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Les consommateurs sont-ils suffisamment informés sur la qualité du saumon qu'ils consomment ?

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par Ledoux Tchuisseu Ngongang
Université du Québec à  Rimouski, Canada - Maà®trise en Gestion des Ressources Maritimes 2007
  

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UNIVERSITE DU QUEBEC

LES CONSOMMATEURS SONT-ILS SUFFISAMMENT INFORMES SUR LA QUALITE DU SAMON QU'ILS CONSOMMENT ?

UNE ETUDE EXPERIMENTALE PAR L'EVALUATION CONTINGENTE, REALISEE A PARTIR D'UN SONDAGE AUPRES DES ETUDIANTS DE L'UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI

RAPPORT

PRESENTE A

L'UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI

Comme exigence partielle du programme de maîtrise en Gestion des Ressources Maritimes. 

PAR

Ledoux TCHUISSEU NGONGANG

Janvier, 2008

DEDICACE

A mon frère aîné TAYOU Jean-baptiste décédé en le 16 octobre 2001, Paix à son âme

A mon épouse Aristide Chuisseu Nganso

A mes parents M. et Mme Ngongang à tous mes 8 frères et soeurs.

REMERCIEMENTS

Le présent rapport marque l'aboutissement de seize mois d'études financées par l'ACDI (l'Agence canadienne de développement international). Qu'elle trouve ici l'expression de mes sincères remerciements.

J'adresse mes remerciements à M. James Wilson R. Directeur du programme de Maîtrise en Gestion des Ressources Maritimes, mon encadreur, pour le suivi critique dont j'ai bénéficié tout au long de ce travail.

J'exprime ma profonde reconnaissance à mes enseignants : Messieurs : Claude Rioux, Didier Urli, Marc Benitah , Eric Hudier , Jean-claude Michaud pour leurs précieux conseils et leurs enseignements.

Je remercie également les personnes ci-après : Mme Nicole Giroux, secrétaire du programme, pour sa disponibilité et M. Patrick Morin pour l'aide qu'il m'a apporté lors de la distribution des questionnaires.

AVANT-PROPOS

Notre sujet de recherche porte sur l'étiquetage du saumon. Il est question d'utiliser un outil économétrique tel que la méthode d'évaluation contingente vue de mesurer l'impact de l'information sur les options d'achats des consommateurs. Notre étude est centrée sur le saumon donc la traçabilité et la provenance ne sont pas toujours indiqués sur les étiquettes des produits dans les épiceries. La production et la commercialisation imminente du saumon génétiquement nous à poussé à porter notre attention sur la valeur de l'étiquetage dans le choix des consommateurs.

Notre travail s'inscrit dans la catégorie des études dites exploratoires, surtout qu'elle vise un secteur plus ou moins sensible qu'est la production et la commercialisation des produits génétiquement modifiés. Malgré la taille réduite de notre échantillon, nous pensons que l'orientation pragmatique que nous avons voulu donner à ce travail en nous appuyant sur une enquête, apporte des résultats concrets et positifs pour la compréhension des facteurs qui influencent le choix des consommateurs par rapport à leur demande des biens du marché qu'est ici le saumon. Nous avons abordé un sujet dont les implications par rapport à la consommation des biens du marché sont nombreuses. Plusieurs thèmes de réflexions pourront découler dans les années à venir dans le cadre des programmes de formation pour approfondir les divers contours possibles de l'étiquetage du saumon. Ces recherches apporteront des connaissances nouvelles pour aiguiller le choix des acteurs économiques et des décideurs politiques par rapport à la production et la commercialisation du saumon au Québec en particulier et au Canada de manière générale.

RESUME

Les OGM sont devenus un enjeu important dans le commerce mondial, de plus en plus ils font irruption dans notre alimentation. Il convient d'évaluer l'impact de ces biotechnologies nouvelles sur le marché des biens et services, la biodiversité, l'environnement et la santé des consommateurs.

