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Evangélisation et Promotion Humaine

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par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

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IV-3 L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DU CHRÉTIEN COMME EXIGENCE DE LA MISSION DE L'HOMME DANS LA CRÉATION

Max Weber (1864-1920) avait fait une grande étude comparative des religions du monde pour tenter de comprendre comment elles ont influencé ou non le développement économique. Dans son ouvrage intitulé L'Ethique protestante et l'Esprit du Capitalisme, il part d'un constat, le caractère très majoritaire des protestants tant des possesseurs de capital et des chefs d'entreprise que des cadres supérieurs qualifiés et en particulier du personnel des entreprises modernes doté d'une formation technique ou commerce supérieure. Et suite à ce constat, il découvre que les étudiants protestants s'orientaient de préférence dans les hautes facultés d'économie et/ou de gestion, tandis que les étudiants catholiques s'orientaient davantage vers les études à caractère social. Il compris que l'éthique protestante qui considérait la réussite comme une bénédiction de Dieu, avait certainement de l'influence sur cette tendance économiste des protestants. Et, donc le fait que les catholiques s'intéressaient davantage au social, traduisait également une éthique religieuse catholique de la réticence face à l'argent et au devoir chrétien de venir au secours des nécessiteux en « bon samaritain ».

Aujourd'hui encore, la question de l'argent ou des richesses dans la vie d'un catholique reste encore un sujet délicat et névralgique qui suscite bien de la méfiance voire même de la peur dans nos Eglises ; un tabou, tout comme certaines questions touchant la sexualité.

Nos Eglises locales ont donc hérité de cette morale catholique méfiante face à l'argent et aux biens terrestres de façon générale

Mais lorsque nous nous efforçons d'en faire un sujet de réflexion nous ne pouvons pas ne pas nous heurté à la complexité et à l'ambivalence de la question. Parce qu'il s'agit de développer une morale des biens temporels, de la richesse de façon générale et surtout de l'argent en particulier, « le nerf de la guerre ».

De nombreux fidèles gardent encore en mémoire, les sermons sur la parabole du jeune riche en dialogue avec Jésus « Va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres ; puis, viens et suis-moi » (Mt 19,16-30). Beaucoup de théologiens se sont servi de cette phrase du Christ pour développer une éthique de la richesse purement eschatologique, faisant le choix du dépouille de soi jusqu'au martyre. Une autre théologie fondée sur la Parabole des talents n'a pas manqué de faire l'éloge des biens temporels comme étant la preuve d'une mise à profit de l'intelligence et du labeur humain. Face donc à cette ambivalence de la question économique, bon nombres de fidèles ont préféré se dérober pour ne pas être l'objet de calomnie au niveau de leur communauté. Longtemps, le commerce fut fustigé comme un vol, une activité malhonnête que toute personne qui craint Dieu devrait éviter dans sa vie.

Le développement économique est pourtant l'un des domaines qui a plus de place dans notre monde aujourd'hui. Car il touche toute l'existence quotidienne dans sa qualité et exprime le progrès social. Nul ne peut se passer de l'argent, et mener une vie normale comme au paléolithique où les peuples vivaient de chasse, de pêche et de cueillette.

Le développement économique est une activité qui concerne également l'homme dans sa recherche des biens nécessaires à sa subsistance et à son développement. Car l'homme est appelé à croître, à grandir et à se développer. C'est pourquoi il éprouve de nombreux besoins, insatiables sur terre, sa nature fait que ces besoins portent sur des réalités matérielles qui alors deviennent des biens à acquérir. Il s'agit donc et avant tout d'une activité productrice de richesses pour la subsistance de l'homme. Mais, dès que nous parlons de richesses à acquérir ou à a accumuler pour mieux vivre, le chrétien catholique se sent intriqué et demeure pantelant face un Evangile qui proclame « heureux les pauvres » et qui met les riches en enfer en leur disant qu'ils ont déjà leurs récompenses ici sur terre. Le chrétien bo en particulier a de la peine à se situer par rapport à une éthique chrétienne qui à fait l'éloge de sa pauvreté sociale, de sa misère (car Il y a donc misère quand les biens vitalement nécessaires et indispensables à une vie digne et à maintenir l'état social de vie) et qui aujourd'hui l'invite à s'auto-prendre en charge.

L'activité économique consiste donc à une adaptation de la nature à l'homme qui est chargé de la faire correspondre à ses besoins. Tout effort humain dans le sens d'une vraie croissance, celui du développement intégral et solidaire de l'homme, même s'il se situe sur le plan purement temporel et terrestre, contribue à la croissance de l'homme tout entier.

Toutefois, en raison de la présence du péché et du mal en l'homme (l'orgueil, l'angoisse et l'oppression des faibles etc.) qui corrompt la croissance économique et la détourne de sa finalité, les chrétiens ont un témoignage à apporter, celui qui ne serait pas orientée vers le bien de l' homme. Car aujourd'hui, l'argent en tant que moyen n'est pas un mal, bien au contraire. Mais sa nature, telle se réalise dans notre monde est soumise à une monstrueuse perversion. C'est pourquoi le chrétien à plus que besoin de la lumière de l'évangile pour ne pas tomber dans cet état de perversité et de divinisation de l'argent et des richesses économiques. Ainsi, il parviendra à faire la part des choses entre le gain frauduleux des biens et leur usage égoïste qui conduisent au péché, donc à l'éloignement et à la richesse économiques en que tant fruit du labeur humain et de la bénédiction de Dieu.

IV-3-1 LA LÉGITIMITÉ DES BIENS TEMPORELS DU CHRÉTIEN

Dans les évangiles on retrouve un enseignement plus explicite sur l'activité économique avec la parabole des talents (Mt25, 14-30 ; Lc19, 12-27), ces paraboles bancaires dans lesquelles Jésus met comme critère de vie chrétienne le devoir de faire fructifier les dons de Dieu et donc de ne pas rester dans une attitude d'immobiliste stérile. Il s'agit là d'une invitation à la mise en valeur du ferment évangélique.

Il faut reconnaître que la richesse acquise dans la légitimité et à la sueur du front (il ne faut pas comprendre par « sueur de front » le seul travail de la terre longtemps considéré comme seule oeuvre loyale et digne du Chrétien) est une mise en valeur du rôle créateur de l'homme, du chrétien, de son sens de l'entreprenariat grand stimulant pour le progrès et l'innovation.

Malheureusement, les biens temporels, surtout l'argent, ont souvent été considérés comme une présence de l'esprit démoniaque dans la vie d'un homme par de nombreux fidèles chrétiens. Et pour cela, il fallait s'en débarrasser pour mieux se disposer au royaume. L'activité économique apparaît presque comme la séduction de la richesse avec les soucis du monde et les convoitises, et qui sont donc les épines qui envahissent et étouffent la Parole de Dieu, l'empêchant de porter son fruit, la moisson du royaume (Mc4,19 ; Mt13,22 ; Lc8,14).

Dans l'Ancien Testament, certains écrits comme le livre d'Hénoch, l'argent apparaît comme la puissance sur laquelle s'appuient les impies, tandis que les pauvres et les pieux ne se confient qu'en Dieu. Et dans le monde à venir, Dieu renverserait la situation. Les riches, déjà rassasiés de biens, s'en iront au feu de la géhenne avec toutes les richesses et les pauvres iraient jouir des richesses de Dieu dont ils ont hérité

Il faut reconnaître que l'antithèse pauvre-riche, désignait plutôt des attitudes religieuses. Le pauvre est synonyme de juste, saint, tandis que le riche est l'impie ; qui persécute les amis de Dieu (Ps22 ; 25 ; 34 ; 69 ; 147 ; 149). Les pauvres sont les humbles qui cherchent Dieu, ceux qui mettent en lui leur sécurité, ceux qui ont faim et soif de la justice de Dieu, et qui attendent sa bonté. Pour ces « justes » même les récoltes de leurs champs appartiennent à Dieu. Tandis que les riches sont les impies, qu'ils disposent de biens matériels ou pas, il s'agit de ceux qui se réfèrent à leur force et à leurs richesses, ceux qui nient pratiquement Dieu et cherchent à ébranler la foi des amis de Dieu. La pauvreté et la richesse renvoyaient davantage à un état d'esprit qu'à une condition de vie misérable ou aisée.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery