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Evangélisation et Promotion Humaine

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par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

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II-2 LE SENS PERDU DE LA VALEUR DU « SACRÉ » CHEZ LES BWA

De nombreux sociologues et anthropologues intéressés par le milieu bo ont trouvé presque à l'unanimité que les conditions et les manières dont la conversion des Bwa s'est effectuée à « la religion des Pères » laissent croire qu'il s'est plutôt agit d'un reniement des coutumes et des valeurs culturelles et religieuses des Bwa, pour faire plaisir au missionnaire, que d'une conversion veritable au Christ. Un pasteur autochtone illustre bien cette affirmation lorsqu'il dit « qu'a son époque, les premiers qui arrivaient à l'Eglise pour la messe du Dimanche étaient les plus grands sorciers du village ». Il voulu ainsi traduire toute l'hypocrisie religieuse des fidèles de sa communauté, même si nous devons nuancer cette affirmation. Pour lui, qu'il a été plutôt question chez les Bwa d'un reniement de leur culture que d'une conversion à une nouvelle religion ; même si ce sont des étapes difficiles à délimiter. Certains faits démontrent que chez les Bwa convertis au christianisme, le sens du sacré avait été perdu.En effet, en brûlant les buissons, les autels ancestraux, en profanant les lieux sacrés pour convaincre les « pères » de leur adhésion à «la nouvelle religion », les Bwa venaient de perdre le sens du sacré ; le sacré culturel et religieux qui constituait la référence morale de l'homme bo.

En plus, en creusant une fosse entre les frères convertis et leurs familles/villages, l'Evangile prêché chez les Bwa, n'a-t-il pas été cause d'un certain spiritisme suicidaire, qui, au lieu de rassembler dans le Christ, a plutôt été un facteur de rupture familiale, de haine conduisant à la rivalité généralisée et à l'envie à mort, à la dispersion des Bwa. Donnant naissance à un individualisme exacerbé chez les bwa.

Sans vouloir créer de polémique entre le « sacré ancestral » et le « sacré chrétien », nous trouvons que les exactions commises à la culture, soldées par la profanation des domaines sacrés, laissent croire que l'homme bo n'a pas été conscient de sa conversion. Qu'il a peut être été tiré vers cette conversion par la contrainte des réalités sociopolitiques et économiques qui prévalaient chez lui à l'aube de l'Evangélisation du Bwatun.

En remettant en cause les valeurs religieuses et toutes les pratiques culturelles jadis homologuées par plus d'un missionnaire comme du « fétichisme », les Bwa acquis à la cause des « Pères », perdaient les bases inhérentes à toute spiritualité. Car la spiritualité est d'abord et avant tout une réalité culturelle. Elle est l'expression de la sensibilité du croyant. Or toute sensibilité spirituelle qui ne s'origine pas dans la culture, la tradition, n'est qu'une pure et simple hypocrisie, ou même une aberration, et peut poser des problèmes de pratique religieuse fidèle et de conviction culturelle véritable.

Le question se pose aujourd'hui à savoir, comment enraciner le message du Christ dans les coutumes culturelles non plus reconnues comme valeurs par les Bwa « traîtres »70(*) qui sont chrétiens aujourd'hui ?

Dans la perspective de l'inculturation ou de la nouvelle évangélisation, nous ne douterons plus de la nécessité d'un retour au sacré et aux valeurs culturelles longtemps bafouées ou laissées à l'oubli par le catholicisme prêché chez les bwa.

Aujourd'hui certains pasteurs d'autres cultures admettent nonchalamment, l'existence d'une spiritualité africaine réelle. Et pourtant certains administrateurs colons en avaient conscience dès les débuts de l'invasion coloniale comme nous pouvons le constater par le discours du ministre Belge des colonies, J. RENQUIN lorsqu'il donne des instructions aux prêtres belges venus évangéliser le Congo : « Prêtres, vous venez certes pour évangéliser. Mais,...Le but essentiel de votre mission n'est donc point d'apprendre aux Noirs à connaître Dieu. Ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un NZRABE ou un MVINDI-MUKULU, et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, calomnier, injurier...est mal. Ayons le courage de l'avouer, vous ne venez donc pas leur apprendre ce qu'ils savent déjà... »71(*).

Notre culture traditionnelle est un pas qui nous donne de comprendre beaucoup plus facilement notre relation au Dieu d'amour révélé en Jésus Christ.

* 70 Chez les Bwa, l'abandon des pratiques traditionnelles culturelles et religieuses est considéré comme une sorte de trahison, d'apostasie.

* 71 Extrait de la communication du ministre Belge des colonies, J. RENQUIN, en 1920 avec les premiers missionnaires catholiques du Congo. Sources: L'avenir colonial Belge, Bruxelles, 30, Octobre, 1921

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