Notre étude est axée sur le saumon génétiquement modifié donc la commercialisation semble imminente. A l'aide de la méthode d'évaluation contingente, il est question de faire une évaluation économique du manque d'informations sur la production du saumon.

En effet nous avons déterminé le consentement à payer par les consommateurs pour avoir plus d'informations sur le saumon. Notre étude a été réalisée auprès de 102 étudiants de l'université du Québec à Rimouski. Les résultats obtenus montrent que la demande d'informations sur le saumon est relativement élevée du fait de la valeur du consentement à payer qui est de 31,29% par rapport au prix initial d'un kilogramme de saumon que nous avons considéré dans le sondage. Les consommateurs demeurent très intéressés par la provenance du saumon et les effets que la méthode de production aura sur leur santé. Cependant certains facteurs tel que le pouvoir d'achat influencent de manière significative le choix des consommateurs, car environ 8,33% des étudiants sondés optent pour le saumon génétiquement modifié et sont indifférents aux informations contenues sur l'étiquetage en dehors du prix.

TABLE DE MATIERES.

DEDICACE................................................................................

iii

REMERCIEMENTS. .....................................................................

iv

AVANT-PROPOS.......................................................................

v

RESUME................................................................................

vi

TABLE DES MATIERES...............................................................

vii

LISTE DES FIGURES..................................................................

ix

LISTES DES TABLEAUX ............................................................

x

LISTE DES ABREVIATIONS .........................................................

xi

INTRODUCTION.......................................................................

1

CHAPITRE PREMIER

PROBLEMATIQUE ET CADRE THEORIQUE ..............................

3

1.1 Problématique .......................................................................

3

1.2 Cadre théorique de l'étude

8

1.2.1 Le contexte actuel de l'étude................................................

8

1.2.2 La méthode de valorisation des biens publics et privés..................

9

Conclusion..........................................

11

CHAPITRE 2
L'ELABORATION DU QUESTIONNAIRE ET LE SONDAGE.

14

2.1 Organisation de la MEC

14

2.1.1 Définition des objectifs

15

 

16

2.1 Description de la phase pratique du sondage

17

2.2.1 Définition de la population à interviewer

17

2.2.2 La durée de l'étude

 

2.3 Le contenu du questionnaire et les conditions préalables

18

2.3.1 Quelques conditions préalables

19

2.3.2 Le contenu du questionnaire.

20

2.4 Le support de paiement

20

2.5 Problèmes rencontrés dans la MEC : Les biais et le comportement stratégique.

21

2.5.1 Les biais

21

2.5.2 Le comportement stratégique

22

2.6 La technique de distribution des questionnaires.

22

Conclusion

23

CHAPITRE 3 BASE DE DONNEES

24

Introduction

24

3-1 Informations sur les personnes enquêtées

24

3-1-1 Taille de l'échantillon et répartition selon le genre.

24

3.1.2 Origine des personnes

25

3.1.3 Niveau d'éducation

25

3.1.4 Source de revenu des individus

26

3.2 Comportement des personnes enquêtées

27

3.2.1 Connaissance du saumon

27

3.2.2 Comportement préventif

27

3.2.3 Fibre environnementale

27

3.2.4 Caractéristiques à améliorer sur le saumon

28

3.3 Valeurs exprimées par les personnes enquêtées

29

3.3 Valeurs exprimées par genre

32

Conclusion

33

CHAPITRE 4 ESTIMATION DU CONSENTEMENT A PAYER

35

Introduction

35

4-1 Mise en contexte

35

4-1-1 Choix du modèle

40

4-1-2 Estimation du CAP

40

4.1.3 Comparaison des trois model choisis

53

4-1-4 Distribution du CAP en fonction de leur probabilité

53

4-1-5 Consentement à payer totale pour la population universitaire et le Québec

54

4-2 Biais potentiels de l'enquête

55

Conclusion

55

CONCLUSION GENERALE

58

BIBLIOGRAPHIES

61

LISTE DES ANNEXES

62

ANNEXE 1

63

ANNEXE 2

64

ANNEXE3

65

LISTE DES TABLEAUX

Tableaux

Pages

Tableau 1.1 Quelques études menées sur les organismes génétiquement modifiés avec la méthode d'évaluation contingente.

9

Tableau 2.1 Carte cognitive de la MEC

15

Tableau 3.1 Distribution des personnes selon le genre

25

Tableau 3.2 Distribution des personnes selon le niveau d'éducation

26

Tableau 3.3 Distribution des personnes selon le revenu

28

Tableau 3.4 Caractéristiques à améliorées sur le saumon

28

Tableau 3.5 Distribution des indications à préciser sur l'étiquette du saumon

28

Tableau 3.6 Distribution du type de questionnaire et du consentement à payer pour le saumon naturel et génétiquement modifié.

31

Tableau 3.7 Distribution du type de questionnaire et du consentement à payer pour le saumon naturel et génétiquement modifié par genre

32

Tableau 4.1 Modèle de codification des données

41

Tableau 4.2 Model 1

43

Tableau 4.3 Model 2

46

Tableau 4.4 Model 3

49

Tableau 4.5 Tableau récapitulatif des résultats des Models 1, 2, 3

53

Tableau 4.6 Estimation du CAP total par année de la population universitaire et Québécoise

54

LISTE DES FIGURES

Figures

Pages

Figure 3.1 Courbe du CAP en fonction des fréquences cumulées

30

Figure 4.2 Courbe de distribution du CAP en fonction de la probabilité

54

LISTE DES ABREVIATIONS

ADN : Acide Désoxyribonucléique

CAP : Consentement A Payer

MEC : Méthode d'évaluation contingente

OGM : Organisme Génétiquement Modifié

GM : Génétiquement modifié

.Introduction

Le saumon est poisson qui entre dans l'alimentation de plusieurs consommateurs dans le monde entier. La Norvège en est le premier producteur au monde. Il exporte 323 000 tonnes par an. La France est le deuxième consommateur de saumon après le Japon. En France la consommation de saumon s'est accrue depuis 10 ans : elle importe de 120 00 à 130 000 tonnes par an, dont 35% de saumon fumé. Quatre-vingt-dix(90%) du saumon consommé provient d'élevage. Pour ce qui est des oeufs, le principal marché est le Japon (3 à 4 000 tonnes par an). En Europe, la consommation est d'environ 300 à 400 tonnes et de 50 à 100 tonnes en Amérique du nord. Le Canada exporte environ 443 tonnes de saumon chaque année(estimation de 2003, http://www.seafoodcanada.gc.ca/trade_monitor-f.htm). Selon le ministère de pêche et océan du Canada, certains types de saumon sont en voie de disparition. Il est donc urgent selon le même organisme de prendre des mesures en vue d'assurer la pérennité de l'espèce. Pour ce faire, certains chercheurs pensent que le saumon génétiquement modifié est l'une des solutions qui peut permettre aux consommateurs de s'alimenter du saumon sans pour autant entraîner la surexploitation du saumon sauvage. Cependant plusieurs interrogations viennent mettre en doute cette assertion dans la mesure où il n'est pas démontré que l'arrivée du saumon génétiquement modifié qui est élevé dans les enclos en mer avec des risques d'échappement avérés ne pose pas de problème pour la survie du saumon sauvage et surtout pour la santé humaine. Une question serait de savoir ce que les consommateurs qui sont les principaux cibles de cette nouvelle activité économique sont informés de ces réalités et sont de ce fait prêts à accueillir le saumon génétiquement modifié? Nous pensons que cela ne peut se faire que par l'étiquetage qui permettra de préciser la traçabilité du saumon une fois sur les étalages des épiceries. Comme tout bien environnemental le coût de la perception des consommateurs à l'égard du saumon n'est observable de prime à bord ! La méthode d'évaluation contingente à partir de marchés simulés permet une révélation significative du bénéfice social qu'on pourrait obtenir en gardant le saumon dans son état actuel ou en informant mieux les consommateurs. Notre étude va dans ce sens, elle comprendra quatre chapitres : Le premier est la problématique qui nous permettra d'établir clairement les fondements de notre étude, le deuxième est la méthodologie de l'étude qui expliquera le dénouement de l'enquête sur le terrain, c'est à dire : Identifier le changement de qualité environnementale que l'on cherche à valoriser, déterminer la population concernée, déterminer le mode d'enquête et la taille de l'échantillon, rédiger le scénario d'évaluation contingente, rédiger la question de valorisation, rédiger les questions auxiliaires, tester le questionnaire, analyser les données, présenter et diffuser les résultats. Le troisième chapitre quant à lui traitera de l'analyse des données et dans lequel sera déterminée la valeur économique et sociale encore appelée consentement à payer(CAP) de l'actif naturel en question. Enfin, le quatrième chapitre nous permettra d'estimer les variations du CAP en fonction des évènements probables. L'objectif à long terme est de permettre aux décideurs politiques et aux acteurs économiques de disposer d'un outil d'aide à la décision par rapport à la conservation, l'exploitation, la commercialisation et la consommation du saumon.

CHAPITRE 1

PROBLÉMATIQUE ET CADRE THÉORIQUE

1.1 Problématique

L'étiquetage des produits de consommation a toujours été un enjeu important dans le commerce des biens et services. Les consommateurs en font usage pour avoir les informations sur l'origine, le prix et la traçabilité des produits. L'étiquetage influence le choix d'un produit par rapport à un autre et permet au consommateur de prévoir les effets que le produit peut avoir sur santé et son pouvoir d'achat. Cependant, les informations que fournissent les étiquetages ne comblent pas toujours les attentes des consommateurs, c'est pourquoi il est devenu indispensable de prendre en compte l'avis de ces derniers dans le processus d'élaboration d'un model d'étiquette.

Il existe deux formes d'étiquetage, l'étiquetage mandataire qui est adopté par plusieurs pays sous forme de lois qui obligent les producteurs à étiqueter les biens et services qu'ils proposent aux consommateurs selon un certain procédé préétabli. L'étiquetage volontaire permet au producteur d'étiqueter les biens et services par rapport à ses intérêts.

Le cas du saumon est édifiant, car il nous à été donné de constater que son étiquetage n'est pas standard et en général il n'est pas toujours précisé la provenance et la traçabilité du produit, les consommateurs ne savent s'ils achètent du saumon de l'atlantique, du saumon d'élevage ou du saumon génétiquement modifié. Les paramètres les plus couramment identifiés sur les étiquettes sont le prix et le poids.

Notre étude consiste à évaluer la portée financière des informations que les consommateurs du saumon aimeraient voir paraître désormais sur les étiquettes de ce produit. Cet étiquetage est d'autant plus important que les consommateurs pourraient avoir à choisir dans un futur proche entre le saumon naturel d'élevage ou sauvage et le saumon génétiquement modifié. Le ministère des pêches et océans du Canada va dans le même lorsqu'il affirme que l'écoétiquetage des produits halieutiques est une priorité du gouvernement car, elle permet de mettre l'accent sur la valeur et non le volume de produit. De ce fait, le gouvernement veut soutenir l'industrie dans ce processus de certification et veut faire en sorte que l'approche soit uniforme à l'échelle du pays1.

L'étude que nous avons est une scientifique d'évaluation du coût d'une telle politique. Nous avons considéré comme alternative au saumon naturel, le saumon génétiquement modifié en vue de déterminer l'impact de l'information sur le choix par les individus sondés de l'un ou l'autre type de saumon. Pour cela, il est important de revenir sur la définition des aliments à base de composants génétiquement modifiés.

1 Voir le site Internet suivant : http://www.dfo-mpo.gc.ca/media/newsrel/2007/ccfam_f.htm

2 Greenpeace France est une organisation a but non-lucratif présente dans 40 pays, en Europe, en Amérique du Sud et du Nord, en Asie et dans le Pacifique. Elle compte aujourd'hui près de 3 000 000 d'adhérents répartis à travers le monde, le site Internet est le suivant : http://www.greenpeace.org/france.

3 Vous pouvez avoir ces informations sur le site suivant www.aquabounty.com/products.htm

La section Greenpeace2 de France définit un Organisme Génétiquement Modifié (OGM) comme étant `un organisme de nature animal ou végétal dont on a modifié le patrimoine génétique afin de le doter de propriétés que la nature ne lui a pas attribuées'. La directive 2001/18/CE de la charte de la communauté européenne quant à elle le définit comme un organisme, à l'exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle. Ces approches venant d'organismes différents nous permettent d'affirmer que l'élément le plus important qui détermine un OGM est l'appareil génétique qui subit une ou plusieurs modifications pour un but précis.

En effet, un organisme génétiquement modifié est issu de la manipulation et de la recombinaison de l'Acide Désoxyribonucléique (ADN), qui est le principal constituant des chromosomes. Les chromosomes contiennent des gènes qui sont des fragments de l'ADN, contenant les informations nécessaires au codage des protéines. Chaque gène correspond à un caractère héréditaire particulier et détermine la transmission d'une caractéristique particulière ou d'un ensemble de caractéristiques lors de la reproduction. Il détermine ainsi le comportement physique, biologique et même social d'un organisme. Les manipulations qui consistent à attribuer ou de substituer certaines facultés et caractères aux gènes sont l'oeuvre des biologistes, qui utilisent une technique appelée `génie génétique' ou encore biotechnologie.

La production des organismes génétiquement modifiés a fait son apparition en 1972 (SERALINI, 2000) par l'équipe de Paul BERG en Californie qui combine des gênes bactériens et un virus de singe dans un micro-organisme. Depuis 1999, 81 millions d'hectares (Kaneko, 2005) d'OGM végétaux cultivés dans un but commercial ont été développés dans le monde, les cultures les plus connues étant le Soja, le Coton et le Maïs (SERALINI, 2000) qui constituent environ 99% des produits agricoles à base d'OGM. Ces cultures sont destinées à la consommation humaine et animale.

Cependant il est à noter que tous les pays ne sont pas favorables aux OGM. Certains, tels que : l'Autriche, le Luxembourg, la Suède et le Danemark n'autorisent pas encore la commercialisation des produits à base d'OGM sur leurs territoires. Les États-Unis sont les pionniers dans ce domaine avec 63% des cultures, suivis de la Chine 14%, l'Argentine 11% et le Canada 10% (REVELANT, 2001), l'essor des produits faits à base d'OGM est en nette augmentation dans ces différents pays et semble susciter moins de rejet de la part des consommateurs que partout ailleurs dans le monde (Kaneko, 2005)

Jusqu'à présent, les produits animaux à base d'OGM sont élaborés uniquement dans un but expérimental et parfois thérapeutique et pas pour la consommation. Ils sont de plusieurs types : le rat, le mouton, le lapin et le porc et certains insectes.

Aquabounty farms3 une industrie de biotechnologie située aux États-Unis produit du saumon génétiquement modifié qui serait crée dans le but de pouvoir augmenter le volume de production et vendre aux consommateurs à bas prix du saumon `amélioré'. Les saumons génétiquement modifiés sont élevés dans des enclos à l'intérieur des océans et sont nourris à base de poissons sauvages additionnés d'autres ingrédients qui permettent d'améliorer leur couleur et leur texture. Ils ressemblent généralement aux saumons naturels d'élevage. Tout comme les saumons sauvages, ils produisent aussi des déchets organiques, si leur enclos est très compact et mal construit et la gestion de ces déchets peut constituer un problème environnemental. Ils grandissent 4 à 6 fois plus vite que le saumon sauvage, en étant plus résistant au froid. De plus, leurs qualités organoleptiques peuvent être modifiées à souhait.

3 Vous pouvez avoir ces informations sur le site suivant : www.aquabounty.com/products.htm

Cependant certains experts affirment que les saumons génétiquement modifiés présentent un danger pour le saumon sauvage dans la mesure ou leur échappement des enclos peut entraîner la contamination ou la survie des stocks sauvages par la reproduction et la compétition pour l'alimentation. De plus, les conséquences sur la santé des consommateurs ne sont pas encore établies jusqu'à présent. Dans la revue santé magazine du mois de septembre éditée en France, Gilles Boeuf affirme que `à l'heure actuelle seul le Canada est intéressé pour des raisons climatiques comme leur eaux sont froides la croissance plus rapide des saumons transgéniques leur permettrait de faire des élevages rentables'

Au demeurant, plusieurs interrogations persistent à ce sujet donc voici quelques unes :

- Quels effets la sélection naturelle produira t-elle sur les saumons génétiquement modifiés et sur leurs descendances au cas où elles viendraient à s'échapper de leur périmètre de culture ?

- Transmettront-elles leurs gènes à des espèces sauvages voisines ?

- Conserveront-elles ou non l'avantage qui justifierait leur culture sur plusieurs générations ?

- Comment prévoir le comportement des consommateurs face à ce nouveau produit?

- Comment établir la traçabilité et l'étiquetage du saumon dès lors que le saumon génétiquement modifié ferait son entrée dans les épiceries?

- Comment élaborer les politiques publiques et économiques concernant les OGM animaux et en particulier le saumon?

- Les consommateurs ont-ils la même perception à l'égard des OGM de nature animale et végétale?

Nous n'avons pas la prétention de répondre à toutes ces questions, notre étude consiste à lever quelques pans de voile sur ces questions en sollicitant directement l'avis des consommateurs, car le saumon génétiquement modifié comme tous les autres biens et services est du domaine public et est à priori un bien non-marchand.

Il existe plusieurs outils prévus par les économistes pour mener une telle étude, nous avons opté pour la méthode d'évaluation contingente qui nous paraît plus apte à répondre à nos exigences théoriques et pratiques. Il sera question au terme d'un sondage effectué dans la ville de Rimouski de déterminer le consentement à payer par les consommateurs pour avoir la traçabilité et l'étiquetage du saumon et donc plus information sur la provenance et les procédés de production. Pour ce faire, nous considérons pour cadre de sondage l'Université du Québec à Rimouski où une enquête a été entreprise auprès d'un échantillon de 102 étudiants. Le but d'un tel sondage en définitive est de pouvoir mesurer l'impact de l'information, du revenu, de l'activité professionnelle, et bien d'autres facteurs sur le consentement à payer(CAP) par les consommateurs pour l'étiquetage du saumon. Nous expliquerons la procédure dans le chapitre suivant.

1.2 Cadre théorique de l'étude

1.2.1 Contexte actuel de l'étude

Plusieurs études ont été menées sur la consommation des produits OGM et non-OGM avec pour objectif de déterminer le CAP par les consommateurs pour l'un ou l'autre type de bien à partir de la méthode d'évaluation contingente. Le constat récurent demeure le fait que les consommateurs sont encore en majorité réticent aux OGM dans les pays où ces études ont été menées, sauf lorsqu'il s'agit des produits OGM à but thérapeutique ou à fort intérêt commercial ( Hall et Al, 1999). Cependant, les pourcentages du CAP obtenus varient d'un pays à l'autre selon Kaneko(2005), même si les objectifs recherchés et les produits mis en jeu ne sont pas les mêmes d'une étude à l'autre.

Naoya Kaneko (2005), chercheur japonais a axé ses études sur la comparaison du CAP par les consommateurs japonais, américains et taiwanais, il cherche à comprendre le comportement des consommateurs dans ces différents pays, alors que Hall et Al (1999), Moon et Balasubramanian (2002) ont fait des études sur la valeur économique de la perception des risques liés à la consommation des OGM dans l'objectif d'avoir l'influence de la méthodologie du sondage sur la variation du CAP. Ainsi, ils procèdent au sondage de différentes façons ; par voie téléphone, par courrier électronique, par voie postale et par face-à-face, et constatent que les résultats obtenus diffèrent d'un procédé à l'autre, le sondage par téléphone étant le plus efficace selon leurs résultats. Par ailleurs, ils constatent également que les risques liés aux allergies susceptibles d'être causées par les OGM sont perçus par les consommateurs comme étant le facteur le plus préoccupant et de ce fait a une conséquence de l'ordre de 37% sur supérieur le CAP.

Dans l'objectif de délimiter le cadre de cette étude, nous regroupons ces différentes études menées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1.1 Quelques études menées sur les organismes génétiquement modifiés avec la méthode d'évaluation contingente.

Auteurs de l'étude

Problématiques étudiées

Valeurs du CAP obtenues

Buhr et al, 1993

CAP pour les aliments sans OGM

23% pour éviter les OGM

Wang et al, 1997

CAP pour les aliments sans OGM

16% pour éviter le lait GM

Kuperis et al, 1999

CAP pour les aliments sans OGM

13% pour éviter les OGM

Hall et Al(1999)

CAP pour les aliments GM

37% pour non-OGM

Loureiro & Hine, 2001

CAP pour les aliments sans OGM

5% extra pour non-OGM (47% des répondants)

James & Burton, 2001

CAP pour les aliments sans OGM et CAP pour les aliments GM sans intérêt

78% extra pour éviter les OGM animaux et végétaux

Noussair & Ruffieux, 2001

CAP pour les aliments sans OGM et CAP pour les aliments GM sans intérêt

8% extra pour non-OGM

38% de réduction de l'offre pour produits étiquetés OGM

Chen & Chern, 2002

CAP pour les aliments GM sans intérêt

7% moins pour huile végétale OGM

22% moins pour saumon OGM

15% moins pour maïs OGM

Grimsrud et al, 2002

CAP pour les aliments GM sans intérêt

48% réduction demandée pour pain OGM

56% réduction demandée pour saumon OGM

Auteurs de l'étude

Problématiques étudiées

Valeurs du CAP obtenues

Chern & Rickertsen, 2002

CAP pour les aliments OGM sans intérêt

55% moins pour huile de soja OGM (Norvège)

54% moins pour saumon nourri aux OGM(Norvège)

67% moins pour saumon OGM(Norvège)

84% moins pour soja OGM (USA)

46% moins pour saumon nourri aux OGM(USA)

71% moins pour saumon OGM(USA)

Bugbee & Loureiro, 2003

CAP pour les aliments GM avec intérêt

3% extra pour tomate OGM

2% extra pour le pâté à base d'OGM contenant un niveau élevé de nutriments et moins de calorie

Taneka, 2005

CAP pour les aliments GM sans intérêt

44.5%, huile végétale OGM

35.7%, Maïs OGM

38.1%, Saumon nourri à l'OGM(USA)

56.9% Saumon OGM(USA)

Les CAP pour les produits non-OGM sont prédominants et atteignent parfois des valeurs très élevées c'est le cas des études menées par McCluskey et al, (2001) et James & Burton, (2001) où nous avons des CAP respectivement de 64% et 78%. Au regard de ces résultats, tout porte à croire qu'il est d'emblée contre indiqué pour un producteur de se lancer dans la production des produits à base d'OGM, que non, ces résultats pourraient aussi révéler plutôt le degré d'inquiétude et parfois de désinformation des consommateurs à l'égard des `choses' dont ils n'ont pas la maîtrise. Il s'agit de constater que lorsque les intérêts suscités par un produit OGM sont clairement mis en exergue, les consommateurs y adhèrent, c'est le cas des études menées par Bugbee & Loureiro, (2003) sur les tomates génétiquement modifiées ayant un taux de nutriment élevé où le CAP pour la tomate OGM est de 2%. Il est évident que les résultats varient d'une région à l'autre, d'un pays à l'autre et d'un produit à un autre, et que ces résultats semblent évoluer au fil du temps (Taneka, 2005), il n'est pas superflu d'entreprendre d'autres études dans le même sillage surtout si la zone est différente. Notre étude est axée sur le saumon qui sera peut être le tout premier aliment OGM de nature animal à être consommé par les humains. Le saumon a une portée économique et même socioculturelle au Canada. C'est une source de protéine indéniable pour beaucoup de consommateurs et un attrait pour les adeptes de la pêche sportive. C'est sans aucun, doute un centre d'intérêt pour les pouvoirs politiques, les acteurs économiques et les consommateurs. D'où l'importance de notre étude. Faut-il cependant rappeler qu'aucune espèce de saumon génétiquement modifiée n'a été approuvée au Canada jusqu'à date4

1.2.2 La Méthodologie de valorisation des biens environnementaux

4 Site Internet du Ministère des pêches et Océans du Canada; http://www.dfo-mpo.gc.ca, juin 2007

5 Cette information peut être trouvée dans : www.cairn.info/article_p.php?ID_ARTICLE=EG_321_0047, site Internet de Distribution électronique Cairn pour les éditions Belin, Novembre 2007

En matière environnementale le problème qui se pose du point de vue économique est la mesure de la valeur que les humains accordent aux attributs des biens et services peu importe si ces biens sont naturels ou faits par l'humain. Ces attributs affectent l'utilité et le bien être des consommateurs, l'évaluation contingente est l'une qui permet de mesurer cette valeur. Les premières approches théoriques des études en évaluation contingente furent proposées par S. V. WANTRUP en 1947, pour obtenir une évaluation du bien hors marché. La technique elle-même fut appliquée pour la première fois en 1963 par R. DAVIS pour étudier la valeur attribuée à un espace naturel particulier par les chasseurs et les touristes.

Cette méthode fut très largement employée à partir des années 1980, quand les agences gouvernementales des États-Unis reçurent la possibilité d'intenter des actions en dommages et intérêt contre les personnes endommageant les ressources environnementales. Le procès suivant la catastrophe du pétrolier Exxon Valdez en Alaska fut le premier cas où ces évaluations furent utilisées à grande échelle. En matière d'environnement, les procédures d'estimation peuvent s'appliquées aussi bien à la mesure des avantages, pour la collectivité, d'une amélioration de la qualité de l'environnement, qu'à l'évaluation des dommages liés à une dégradation de l'environnement. Mais les récentes catastrophes pétrolières telles que celles de l'Erika ou du Prestige, pour ne citer que celles-ci, ont sans nul doute suscité une prise de conscience générale, de la nécessité de la prise en compte d'instrument d'évaluation environnementale. Pour les biens environnementaux, le principe d'Alfred Marshall consistant à déterminer le prix d'un bien à partir de la confrontation de l'Offre et de la Demande n'est pas toujours applicable. En effet, les ressources naturelles sont, pour une part importante, offertes hors du marché. Il n'existe donc pas d'indicateurs visibles de valeur permettant de révéler ce que l'on est prêt à sacrifier pour obtenir ou conserver, une unité de ces ressources. Ce qui à souvent conduit les décideurs économiques à leur attribuer implicitement, au moment de la mise en place des politiques, un prix nul. Pourtant l'inexistence d'un système de prix ne signifie pas pour autant que les actifs environnementaux n'aient pas de valeur. Par la nature non-marchande des biens environnementaux, il existe des outils spécifiques(Figure 1.1) qui permettent d'atteindre l'objectif visé.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci