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Evangélisation et Promotion Humaine

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par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

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I-2 DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

En Jésus Christ son fils Unique, Dieu le Père fait irruption dans l'histoire humaine, dans l'histoire personnelle et individuelle de chaque homme et femme pour le relever de sa chute. Il est la révélation ultime du Dieu d'amour, et la plénitude de cet amour. Jésus se présente comme celui qui accomplit les annonces brûlantes des prophètes. Ce qui s'affirme de lui déjà au premier jour de sa vie publique, lorsqu'il se lève dans la synagogue de Nazareth et proclame la Parole de Dieu : « L'Esprit du seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'Onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, rendre la liberté aux opprimés, proclamer une année de grâce du seigneur. » Et il ajoute à la fin « aujourd'hui s'accompapli à vos oreilles ce passage de l'écriture » Lc4, 16-22.

Désormais, c'est en la personne du Christ que se poursuit la manifestation de la miséricorde de Dieu dans notre monde et dans la réalité sociopolitique de tout être humain. Il est celui qui libère de toutes les captivités qui humilient l'être humain en diminuant sa dignité de créature de Dieu. Le Christ apporte à l'humanité la libération du péché, du mal, de la souffrance, de l'oppression, de la rupture, de la haine et de la désunion (Lc4, 16s ; Mt11, 2-6). Jésus perçoit les besoins des foules, et en particulier des personnes vulnérables, les petites gens, et n'attend plus pour alléger de leurs jougs (Lc13, 10-13). Puisque ceux qui sont malades, alités, diminués de quelque façon que ce soit vivent une certaine mort ; celle de l'exclusion sociale et de la misère.

C'est par les gestes miraculeux de guérison qui témoignent de la miséricorde de Dieu dans les situations de maladie, de douleur, de pauvreté et de misère, que vont se révéler le mystère salvifique du Christ pour les plus démunis.

Nous retenons quelques passages édifiants qui prouvent l'amour infini de Dieu pour l'être humain:

-« Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l'eau ». (Mt 17,15)

- « Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! ». (Mt 15,22)

Parlant de l'aveugle de Jéricho « il se mit à crier; Fils de David, Jésus aie pitié de moi! » (Mc10, 47 ; Lc 18,38, Mt 20,31-32)

Lorsque nous parcourons les évangiles, nous découvrons la grande compassion du Christ à l'égard de la misère humaine (Mt4, 23 ; Mc1, 39 ; Lc4, 44) ; il révèle un Dieu Père, refuge et réconfort des exclus, des opprimés, les rejetés (Lc 7,37-50 ; Jn5, 27-28 ; Jn4, 5-42). Il dit à ses disciples : « Allez, et apprenez ce que signifie: « Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ». (Mt 9,13). Aujourd'hui c'est à tous ses disciples dissipés à travers le monde, à tout chrétien que le Christ s'adresse pour l'inviter à découvrir le projet de Dieu pour l'humanité et pour chaque personne.

Le Christ vient délier l'être humain des chaînes du mal qui l'handicapent, du mal spirituel qu'est le péché et du mal corporel qu'est la maladie, la souffrance physique (Lc8, 40-56 ; Mt 9, 18,26 ; Jn 11,1-43). Il s'agit là de chaînes qui peuvent conduire à la mort ; la mort de l'âme et du corps, la mort de l'être tout entier.

-« Ma petite fille est à l'extrémité, viens, impose-lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive » dit Jarus, un des chefs de la synagogue, désespéré devant son enfant malade, à Jésus Christ. (Mc5, 21) ; Car il a reconnu en Jésus Christ celui qui pouvait sauver son fils de son mal, le délivrer de la mort.

A celui qui est malade le Christ accorde la guérison, aux pauvres et aux misérables, il se rend présent pour les sauver ; il réintègre les exclus et les marginalisés dans leur société. C'est le cas des lépreux qui viennent à lui, invoquant sa pitié (Lc17, 12-14) ; C'est également au nom du même amour débordant de Dieu qu'il vient au secours de la veuve dont le coeur et l'âme sont meurtris par la mort de son fils, son fils unique (Lc7, 12-15) et qui invoque la miséricorde et la bonté de Dieu en confessant sa foi :« Un grand prophète s'est levé parmi nous, Dieu a visité son peuple » (Lc7, 17). Et lorsque le Christ guérit le paralytique (Mc2, 3-5), il veut qu'il s'épanouisse pleinement et qu'il retrouve sa dignité et sa liberté. Il le décharge de son fardeau, le restaure dans sa dignité d'enfant de Dieu, le délivrant ainsi du rejet, de l'exclusion, de la maltraitance et de la déconsidération sociale dont il était l'objet.

L'importance de la pitié et de la miséricorde que nous relevons en parcourant les Evangiles (Mt9, 13 ; 12, 7 ; 23, 23 ; Lc1, 50 ; 10, 37 ; 6, 36), traduit dans toute sa vérité l'amour de Dieu manifesté en son Fils pour le salut, la libération intégrale et l'épanouissement de l'être humain. Car, il nous faut, aujourd'hui, découvrir comment le christ a fait l'option préférentielle des pauvres tout au long de sa mission et comment son sacrifice sur la Croix fut le couronnement, la plénitude de l'amour de Dieu pour l'humanité et pour chaque homme en particulier dans la réalité spécifique qui est la sienne. Afin que l'histoire de la Croix ne soit pas une réalité ne soit pas pour nous une vaine histoire événementielle, mais une réalité divine qui se concrétise dans le vivre quotidien de tout être humain.

Reconnaître dans la mission du Christ la centralité du message de paix et ses gestes de soulagement comme fruit de l'amour de Dieu pour tout homme, est déjà une confession du Dieu-Amour. Le Christ est donc la plénitude de la vie, de la vérité, de la justice et de l'amour salvifique de Dieu. C'est en cela que son message nous est une Bonne nouvelle, et peut être objet d'espérance pour l'humanité, surtout pour les plus démunis.

Puisque, en lui, tous les espoirs et les désirs humains trouvent leurs assouvissements et leurs réponses. Bref, « toute la vie du christ est l'expression maximale de la compassion du Dieu des prophètes »26(*) comme nous l'exprime M. ELA. C'est la compassion et l'amour du Dieu libérateur, révélés dans le livre de l'Exode qui s'expriment dans le geste-libérateur du Christ lorsqu'il guérit (Mt4, 23 ;Mc1 ,39 ;Lc4, 44), accueille les pécheurs (Mt9, 13 ; Lc7, 37-50 ; Jn5, 27-28), approche les rejetés, les exclus(Jn4, 5-42) et délivre les enchaînés des forces du mal (Mc5,21-43 ;Lc8,40-56 ;Mt9,18-26 ;Jn11,1-43).

Le règne d'amour qu'inaugure le christ signifierait-il pas la fin de la misère, la victoire sur le mal et surtout l'introduction d'un nouvel ordre de relations sociales basé sur le principe de l'inclusion et non plus de l'exclusion ? Désormais, tout être humain est concerné par la paix et l'amour du Dieu, ami des hommes, Père de miséricorde qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et qui fait tomber la pluie sur les justes et les injustes (Mt5,45).

Toutes les aspirations des hommes et des femmes de ce temps, à la liberté et à la justice, à la dignité et au bien-être, à l'amour et à la vie trouvent leur comble et leur accomplissement en Jésus Christ, mort pour le salut de tous. Il est l'agneau de Dieu, sacrifié, humilié, crucifié sur le bois de la croix afin que part sa mort et par sa résurrection, tous les hommes retrouvent la liberté, la joie, la paix, la vie en plénitude.

Puisque celui qui n'est pas libre ne vit pas, celui qui est malheureux non plus, tout comme celui qui a faim ou celui qui est en manque de vêtements, d'habitat et de soins, le disciple du Christ est invité à être pour ses frères et soeurs en humanité, un second Christ, prêt à se donner pour leur épanouissement.

C'est en Jésus Christ que se réalise pour le chrétien sa quête de liberté ; libération de l'ignorance qui est aussi une forme d'esclavage et la libération du joug peineux de tout ce qui porte atteinte à la vie, au bonheur et à la dignité de l'être humain. Il fut crucifié pour tous, les pauvres, les opprimés et les affamés afin que soient essuyées à jamais toutes larmes et que triomphe la vérité de Dieu dans le monde. C'est là le mystère de la croix que nous sommes appelés, en tant que disciple du Christ, à découvrir dans la réalité de chaque jour ; pour qu'à la suite du Christ chacun porte sa croix librement, en portant les infirmités de ses frères et soeurs. Voilà la dynamique de l'agir chrétien dont il importe de prendre conscience aujourd'hui, pour que la mort du Christ soit pour nous, le signe du refus de toute pauvreté, de toute misère et de toute passivité vicieuse. La misère de l'être humain quelque soit son rang social, son appartenance ethnique et raciale est donc un crime qu'il faut réprimer avec toutes ses énergies au nom de l'amour du Christ qui doit transformer notre monde.

Car l'élévation cruelle et humiliante du Christ sur le bois de la croix en rappel au serpent de bronze élevé au Désert par Moise, peut se comprendre également comme la condamnation de toutes les entraves qui diminuent l'être humain dans son rapport avec Dieu. La maladie est le premier cas, la misère, l'oppression en sont d'autres signes que nous ne cesseront pas de citer comme des atteintes à la liberté et à la dignité de l'homme.

La mission du Christ dans notre monde est donc une mission de rédemption pour l'épanouissement et le bien être intégral de tous.

Le cri du Christ lancé en croix « Eli, Eli, lema sabachtani » (Mt27, 46) est le cri de tous les opprimés, des victimes de l'injustice, des affamés, des isolés, des abandonnés et de tous les exclus de notre monde. Ce cri retentit aujourd'hui encore, sous de formes multiples et variées à travers le monde. C'est pourquoi il nous importe de discerner la relation du Crucifié avec les crucifiés de notre monde, que sont les « pauvres » de notre monde, pour comprendre, que la foi en Dieu est une invitation à sortir de soi-même, de l'égoïsme humain, pour oeuvrer à ce que soit évitée, une nouvelle crucifixion du Christ dans notre monde.

S'engager pour la cause des plus faibles par leur promotion sociale, revient pour le chrétien à refuser cette seconde crucifixion du Christ. Mort et ressuscité pour tous les hommes, le Christ est donc source de libération pour l'homme bo également. Mais en la personne du Christ, Dieu accorde à notre monde le salut, la paix. Le Christ est donc le rédempteur de l'humanité et donc il n'est plus possible que le chrétien se tienne dans l'inactivité face à la misère de son milieu de vie. C'est cela qu'il précisera lui-même, en parlant du royaume de Dieu, lorsqu'il dit « le royaume de Dieu ne se laissera pas observer, et on ne dira pas, le voilà, il est ici ! Ou bien il est là. Car voici que le règne de Dieu est au milieu de vous » (Lc17, 21). Il s'agit pour le chrétien de vivre selon les principes qui vont rendre ce royaume de Dieu, visible, tangible, concret, pour ses contemporains. Il s'agit de témoigner, par la parole et les actes, que le royaume de Dieu est parmi nous.

La liberté à l'égard du péché signifie également que l'homme échappe à la fascination du mal qui le rend esclave, tel que la course effrénée au pouvoir, la soif de domination et l'égoïsme qui engendre les structures oppressives et étouffantes. Puisque le péché s'incarne et s'enracine dans tous les systèmes humains, économiques et politiques aliénants, qui engendrent des pauvres, des esclaves, des affamés, des opprimés. Dès lors, la libération qu'apporte le Christ, qui ne se réduit pas à un état d'esprit purement spéculatif ou une pratique strictement interne, mais aussi dans les dimensions politique, économique et socio-anthropologique, qui engagent tous les chrétiens et les invitent incessamment à promouvoir, par leur vie et leur travail une société plus humaine, de justice, de paix et de vérité. Mais, le changement de comportement doit venir nécessairement du fort interne, c'est-à-dire, d'une prise de conscience et ensuite que les impacts soient visibles dans des actes concrets. La foi chrétienne devient une interpellation et une invitation en elle-même, à instaurer le règne d'amour du Christ dans le monde. Car en « s'ouvrant à la détresse humaine afin de participer aux luttes pour la vie et la justice, l'Eglise est au service du Royaume de Dieu dont la venue se dessine aujourd'hui autour des destins des pauvres et des opprimés »27(*) Dans l'engagement à la cause de cette mission commune de toute l'Eglise, les chrétiens sont appelés, chacun dans son milieu de vie, à partager effectivement les luttes et les résistances des hommes et des femmes qui, à travers le monde, refusent tout ce qui porte atteinte à la dignité de la personne humaine et qui enlèvent à l'homme ses droits les plus essentiels : le droit à la vie, à l'éducation, à la nourriture, à l'habitat, aux soins, et le droit à la liberté qui constituent les droits fondamentaux de l'être humain. Car la foi au Christ allume dans leurs coeurs des baptisés une flamme, la flamme de l'amour provenant de la lumière du ressuscité, celle qui fait jaillir l'espoir que tout peut et doit être transformé pour que l'être humain quelque soit sa couleur, son rang social vive dans le bonheur, la paix, la tranquillité et jouisse de tous ses droits.

Dans le monde d'aujourd'hui, où sévissent toutes les formes d'exploitation et de domination, la mission du baptisé en tant que témoin du Christ ressuscité s'avère urgente pour que l'esprit de l'évangile imprègne notre société de sa vérité et de sa charité. Particulièrement, dans notre continent africain, il s'agit pour le chrétien de redécouvrir le Dieu solidaire des innombrables victimes des mécanismes que sont la mauvaise gouvernance, la corruption, les pouvoirs dictatoriaux, qui produisent la pauvreté et la misère qui créées des violents et des aigris au coeur de nos sociétés.

La mission du chrétien consiste à faire en sorte que sa foi en l'avènement du royaume d'amour du Christ, dont il est le témoin, ne soit pas une vaine espérance pour lui-même et un vain discours qui pense la plaie des pauvres et de tous les souffrants sans pouvoir les guérir. Son témoignage de foi devra traduire en vérité et effectivement la présence de ce royaume de Dieu pour tous les hommes et toutes les femmes de notre monde. Il s'agit aujourd'hui de rendre présent le règne d'amour du Christ où « le loup pourra habiter avec l'agneau, où le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra sans peur, royaume où l'enfant pourra étendre sa main sur le trou de la vipère sans trembler et sans peur d'être mordu »(Is11,6-8) ; car l'amour de Dieu aura l'emporté sur la violence, l'injustice, la corruption, sur toute forme de méchanceté et de haine ; Royaume de Dieu où il n'existera plus « d'esclaves ou hommes libres, ni de juifs ou de païens » (1Co 12,13), un monde sans aucune ségrégation ni de discrimination car Dieu aura gagné tous les coeurs à la cause de l'amour, de la charité et de la vérité, principes de la justice de la paix. Le règne de Dieu signifie d'une part la transformation intégrale de l'humanité en une nouvelle création, une renaissance du monde et la libération des hommes et femmes de toutes les formes d'esclavage et d'oppression personnelle et sociale d'autre part. Il signifie la manifestation et la pleine réalisation du dessein d'amour et de salut de Dieu pour notre monde.

* 26 Ela J., op. cit p.227

* 27 ibidem p.211

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein