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Impact des microcrédits sur le vécu quotidien des PVV: Etude menée dans l'ONG les Bà˘tisseurs dans la ville province de Kinshasa

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par Eustache NDOKABILYA DUNIA
ISTM Kinshasa - Licence 2007
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES

I.S.T.M./KINSHASA

B.P. 774-KIN XI

SECTION SANTE COMMUNAUTAIRE

IMPACT DES MICROCREDITS SUR LE QUOTIDIEN DES PVV. «Etude menée dans l'ONG les Bâtisseurs dans la ville   province de Kinshasa ».

NDOKABILYA DUNIA Eustache

Mémoire présenté et défendu en vue d'obtenir le titre

de Licencié en Santé Communautaire

Option : Epidémiologie

Directeur : Professeur Docteur MUTUMBI ABELI François

Année Académique 2007-2008

Chapitre 1. INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

A quelque niveau que ce soit, le VIH/SIDA reste un problème multidimensionnel dans ses causes et conséquences. En effet, comme l'a écrit l'ONUSIDA dans son 4ème rapport d'orientation, « Les conséquences de la pandémie du VIH/SIDA ont dépassé celles de toutes les autres crises connues dans le monde. Depuis le premier diagnostic en 1981, le VIH/SIDA aura causé dans le monde, 20 millions de décès, 38 millions de personnes infectées (fourchette 34.6 à 42.3 millions, dont 4.9 millions en 2004)1(*)( *), 3.1 millions de morts en 2004, et plus de 14 millions d'orphelins. Selon le rapport de l'ONUSIDA publié en novembre 2006, 39,5 millions de personnes vivent désormais avec le VIH dans le monde. Parmi elles, 4,3 millions ont contracté la maladie durant l'année 2006 (soit 400 000 de plus qu'en 2004) et près de 3 millions en sont mortes 2(*)( *). Les fourchettes autour des estimations définissent les limites dans lesquelles se situent les chiffres mêmes, sur la base des meilleures informations disponibles.

En République Démocratique du Congo, le Programme National de Lutte contre le Sida, PNLS, a aussi décrit, l'épidémie du HIV/Sida comme « un défi majeur en soi, qui aggrave les nombreux autres défis auxquels le pays doit faire face. L'épidémie pose un sérieux problème de santé publique et constitue une menace pour le redressement économique et le développement. » 3(*)( *). En effet, avec une population globale estimée à plus ou moins 60 millions d'habitants, les données révisées et publiées par l'ONUSIDA sur base de ses nouvelles méthodes se présentent de la manière suivante en RD Congo, en ce qui concerne les personnes vivant avec l'infection VIH au 31 décembre 2003, et ayant développé ou non le SIDA 4(*)( *)

Depuis plus de deux décennies, notre pays la République Démocratique du Congo se voit être de plus en plus affecté par la pandémie du VIH/SIDA. A l'instar d'autres pays de l'Afrique Subsaharienne, les statistiques les plus récentes démontrent que l'épidémie du VIH /SIDA en RDC est en nette progression avec un taux de prévalence estimée à 4,1% (PNMLS, Rapport sur l'épidémie en RDC 2007).

En effet, le nombre de personnes infectées en 2004 était de 2,6 millions contre environ 700 000 en 1995, dont environ 780 000 seraient au stade avancé de la maladie. Ce nombre représenterait une multiplication par 3 en 10 ans du nombre de séropositifs estimé de 1995, ce qui en terme absolu, prédit une aggravation de la situation. Le nombre de décès (enfants et adultes) avoisine 110.000, soit en moyenne 301 décès par jour 5(*)( *).

En 2006, le PNMLS donnent les statistiques suivantes :

Adultes et enfants (0-49) vivant avec le VIH: 1 230 000

Nouvelles infections à VIH chez les adultes et les enfants (0-49): 162 770

Décès dus au SIDA chez les adultes et les enfants (0-49): 107 720

Adultes (15-49) vivant avec le VIH: 1050000

Femmes enceintes (15-49) vivant avec le VIH (besoins en PTME) : 134 270

Prévalence du VIH (%) chez les adultes (15-49): 4%

Orphelins dus au SIDA: 430 000 (45% des orphelins)

Besoins en ARV enfants (0 - 14 ans) : 38 950

Besoins en ARV adultes (15 - 49 ans) : 164 700

Besoins en Cotrimoxazole chez l'enfant : 212 600

En RDC, l'épidémie va entraîner des pertes cumulées en vies humaines allant de 3 540 000 en 2006 jusqu'à 4 250 000 personnes en 2010, soit une diminution de 6% de la population. De même, l'espérance de vie va diminuer de 4,2 ans en 2010.6(*) ( *)

Si comme on pourrait le croire, l'impact démographique du SIDA ne semble pas considérable, la question serait plutôt qui meurt et à quel âge. Il s'agit en effet de cadres et de la main-d'oeuvre dont le pays a besoin pour son développement. Car en effet, de 2006 à 2010, la tranche d'âge de 15 à 49 ans va connaître une surmortalité allant de 73 890 à 79 170 décès, soit 27% chaque année. A cause du SIDA, le nombre d'orphelins de père et de mère atteint 950 000 en 2006, soit une augmentation de 83 % d'orphelins par rapport au scénario sans SIDA.

Tableau- I Nombre de personnes infectées par le VIH

de 1983-2009

Source : PNMLS, Rapport sur l'analyse de situation de l'épidémie en RDC, septembre 2008

Les malades du SIDA sont souvent confrontés à des dépenses de santé et de funérailles liées à la diminution du revenu entraîné soit par la perte du travail (stigmatisation), soit l'incapacité de travailler, ou le coût de traitement (360 $ par an). Pour pallier ces difficultés, les ménages affectés sont obligés de vendre leurs actifs physiques (bétails et équipements agricoles, mobiliers et moyens de transport), faute d'une politique de prise en charge adéquate.

Depuis les années 1990, la République Démocratique du Congo, est caractérisée par une multitude de problèmes dans tous les domaines de la vie : économique, politique, culturelle, social, etc. Mais le plus marquant est sans doute le problème lié à la crise économique. Toute personne sensible connaît la grandeur des conséquences fâcheuses qui découlent d'une crise économique caractérisée notamment par l'infection et / ou l'affection du VIH/SIDA. Beaucoup de personnes vivant avec le VIH/SIDA et d'enfants affectés par le VIH/SIDA vivent dans des conditions de pauvreté extrême.7(*) ( *)

L'impact économique du VIH/Sida est important, il a largement réduit les ressources économiques des familles ; entraînant et aggravant à la fois la pauvreté. Les maladies et les décès associés au VIH/Sida augmentent les dépenses des familles et réduisent leurs revenus, épuisant par conséquent leurs ressources économiques. Prendre en charge davantage des PVV et d'OEV accroît aussi le fardeau des familles qui se trouvent déjà dans des situations difficiles. Dans de nombreux pays, les communautés et les familles élargies n'ont pas les ressources nécessaires pour soutenir financièrement les PVV, OEV et les familles affectées.8(*) *)

Les facteurs favorisant la pauvreté dans les familles affectées par le VIH/SIDA sont entre autres :

Ø L'augmentation des dépenses pour les soins de santé

Ø La réduction et/ou la perte des revenus de famille

Ø La réduction et/ou l'épuisement de la force du travail entraînant ainsi la consommation des épargnes des ménages.

Ø L'augmentation des dettes vis-à-vis des tiers

Ø Les coûts des funérailles.

Ces facteurs entraînent les conséquences  suivantes :

- Changement des activités principales des ménages

- Dépense des économies

- Recherche d'un travail

- Pratique des cultures de subsistance

- Vente des biens (bétail, terre, immobiliers, bijoux, habits voire même des parcelles et maisons, etc.)

- Emprunt de l'argent

- Réduction de la consommation et les dépenses sur la nourriture, la santé et l'éducation

- Émigration

- Faire travailler les enfants ou augmenter la charge de travail des enfants

- Déscolarisation des enfants

- Recours à la mendicité

- Diversification des activités productives

- Séparation des membres du ménage.

Pour pallier toutes ces conséquences chez les PVV, certaines agences et organismes humanitaires ont pris l'initiative de leur venir en aide en vue de promouvoir les petites activités génératrices des revenus, en leur octroyant des prêts, des fonds en espèces et des crédits rotatifs en nature, etc.

C'est dans ce cadre que l'ONG les Bâtisseurs en partenariat avec le PNMLS/Projet MAP, a mis à la disposition des personnes vivant avec le VIH/SIDA et les Orphelins et enfants Vulnérables des moyens sous forme des micro crédits en vue d'entreprendre des Activités Génératrices des Revenus pour leurs subsistances et leur auto prise en charge.

Eu égard aux multiples problèmes énumérés ci-dessus, une série des questions mérite d'être posées, à savoir :

· Quel est le nombre de PVV bénéficiaires de cet appui « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » dans la ville province de Kinshasa ? A quel type de catégorie sociale appartiennent-ils ? Quel type de micro crédit le projet « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » applique et quel montant octroi-t-il aux bénéficiaires ? Comment ce micro crédit est-il géré par les bénéficiaires ? Présente-il une rentabilité économique positive ?

· Quelle mesure d'encadrement ou de suivi pour ce micro crédit ? Quelle efficacité de ce micro crédit sur la situation socio-économique et sanitaire de la PVV et du ménage entier (situation avant et pendant l'intervention du projet « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP ») ?

· Les micro crédits qu'octroie l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » aux PVV ont-ils un impact social et économique  en faveur de ses bénéficiaires? Et pourquoi l'octroi des micro crédits aux PVV

Telles sont les questions qui guideront nos recherches, bref, elles nous permettront d'appréhender l'Impact Socio-économique des micro crédits octroyés aux PVV de la ville province de Kinshasa par « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP ».

2. HYPOTHESE DU TRAVAIL

L'hypothèse est « une proposition de réponse à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre les faits significatifs. Même plus ou moins précise, elle aide à sélectionner les faits observés »9(*)( *)

En effet, en rapport avec notre problématique, il nous revient provisoirement de dire qu'avec la situation actuelle, la prise en charge psychosociale au travers du micro crédits de l'ONG Les Bâtisseurs aurait un impact socio-économique sur les PVVIH dans la ville province de Kinshasa.

3. LES OBJECTIFS DE L'ÉTUDE

Objectif général

Dans le cadre de notre étude, nous voulons évaluer l'impact socio-économique des micro crédits octroyés aux PVV par l'ONG les Bâtisseurs dans la ville province de Kinshasa en vue de contribuer à l'amélioration de la qualité de la prise en charge psychosociale des PVVIH.

Objectifs spécifiques

Ø Evaluer l'impact des micro crédits sur la vie socioéconomique des PVVIH dans la ville province de Kinshasa ;

Ø Evaluer la gestion des micro crédits reçus par les PVVIH dans le cadre du projet les Bâtisseurs dans la ville province de Kinshasa ;

Ø Déterminer la corrélation entre les micro crédits et la performance socioéconomique des PVVIH à Kinshasa.

CHAPITRE 2. MISE AU POINT DES CONNAISSANCES SUR LE SUJET

2.1 CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

2.1.1 : Définitions des concepts clés :

Pour mieux saisir les concepts de notre étude, il sied d'abord de définir les concepts de base de notre sujet de recherche.

a) Prise en charge psychosociale :

La prise en charge psychosociale sous-entend le soutien psychologique et social dont toute personne morale ou physique apporte à la PVVIH en vue d'atténuer l'impact du virus sur celle-ci. Il peut s'agir d'un soutien spirituel, des visites à domicile de proximité ou encore d'un appui aux activités génératrices de revenu (AGR).10(*)

b) Personne Vivant avec le VIH (PVV) :

Une PVV c'est une personne qui présente une sérologie VIH positive. Pour le projet « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP », une PVV est éligible comme bénéficiaire si elle vit dans une famille de taille supérieure ou égale à 5 personnes, dans une situation d'indigence ou de stigmatisation/discrimination avérée 11(*)( *).

c) Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV)

Au-delà de la multiplicité des définitions qui varient selon les pays, un orphelin est défini commun un enfant âgé de moins de 18 ans, qui a perdu l'un ou l'ensemble de ses deux parents (parfois étendue aux enfants dont l'un ou les parents sont décédés ou malades d'une affection incurable). Le concept vulnérabilité ne se limite pas seulement aux enfants, mais s'étend aussi aux ménages d'attache. Pour l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP », un OEV est éligible lorsqu'il est affecté par le VIH/SIDA, qu'il vit dans un ménage de taille supérieure à 3 personnes, avec un tuteur indigent, ou encore lorsqu'il est susceptible d'être exposé à des abus sexuels ou à la maltraitance12(*)( *).

d) Orphelin du SIDA :

La définition la plus courante définit un « orphelin du sida » comme un enfant qui a perdu l'un de ses parents ou les deux du VIH/SIDA. Cependant, on voit bien que selon que l'on prend en compte le décès d'un parent seulement, ou les deux, et selon l'âge auquel on estime que s'arrête l'enfance, on va aboutir à des définitions diverses de ce terme.

Ainsi, depuis le début de la crise des orphelins du sida en Afrique subsaharienne, au début des années 90, la définition de ce qu'est un orphelin du sida pose des problèmes d'homogénéité.

e) Orphelin : entendu ici (UNICEF/ONUSIDA/USAID) comme un enfant âgé de 0 à 17 ans et dont la mère (orphelin maternel) ou le père (orphelin paternel) ou les deux parents (orphelins doubles) sont morts.

f) Enfant : entendu ici (Convention des Nations Unies sur les Droits de l'enfant) comme « Tout être humain en -dessous de l'âge de 18 ans sauf si la majorité légale de l'enfant est atteinte plus tôt ».

g) Vulnérable : la notion de vulnérabilité est définie ici comme « la grande probabilité de voir survenir un effet négatif ». Il s'agit d'un état relatif, à facettes multiples, entre l'état de résistance et la dépendance absolue d'une aide extérieure,... 

h) PVVIH : entendue ici comme une personne dont la séroprévalence VIH-positive est confirmée par une institution autorisée (laboratoire) ou un Centre de Conseil et de Dépistage Volontaire.

- Etude d'impact : c'est une étude qui précède ou accompagne les grands travaux et qui s'intéresse à leurs conséquences sur l'environnement 13(*)( *).

i) Performance socio-économique : dans le cadre de ce travail, il s'agit ici d'un record, d'une amélioration du niveau de vie sociale et économique des PVVIH et OEV après qu'ils aient reçu l'appui psychosocial.

En d'autres termes, c'est l'impact, l'effet, l'influence ou le changement observable opéré par un bien et/ou un phénomène sur le bénéficiaire. Ici, nous allons voir l'effet qu'ont les micro crédits sur les personnes vivant avec le VIH/SIDA et les Orphelins et Enfants Vulnérables 14(*)( *).

j) Micro crédit :

C'est un prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvables pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus 15(*)( *).

Le micro crédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de revenus : une Micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur permet aussi d'en épargner une partie, et de financer l'éducation de leurs enfants.

Un service d'épargne sécurisé permet aux populations les plus pauvres d'assurer un avenir à leur famille, et avec la Micro assurance, l'épargne protège des chocs externes (catastrophes naturelles, crises macro-économiques) des populations qui y sont le plus souvent les plus sensibles.

L'activité de micro crédit consiste en l'attribution de prêts de faible (voire très faible) montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques.

Le micro crédit se développe essentiellement dans les pays en développement, où il permet de concrétiser de microprojets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse.

Le micro crédit s'inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d'autres outils financiers tels que l'épargne, la micro assurance et d'autres produits qui forment la microfinance.

L'activité de micro crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations à la base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans 16(*)( *).

Tableau II- Critères d'éligibilité aux services d'appui psychosocial

Critères d'éligibilité OEV/ Les Bâtisseurs

a) Critères majeurs : âge < 18 ans + 1-2 parents malades, mourant ou décédés du VIH/SIDA ;

b) Critères mineurs : taille ménage > 3 personnes, Tuteur indigent (signes physiques de la pauvreté), Victime d'abus sexuel, viols ou maltraitance, Non scolarisé (OEV).

Critères d'éligibilité PVVIH/Les Bâtisseurs

c) Critère majeur : statut sérologique confirmé positif.

d) Critère secondaires : affecté par le VIH, Taille ménage > 5, Tuteur indigent (signes physiques de la pauvreté).

Source : Archives ONG les Bâtisseurs 2007

2.1.2. GENERALITES SUR LA SITUATION DE L'EPIDEMIE DU VIH EN RDC

2.1.2.1. Introduction

Le SIDA ne constitue pas uniquement une crise de la Santé. Ses effets gagent pratiquement chaque aspect de la vie sociale et économique, en particulier dans les plus gravement affectés. Bien que l'épidémie varie dans son ampleur, le SIDA s'attaque dans chaque pays principalement aux adultes de 25 à 45 ans, personnes qui ont été infectées pendant leur adolescence ou leurs premières années d'âge adultes. Le SIDA s'attaque à la population active, aux familles et aux communautés en tuant les salariés, les prestataires de soins et les enseignants 17(*)( *).

Bien que les récentes recherches suggèrent que les premières souches de VIH-1 soient apparues en circulation vers 1931 [B Korber et al, 2000], la RDC n'a diagnostiqué ses premiers cas de SIDA qu'en 1983 [J Kokolomami, 2005] suite à la découverte de cas de SIDA chez des malades évacués en Belgique pour les soins de santé.

La prompte reconnaissance politique et stratégique de l'existence de l'épidémie dans le pays a permis de mettre en place un cadre d'approfondissement des connaissances sur l'épidémie et ses déterminants, qui a contribué de manière substantielle au développement et à l'actualisation des connaissances sur le VIH et le SIDA en RDC et ailleurs.

2.1.2.2. Estimation des taux de prévalence dans la population générale

La RDC connaît actuellement une épidémie de type généralisée, comme le montrent les travaux menés par divers chercheurs sur des groupes cibles variés, qui ont enregistré des prévalences régulièrement supérieures à 1 % auprès des groupes représentatifs voisins de la population générale18(*). Néanmoins, les prévalences apparaissent relativement stables et modiques, comme le montreront les tableaux et figures ci-après.

Tableau III- Taux de prévalences du VIH, avec IC95 et tailles d'échantillons, chez les femmes de 15 à 49 ans au niveau national

 

2003-2004

2005

2006

2007

% (IC 95%;n)

% (IC 95%;n)

% (IC 95%;n)

% (IC 95%;n)

Séro-surveillance

4.5 (4.1-4.9; n=9.254)

4.4 (4.0-4.8; n=12.249)

4.1 (3.7-4.5; n=11.719)

Non encore disponible

PTMEa

2.3 (2.2-2.4; n=72.729 en 2004)

2.1 (2.0-2.2; n=115.393)

2.2 (2.1-2.3; n=213.987)

3.1 (3.0-3.2; n=183.065)

EDS (femmes)

 
 
 

1.6 (1.2-2.0; n=4.492)

ONUSIDAb (H + F)

 
 

3.2 (1.8 - 4.9)

 

Notes: a pour la PTME, `n' correspond au nombre de femmes ayant consenti au test de VIH dans l'ensemble des services du pays. Voir détails dans le texte ci-après.

b à titre comparatif, les estimations officielles de l'ONUSIDA chez les adultes des deux sexes. La séro-surveillance chez les femmes enceintes a débuté en 1985 avec six sites sentinelles. Le nombre de sites est passé à 13 durant les années 90; il y a en a eu 17 en 2004 et 23 en 2005, dont 10 en milieu rural et 13 en milieu urbain [P Kayembe 2007]. Enfin, en 2006, 24 sites sentinelles ont été pris en considération, dont 3 à Kinshasa, 12 en zone urbaine et 9 en zone rurale19(*).

Hommes et femmes en général

L'EDS 2007 est la première enquête à avoir recruté un échantillon d'hommes et de femmes considéré comme représentatif de la population générale. Comme mentionné ci-dessus, le taux de prévalence observé chez les femmes était de 1,6%, tandis qu'il était de 0.9% chez les hommes. Le rapport final de l'EDS [2008] signale que cet écart de 1,78 (178 femmes infectées pour 100 hommes) s'observe dans d'autres pays d'Afrique sub-saharienne, confirmant ainsi la plus grande susceptibilité des femmes à l'infection transmise par voie sexuelle.

Lorsqu'on analyse les résultats après stratification des données selon 20 critères différents (socio-économiques, démographiques ou de comportement sexuel), on observe que les taux de prévalence restent plus élevés chez les femmes dans toutes les situations, à l'exception de quatre:

· le taux est plus élevé chez les jeunes hommes de 15 à 17 ans (2.4%; n = 573) que chez les jeunes filles du même groupe d'âge (0.4%; n = 538); par contre, c'est l'inverse à partir de 18-19 ans et dans les autres groupes d'âge.

· Le taux est plus élevé chez les jeunes hommes que chez les jeunes filles célibataires et sexuellement actifs: 1.3% contre 0.6%.

· Il est également plus élevé chez les hommes qui déclarent avoir effectué au moins trois séjours en dehors du ménage au cours des 12 derniers mois.

· Enfin, il est également (légèrement) plus élevé chez les hommes ayant eu des rapports sexuels à risque au cours des 12 derniers mois, qu'ils aient utilisé le préservatif ou non.

Figure 2.1: comparaison des taux de prévalence dans les pays d'Afrique

Source : ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH 2008

Toutefois, malgré ce taux de prévalence relativement peu élevé, de part son poids démographique important, la RDC compte en nombre absolu plus de personnes infectées par le VIH que nombre de ses voisins: plus d'un million d'adultes et enfants vivant avec le VIH. Les estimations du nombre des cas de VIH/SIDA entre 2008 et 2012 sont montrées dans le tableau 2.3 ci-dessous.

Tableau IV- Estimation du nombre de PVV en RDC entre 2008 et 2012

Année

Personnes infectées par le VIH

Nouvelles infections à VIH

Femmes enceintes VIH +

Population totale

15 ans et plus

0-14 ans

Population totale

15 ans et plus

0-14 ans

2008

1 377 999

1 260 000

116 230

171 280

133 100

38 180

147 270

2009

1 427 500

1 310 000

121 800

177 890

138 460

39 430

152 100

2010

1 474 731

1 350 000

127 200

181 030

140 450

40 580

156 530

2011

1 522 104

1 390 000

132 410

186 160

144 600

41 560

160 320

2012

1 571 130

1 430 000

137 760

192 470

149 740

42 730

164 820

Source : Ministère de la Santé, Plan stratégique de lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur de la Santé, 2008

Selon ces estimations, obtenues avec les logiciels Spectrum et EPP, le nombre total de PVV atteint presque 1.4 million en 2008 et s'approchera de 1.6 million en 2012. Le nombre de nouvelles infections progressera lentement mais sûrement. Ainsi, entre 2008 et 2009, le nombre total de nouvelles infections progressera de 3.9%.

Les chiffres ci-dessus contrastent avec ceux que l'ONUSIDA a publiés dans son tout dernier rapport sur la situation de l'épidémie mondiale de sida, paru juste avant la Conférence Internationale de Mexico. ONUSIDA situe désormais le nombre de PVV en RDC dans une fourchette allant de 400 à 500.000 adultes et enfants [ONUSIDA 2008, Annexe 1]. Cet écart important entre les estimations d'ONUSIDA et celle du PNLS résulte logiquement de la différence d'appréciation de la séroprévalence nationale en RDC. A l'heure actuelle, le PNLS estime devoir maintenir ses estimations antérieures.

Figure 2.2: Évolution de la prévalence du VIH en RDC, de 1980 à 2006, et projections jusqu'à 2011

Source : PNLS, "Mise à jour des estimations et projections de l'épidémie de VIH et du sida et des besoins en traitements antirétroviraux, rapport 2006 » ; Kinshasa ; décembre 2007.

La figure 2.2 a été produite à partir à l'aide du logiciel EPP, à partir d'études ponctuelles chez les femmes enceintes (avant 2003) et des données de la sérosurveillance nationale à partir de 2003. Les courbes suggèrent une progression rapide de l'épidémie en RDC jusqu'à un pic vers 1985, avant qu'elle ne se stabilise autour de 4% chez les adultes (15-49 ans) des deux sexes. Indépendamment du pourcentage indiqué, cette figure est surtout importante parce qu'elle suggère une stabilisation remarquable de l'épidémie au cours des 20 dernières années20(*).

Hommes et femmes par tranches d'âge

Le tableau V stratifie par tranches d'âge les résultats des hommes et des femmes de l'EDS ainsi que ceux des trois derniers passages de la sérosurveillance chez les femmes enceintes. On n'observe pas de tendance nette, si ce n'est qu'à tous les âges les chiffres de la sérosurveillance sont sensiblement supérieurs à ceux des femmes enrôlées dans l'enquête l'EDS.

Tableau V- Résultats de l'EDS 2007 par tranche d'âge et de la sérosurveillance 2003-2006

 

Hommes EDS

Femmes EDS

Femmes sérosurveillance

(2003-2006)

 

% VIH (+)

n

% VIH (+)

n

% VIH (+)

n

15 - 19

1,7

917

0,7

898

3,4

6.809

20 - 24

0,3

807

0,4

996

4,1

9.744

25 - 29

0,8

604

2,9

742

4,9

9.061

30 - 34

0,8

521

1,6

611

5,0

4.396

35 - 39

1,8

449

2,1

476

4,7

2.090

40 - 49

0,4

713

2.9

768

5,2

579

Total

0.9

4.012

1,6

4.492

4.3

32.679

D'après les données de l'EDS, le taux de prévalence chez les femmes sont supérieurs à ceux des hommes dans toutes les tranches d'âge, sauf celle de 15 à 19 ans. Lorsqu'on examine en détail ce groupe d'âge, on observe que c'est dans la tranche 15-17 ans que la différence se situe, avec 2.4% (n = 573) chez les garçons, contre 0.4% (n = 538) chez les jeunes filles. Dès l'âge de 18 ans, le rapport s'inverse21(*).

2.1.2.3. Taux de prévalence du VIH par province ou site sentinelle

Dans un pays aussi vaste et peuplé que la RDC, et dont l'Est subit un conflit de longue durée, on peut suspecter que la prévalence du VIH dans la population générale ne soit pas homogène. La figure et les tableaux suivants mettent l'hétérogénéité des données en évidence.

Fig. 2.3: Prévalence du VIH chez les femmes enceintes

par sites sentinelles en RDC, 2006.

Source : PNLS, Rapport annuel 2007

En 2006, l'année des données de sérosurveillance les plus récentes, des échantillons de femmes enceintes ont été prélevés dans un total de 24 sites à travers le pays, trois à Kinshasa, 10 en milieu rural et 12 en milieu urbain. Les taux de prévalence du VIH vont de 2.0% (à Katwa) à 6.9% (à Lodja). Trois sites urbains, Lubumbashi, Tshikapa et Kisangani, et trois sites ruraux, Lodja, Neisu et Karawa, ont un taux dépassant 5%. Certains résultats peuvent être expliqués. Ainsi, à Lodja a séjourné une force armée étrangère durant quatre années au cours du conflit de 1998 à 2003. Les sites de Lubumbashi et de Tshikapa sont situés tout près de la frontière avec la Zambie, où le taux de prévalence national est estimé à 15.2% [ONUSIDA 2008].

2.1.2.4. Impact du VIH/SIDA sur la vie sociale en RDC

Dans les secteurs sociaux, les répercussions générales de la crise sont très graves. L'environnement en RDC se caractérise par une absence virtuelle d'investissement et par d'énormes difficultés à obtenir un régime alimentaire équilibré, des soins de santé de base, une éducation, une eau potable et un logement décent. Tout ceci constitue un terrain extrêmement fertile pour des épidémies comme celle du VIH/SIDA et pour la propagation des infections opportunistes. Les coûts du VIH/SIDA s'étendent à toute la société étant donné que la majorité des victimes de cette épidémie laisse en moyenne 4 à 6 enfants derrière elle en moyenne en RDC. Ces enfants sont pour la plupart mal nourris, non éduqués, formant ainsi un capital humain très faible pour la future génération. Par ailleurs, la maladie touche toutes les couches de la population, et décime des catégories dont la fonction sociale est d'une importance particulière tels que les professeurs ou les personnels médicaux.

Le VIH/SIDA oeuvre contre l'accumulation du capital humain futur puisque les décès humains prématurés ont tendance à augmenter le nombre d'orphelins qui sont moins susceptibles de développer pleinement leur capacité intellectuelle et physique. Le choc émotionnel suscité par la perte des parents, difficile à mesurer et à quantifier, contribue très certainement aussi à réduire les chances des enfants orphelins du sida. En RDC, on estime qu'il y a aujourd'hui plus 5 millions d'orphelins du sida. En ce qui concerne les coûts directs seuls évalués à $ 225 par cas de VIH/SIDA en 1990 à Kinshasa (Bertozzi et Coll), les dépenses supportées par les familles, les communautés et le pays pour les soins se chiffrent chaque année entre $90 millions et $125 millions, et davantage si on prend en compte la thérapie anti-rétrovirale.

2.1.2.5. Corrélation entre le VIH/SIDA et la pauvreté

La majorité des familles congolaises vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins d'un dollar par personne et par jour [DFID, 2008]. Cette situation est la conséquence de la crise socio-économique multiforme que connaît le pays depuis plusieurs années. Avec un taux de croissance estimé à 7.5% pour 2008 et une population qui ne cesse de s'accroître, le pays éprouve d'énormes difficultés à prendre les plus faibles en charge, ce qui pousse certains parmi ces derniers à se débrouiller pour survivre. Les plus jeunes, surtout de sexe féminin, en profitent pour se prostituer et ainsi s'exposer à la contamination au VIH/SIDA et autres IST [M. Kasongo 2007; B. Lapika D. 2008]

2.1.2.6. Impacts du VIH/SIDA et la situation socio-économique

Le VIH/SIDA affecte l'économie en désorganisant le processus d'accumulation humain. Le VIH/SIDA affecte aussi bien la quantité que la qualité de la main d'oeuvre du pays. En premier lieu, une plus forte mortalité et une plus grande morbidité affectent négativement la quantité et la productivité de la main d'oeuvre actuelle. Les décès prématurés représentent non seulement des pertes au niveau du facteur productif mais aussi des pertes en termes de connaissances et d'expériences au niveau de cette main d'oeuvre. Un plus fort taux de morbidité peut également réduire la productivité de la main d'oeuvre, par exemple en raison de l'absentéisme (baisse de la production) et des dépenses de santé plus élevées. 22(*)

Le VIH/SIDA a un impact néfaste sur la survie des entreprises en raison de la non disponibilité (due à l'absentéisme) et de la perte définitive de main d'oeuvre qualifiée et expérimentée que cette maladie occasionne. Une étude menée au niveau des entreprises et ayant porté sur 48 unités de productions congolaises indique clairement les pertes de productivité dues à la maladie, à la morbidité, à l'absentéisme et aux décès. La plupart des malades accusent une absence allant de 1 à 6 mois. De même, les frais médicaux occasionnés par le développement de maladies opportunistes et la prise en charge des frais d'enterrement représentent un lourd fardeau pour les entreprises. 23(*)

En outre, l'étude montre que les compagnies qui ne fournissent pas d'assistance médicale ont vu environ 70 pour cent de leurs travailleurs infectés mourir ces 5 dernières années.

A titre d'exemple, au Kasaï Oriental, alors que le taux de contamination dans les entreprises est faible, presque 80 pour cent des personnes atteintes par le virus sont décédées durant les 5 dernières années. Dans les entreprises du Kinshasa, 54 pour cent des personnes contaminées sont mortes depuis 1999. A l'inverse, l'enquête montre que la politique de prise en charge médicale spécifique et systématique des personnes contaminées par le VIH/SIDA est payante. Au Katanga, alors que le taux des personnes contaminées est 3 fois plus élevé que dans le Kasaï Oriental, le taux de décès est trois fois moindre grâce à une politique de prise en charge spécifique. 24(*)

En moyenne, les entreprises ont dépensé $6 397 par agent décédé alors qu'une prise en charge médicale appropriée d'une personne contaminée par le VIH/SIDA coûte entre $975 et $2 360 par an. La politique de prise en charge spécifique permet d'éviter les coûts brusques provoqués par un décès et de préparer le remplacement des agents de manière graduelle. 25(*)

2.1.2.7. Impact du VIH sur l'entreprise, le travail et le revenu

L'impact du VIH/ SIDA sur la vie des entreprises est bien réel. Il existe un lien direct entre le VIH/SIDA et la croissance économique, du fait qu'il affecte directement le facteur travail. La main-d'oeuvre est, pour les humanistes, le facteur le plus important. Actuellement, dans un pays comme la République démocratique du Congo, le VIH affecte les gens dans leurs années de vie les plus productives (généralement avant l'âge de 25 ans, avec un taux de prévalence du VIH de 4% auprès des personnes de 15 à 49 ans).

Au niveau macroéconomique, ceci a comme conséquences à moyen et long terme notamment la perte de la productivité nationale (secteur privé et investissements), la main d'oeuvre dans les différentes unités de production ayant perdu de sa qualité ; l'affaiblissement du secteur public par une déperdition du personnel expérimenté et qualifié ; la réduction de la capacité de financement des dépenses publiques, du fait de la baisse de la productivité nationale, en même temps que de l'augmentation de la consommation des services pour la couverture des charges consécutives au VIH/SIDA. D'où, la réduction du revenu national. 26(*)

Et déjà en 2002, d'après l'ONUSIDA, les premiers résultats des estimations réalisées actuellement par la Banque mondiale montrent que l'impact macroéconomique du VIH/SIDA pourrait être assez important pour réduire d'un tiers la croissance du revenu national dans les pays où la prévalence est de 10% chez les adultes. C'est ainsi que la « lutte contre le VIH/SIDA » occupe une place de choix dans le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), car il est vrai que la lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre le VIH/SIDA. Mais il est encore vrai que la lutte contre le VIH/SIDA passe aussi par la lutte contre la pauvreté.

Etant donné que le VIH/SIDA affecte les individus dans les meilleures années de leur vie productive, les entreprises pâtissent des effets graves de l'épidémie. Cette observation est particulièrement vraie dans les pays de l'Afrique subsaharienne, où jusqu'à un tiers de la population en âge de travailler est infectée par le VIH/SIDA, il dévore les revenus d'entreprise en raison de trois facteurs principaux : les charges d'exploitation accrues, la réduction de la productivité et le recul des marchés.

A l'origine, on croyait que le VIH/SIDA était principalement un phénomène urbain, mais il est maintenant clair qu'il menace la vie et les modes de vie des communautés rurales dans tout le monde en développement. Dans bien des pays, l'agriculture est le mode de subsistance d'un grand segment de la société et elle contribue donc pour une grande part à l'économie nationale. Dans un grand nombre de Pays africains, l'agriculture à forte intensité de main d'oeuvre représente plus d'un tiers du produit national brut. En perturbant la production agricole, le VIH/SIDA peut ébranler la capacité d'exportation des pays et en conséquence leur capacité de ce procurer des devises27(*)( *)

Les décès associés au SIDA parmi les paysans menacent la production agricole et la sécurité alimentaire, tout particulièrement en Afrique australe et orientale. D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), sept millions de travailleurs agricoles sont morts du SIDA depuis 1985 dans 25 pays africain à taux de séroprévalence élevés. La FAO prévoit que 16 millions de travailleurs agricoles des mêmes pays mourront aussi du SIDA entre 2000 et 202028(*)( *).

Les pertes de main-d'oeuvre qui surviendront entre 1985 et 2020 dans la population des pays les plus gravement affectés varieront de 13 % en Tanzanie à 36% en Namibie.

En Afrique de l'Est, les pénuries de mains-d'oeuvre liées au SIDA ont entraîné la baisse des rendements agricoles, la culture de superficies plus petites et l'abandon de la culture de subsistance 29(*)( *)

Au Zimbabwe, le syndicat des exploitants agricoles a constaté que la perte d'un soutien de famille en raison du SIDA diminuait la production agricole d'au moins 61 % dans les zones de petite agriculture 30(*)( *)

2.1.3. GENERALITES SUR LES MICRO-CREDITS

Pour mieux définir le terme de micro crédit, il faut le placer dans le contexte global de la Micro finance.

2.1.3.1.  La Micro finance

2.1.3.1.1. Définitions

Le terme de micro finance est utilisé pour désigner les services financiers offerts aux clients travaillant dans différents secteurs socio-économiques qui gèrent des petites et micro entreprises31(*)( *). Les petites et micro entreprises englobent un large éventail d'entreprises appartenant aux secteurs de l'industrie, des transports, du commerce, des services, de l'agriculture, etc., de taille variable, allant des activités à temps partiel et saisonnières d'une seule personne aux petites entreprises formelles dont plusieurs employés sont recrutés à l'extérieur de la famille. Les micro entrepreneurs peuvent être des individus ou des groupes d'individus opérant en milieu rural ou urbain. Le manque d'accès au financement institutionnel affaiblit nécessairement la sécurité financière de ces personnes à travers le monde. 32(*)( *)

Le concept de services financiers réfère à la fois aux services d'épargne et aux services de crédit :

Ø Les services d'épargne permettent aux personnes de constituer un stock sécuritaire de liquidités permanent,  saisonnier ou temporaire pour utilisation ultérieure et d'obtenir en plus, dans certains cas, des intérêts sur leurs dépôts.

Ø Les services de crédit, que nous désignerons ici comme micro crédit, permettent l'utilisation d'un revenu anticipé pour l'investissement ou la consommation actuelle.

De plus en plus se développe également le concept  de micro-assurances pour les personnes n'ayant pas de couverture sociale.

De manière globale, les services de micro finance peuvent aider les personnes à faibles revenus à réduire leur risque, améliorer leur gestion, accroître leur revenu et à améliorer leur qualité de vie et de celle des personnes qui dépendent d'eux.

On entend par micro finance l'offre de services financiers (épargne, Micro-assurance, etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire, sans ressource ni droit de propriété.

Sans revenus et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d'offrir des garanties bancaires, et sont donc en général « oubliées » des institutions financières et des banques. Les plus pauvres sont exclus du système bancaire traditionnel parce qu'ils ne sont pas salariés, parce qu'ils n'offrent aucune garantie et sont souvent analphabètes, et parce qu'ils ne représentent pas a priori une population " rentable ". Ils n'ont donc pas accès aux services financiers et notamment à l'épargne et au crédit. L'accès aux services financiers et le développement de la Micro-entreprise est l'un des grands piliers du développement durable (au côté de la Démocratie, de l'Education, et des infrastructures) 33(*)( *).

Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la Micro-finance se confond avec le micro crédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises.
Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la Micro-finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la Micro-finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de micro crédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel 34(*)( *).

L'accès durable au micro-financement contribue à atténuer la pauvreté en générant des revenus, en créant des emplois, en donnant la possibilité aux enfants d'aller à l'école, en permettant aux familles d'obtenir des soins médicaux et en donnant les moyens aux populations de faire les choix qui répondent le mieux à leurs besoins. Le grand défi qui se dresse devant nous est d'aborder les contraintes qui font obstacle à la pleine participation des populations au secteur financier. Ensemble, nous pouvons et devons construire des secteurs financiers intégrants qui aident les populations à améliorer leurs conditions d'existence.

2.1.3.1.2. Historique et Règles de Gestion

La Micro-finance existe sous diverses formes depuis des siècles. Mais elle ne se structure réellement que depuis une trentaine d'années. Dans les années 60 et 70 apparaissent des programmes de prêts à faible taux, dont le principe est repris par les Banques des Pauvres sous leur forme actuelle. Mais ces premières tentatives sont des échecs relatifs.

Un des premiers succès reconnus de Banque des Pauvres est la Grameen Bank. Son fondateur, MUHAMMAD YUNUS a notamment décidé de fixer des taux d'intérêt suffisamment hauts pour permettre de couvrir les frais (accorder un prêt de 50 € demande autant de personnel et de ressources qu'un prêt de 1000 € !). Il a également concentré la Grameen Bank sur un nombre restreint d'activités (l'épargne et le prêt de petites sommes, essentiellement).

Enfin, il a choisi de demander aux emprunteurs de s'organiser en groupes de cinq personnes solidaires (qui se réunissent toutes les semaines pour rembourser leurs prêts et échanger leurs points de vue sur leur utilisation).

L'idée de la Grameen Bank est venue à Muhammad Yunus lorsqu'il prêta de sa poche l'équivalent de 26 $ à 42 femmes exploitées comme rempailleuses de chaises. Face à leur enthousiasme et au fait qu'elles remboursent tous leurs prêts dans les délais, il décida d'étendre son système à plusieurs villages du Bangladesh.

En 1983 l'institution devint une banque. Elle est aujourd'hui présente dans près de 36 000 villages et prête à plus de 3 500 000 personnes ! L'institution a constaté que les prêts accordés aux femmes sont plus souvent remboursés, ont davantage d'effets bénéfiques sur les conditions de vie des enfants et ont donc un impact social plus important. 94% des clients de la Grameen Bank sont des femmes.

2.1.3.1.3. Les différentes formes d'institutions de Micro-finance ?

Au cours des vingt dernières années, on a vu se développer de nombreuses organisations actives en micro finance. Il existe, de nombreux cas plus ou moins différents de par le monde et trois courants essentiels coexistent dans cette démarche :

· Le premier, d'inspiration plus coopératif, a cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations populaires où les micro entrepreneurs étaient à la fois épargnants et emprunteurs du système. Sa spécificité est de vouloir construire des institutions à partir de leurs bénéficiaires, c'est en cela qu'on y retrouve un côté coopératif plus affirmé.

· Le second, illustré notamment par la BRI en Indonésie, a consisté à transformer une banque existante (ou dans le cas de la BRI une partie de cette banque) de manière à la spécialiser en direction des micro entrepreneurs.

· Le troisième a mis sur pied des ONGs ayant pour vocation de réaliser elles-mêmes l'intermédiation financière. On a ainsi vu la création d'ONG de Micro-financement qui, après s'être procuré des fonds, soit au travers de donations soit au travers d'emprunts, octroyaient elles-mêmes des crédits aux micro-entrepreneurs. Dans ce dernier cas, l'accent a surtout été mis sur l'octroi de crédit, la collecte de l'épargne étant généralement interdite aux ONGs. Parallèlement, on doit souligner que depuis une dizaine d'années à peine, il existe aussi des cas de banques privées à vocation commerciale qui pour des raisons de stratégie propre, se sont orientées vers la Micro-finance35(*)( *).

2.1.3.1.4. Les bénéficiaires de la Micro-finance

Le bénéficiaire type des services de Micro-finance est une personne dont les revenus sont faibles et qui n'a pas accès aux institutions financières formelles faute de pouvoir remplir les conditions exigées par ces institutions (documents d'identification, garanties, dépôt minimum etc.). Il mène généralement une petite activité génératrice de revenus dans le cadre d'une petite entreprise familiale.

- Dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce.

- Dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc.

On les dénomme généralement sous le terme de micro-entrepreneur et la plupart de ces micro-entrepreneurs travaillent dans le secteur informel ou non structuré. C'est donc aux individus qui composent ce segment de marché exclu ou mal servi par les institutions financières classiques (banques, assurances) que s'adresse la Micro-finance.

En 2002, plus de 2 milliards de personnes survivent avec moins de 2 Euros par jour. On estime que, grâce à la Micro-finance, plus de 500 millions d'entre eux pourraient démarrer leur propre activité et sortir de la pauvreté. Pourtant aujourd'hui, les bénéficiaires de micro crédit dans le monde sont moins de 30 millions.

2.1.3.1.5. la Micro-finance et lutte contre la pauvreté

L'expérience montre que la Micro-finance peut aider les pauvres à :

Ø augmenter leur revenu,

Ø créer des entreprises viables,

Ø sortir ainsi de la pauvreté

Ø Elle peut également constituer un puissant instrument d'émancipation en permettant aux pauvres, et en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques du changement.

En effet, en donnant accès à des services financiers, la Micro-finance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Par exemple, les revenus générés par une activité non seulement permettent à cette activité à se développer mais ils contribuent également au revenu du ménage, et par là même à la sécurité alimentaire, à l'éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé etc.

Selon Michel Lelart (CNRS-Université d'Orléans), membre du Réseau Entreprenariat de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) : "La Micro-finance repose sur le lien social et s'en sert"....."La Micro-finance est une finance de proximité, proximité géographique bien sûr, car les personnes se connaissent et se cautionnent parfois mutuellement, mais surtout culturelle. Elle est toujours adaptée aux besoins, c'est pourquoi elle innove en permanence : ce sont des services d'assurance ( ), ce sont aussi les services de transferts de fonds utilisés par les migrants". 36(*)

2.1.3.2.      Le micro crédit est un moyen de lutter contre la pauvreté

2.1.3.2.1. Tentatives de définitions

Le micro crédit est maintenant bien connu, et même si chaque auteur ait tenté de le définir à sa façon,  on peut admettre un certain nombre de caractéristiques, dont la première est une question de taille, comme le nom lui-même l'indique.

- Il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La Banque mondiale retient un plafond de 30 % du PNB par habitant.

- Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le revenu est relativement bas. Ce sont souvent des femmes. Les chiffres ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au  niveau d'un débiteur donné. C'est bien pourquoi le micro crédit est considéré comme un crédit pour les pauvres.

- Il peut être demandé pour toutes sortes de raisons, mais il l'est principalement pour développer une activité génératrice de revenu, qu'il s'agisse d'une ancienne ou d'une nouvelle activité. C'est pourquoi le micro crédit est souvent considéré comme un moyen de lutter contre la pauvreté et qu'il intéresse la Banque mondiale et les banques régionales de développement.

- Enfin, les emprunteurs n'ont guère de garantie personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque quartier ou chaque village, ils se connaissent, et la solidarité des personnes partageant les mêmes problèmes agissant, ils se constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s'engage pour les autres. C'est ainsi que les taux de remboursement avoisinent les 100%. 

En bref, on attend par microcrédit, un prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvables pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus 37(*)( *).

Le micro crédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de revenus : une micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur permet aussi parfois d'en épargner une partie, et de financer l'éducation de leurs enfants. Un service d'épargne sécurisé permet aux populations les plus pauvres d'assurer un avenir à leur famille, et avec la micro-assurance, l'épargne protège des chocs externes (catastrophes naturelles, crises macro-économiques) des populations qui y sont le plus souvent les plus sensibles.

L'activité de micro crédit consiste en l'attribution de prêts de faible (voire très faible) montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro crédit se développe essentiellement dans les pays en développement, où il permet de concrétiser de microprojets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse.

Le micro crédit s'inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d'autres outils financiers tels que l'épargne, la micro-assurance et d'autres produits qui forment la micro-finance. L'activité de micro crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations à la base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans 38(*)( *).

2.1.3.2.2. L'Origine du micro crédit

On peut trouver des origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole créées en Europe à la fin du XIX è siècle. Le système a été repris, adapté puis développé par le professeur d'économie Muhammad Yunus au cours des 30 dernières années.

Après des études aux États-Unis université Vanderbilt), Yunus donne des cours d'économie à Chittagong au Bangladesh, sa ville d'origine. Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Les 42 femmes artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus.

Depuis 1999, la méthodologie de crédit adoptée par les institutions de Micro-finance prend de manière croissante la forme d'un produit individuel flexible, ressemblant plus aux produits bancaires classiques. La forme choisie à l'origine était basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes d'épargne locale et de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit. Ces sont rapidement ajoutés des financements extérieurs reposant sur un système de titrisation des portefeuilles de crédit.39(*)

Le microcrédit a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays. Par rapport à la situation antérieure qui se caractérisait grosso modo par l'octroi de crédits subventionnés effectués le plus souvent par des non spécialistes, la différence tient à l'importance accordée au remboursement, à la fixation d'un taux d'intérêt couvrant le coût de la prestation du crédit, et au ciblage de groupes de clients n'ayant le plus souvent pour seule autre source de crédit que le secteur informel.

L'accent est donc mis aujourd'hui sur la création d'institutions locales pérennes destinées à servir les pauvres. En Afrique, les pratiques de la Micro-finance sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite épargne.

Dans des pays comme le Burkina Faso ou le Cameroun par exemple, les premières coopératives d'épargne et de crédit ont vu le jour au cours des années 6040(*)(*).

2.1.3.2.3. Les approches du micro crédit.

La littérature distingue deux types de crédits : le crédit productif et le crédit non productif.

v Les crédits productifs sont des services financiers orientés vers les catégories pauvres qui investissent dans les Micro-entreprises.

v Les crédits non productifs sont destinés aux groupes marginaux qui sont davantage préoccupés par la satisfaction des besoins de base tels que les aliments, les médicaments, le logement l'éducation, etc. Même si les services financiers des programmes de est un moyen portent aussi bien sur les prêts productifs que sur les prêts non productifs, certains auteurs ont montré que les institutions qui ont obtenu plus de succès sont celles qui ont canalisé les prêts productifs aux pauvres, mais appartenant aux catégories de revenus le plus élevés.

Par ailleurs, d'autres auteurs trouvent que le prêt non productif, même s'il est moins rentable que le premier, est souvent indispensable pour permettre aux populations les plus pauvres de satisfaire d'abord leurs besoins de base avant de penser à un prêt productif ( Hulme et Mosley 1996)41(*)(*).

La question des services financiers aux personnes les plus pauvres s'est longtemps résumée aux méthodes de distribution du crédit. Dès la période coloniale, on observe une tension entre deux grandes tendances :

Dans la tendance bancaire, le crédit est une opération sérieuse. Il doit se rembourser et le risque doit être couvert par des garanties matérielles : bâtiments, équipements, titres de propriété, stocks, troupeaux,.... Le taux d'intérêt doit couvrir au moins les coûts de gestion et les risques et si possible, dégager un profit.

-    Dans la tendance  développementaliste, le crédit  est un instrument pour  atteindre d'autres objectifs. L'essentiel est de distribuer le crédit, rapidement et à un maximum d'exploitations agricoles, puisque le crédit a des effets positifs sur l'adoption des innovations comme les engrais, les semences améliorées, et le matériel..., sur la production agricole (par l'augmentation des surfaces et l'intensification), et sur la diversification des produits et des services. Dans ces conditions, le taux  de remboursement n'est pas un problème prioritaire et les taux d'intérêts doivent être les plus bas possibles.

2.1.3.2.4. Caractéristiques du microcrédit

1°) Un système reconnu à l'échelon mondial

Le microcrédit est considéré par l'Organisation des Nations unies comme un outil majeur et moteur du développement et dans la lutte contre la pauvreté. C'est la raison pour laquelle L'organisation des Nations Unies a déclaré 2005 Année internationale du micro crédit, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Le 24 janvier 2005, un rapport de la Banque mondiale a dressé un bilan positif. Le nombre de bénéficiaires y est estimé à 500 millions (sur les 3 milliards de personnes pauvres). L'Asie et le Pacifique totalisent 83% des comptes ouverts dans les pays en développement, ce qui représente 17 comptes pour 100 habitants. Au Cambodge, cela concerne 400 000 personnes, et 18 000 nouveaux comptes sont ouverts chaque année au Kenya. Toutefois c'est en Amérique latine et en particulier en Bolivie que le système connaît un essor formidable, ce pays apparaît comme un des pays les plus avancés et les plus compétitifs de la Micro-finance.

Le 13 octobre 2006, le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué à Muhammad Yunus et à la Grameen Bank. "Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté", a déclaré Ole Danbolt Mjoes, le président du comité Nobel. France : Maria Nowak, présidente de l'Adie et du Réseau européen de Micro-finance salue l'attribution du prix Nobel de la Paix à Muhammad Yunus et se réjouit ainsi de la reconnaissance portée au micro crédit.

2°) Une finalité orientée vers le développement local

L'activité de micro crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans.

Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes de micro crédits ont aussi un impact sur le développement local. En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l'eau potable.

3°) Des bénéficiaires souvent féminins

De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés employant souvent une main d'oeuvre féminine, on peut considérer le microcrédit également comme un levier de revalorisation de la femme dans les pays en voie de développement, d'amélioration directe de leur sort (et de celui de leur famille) et comme un facteur d'évolution profonde des sociétés par le rééquilibrage qu'il induit entre les sexes (cf. l'argumentaire en ce sens sur le site www.planetfinance.org ).

Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre également l'opportunité de conduire des actions de formation, notamment en matière de développement communautaire et de gestion d'entreprise.

4°) Des taux d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire traditionnel

Les adversaires du micro crédit lui opposent souvent les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Une étude réalisée en 2004 estime que le micro crédit favorise des activités peu rentables et devrait s'accompagner de programmes sociaux. Certains acteurs du est un moyen dénoncent des organisations non gouvernementales qui utiliseraient le est un moyen comme source de financement.

Réponse à cette critique : les actifs qui font appel au micro crédit n'ont pas d'autre accès au crédit. En général, leurs seuls recours sont les usuriers qui appliquent des taux approchant les 1% par jour ! Avec des taux compris en général entre 10 et 30% par an, les organismes de est un moyen offrent un accès à des crédits maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de développement. Dans les institutions bien gérées, les taux de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne sont pas du tout insurmontables.

Les taux élevés sont attribuables selon les cas aux coûts de la main d'oeuvre importante (nécessaire pour la sélection et le suivi de clients vivant dans des zones parfois éloignées) et par le coût de refinancement des institutions, renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les besoins en matériel informatique et autres biens (matériel de bureau, véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés dans la rubrique du fonctionnement.

5°) Une solution parmi d'autres pour permettre le développement

Le micro crédit est un moyen qui améliore peut-être la situation des plus pauvres. Toutefois, la mesure de l'impact demeure très difficile à effectuer. Aucune étude économétrique n'a encore suscité un large consensus. Si les exemples de réussites individuelles dues à la Micro-finance sont légions, il est difficile de généraliser l'efficacité de la Micro-finance pour plusieurs raisons: comment savoir si le bénéficiaire n'aurait pas pu avoir accès au marché du crédit localement sans l'aide d'une IMF? (biais de sélection) Si tel est le cas, le succès n'est pas du à la Micro-finance.

Comment savoir si l'argent est investi dans des projets à valeur ajoutée? Comment savoir s'il n'aurait pas eu lieu de toute façon via une épargne informelle? (Fongibilité de l'aide). Enfin, certains pensent que le micro crédit est plutôt un moyen d'épargne et d'assurance et pas une source d'investissement.

Les ménages se constitueraient une cagnotte, un matelas de protection financière, lisseraient ainsi leurs revenus, et n'investiraient pas dans une activité génératrice de revenu. Cela n'enlève rien à l'utilité du est un moyen et à la Micro-finance , mais diminue sans doute le potentiel de création d'emplois et les effets collatéraux/"side effects" tant attendus par les partisans du projet.

2.1.3.2.5. Y' a t-il un rapport entre la Micro-finance et le VIH-SIDA?

1°) Pas de santé sans lutte contre la pauvreté :

La pauvreté qui a atteint son paroxysme en RDC entraîne une détérioration des conditions de vie de la majeure partie de la population : la qualité et la quantité de nourriture sont insuffisantes, les enfants ne vont pas à l'école et sont poussés à travailler pour apporter un revenu supplémentaire à la famille, les conditions d'hygiène se détériorent etc.... Et ces conditions sont aussi celles de la préservation de la santé. Il n'y a donc pas de santé sans lutte contre la pauvreté. 42(*)

La Micro-finance, en ce qu'elle est un des outils modernes de lutte contre la pauvreté, est aussi un outil intéressant en matière de santé.

Réciproquement, la santé assure de meilleurs taux de remboursement des prêts (l'augmentation des dépenses pour les soins oblige souvent l'emprunteur malade à puiser dans le budget du remboursement), condition indispensable pour que les IMFs puissent fonctionner efficacement et de façon pérenne.

En outre, en permettant aux ménages d'investir dans l'éducation de leurs enfants, la Micro-finance permet la diffusion de pratiques saines et une prévention des principales maladies. Certaines Banques des Pauvres proposent même, conscientes de l'importance du sujet, des programmes de sensibilisation à l'hygiène. En Afrique de l'Ouest, une étude a ainsi montré que 53% des femmes bénéficiaires de prêts et de formation d'une banque des pauvres utilisent des contraceptifs contre 36% des femmes non bénéficiaires.

2°) La Micro-finance et la lutte contre le Sida :

Aujourd'hui, en RDC, comme dans la plupart des pays africains, le Sida a dépassé les frontières du secteur de la santé. Il est devenu un problème social, et donc de développement, au même titre que la lutte contre la pauvreté qui englobe entre autres, l'économie, l'éducation et la santé.

Les IMFs ou encore « Les Banques des pauvres » peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre cette maladie. En générant des rencontres régulières, des échanges d'information, des sessions de prévention, les Banques des Pauvres permettent de dépasser les tabous usuels, par des discussions au sein de la communauté. Les conséquences du VIH-Sida sur le bien-être économique des ménages touchés dépendent de l'existence et de l'importance du « filet de sécurité financier » du ménage. Lorsque les ménages n'ont aucun filet de sécurité, le sida peut précipiter le foyer d'une relative stabilité à la catastrophe. Plus le filet de sécurité est solide, plus le ménage a de chances de faire face à la crise sans avoir recours à des mesures d'urgence telles que la liquidation d'actifs à long terme (maison, terrain), la réduction des achats de première nécessité, la déscolarisation des enfants, etc. 43(*)

La taille du filet de sécurité dépend de deux facteurs : la situation financière initiale du ménage et la capacité à constituer une base financière dans le temps.

La Micro-finance intervient au niveau de ce deuxième facteur en offrant aux ménages la possibilité de constituer des actifs, de diversifier leurs sources de revenus et de consolider d'une manière générale leur situation financière. En ce sens l'accès aux services de Micro-finance fournit aux ménages un moyen de se préparer et de faire face aux crises.

Dans leur propre intérêt, les IMFs Congolaise devraient participer à la lutte contre la SIDA à travers des actions qui s'apparentent à de la diffusion d'informations de prévention. Exploitant les réunions régulières des groupes comme forum naturel de circulation de l'information, les programmes de micro crédit peuvent créer des partenariats avec des spécialistes de la santé qui viennent rencontrer les clients, les informer et encourager les pratiques sûres.

Lorsqu'elles s'appuient sur des partenariats stratégiques avec des organisations de santé, ces actions semblent être relativement directes, et peu coûteuses à concevoir et à mettre en oeuvre. Elles peuvent être très efficaces si elles sont mises en oeuvre avant que la maladie ne soit installée dans une grande partie des clients de son portefeuille. 44(*)

Car une fois que l'épidémie se fait ressentir au niveau d'une grande partie des clients, les conséquences sont graves voire catastrophiques pour les IMFs : En effet, la maladie induit un certain nombre de changements dans les besoins des ménages.

L'accroissement des dépenses de santé aura une double incidence sur les transactions IMF - Clients :

v Elle va notamment réduire leur capacité de remboursement ou d'absorption des dettes.

v Les clients touchés vont avoir un besoin urgent de retrait d'épargne. C'est pourquoi les institutions de micro crédit qui continuent à proposer les mêmes services d'épargne-crédit à cette population se rendront progressivement compte que ces derniers répondent à un pourcentage de plus en plus faible des besoins du marché.

Cela se traduit par un impact décroissant sur les populations servies, une augmentation nette du taux d'impayés, une diminution conséquente de l'épargne, en d'autres termes : une augmentation des pertes sur portefeuille, une baisse des revenus et de sources de liquidités ce qui menace donc à terme l'existence même de l'institution. Les IMF doivent donc chercher à agir en amont du problème surtout dans un pays comme le Burundi où la pandémie du VIH-Sida est en augmentation continue.

2 .2 CADRE NORMATIF ET REGLEMENTAIRE

Nul ne peut négliger l'effet positif du micro crédit sur les bénéficiaires, même des pays puissants économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...). Ces pays ont importé ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui explique en partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans l'instauration d'un équilibre économique et social sain et opérant.

Dans ce sens, l'accent a été mis sur les bénéficiaires du prêt auprès de l'ONG Les Bâtisseurs à base d'un échantillon composé de 40 personnes (cible du projet).

I. PRESENTATION DE L'ONG

L'organisation Non Gouvernementale dénommée « Les Bâtisseurs » est une ASBL de droit congolais pour la prévention et la prise en charge des veuves et des enfants mal nourris victimes du VIH/SIDA. Cette organisation a vu le jour le 22 mars 1994.

1. A. Objectif Global de l'ONG

Contribuer à la prévention contre le VIH/Sida en milieu des jeunes et enfants orphelins et contribuer également à la réduction de l'impact négatif du VIH/SIDA au sein de la communauté dans les provinces du Bandundu, de Kinshasa et du bas Congo.

1. B. Objectifs Spécifiques de l'ONG

- Améliorer la qualité de prise en charge de 604 OEV mal nourris au sein de 200 familles d'accueil et des veuves du VIH/SIDA ;

- Assurer la prise en charge psychosociale en augmentant le nombre des bénéficiaires de 804 à 1500 d'ici l'an deux mille Cinq;

- Collaborer avec le réseau d'éducation des églises Catholiques pour la prise en charge scolaire des enfants orphelins;

- Assurer la distribution alimentaire aux bénéficiaires;

- Accroître d'ici Décembre 2007 les activités de prise en charge à domicile pour les personnes infectées du VIH/SIDA dans 3 provinces;

- Contribuer par le counseling au dépistage volontaire de membre de la communauté au sujet du VIH/Sida;

- Améliorer le pouvoir d'achat des familles infectées et affectés par le VIH/Sida grâce aux Activités Génératrices des Revenus;

- Augmenter d'ici Décembre 2007 deux milles cinq le nombre des Volontaires formés en accompagnement des PVV et PA.

1. C. Réalisations de L'ONG

ï 10500 des jeunes sont Prévenus sur les IST/SIDA ;

ï 1698 PVV et prise en charge;

ï 96 Visites à domicile des PVV par volontaire/an

ï 604 des orphelins sont scolarisés;

ï 197 bénéficiaires ont l'appui alimentaire;

ï 100 AGRs sont appuyées;

ï 1698 bénéficiaires prise en charge psychosociale;

ï 160 Volontaires formés par an

ï Recherche opérationnelle.

II. CHAMP D'ACTION

L'ONG Les Bâtisseurs est présente dans 5 provinces du pays : Kinshasa, Bas Congo, Bandundu, Nord Kivu et Sud Kivu.

Chap. 3 MATERIEL ET METHODES

1. La méthode

La méthode étant un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la réalité qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie7( *). Pour l'élaboration de ce travail, nous avons fait recours à la méthode historique qui cherche à savoir la dimension temporelle des phénomènes sociaux pour mieux les comprendre comme situation du présent8( *). La dite méthode nous a permis de bien reconstituer l'histoire du VIH/SIDA.

Cette étude (transversale) est basée sur une enquête de terrain à Kinshasa en 2007 et a combiné l'approche quantitative et l'approche qualitative et, ainsi avons fait recours à la méthode statistique, aux analyses uni variée et bi variée, à la méthode historique et aux techniques d'observation documentaire, d'observation directe et d'interview ainsi que la méthode comparative tel qu'appréhender dans son aspect descriptif et explication afin de rendre opérationnel notre démarche.

Notre étude, transversale soit-elle, nous a permis d'évaluer la prise en charge psychosociale et la performance socio-économique des PVVIH et OEV dans la ville province de Kinshasa pour une période allant de 2007 à 2008.

Sur base d'un questionnaire, nous avons pu enquêter sur un échantillon exhaustif de la population d'étude, soit 40 bénéficiaires ciblés par le projet les Bâtisseurs/PNMLS-Fonds Mondial.

L'approche quantitative a consisté à l'administration d'un questionnaire auprès d'un échantillon représentatif 40 PVV bénéficiaires du projet. Cet échantillon est choisi d'une manière exhaustive. Les données recueillies par questionnaire portaient essentiellement sur l'impact socio-économique du VIH/SIDA, sur la participation, sur l'appui du Projet Bâtisseurs et sur les ressources mobilisées pour faire face aux risques. Ces données ont été complétées par des données qualitatives.

L'approche qualitative elle, a privilégié l'observation directe, prolongée dans le temps et soutenue grâce à l'interaction entre les observés et nous. Elle a aussi eu recours aux récits de vie et aux entretiens individuels. L'observation a été possible en intégrant l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » comme volontaire bénévole et en participant à la vie du projet (réunions, activités, permanences, etc.). Les récits ont été recueillis auprès de 40 PVVIH à qui nous avons demandé de nous raconter leur itinéraire de vie et surtout leur situation de PVV (depuis la prise de connaissance du statut sérologique jusqu'à l'adhésion au projet « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP »). Les entretiens individuels ont consisté en des conversations faites avec les PVVIH. Ces entretiens étaient centrés autour de deux thèmes principaux, à savoir : la perception de l'appui du Projet « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » et la gestion de Microcrédits qu'octroie l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » aux PVV.

2. Les Techniques

« Une technique est un ensemble de procédés utilisés par un chercheur pour récolter les données ou pour analyser les données ou informations qui doivent servir à la réalisation du travail »45(*)( *)

a. Technique d'observation documentaire

Cette technique nous a aidée à enrichir notre étude en se référant à certains documents. En rapport avec notre travail, nous avons pu consulter les ouvrages scientifiques, les rapports, les sites Web et d'autres documentations mises à notre disposition par le projet « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP »

b. Technique d'observation directe

La dite technique nous a permis d'être en contact direct avec certaines personnes concernées. Nous sommes entré en contact direct avec certaines personnes vivant avec le VIH/SIDA et les OEV sans intermédiaire et avons recueilli les données

c. L'interview libre

D'après P.MINON « interviewer c'est chercher à obtenir des données utiles à une enquête sociale en suscitant des déclarations orales de quelques personnes susceptibles de fournir ces données 46(*)( *). Nous avons de ce fait utilisé l'interview pour récolter les données auprès de PVVIH et OEV.

Choix et intérêt du sujet

Ayant le souci de travailler dans le domaine de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA pour leur venir en aide, et vu la situation socio-économique que traverse notre pays en général et les PVV en particulier à cause du VIH/SIDA, nous avons choisi ce sujet pour essayer d'analyser les microcrédits qu'octroie l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » aux PVV de la ville province de Kinshasa afin de permettre, à travers des Organisations appuyées par l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP », aux personnes marginalisées (PVV) d'améliorer leurs conditions de vie ainsi que de démontrer l'utilité de la bonne gestion de ces microcrédits.

Délimitation spatio- temporelle du Sujet

Il nous est difficile d'aborder ce travail sans pour autant pouvoir le délimiter au point de vue spatial et temporel, afin de nous épargner de toute attitude de généralisation mais surtout pour des raisons de pratique et d'objectivité.

· Sur le plan spatial : notre travail porte sur le projet« Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » dans la ville province de Kinshasa, en République Démocratique du Congo.

· Sur le plan temporaire : notre étude s'est basée sur la période allant de 2007-2008.

Traitement et analyse des données

Nous avons procédé à l'encodage et la saisie des données recueillies ; le traitement et l'analyse ont été effectués à l'aide du logiciel Epi-Info, version 3.2 ; SPSS, version 12.0.1 et le logiciel Excel 2003.

PLAN D'ANALYSE

Analyse uni variée

A. Variables qualitatives

L'analyse se fera suivant les regroupements ci-après :

· Répartition par Sexe 

· Situation matrimoniale des bénéficiaires 

· Niveau d'instruction 

· Activité préalable 

· Responsabilité dans le foyer 

· Activité après l'octroi du prêt 

· Objet de prêt 

· Cycle de production des activités des bénéficiaires 

· Difficulté de paiement 

· Solidarité à l'intérieur du pool 

· Type d'investissement 

· Origine de l'investissement

B. Variables quantitatives

· Répartition par tranche d'âge 

· Bénéfice dégagé 

· Epargne dégagée des activités par mois 

C. ANALYSE BIVARIEE

L'analyse bi variée nous a permis de déterminer, tout en comparant le seuil théorique au Khi deux calculé, s'il existait des corrélations entre les variables. Le Khi- deux est un test le plus courant pour déterminer si la relation entre deux variables du tableau croisé est significative. Le Khi deux a été calculé avec un intervalle de confiance de 95% avec une précision de 5%. En général, une valeur de signification (p-value = 0,05) est considérée comme «significative »

Et pour y parvenir, les croisements des variables ci-dessous ont été faits :

· Impact au niveau du revenu 

· Impact sur la situation sociale 

· Impact sur les besoins vitaux des bénéficiaires (nourriture et habillement, Loyer, scolarisation des enfants, soins médicaux) 

· Les bénéficiaires prêteurs 

· Impact des AGR sur Scolarisation des enfants des PVVIH

· Impact des AGR sur l'amélioration de l'habitat

· Impact des AGR sur la création des emplois

· Impact des AGR sur l'acceptation des PVVIH dans la communauté

· Impact des AGR sur l'amélioration de l'environnement des PVVIH

· Impact des AGR sur l'amélioration de mode de vie des PVVIH

· Impact des AGR sur l'amélioration de la situation économique des PVVIH

· Impact des AGR sur la création des richesses

· Impact des AGR sur la diminution de la pauvreté

· Impact des AGR sur l'accessibilité aux soins de santé

· Impact des AGR sur les bénéficiaires après le projet

· Satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet

· Pérennisation du mode de financement

· Attentes des PVVIH après le projet

· Corrélation entre Bénéfice dégagé et Amélioration de l'habitat

· Corrélation entre Bénéfice dégagé et Amélioration du niveau de vie des PVVIH

· Epargne dégagée et situation sociale des PVVIH

· Corrélation entre Bénéfice dégagé et satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet

Chap. 4 PRESENTATION DES RESULTATS

Dans ce chapitre, nous allons présenter les résultats de notre enquête sous forme de tableaux et texte. Nous dégagerons de ces résultats les principaux problèmes de la communauté, puis nous établirons des priorités en rapport avec ces problèmes de la communauté.

3.4. Profils des bénéficiaires

3.4.1- Identification des bénéficiaires :

Tableau VI - Répartition selon le Sexe :

Sexe

Fréquence

Pourcentage

Masculin

3

7,5

Féminin

37

92,5

Total

40

100

D'après le tableau, les femmes qui ont bénéficié du est un moyen auprès de l'ONG les Bâtisseurs représentent 92,5% du nombre total de la population étudiée. Ce taux parait logique car l'ONG les Bâtisseurs accorde plus d'attention aux femmes.

Tableau VII- Répartition de la population l'âge :

INTERVALLE D'AGE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

 [20 - 25 [

12,5% 

 [25 - 30 [

 1

 9

 10

 25%

 [30 - 35 [

 1

 12

 13

 32,5%

 35 et plus

 1

11 

 12

 30%

 TOTAL

 3

 37

 40

 100%

On constate qu'aucune tranche d'âge ne prime sur l'autre car nous avons 5 femmes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans soit 13% de l'effectif total, 10 personnes dont 1 homme et 9 femmes âgés entre 25 et 30 ans, soit 25% de l'effectif total, 13 sujets ont l'âge variant entre 35 et 35 ans, soit 32% de l'effectif total ; et enfin, 30% de l'effectif total sont âgés de 35 ans et plus.

Tableau VIII- Répartition selon la situation matrimoniale des bénéficiaires :

ETAT MATRIMONIAL

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

 Marié (e)

-

 19

19

47,7% 

 Célibataire

1

4

5

12,6 %

 Veuf (ve)

1

 13

14

 36,6%

 Divorcé (e)

1

 1

2

6,1%

TOTAL

 3

37 

 40

100% 

De tous les bénéficiaires du projet les Bâtisseurs ayant opté pour le micro crédit, on remarque que 47,7 % des bénéficiaires sont mariés, et 36,6% des bénéficiaires sont veufs (ves), 12,6% vivent le célibat contre 6,1% ayant divorcé bien avant que le projet ne soit implanté et qu'ils en deviennent bénéficiaires.

Tableau IX- Répartition selon niveau d'instruction de la population :

NIVEAU

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Analphabète 

23 

23 

 57,5%

 Primaire

 3

 11

 14

 35%

 Secondaire

 -

 3

 3

 7,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

De la lecture de ce tableau, on remarque que 57,5% de la population enquêtée sont des analphabètes, contre 42,5% qui ont pu suivre leurs études au niveau primaire contre 7,5% ayant continué les études secondaires.

Tableau X.- Répartition de la population par activité

ACTIVITE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

En chômage

7,5%

Commerce

 1

 15

 16

 40%

Artisanat

 2

 17

 19

 47%

 Autres

 -

 2

 2

 5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

De la lecture du tableau ci-dessus, on remarque que 40% des bénéficiaires avaient une activité commerciale, contre 47 % en artisanat, 8% n'exerçaient aucun métier contre 5% exerçant d'autres métiers.

3.5. L'Usage du micro crédit par les bénéficiaires

3.5.1- l'utilisation définitive du Micro crédit:

Tableau XI- Activité après l'octroi du prêt :

ACTIVITE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Commerciale

1

21

 23

55%

 Artisanale

 2

15

17

45%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Les résultats de nos enquêtes montre que 55% des bénéficiaires ont utilisé le prêt octroyé par l'ONG les Bâtisseurs pour des activités commerciales contre 45% l'ayant utilisé pour des activités artisanales.

Tableau XII- Objet de prêt :

OBJET DE PRET

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Nouvel investissement

2

2

5% 

 Fonds de roulement

 3

 35

 38

95%

 TOTAL

 3

 37

 40

 100%

On remarque que 95% des bénéficiaires ont utilisé le prêt comme un fond de roulement pour améliorer leurs activités déjà existantes, contre 5% qui en ont profité pour créer un nouvel investissement.

3.5.2- Résultat de prêt :

Tableau XIII- Cycle de production des activités des bénéficiaires :

CYCLE DE PRODUCTION

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Chaque jour

2

26

28

70%

Chaque semaine

1

9

 10

25%

 Chaque 15 jours

-

2

2

5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

70% des bénéficiaires travaillent au rythme de chaque jour essayant d'exploiter la totalité du prêt afin d'en tirer le maximum de profit. Alors que les domaines d'activité de 25% et 5% de l'effectif total les obligent de travailler hebdomadairement et bi hebdomadairement.

Figure 4 : Bénéfice dégagé 

37,5% des clients dégagent un bénéfice entre 500 et 1500 FC, 27,5% ont un bénéfice allant de 1500 à 3000 FC, et 14 sujets soit 35,5% réalisent plus de 3000 FC ce qui leur permet de faire des épargnes.

Figure 5 : Epargne dégagée des activités par mois :

D'après le tableau, et d'une manière générale, 95% des bénéficiaires ont pu dégager des épargnes mensuelles variant entre 3000 et plus de 10000 FC/mois après le paiement de toutes leurs dépenses essentiellement les charges d'intérêt du prêt contre 5% qui n'ont pas été en mesure d'épargner de suite de multiples charges leur revenant.

3.5.3- Difficultés de paiement et solidarité des bénéficiaires :

Tableau XV1- Répartition de la population en difficulté de remboursement du prêt :

DIFICULTE DE PAIEMENT

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Oui

-

1

1

2,5%

Non

3

36

 39

97,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

On remarque que 97,5% des bénéficiaires du Micro crédit de l'ONG les Bâtisseurs n'ont pas une difficulté de remboursement de leurs échéances contre 2,5% qui ont du mal à rembourser le prêt.

Figure 6 : Répartition selon le degré de solidarité à l'intérieur du pool :

Au travers de ce tableau, la solidarité à l'intérieur du groupe se fait voir parfaitement, car 100% des bénéficiaires assument leur part de responsabilité en venant en aide aux autres membres du pool que se soit par remboursement, par service ou soit encore par les deux à la fois.

3.6. : L'IMPACT DU PRET AU NIVEAU DU FOYER :

Tableau XVIII- Impact du micro crédit au niveau du revenu :

REVENU

CLIENTS

TOTAL

%

Diminué

-

-

-

Augmenté

40

40

100%

Resté le même

-

-

-

TOTAL

40

40

100%

100% des bénéficiaires ont vu augmenter leur niveau de revenu à l'intérieur du foyer. Cela reflète la bonne gestion de leurs affaires.

3.6.2- Investir à l'intérieur du foyer :

Tableau XIX- Type d'investissement :

TYPE D'INVESTISSEMNT

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Biens meubles

-

10

10

25%

Biens électroniques

2

15

17

42,5%

 Biens de luxe

1

12

13

32,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

100% des bénéficiaires arrivent à investir dans leurs foyers que se soit en biens meubles, électroniques ou en luxe à raison de 25%, 42,5% ou 32,5% respectivement du total de la population enquêtée.

Tableau XX- Origine de l'investissement :

ORIGINE D'INVESTISSEMENT

BENEFICIAIRES

%

L'activité

37

92,5%

Autres

3

7,5%

TOTAL

40

100%

Les résultats de nos enquêtes prouvent que 92,5% de la population étudiée affirment que l'origine de leur investissement à l'intérieur de leurs foyers provient d'un excédent dégagé de l'activité contre 7,5% qui investissent au travers d'autres sources.

3.6.3- Situation des bénéficiaires après l'octroi du prêt :

Figure 7 : Impact du micro crédit sur la situation sociale 

Une part représentant à elle seule 80% de la population enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de pauvreté après avoir bénéficier du prêt. Ce qui justifie pleinement l'adoption de ce programme pour les pauvres pour lutter contre ce fléau.

Tableau XXII- Impact du micro crédit sur les besoins vitaux des bénéficiaires (nourriture et habillement, Loyer, scolarisation des enfants, soins médicaux) :

Nourriture, Habillement, loyer, Education des enfants, soins médicaux.

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Mieux

2

34

36

90%

Comme d'habitude

1

3

4

10%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

De la lecture des données du tableau, on remarque que seuls 0% des enquêtées n'ont pas changé d'habitudes (alimentation, habillement, ...) contre 90% qui ont changé de comportements de suite du prêt reçu de l'ONG les Bâtisseurs.

3.6.4- Les bénéficiaires :

Tableau XXIII- Les bénéficiaires prêteurs :

CAPABLE DE PRETER

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Oui

2

26

28

70%

Non

1

11

12

30%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Comme le montrent les résultats de nos enquêtes, 70% des bénéficiaires qui, en un moment, avaient exprimé leur besoin en prêt, sont capables maintenant de prêter eux-mêmes de l'argent à d'autres personnes. Cela signifie de loin que leur niveau de vie a été amélioré et que le programme de Micro Crédit a apporté ses fruits.

Tableau XXIV- Impact des AGR sur Scolarisation des enfants des PVVIH

Scolarisation des enfants

Fréquence

%

Oui

26

65

Non

14

35

Total

40

100

65% des bénéficiaires affirment avoir recouru aux AGR pour faire scolariser leurs enfants contre 35% qui ont utilisé les AGR pour d'autres fins.

Tableau XXV- Impact des AGR sur l'amélioration de l'habitat

Au regard de ce tableau, la majorité des PVVIH ont pu amélioré leur habitat au travers des AGR, soit 75%. Par contre, 25% affirment que les AGR ne leur ont pas permis d'améliorer leurs logis.

Tableau XXVI- Impact des AGR sur la création des emplois

Les AGR ont permis aux PVVIH de se trouver de l'emploi au travers du petit commerce ou soit des activités artisanales, car 100% affirment avoir cessé d'être chômeurs dès lors qu'elles ont bénéficié du Microcrédit.

Tableau XXVII- Impact des AGR sur l'acceptation des PVVIH dans la communauté

Acceptation des PVVIH

Fréquence

%

Oui

30

75

Non

10

25

Total

40

100

La stigmatisation, la discrimination et la réprobation sociale dont sont victimes les PVVIH au sein des communautés augmentent leur vulnérabilité. Cependant, les résultats de nos enquêtes ont révélé que les AGR ont permis aux PVVIH d'être réintégrées au sein de la communauté, car devenues productives ; et cela à la hauteur de 75%. En revanche, 10 sujets soit 25%, continuent de vivre la stigmatisation et la discrimination au sein de leurs communautés respectives bien que subvenant aux besoins primaires de leurs ménages.

Figure 8 : Impact des AGR sur l'amélioration de l'environnement des PVVIH

Il ressort de ce tableau que les AGR n'ont pas un impact conséquent sur les conditions environnementales des PVVIH. Seules 15 PVVIH soit 37,5% ont amélioré leur environnement contre une grande majorité soit 62,5% de sujets.

Tableau XXIX- Impact des AGR sur l'amélioration de mode de vie des PVVIH

Amélioration de mode de vie des PVVIH

Fréquence

%

Oui

15

37,5

Non

25

62,5

Total

40

100

A 55%, les AGR permettent l'amélioration des conditions de vie des PVVIH. 45% soit 18 sujets vivent dans une situation précaire si bien qu'ayant reçu les AGR.

Figure 9: Impact des AGR sur l'amélioration de la situation économique des

PVVIH

De la lecture des données de ce tableau, il ressort que le micro crédit n'améliore pas la situation économique des bénéficiaires car 55% affirment la non amélioration de leur pouvoir d'achat contre 45% dont la situation socioéconomique semble être améliorée de suite des AGR.

Figure 10 : Impact des AGR sur la création des richesses

Comme le montre le tableau ci-dessus, les AGR de procurent pas des richesses aux PVVIH à 62,5%. Cela pourrait s'expliquer par le fait le bénéfice dégagé de ce micro crédit, est utilisé pour couvrir divers besoins des ménages.

Tableau XXXII- Impact des AGR sur la diminution de la pauvreté

Diminution de la pauvreté

Fréquence

%

Oui

18

45

Non

22

55

Total

40

100

L'impact des AGR sur la diminution de la pauvreté chez les PVVIH est faible comme le montrent les données du tableau ci-dessus : 55% demeurent toujours dans la pauvreté contre 45% ayant une vie plus ou moins améliorée.

Tableau XXXIII- Impact des AGR sur l'accessibilité aux soins de santé

Accessibilité aux soins

Fréquence

%

Oui

9

22,5

Non

31

77,5

Total

40

100

La grande majorité de la population étudiée, affirme que les AGR ne leur ont pas permis un accès facile aux soins de santé de suite du faible bénéfice dégagé, soit 77,5%. Contre 22,5% qui se font soigner grâce au profit assorti des AGR.

Figure 11 : Impact des AGR sur les bénéficiaires après le projet

La majorité absolue, représentée par 75,5% de la population étudiée est incapable de ne plus dépendre du projet les Bâtisseurs alors que les autres attendent le moment idéal pour autofinancer leur projet indépendamment de tout genre de prêt ; et cela à 22,5%.

Figure 12 : Satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet

La courte durée du projet ne permet pas aux bénéficiaires de trouver satisfaction car seuls 32,5% sont satisfaits du projet contre la majorité, soit 67,5% qui n'est l'est pas.

Figure 13: Pérennisation du mode de financement

La majorité absolue, représentée par 92,5% de la population étudiée encourage l'octroi des Microcrédit alors que 7,5% préfèrent l'abolition de ce système de financement.

Tableau XXXVII- Attentes des PVVIH après le projet

Attentes

Fréquence

%

AGR

13

32,5

Scolarisation des enfants

10

25

Soins de santé

3

7,5

Appui alimentaire

14

35

Total

40

100

Au vu de ce tableau, il est démontré que 13 sujets soit 32,5% préfèrent être appuyés en AGR, 10 sujets soit 25% suggèrent la scolarisation des enfants issus des familles des PVVIH, 7,5% souhaitent que le projet tiennent comptent de l'accessibilité aux soins de santé des PVVIH et enfin, 14 sujets soit 35% souhaitent qu'à part les AGR, que le projet tienne compte de l'appui alimentaire

3.7 MESURE D'ASSOCIATION ENTRE LE BENEFICE DEGAGE ET LA PERFORMANCE SOCIO ECONOMIQUE DES PVVIH

Tableau XXXVIII- Corrélation entre Bénéfice dégagé et Amélioration de l'habitat

 

Amélioration de l'habitat

Total

 

Oui

Non

 

Bénéfice dégagé

(500-1500FC)

13

2

15

 

(1500-3000FC)

5

6

11

 

Plus de 3000FC

12

2

14

Total

30

10

40

Tests du Khi-deux

 

Valeur

ddl

Signification asymptotique (bilatérale)

Khi-deux de Pearson

7,067(a)

2

0,029

Rapport de vraisemblance

6,565

2

0,038

Association linéaire par linéaire

0,011

1

0,916

Nombre d'observations valides

40

 
 

Au vu de ce tableau, les résultats montrent que la différence entre le bénéfice dégagé et l'amélioration de l'habitat est significative car p=0,05 à une issue avec un intervalle de confiance de 95%. Ce qui nous pousse de conclure que l'amélioration de l'habitat semble être liée au bénéfice dégagé par les PVVIH. Ces résultats sont vérifiables au travers du tableau de fréquences n° 25.

Tableau XXXIX- Corrélation entre Bénéfice dégagé et Amélioration du niveau de vie des PVVIH

 

Amélioration du niveau de vie des PVVIH

Total

 

Oui

Non

 

Bénéfice dégagé

(500-1500FC)

10

5

15

 

(1500-3000FC)

8

3

11

 

Plus de 3000FC

4

10

14

Total

22

18

40

Tests du Khi-deux

 

Valeur

ddl

Signification asymptotique (bilatérale)

Khi-deux de Pearson

6,173(a)

2

0,046

Rapport de vraisemblance

6,313

2

0,043

Association linéaire par linéaire

4,038

1

0,044

Nombre d'observations valides

40

 
 

Le bénéfice dégagé pourrait être à la base de l'amélioration du niveau de vie des PVVIH. D'où la différence est significative pour p=0,046 à 1 issue. D'où cette différence significative qui s'observe.

Tableau XXXX- Corrélation entre Bénéfice dégagé et satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet

 

Satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet

Total

Oui

Non

Bénéfice dégagé

(500-1500FC)

2

13

15

(1500-3000FC)

2

9

11

Plus de 3000FC

9

5

14

Total

13

27

40

Tests du Khi deux

 

Valeur

ddl

Signification asymptotique (bilatérale)

Khi deux de Pearson

9,988(a)

2

0,007

Rapport de vraisemblance

9,986

2

0,007

Association linéaire par linéaire

8,230

1

0,004

Nombre d'observations valides

40

 
 

Au regard de ce tableau, le bénéfice dégagé par le prêt influencerait très significativement la satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet, car p=0,007

3.8 MESURE D'ASSOCIATION ENTRE L'EPARGNE DEGAGEE ET LA PERFORMANCE SOCIO ECONOMIQUE DES PVVIH

Tableau XXXXI- Epargne dégagée et situation sociale des PVVIH

 

Impact du micro crédit sur la situation sociale

Total

Indépendant

Ne plus être pauvre

Confiance en soi

Epargne dégagée par mois

0 FC

2

0

0

2

3000-5000 FC

1

2

1

4

5000-10000 FC

0

9

0

9

Plus de 10000 FC

2

21

2

25

Total

5

32

3

40

Tests du Khi deux

 

Valeur

ddl

Signification asymptotique (bilatérale)

Khi-deux de Pearson

19,297(a)

6

0,004

Rapport de vraisemblance

14,771

6

0,022

Association linéaire par linéaire

3,900

1

0,048

Nombre d'observations valides

40

 
 

De ce tableau, il ressort que la situation socio-économique des PVVIH serait très significativement liée à l'épargne dégagée par le prêt avec un p=0,004. La différence est très significative.

 

Indépendance vis-à-vis du projet

Total

Oui

Non

Epargne dégagée par mois

0 FC

2

0

2

3000-5000 FC

0

4

4

5000-10000 FC

0

9

9

Plus de 10000 FC

7

18

25

Total

9

31

40

Tests du Khi-deux

 

Valeur

ddl

Signification asymptotique (bilatérale)

Khi-deux de Pearson

11,097(a)

3

,011

Rapport de vraisemblance

13,005

3

,005

Association linéaire par linéaire

0,128

1

,721

Nombre d'observations valides

40

 
 

Comme le montre le tableau ci-dessus, l'indépendance des PVVIH pourrait être liée à l'épargne dégagée avec un p=0,011. Donc la différence est significative.

Chap. 5 DISCUSSION

5.1 IDENTIFICATION ET PROFIL DES BENEFICIAIRES

Plusieurs conclusions en effet, peuvent être tirées de cette étude, dont la première réside dans la supériorité du nombre des femmes sur celui des hommes pour plusieurs raisons :

· Le Projet les Bâtisseurs accorde plus d'attention aux PVVIH de sexe féminin (femmes) ; 92,5% soit une moyenne de 2,00 contre 7,5% avec une moyenne de 1,67

· Les femmes séropositives sont les plus touchées par le phénomène de la pauvreté et essaient de s'en sortir par la création d'activités génératrices de revenu.

· Les résultats de notre recherche ont révélé que les femmes ne trouvent pas autant de problème dans le remboursement de leur prêt par rapport aux hommes.

La gent féminine est la plus affectée par le virus de VIH/Sida à travers le monde. La révélation est de l'ONUSIDA et de l'OMS (Point sur l'épidémie de Sida 2005)

"L'augmentation de la proportion des femmes touchées par le virus du VIH /Sida se poursuit", indique le rapport. Ainsi, en 2005, 17,5 millions de femmes vivent avec le VIH /Sida, soit un million de plus qu'en 2003. C'est l'Afrique Subsaharienne qui est la plus "infectée" avec 13,3 millions de ses femmes touchées. Par exemple, en Afrique de l'Ouest, 77 % des femmes vivent avec le virus VIH /Sida.

Considérant la moyenne pour chacune des tranches d'âge, on remarque qu'aucune d'entre elles ne prime sur l'autre car nous avons 5 femmes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans soit 13% de l'effectif total, 10 personnes dont 1 homme et 9 femmes âgés entre 25 et 30 ans, soit 25% de l'effectif total, 13 sujets ont l'âge variant entre 35 et 35 ans, soit 32% de l'effectif total ; et enfin, 30% de l'effectif total sont âgés de 35 ans et plus. Les moyennes suivantes ont été trouvées pour chaque tranche d'âge :

S'agissant de l'état-civil, nos recherches ont montré que de tous les bénéficiaires du projet les Bâtisseurs ayant opté pour le micro crédit, 47,7 % des bénéficiaires sont mariés, et 36,6% des bénéficiaires sont veufs (ves), 12,6% vivent le célibat contre 6,1% ayant divorcé bien avant que le projet ne soit implanté et qu'ils en deviennent bénéficiaires. Soit une moyenne de 2,40 pour les célibataires, 2,05 pour les mariés, 1,00 pour les divorcés et enfin 1,86 pour les veuves.

Prenant en compte le niveau d'instruction des sujets enquêtés, on a remarqué que 57,5% de la population enquêtée sont des analphabètes, contre 42,5% qui ont pu suivre leurs études au niveau primaire contre 7,5% ayant continué les études secondaires. Ce qui fait en moyenne 1,96 pour les analphabètes, 2,21 pour ceux ayant fréquenté l'école primaire, et 1,00 qui ont poursuivi leurs études jusqu'au niveau secondaire.

5.2 PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIALE ET LA PERFORMANCE SOCIOECOMIQUE DES PVVIH DANS LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA

Les résultats de nos recherche ont démontré que :

Ø 55% des bénéficiaires prennent eux-mêmes la responsabilité au sein du foyer. De majorité féminine, elles expriment leur soutien à leurs conjoints en venant en aide soit totalement ou partiellement dans l'ensemble des dépenses du foyer, ce qui exprime fortement aussi le besoin de cette couche de recourir au Micro Crédit. Par contre, 18 sujets, soit 45% de l'effectif total, dépendent soit de leurs maris, ou soit encore, des autres membres de la famille et amis.

Ø 55% des bénéficiaires ont utilisé le prêt octroyé par l'ONG les Bâtisseurs pour des activités commerciales contre 45% l'ayant utilisé pour des activités artisanales.

Ø 95% des bénéficiaires ont utilisé le prêt comme un fond de roulement pour améliorer leurs activités déjà existantes, contre 5% qui en ont profité pour créer un nouvel investissement.

Ø 95% des bénéficiaires ont pu dégager des épargnes mensuelles variant entre 3000 et plus de 10000 FC/mois après le paiement de toutes leurs dépenses essentiellement les charges d'intérêt du prêt contre 5% qui n'ont pas été mesure d'épargner de suite de multiples charges leur revenant.

Ø 37,5% des clients dégagent un bénéfice entre 500 et 1500 FC, 27,5% ont un bénéfice allant de 1500 à 3000 FC, et 14 sujets soit 35,5% réalisent plus de 3000 FC ce qui leur permet de faire des épargnes.

Ø 100% des bénéficiaires ont vu augmenter leur niveau de revenu à l'intérieur du foyer. Cela reflète la bonne gestion de leurs affaires.

Ø 100% des bénéficiaires arrivent à investir dans leurs foyers que se soit en biens meubles, électroniques ou en luxe à raison de 25%, 42,5% ou 32,5% respectivement du total de la population enquêtée.

Ø 92,5% de la population étudiée affirment que l'origine de leur investissement à l'intérieur de leurs foyers provient d'un excédent dégagé de l'activité contre 7,5% qui investissent au travers d'autres sources.

Ø Une part représentant à elle seule 80% de la population enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de pauvreté après avoir bénéficié du prêt. Ce qui justifie pleinement l'adoption de ce programme pour les pauvres pour lutter contre ce fléau.

Ø 70% des bénéficiaires qui, en un moment, avaient exprimé leur besoin en prêt, sont capables maintenant de prêter eux-mêmes de l'argent à d'autres personnes. Cela signifie de loin que leur niveau de vie a été amélioré et que le programme de Micro Crédit a apporté ses fruits.

Ø 65% des bénéficiaires affirment avoir recouru aux AGR pour faire scolariser leurs enfants contre 35% qui ont utilisé les AGR pour d'autres fins.

Ø Au regard de ce tableau, la majorité des PVVIH ont pu amélioré leur habitat au travers des AGR, soit 75%. Par contre, 25% affirment que les AGR ne leur ont pas permis d'améliorer leurs logis.

Ø Les AGR ont permis aux PVVIH de se trouver de l'emploi au travers du petit commerce ou soit des activités artisanales, car 100% affirment avoir cessé d'être chômeurs dès lors qu'elles ont bénéficié du Micro-crédit.

Ø La stigmatisation, la discrimination et la réprobation sociale dont sont victimes les PVVIH au sein des communautés augmentent leur vulnérabilité. Cependant, les résultats de nos enquêtes ont révélé que les AGR ont permis aux PVVIH d'être réintégrées au sein de la communauté, car devenues productives ; et cela à la hauteur de 75%. En revanche, 10 sujets soit 25%, continuent de vivre la stigmatisation et la discrimination au sein de leurs communautés respectives bien que subvenant aux besoins primaires de leurs ménages.

Ø les AGR n'ont pas un impact conséquent sur les conditions environnementales des PVVIH. Seules 15 PVVIH soit 37,5% ont amélioré leur environnement contre une grande majorité soit 62,5% de sujets.

Ø A 55%, les AGR permettent l'amélioration des conditions de vie des PVVIH. 45% soit 18 sujets vivent dans une situation précaire si bien qu'ayant reçu les AGR.

Dans son étude sur l'Impact socio-économique des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED, cas de Katana/Kaliba, 2003-2004, Rachel BINTI MAROBE a conclu que les crédits rotatifs filets maillant qu'octroie APED aux groupes de base plus précisément aux groupes des pêcheurs de Katana/Kaliba ont un impact socio-économique sur eux et leurs familles.

Ø le micro crédit n'améliore pas la situation économique des bénéficiaires car 55% affirment la non amélioration de leur pouvoir d'achat contre 45% dont la situation socioéconomique semble être améliorée de suite des AGR.

Ø les AGR ne procurent pas des richesses aux PVVIH à 62,5%. Cela pourrait s'expliquer par le fait le bénéfice dégagé de ce micro crédit, est utilisé pour couvrir divers besoins des ménages.

Ø L'impact des AGR sur la diminution de la pauvreté chez les PVVIH est faible comme le montrent les données du tableau ci-dessus : 55% demeurent toujours dans la pauvreté contre 45% ayant une vie plus ou moins améliorée.

MOHAMMED AMINE BEN JELLOUN, dans son étude portant sur l'Impact du micro crédit sur l'activité économique: cas de l'ASMSSF/MC (MAROC) (2006-2007). Dans son travail, l'auteur présente la problématique suivante : Face aux exigences économiques et sociales, le Maroc comme la plus part des pays a lancé la guerre contre la pauvreté afin de stimuler son take-off économique et social. Une question se pose à ce niveau là, « Est-ce que la victoire est à notre portée ? »La réponse à cette question, prévoit une arme, une stratégie et des guerriers. Économiquement par là, la réponse prévoit un instrument, un programme et des acteurs. C'est à la suite de ce constat que les premiers programmes de micro crédit ont vu le jour, pour servir d'instrument de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

L'auteur est arrivé à la conclusion selon laquelle le micro crédit constitue à lui seul une stratégie solide et fiable de lutte contre la pauvreté malgré les difficultés auxquelles s'affrontent différentes associations.

Ø La grande majorité de la population étudiée, affirme que les AGR ne leur ont pas permis un accès facile aux soins de santé de suite du faible bénéfice dégagé, soit 77,5%. Contre 22,5% qui se font soigner grâce au profit assorti des AGR.

Ø La majorité absolue, représentée par 75,5% de la population étudiée est incapable de ne plus dépendre du projet les Bâtisseurs alors que les autres attendent le moment idéal pour autofinancer leur projet indépendamment de tout genre de prêt ; et cela à 22,5%.

Ø La courte durée du projet ne permet pas aux bénéficiaires de trouver satisfaction car seuls 32,5% sont satisfaits du projet contre la majorité, soit 67,5% qui n'est l'est pas.

Ø La majorité absolue, représentée par 92,5% de la population étudiée encourage l'octroi des Microcrédit alors que 7,5% préfèrent l'abolition de ce système de financement.

Ø il est démontré que 13 sujets soit 32,5% préfèrent être appuyés en AGR, 10 sujets soit 25% suggèrent la scolarisation des enfants issus des familles des PVVIH, 7,5% souhaitent que le projet tiennent comptent de l'accessibilité aux soins de santé des PVVIH et enfin, 14 sujets soit 35% souhaitent qu'à part les AGR, que le projet tienne compte de l'appui alimentaire

Ø les résultats montrent que la différence entre le bénéfice dégagé et l'amélioration de l'habitat est significative car p=0,05 à une issue avec un intervalle de confiance de 95%. Ce qui nous pousse de conclure que l'amélioration de l'habitat semble être liée au bénéfice dégagé par les PVVIH. Ces résultats sont vérifiables au travers du tableau de fréquences n°38.

Ø Le bénéfice dégagé pourrait être à la base de l'amélioration du niveau de vie des PVVIH. D'où la différence est significative pour p=0,046 à 1 issue. D'où cette différence significative qui s'observe.

Ø le bénéfice dégagé par le prêt influencerait très significativement la satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet, car p=0,007

Ø la situation socio-économique des PVVIH serait très significativement liée à l'épargne dégagée par le prêt avec un p=0,004. La différence est très significative.

Ø l'indépendance des PVVIH pourrait être liée à l'épargne dégagée avec un p=0,011. Donc la différence est significative.

Chap. 6 CONCLUSION

La lutte contre le VIH/SIDA dans notre pays est étalée sur trois volets dont la prévention, la prise en charge et l'atténuation de l'impact.

Par atténuation de l'impact, on sous-entend toutes les activités visant à réduire l'impact de la pandémie vis-à-vis des personnes infectées et affectées. De ces activités, l'on dénombre la prise en charge psychosociale des PVV et PA au travers des AGR et petits prêts (Microcrédits) auprès de ces bénéficiaires.

L'ONG Les Bâtisseurs est l'un des partenaires du PNMLS organisant la prise en charge psychosociale des PVV grâce aux activités génératrices de revenu et microcrédits dont elles bénéficient. C'est ainsi que nous avons mené notre étude au sein de cette ONG en vue d'évaluer l'impact socioéconomique des microcrédits sur le quotidien des PVV dans la ville province de Kinshasa. Cette étude a été intitulée : « IMPACT DES MICROCREDITS SUR LE QUOTIDIEN DES PVV».

Ce travail présente un intérêt particulier de suite de son caractère plus analytique, plus explicite, plus pratique car, en le lisant, il ne se limite pas seulement à renseigner sur les généralités sur le VIH/SIDA et les microcrédits mais aussi il pourrait servir d'outil de travail pour démontrer aux organisations, aux Eglises, IMF et IF et à l'Etat l'utilité des microcrédits et de leur bonne gestion dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale causées par l'infection à VIH en vue d'améliorer les conditions de vie de personnes vivant avec le VIH.

Sans aucun doute, notre étude a démontré que les microcrédits ont pu relever le défit, en constituant à eux seuls une stratégie de lutte contre la pauvreté solide et fiable malgré les difficultés qu'affrontent différentes associations et fondations dans leurs initiatives dans la ville province de Kinshasa. D'où la confirmation de notre hypothèse selon laquelle les microcrédits amélioreraient la situation socioéconomique des PVV dans la ville province de Kinshasa.

De cette étude, nous pouvons retenir que :

v Avec des petits prêts accordés aux PVVIH, elles parviennent d'accéder à un travail autonome et à une certaine autosuffisance dans la dignité ;

v Les AGR ont permis aux bénéficiaires d'accéder aux services de soins, ont amélioré les habitudes alimentaires des PVV, et, enfin, leur ont permis d'épargner pour pourvoir aux besoins primaires au sein des ménages ;

v En plus des emplois qu'ils créent, les Microcrédits contribuent au développement de compétences entrepreneuriales nouvelles, encouragent la mobilisation de l'épargne, permet la création d'un vaste réseau de petites activités productives et de services s'adaptant facilement à la demande de nombreuses catégories de consommateurs ;

v Les Microcrédits constituent un moyen de lutter contre le chômage, la pauvreté et l'exclusion sociale par le financement des mini projets ;

v Cette politique de microcrédit peut encourager la sous-traitance qui est bénéfique aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petites, elle peut aussi avoir des effets positifs sur la productivité des grandes entreprises et la compétitivité des produits nationaux.

Partant des résultats de nos enquêtes, le projet de l'ONG Les Bâtisseurs s'avère être une intervention très acceptée et qui suscite déjà beaucoup d'espoirs, en tant que réponse à un certain nombre des aspirations fondamentales des PVVIH. Après une année d'activités, les structures du projet se consolident, mais l'on doit reconnaître cependant que la couverture en services offerts demeure encore assez faible par rapport au nombre de bénéficiaires déjà recrutés dans le programme. L'extension des activités du projet vers d'autres communes et surtout l'inclusion de plusieurs bénéficiaires (PVVIH) dans l'offre des services, l'extension du projet vers d'autres villes et voire même dans d'autres provinces, est souhaitable.

En tenant compte des différents renseignements découlant de la situation difficile des PVV dont ce travail a produit un cliché fidèle, il ne nous reste qu'à formuler des recommandations :

1. Aux autorités politico administratives :

v Que le Gouvernement de la RD Congo, par le biais du PNMLS et autres structures concernées, puisse assumer rationnellement son rôle de coordination et de normalisation dans le cadre de la riposte nationale contre le sida et de la prise en charge des OEV et PVVIH ;

v Que le Gouvernement mette en place une politique et normes réglementant la prise en charge psychosociale des PVV;

v Que le Gouvernement définisse un plan de mobilisation des ressources locales susceptibles de pérenniser les activités de prise en charge holistique des PVV ;

v Que le Gouvernement encourage et promeuve les initiatives locales visant à réduire la propagation de la pandémie au niveau de pays ;

v Que le PNMLS accrédite les ONG et OAC intervenant dans la lutte contre le VIH au niveau du pays en vue d'un alignement et d'une harmonisation des interventions.

2. Aux prestataires de l'ONG les Bâtisseurs :

v Que les responsables de l'ONG LES BATISSEURS et leurs partenaires conduisent un plaidoyer en vue du renforcement quantitatif et qualitatif des structures, de la couverture géographique, ainsi que des services du projet sur l'ensemble de la ville province de Kinshasa. Ce renforcement implique des financements additionnels non seulement pour le projet actuel mais aussi pour des éventuels nouveaux projets complémentaires avec d'autres ONG ;

v Que l'ONG les Bâtisseurs orientent ses projets vers les activités visant un accès plus important aux services monétisés du projet actuel : AGR (par l'octroi des microcrédits), scolarisation et formation professionnelle, soins médicaux et assistance nutritionnelle, une assistance alimentaire à toutes les familles des bénéficiaires;

v Que les responsables de l'ONG LES BATISSEURS, du PNMLS, du PNUD Fonds Mondial, de l'UNICEF et de tous leurs partenaires et autres ONG concernées puissent organiser un plaidoyer d'envergure et des tables rondes en vue de dialoguer et d'amener le Gouvernement de la RD Congo à harmoniser, à légiférer et à vulgariser les textes en rapport avec la protection des droits des OEV (besoin d'un Plan National pour l'Enfance).

v Que les responsables de l'ONG LES BATISSEURS puissent organiser des ateliers thématiques de formation, notamment sur un système interne et cohérent de suivi et évaluation et de supervision à différents niveaux, afin d'améliorer la qualité des prestations des différents acteurs qui accompagnent les OEV et PVVIH.

3. Aux bénéficiaires :

v Bien gérer les AGR en orientant les bénéfices vers la satisfaction des besoins primaires ;

v De s'accepter et comprendre que malgré leur état sérologique, les PVV sont utiles dans la société car elles peuvent aussi produire et assumer quelques responsabilités au sein des ménages.

Nous ne prétendons pas avoir épuisé tous les aspects de la problématique de notre sujet. C'est pourquoi nous invitons à d'autres chercheurs de bien vouloir compléter ce travail en orientant leurs sujets sur la gestion des AGR auprès des PVV pour leur performance sociale et économique.

Tout en sachant qu'aucune oeuvre humaine n'est parfaite, nous sommes convaincus que les chercheurs ultérieurs voudront bien compléter notre essai par leurs critiques constructives.

ANNEXE.

I. QUESTIONNAIRE RELATIF A L'ENQUETE SUR L'IMPACT DU MICRO-CREDIT OCTROYE AUX PVVIH ET OEV DE LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA. CAS DU PROJET «  Les Bâtisseurs - PNMLS»

Objet : demande d'assistance

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs

Nous vous prions de bien vouloir nous accorder une assistance en répondant au questionnaire ci-après ou ci-joint.

Vos réponses nous permettront de rédiger notre travail de mémoire de licence en Santé Communautaire intitulé : « Impact des microcrédits sur le quotidien des PVV ». Etude menée dans l'ONG Les Bâtisseurs dans la ville province de Kinshasa.

Nous vous garantissons toute discrétion et confidentialité quant au traitement des informations et réponses que vous voudriez bien nous donner.

Veuillez agréer, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, l'expression de notre considération distinguée.

Eustache NDOKABILYA DUNIA

Etudiant

Instruction : Cochez la réponse qui vous convient.

I. Identification des bénéficiaires

1. Sexe : Masculin Féminin

Masculin

 

Féminin

 

2. Votre âge  est compris entre :

 [20 - 25ans [

 

 [25 - 30 ans [

 

 [30 - 35 ans [

 

 35ans et plus

 

3. Etat matrimoniale :

Marié (e)

 

 Veuf (ve)

 

Divorcé (e)

 

Célibataire

 

4. Niveau d'instruction :

Analphabète

 

Primaire

 

Secondaire

 

Autres

 

5. Nombre de personnes en charge :

 [20 - 25ans [

 

 [25 - 30 ans [

 

 [30 - 35 ans [

 

 35ans et plus

 

6. Votre activité avant de bénéficier du est un moyen :

En chômage

 

commerciale

 

agricole

 

Artisanale

 

Autres

 

7. Type d'habitation :

Bidonville

 

En dure

 

 En argile

 

Autres

 

II/ Usage du prêt :

8. Dans quelle activité avez-vous investi le dernier prêt accordé :

Agricole

 

commerciale

 

Artisanale

 

Service ou autres

 

9. Payer la scolarité des enfants :

Oui

 

 Non

 

10. Payer les frais de soins médicaux :

Oui

 

 Non

 

11. Votre activité nécessite une main d'oeuvre ?

Oui

 

Non

 

Si oui, combien ? ....................

12. Quel a été l'objet de votre premier prêt :

Nouvel Investissement

 

Fond de roulement (FR)

 

13. Quel est le mode de vente utilisé :

Au comptant

 

A crédit

 

 Les deux

 

14. Quelle est votre pratique de vente :

Porte à porte

 

A domicile

 

Au marché central

 

Autres

 

15. Quel est le cycle de production de votre activité :

Chaque jour

 

 Chaque 15 jours

 

Chaque semaine

 

Chaque mois

 

16. Quel est le bénéfice réalisé : ....................... (Précisez ici le montant)

17. Est-ce que vous arrivez à épargner :

Oui

 

 Non

 

18. Si oui combien par mois :........................

19 Avez-vous des difficultés de paiement ?

  Oui

 

Non

 

20- Est-ce que votre groupe a payé pour toi une fois :

Oui

 

Non

 

- Si oui, combien de fois :..........................

21- Il vous arrive quelque fois de venir en aide à une personne de votre groupe :

 Oui

 

Non

 

- Si oui, quelle est la nature de cette aide ?

 Remboursement

 

Service

 

 Les deux

 

III/ Impact au niveau du foyer :

22- Vous sentez que le revenu général de votre foyer a-t-il :

Diminué

 

Augmenté

 

Resté le même

 

- si votre revenu a diminué quelles sont les raisons :

Mévente

 

Mauvaise gestion

 

Manque de déboucher

 

Autres

 

23- Est-ce que vous arrivez à investir dans votre foyer ?

Oui

 

Non

 

- Si oui, quelle est l'origine des ressources :

L'activité

 

Autre

 

- Le montant de l'investissement porte sur :

Les biens meubles

 

Des biens électroniques

 

Des biens de luxe

 

24- Est-ce que le bénéfice dégagé par votre activité vous a permis d'être :

Indépendant

 

Confiance en soi

 

Ne plus être

 

pauvre

 

Autre

 

25- Est-ce que vous arrivez à améliorer votre nourriture ?

Mieux

 

Comme d'habitude

 

Votre habillement

 

Comme d'habitude

 

26- Est-ce que vous arrivez maintenant à prêter l'argent à une autre personne ?

Oui

 

Non

 

27- Après le remboursement du prêt, vous sentez-vous capable d'être indépendant vis-à-vis du Projet Les Bâtisseurs/ PNMLS-MAP ?

Grille d'extraction des données et information de routine sur les OEV du projet « Les Bâtisseurs »

Nom de l'institution: .....................................................................................................................

Nom et titre de la personne interviewée : .....................................................................................

Source d'informations collectées: .................................................................................................

Type de services offerts

Spécifier

# d'OEV servis

Garçons (années)

Filles (années)

0-4

5-9

10-17

0-4

5-9

10-17

Accompagnement psychosocial

 
 
 
 
 
 
 

Soins médicaux et palliatifs

 
 
 
 
 
 
 

Assistance nutritionnelle

 
 
 
 
 
 
 

Assistance pour l'éducation

 
 
 
 
 
 
 

Formation professionnelle

 
 
 
 
 
 
 

Assistance à la famille pour les AGR

 
 
 
 
 
 
 

Protection des droits des enfants

 
 
 
 
 
 
 

Kits matériels et biens en nature

 
 
 
 
 
 
 

Autres-1

 
 
 
 
 
 
 

Autres-2

 
 
 
 
 
 
 

Grille d'extraction des données et information de routine sur les PVVIH du projet « Les Bâtisseurs »

Nom de l'institution: .....................................................................................................................

Nom et titre de la personne interviewée : .....................................................................................

Source d'informations collectées: .................................................................................................

Type de services offerts

Spécifier

# de PVVIH servies

Hommes (années)

Femmes (années)

0-17

18-24

>= 25 ans

0-17

18-24

>= 25 ans

Accompagnement psychosocial

 
 
 
 
 
 
 

Soins médicaux et palliatifs

 
 
 
 
 
 
 

Assistance nutritionnelle

 
 
 
 
 
 
 

Kits matériels et biens en nature

 
 
 
 
 
 
 

Formation et mise en place des AGR

 
 
 
 
 
 
 

Assistance juridico légale

 
 
 
 
 
 
 

Autres-1

 
 
 
 
 
 
 

Autres-2

 
 
 
 
 
 
 

BIBLIOGRAPHIE

1. OUVRAGES

1) Anthony King horn, Malcolm Steinberg et Alan Whiteside, « Responding to the socioeconomic impact of HIV/AIDS » Dans HIV/AIDS Prevention and care in resource-constrained settings: a handbook for the design and management of programs, éd. Peter R. Lampty et Helene D. Gayle (Arlington, Virginie: Family Health International AIDS Institute, 2001): p. 55-84

2) Le Petit LAROUSSE 2007 ILLUSTRE. Dictionnaire Français, éd. Française Juillet 2006

3) David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders, Rutledge, 1996

4) GRATWITZ Madeleine, Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1993, P345

5) David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996 

6) RDC, Document de la stratégie de croissance et de la réduction de la pauvreté, juillet 2006, P. 43-44

7) Banque mondiale (1996), Le financement des petites et micro entreprises: Principes directeurs pour choisir et appuyer les institutions intermédiaires, Washington D.C

8) P.MINON, Initiation aux méthodes d'enquête sociale, 2e édition, revue et augmenté, Etude sociales, n°8, 1959, Paris

9) ROBINSON M. S. (1996), «Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996.

2. Rapports et autres publications

1) Amnistie International. République Démocratique du Congo, Violences sexuelles: un besoin urgent de réponses adéquates. Londres, Octobre 2004.

2) Thomas J Coates, Linda Richter, Carlos Caceres. Behavioral strategies to reduce HIV transmission: how to make them work better. Lancet 2008; 372: 669-84

3) DFID. Democratic Republic of the Congo. Country profile.

4) École de Santé Publique, Rapport d'enquête de surveillance comportementale et de séroprévalence en RDC, août 2006.

5) A Edmonds, G Musuamba, F Mbuyulu et al. Decreasing HIV prevalence among women seeking antenatal care in Kinshasa, DRC. Abstract MoPE0409. XVII IAC, Mexico City, 3-8 August 2008.

6) Inter pays JM, Gouws E, Ghys PD. National population based HIV prevalence surveys in sub-Saharan Africa: results and implications for HIV and AIDS estimates. Sex Transm Inf. 2006;82 (Suppl III):iii64-iii70.

7) E Gouws, V Mishra & TB Fowler. Comparison of adult HIV prevalence from national population-based surveys and antenatal clinic surveillance in countries with generalised epidemics: implications for calibrating surveillance data.

8) Great Lakes Initiative on HIV/AIDS. Plan Stratégique 2008-2012. Janvier 2008

9) James R. Hargreaves, Christopher P. Bonell, Tania Boler, Delia Boccia, Isolde Birdthistle, Adam Fletcher, Paul M. Pronyk and Judith R. Glynn. Systematic review exploring time trends in the association between educational attainment and risk of HIV infection in sub-Saharan Africa. AIDS 2008, 22:403-414

10) KP Kayembe, BA Fatuma, J Kokolomami J. (*), KF Milenge K.F, JL Mandjo, N Mama et al. Evolution de la prévalence du VIH en République Démocratique du Congo: évidence de plusieurs épidémies à différentes vitesses. Congo Médical 2007; 4:1015-1021.

11) R. Kinoshita-Moleka, J. S. Smith, J. Atibu, A. Tshefu, J. Hemingway-Foday, M. Hobbs, et al. Low prevalence of HIV and other selected sexually transmitted infections in 2004 in pregnant women from Kinshasa, the Democratic Republic of the Congo.

12) J Kokolomami, Organisation de la lutte contre le VIH/SIDA en RDC : 1980 - 2004. Congo Médical, Décembre 2005

13) Korber B, Muldoon M, Theiler J, Gao F, Gupta R, Lapedes A, et al. Timing the ancestor of the HIV-1 pandemic strains. Science, 2000;288:1789-96.

14) C Laurent, D Henzel, C Mulanga-Kabeya, G Maertens, B Larouzé and E Delaporte. Seroepidemiological survey of hepatitis C virus among commercial sex workers and pregnant women in Kinshasa, DRC. Int J Epidemiol 2001;30:872-877

15) Mbuyu R. Et Kokolomami J., Etude sur l'évaluation de l'ampleur de l'infection à VIH/SIDA chez les toxicomanes dans la ville de Kinshasa, Min. de la Santé, Kinshasa, Décembre 2005

16) EDS-RDC 2007. Résultats Préliminaires du Test de Dépistage du VIH. Février 2008.

17) Claire Mulanga, Samuel Edidi Bazepeo, Jeanne Kasali Mwamba, Christelle Butel, Jean-Willy Tshimpaka, Mulowayi Kashi et al. Political and socioeconomic instability: how does it affect HIV? A case study in the Democratic Republic of Congo. AIDS. 2004;18:832-834.

18) ONUSIDA. Guide pour le processus de planification stratégique de la réponse nationale contre le VIH/SIDA. Genève. 2001

19) ONUSIDA. Rapport sur l'épidémie mondiale de sida, Genève 2006

20) ONUSIDA. Rapport sur l'épidémie mondiale de sida. Genève 2008

21) ONUSIDA, « HIV/AIDS, food security, and rural development: fast sheet» (Genève: ONUSIDA, 2001):

22) Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), «the impact of HIV/AIDS on food security»

23) ONUSIDA: Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA (4ème rapport)/Résumé d'orientation, p-3.

24) PNMLS, « Rapport de mise en oeuvre de la Déclaration d'engagement des Chefs d'Etat et de Gouvernement pour la lutte contre le VIH/SIDA en RDC ». Année 2005

25) PNLS/Ministère de la Santé : Projet RDC multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA, 2004

26) UNAIDS: Epidemiological Fact Sheets on HIV/AIDS and STI, UNAIDS, UNICEF, WHO, update 2004 RDC),

27) FAO, « AIDS- a threat to rural Africa: fact sheet» 2002

28) FAO, « Food insecurity and AIDS: a vicious circle », 2002

29) PNLS, EPP/Spectrum Estimates, 2005

30) PNLS, Rapport annuel d'activités 2004

31) PNLS, Rapport annuel d'activités 2005

32) PNLS, Rapport annuel d'activités 2006

33) PNLS, Rapport annuel d'activités 2007

34) PNLS, Rapport du passage de la surveillance sentinelle du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les services de CPN en 2006, décembre 2007.

35) PNLS, Mise à jour des estimations et projections de l'épidémie de VIH/SIDA et des besoins en traitements antirétroviraux, décembre 2007.

36) PNLS & UNC, Rapport d'enquête, Aires de haute transmission du VIH, 2002

37) PNMLS. Plan d'action annuel 2005

38) UNAIDS. Sub-Saharan Africa. AIDS Epidemic Update. Regional Summary. Geneva 2007

39) UNHCR et partenaires. Mission conjointe d'évaluation de l'impact du conflit et des besoins liés au VIH dans les zones humanitaires en RDC, 2007

40) ONUSIDA : Equipe Inter pays pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Juin 2002

3. Journaux et revues

1. John Jeter, « AIDS sickening Kinshasa economies », Washington Post, 12 Décembre 1999 

2. Robinson M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996

3. Parker J., « Discussion Paper: Micro finance and HIV/AIDS », (Centre de Recherche en Ethique Economique, Lille - France) ; USAID/MBP, mai 2000

4. TFC, Mémoires et Thèses

Patrick B., Automation de la gestion du personnel : cas du GINKI-SPRL, ISP BUKAVU, TFC 2003-2004, P4

Rachel BINTI M, Impact Socio-économique des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED, cas de Katana/Kaliba, TFC 2003-2004

MOHAMMED AMINE Ben Jelloun, Impact du microcrédit sur l'activité économique, cas de l'ASMSSF/MC, Thèse 2006-2007

5. COURS

- AMULI JIWE Pierre, Cours de Méthodologie de Recherche Scientifique, ISTM-Kinshasa, L1, 2006-2007

6. Sites Web (Internet)

· Microcrédit est un moyen Finance, « Comprendre la micro finance », www.planetfinance.org

· Portail micro finance, « qu'est ce que la micro finance », www.lamicrofinance.org/section/faq#1

· CERISE-IRAM (2005), « Guide opérationnel de la gouvernance d'une institution de micro finance », www.european-microfinance.org/bibliotheque/217.pdf...

TABLE DES MATIERES

DEDICACE..................................................................................................................... i

REMERCIEMENTS...................................................................................................... ii

LISTE DES TABLEAUX................................................................................................ iii

LISTE DES FIGURES.................................................................................................... iv

ACRONYMES ET ABREVIATIONS............................................................................... v

Chapitre 1. INTRODUCTION........................................................................................1

1. PROBLEMATIQUE....................................................................................................1

2. HYPOTHESE DU TRAVAIL...................................................................... 6

3. LES OBJECTIFS DE L'ÉTUDE.....................................................................6

Objectif général.................................................................................6

Objectifs spécifiques................................................................7

CHAPITRE 2. MISE AU POINT DES CONNAISSANCES SUR LE SUJET...................8

2.1 CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE.......................................................8

2.1.1 : Définitions des concepts clés ..................................................................8

a) Prise en charge psychosociale .......................................................................8

b) Personne Vivant avec le VIH (PVV) .............................................................8

c) Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) ..........................................................8.

e) Orphelin .................................................................................................9

f) Enfant ...................................................................................................9

g) ulnérable ................................................................................................9

h) PVVIH ................................................................................................9

i) Performance socio-économique .....................................................................9

j) Micro crédit ..........................................................................................10

2.1.2. GENERALITES SUR LA SITUATION DE L'EPIDEMIE DU VIH EN RDC ......12

2.1.2.1. Introduction ...................................................................................12

2.1.2.2. Estimation des taux de prévalence dans la population générale.....................13

Hommes et femmes en général.....................................................................................14

Hommes et femmes par tranches d'âge.......................................................................18

2.1.2.3. Taux de prévalence du VIH par province ou site sentinelle............................19

2.1.2.4. Impact du VIH/SIDA sur la vie sociale en RDC ..........................................20

2.1.2.5. Corrélation entre le VIH/SIDA et la pauvreté ..............................................21

2.1.2.6. Impacts du VIH/SIDA et la situation socio-économique..................................21

2.1.2.7. Impact du VIH sur l'entreprise, le travail et le revenu .................. ....21

2.1.3. GENERALITES SUR LES MICRO-CREDITS.............................................24

2.1.3.1.  La Micro finance ..............................................................................24

2.1.3.1.1. Définitions....................................................................................24

2.1.3.1.4. Les bénéficiaires de la Micro-finance. .............................................28

2.1.3.1.5. la Micro-finance et lutte contre la pauvreté.............................................29

2.1.3.2.      Le micro crédit est un moyen de lutter contre la pauvreté ...........................30

2.1.3.2.1. Tentatives de définitions..................................................................30

2.1.3.2.2. L'Origine du microcrédit ...............................................................32

2.1.3.2.3. Les approches du microcrédit. ............................................................34

2.1.3.2.4. Caractéristiques du microcrédit .........................................................34

2 .2 CADRE NORMATIF ET REGLEMENTAIRE................................................41

I. PRESENTATION DE L'ONG.......................................................................41

2. A. Objectif Global de l'ONG.................................................................41

3. 1. B. Objectifs Spécifiques de l'ONG......................................................41

1. C. Réalisations de L'ONG.........................................................................................42

II. CHAMP D'ACTION................................................................................42

Chap. 3 MATERIEL ET METHODES...............................................................43

1. La méthode.............................................................................................43

2. Les Techniques........................................................................................44

a. Technique d'observation documentaire ............................................................44

b. Technique d'observation directe.....................................................................44

c. L'interview libre ......................................................................................45

Choix et intérêt du sujet...........................................................................45

Délimitation spatio- temporelle du Sujet ........................................................45

· Sur le plan spatial ......................................................................................45

· Sur le plan temporaire  ................................................................................45

Traitement et analyse des données.....................................................................46

PLAN D'ANALYSE.....................................................................................46

Analyse uni variée........................................................................................46

A. Variables qualitatives...............................................................................46

B. Variables quantitatives...............................................................................46

C. ANALYSE BIVARIEE...............................................................................47

Chap. 4 PRESENTATION DES RESULTATS..............................................................49

Chap. 5 DISCUSSION .................................................................................71

Chap. 6 CONCLUSION................................................................................77

ANNEXE.

I. QUESTIONNAIRE RELATIF A L'ENQUETE SUR L'IMPACT DU MICRO-CREDIT OCTROYE AUX PVVIH ET OEV DE LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA. CAS DU PROJET «  Les Bâtisseurs - PNMLS»

BIBLIOGRAPHIE

* 1 ONUSIDA: Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA (4ème rapport)/Résumé d'orientation, p-3.

* 2 ONUSIDA, IDEM, Décembre 2006

* 3 PNLS/Ministère de la Santé : Projet RDC multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA, 2004

* 4 UNAIDS: Epidemiological Fact Sheets on HIV/AIDS and STI, UNAIDS, UNICEF, WHO, update 2004 RDC)

* 5 RDC, Document de la Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté/DSCRP, juillet 2006, P. 43-44

* 6 Rapport sur l'analyse de situation de l'épidémie en RDC, septembre 2008

* 7 RDC, Document de la Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté/DSCRP, juillet 2006, P. 43-44

* 8 Banque Mondiale (1996), Le financement des petites et micro entreprises: Principes directeurs pour choisir et appuyer les institutions intermédiaires, Washington D.C

* 9 GRAWITZ Madeleine, Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1993, P345.

* 10 SECURE THE FUTURE, Lutte contre la stigmatisation et la discrimination des PVVIH, Johannesburg 2007 ; p 5

* 11 ONUSIDA, Stigmatisation, discrimination et violations des droits de l'homme associées au VIH, UNAIDS/05E, NEW York, avril 2005 ; pp 8-17

* 12 UNICEF, ONUSIDA et OMS, Les Jeunes et le VIH/SIDA, une solution à la crise ; Genève 2002 ; p 19

* 13 Le Petit LAROUSSE 2007 ILLUSTRE. Dictionnaire Français, éd. Française Juillet 2006

* 14 Anthony King horn, Malcolm Steinberg et Alan Whiteside, « Responding to the socioeconomic impact of HIV/AIDS » Dans HIV/AIDS Prevention and care in resource-constrained settings : a handbook for the design and management of programs, éd. Peter R. Lampty et Helene D. Gayle (Arlington, Virginie : Family Health International AIDS Institute, 2001) : pp. 55-84

* 15 Robinson M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996

* 16 David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996 

* 17 ONUSIDA, « HIV/AIDS, food security, and rural development : fast sheet» Genève, 2001

* 18 PNMLS, Rapport sur l'Analyse de l'Epidémie 2008, p14

* 19 PNLS, rapport annuel 2006

* 20 PNLS, EPP/Spectrum Estimates, Kinshasa, 2005

* 21 EDS, 2008

* 22 UNHCR et partenaires. Mission conjointe d'évaluation de l'impact du conflit et des besoins liés au VIH dans les zones humanitaires en RDC, 2007

* 23 Paul B Spiegel, Anne Rygaard Bennedsen, Johanna Claass, Laurie Bruns, Njogu Patterson, Dieudonne Yiweza, Marian Schilperoord. Prevalence of HIV infection in conflict-affected and displaced people in seven sub-Saharan African countries: a systematic review. Lancet 2007; 369:2187-95.

* 24 PNLS, Mise à jour des estimations et projections de l'épidémie de VIH/SIDA et des besoins en traitements antirétroviraux, décembre 2007.

* 25 Claire Mulanga, Samuel Edidi Bazepeo, Jeanne Kasali Mwamba, Christelle Butel, Jean-Willy Tshimpaka, Mulowayi Kashi et al. Political and socioeconomic instability: how does it affect HIV? A case study in the Democratic Republic of Congo. AIDS. 2004;18:832-834.

* 26 ROBINSON M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996.

* 27 ONUSIDA, « HIV/AIDS, food security, and rural development : fast sheet» (Genève : ONUSIDA, 2001) : FAO, «the impact of HIV/AIDS on food security»

* 28 FAO, « AIDS- a threat to rural Africa : fact sheet» 2002.

* 29 FAO, « Food insecurity and AIDS : a vicious circle », 2002

* 30 Jon Jeter, « AIDS sickening African economies », Washington Post, 12 Décembre 1999

* 31 Robinson M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996

* 32 Banque mondiale (1996), Le financement des petites et micro-entreprises: Principes directeurs pour choisir et appuyer les institutions intermédiaires, Washington D.C

* 33 Planet Finance, « Comprendre la Micro-finance », www.planetfinance.org

* 34 Portail Micro-finance, « qu'est ce que la Micro-finance », www.laMicro-finance.org/section/faq#1

* 35 Portail Micro-finance , op cit. P31

* 36 David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996 

* 37 Portail Micro-finance, op cit. P31

* 38M. KIBOKO, Microcrédit : « La RDC admise à la coopérative oecuménique de développement. », potentiel 26 octobre 2005, Kinshasa.

* 39 David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996 

* 40 Portail Micro-finance, « qu'est ce que la Micro-finance », www.laMicro-finance.org/section/faq#1

* 41 David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996 

* 42 Anthony King horn, Malcolm Steinberg et Alan Whiteside, « Responding to the socioeconomic impact of HIV/AIDS » Dans HIV/AIDS Prevention and care in resource-constrained settings: a handbook for the design and management of programs, éd. Peter R. Lampty et Helene D. Gayle

* 43 Jon Jeter, « AIDS sickening African economies », Washington Post, 12 Décembre 1999

* 44 PNLS, Situation actuelle du VIH en RDC. Dans le rapport national sur l'épidémie à VIH 2005, juin 2006.

* 45 P.MINON, Initiation aux méthodes d'enquête sociale, 2e édition, revue et augmenté, Etude sociales, n°8, 1959

* 46 Idem






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore