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Evangélisation et Promotion Humaine

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par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

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III-5 L'UNIVERSALISME DE LA MISSION DE L'HOMME DANS LE MONDE

La raison humaine est en outre capable de la discerner au moins au niveau des exigences fondamentales, en remontant à la Raison créatrice de Dieu, qui est à l'origine de tout. La connaissance de la norme morale naturelle n'est pas réservée à l'homme qui rentre en lui-même et qui, face à sa destinée, s'interroge sur la logique interne des aspirations les plus profondes qu'il discerne en lui. Non sans perplexité ni incertitudes, il peut arriver à découvrir, au moins dans ses lignes essentielles, cette loi morale commune qui, au-delà des différences culturelles, permet aux êtres humains de se comprendre entre eux en ce qui concerne les aspects les plus importants du bien et du mal, du juste et de l'injuste. Mais le droit ne peut être une force de paix efficace que si ses fondements demeurent solidement ancrés dans le droit naturel, donné par le Créateur. C'est aussi pour cela que l'on ne peut jamais exclure Dieu de l'horizon de l'homme et de l'histoire. Cette prise de conscience pourrait aider, entre autres, à orienter les initiatives de dialogue interculturel et inter-religieux. Ces initiatives sont toujours plus nombreuses et elles peuvent stimuler la collaboration sur des thèmes d'intérêt mutuel, comme la dignité de la personne humaine, la recherche du bien commun, la construction de la paix et le développement pour toute l'humanité. L'esprit d'association pour le bien de toute la société. La création n'est pas une réalité inerte et sans signification, oeuvre permanente de Dieu, toute créature est appelée à lui rendre témoignage. L'être humain est appelé à participer à la vie divine, a aussi pour mission de rendre plus significative cette relation de toute créature à Dieu. C'est le sens profond de son existence terrestre, de dominer la terre, comme un gérant administrant des biens au nom de leur auteur. Or, l'homme réalise cette tache essentiellement par le travail qui  marque la nature de son empreinte, comme c'est rappelé par les Pères conciliaires à Vatican II. Ce travail constitue   le prolongement de l'oeuvre du Créateur et permet à l'homme de coopérer à l'achèvement de la création en Dieu.

Car en faisant passer dans les choses son intelligence et son labeur transformant, l'homme y fait passer aussi la pensée et la puissance de Dieu dont il est l'image et le relais plus ou moins influençable. Le travail parait alors comme le moyen de perfectionnement du croyant, lorsque celui-ci est placé dans son contexte juste. Car, c'est en mettant en oeuvre ses possibilités que l'homme se perfectionne en traduisant la volonté de son maître dans le monde.

Pour toute définition du travail humain et de sa raison d'être reflètera une option sur l'homme lui-même et sa vocation, sur sa fin ultime. La création des richesses terrestres à partir de la nature est la preuve de son engagement à traduire la volonté de Dieu dans le monde. Cette création des richesses par la médiation du travail correspond d'une manière obvie à une sorte « humanisation » et donc de domination de la nature que le créateur lui a confié à l'homme. Ainsi, par le travail, l'homme non seulement utilise la nature à son service en la modifiant, mais aussi transforme sa vie et se réalise lui-même dans la nature. Mais il faut pouvoir affirmer que l'homme ne se contente pas de marquer la nature de son sceau, il devient véritablement homme-dans-la nature. Nous pourrions dire que la nature donc semble faire corps avec l'être humain. Cette nature, d'extérieure à l'homme qu'elle était, devient dans le premier temps, un bien mis à la disposition de l'homme, mais, dans le second temps, c'est l'homme lui-même qui est transformé par son travail. Il se perfectionne ainsi dans son labeur quotidien, dans une action laborieuse. Faisant ainsi du travail un lieu de sanctification et de perfection où l'homme en se construisant, construit un monde objectif et humain.

Il nous faut comprendre, aujourd'hui, que l'espérance eschatologique n'est pas qu'une question de chronologie, mais de tension intérieure, de préparation et même de participation à la construction du Royaume de Dieu sur la terre. C'est donc cette construction du royaume de Dieu dans son étape terrestre, stade fait de labeur ; c'est-à-dire, à partir des taches humaines. L'eschatologie prend comme relais les espoirs humains, pour leur infuser un dynamisme divin et une certaine assurance que le meilleur de ces espoirs ne sera pas perdu. Ainsi, l'espérance chrétienne n'est plus ce que critiquait Karl Max et qui faisait dire à Nietzsche le chrétien est un inutile, un séparé, un résigné ; il est étranger au travail de la terre.

La règle souveraine qui domine alors ce processus est d'exercer cette transformation de la nature, non pour la dénaturer, mais pour la gérer dans le but pour lequel elle a été mise à la disposition de l'homme. Deux excès sont alors à éviter.

D'abord voir cette sauvegarde comme une sorte de respect de l'esprit de la protection d'un parc naturel. Cette nature n'est pas offerte à l'homme pour être seulement un objet de contemplation esthétique « panthéisme », de vénération, mais pour être entretenue et lui permettre, par le travail et l'innovation technique, de mieux réaliser son développement intégral et solidaire.

La justice de Dieu ne fait qu'exprimer ce droit fondamental de tout être humain de se développer, afin d'avoir accès aux moyens pour y parvenir, d'abord et en priorité, les moyens économiques qui assurent une vie digne de l'être humain.

Le Christ est donc venu nous révéler une réalité qui existe depuis toujours et pour toujours : le Mystère de ce Dieu Présent au coeur de sa création depuis qu'elle existe, ce Dieu « qui éclaire tout homme venant en ce monde » (Jn 1,9), qui « pétrit et façonne le coeur de chacun », comme dit le Psalmiste (Ps 33(32), 13-15). Le chrétien saura donc reconnaître en tout homme de bonne volonté un frère que Dieu guide, éclaire, soutient, conduit, tout comme lui, même s'il en parle autrement, même s'il n'en a pas conscience. Et il s'attachera à s'engager avec lui pour travailler avec lui au bien de toute la famille humaine.

Cette perspective est bien présente dans le premier récit de la Création. En effet, c'est à «Adam » qui représente ici l'humanité tout entière, qu'est donné la mission de «dominer la terre». Et cette «Adam-humanité» se différencie ensuite en deux blocs principaux : «l'Adam mâle» et «l'Adam femelle» dite Eve. Et bien sûr, chacun de ces blocs est ensuite constitué de la multitude des personnes humaines créées de sexe masculin et de sexe féminin. De cette simple remarque découlent de nombreuses conséquences, tout aussi révolutionnaires autrefois qu'aujourd'hui : cette égalité foncière de toute personne humaine, homme ou femme, en droits et en devoirs, devant Dieu. C'est une invitation à défendre les droits de l'homme et de tout homme.

Travailler au bien de tous sera ainsi notamment faire en sorte que chacun puisse bénéficier d'un espace de liberté où il pourra développer sa diversité et mettre en oeuvre les talents qui lui sont propres. Et si tel est vraiment le cas, cette mise en oeuvre se fera toujours pour le bien de tous! En d'autres termes, travailler au bien de l'autre, c'est non seulement s'accomplir soi-même mais c'est encore travailler au bien commun, et donc à son propre bien!

Le Christ est donc venu accomplir le projet de Dieu qui a créé l'humanité pour qu'elle soit «la famille» de ses enfants unis à Lui dans la communion d'un même Esprit, d'une même Vie, dans l'Amour. Ce projet commence à se mettre en oeuvre dès maintenant par l'oeuvre de Réconciliation accomplie par sa mort et sa résurrection, réconciliation avec Dieu et donc aussi réconciliation des hommes entre eux. Les chrétiens reçoivent ainsi par leur foi la grâce de mourir à tout ce qui sépare pour ressusciter à tout ce qui unit. Et cette grâce est tout en même temps Lumière et Force qui leur permet de collaborer activement, dans l'aujourd'hui de leur histoire, à la construction de cette humanité « famille de Dieu ».

Cette Lumière leur donnera notamment de reconnaître la Présence de cette même Lumière au coeur de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté, quel que soit leur chemin religieux. En effet ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l'Evangile du Christ et son Eglise et cependant cherchent Dieu d'un coeur sincère et qui, sous l'influence de la grâce, s'efforcent d'accomplir dans leurs actes sa volonté qu'ils connaissent par les injonctions de leur conscience, ceux-là aussi peuvent obtenir le salut éternel. Et la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui ne sont pas encore parvenus, sans qu'il y ait de leur faute, à la connaissance claire de Dieu et s'efforcent, avec l'aide de la grâce divine, de mener une vie droite. En effet, tout ce que l'on trouve chez eux de bon et de vrai, l'Eglise le considère comme un terrain propice à l'Evangile et un don de Celui qui éclaire tout homme, pour qu'il obtienne finalement la vie » (Concile Vatican II, Lumen Gentium & 16). St Paul, dans son épîtres aux Romains, souligne l'importance du regard fraternel, universel et bienveillant que nous devrions porter sur tous ceux et celles qui nous entourent, quelles que soient leur culture, leur appartenance religieuse ou raciale. En effet, les valeurs de Dieu, les seules sur lesquelles toute vie personnelle ou communautaire peut vraiment se construire, habitent au coeur des hommes et des femmes de bonne volonté. En reconnaissant leur présence au-delà de toutes les étiquettes sociales ou religieuses, nous pourrons alors nous engager avec eux, quels qu'ils soient, pour travailler ensemble au bien commun de toute l'humanité.

Tous les chrétiens sont donc invités à s'engager avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, en responsables actifs de la cité, pour travailler ensemble au bien commun de tous en cultivant les valeurs de droiture, de justice, d'honnêteté, de tolérance, de bienveillance. Ces valeurs, Dieu ne cesse de les insuffler au plus profond de chacun d'entre nous par le Souffle de son Esprit qui est à la racine du Mystère de toute vie humaine sur cette terre. Mais à la lumière de leur foi, en s'engageant activement avec eux, les chrétiens savent qu'ils travaillent à l'accomplissement de la volonté de Dieu qui ne désire que l'authentique épanouissement de toute la famille humaine.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams