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Analyse du système de biomonitoring du Parc National de Taï

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par Konan Kan Fulbert KOUADIO
Institut National Polytechnique Houphouet Boigny de Yamoussoukro - Ingénieur des Eaux et Forêts 2006
  

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1.2. Analyses quantitatives

1.2.1. Analyse par années

1.2.1.1. Fréquences annuelles de toutes les espèces

Les fréquences de toutes les espèces biomonitrices sont données par la figure 9.

25000

20000

35000

30000

15000

10000

5000

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

Figure 9 : Evolution des fréquences de toutes les espèces biomonitrices

Les fréquences les plus élevées sont celles de 2000 et de 2001. L'année 2003 a la plus faible fréquence. L'évolution de ces fréquences montre une forte augmentation de 1999 à 2000 puis une baisse de 2001 jusque en 2003. Il y a une nouvelle hausse en 2004 puis une chute en 2005.

La faible fréquence de 1999 s'expliquerait par la mise en place du système ; et donc sa non maîtrise. La fréquence très élevée de 2000 s'expliquerait par deux raisons essentielles. D'abord l'engouement que les collecteurs de données avaient à bien travailler, ensuite la surestimation des effectifs des groupes de singes (PNT, 2002) qui représentent 58% à 72% des effectifs (Tableau A1). La moyenne des groupes de singes était de 16,25 individus en cette année.

La baisse de 2001 à 2002 serait le fait de la réadaptation de la méthode avec une estimation des effectifs revue à la baisse (PNT, 2002). Les groupes de singes faisant en moyenne 11,07 individus en 2001. Cette baisse se justifierait aussi par le manque d'engouement des collecteurs de données au travail. Ces derniers ne percevaient pas régulièrement leur salaire du fait de la fin de la première phase du projet PACPNT. Pour ce qui est de 2003, la faible fréquence est due en grande partie à la guerre qu'a connue la Côte-d'Ivoire en septembre 2002. La guerre a causé l'interruption des travaux dans tous les secteurs durant les six

premiers mois de l'année 2003. A cela, s'ajoute le taux de braconnage qui aurait augmenté après l'arrêt des hostilités et avant la reprise des travaux de surveillance (N'Goran, 2004). Cela a sûrement rendu les animaux tels que les singes et les antilopes plus craintifs.

L'arrêt des hostilités en Côte-d'Ivoire et la reprise des activités de surveillance et de collecte des données ont permis de rehausser le niveau en 2004. La fréquence peu élevée de 2005 s'explique par le fait que les travaux n'ont porté que sur la moitié de l'année (janvier à juin).

1.2.1.2. Comparaison des années pour toutes les espèces

Le test de Levene (Tableau A3) ayant montré que la distribution de la population ne suit pas une loi normale, nous avons fait un test de Kruskal-Wallis (Tableau A4). La comparaison des années a montré une différence significative entre elles (p = 0,000). Cela nous a conduit à faire un test de ségrégation des moyennes pour situer les différences significatives (Tableau 4).

Tableau 4 : Comparaisons des taux d'observations des années par paire

(I) ANNÉE

(J) ANNÉE

Différence des
moyennes (I-J)

Erreur
standard

Signification

1999

2000

-1,651(*)

0,1507

0,000

2001

-,838(*)

0,1158

0,000

2002

-,349(*)

0,1142

0,047

2003

-0,284

0,1097

0,184

2004

-,366(*)

0,0967

0,003

2005

-,522(*)

0,1097

0,000

2000

2001

,813(*)

0,1471

0,000

2002

1,302(*)

0,1459

0,000

2003

1,367(*)

0,1423

0,000

2004

1,285(*)

0,1326

0,000

2005

1,129(*)

0,1424

0,000

2001

2002

,489(*)

0,1095

0,000

2003

,554(*)

0,1047

0,000

2004

,472(*)

0,09 10

0,000

2005

0,316

0,1047

0,052

2002

2003

0,065

0,1030

1,000

2004

-0,017

0,0890

1,000

2005

-0,173

0,1030

0,871

2003

2004

-0,081

0,0831

1,000

2005

-0,238

0,0979

0,274

2004

2005

-0,156

0,0831

0,726

* différence significative au seuil 5%

Les comparaisons appariées des moyennes des taux d'observations montrent bien que les
années 1999, 2000 et 2001 sont significativement différentes des autres années mais

également entre elles. En revanche, les différences entre 2001 et 2005, entre 1999 et 2003 ne sont pas significatives. Il en est de même pour les années 2002, 2003, 2004 et 2005.

Ceci dit, nous allons porter un regard sur les espèces les plus braconnées que sont les singes et les antilopes.

1.2.1.3. Fréquences annuelles des singes et antilopes

A ce niveau, nous avons considéré les espèces les plus abondantes. Les figures 10 et 11 donnent les espèces dominantes de chacun de ces groupes d'espèces. Les singes sont dominés par Cercopithecus diana diana (34,93%) et Piliocolobus badius badius (23,04%). Quant aux antilopes, elles sont fortement dominées par Cephalophus maxwelli (82,84).

Cercopithecus
mona; 6,59%

Cercopithecus
petaurista;
13,07%

Colobus
polykomos
polykomos;
5,39%

Cercocebus
atys atys;
14,48%

Colobus verus;
2,29%

Piliocolobus
badius badius;
23,04%

Cercopithecus
nictitans;
0,20%

Cercopithecus
diana diana;
34,93%

Figure 10 : Répartition des fréquences des singes entre les espèces

Neotra gus
pygmaeus;
2,65%

Cephalophus
olgilby;
3,14%

Cephalophus
niger; 5,60%

Cephalophus zebra; 2,61%

Hyemoschus
aquaticus;
1,82%

Tragelaphus
scriptus
scriptus;
1,02%

Cephalophus
silviculto r;
0,61%

Cephalophus
jentenki;
0,72%

Cephalophus
maxwelli;
8 1,84%

Figure 11 : Répartition des fréquences des antilopes entre les espèces

Les fréquences de ces espèces sont présentées par les figures 12, 13 et 14.

Les allures sont similaires à l'évolution donnée par toutes les espèces regroupées (Figure 9). Cette similarité s'explique par les raisons évoquées dans le cas de toutes les espèces. A cela s'ajoute le fait que C. diana diana et P. badius badius sont les espèces les plus dominantes.

 

9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0

 

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

Figure 12 : Evolution des fréquences de Cercopithecus diana diana

4000

2000

6000

5000

3000

1000

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

Figure 13 : Evolution des fréquences de Piliocolobus badius badius

400

600

500

300

200

100

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

Figure 14 : Evolution des fréquences de Cephalophus maxwelli

1.2.1.4. Comparaison des années pour les singes et antilopes

La comparaison des années s'est faite sur la base des taux d'observation. Ces taux ont porté sur les trois espèces sus-considérées. Ici également, le test d'homoscédasticité (Tableau A3) a montré que les populations ne sont pas normalement distribuées (p=4,551 E-19) . Nous avons donc fait un test de Kruskal-Wallis (Tableau A4). Ce test a montré des différences significatives (p=0,04) entre les années pour chacune des trois espèces. Pour mettre en

exergue les années qui sont significativement différentes, nous avons fait des comparaisons appariées (Tableaux 5, 6 et 7).

Tableau 5 : Comparaison par paires des taux d'observations de Cercopithecus diana
diana
des années

(I) ANNÉE

(J) ANNÉE

Différence
des
moyennes
(I-J)

Erreur
standard

Signification

 

2000

-4,8479(*)

0,8499 1

0,000

 

2001

-1,576

0,6405

0,267

 

2002

0,4825

0,5542

1,000

1999

 
 
 
 
 

2003

0,1275

0,58999

1,000

 

2004

-0,1468

0,53936

1,000

 

2005

-0,8211

0,61206

0,985

 

2001

3,2719(*)

0,78768

0,001

 

2002

5,3304(*)

0,71927

0,000

2000

2003

4,9754(*)

0,74719

0,000

 

2004

4,7011(*)

0,70789

0,000

 

2005

4,0269(*)

0,76473

0,000

 

2002

2,0585(*)

0,45303

0,000

2001

2003

1,7035(*)

0,49617

0,014

 

2004

1 ,4292(*)

0,43474

0,023

 

2005

0,7549

0,52222

0,966

 

2003

-0,355

0,37827

1,000

2002

2004

-0,6293

0,29309

0,498

 

2005

-1,3036(*)

0,41183

0,036

2003

2004

-0,2742

0,35616

1,000

 

2005

-0,9485

0,45887

0,574

2004

2005

-0,6743

0,39163

0,851

* différence significative au seuil 5%

Tableau 6 : Comparaison par paires des taux d'observations de Piliocolobus badius
badius
des années

(I) ANNÉE

(J) ANNÉE

Différence
des
moyennes
(I-J)

Erreur
standard

Signification

 

2000

-4,4568(*)

1,8240

0,0287

 

2001

0,5869

1,3104

1,000

1999

2002

2,9956

1,2062

0,310

 

2003

2,3302

1,2472

0,775

 

2004

2,4502

1,1998

0,646

 

2005

2,4479

1,2502

0,706

 

2001

5,0437(*)

1,5416

0,027

 

2002

7,4524(*)

1,4541

0,000

2000

2003

6,7871(*)

1,4882

0,000

 

2004

6,9071(*)

1,4488

0,000

 

2005

6,9048(*)

1,4908

0,000

 

2002

2,4087(*)

0,7103

0,017

2001

2003

1,7434

0,7778

0,425

 

2004

1,8634

0,6994

0,160

 

2005

1,861

0,7827

0,322

 

2003

-0,6653

0,5855

0,998

2002

2004

-0,5453

0,4765

0,998

 

2005

-0,5477

0,5921

1,000

2003

2004

0,1200

0,5722

1,000

 

2005

0,1177

0,6715

1,000

2004

2005

-0,0023

0,5789

1,000

* différence significative au seuil 5%

Tableau 7 : Comparaison par paires des taux d'observations de Cephalophus maxweii
des années

(I) ANNÉE

(J) ANNÉE

Différence
des
moyennes
(I-J)

Erreur
standard

Signification

 

2000

-,1851(*)

0,0496

0,005

 

2001

-0,1442

0,0482

0,061

1999

2002

-0,0928

0,0573

0,906

 

2003

0,0372

0,0425

1,000

 

2004

0,012

0,0420

1,000

 

2005

0,0182

0,0440

1,000

 

2001

0,0409

0,0558

1,000

 

2002

0,0923

0,0638

0,966

2000

2003

,2222(*)

0,0510

0,000

 

2004

,1971(*)

0,0506

0,002

 

2005

,2033(*)

0,0522

0,003

 

2002

0,0514

0,0627

1,000

2001

2003

,1813(*)

0,0496

0,007

 

2004

,1562(*)

0,0492

0,034

 

2005

,1624(*)

0,0509

0,034

 

2003

0,1299

0,0585

0,439

2002

2004

0,1048

0,0581

0,794

 

2005

0,111

0,0596

0,748

2003

2004

-0,0251

0,0436

1,000

 

2005

-0,0189

0,0455

1,000

2004

2005

0,0062

0,0451

1,000

* différence significative au seuil 5%

Ces comparaisons donnent, au niveau des deux espèces de singes, des résultats presque identiques à ceux de toutes les espèces regroupées. Cependant, il y a des variations importantes avec C. maxwelli. Pour cette espèce, les différences ne sont pas significatives entre l'année 2002 et toutes les autres années. Il en est de même des différences entre les années 1999, 2003, 2004 et 2005. En revanche, les années 2000 et 2001 diffèrent significativement du reste des autres années. Cette situation serait provoquée par la guerre qui avait favorisé le braconnage en 2003 et dont les conséquences se font ressentir sur les autres années.

1.2.2. Analyse par secteur

1.2.2.1. Fréquences des secteurs pour toutes les espèces

Les fréquences des secteurs sont données par la Figure 15.

Les animaux sont plus nombreux dans les secteurs IV et III. Les secteurs I et II ont des
fréquences très faibles. L'abondance des animaux dans les secteurs III et IV s'expliquerait par
la présence très marquée des singes ; mais également par la stabilité de ces zones (braconnage

peu intense). Les très faibles fréquences des secteurs I et II s'expliqueraient par les effets du braconnage intense. Les animaux de ces zones sont craintifs et peu nombreux (Newing, 1994 ; Hoppe-Dominik, 1998 ; Gerhard, 2004). Ils ont sûrement migrés vers des zones plus stables. Le braconnage peut être à la base de la faible fréquence du secteur V (Hoppe-Dominik, 1995)

 

25000
20000
15000
10000
5000
0

 

I II III IV V

Secteur

Figure 15: Répartition des fréquences de toutes les espèces biomonitrices par secteur

1.2.2.2. Comparaison des secteurs pour toutes les espèces

La comparaison des secteurs par le test de Kruskal-Wallis montre qu'il y a une différence significative entre eux (Tableau A4). Une comparaison appariée de ces secteurs (Tableau 8) montre qu'ils sont significativement différents les uns des autres.

Tableau 8 : Comparaisons par paires des taux d'observations des secteurs

(I)
SECTEUR

(J)
SECTEUR

Différence des
moyennes (I-J)

Erreur
standard

Signification

I

II

0,191(*)

0,0602

0,015

III

-0,798(*)

0,0585

0,000

IV

-2,822(*)

0,1039

0,000

V

-0,132(*)

0,0468

0,047

II

III

-0,988(*)

0,06 13

0,000

IV

-3,013(*)

0,1056

0,000

V

-0,323(*)

0,0504

0,000

III

IV

-2,025(*)

0,1046

0,000

V

0,665(*)

0,0483

0,000

IV

V

2,690(*)

0,0986

0,000

* différence significative au seuil de 5%

Comme dans le cas des années, nous avons ouvert une lucarne sur les singes et les antilopes pour avoir les tendances spécifiques.

1.2.2.3. Fréquences des singes et des antilopes dans les secteurs

La répartition des fréquences des trois espèces sont données par les Figures 16, 17 et 18.

Les singes ne sont presque pas rencontrés dans les secteurs I et II. Ils sont en revanche très nombreux dans le secteur IV. C. badius se rencontre presque exclusivement dans le secteur IV. Les tendances sont identiques avec C. maxwelli. Cependant les écarts sont moins marqués entre les secteurs III, IV et V.

La répartition de ces fréquences confirme l'influence du braconnage dans les secteurs I et II. Newing (1994) a montré que les C. maxwelli avaient une préférence prononcée pour la forêt primaire (secteurs IV et V) que pour la forêt secondaire (secteur III).

I II III IV V

Secteur

500

0

5000

4500

4000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

Figure 16 : Répartition des fréquences de Cercopithecus diana diana par secteur

 

6000
5000
4000
3000
2000
1000
0

 

I II III IV V

Secteur

Figure 17 : Répartition des fréquences de Piiocolobus badius badius par secteur

I II III IV V

900

800

700

600

500

400

300

200

100

0

Secteur

Figure 18 : Répartition des fréquences de Cephalophus maxweii par secteur

1.2.2.4. Comparaison des secteurs pour les singes et antilopes

La comparaison (Tableau A4) des secteurs a montré qu'il y a des différences significatives entre eux pour chacune des trois espèces (p = 3,980e-14).

Les comparaisons appariées (Tableaux 9, 10 et 11) donnent des résultats presque similaires à celles de toutes les espèces regroupées. Cependant, les différences entre les secteurs I et II ne sont pas significatives pour les trois espèces.

Tableau 9: Comparaison par paires des taux d'observations de Cercopithecus diana diana des secteurs

(I)
SECTEUR

(J)
SECTEUR

Différence
des
moyennes
(I-J)

Erreur
standard

Signification

 

II

0,7639

0,2789

0,131

 

III

-3,2389(*)

0,3028

0,000

I

IV

-7,1048(*)

0,4086

0,000

 

V

-1,7042(*)

0,2308

0,000

 

III

-4,0028(*)

0,2900

0,000

II

IV

-7,8687(*)

0,3992

0,000

 

V

-2,4681(*)

0,2136

0,000

 

IV

-3,8659(*)

0,4163

0,000

III

V

1,5347(*)

0,2440

0,000

IV

V

5,4006(*)

0,3672

0,000

* différence significative au seuil 5%

Tableau 10 : Comparaison par paires des taux d'observations de Piliocolobus badius badius des secteurs

(I)
SECTEUR

(J)
SECTEUR

Différence
des
moyennes
(I-J)

Erreur
standard

Signification

 

II

-0,3886

0,1818

0,324

I

III

-2,3264(*)

0,4278

0,000

 

IV

-8,6064(*)

0,4493

0,000

 

V

-1,8949(*)

0,1669

0,000

 

III

-1,9378(*)

0,4324

0,000

II

IV

-8,2178(*)

0,4537

0,000

 

V

-1,5063(*)

0,1783

0,000

III

IV

-6,2800(*)

0,5965

0,000

 

V

0,4315

0,4263

0,977

IV V

6,7115(*)

0,4479

0,000

* différence significative au seuil 5%

Tableau 11 : Comparaison par paires des taux d'observations de Cephalophus maxweii
des secteurs

(I)
SECTEUR

(J)
SECTEUR

Différence
des
moyennes
(I-J)

Erreur
standard

Signification

 

II

-0,0433

0,0484

0,992

I

III

-,0968(*)

0,0315

0,024

 

IV

-,2316(*)

0,0309

0,000

 

V

-,4218(*)

0,0448

0,000

 

III

-0,0535

0,0492

0,967

II

IV

-,1884(*)

0,0489

0,009

 

V

-,3786(*)

0,0586

0,000

III

IV

-,1348(*)

0,0321

0,000

 

V

-,3250(*)

0,0456

0,000

IV

V

-,1902(*)

0,0452

0,000

* différence significative au seuil 5%

Les secteurs I et II, situés du côté Est du PNT, sont soumis aux mêmes pressions de braconnage. Pour ce qui est du secteur IV, la présence de chercheurs dans la zone a joué en faveur de celui-ci. Certaines espèces de singes y bénéficient d'un programme d'habituation à l'homme. Cette présence y a limité l'intensité du braconnage (Hoppe-Dominik, 1996).

1.2.3. Densités

Rappelons que pour l'analyse des densités, nous n'avons considéré que les secteurs III, IV et V. Nous avons tracés les courbes évolutives des densités de ces secteurs (Figure 19, 20 et 21) pour trois espèces. Il s'agit notamment de C. diana diana, P. badius badius et C. maxwelli.

1.2.3.1. Densités de Cercopithecus diana diana

Du point de vue des secteurs, les densités sont plus élevées dans le secteur IV que dans les deux autres secteurs (Figure 19). Elles font plus du triple de celle des autres secteurs.

Dans le secteur IV, les densités de C. diana diana varient entre 2,10 et 4,67 (Tableau A11). Elles sont comprises entre 0,72 et 1,43 dans le secteur V et entre 0,52 et 1,80 dans le secteur III.

Nous obtenons les mêmes tendances que Gerhard (2004). Cependant il y a quelques des écarts entre les chiffres. En revanche, nos chiffres sont proches des résultats obtenus par Refisch et Koné en 2001 dans des zones des secteurs IV et V.

En considérant les années, nous retenons que les densités évoluent en dents de scie au sein de
tous les secteurs. Les densités des trois secteurs ont connu une hausse de 1999 à 2000. Par la

suite, elles ont fortement régressées jusqu'en 2003 pour connaître une nouvelle hausse à partir de 2004.

Les difficultés de 2002 auraient eu un impact sur ces densités. Soit, le manque de surveillance a favorisé un intense braconnage, soit le manque d'engouement au travail des collecteurs de données a donné des résultats erronés. Le braconnage, favorisé par la guerre, expliquerait les faibles densités de 2003.

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

Secteur V Secteur IV Secteur III

5

4,5

4

3,5

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0

Figure 19 : Evolution des densités de Cercopithecus diana diana dans
les secteurs III, IV et V

1.2.3.2. Densités de Piliocolobus badius badius

L'évolution des densités de Piliocolobus badius badius (Figure 20) donne presque les mêmes tendances que C. diana diana. Le secteur IV est hautement plus dense que les deux autres secteurs. Les densités des deux autres secteurs sont quasi stables avec une légère tendance à la baisse depuis 2004. L'évolution des densités des secteurs traduit l'effet de la guerre de 2002 sur le PNT.

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Année

Secteur V
Secteur IV
Secteur III

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0

Figure 20 : Evolution des densités de Piliocolobus badius badius
dans les secteurs III, IV et V

1.2.3.3. Densités de Cephalophus maxwelli

Les densités de Cephalophus maxwelli (Figure 21) sont plus faibles (0,27) comparativement aux singes. Du point de vu des secteurs, le secteur V est le plus dense. Comme dans le cas des singes, le secteur III demeure le moins dense. Les chiffres sont proches de ceux obtenus par Gerhard en 2004. Les observations indirectes faites par Hoppe-Dominik (1997) ont donné des résultats proches. Newing (1994) avait trouvé des densités de 102 individus/km2 dans la région du secteur IV.

Du point de vu des années, les densités connaissent des variations. Dans le secteur V, La densité augmente de 1999 à 2001 puis chute. A l'inverse, elle connaît une augmentation continuelle depuis 1999 dans le secteur IV. Le secteur III, pour sa part, a connu une baisse graduelle de 1999 à 2002 puis une hausse de 2003 à 2005.

La baisse des densités de 2003 dans les secteurs III et V serait à l'actif du braconnage. Quant à la hausse dans le secteur IV, elle peut se traduire par une hausse de la population dans ce secteur (Hoppe-Dominik, 1999). La rupture de cette croissance en 2003 peut être l'effet du braconnage favorisé par la guerre de septembre 2002.

0,45

0,35

0,25

0,15

0,05

0,4

0,3

0,2

0,1

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

Secteur III Secteur IV Secteur V

Figure 21 : Evolution des densités de Cephalophus maxweii dans les secteurs III, IV et V

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams