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Impact des chocs pétroliers sur l'économie tunisienne

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par Ramzi Salem
ESSECT - Master 2007
  

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Section II : Le modèle néokeynésien d'une économie importatrice de pétrole de Blanchard et Gali(2007)

On exposera tout d'abord l'essentiel des équations du modèle élaboré par Blanchard et Gali (2007). Le modèle détaillé sera présenté dans l'Annexe. Notons que toute variable écrite en caractère minuscule est en exprimé en Log népérien.

Le modèle suppose que le pétrole soit utilisé aussi bien dans la production que dans la consommation. La production est donnée par :

: La production globale domestique

: Le travail

: La quantité de pétrole (importé) utilisée dans la production. La consommation est donnée par :

Avec : La consommation des ménages

: La consommation des biens domestiquement produits,

: La consommation de pétrole importé.

On distingue entre deux types de prix : le prix du produit domestiqueet le prix à la consommation .

Soit le prix nominal de pétrole et st le prix réel de pétrole. Le prix réel de pétrole st

s'écrit ainsi :

Selon la définition de la consommation, la relation entre le prix à la consommation et le prix de la production est donnée par :

Ceci revient à dire que toute hausse du prix réel de pétrole augmente l'écart entre le prix à la consommation et le prix à la production.

II.1. Fonctions de comportement des ménages

Le comportement des consommateurs est décrit par les deux équations suivantes :

Avec : Le taux d'intérêt nominal,

 

: L'inflation de l'indice des prix à la consommation.

La deuxième équation est relative à l'offre de travail. Si le marché de travail est en concurrence pure et parfaite, l'offre de travail est implicitement donnée par :

Avec : le salaire nominal

: L'emploi

: L'inverse de l'élasticité de l'offre de travail de Frisch.

Afin de mettre en relief la rigidité du salaire réel, on modifie l'équation de l'offre de travail précédente pour obtenir :

Le paramètre [0,1], mesure le degré de rigidité du salaire réel.

II.2. Fonctions de comportement des firmes

Etant donnée la fonction de la production, la minimisation des couts implique que la demande du pétrole par les firmes est de la forme :

: La marge de profit.

En combinant cette équation avec la fonction de la production (afin d'éliminer), on obtient :

Il est clair que la production est une fonction décroissante du prix réel de pétrole.

La frontière des prix des facteurs est obtenue en combinant la condition de minimisation du coût pour le pétrole et le travail, avec la frontière de production. La frontière des prix des facteurs s'écrit sous la forme suivante :

Selon cette équation, à un niveau de productivité donné, une augmentation du prix réel de pétrole entraine un ou plusieurs des ajustements suivants :

i) une consommation salariale plus faible ;

ii) une diminution de l'emploi ;

iii) une diminution de la marge de profit pour les entreprises.

Cependant, avec des prix et des salaires flexibles, l'ajustement peut se faire uniquement via le canal de la consommation salariale, c'est-à-dire que l'augmentation de st ne provoque qu'une diminution de la consommation salariale alors que l'emploi et la marge de profit des entreprises restent inchangés.

En supposant que les firmes fixent leurs prix à la Calvo, l'inflation du prix domestique de la production est donné par :

: La fraction des firmes qui gardent leurs prix inchangés ;

Avec

: Le taux d'escompte psychologique des ménages ;

: L'élasticité de substitutions entre les biens domestiques (à la consommation). II.3. L'équilibre

Le salaire réel est donné par l'équation (3) et dépend de la consommation et de l'emploi. Le salaire réel figure aussi dans l'équation (5) qui dénote la frontière de prix des facteurs des firmes, et selon laquelle, le salaire réel dépend du prix réel de pétrole. Les deux équations (3) et(5), et en utilisant la condition selon laquelle la balance commerciale est équilibrée, la consommation est alors fonction de la production, du prix réel de pétrole et du taux de bénéfice des entreprises :

Avec le profit à long terme.

En combinant l'équation (7) avec la forme réduite de la fonction de production, on peut voir que la consommation est fonction de l'emploi, de la productivité, du salaire réel, du prix réel de pétrole et de la marge de profit des entreprises:

Si la marge de profit des entreprises de long terme n'est pas suffisamment élevée, le dernier terme de l'équation ci-dessus peut être négligé.

Si de nouveau, on remplace la nouvelle équation de la consommation dans l'équation (3) relative à la consommation salariale et ensuite dans la frontière des prix des facteurs, la marge de profit des entreprises s'écrit donc :

Avec

 
 

En utilisant l'équation (8), l'inflation domestique est donnée ainsi :

Si =0, c'est-à-dire lorsque les rigidités salariales sont supposées nulles alors et sont

tous les deux nuls et dans ce cas l'inflation domestique ne dépond que de l'emploi. Ainsi la
stabilisation de l'inflation de l'inflation domestique se fait en réduisant l'écart de l'emploi par
rapport à sa valeur optimale. Les valeurs positives de entrainent des valeurs positives de

et . Si ou

sont plus grandes, plus difficile sera la stabilisation de

)

l'inflation par l'emploi.

Implications pour le PIB et le déflateur du PIB : Le déflateur de PIB est implicitement donné par :

En réarrangeant les termes :

cette relation met en évidence la relation négative entre le déflateur de la valeur ajoutée py,t et le prix réel de pétrole étant donnée le prix de l'output domestique. La valeur ajoutée en fonction de la production est obtenue en remplaçant la fonction de la valeur ajoutée dans celle de la demande de pétrole :

Ainsi la relation entre la valeur ajoutée et la consommation est donnée par:

En tenant compte de l'approximation, les équations (4) et (11) donnent

m

la relation entre la valeur ajoutée suivante :

Notons qu'avec l'approximation ci-dessus, la relation entre la valeur ajoutée et l'emploi ne dépond pas du prix réel de pétrole.

II.4. Quantification des effets des chocs pétroliers

Les équations (1), (2), (9), (12) et (13) décrivent les dynamiques de l'équilibre et des quantités.

Pour les processus exogènes et pour éviter les effets des chocs technologiques, on suppose
que. On suppose aussi que le prix réel de pétrole suit un processus AR(1) :

A partir de notre système à 5 équations, on peut dégager l'équilibre dynamique de la valeur ajoutée et l'inflation domestique, la relation est :

Avec

On suppose que la politique monétaire intervient par la règle du taux d'intérêt suivante : Avec

Notons aussi que correspond à l'inflation de l'indice des prix à la consommation Une

telle variable est fondamentale pour les banques centrales pour la détermination du taux d'intérêt.

A ce niveau, on peut résoudre l'équilibre analytiquement en utilisant la méthode des coefficients indéterminés, ainsi on obtient l'inflation domestique et la valeur ajoutée :

y

Les expressions de l'inflation de l'IPC et de l'emploi sont respectivement données par :

Avec

Selon cette spécification, le PIB et l'inflation suivent à leur tour un processus AR(1), de
même ordre et de même rang que le prix réel de pétrole, les coefficients et dépendent

des paramètres du modèle. Les variations de l'inflation et de la valeur ajoutée sont proportionnelles à la variation du prix réel de pétrole à un coefficient prés.

Puisque les variables sont toutes exprimées en log, notre analyse peut se faire en termes de taux de variation.

Les équations (17), (18), (19) et (20) deviennent alors :

II.5. Prévision de l'impact d'une hausse annuelle du prix de pétrole de 10% soutenue entre 2005 et 2020sur les principaux indicateurs économiques de la Tunisie.

II.5.1. Calibrage et vérification du modèle

L'unité de temps est l'année. On fixe le taux d'escompte psychologique â à 0,99, le paramètre de Calvo è à 0,75. On choisit l'élasticité de la production par rapport au travail Ln égale à 0,7. En ce qui concerne le degré de la rigidité du salaire réel ã qui est défini sur un intervalle entre 0 et 1 on choisira une valeur de 0,5 ce qui correspond strictement à une rigidité salariale moyenne.

On supposera que l'élasticité de la demande de travail de Frisch est unitaire ce qui implique
une valeur unitaire de qui désigne à son tour l'inverse de l'élasticité de la demande de

travail de Frisch.

Le coefficient de la règle de Taylor Lp relatif à la détermination du taux d'intérêt nominal sera en premier lieu fixé à 2. Afin de discuter le cas d'une politique de hausse et ensuite de baisse du taux d'intérêt, ce coefficient prendra selon le cas les valeurs 1,5 et de 2,5.

En se basant sur une estimation de Blanchard sur la période entre 1960 et 2006, on admettra que le prix réel de pétrole suit un processus AR(1) dont l'équation est :

avec et

 
 

.

Tous les paramètres calibrés cités ci-dessus sont similaires à ceux de Blanchard et Gali (2007) sauf pour les parts de pétrole dans la production et dans la consommation qui sont estimées à partir du TES de l'Economie tunisienne de 2005 et plus précisément du compte 66 « extraction et raffinement de pétrole ; production de gaz ». Ce qui donne des valeurs de ám et de respectivement de 0,0141 et de 0,0381.

Avant de discuter les différents scénarios de chocs pour l'économie tunisienne, on validera empiriquement notre simulation en la comparant à celle effectuée par le FMI. Selon le FMI, une augmentation du prix de baril de pétrole de sa valeur en 2005 qui était de 50,64$ à 80$, aurait écarté le taux de croissance du PIB réel des Etats-Unis de sa valeur réalisée de 0,8 point de pourcentage en moins, alors que l'inflation de l'IPC aurait augmenté de 1,3%.

Selon le modèle qu'on adopte dans notre travail, il s'agit d'une augmentation de 1 `ordre de 60% du prix nominal de pétrole. Avec les mêmes calibrages de Blanchard et Gali (2007) pour l'économie américaine et avec un degré de rigidité du salaire réel de 0,4 (au dessous de la moyenne) et une marge de profit des entreprises de 25% et un coefficient de la règle de Taylor de 2.5 et en supposant que le prix réel de pétrole augmentera de la même proportion que le prix nominal on déduit qu'un tel choc aurait produit à la première année (en 2005) une augmentation de l'IPC de 0,014 (1,4 points de pourcentage) et une baisse de la croissance du PIB réel de 0,007 (0,7 points de pourcentage), ce qui semble largement cohérent avec les estimations du FMI.

L'estimation du FMI de la variation de l'IPC et du taux de croissance du PIB réel des Etats-Unis suite à une

augmentation du prix de pétrole de 60% en 2005

On s'est limité à l'unique cas des Etats-Unis vue qu'on n'a pas pu obtenir les statistiques nécessaires pour mesurer les parts de pétrole dans les autres pays et régions mentionnées dans le tableau ci-dessus.

Notre estimation de la variation de l'IPC des Etats-Unis suite à une augmentation du prix de pétrole de 60% en 2005 ---- VAR PI_IPC inflation IPC

LOWER LEVEL UPPER MARGINAL

2005 -INF 0.014 +INF .

Notre estimation de la variation du % de croissance des Etats-Unis suite à une augmentation du prix de pétrole de 60% en 2005

---- VAR Y output domestique

LOWER LEVEL UPPER MARGINAL

2005 -INF -0.007 +INF

II.5.2. Résultats pour la Tunisie

a) Scénario1 : une hausse du prix réel de pétrole de 5%

Année

Taux de croissance
du PIB réel

Indice des prix de
vente industrielle
(IPVI)

Indice des prix à la
consommation
(IPC)

Emploi

2006

-0.009

0.013

0.014

-0.013

2007

-0.009

0.013

0.015

-0.013

2008

-0.009

0.013

0.015

-0.013

2009

-0.009

0.013

0.015

-0.013

2010

-0.010

0.013

0.016

-0.014

2011

-0.010

0.014

0.016

-0.014

2012

-0.010

0.014

0.016

-0.014

2013

-0.010

0.014

0.016

-0.014

2014

-0.010

0.014

0.017

-0.015

2015

-0.011

0.015

0.017

-0.015

2016

-0.011

0.015

0.017

-0.015

2017

-0.011

0.015

0.018

-0.016

2018

-0.011

0.016

0.018

-0.016

2019

-0.011

0.016

0.018

-0.016

2020

-0.012

0.016

0.019

-0.016

Perte de croissance en (%) du PIB réel dûe à un choc pétrolier de 5% affectant le prix de pétrole

-0.0085 -0.009 -0.0095

-0.01 -0.0105 -0.011

-0.0115

-0.012

 
 

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

Le choc de 5%, affectant le prix réel de pétrole est susceptible d'entrainer une diminution cumulée du taux de croissance du PIB réel de l'ordre de 1,2% à l'horizon de 2020. Lors des trois premières années de choc, le taux de croissance subit une diminution de 0,9% et atteint une diminution annuelle de 1% en 2010 et entraine un effet similaire jusqu'à 2014. En 2015, la décroissance dépasse le 1% et se stabilise entre 2015 et 2019 pour engendrer chaque année

une diminution de 1,15% du taux de croissance au dessus de sa valeur normale (en absence de choc). En 2020 la perte de croissance pourrait atteindre 1,2%.

Variation de l'IPVI en (%) dûe à un choc pétrolier de 5% affectant le prix de pétrole

0.016 0.01 55 0.015 0.0145 0.014 0.01 35 0.013 0.0125 0.012

 

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

0.019 0.0185 0.018

0.0175

0.017

0.0165

0.016

0.0155

0.015 0.0 145 0.014

 

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

La part de pétrole dans le secteur industriel de l'économie tunisienne fait en sorte que l'inflation par les coûts soit importante même dans le cas d'un scénario peu pessimiste supposant une hausse du prix réel de pétrole uniquement de 5%. En effet, dés la première année, le choc se traduit par une augmentation de l'indice des prix des ventes industrielles par une inflation supplémentaire de 1,3% et qui persiste jusqu'à 2010. Ensuite l'IPVI gagne environ un dixième de points de pourcentage presque toutes les trois années pour finir avec une augmentation cumulée de 1,6% à la fin de la période.

Variation de l'IPC en (%) dûe à un choc pétrolier de 5% affectant le prix de pétrole

Vues les hypothèses du modèle de Blanchard et Gali (2007) et qui supposent que le pétrole intervient dans la consommation directe (finale) et indirecte (intermédiaire), les consommateurs supporteront la hausse de l'IPVI, à laquelle s'ajoute une inflation supplémentaire qui dépend de la part de pétrole dans la consommation finale (÷). De ce fait, l'inflation de l'IPC est supérieure à celle de l'IPVI, et son rythme d'accroissement est nettement plus rapide. Entre 2006 et 2020, un choc pétrolier annuel de 5% aurait un impact sur l'IPC estimé être entre 1,4% et 1,9%. L'IPC subit une augmentation d'environ 0,1% de son taux annuel sur une période d'environ trois ans. Son inflation annuelle cumulée dûe au choc passe de 1,5% entre 2007 et 2009, à 1,6% entre 2010 et 2013, à 1,7% entre 2014 et 2016, 1,8% entre 2017 et 2019, pour finir avec 1,9% en 2020.

Perte d'emploi en (%) dûe à un choc pétrolier de 5% affectant le prix de pétrole

-0.0125 -0.013 -0.01 35 -0.0 14 -0.0145 -0.015 -0.0155 -0.016

 

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

L'allure de la fonction de réaction de l'emploi face au choc en question semble être l'inverse de celle de la variation de l'IPVI. C'est en grande partie dû à l'hypothèse concernant la substituabilité entre les facteurs de production (travail et pétrole). Selon nos prévisions, un choc de 5% affectant le prix réel de pétrole pourrait induire une baisse d'emploi entre -1,3% et -1,6% sur la période entre 2006 et 2020. Ainsi toute chose étant égale par ailleurs, même dans le cas d'un choc pétrolier relativement pessimiste le taux de chômage de la Tunisie qui est initialement élevé, pourrait afficher une augmentation de 1,6% en 2020.

-0.008 -0.01 -0.012 -0.014 -0.016 -0.018

-0.02 -0.022 -0.024

b) Scénario2: hausse du prix réel de pétrole de 10%

Année

Taux de croissance
du PIB réel

Indice des prix de
vente industrielle
(IPVI)

Indice des prix à la
consommation
(IPC)

Emploi

2006

-0.009

0.013

0.015

-0.013

2007

-0.010

0.014

0.016

-0.014

2008

-0.011

0.015

0.017

-0.015

2009

-0.011

0.016

0.018

-0.016

2010

-0.012

0.017

0.020

-0.017

2011

-0.013

0.018

0.021

-0.018

2012

-0.014

0.019

0.022

-0.020

2013

-0.015

0.021

0.024

-0.021

2014

-0.016

0.022

0.025

-0.022

2015

-0.017

0.023

0.027

-0.024

2016

-0.018

0.025

0.029

-0.025

2017

-0.019

0.027

0.031

-0.027

2018

-0.021

0.029

0.033

-0.029

2019

-0.022

0.030

0.035

-0.03 1

2020

-0.023

0.032

0.038

-0.033

Perte de croissance en (%) du PIB réel dûe à un choc pétrolier de 10% affectant le prix de pétrole

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

Dans ce scénario, suite à un choc ayant pour impact une hausse annuelle du prix réel de pétrole de 10%, le taux de croissance annuel du PIB réel de la Tunisie subirait une diminution entre -0,8% et 2,3% sur la période entre 2006 et 2020. En effet, dés la troisième année après le choc le taux de croissance affiche une diminution de 1% et atteint une diminution de 2% en 2017 et finit par une diminution de 2,3%.

0.035 0.03 0.025 0.02 0.015 0.01

0.04

0.035

0.03

0.025

0.02

0.015

Variation de l'IP VI en (%) dûe à un choc pétrolier de 10% affectant le prix de pétrole

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

L'impact du choc en question sur l'IPVI se traduit par une variation entre 1,3% la premiére année, soit en 2006 et 3,2%. L'inflation cumulée due au choc atteint 2% d'augmentation en uniquement trois ans après le choc qui est supposé avoir lieu en 2005. A partir de 2019 l'augmentation de l'IPVI franchit le seuil de 3%.

Variation de l'IPC en (%) dûe à un choc pétrolier de 10% affectant le prix de pétrole

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

Comme dans le premier scénario, l'inflation de l'IPC est plus importante que celle de l'IPVI. On rappelle que l'écart entre l'IPC et l'IPVI dépond de la capacité des firmes de supporter les hausses des prix de pétrole qui est dans le modèle dont nous nous sommes servis exprimée par le paramètre è. Entre 2006 et 2020, la réponse de l'IPC varie respectivement entre 1,5% et 3,8%. Dans ce scénario l'augmentation de 2% serait atteinte dés 2010 et celle de 3%

-0.01 -0.015 -0.02 -0.025 -0.03 -0.035

surviendrait entre 2016 et 2017. A l'horizon de 2020, l'inflation cumulée de l'IPC se rapprocherait de 4%.

Perte d'emploi en (%) dûe à un choc pétrolier de 10% affectant le prix de pétrole

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

L'emploi commence par une diminution de 1,3% en 2006 et le chômage pourrait enregistrer une hausse proche de 3,5%. La hausse du taux de chômage de 2% serait probablement atteinte en 2012 et celle de 3% entre 2018 et 2020.

c) Scenario3 : Hausse du prix réel de pétrole de 15% : scenario dramatique

Année

Taux de croissance
du PI B réel

Indice des prix à la
consommation
(IPC)

2006

-0.01

0.02

2007

-0.011

0.022

2008

-0.012

0.025

2009

-0.014

0.028

2010

-0.015

0.031

2011

-0.017

0.035

2012

-0.019

0.039

2013

-0.021

0.043

2014

-0.024

0.048

2015

-0.026

0.054

2016

-0.029

0.060

2017

-0.033

0.067

2018

-0.037

0.075

2019

-0.041

0.083

2020

-0.046

0.093

Perte de croissance en (%) du PIB réel dûe à un choc pétrolier de 15% affectant le prix de pétrole

-0.01

-0.015

-0.02

-0.025

-0.03

-0.035

-0.04

-0.05

-0.045

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

Variation de l'IP C en (%) dûe à un choc pétrolier de 15% affectant le prix de pétrole

0.09

0.08

0.07

0.06

0.05

0.04

0.03

0.02

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

0.1

Dans ce scénario qui est vraiment très pessimiste et peu probable, il s'agit de montrer qu'une augmentation supplémentaire du prix réel de pétrole de 5% par rapport au scénario précédent qui suppose une augmentation de 10% peut avoir des conséquences beaucoup plus néfastes, surtout sur l'IPC. En effet, si ce scénario se produit, l'économie tunisienne en 2020, serait atteinte d'une hyperinflation qui se rapproche de 10% (au dessus de sa valeur habituelle) et le taux de croissance du PIB réel sera réduit de -4,6% ce qui se traduit réellement par un taux de croissance nul et dans tous les cas inférieur à 1%. Il s'agit dans ce scénario d'un phénomène de stagflation proprement dit. Le tableau ci-dessous ainsi que les graphiques montrent que l'inflation supplémentaire induite par le choc de 15% est de l'ordre de 1% toutes les deux années, sur la période entre 2006 et 2020. En ce qui concerne le taux de croissance, il subit une diminution de 2% dés 2012, ce qui constitue une date très avancée par rapport à la date à

laquelle le taux de croissance subit la même diminution dans le scénario précédent (environ 2018). Dés 2017 la stagnation de la croissance et donc de l'activité économique serait visible.

d) Economie de l'énergie de 20% entre 2008 et 2011

Les différents média tunisiens ont traité les derniers mois le projet d'un programme national ayant pour objectif de réduire l'intensité pétrolière de l'économie tunisienne jusqu'à parvenir de la baisser de 20% en 2011. On suppose que ce défi soit réalisable, par contre on suppose que la diminution de la dépendance de l'économie tunisienne au pétrole soit réduite de 5% pendant chaque année entre 2008 et 2011. Les paramètres L]et Lm du modèle de Blanchard et Gali (2007) qui désignent les parts respectives du pétrole dans la consommation et dans la production nous permettent de prévoir l'impact d'un tel projet. On se remettra alors dans le cadre du deuxième scénario qui nous semble le plus réaliste et qui suppose une hausse annuelle du prix réel de pétrole de 10%, et on suppose alors que les paramètres L ]et Lm soient réduits de 5% chaque année entre 2008 et 2011. Ceci suppose que la valeur du paramètre ÷ passe de sa valeur en 2007 qui est égale à 38,1% à 3,62% en 2008, 3,44% en 2009, à 3,26% en 2010 et à 3,1% en 2011. De même, on suppose que Lm qui est de l'ordre de 1,41% en 2007 passe à 1,34 en 2008, à 1,272 en 2009, à 1,21% en 2010 et à 1,15% en 2011. On suppose aussi que les deux paramètres L]et Lm gardent leurs valeurs de 2011 inchangés jusqu'à 2020.

Année

Taux de croissance
du PIB réel

Indice des prix de
vente industrielle
(IPVI)

Indice des prix à la
consommation
(IPC)

Emploi

2006

-0.009

0.013

0.015

-0.013

2007

-0.010

0.014

0.016

-0.014

2008

-0.010

0.014

0.017

-0.014

2009

-0.010

0.014

0.018

-0.015

2010

-0.010

0.015

0.019

-0.015

2011

-0.011

0.015

0.019

-0.015

2012

-0.011

0.016

0.021

-0.016

2013

-0.012

0.017

0.022

-0.017

2014

-0.013

0.018

0.023

-0.018

2015

-0.014

0.019

0.025

-0.019

2016

-0.015

0.020

0.027

-0.021

2017

-0.016

0.022

0.028

-0.022

2018

-0.017

0.023

0.030

-0.024

2019

-0.018

0.025

0.032

-0.025

2020

-0.019

0.026

0.035

-0.027

-0.008 -0.01 -0.012 -0.014 -0.016 -0.018 -0.02 -0.022 -0.024

0.035 0.03 0.025 0.02 0.015 0.01

Au préalable une telle stratégie parait bénéfique pour l'économie tunisienne. La courbe en bleu reproduit les résultats du premier scénario (hausse annuelle du prix réel de pétrole de 10%) alors que celle en vert décrit l'impact du même scénario mais en supposant une diminution de la part de pétrole de 5% su quatre ans, entre 2008 et 2011 pour parvenir à une baisse de la dépendance de l'économie pétrolière de l'économie tunisienne de 20% à l'horizon de 2011. Les résultats sont représentés dans les figures ci-dessous.

Rôle d'une diminution de l'intensité pétrolière de l'économie tunisienne de 20% dans l'atténuation de l'impact d'un
choc pétrolier de 10% sur le taux de croissance

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

Rôle d'une diminution de l'intensité pétrolière de l'économie tunisienne de 20% dans l'atténuation de l'impact d'un
choc pétrolier de 10% sur l'IPVI

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

0.04 0.035 0.03 0.025

0.02

0.015

-0.01 -0.015 -0.02 -0.025 -0.03 -0.035

Rôle d'une diminution de l'intensité pétrolière de l'économie tunisienne de 20% dans l'atténuation de l'impact d'un
choc pétrolier de 10% sur l'IPC

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

Rôle d'une diminution de l'intensité pétrolière de l'économie tunisienne de 20% dans l'atténuation de l'impact d'un
choc pétrolier de 10% sur l'emploi

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

En ce qui concerne le taux de croissance, une telle stratégie pourrait éviter dans le cadre du premier scénario une diminution du taux de croissance de l'ordre de 0,5% en dessous de celle du premier scénario. En effet, si une telle stratégie réussisse le taux de croissance diminuerait en 2020 de -1,9% au lieu de 2,3% dans le premier scénario. Entre 2012 et 2017, on pourrait éviter une décroissance annuelle de 0,3% du PIB réel. Entre 2018 et 2020 on éviterait une diminution de 0,4%.

Pour les prix, la diminution de la part de pétrole dans l'économie tunisienne est plus apparente pour l'IPVI et l'IPC. On pourrait dire, selon nos estimations qu'un tel projet n'aurait pas un impact vraiment significatif pour les consommateurs. En effet à la fin de la période, on ne pourrait éviter que 0,2% d'inflation supplémentaire.

En supposant toujours la faisabilité d'un tel objectif, on pourrait éviter un demi-point de pourcentage de chômage dû au choc pétrolier en question.

e) Impact des politiques relatives au taux d'intérêt lors d'un choc pétrolier de 10%

La politique du taux d'intérêt dans le modèle de Blanchard et Gali (2007) intervient uniquement via le coefficient de Taylor de la règle de détermination du taux d'intérêt ô,. Pour étudier l'impact d'une politique monétaire. En effet, on a supposé que le taux d'intérêt est fixé de la banque centrale de la manière suivante :

 

Avec

 

Pour étudier l'efficacité des politiques de taux d'intérêt, on suppose dans un premier cas, une baisse de 0,5 du coefficient de la règle de Taylor ô, qui était initialement fixé à 2, et ensuite et dans le second cas, on suppose une hausse de ô, pour passer de sa valeur initiale à 2,5. On suppose que notre référence est le deuxième scénario, celui qui suppose une hausse annuelle du prix réel de 10%.

Impact d'une politique d'une baisse du taux d'intérêt (ôp : 2?1,5)

Année

Taux de croissance du
PIB réel

Indice des prix à la
consommation
(IPVI)

Indice des prix de
vente industrielle
(IPC)

Emploi

2006

-0.005

0.021

0.025

-0.007

2007

-0.005

0.022

0.026

-0.007

2008

-0.006

0.024

0.028

-0.008

2009

-0.006

0.025

0.030

-0.008

2010

-0.006

0.027

0.032

-0.009

2011

-0.007

0.029

0.034

-0.009

2012

-0.007

0.031

0.037

-0.010

2013

-0.008

0.033

0.039

-0.011

2014

-0.008

0.035

0.042

-0.012

2015

-0.009

0.037

0.044

-0.012

2016

-0.009

0.040

0.047

-0.013

2017

-0.010

0.042

0.051

-0.014

2018

-0.011

0.045

0.051

-0.015

2019

-0.011

0.048

0.054

-0.016

2020

-0.012

0.051

0.061

-0.017

Impact d'une politique de hausse du taux d'intérêt (ôp : 2?2,5)

Année

Taux de croissance
du PI B réel

Indice des prix à la
consommation
(IPVI)

Indice des prix de
vente industrielle
(IPC)

Emploi

2006

-0.012

0.010

0.014

-0.016

2007

-0.012

0.010

0.015

-0.017

2008

-0.013

0.011

0.016

-0.019

2009

-0.014

0.012

0.017

-0.020

2010

-0.015

0.012

0.018

-0.021

2011

-0.016

0.013

0.019

-0.023

2012

-0.017

0.014

0.020

-0.024

2013

-0.018

0.015

0.021

-0.026

2014

-0.019

0.016

0.023

-0.027

2015

-0.021

0.017

0.024

-0.029

2016

-0.022

0.018

0.026

-0.03 1

2017

-0.024

0.020

0.028

-0.033

2018

-0.025

0.021

0.030

-0.036

2019

-0.027

0.022

0.032

-0.038

2020

-0.029

0.024

0.034

-0.040

Impact des politiques du taux d'intérêt sur la croissance lors d'un choc pétrolier de 10%

-0.01
-0.015

-0.02 -0.025 -0.03

 

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

_____ ôp=2,5 (hausse du taux d'intérêt) _____ ôp=2(scénario2) _____ ôp=1,5 (baisse du taux d'intérêt)

0.06

0.055

0.05 0.045 0.04

0.035

0.03

0.025 0.02 0.015 0.01

Impact des politiques du taux d'intérêt sur l'IPC lors d'un choc pétrolier de 10%

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

_____ ôp= 2,5 (hausse du taux d'intérêt) _____ ôp=2(scénario2) _____ ôp=1,5 (baisse du taux d'interet)

Impact des politiques du taux d'intérêt sur l'emploi lors d'un choc pétrolier de 10%

-0.01

-0.015

-0.02

-0.025

-0.03

-0.035

-0.04

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

_____ ôp=2,5 (hausse du taux d'intérêt) _____ ôp=2(scénario2) _____ ôp= 1,5 (baisse du taux d'intérêt))

Politique de baisse du taux d'intérêt :

Il est clair que la politique de diminution du taux d'intérêt permet d'atténuer l'impact du choc pétrolier. En effet selon nos estimations, le choc pétrolier de 10% dans le cadre d'une politique monétaire plus expansionniste, ne ferait diminuer le taux de croissance que de - 1,2% en 2020. Une telle politique aurait pu permettre d'éviter une diminution du taux de croissance d'environ 1% par rapport au deuxième scénario qui supposait un coefficient de la règle de Taylor égal à 2. Encore si la banque centrale de la Tunisie adopterait une politique de baisse du taux d'intérêt lors d'un choc pétrolier de 10%, un chômage supplémentaire serait préalablement réduit. En effet, dans notre deuxième scénario qui est notre état de référence le taux d'emploi aurait dû subir une chute de 3,3% en 2020, alors que dans le cadre d'une politique monétaire orientée vers la relance de l'activité économique, la perte du taux d'emploi ne serait que de 1,7%, soit la moitié de celle du deuxième scénario.

Cependant, le coût d'une telle politique est souvent l'inflation. Ceci est vérifié pour l'indice des prix de la consommation. En fait, les effets combinés du choc pétrolier de 10%, combinés avec une politique de baisse du taux d'intérêt, peuvent entrainer une inflation supplémentaire de l'IPC de l'ordre de 6,1% en 2020, une telle valeur est supérieure à celle du scénario de référence (ô,=2) d'environ 3%. Un tel coût est énorme en termes d'inflation.

Politique de hausse du taux d'intérêt

Les conséquences d'une telle politique sont néfastes sur l'activité économique en termes de croissance et d'emploi. En effet, une telle politique pourrait causer une stagnation de l'activité économique vue qu'elle pourrait entrainer une diminution du taux de croissance du PIB réel de -2,8% et du taux de l'emploi de 6% à l'horizon de 2020.

En matière de lutte contre l'inflation la politique de baisse du taux d'intérêt est généralement un moyen efficace. La réponse de l'IPC dans le cadre d'une politique monétaire restrictive face à un choc pétrolier de 10% ne déroge pas à cette règle. En effet, cette politique permet de réduire l'inflation supplémentaire dûe au choc d'environ un demi-point de pourcentage par rapport à notre scénario de référence (ô,=2).

Depuis ce qui précède, on peut conclure que l'atténuation de l'impact du choc sur la
croissance et l'emploi dûe à une politique monétaire expansionniste sont supérieurs à la
réduction de l'inflation de l'IPC engendrée par une politique restrictive. On peut dire que la

politique expansionniste est la plus recommandée pour faire face à un choc pétrolier dans le cas de l'économie tunisienne.

Conclusion

La modélisation VAR montre que l'impact d'une hausse du cours du baril de 10% entre 2001:1 et 2007:2 (nominal exprimé en dollar) est significatif pour l'Indice des Prix à la Consommation et sur le taux de croissance du PIB réel. En effet, on estime qu'une hausse du prix de pétrole de 10% soutenue sur 20 trimestres sera traduite à la fin de la période par une hausse de l'IPC de l'ordre de 3% et par une perte de croissance évaluée à 1%.

Quand aux prévisions de l'impact macroéconomique d'un choc qui affecte le prix réel de pétrole entre 2005 et 2020, les résultats varient considérablement d'un scénario à l'autre. En effet l'impact dépend largement de l'ampleur du choc hypothétique qu'on a envisagé. Avec un choc de 5% l'économie tunisienne pourrait s'en sortir avec le moindre des dégâts. Dans un deuxième scénario, les effets d'un choc de 10% seront beaucoup plus néfastes, alors qu'un choc de 15% pourrait entrainer un véritable phénomène de stagflation de l'économie tunisienne. En ce qui concerne des différentes politiques qu'on a envisagé lors d'un choc pétrolier, une économie de l'énergie de 20% modélisée par une diminution de la part de pétrole dans la consommation et dans la production contribuera (si elle est réalisable) sans doute à réduire l'impact d'un choc pétrolier de 10%, alors que l'appréciation d'une politique de baisse ou de hausse du taux d'intérêt diffère selon le souci des décideurs tunisiens selon le cas qu'il s'agisse d'un objectif de croissance ou de stabilité des prix.

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