapport à cette forêt est compliquée. Pourquoi font-ils autant de bruit ? On ne va pas accepter. Ecrit comme ça.

Kondzi Marie-Louise, 65 ans, village Makaduim, clan Mikoso

Texte en pové

Texte en français

Ina mutu Ghétsoko. Ama diôkù na ghu opakè. Ndaka loghughu mbusè. Aloghi énè, nda kisuagha tsudiè. Taka loghu mubadio, nda kisugha tsudiè. Ena mutatuo, ta élikié éka léndemagha ghu bitindubi indi. Ndaka lobugha ghu mambamè. Vandza ghonè, ta kènè muandza ndzobuè. Edi vanè ndzu, ndaka sumagha indi. Kèng'séna ta kokudi. « Odiki inda bia ghono » Edi mwéngi twi. Ena « midikié loboko ndi mbus'édi léndema ghu mutondo'a ndzobwè. Eghu ghu gho ? ». Kokodi « èna puma vity oku wa tan'gha wèni ghono mbo samipuma. » Ndaka pumagha tondii. Ovolu nèdi yaiiyo.

Il y avait un homme appelé Ghétsoko. Il était parti à la pêche au filet. Il lança son filet deux sans problème. Mais à la troisième fois, le filet se coinça. Il plongea pour. le détacher Arrivé sous l'eau, il vit une toiture de maison. Il descendit sur le toit. Il aperçut sa grand-mère qui lui demanda : « que viens-tu faire ici ? » Il se mit à pleurer et répondit «je suis venu pêcher et le filet s'est coincé. Que faites-vous ici ? » Elle répondit «sort de l'eau, si les autres te trouvent ici tu ne retournera pas. ». Il s'exécuta. Il eut la folie.

Mbata, 55 ans, village Divindé, clan Muivo

La forêt nous appartient, mais ce sont les Blancs qui la vendent. Nous on ne gagne rien.

Ce corpus nous paraît intéressant à plus d'un titre. Il nous permet de réfléchir sur le mot «blanc ». Qu'est ce que le Blanc ?

C'est sont des êtres humains

Ils ont la peau `'blanche''

Ils ont un statut social plus élevé

Ils ont un pouvoir économique plus élevé

Ils ont une culture conditionnée par la `'rationalité'' et leur comportement est économiquement conditionné par la recherche du profit

Ils possèdent un permis de coupe plus `'lourd'' que celui du Noir

Dans ce cas y a-t-il des Noirs qui sont des Blancs ?

Il y a des Noirs qui ont un statut social élevé

Il y a des Noirs qui sont titulaires de permis de coupe et raisonnent sous la base d'une culture occidentalisée comme le voit dans l'assertion : « les interdits ne produisent pas de l'argent » où on peut soupçonner l'existence d'une opposition entre une économie de parcimonie et une économie de marché.

Mais il y a des Noirs qui sont titulaires de permis, mais sont soumis inconsciemment au respect des interdits qui gèrent la forêt.

On peut dire que l'on voit le monde à travers le prisme de l'univers de sens. Celui-ci structure notre inconscient.

On peut construire le schéma qui suit :

Forestiers Forêt Pové

Noms des arbres de la forêt pové

(Myéti mya pindya pové)

Les noms scientifiques sont tirés de nos enquêtes et les noms scientifiques de l'ouvrage de Raponda Walker et Sillans Roger : Les plantes utiles du Gabon. Il est entendu que ces deux auteurs n'ont pas fait un travail exhaustif, ce qui explique l'absence des noms scientifiques de certaines espèces.

Noms pové

Noms pilotes

Noms scientifiques

Oghuma

Fromger

Ceiba pentandra

Musènga

Parasolier

Musanga cecropioide

Musonga

Ozouga

Sacoglottis gabonnensis

Osigho

Ozigo

Dacryodes büttnerie

Movenguiè

Movengui

Daniella klaine

Uba

Andok

Irvinga gabonensis

Otèva divoso

 
 

Ndongo

Olong

Fagara heitzii

Ghélomba

Ilomba

Pycnanthus angolensis

Okuta

Kuta

Xylopia aethiopica

Ngumé

Okoumé

Aucoumea klaineana

Oghala

Okala

Carpolobia alba

Sikidi

 

Morinda lucida

Abi

Onzabili

Antrocaryon kalineanum

Tsakadi

Gutterie du Gabon

Harungana madascariensis

Osundju

Arbre à ail

Hua gabonii

Osèndjè

 

Odyendyea gabonensis

Osinga

Dabéma

Piptadeniastrum africanum

Mbosa

Erable d'Afrique (Afo)

Eurypetalium batesti

Olèko

 

Poga oleosa

Oninga

Arbre à baume

Daripodes macrophylla

Otèva

Alep

Desbordesia oblonga

Osadanga

Essessang

Ricinodendron heudelotii

Obalè

Ovala

Pentaclethra eetveldeana

Mudongo

Zingana

Microberlina brazzavillensis

Osoko

Sorro

Scyphocephalium ochocoa

Mbalangandzina

 
 

Komo komo

Arbre à fourmis

Barteria fistulosa

Ghékutu

 

Pipper guineensis

Mupasi

 
 

Ghédungu

 
 

Osèngè

Salsepareille

Smilax kraussiana

Etaa

 
 

Nomba

 
 

Iswa ngiya

 
 

Mungonda

Padouk

Pterocarpus soyauxii

Oduma

Andum

Cylicodiscus gabonensis

Andja ngalo

 

Klainnedoxa grandifolia

Olènda

 
 

Ovagha

 

Oleasa

Okuda

Noyer d'Afrique

Coula edulis

Otughé

 
 

Kongo ongo

 

Mikania cordata

Obamba

 

Croton oligandrum

Ombuta

Raisin d'Afrique

Maesobotrya sp.

Osundju

 
 

Oghuèlè

 

Cleistopholis patens

Oghubè

 

Draena frangrans

Momèna

 

Lannea zenkiri

Ghédungusèlè

 

Pseudospondias longifolia

Okandjè

 

Xylopia le testui

Okuka

 

Alstonia congensis

Ndèmbè

 

Caloncoba glaucag.

Osambi

Rikio

Uapaca Sp.

Ndjondo

 

Tetrorchidium oppositifolium

Tsavo

Arbre à savon

Tetrorchidium didymostemon

Ogasu

 

Tetracarpadium

Ghésagha

 

Recinodendron heudelotii

Ghétodo

Essoula

Plagiostyles africana

Ghéboko

 

Microdesmi zenkeri

Mbégo

Euphore à drupes

Elaeophorbia drupifera

Ongo

 

Drypetes gossweileri

Mundjèmbè bèlè

 

Bridelia grandis

Mbondjé mbonjé

 

Alchornea cordifolia

Ghévindji

 

Diospyros piscatoria

Ghévila

Ebène

Diospyros flavescens sp

Mbèndo

Emien

Picralina nitida

Ondjondo

 

Allanbanckia floribunda

Mulénda

 

Garcinia klaineana

Osolo

Manil, osol

Symphonia globulifera.

Kéta

 

Lasianthera africana

Ogoma

 

Klainedoxa gabonensis

Mwangaga.

 

Berlinia grandifolia

Olombi

 

Copaïfera mildbraedii

Ovita

Arbre à ail

Scorodophloeus zenkeri

Olènda

 

Klainedoxa grandiflolia

Motélè

 

Copaïfera religiosa

Bombongo

 

Dialium pachyphyllum

Mbosa

Tali

Eurypetalum batestii

Ngomba

Fawc

Entada gigas

Ghébata

 

Mimosa pigra

 
 

Pachyelasma tessmannii

Ghébata

 

Macrolobium macrophyllum

Buvénga

Bubinga

Guiburtia tessmannii

Pèdè

 

Gilletiodendron klainei

Okasa

 

Erythrophloeum micranthum

Biti

 

Pitheclellobium altissimum

Osaga

 

Tetrapleura tetraptera

Kananga

 

Milletia versicolor

Otsanga

 

Anthocleista sp.

Ghédumangèndjè

 

Loranthus gabonensis

Kandji

 

Abutilon mauritianum

Tsongo songo

 

Anthostema aubrynum

Pongo vongo

 

Carapa klaineana

Odjoku

 

Entandrophragma utile

Obènga

Acajou

Khaya ivorensis

Ovongo

Ficahlo

Bosquiea angolensis

Obangi

Abang

Chlorophora excelsa

Ghévéndivèndi

 

Ficus capensis

Ghévèndivèndi

 

Ficus hochstetteri

Ondzingo

 

Ficus vogeliana

Oboba

 

Myrianthus arboreus

Munièghidi

 

Treculia africana

Olanga

Arbre à pagaie

Staudtia gabonensis

Ombitsoko

 

Coelocaryon preussii

Okuka

 

Alstonia congensis

Ghiépa ghia mughodo

 

Ouratea calophylla

Okouda

 

Coula edulis

Ghéépasi

 

Heisteria zimmereri

Okukè

 

Ongokea gore

Mongombingombi

 

Maesopsis emini

Etando

 

Rhizophoro racemosa

Ndjogi a ndjèghwè

 

Gardenia ternifolia

Tombiè, ghésikwa

 

Mytragina ciliata

Movava

 

Pausinystalia yohimba

Otsanga

 

Pentas dewevrei

mungombingombi

 

Maessopsi eminii

Obélangi

 

psychotria gabonae

Ghépaka

 

Fagara macrophylla

Mulèndaki

 

Randia acuminata

Andè

 

Randia walkeri

Tombi-tombi

Mbilinga

Nauclea

Puafua

 

Chytrantus macrophyllus

Obamb

 

Gambeya africana

Mubimo

 

Manilkara lacera

Mungadi

 

Naucle pobeguinii

Obungu

Douka

Tieghemella africana

Banda

 

Omphalocarpum pierreanum

Osoko

 

Symphonia globulifera

Ghébanghu

 

Tetracarpadium conophorum

Motsanganga

 

Synsepalum dulcificum

Osaanga-a-ngondo

 

Scytopetalum

Ebédu'a bèngè

Cola rouge

Cola nitida

Ebédu'a vèmbughè

Cola blanche

Cola nitida

Mobanga

 
 

Ghébondu

 

Sterculia oblanga

Ghévino

Evino

Vitex pachyphylla

Osok

 

Scyphocephalim ochocoa

Obaka

 

Guibourtia tessmannii

Mwandzangalè

 
 

Osambu

 
 

Ghéboto

 
 

Owèngè

 
 

Musala

 
 

Osagha

 
 

Ghéghuma ndzuku

 
 

Asagha

 
 

Mbilikodi

 
 

Ovolo

 
 

Komenaka

 
 

Embumbi na bukwango

 
 

Obyndzè

 
 

Okosa

 
 

Mutombia

 

Premma angolensis

Tsatsè

 
 

Pèdè

 
 

Yombo

 

Afomomun giganteum

Ghésongo songo

 
 

Ghépasé

 
 

Okéka

 
 

Obélé

 

Canarium schweinfurtii

Tsasè

 

Klainedoxa gabonensis

Ogoma

 

Klainedoxa gabonensis

Bobongo

 

Hylodendron gabunense

Ghévino

 

Vitex pachyphychylla

Ghénombi

 
 

Tésa

Eveus à grandes feuilles

Klainedoxa gabonensis

Obangi

Izombé

Testudea gabonensis Pellegr

Motoma

 

Pachypodanthium standtii

Mutinga

 

Polyalthia suoveolens

Banda-banda

 

Omphalocarpum sp.

Obungu

 

Baillnella toxisperma

Mukanda kanda

Arbre à caoutchouc

Futumia africana

Mbondo

Arbre d'épreuve

Erythrophleum micrantum

Mubolo

 

Mamenea africana

Obindjo

 

Combretodron africanum

Musavia kéma

 

Carpa klainnea

Informateurs : Bouyèndou : 70 ans, village makadium, clan Muivo

Diyanga : 75 ans, village baniati, clan Mitsévo

Ndjolé Edouard : 45 ans, village baniati, clan mitsèvo

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