WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Evangélisation et Promotion Humaine

( Télécharger le fichier original )
par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III-2 LES IMPLICATIONS SOCIALES DU RÉCIT DE LA CRÉATION (GN1, 26-2)

Les lois de l'Ancien Testament mettent en évidence le lien entre la terre, sa fécondité, l'obéissance morale et religieuse du peuple de Dieu. Dans les livres du Lévitique et du Deutéronome, en particulier dans l'énoncé des bénédictions et des malédictions, un lien étroit est souligné entre l'obéissance à Dieu, le climat favorable, la fertilité de la terre et l'abondance des récoltes, et comme une conséquence logique, le culte que l'on rend à Dieu par amour et par reconnaissance lors des fêtes agricoles (Pâques, Pentecôte et fête des tentes ou Soukkôt).

La tâche que Dieu a confié à l'homme qui consiste à cultiver et à garder la terre et la protéger ne signifie pas qu'elle lui appartienne, que l'homme en est le seul et unique responsable. La terre lui est déléguée, confiée en tant qu'intendant, gestionnaire qui doit rendre compte à son maître, il se rend coupable de pillage. Cet engagement de l'homme au service de la création toute entière sous le contrôle de Dieu peut déjà le qualifier d'agent de développement. La création de l'homme n'est pas le fruit du hasard. Dieu n'a pas créé l'homme sans objectifs. Il y avait des dispositions précises dans son plan créateur de développement. A cet effet, il serait nécessaire et important de voir quels types de dispositions Dieu a prises dans son plan de développement par rapport à la création. A cet effet, l'ennemi de la gestion est le détournement et l'ennemi de la soumission, serait l'orgueil de l'homme. Le développement, pour qu'il soit véritable et conforme au plan voulu par Dieu, doit d'abord rentrer dans cette perspective.

Le lecteur rapide de la Genèse verrait dans la mise au travail d'Adam, le résultat d'une malédiction pesant sur toutes les générations, comme ce fut le cas de la vieille théologie du « péché originel ». Chaque goutte de transpiration dégoulinant sur les corps épuisés, renverrait inévitablement au verdict d'un Dieu sévère et intraitable. Le judaïsme a refusé cette lecture trop pessimiste du Pentateuque.

En quittant l'Eden, Adam n'est point maudit, il n'a rien perdu de son image divine comme le rappellera Yahvé quelques générations plus tard à Noé ; ses potentialités spirituelles sont restées intactes. La transgression l'a seulement placé dans un nouveau rapport au monde, non plus fondé sur la gratuité et l'innocence, mais sur la connaissance et l'effort de production.

Adam en s'éloignant du paradis ressemblerait à ce jeune homme quittant père et mère pour construire son existence d'adulte. C'est acquérir une certaine maturité et de travailler pour son propre épanouissement et pour son propre développement.

Par la transformation de la nature, l'homo faber se distingue radicalement de l'animal. Le travail n'est plus une malédiction mais une responsabilisation et une élévation de l'activité de l'homme. Par travail, il ne faut point comprendre uniquement le travail de la terre, comme ce fut le cas chez les Bwa qui n'admettaient comme travail que le travail manuel, le travail de la terre. Il s'agit de toute activité qui nécessite à l'homme un effort quelconque, qu'il soit physique, intellectuelle ou spirituelle.

Fidèles à cette logique de lecture, les sages d'Israël proposèrent comme idéal de vie pour chaque membre de la collectivité, d'associer un métier à côté de la pratique religieuse. Cette harmonie s'exprime de façon éclatante dans la conception hébraïque qui associe à la fois activité économique et service de Dieu.

Ainsi un même terme désigne à priori deux démarches opposées. Avoir les pieds dans la boue ou les mains sur un clavier, paraît-il antinomique à l'attitude qui consiste à s'isoler pour mieux se concentrer dans la récitation d'un psaume ? Dans la logique monothéiste Hébraïque, chaque lieu traversé, chaque moment qui s'égrène devient le tremplin d'une rencontre ultime, totale avec la transcendance. Dieu se trouve aussi bien au coeur du dévot dans sa chapelle que dans celui d'un cadre tenant la mallette se rendant à son rendez-vous professionnel. Car la ferveur peut s'exprimer partout, seules les modalités d'expression sont variables.

Travail/ production, travail/ prière invitent le croyant à cet effort continu de transformation de la nature, nature extérieure ou intérieure à soi-même.

Dans une société où le travail/production n'est plus le lot de tout un chacun, mais où le pain se quémande comme la société bo, l'on comprend à quel point l'activité économique porte l'honneur de l'homme. La prière loin de nous éloigner du monde devrait être alors source d'engagement et de grande motivation dans le labeur quotidien.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld