WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Evangélisation et Promotion Humaine

( Télécharger le fichier original )
par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II-1-3 L'IMPLANTATION DE LA MISSION DE MANDIAKUY

En 1921, Monseigneur SAUVANT qui devient vicaire Apostolique de Bamako, décide de faire de nouvelles missions. Il envoie trois missionnaires, les Pères Félix THEAUDIERE, Ernest DUVERNOIS et Eugène RATISSEAU dans le but de fonder une Mission entre Ségou à l'Ouest et Toma à l'Est, une ville située dans l'actuel Burkina Faso. Arrivée à San après quelques jours de marche, les « Pères missionnaires » furent accueillis par Mr GARBOU alors commandant du Cercle de San. Celui-ci par prudence a voulu qu'ils s'installent loin de l'administration. Ils durent poursuivre leur marche un peu plus au Sud que prévu.

Le 08 Octobre 1922 les Pères, Missionnaires d'Afrique, arrivent à Mandiakuy, qui était un chef-lieu de canton situé à 80 kilomètres au Sud-Est de San. Ils fondèrent la première Paroisse du Diocèse de San qui était jusque là, rattachée à la préfecture Apostolique de Nouna (dans actuel Burkina Faso) avant les délimitations frontalières.

Les Soeurs Blanches arrivèrent, quant à elles, en 1931 pour appuyer l'apostolat des Pères. Elles se focaliseront surtout sur les oeuvres éducatives et sociales, tels l'école et le dispensaire. En plus elles vont s'investir pour la pastorale de la famille dans le cadre de la promotion féminine.

II-1-4 LA DIFFICULTÉ DES NOUVEAUX ADHÉRENTS À LA « NOUVELLE RELIGION »

L'accueil de L'Evangile chez les Bwa a été teinté par une série de révoltes et de difficultés. Les conversions massives des Bwa au catholicisme semblent donner lieu à des mesures répressives de la part des chefs administratifs de cantons qui sont de véritables explorateurs. La communauté chrétienne apparaît comme une seconde société au sein de la grande société ou une nouvelle société sous la direction des missionnaires. Les chefs de Cantons se sentent minimisés et affichent leurs jalousies. Accusés de refus d'obéissance aux autorités locales, les catéchumènes vont être victimes de répressions violentes. Certains se verront « étroitement ligotés, roués de coups, piétinés violemment, suspendus en l'air, privés de nourriture et de boissons plusieurs jours durant, promenés comme des criminels à travers le pays, la corde au cou »12(*) de village en village, en exemple pour tous les « rebelles », sans qu'ils n'aient la possibilité de se plaindre.

Dans les rangs de l'administration, certains qui avaient une haine présupposée à l'encontre des gens des Pères (Pere-nii), n'hésitaient pas à accuser les chrétiens à la moindre occasion comme fauteurs de troubles. En 1929, l'administrateur PLANE décrète à la suite d'une vexation subie par les catéchumènes, l'interdiction formelle d'aller faire la catéchèse dans les villages, comme si les Pères avaient une part de responsabilité dans le comportement de leurs fidèles chrétiens.

L'exemple isolé des Catéchumènes de Dittara, un petit village de la sous-préfecture de Mandiakuy, résume l'atmosphère et les rapports que des catéchumènes entretenaient avec les autorités locales. Un dimanche 29 Juin 1929, les catéchumènes du village de Dittara, un petit village situé non loin de Mandiakuy, gagnés à la cause des Pères revenaient des offices dominicaux. Ils trouvent le reste de la population villageoise ameutée contre eux sous la direction d'un représentant du chef, avec l'ordre ferme de corriger ces « rebelles » de chrétiens. Ils furent contraints de rebrousser chemin vers la mission, après avoir essuyé une pluie de coups.

Mais il faut noter que le sentiment de mépris que portaient les chrétiens à l'égard des chefs de canton, des interprètes et des gardes cercles, suite aux différentes exactions, était un sentiment général chez tous les Bwa. Car toute la population était maîtrisée dans une sorte d'esclavage, sans aucune possibilité de révolte. Puisque les moindre soupçons de rébellion étaient soldés par de violentes répressions afin dissuader tous les sympathisants de ces soulèvements.

* 12 Y.D. P. DIARRA, la Mission Catholique auprès des bwa du Mali (1888-1988, Gratuité de l'Evangile et Responsabilité de l'Eglise, Paris, Juin 1992, Tome I p.167

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite