Année
Académique
2007- 2008
Institut de Criminologie et de droit
pénal
MEMOIRE DE MASTER EN CRIMINOLOGIE
SUJET :
Quartier de résidence et délinquance
PRESENTE PAR :
1. COULIBALY FATOUMATA
2. GOORE LOU GONEZIE ALBERTINE
3. ZOUZOU LEONCE FABIEN
4. AÏPO FERDINAND
5. AHOURE EBE JEAN NOEL
6. DJEBRE ISSIFOU
7. KOUADIO IDRISSA HUBERT
8. KOMOE KOUAME MESMIN
9. KONE ISMAEL
10. KOUAME AFFOUE FLORENCE
Présenté par :
Directeur :
Expert :
OUATTARA Mohamed Dr. Marcelo F. AEBI
Patrice Villettaz
Juillet 2008
DEDICACES
A Allah (Dieu) le Tout
Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Celui qui m'a
permis d'avoir ce diplôme et qui me démontre chaque jour Sa
Présence et sa Puissance. Celui qui m'a toujours
réconforté depuis le sein de ma mère.
Ne dis tu pas de toi-même dans le Saint Coran :
«C'est lui DIEU. Nulle divinité autre que
lui, le Connaisseur de l'invisible tout comme du visible. C'est lui, le Tout
Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
C'est lui DIEU. Nulle divinité que
lui ; le Souverain, le Pur, l'Apaisant, le Rassurant, le
Prédominant, le Tout Puissant, le Contraignant, l'Orgueilleux. Gloire
à DIEU ! Il transcende ce qu'ils lui associent.
C'est lui DIEU, le Créateur, Celui qui donne un
commencement à toute chose, le Formateur. A lui les plus beaux noms.
Tout ce qui est dans les cieux et la terre Le glorifie. Et c'est Lui le
Puissant, le Sage. »
Le Saint Coran, sourate 59 le Rassemblement, verset 22
à 23.
Au Saint Prophète de
l'Islam, le plus grand des Esclaves de Dieu, Mohamed Ben Abdallah (que la Paix
d'Allah soit sur lui). Dans ta Sunnah, ne nous as-tu pas conseillé
d'aller même en Chine s'il s'agissait d'acquérir des connaissances
pour le bien de notre communauté. J'espère que par ce voyage
d'étude, j'aurai participé à l'accroissement des
connaissances de notre communauté. Qu'Allah fasse que nous soyons de tes
compagnons le jour du jugement. Ce travail s'adresse aussi à tous les
autres messagers de mon Seigneur.
A ma Mère. Celle
qui a toujours séchée mes larmes et qui malgré mes
nombreuses fautes me pardonne sans cesse sans avoir de rancunes envers moi.
Saches Maman que tout ce que j'entreprends je le fais pour notre bonheur et
pour consolider notre foi à notre Maître Allah. Quand je venais
faire mes études, tu m'as dis, que la seule richesse que tu peux
m'offrir c'est de me confier à Allah. Saches Maman que Allah a
été partout avec moi et continues de le faire. Et je ne crains
absolument rien car qui se trouve dans ses Saintes Mains, est pour
l'éternité en sécurité. Maman malgré tes
faibles ressources, nous avons réussi à avoir des diplômes.
Tu as tout fais pour que ton seul fils puisse aller à
l'université et avoir des diplômes. Tu me disais quand
j'étais petit, que ta fierté serait que je fasse
l'université. Maman, j'ai réalisé ton rêve et je
demande à Dieu te m'aider à réaliser tes autres
rêves.
A toutes mes
soeurs, mes neveux, mes nièces et les autres membres de ma famille, mes
ami(e)s, ainsi qu'à tous ce qui m'ont soutenu jusqu'à maintenant
et ceux qui le feront plus tard. J'ai aussi une pensée pieuse à
tous ce que j'ai connu mais qui malheureusement ne sont plus de ce monde.
REMERCIEMENTS
J'aimerais remercier la Confédération
Helvétique pour m'avoir offert l'occasion de venir faire mes
études en Suisse.
J'aimerai remercier le corps enseignant et administratif de
l'école des sciences criminelles de l'Université de Lausanne (E.
S. C) pour le savoir dispensé tout au long de ces deux années de
master et leur disponibilité. Mes remerciements vont
particulièrement à l'endroit de Messieurs Marcelo AEBI pour la
rigueur de son enseignement, Olivier RIBAUX pour sa gentillesse et sa
sollicitude à mon égard, Pierre MARGOT pour m'avoir
accepté dans son institut et à Madame Dominique VIOTTI, une femme
remarquable.
Remerciements à tous mes amis de l'institut et surtout
à mon Frère BENNOUNA Abdel-Ouahab et sa famille pour leur soutien
sans faille depuis le jour de mon arrivée à l'institut. BENNOUNNA
a été pour moi un guide, un ami. Remerciements à Isabelle
DUFOUR, pour sa disponibilité ; à Joyce BROMLEY, ma
soeur ; Anne-Laure ROCHAT ; Catherine ROUGE ; Gabrielle MIESCHER
et mes amis de la gendarmerie Algérienne.
Remerciements aussi à tous mes frères Africains et
surtout Ivoiriens qui ont su me donner de bons conseils notamment, Amara CISSE,
DOSSO Inza, DOUA Janvier, TOURE Aboubacar Siddick, AMON Hermann et TSAFACK
Angelo
Enfin, je remercie toute la OUMMA (communauté) Islamique
de Lausanne pour l'affection et l'aide qu'elle m'a apportée et surtout
pour l'enrichissement spirituel.
J'ai beaucoup appris de vous tous.
SOMMAIRE
Sujet : Quartier de
résidence et délinquance
Dédicace...................................................................................................................ii
Remerciements.....................................................................................................iv
I-
Introduction.........................................................................................................5
II-
Problématique....................................................................................................7
2.1-La revue de
littérature........................................................................9
2.1.1-Le modèle
écologique...................................................................9
2.1.2-Le contrôle
social.........................................................................14
2.1.3-La théorie des « broken
windows ».........................................17
2.2-Hypothèses et
variables....................................................................19
2.2.1 Les
hypothèses.............................................................................19
2-2.2-les
variables..................................................................................19
2.2.2.1- La variable
indépendante...............................................19
2.2.2.2- La variable
dépendante...................................................23
2.3-LA
METHODOLOGIE..........................................................................24
2.3.1-Le sondage ISRD
2.....................................................................24
2.3.2-Opérationnalisation de nos
variables.....................................25
III- LA
DELINQUANCE..........................................................................................27
3.1-Lien affectif et consommation de
substances........................28
3.1.1-La prévalence
vie...................................................................29
3.1.2-La prévalence- dernier
mois...............................................29
3.2-Lien affectif et comportements
déviants.................................30
3.2.1-La prévalence
vie...................................................................30
3.2.2-La prévalence 12 derniers
mois.........................................32
3.2.3-Synthèse...................................................................................34
3.3-Dégradation du quartier et consommation
de substances..36
3.3.1-La prévalence
vie....................................................................36
3.3.2-La prévalence-dernier
mois..................................................37
3.4-Dégradation du quartier et comportements
déviants...........39
3.4.1-La prévalence
vie....................................................................39
3.4.2-La prévalence douze derniers
mois...................................42
3.4.3-La
synthèse...............................................................................45
3.5- Cohésion sociale et consommation de
substances................47
3.5.1-La prévalence
vie....................................................................47
3.5.2-La prévalence-dernier
mois..................................................48
3.6-Cohésion sociale et comportements
déviants.........................49
3.6.1-La prévalence
vie......................................................................49
3.6.2-La prévalence douze derniers
mois.....................................51
3.6.3-La
synthèse...............................................................................53
IV- les facteurs individuels comme le sexe, l'âge,
l'ethnie, la situation familiale, l'entente au sein de la famille et la
situation de l'emploi des parents ont plus d'influence sur la
délinquance des jeunes que les facteurs de type spatial et
environnemental........56
4.1-La consommation de
substances..............................................56
4.1.1-La prévalence
vie...................................................................56
4.1.2-La prévalence-dernier
mois.................................................58
4.2-Les comportements
déviants....................................................59
4.2.1-La prévalence
vie...................................................................59
4.2.2-La prévalence dernière
année...........................................64
V- LA
VICTIMISATION........................................................................70
5.1-Lien entre le lien affectif et la
victimisation.......................71
5.2-Lien entre la dégradation du quartier et la
victimisation.71
5-3-Cohésion sociale et
victimisation...........................................73
5.4-les facteurs individuels comme le sexe, l'âge,
l'ethnie, la situation familiale, l'entente au sein de la famille et la
situation de l'emploi des parents ont plus d'influence sur la victimisation
des jeunes que les facteurs de type spatial et environnemental.......75
5.4.1-Être obligé de donner de l'argent ou
autres choses..75
5.4.2-Avoir été frappé ou blessé
violemment.......................76
5.4.3-Le fait d'avoir été
dépossédé de quelque chose........77
5.4.4-La maltraitance à
l'école...................................................78
5.4.5-Synthèse...............................................................................78
VI-
CONCLUSION..............................................................................78
ANNEXE........................................................................................81
BIBLIOGRAPHIE
I- Introduction
Notre recherche qui a pour titre : « Quartier
de résidence et délinquance », a pour objet de savoir
si la relation qui lie les jeunes à leurs quartiers de résidence
peut les amener à commettre plus au moins des actes délinquants.
En d'autres termes, est ce que l'environnement spatial et environnemental dans
lequel ils évoluent à une certaine influence sur leur taux de
délinquance. A cet effet, nous travaillerons sur le sondage de
délinquance auto reporté, International Self Reported Delinquency
(ISRD2), effectué en 2006 dans 30 pays dont la Suisse. Nous nous
intéresserons uniquement au sondage effectué en Suisse par
l'Institut de Criminologie et de droit pénal de l'Université de
Lausanne.
Seul seront analysés la commission d'un certain nombre
d'actes qui concerne la consommation de certaines substances (haschisch,
extasie, speed, LSD, héroïne et cocaïne) et la commission de
certains comportements déviants (bagarre en groupe, porter une
arme ; le vol à l'arraché d'un sac, porte-monnaie, ou autre
chose ; menace avec une arme ; le fait de frapper quelqu'un avec une
arme ; le vandalisme ; le vol à l'étalage ; une
effraction ; le vol d'un vélo, vélomoteur ou un
scooter ; le vol d'une voiture ; le fait d'avoir volé dans une
voiture ; le hacking1(*) ; la
vente de drogue dure ou douce).
Depuis un certain nombre d'années, la
délinquance juvénile est au centre d'un certain nombre de
préoccupations eu égard à l'augmentation des condamnations
prononcées à l'encontre des mineurs (Killias et al, 2004).
Cela nous conduit, à nous demander si cette
augmentation de la délinquance juvénile, n'est pas le fait soit
des jeunes devenant de plus en plus délinquants, soit si les lois les
concernant sont devenues plus restrictives ou encore si cela n'est pas le fait
que les victimes ont plus tendance à les dénoncer.
Dans le cadre de notre recherche, partant du sondage ISRD2,
nous n'essayerons pas de voir l'augmentation de la délinquance
juvénile, mais nous essayerons plutôt de voir si le fait de vivre
dans certains types de quartier ne favoriserait pas plus de délinquance
chez les jeunes qui y habitent.
Pour ce faire, dans un premier temps, nous avons
définis trois types de relation qui lient les jeunes à leurs
quartiers de résidence. Pour le premier, il s'agit du lien affectif
existant entre les jeunes et le quartier dans lequel ils vivent; pour le
second, l'estimation que les jeunes se font de l'état de
dégradation de leur quartier et enfin pour le troisième type, sur
la cohésion sociale entre les habitants du quartier. Nous essayerons de
voir si l'existence ou pas de ces différents liens qui les lient
à leur lieu de résidence a ou pas d'influence sur les actes
délinquants commis par les jeunes qui y habitent. Ces trois types de
relation au quartier ont été crée en fonction de
l'entendement que les jeunes se font eux même de leur quartier de
résidence. Il s'agira de voir l'influence de la perception du cadre
spatial et environnemental sur la délinquance.
En plus de cela, dans un second temps, nous essayerons de voir
si des caractéristiques propres aux individus telle que le sexe,
l'âge, l'ethnie, la structure familiale, la situation de l'emploi des
parents et l'entente au sein de la famille ont plus d'influence sur la
délinquance du jeune que les variables de type environnemental,
c'est-à-dire les quartiers de résidence.
Nous regarderons aussi, toujours en fonction de l'influence du
cadre spatial et environnemental et des caractéristiques propres
à l'individu cité plus haut, l'effet qu'ils ont sur la
victimisation. La victimisation concerne dans notre étude, le fait
d'avoir été forcé de donner de l'argent ou autre chose, le
fait d'avoir été frappé ou blessé si violemment que
l'on a eu recours au médecin, le fait d'avoir été
volé et le bullying2(*). Nous
avons pour la victimisation une prévalence dernière
année.
II- Problématique
Avant d'entamer notre recherche, nous essayerons de
définir des notions qui nous semblent importantes pour la
compréhension de celle-ci. Nous appellerons notions explicites, les
notions que nous retrouverons dans le libellé de notre sujet
d'étude et notions implicites, des notions qui n'apparaissent pas dans
notre sujet mais qui se retrouveront tout au long de notre étude.
En ce qui concerne les notions explicites, nous
définirons le quartier comme une « division administrative
d'une ville. Partie d'une ville ayant certaines caractéristiques ou une
certaine unité. Espace qui environne immédiatement, dans une
ville, le lieu où l'on se trouve, et en partie. Lieu
d'habitation ». (Le petit Larousse, 2007)
La résidence pourrait être définie comme
la « demeure habituelle dans un lieu
déterminé ». (Le petit Larousse, 2007). Pour la
délinquance, nous prendrions la définition qui dit d'elle qu'elle
est l'« ensemble des infractions commises, considérées
sur le plan social. (Le petit Larousse).
Quant aux notions implicites, nous tenterons de définir
les notions telles que la délinquance juvénile, la
déviance, la victimisation, la criminalité, le sexe, l'âge,
l'ethnie, la situation familiale et l'entente au sein de la famille.
La délinquance juvénile fait appel à deux
dimensions distinctes ; les actes et l'âge. Ces deux aspects peuvent
varier dans le temps et l'espace en fonction du pays. En Suisse, la loi
s'applique aux mineurs à partir de 10 ans révolus jusqu'à
18 ans
Quant à la déviance, elle est définie
comme un comportement qui viole des normes institutionnalisées, des
attentes partagées et reconnues comme légitime à
l'intérieur d'un système social. La déviance est la
confrontation d'un comportement avec une norme qui est une règle pouvant
être physiquement donnée ou socialement produite. (Kuhn, 2002).
La victimisation concerne l'action de victimiser
c'est-à-dire considérer, désigner comme une victime.
L'étude de la victime va donner naissance à la victimologie qui
peut être définie comme une science qui s'intéresse
à la personnalité des victimes d'infractions pénales,
à leur condition psychosociale, dans le but d'étudier le
phénomène de la délinquance. La criminalité, elle,
concerne « la transgression des normes à caractères
pénal en vigueur dans un système social donné. Il s'agit
donc d'un comportement contraire aux normes pénales d'une certaine
société ». (Kuhn, 2002)
Dans notre étude, le sexe se rapportera aussi bien aux
garçons qu'aux filles. Nous diviserons l'âge en deux
catégories qui sont pour la première allant de 12 à 14 ans
et pour la seconde allant de 15 à 16 ans. Par l'emploi des parents, nous
entendons le fait que les parents (père ou mère) du jeune
exercent au moins une activité, qu'elle soit régulière ou
pas.
La situation familiale concerne ici le fait de vivre soit avec
son père et sa mère (comprends aussi le fait de vivre en partie
avec le père et en partie avec la mère), ou uniquement avec le
père ou uniquement avec la mère, ou avec le père ou la
mère mais avec de nouveaux partenaires, ou avec d'autres membres de la
famille ou avec d'autres personnes.
Concernant l'ethnie, nous allons nous baser sur une
étude (Weijters, Scheepeers & Gerris, 2007) qui définissait
l'ethnie en six catégories au Pays Bas. Ces catégories
étaient : les Hollandais, les jeunes venant des Surinam/Antilles,
les Turques, les Marocains, les « mélangés »
et les « autres ». Et cette classification était
basée sur le lieu de naissance des parents. Les
« mélangés » sont ceux issus d'un parent
Hollandais et les « autre » correspondent à ceux qui
ont des parents qui viennent d'ailleurs. Nous à notre niveau, prendrons
comme ethnie, le lieu de naissance de la mère et du père. Au
niveau de la mère, nous aurons 2 catégories : soit la
mère est née Suisse, soit elle est née à
l'étranger ; pareil pour le père : soit il est
né en Suisse, soit il est né à l'étranger. Dans
notre sondage de délinquance auto reportée, nous n'avons pas les
différentes catégories comme celles évoquées dans
l'étude citée ci-dessus. Contrairement aux différentes
études menées aux Etats-Unis, où l'ethnie fait
référence à la couleur de la peau des individus. Cela par
du fait que dans notre questionnaire, il n'est pas fait mention de la couleur
de la peau des individus.
L'entente au sein de la famille concerne de manière
générale l'entendement que le jeune se fait de sa relation avec
l'homme ou la femme avec laquelle il vit (que se soit son père, sa
mère ou d'autres personne).
2.1-La revue de littérature
Cette revue de littérature, va se fonder sur les
différentes recherches qui ont été menées en
criminologie en ce qui concerne notre sujet d'étude et celles-ci
essaient d'expliquer la délinquance dans les quartiers. En d'autres
termes, il s'agira pour nous de faire l'état des travaux en rapport avec
notre sujet d'étude. Pour se faire nous parlerons uniquement que de
trois théories.
2.1.1-Le modèle
écologique
Le terme d'écologie désigne l'étude des
relations entre un organisme et son environnement. On distingue deux approches
distinctes, soit l'écologie humaine et l'écologie sociale (Mayer,
1997).
L'écologie humaine est caractérisée par
la méthodologie de l'école de chicago portant sur les
études de la vie urbaine. Il s'agit de mesurer les
caractéristiques des résidents des quartiers et de les mettre en
relation avec une variable dépendante qui peut être la
délinquance.
Quant à l'écologie sociale, elle vise
l'étude de l'individu tel que situé dans un ensemble de
structures s'emboitant les unes dans les autres.
Selon la théorie écologique, le quartier est un
groupe social fermé de personnes agissant comme un système
indépendant, les personnes qui y vivent étant influencées
par ce système (RIVA, 1988).
An niveau de la recherche criminologique, un grand
intérêt est porté à l'étude du taux de
criminalité des quartiers ou des villes. Ces études s'appuient
généralement pour expliquer les taux du crime sur les
caractéristiques de ces quartiers ou de ces villes, Aux Etats-Unis en
particulier, les différences entre les taux de criminalité des
villes ont retenu l'attention de diverses recherches (Blau & Blau,
1982 ; Miethe et al, 1991 ; Parker, 2001 ; Velez et al, 2003).
Par l'explication des théories au niveau macro social, ces études
négligent les déterminants individuels de la délinquance
individuelle.
Diverses catégories de facteurs (biologiques,
individuels, familiaux, scolaires, environnementaux, démographiques)
peuvent influencer le devenir délinquant notamment dans les quartiers.
Pour Farrington (1994), lorsqu'on regarde de plus près le
développement de la délinquance, on se rend compte que la plupart
des facteurs criminogènes sont reliés.
D'autres recherches vont aussi être effectuées
aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe, mais elles vont se focaliser soit sur
les caractéristiques des quartiers soit sur les individus. Aux
Etats-Unis, il s'agit de la Denver Youth Survey (DYJ), la Rochester Youth
Development Study (RYDS), l'étude des jeunes de Pittsburg (PYS) et le
projet sur le développement humain dans les quartiers de Chicago
(PHDCN). En Europe, nous avons l'étude des jeunes de Peterborough
(PBYS), le projet allemand sur les problèmes sociaux et la
délinquance des jeunes dans une perspective écologique (SPJDEP)
et l'Edinburg Study of youth transitions and crime (ESYTC). Tous ces projets se
concentrent sur des niveaux différents pour expliquer la
délinquance des jeunes.
Aucune d'entre elle n'a cherché à mesurer
simultanément les principaux facteurs individuels, familiaux et
environnementaux. Tout simplement parce que : « les
recherches passées se sont penchées sur les influences qui
s'exercent ou bien sur les individus, ou bien sur les communautés,
presque jamais sur les deux(...) Par conséquent, la plupart des
recherches qui portent sur les individus sont inadéquates parce qu'elles
négligent les variations dans les caractéristiques
communautaires, tandis que celles qui se situent au plan communautaire
négligent de tenir compte des différences
individuelles » (Tonry et al, 1991).
La délinquance est le produit de l'interaction d'un
individu ayant des tendances antisociales ou un potentiel criminel et d'un
milieu qui présente des occasions criminelles. Comme l'a souligné
Farrington (1994) : « certains facteurs environnementaux peuvent
avoir des effets directs sur la délinquance tandis que d'autres peuvent
avoir des effets indirects par l'intermédiaire de facteurs familiaux.
Certaines variables (pauvreté, chômage, classe sociale ou ethnie)
peuvent être mesurées simultanément chez l'individu, dans
la famille et dans l'environnement et peuvent avoir des effets selon la
catégorie. »
La recherche de Shaw et Mc Kay (1929, 1942,
1969)
Depuis Delinquency Areas (Shaw et al, 1929)
jusqu'à Juvenile delinquency and Urban Areas (Shaw et MC Kay,
1942, 1969), Shaw et Mc Kay, vont essayer d'expliquer les corrélations
qu'ils ont observés entre, d'une part, les taux de délinquance
juvénile de différents quartiers de Chicago et d'autres part, des
variables tirés des recensements (pauvreté des habitations,
densité de la population, occupation des propriétaires,
composition ethnique) ainsi que les taux de problèmes socio sanitaires
comme l'absentéisme scolaire, les troubles mentaux, la tuberculose et la
mortalité infantile. Ils vont prendre en considération les taux
de délinquance du lieu de résidence des délinquants et non
celui des infractions. Ils reprirent le modèle général de
Park et Burgess (1925) qui se sont eux intéressés au processus
sous jacents à l'accroissement territoriales des villes.
Shaw et Mc Kay vont établir que le taux de
délinquance était plus élevé au centre ville et que
ce taux diminuait à mesure que l'on s'éloignait vers la banlieue.
Ils constatèrent aussi que généralement les quartiers
à délinquance élevée avaient aussi des taux
élevés de problèmes socio sanitaires, étaient
physiquement détériorés et socialement
désorganisés. La délinquance persistait dans ces quartiers
quand bien même la composition de la population était changeante
c'est-à-dire que bien même certains y aménageaient et
d'autres déménageaient. En tenant compte de cela, ils concluront
que la délinquance dépend de caractéristiques de
l'environnement et non de caractéristiques individuelles. Ils vont
dès lors donner plusieurs explications sur l'influence du milieu sur la
délinquance avec notamment le lien entre la dégradation physique
et la « désorganisation sociale » qui se
résume pour eux à la faible capacité qu'ont les
institutions locales de contrôler les comportements des résidents
ce qui favorise l'émergence de la délinquance.
Le contrôle communautaire consiste par exemple à
interroger les gens sur leurs activités suspectes ou à
réprimander les enfants pour leurs comportements inacceptables (Bursik,
1988).
A Chicago, l'intégration des communautés du
centre ville étaient minées par les activités commerciales
et industrielles qui s'y sont implantées ainsi que par l'afflux des
groupes qui s'y installent. Dès lors, il émergea des valeurs qui
sont entrées en compétition avec les valeurs conventionnelles. A
partir de ce moment, dans les quartiers où résident les jeunes
délinquants, le crime va s'afficher sans difficulté et il
deviendra alors difficile aux parents et aux éducateurs sociaux de
défendre les valeurs constamment concurrencées par celles
anomiques. C'est ainsi que des modèles culturels antis sociaux sont
transmis à travers les générations aux jeunes des
quartiers délinquants.
De manière générale, Shaw et Mc Kay ont
mis l'accent sur la transmission culturelle des valeurs antisociales et sur
l'inefficacité du processus de socialisation dans les milieux
désorganisés.
Cependant, certaines critiques peuvent être faites
à leurs travaux. En effet, Ruth Kornhauser (1978) indique que les
auteurs ont analysé des variables associées à une
théorie du contrôle social et ont interprété leurs
résultats à l'aide de théories de culture et de la
tension.
Concernant le modèle concentrique, ce modèle
n'est pas valide pour rendre compte de la distribution de la délinquance
dans plusieurs grandes villes Européennes notamment en Suisse. En effet,
dans plusieurs de ces villes, les zones de pauvreté sont situées
en périphérie du centre urbain.
Cependant la co-variation entre les indicateurs du statut
socio-économique et de la délinquance (selon le lieu de
résidence) a été observée dans des villes
Européennes (Wickstöm, 1991).
En ce qui concerne la victimisation dans un quartier de
résidence, Wittebrood(2000) a montré que les individus qui vivent
dans des quartiers avec un faible statut social, une forte
hétérogénéité ethnique, et ou il y a
beaucoup de déménagements sont plus susceptibles d'être
victime de comportements délinquants voire même de crimes
violents.
Toujours dans une perspective écologique, il y a une
étude récente réalisée en Europe, il s'agit d'une
étude de Weijters et al (2007).
Dans cette étude, Weijters et al, vont en plus des
caractéristiques propres aux quartiers et aux villes, étudier les
caractéristiques aussi bien individuelles, psychologiques et ceux
relatifs à la famille, aux paires et à l'école. Leur
échantillon était composé de jeunes dont l'âge
variait entre 12 et 17 ans et qui se trouvaient dans 11 villes des Pays-Bas.
Ils vont tester l'ethnie, le niveau d'éducation, la situation familiale,
le sexe et l'âge.
Leur recherche se base sur un sondage de délinquance
auto reporté et la variable délinquance juvénile, a
été opérationnalisée par la commission de six actes
délinquants (vol en magasin, vandalisme, graffiti, cambriolage, le fait
de porter une arme et de menacer quelqu'un pour de l'argent).
Il en résulte que les jeunes qui commettent plus
d'actes délinquants dans leurs quartiers étaient ceux qui avaient
les caractéristiques suivantes : ceux qui ont un faible niveau
d'éducation, ceux vivant avec un seul des deux parents (incluant un
nouveau partenaire), les garçons commettaient plus d'actes
délinquants que les filles, les plus âgés commettent aussi
plus d'actes que les moins âgés de même que les jeunes ayant
un parent Hollandais.
2.1.2-Le contrôle social
La perspective du contrôle social dans les
communautés, impliquent que le manque d'intégration sociale dans
les communautés diminue le contrôle social informel qui à
son tour va faire augmenter le taux de criminalité.
Les causes du crime sont liées à
l'érosion du contrôle social qui résulte d'une
désorganisation sociale relevant elle-même l'assouplissement des
obligations dans les quartiers, la famille et dans la religion. Ces notions
sont devenues des éléments clés dans les travaux de
Hirschi (1969). Il existe deux sortes de contrôle social, la
première est formelle (tribunaux, police) et la seconde informelle (qui
se trouve dans les structures sociales de la communauté).
Contrairement aux sanctions officielles qui sont clairement
définies pour lutter contre la criminalité, le contrôle
social est établie pour d'autres fins (Kornhauser, 1978) notamment dans
les familles et les quartiers.
Dans la littérature, le contrôle social informel
a pour rôle au sein des familles d'apporter de la surveillance dans les
comportements et de contrôler sinon de prévenir le crime.
Dans la logique de Hirschi, Sampson et Laub (1994) vont dire
que la probabilité pour que le crime se développe résulte
du fait que les liens sociaux sont faibles ou brisées avec les
individus ; notamment un faible attachement à la famille et
à l'école, et une expérience de divorce. Ils arguent du
fait que là où il existe des circonstances structurelles comme la
pauvreté, les causes du crime sont importantes car ces conditions
réduisent la capacité du contrôle social informel dans les
familles.
Cette affirmation se retrouve avec Murray (1996) qui souligne
de l'importance d'une tutelle responsable (famille) dans la réduction du
niveau de criminalité.
Cependant, la famille n'est pas le seul acteur s'agissant du
control social informel. Bursik et Grasmick (1993) en ont reconnu trois :
le premier étant la famille et les amis proches, le second les quartiers
et le troisième étant le public (les grandes communautés
et les agences externes).
Dans une étude, Taylor (1996, 1997) le niveau deux
c'est-à-dire les quartiers, est très important en ce qui concerne
le sentiment d'attachement et de participation sociale et que le taux de crime
est fonction de l'investissement des gens à la vie dans leurs quartiers
et de l'intégration sociale à l'intérieur de ces
quartiers.
Bottoms (1984), sur la nature changeante de la ville moderne
et sa pertinence par rapport à la criminalité, décrit le
« scénario du cauchemar » dans lequel les liens
sociaux affaiblies le manque de relations entre les voisins dans un quartier
entrainent inévitablement l'augmentation du taux de
criminalité.
Sampson et Groves (1989) soulignent le fait que dans un
quartier où il existe un bon réseau social qui inclut une bonne
entente avec les voisins, les amis, là où les gens participent de
manière volontaire dans des associations, le taux de crime est moins
élevé.
De nombreux changements dans la vie sociale d'une
communauté ou d'un quartier peuvent faire évoluer le taux de
criminalité. Reiss (1986) a utilisé le terme de
« carrière du crime d'une communauté » pour
suggérer que l'évolution du crime est aussi fonction des
transformations sociales.
Un sentiment de communauté et l'existence d'une culture
partagée localement forme une autre dimension du control social
informel. Concernant le rôle du control social dans les quartiers
à l'est de Londres, Foster (1995) montre que la perception que les
habitants se font en estimant qu'ils n'ont pas de problème de
criminalité, est en elle-même une forme de prévention de la
crminalité. Cette étude va l'encontre de celles qui affirment que
le control social informel est absent des quartiers pauvres et rejoint William
J. Wilson (1987), par exemple, qui argue du fait que les résidents des
quartiers pauvres peuvent avoir des liens sociaux très étroits au
sein de leur réseau, mais ils manquent souvent des ressources
suffisantes pour établir le contrôle social. Pour lui, c'est
« l'effet de concentration » de l'extrême
désavantage de la situation socio économique tel que le taux de
chômage, la pauvreté élevée qui font augmenter le
taux de délinquance.
Hope et forster (1992) montrent que dans un quartier où
il y a du dynamisme entre les habitants cela entraine une réduction du
taux de crime. C'est dans cet ordre d'idée que Braithwaite (1989) disait
qu'en intégrant les gens déjà condamnés dans ce
genre de communauté, il y a de fortes chances de réduire la
récidive. Toujours selon lui, une forte cohésion sociale
doublée d'un sentiment mutuel de confiance, d'une loyauté au
groupe sont des caractéristiques très importantes pour
réduire le crime dans un quartier en cela que l'individu aura une honte
à réaliser des actes répréhensibles dans la
communauté.
La honte de l'autre est moins effective que la sanction
officielle dans une communauté fortement mobile et anonyme où les
gens ressentent un manque de cohésion sociale dans leurs quartiers.
Braithwaite parle de réintroduction du concept ou de la
notion de la honte provoquée par le regard des autres. La justice
restauratrice est elle aussi basée sur le même principe de la
honte et Hudson et Galaway (1996) affirment que l'une des conditions
fondamentales de la justice restauratrice doit être le fait que les gens
voient dans le crime une sorte de blessure faite à la communauté
à laquelle appartient la victime, et seulement en second lieu comme une
violation contre l'Etat.
Dans une étude de Hirschfield et al (1991) sur les
données de recensement de Merseyside (Angleterre), examiner
l'hypothèse qui soutient que le niveau des crimes des régions
désavantagées est dû au niveau de cohésion sociale.
Ils vont examiner les classifications géo démographiques et les
mesures officielles de privation du gouvernement. Ils suggèrent que le
taux de criminalité est nettement plus faible que prévu dans les
zones défavorisées, avec un niveau plus élevé de
cohésion sociale et vice versa.
En ce qui concerne la victimisation dans la perspective du
control social, Ludemann et Sascha (2007) dans une étude menée
sur des données d'enquête avec 3612 individus dans quarante neuf
(49) districts de la ville de Hambourg en Allemagne montrent que les
incivilités, les contacts avec les voisins et le capital social
général ont des effets positifs sur la victimisation ; la
confiance mutuelle entre les voisins et l'efficacité collective ont des
effets négatifs sur la victimisation. Concernant le contexte
prédicateur quartiers désavantagés, il y a un effet
positif sur la victimisation indirecte.
2.1.3-La théorie des « broken
windows »
Cette théorie développée par Wilson et
Kelling (1982), va s'appuyer sur le désordre en utilisant l'exemple de
la vitre brisée (en anglais « broken windows »),
pour dire que si dans un endroit, une vitre est brisée et qu'elle n'est
pas remplacée, alors toutes les autres connaitront le même
sort.
Cela sous entends que le désordre physique dans les
quartiers peut entrainer à la commission d'actes délinquants ou
de crime. La raison vient du fait que les incivilités dans les rues, les
graffitis et les vitres brisées peuvent prédirent du niveau de
crimes parce que les potentiels délinquants peuvent comprendre par ces
manifestations du désordre que les résidents du quartier sont
indifférents à ce qui arrive au quartier.
Le désordre physique dans les espaces publics est
fondamental à la compréhension des quartiers. Certains aspects
visuels de la décadence d'un quartier peuvent contenir des messages en
ce qui concerne la délinquance subie dans ces quartiers.
Le désordre physique se rapporte à la
détérioration du paysage urbain. Les preuves visibles du
désordre que Albert Hunter (1985) appelle les incivilités ont
été longtemps considérées comme des
éléments centraux dans la présentation d'un quartier.
(Goffman, 1963).
Les rues, les parcs, les trottoirs n'appartiennent à
personne mais à la communauté. La notion de désordre est
très importante du point de vue de la théorie à cause de
son aspect visuel et symbolique. La preuve du désordre renseigne aussi
sur le fonctionnement et l'efficacité des résidents dans le cadre
du voisinage.
Le désordre a une influence spécifique sur la
criminalité dans le quartier. Les études ont montré un
lien entre le désordre et la peur du crime ainsi que sur le taux de
criminalité. (Skogan, 1990 ;Kelling et Coles, 1996). En effet, la
théorie suggère que les désordres mineurs ont une cause
directe sur la délinquance sérieuse. Originairement, dans la
thèse du « broken Windows », Wilson et Kelling
(1982) affirmèrent que les incivilités publiques (même ceux
aussi mineur que le bris d'une vitre, le fait de boire dans la rue et les
graffitis) attirent les délinquants potentiels qui auront en tête
que les résidents sont indifférents de ce qui arrivent à
leur quartier.
Cette théorie a eu un grand effet sur les politiques
publiques de régulation du crime avec notamment la politique dite de
tolérance zéro initiée dans la ville de New York au
début des années 1990 comme meilleur exemple. (Kelling et Coles,
1996).
La majorité des recherches, qui ont mis en
évidence la relation entre le désordre dans un quartier et la
délinquance qui s'y trouve, ou la peur du crime, ou encore la
victimisation, se sont basées sur la perception subjective des
habitants. La stratégie consistait à demander aux
résidents comment ils percevaient le désordre dans leur quartier.
Les résultats ont montré que la peur du crime dépendait du
sentiment que l'on se fait du désordre (Perkins et Taylor, 1996).
Bien avant Kelling et Wilson, d'autres recherches ont aussi
montré que la plupart des villes Anglaises et Américaines du
19ème et 20ème siècle, comptaient un
ou deux quartiers où l'on retrouvait des jeunes délinquants
(Brantingham et Brantingham, 1984). A Londres par exemple, ces quartiers que
l'on nommait « Rookeries » étaient
particulièrement célèbres. C'étaient des quartiers
fondamentalement dégradés au niveau physique avec des rues
obscures, des tavernes remplit d'individus louches. Ces quartiers
étaient des lieux de refuges pour les délinquants, criminels,
prostituées et autres et c'étaient des sanctuaires pour ces gens
parce qu'il était difficile de s'y retrouver, et les honnêtes gens
comme les forces de l'ordre n'osaient pas s'y aventurier.
Il est vrai qu'il serait difficile de trouver à notre
époque ce genre de quartier en territoire Helvétique, mais il
n'en demeure pas moins que certains jeunes répondant à notre
sondage ont trouvé dégradé l'état de leur quartier
de résidence notamment avec des immeubles vides et abandonnés et
beaucoup de graffitis.
2.2-Hypothèses et variables
2.2.1-Les hypothèses
Pour pouvoir procéder à l'analyse des
données dont nous disposons pour déterminer l'existence d'un lien
entre les quartiers de résidence et la délinquance
juvénile, il convient d'opérationnaliser la variable
indépendante et de formuler des hypothèses.
En partant des recherches déjà effectuées
et en fonction de la base de données à disposition, nous
formulons les hypothèses suivantes :
1- Plus un jeune a des liens affectifs avec son quartier de
résidence, moins il sera impliqué dans la délinquance.
2- Plus le processus de dégradation d'un quartier est
entamé, plus les jeunes qui y habitent seront impliqués dans la
délinquance
3- Moins il y aura de cohésion sociale au sein d'un
quartier de résidence, plus l'on y retrouvera de la
délinquance
4- En plus de ces 3 hypothèses, des facteurs
individuels comme le sexe, l'âge, l'ethnie, la situation familiale,
l'entente au sein de la famille et la situation de l'emploi des parents ont
plus d'influence sur la délinquance des jeunes que les facteurs de type
spatial et environnemental.
2.2.2- les variables
2.2.2.1-
La variable indépendante
Notre variable indépendante concerne le quartier de
résidence. Il s'agirait pour nous de voir si l'environnement spatial et
environnemental (le quartier de résidence) dans lequel vit les jeunes a
une influence sur la délinquance. En d'autres termes de voir si le
quartier dans lequel se retrouve les jeunes ont une influence sur leur
délinquance.
Dans un second temps, il s'agira pour nous de voir dans une
analyse multivariée, si les caractéristiques propres à
l'individu, ont plus d'influence sur la délinquance que l'environnement.
Dans cette partie, chacune des caractéristiques que nous avons
définies sera une variable indépendante
Délinquance
Facteurs individuels
Quartier de Résidence Délinquance
a-
Hypothèse 1
Dans le but de tester notre hypothèse qui postule que
plus les jeunes ont un lien affectif avec leur quartier, moins ils commettront
des actes délinquants. Nous nous sommes intéressés
à la question 47 qui concerne le quartier et libellé comme
suit : « Es tu d'accord ou non avec les affirmations
suivantes ? » du sondage ISRD 2. Notamment aux items 1
libellé comme suit : « Si je devais
déménager, le quartier me manquerait » et l'item
3 : « J'aime mon quartier » de cette question.
Ces items cherchent à mesurer la force des liens qui
unissent les jeunes interrogés à leur quartier et aux habitants
de celui-ci.
Nous ne prendrions pas en compte l'item 4 qui lui cherche
plutôt à voir l'existence d'espace de jeux dans le quartier. Il ne
va donc pas dans le sens des 2 premiers items de la question 47.
b- Hypothèse
2
Pour tester l'hypothèse n°2 selon laquelle si dans
un quartier, on retrouve un processus de dégradation entamé, plus
le taux de la délinquance juvénile sera élevé, nous
nous sommes intéressés aux items 8 : « Il y a
beaucoup d'immeubles vides et abandonnés » et 9 :
« Il y a beaucoup de graffitis dans mon quartier » de la
question 47.
Nous voyons que les items 5 : « Il y a beaucoup
de délinquance dans mon quartier », 6 : « On
vend beaucoup de drogues dans mon quartier », et 7 :
« Il y a souvent des bagarres dans mon quartier » montrent
clairement la délinquance dans les quartiers (délinquance
générale, drogue, bagarre, vandalisme) or nous ne pouvons pas
prendre la délinquance existante pour mesurer la délinquance dans
un quartier. Nous rentrerons dans une sorte de tautologie.
Cependant avec les items 8 et 9, nous pouvons voir si les
quartiers qui sont déjà engagés dans un processus de
dégradation ont un taux de délinquance élevé ou
pas.
c-
Hypothèse 3
S'agissant de la cohésion sociale au sein du quartier
et partant du postulat que moins elle sera forte, plus il y aura de
délinquance de la part des jeunes, nous nous sommes basés sur
les items 2 : « Mes voisins remarquent quand je fais des
bêtises et me le disent », 10 : « Les gens du
quartier sont disposés à aider leurs voisins »,
11 : « Les gens du quartier sont très
liés » et 12 : « On peut faire confiance aux
personnes de mon quartier » de la question 47. Ces items cherchent
à mesurer l'aide que les voisins s'apportent entre eux ainsi que les
liens et la confiance qui existe entre eux.
Nous partons du principe que l'item 13 ayant
été formulé de manière négative alors il
n'aurait pas été compris comme il se doit par les personnes
interrogées.
De ce fait nous avons décidé de ne pas le garder
pour opérationnaliser la cohésion sociale au sein du quartier de
résidence.
d-
Hypothèse 4
Pour tester cette hypothèse qui postule que des
facteurs propre à l'individu comme le sexe, l'âge, l'ethnie, la
situation familiale, l'entente au sein de la famille et la situation
économique des parents ont plus d'influence sur la délinquance
que l'environnement spatial et environnemental dans lequel vit le jeune, nous
allons nous baser sur la question 1 « Es tu un garçon ou une
fille ? » de notre sondage pour le sexe. Pour l'âge sur la
question 2 « quel âge as-tu ? » ; pour
l'ethnie sur les questions 4 « Dans quel pays ta mère est elle
née ? » et 5 « Dans quel pays ton père
est il né ? » ; Pour la situation familiale sur la
question 6 « Est-ce que tu vis avec ton père et ta
mère ? » ; pour l'entente avec la famille sur les
questions 16 « En général, comment t'entends tu avec
l'homme avec lequel tu vis (père,
beau-père...) ? » et 17 « En
général, comment t'entends tu avec la femme avec laquelle tu vis
(mère, belle-mère...) ? Et pour la situation de l'emploi des
parents sur les questions 9 « Est-ce que ton père (ou l'homme
avec lequel tu vis) a un emploi ? » et 10 « Est-ce que
ta mère (ou la femme avec laquelle tu vis) a un
emploi ? » de notre questionnaire.
Ces différentes questions nous permettront comme nous
l'avons mentionné plus haut de voir si elles ont plus d'influence sur la
délinquance des jeunes par rapport à l'environnement dans lequel
ils évoluent.
2.2.2.2-
La variable dépendante
Concernant notre variable dépendante, nous allons nous
pencher sur la commission ou non d'un certain nombre d'infraction ou d'actes
délictueux.
Il s'agira de prendre en compte dans le questionnaire, les
informations concernant les variables de consommation de substances, des
comportements déviants. Au niveau de la consommation de substances nous
avons deux groupes qui sont la consommation de haschisch qui se retrouve dans
le questionnaire aux questions 51 et la consommation de drogues dures que
sont l'extasie, le speed, la LSD, l'héroïne et la
cocaïne en ce qui concerne la prévalence vie. Pour la
prévalence-dernier mois, nous avons également ces deux
groupes.
Les variables des comportements déviants se retrouvent
dans sept comportements que nous avons identifiés. An niveau de ces
comportements, nous avons aussi bien la prévalence vie que la
prévalence dernière année. Ces comportements sont les
délits violents fréquents (la bagarre en groupe et le fait de
porter une arme) ; les délits violents rares (pour le vol à
l'arraché, la menace avec une arme et frappé avec une
arme) ; le vandalisme ; le vol à l'étalage ; les
délits rares contre la propriété (pour l'effraction, le
vol de moto et de vélo, le vol de voiture et le fait de volé dans
une voiture) ; le hacking et la vente de drogue.
Nous nous intéresserons aussi bien à la
prévalence vie, la prévalence-dernier mois (uniquement pour la
consommation de substances) qu'à la prévalence douze derniers
mois (uniquement pour les comportements déviants).
Ensuite, nous essayerons de mettre en relation les
différentes hypothèses formulées plus haut avec la
commission ou non de ces actes délinquants.
Dans la seconde partie de notre travail, nous effectuerons des
analyses multivariées concernant aussi bien la consommation de
substances et les comportements déviants. Il s'agira de
déterminer entre les facteurs propres à l'individu et
l'environnement lesquels sont plus prédictifs pour chacun de ces
actes.
Par la suite, nous essayerons de vérifier si les
hypothèses que nous avons émises ont aussi des
répercussions sur la victimisation. Donc, notre variable
dépendante, ne sera plus la délinquance à travers les
actes énumérés ci-dessus mais la victimisation subie.
Cette victimisation se retrouvera scindée en quatre partie qui sont le
fait d'avoir été forcé de donner de l'argent ou autres
choses ; le fait d'avoir été frappé ou blessé
si violemment que le jeune a dû aller chez le médecin ; le
fait d'avoir été volé et le fait d'avoir
déjà été maltraité à
l'école.
Concernant la victimisation, nous disposons uniquement dans le
sondage ISRD2 que de la prévalence douze derniers mois. Nous essayerons
donc de mettre en relation nos quatre hypothèses avec le fait d'avoir
été victime ou non.
2.3-LA METHODOLOGIE
2.3.1-Le sondage ISRD 2
Notre recherche va se baser comme nous l'avons dit
précédemment sur le sondage de délinquance juvénile
appelé l'International Self Reported Delinquency (ISRD 2). Il a
été effectué en 2006 dans 30 pays auprès de jeunes
de 7 à la 9ème année. Ce sondage renferme des informations
sur le contexte de vie du jeune, les variables sociales et
démographiques, la victimisation ; des délits tels que ceux
contre la propriété, les délits violents, le vandalisme,
la consommation et vente de drogues ; les comportements
déviants.
Pour notre recherche, nous disposons uniquement des
données relatives à la Suisse et cet échantillons Suisse
est composé de 20 cantons (Suisse Allemande, Romande et le
Tessin) ; de 70 écoles (3 classes de 7, 8 et 9ème dans
chacune) et de 3648 questionnaires validés.
2.3.2-Opérationnalisation de nos variables
Pour tester nos différentes hypothèses, nous
essayerons de faire des tableaux croisés avec les informations contenus
dans le sondage en ce qui concerne la consommation des substances, les
comportements déviants et cela en utilisant la prévalence vie, la
prévalence douze derniers mois et la prévalence dernier mois.
Pour nos trois premières hypothèses, concernant
le lien affectif, la dégradation du quartier et la cohésion
social au sein du quartier, pour pouvoir analyser l'effet qu'elles ont sur la
délinquance ou la victimisation des jeunes, nous allons construire avec
les différents items que nous avons mentionné plus haut dans la
partie hypothèse, de nouvelles variables avec un indice au deux tiers
des réponses.
En ce qui concerne, la quatrième hypothèse, pour
la stabilité de l'emploi des parents, qui se retrouve aux questions 9
« Est-ce que ton père (ou l'homme avec lequel tu vis) a un
emploi ? » et 10 « Est-ce que ta mère (ou la
femme avec laquelle tu vis) a un emploi ? » du questionnaire,
nous avons divisés en 2 catégories de réponses la
situation d'emploi du père et de la mère. Pour le père ces
2 catégories sont :
- le père a un emploi c'est-à-dire il a un
emploi régulier, travaille comme indépendant, travaille de
manière irrégulière, il est à la retraite.
Nous avons inclus le travail de manière
irrégulière en nous basant sur le fait que même
étant irrégulier, le père a au moins la possibilité
d'avoir un peu d'argent pour la famille. Concernant la retraite, nous estimons
que le père doit toucher une pension de retraite qui lui permet de
subvenir aux besoins de sa famille
- le père n'a pas d'emploi avec il aimerait travailler
mais ne trouve pas d'emploi, il est malade/handicapé, il n'a pas
d'emploi pour d'autres raisons.
Pour la mère ce sont aussi c'est 2 même
catégories de réponses :
- a un emploi avec elle a un emploi régulier, travaille
comme indépendante, travaille de manière
irrégulière
- n'a pas d'emploi avec ne trouve pas d'emploi, est
malade/handicapée, femme au foyer, n'a pas d'emploi pour d'autres
raisons.
Pour les âges, nous les diviserons en deux
catégories, les plus jeunes allant de 12 à 14 ans et les moins
jeunes allant de 15à 17ans. Dans notre questionnaire, l'âge se
trouve à la question 2 « Quel âge
as-tu ? ».
Concernant l'ethnie, prendrons comme ethnie, le lieu de
naissance de la mère et du père. Au niveau de la mère,
nous aurons 2 catégories : soit la mère est née
Suisse, soit elle est née à l'étranger ; pareil pour
le père : soit il est né en Suisse, soit il est né
à l'étranger. Nous nous appuierons là sur les questions 4
« Dans quel pays ta mère est elle
née ? » et 5 « Dans quel pays ton père
est il né ? » du questionnaire.
Pour la structure familiale, nous diviserons en trois
catégories qui sont pour la première, le jeune vit avec ses deux
parents, pour la deuxième, il vit avec uniquement un seul de ses
parents, et pour la troisième, il vit avec l'un de ses parents mais avec
un nouveau partenaires. La structure familiale, concerne la question 6 de
l'ISRD 2 « Est-ce que tu vis avec ton père ou ta
mère ? »
En ce qui concerne l'entente au sein de la famille, nous nous
baserons sur les questions 16 « En général, comment
t'entends-tu avec l'homme avec lequel tu vis (père,
beau-père...) ? » et 17 « En,
général, comment t'entends-tu avec la femme avec laquelle tu vis
(mère, belle-mère...) ? ». Et pour ces deux
questions, nous les diviserons chacune en trois catégories de
réponses qui sont pour la première, une bonne entente ; pour
la seconde une mauvaise entente et pour la troisième, il n'y a pas
d'hommes ou de femmes à la maison.
III- LA DELINQUANCE
Dans le cadre de notre recherche, comme nous l'avons
mentionné plus haut, nous avons construits de nouvelles variables en vue
de pouvoir tester nos différentes hypothèses que nous avons
émis.
Il s'agit de trois nouvelles variables, que nous avons
construits en tenant compte de « l'indice moyen »,
c'est-à-dire que nous sommes partis de l'idée qu'il faille avoir
par individu au moins les deux tiers des réponses aux questions
concernées. Ces trois variables sont le lien affectif construit avec les
items 1(si je devais déménager le quartier me manquerait) et
3(j'aime mon quartier) de la question 47 ; les items 8 (il y a beaucoup
d'immeubles vides et abandonnés) et 9 (il y a beaucoup de graffitis dans
mon quartier) pour la dégradation du quartier et les items 2 (mes
voisins remarquent quand je fais des bêtises et me le disent), 10 (les
gens du quartier sont disposés à aider leurs voisins), 11 (les
gens du quartier sont très liés), 12 (on peut pas faire confiance
aux personnes de mon quartier) pour la cohésion sociale.
Lorsque nous construisons ces nouvelles variables, nous
obtenons pour le lien affectif 2493 individus qui ont un fort lien affectif
avec leur quartier soit 69.4% contre 1097 individus soit 30.6%.
Pour ce qui en est de la dégradation du quartier, ceux
qui estiment que leur lieu de résidence connaît une forte
dégradation sont au nombre de 60 soit 1.7% contre 3531 pour ceux qui
pensent le contraire soit 98.3%.
Pour la cohésion sociale, 1342 individus soit 38.2%
estiment avoir une forte cohésion dans leur quartier, 1056 personnes
soit 30.1% estiment que dans leur quartier elle est moyenne. Tandis que 1116
individus soit 31.8% estiment que la cohésion est faible dans leur
quartier.
Pour essayer de voir et comprendre l'influence que chacune de
ces nouvelles variables aura sur la délinquance ou la victimisation,
nous utiliserons les tableaux croisés. Il s'agira pour nous de mettre en
relation chacune de ces trois variables avec soit l'accomplissement d'un acte
délinquant, soit le fait d'avoir été victime. Nous
commencerons par faire nos analyses avec la délinquance comme variable
dépendante.
Dans cette première partie, nous ne nous
intéresserons qu'à le délinquance en tant variable
dépendante. Ensuite dans une seconde partie nous nous
intéresserons à la victimisation en tant que variable
dépendante.
Hypothèse 1 : Plus un jeune a des liens
affectifs avec son quartier de résidence, moins il sera impliqué
dans la délinquance.
3.1- Lien affectif et consommation de
substances
Dans cette partie, nous essayerons de voir l'influence du lien
affectif sur la consommation de substances telle que le haschisch et les
drogues dures. Nous disposons de la prévalence vie et de la
prévalence-dernier mois. Nous ne présenterons que les
résultats qui ont une relation statistique entre la variable
indépendante et la variable dépendante.
3.1.1- La prévalence vie
Tableau 1 : lien entre le lien affectif et la
consommation de haschisch
Lien affectif en deux
catégories
|
Consommation de
haschisch
|
|
Fort lien
(N=2493)
|
Faible lien
(N=1097)
|
|
Jamais commis
|
2114
84,8%
|
852
77.7%
|
X²= 26.493
p-value= 0.000
G =0.231
Phi=0.086
|
Commis au moins une fois
|
379
15,2%
|
245
22.3%
|
Total
|
2493
100%
|
1097
100%
|
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons qu'il existe une
relation statistique entre le lien affectif qu'a un jeune avec son quartier et
la consommation de haschisch. En effet, 22.3% des jeunes qui ont un faible lien
affectif avec leur quartier consomment du haschisch contre 15.2% des jeunes qui
ont un fort lien affectif avec leur quartier.
Cependant, la force de la relation est faible
En ce qui concerne la consommation de drogues dures, nous
obtenons des résultats non significatifs.
3.1.2- La prévalence- dernier mois
Tableau 2 : lien entre le lien affectif et la
consommation de haschisch
Lien affectif en deux
catégories
|
Consommation de
haschisch
|
|
Fort lien
(N=2493)
|
Faible lien
(N=1097)
|
|
Jamais commis
|
2340
93.9%
|
994
90.6%
|
X²= 12.560
p-value=0.000
G=0.231
Phi=0.059
|
Commis au moins une fois
|
153
6.1%
|
103
9.4%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
En ce qui concerne la prévalence dernier mois, nous
constatons qu'il existe aussi une relation statistique significative entre le
lien affectif et la consommation de haschisch. 9.4% des jeunes ayant un faible
lien affectif avec leur quartier en ont déjà consommé
contre 6.1% des jeunes qui ont un fort lien affectif avec leur quartier.
Cependant, la force de la relation est faible.
Concernant la consommation de drogues dures, nous obtenons une
p-value supérieure à 0.05 donc à 5% ce qui montre qu'il
n'existe pas de relation statistique significative.
3.2-Lien affectif et comportements déviants
Après avoir vu les relations qui existent entre le lien
affectif et la consommation de substances, dans cette partie, nous essayerons
de voir les relations entre le lien affectif et les comportements
déviants.
Au niveau de ces comportements déviants, nous avons
aussi bien la prévalence vie que la prévalence douze derniers
mois. Nous ne présenterons les résultats que pour ceux qui ont
une p-value dont la valeur est inférieur ou égale à 0.05
soit 5%. Concernant ces comportements déviants, nous avons les
fréquentes offenses violentes, les rares offenses violentes, le
vandalisme, le fait de voler dans un magasin ou centre commercial, le hacking
et la vente de drogues.
3.2.1-La prévalence vie
Tableau 3 : lien entre le lien affectif et les
comportements déviants
|
Lien affectif en deux catégories
|
|
|
Fort lien (N=2493)
|
Faible lien (N=1097)
|
|
Vandalisme
|
Jamais commis
|
2181
87.5%
|
928
84.6%
|
X²= 5.435
p-value=0.020
G=0.120
Phi=0.039
|
Commis une fois
|
312
12.5%
|
169
15.4%
|
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Vol à l'étalage
|
Jamais commis
|
1947
78.1%
|
795
72.5%
|
X²= 13.543
p-value=0.000
G=0.152
Phi=0.062
|
Commis une fois
|
546
21.9%
|
302
27.5%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Délits rares contre la propriété
|
Jamais commis
|
2299
92.2%
|
977
89.1%
|
X²= 9.431
p-value=0.002
G=0.185
Phi=0.051
|
Commis une fois
|
194
7.8%
|
120
10.9%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Vente de drogues
|
Jamais commis
|
2413
96.8%
|
1045
95.3%
|
X²= 5.122
p-value=0.024
G=0.204
Phi=0.038
|
Commis une fois
|
80
3.2%
|
52
4.7%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Dans ce tableau, nous avons mis en gras les catégories
d'intérêt de nos différentes variables. A la lecture de ce
ceux-ci, nous constatons en ce qui concerne le vandalisme, que la p-value
(0.020) est inférieure à 0.05, il y a donc une relation
statistique entre la variable dépendante (le vandalisme) et la variable
indépendante. La force de la relation est nulle à faible.
12.5% des jeunes qui ont un fort lien affectif avec leur
quartier ont déjà commis une fois un acte de vandalisme contre
15.4% des jeunes qui ont un faible lien affectif avec leur lieu de
résidence.
En ce qui concerne le vol à l'étalage, nous
constatons que 27.5% des jeunes qui ont un faible lien affectif avec leur
quartier ont au moins une fois commis ce comportement déviant contre
seulement 21.9% pour les jeunes ayant un fort lien affectif avec leur quartier.
Cependant la force de la relation est faible.
Pour ce qui est des délits rares contre la
propriété, à la lecture de ce tableau, nous constatons que
10.9% des jeunes qui ont un faible lien affectif avec leur quartier ont au
moins une fois commis ce délit contre 7.8% de ceux qui estiment avoir un
fort lien affectif avec leur quartier. Dans ce cas aussi, la force de la
relation est faible.
Dans la dernière partie de notre tableau concernant la
vente de drogues, n 3.2% des jeunes qui ont un fort lien affectif avec leur
lieu de résidence ont déjà vendu au moins une fois de la
drogue contre 4.7% pour ceux qui ont un faible lien affectif. La force de la
relation est faible.
Nous constatons que concernant la prévalence vie,
seules le vandalisme, le vol à l'étalage, les rares délits
contre la propriété et la vente de drogues ont une relation
statistique significative avec notre variable indépendante (lien
affectif avec le quartier). Cependant, la force de la relation de ces
comportements déviants avec le lien affectif est faible car le G se
situant toujours entre 0 et 0.25 et étant toujours supérieur au
un tiers du phi.
Les comportements déviants comme les comportements
violents fréquents, les comportements violents rares et le hacking ont
quant à eux une p-value supérieure à 5% donc pas de
relation statistique avec notre variable indépendante (lien affectif
avec le quartier).
Nous allons dès lors voir ce qui en est de la
prévalence douze derniers mois en ce qui concerne toujours ces sept
comportements déviants.
3.2.2-La prévalence 12 derniers mois
Nous ne présenterons des tableaux que pour les
comportements déviants qui ont une relation statistique avec notre
variable indépendante lien affectif avec le quartier.
Tableau 4 : lien entre le lien affectif et les
comportements déviants (prévalence derniere année)
|
Lien affectif en deux catégories
|
|
|
Fort lien (N=2493)
|
Faible lien (N=1097)
|
|
Vandalisme
|
Jamais commis
|
2316
92.9%
|
995
90.7%
|
X²= 4.799
p-value=0.028
G=0.142
Phi=0.037
|
Commis une fois
|
177
7.1%
|
102
9.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Vol à l'étalage
|
Jamais commis
|
2286
91.7%
|
980
89.3%
|
X²= 5.202
p-value=0.023
G=0.138
Phi=0.038
|
Commis une fois
|
207
8.3%
|
117
10.7%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Hacking
|
Jamais commis
|
2378
95.4%
|
1027
93.6%
|
X²= 5.034
p-value=0.025
G=0.173
Phi=0.38
|
Commis une fois
|
115
4.6%
|
70
6.4%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Vente de drogues
|
Jamais commis
|
2433
97.6%
|
1057
96.4%
|
X²= 4.419
p-value=0.036
G=0.216
Phi=0.35
|
Commis une fois
|
60
2.4%
|
40
3.6%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons pour le vandalisme
que 9.3% des jeunes estimant avoir un faible lien affectif avec leur lieu de
résidence ont commis au moins un acte de vandalisme durant les 12
derniers mois qui ont précédé l'établissement du
sondage contre 7.1% en ce qui concerne ceux qui ont un lien affectif avec leur
quartier. Cependant, la force de la relation est faible.
Pour ce qui est du vol à l'étalage, nous
constatons que 10.7% des jeunes qui ont un faible lien affectif avec leur
quartier ont durant la dernière année commis au moins une fois ce
délit contre 8.3% des jeunes qui ont un lien affectif avec leur
quartier. La force de la relation est faible dans ce cas aussi.
Il existe aussi une relation statistique entre le hacking et
le lien affectif liant un jeune à son quartier en ce qui concerne la
prévalence 12 derniers mois. En effet, 6.4% des jeunes qui ont un faible
lien affectif avec leur quartier ont commis ce délit contre 4.6% des
jeunes qui ont un fort lien affectif. La force de la relation est faible
Concernant la vente de drogues, 3.6% des jeunes qui ont un
faible lien affectif avec leur lieu de résidence ont vendu au moins une
fois de la drogue durant la dernière année contre 2.4% des jeunes
qui ont un fort lien affectif. Comme dans les autres cas, la force de la
relation est faible.
En ce qui concerne la prévalence douze derniers mois,
nous remarquons que seuls ont une relation statistique avec notre variable
indépendante le vandalisme, le vol à l'étalage, le hacking
et la vente de drogues.
Les comportements déviants violents, les comportements
violents rares et les délits rares contre la propriété
n'ont quant à eux pas de relation statistique significative avec notre
variable indépendante.
Nous constatons une différence en ce sens que
concernant la prévalence vie, les délits rares contre la
propriété ont une relation statistique avec notre variable
indépendante et pas avec la prévalence douze derniers mois.
Pareil pour le hacking qui lui n'a pas de relation statistique avec la variable
indépendante avec la prévalence vie, mais en a une avec la
prévalence douze derniers mois.
3.2.3-Synthèse
En ce qui concerne notre synthèse, nous pouvons dire
que sur la consommation de drogues, que ce soit la consommation de haschich ou
celle de drogues dures nous ne retrouvons que la consommation de haschisch qui
a une relation statistique avec notre variable indépendante en ce qui
concerne soit la prévalence vie soit la prévalence douze derniers
mois.
Cela pourrait venir du fait que les jeunes ont plus tendances
à s'essayer d'abord aux drogues comme le haschisch avant de commencer
à prendre (s'il continue dans leur carrière délinquante)
des drogues dures. Les drogues dures concernent dans notre sondage l'extasie,
le speed, la LSD, l'héroïne et la cocaïne.
Cela pourrait aussi être du au prix de ces drogues. Le
haschisch revenant moins cher que les drogues dures, les jeunes seraient donc
plus enclin en consommé vu qu'ils n'ont pas assez de moyens.
Cependant, indépendamment de la non
significativité des résultats pour la consommation de drogues
dures, les tendances vont dans le même sens, c'est-à-dire les
jeunes ayant peu de lien affectif avec le quartier de résidence
consomment quand même plus de drogues dures que ceux qui ont un fort lien
affectif.
En ce qui concerne les comportements déviants, nous
pouvons dire que les sept comportements traités ont des
fréquences qui sont différentes l'une de l'autre. Certains
comportements sont plus fréquents comme le vandalisme, le vol à
l'étalage. Les fréquences de ces comportements sont fonction de
leur gravité, plus ils sont graves moins ils sont fréquents.
Notre hypothèse de départ arguant du fait que
plus un jeune aura un lien affectif avec son lieu de résidence, moins il
sera impliqué dans la délinquance se trouve confirmée dans
le cas de certains comportements violents tel que le vandalisme, le vol
à l'étalage, les délits rares contre la
propriété et la vente de drogues en ce qui concerne la
prévalence vie.
Pour la prévalence douze derniers mois,
l'hypothèse se retrouve confortée uniquement avec le vandalisme,
le vol à l'étalage, le hacking et la vente de drogues.
Il ressort de notre analyse qu'au niveau de la
prévalence vie, les comportements déviants violents, les
comportements violents rares et le hacking, ne présentent pas des
résultats qui ont une relation statistique avec notre variable
indépendante.
Il en de même pour les comportements déviants
violents, les comportements violents rares et les délits rares contre la
propriété pour la prévalence douze derniers mois.
Hypothèse 2 : Plus le
processus de dégradation d'un quartier est entamé, plus les
jeunes qui y habitent seront impliqués dans la
délinquance
Pour tester notre deuxième hypothèse, nous
mettrons en relation dans un tableau croisé notre variable
dépendante (délinquance à travers la consommation de
substances et les comportements déviants) et notre variable
indépendante (dégradation du quartier) pour essayer de confirmer
ou affirmer notre hypothèse.
Nous disposons pour la consommation de substances de la
prévalence vie et de la prévalence dernier mois et pour les
comportements déviants de la prévalence vie et de la
prévalence douze derniers mois.
3.3-Dégradation du quartier et consommation
de
substances
3.3.1-La prévalence vie
Tableau 5 : lien entre la dégradation du quartier
et la consommation de substances
|
Dégradation du quartier en deux catégories
|
|
|
Faible dégradation (N=3531)
|
Forte dégradation (N =60)
|
|
Haschisch
|
Jamais commis
|
2931
83%
|
32
52.5%
|
X²= 37.268
p-value=0.000
G=0.630
Phi=0.102
|
Commis une fois
|
600
17%
|
28
47.5%
|
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Drogues dures
|
Jamais commis
|
3471
98.3%
|
48
80.3%
|
X²= 100.121
Test de Fischer=0.000
G=0.870
Phi=0.167
|
Commis une fois
|
60
1.7%
|
12
19.7%
|
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Concernant la consommation de haschisch, nous avons une
relation statistique entre la variable dépendante (haschisch) et la
variable indépendante. En effet, 47.5% des jeunes qui vivent dans un
quartier dégradé ont consommé du haschisch contre 17% pour
ceux qui vivent dans un quartier faiblement dégradé. La force de
la relation est modérée.
Il y a une différence énorme au niveau des
pourcentages entre ceux qui estiment que leur quartier connaît une faible
dégradation et ceux qui affirment le contraire.
Au niveau de la consommation de drogues dures, puisque nous
avons une cellule qui a moins de 5 effectif pour être valide, nous nous
appuierons sur le test de Fischer pour voir s'il existe une relation
statistique entre la variable dépendante et celle indépendante.
Nous relevons que 19.7% des jeunes qui estiment que leur quartier connaît
une forte dégradation ont déjà consommés des
drogues dures contre 1.7% des jeunes qui sont dans un quartier faiblement
dégradés. La force de la relation est très forte.
3.3.2-La prévalence-dernier mois
Tableau 6 : lien entre la dégradation du quartier
et la consommation de substances.
|
Dégradation du quartier en deux catégories
|
|
|
Faible dégradation (N=3531)
|
Forte dégradation (N =60)
|
|
Haschisch
|
Jamais commis
|
3287
93.1%
|
47
77.6%
|
X²= 20.677
Test fischer=0.000
G=0.592
Phi=0.076
|
Commis une fois
|
244
6.9%
|
13
22.4%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Drogues dures
|
Jamais commis
|
3527
99.6%
|
55
91.7%
|
X²= 70.483
Test de Fischer=0.000
G=0.916
Phi=0.140
|
Commis une fois
|
5
0.4%
|
5
8.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
En ce qui concerne la prévalence-dernier mois, nous
utiliserons également le test de Fischer pour l'interprétation de
ce tableau. Il existe une relation statistique entre le haschisch et la
dégradation du quartier en ce qui concerne la prévalence-dernier
mois et la force de la relation est forte. 0.4% des jeunes qui sont dans un
quartier faiblement dégradé ont durant le dernier mois
précédant le sondage consommés du haschisch contre 8.3% de
ceux estimant que leur lieu de résidence connaît une forte
dégradation.
Pour la deuxième partie du tableau, nous constatons
qu'il existe un lien statistique entre la dégradation du quartier et la
consommation de drogues dures. En effet, 8.3% des jeunes qui sont dans un
quartier faiblement dégradé consomment des drogues dures contre
0.4% des jeunes vivants dans un quartier faiblement dégradé. En
d'autres termes, cela signifie que plus un quartier connaît un taux de
dégradation élevé, plus les jeunes qui s'y trouve
consommeront des drogues dures comme l'extasie, le speed, le LSD,
l'héroïne ou la cocaïne.
La force de la relation est très forte.
3.4-Dégradation du quartier et comportements
déviants
3.4.1-La prévalence vie
Tableau 7 : lien entre la dégradation du quartier
et les comportements déviants
|
Dégradation du quartier en deux catégories
|
|
|
Faible dégradation (N=3531)
|
Forte dégradation (N=60)
|
|
Comportements violents fréquents
|
Jamais commis
|
2804
79.4%
|
28
46.7%
|
X²= 37.772
p-value=0.000
G=0.629
Phi=0.103
|
Commis une fois
|
727
20.6%
|
32
53.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Comportements violents rares
|
Jamais commis
|
3351
94.9%
|
44
72.9%
|
X²= 54.662
Test de Fischer=0.000
G=0.748
Phi=0.124
|
Commis une fois
|
180
5.1%
|
18
27.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Vandalisme
|
Jamais commis
|
3072
87%
|
33
55%
|
X²= 51.796
p-value=0.000
G=0.692
Phi=0.120
|
Commis une fois
|
459
13%
|
27
45%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Vol à l'étalage
|
Jamais commis
|
2705
76.6%
|
34
56.7%
|
X²= 12.879
p-value=0.001
G=0.428
Phi=0.060
|
Commis une fois
|
826
23.4%
|
26
43.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Délits rares contre la propriété
|
Jamais commis
|
3231
91.5%
|
40
67.2%
|
X²= 43.461
p-value=0.000
G=0.680
Phi=0.110
|
Commis une fois
|
300
8.5%
|
20
32.8%
|
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Hacking
|
Jamais commis
|
3284
93%
|
48
79.7%
|
X²= 15.366
Test de Fischer=0.001
G=0.544
Phi=0.066
|
Commis une fois
|
247
7%
|
12
20.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Vente de drogues
|
Jamais commis
|
3414
96.7%
|
48
79.3%
|
X²= 49.002
Test de Fischer=0.000
G=0.765
Phi=0.117
|
Commis une fois
|
117
3.3%
|
12
20.7%
|
Total
|
100%
|
100%
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons l'existence d'une
relation statistique entre les comportements violents fréquents (les
bagarres de groupes et le fait de porter une arme) et la dégradation du
quartier. La force de la relation est modérée. Il y a 53.3% des
jeunes dont le quartier connaît une forte dégradation qui ont
déjà commis ce délit lors de leur vie contre 20.6% pour
ceux dont le quartier connaît une faible dégradation.
Nous utiliserons concernant les comportements violents rares
le test de Fischer. Il y a donc une relation statistique entre les
comportements violents rares et la dégradation du quartier. La force de
la relation est modérée à forte. En effet, 27.1% des
jeunes qui sont dans un quartier fortement dégradés ont commis ce
délit contre 5.1% pour ceux qui vivent dans un quartier faiblement
dégradé.
Pour ce qui est du vandalisme, il y a une relation statistique
entre la variable dépendante (vandalisme) et la variable
indépendante (dégradation du quartier). 45% des jeunes estimant
que leur lieu de résidence est dans un état
dégradé, ont déjà commis au moins une fois un acte
de vandalisme tout au long de leur vie contre 13% pour ceux qui vivent dans un
quartier faiblement dégradé. Cependant, la force de la relation
est faible.
Il existe aussi une relation statistique entre notre variable
dépendante (vol à l'étalage) et notre variable
indépendante (dégradation du quartier). La force de la relation
est modérée.
Dans notre catégorie d'intérêt, nous
constatons que les jeunes vivant dans un quartier avec une faible
dégradation sont 23.4% a avoir commis au moins une fois un vol dans un
magasin ou un centre commercial contre 43.3% pour ceux estimant que leur
quartier connaît une forte dégradation.
Pour les délits rares contre la
propriété, nous constatons qu'il y a une relation statistique
entre notre variable dépendante et notre variable indépendante.
La force de la relation est forte.
32.8% des jeunes de quartiers dégradés
commettent au moins une fois ce comportement déviant contre seulement
8.5% pour ceux qui sont dans un quartier bien entretenus.
En ce qui concerne le hacking, nous avons utilisé le
test de Fischer vu que nous avons une case qui a un effectif qui a moins de
5%.
Dans ce cas, il existe une relation statistique car le test de
Fischer=0.001 et la force de la relation est forte (G=0.544).
En effet, les jeunes dans un quartier faiblement
dégradé sont dans une proportion de 7% à avoir
déjà commis au moins une fois dans leur vie le hacking ;
contre 20.3% pour ceux qui sont dans un quartier fortement
dégradé.
Concernant la vente de drogues, le test de Fischer, nous
renseigne sur l'existence d'un lien statistique entre la variable
dépendante vente de drogues et la variable indépendante
(dégradation du quartier). La force de la relation est très
forte.
20.7% des jeunes de quartier dégradé ont au
moins une fois dans leur vie vendue de la drogue contre 3.3% de ceux qui vivent
dans un quartier faiblement dégradé.
Après avoir vu parmi les sept comportements
déviants, ceux qui avaient une relation statistique avec notre variable
indépendante en ce qui concerne la prévalence vie, nous allons
voir ce qu'il en est de la prévalence 12 derniers mois toujours avec ces
sept comportements. Il faut toutefois signaler que même les comportements
déviants qui n'ont pas de relation statistique significative avec notre
variable indépendante, ont des tendances qui vont dans le même
sens que ceux qui ont une relation statistique. C'est-à-dire que les
jeunes des quartiers fortement dégradés sont toujours fortement
impliqués dans ces délits que ceux des quartiers faiblement
dégradés.
3.4.2-La prévalence douze derniers mois
Tableau 8 : lien entre la dégradation du quartier
et les comportements déviants.
|
Dégradation du quartier en deux catégories
|
|
|
Faible dégradation (N=3531)
|
Forte dégradation (N=60)
|
|
Comportements violents fréquents
|
Jamais commis
|
3079
87.2%
|
38
62.7%
|
X²= 30.227
p-value=0.000
G=0.603
Phi=0.092
|
Commis une fois
|
452
12.8%
|
22
37.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Comportements violents rares
|
Jamais commis
|
3446
97.6%
|
50
83.1%
|
X²= 48.794
Test de Fischer=0.000
G=0.687
Phi=0.117
|
Commis une fois
|
85
2.4%
|
10
19.9%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Vandalisme
|
Jamais commis
|
3266
92.5%
|
42
69.6%
|
X²= 39.931
Test de Fischer=0.000
G=0.687
Phi=0.106
|
Commis une fois
|
265
7.5%
|
18
30.4%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Vol à l'étalage
|
Jamais commis
|
3217
91.1%
|
45
74.6%
|
X²= 18.847
p-value=0.000
G=0.553
Phi=0.073
|
Commis une fois
|
314
8.9%
|
15
24.5%
|
Délits rares contre la propriété
|
Jamais commis
|
3217
91.1%
|
45
74.6%
|
X²= 18.847
p-value=0.000
G=0.553
Phi=0.073
|
Commis une fois
|
314
8.9%
|
15
24.5%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Hacking
|
Jamais commis
|
3354
95%
|
52
86.6%
|
X²= 8.900
Test de Fischer=0.009
G=0.502
Phi=0.050
|
Commis une fois
|
177
5%
|
8
13.8%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Vente de drogues
|
Jamais commis
|
3439
97.4%
|
53
87.9%
|
X²= 19.007
Test de Fischer=0.001
G=0.673
Phi=0.073
|
Commis une fois
|
92
2.6%
|
7
12.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
A la lecture de ce tableau, on constate qu'il y a une relation
statistique entre les comportements violents fréquents (variable
dépendante) et la dégradation du quartier. La force de la
relation est forte.
Les jeunes habitants dans des quartiers faiblement
dégradés ont commis moins ce délit durant les 12 derniers
mois que les jeunes habitants dans des lieux de résidence fortement
dégradé (12.8% contre 37.3%).
En ce qui concerne les comportements violents rares, nous
constatons une relation statistique entre ceux ci et la dégradation du
quartier. La force de la relation est forte.
En effet, 16.9% de ceux qui estiment que leur quartier est
fortement dégradé ont eu au moins une fois lors de la
dernière année un comportement violent rare (vol à
l'arraché, menace avec une arme ou frappé quelqu'un avec une
arme) contre 2.4% pour ceux estimant que leur quartier est faiblement
dégradé.
Pour ce qui en est du vandalisme, les résultats obtenus
sont aussi significatifs et la force de la relation est forte. 30.4% des jeunes
qui ont un quartier fortement dégradé ont commis au moins une
fois lors de la dernière année un acte de vandalisme contre 7.5%
des jeunes qui ont un quartier faiblement dégradé.
A la lecture des résultats pour le vol à
l'étalage, nous constatons qu'il y a une relation statistique
significative aussi entre le vol à l'étalage et la
dégradation du quartier). 8.9% des jeunes des quartiers faiblement
dégradés ont commis au moins une fois ces douze derniers mois un
vol à l'étalage contre 25.4% des jeunes qui habitent dans un
quartier fortement dégradé. Cependant, la force de la relation
est faible.
Au niveau des délits rares contre la
propriété, nous constatons également une relation
statistique entre ceux ci et la dégradation du quartier. La force de la
relation est forte.
25.4% des jeunes qui estiment que leur quartier est fortement
dégradé ont commis au moins une fois lors de la dernière
année un délit rare contre la propriété
(effraction, vol de vélo ou de moto, vol de voiture ou vol dans une
voiture) contre 8.9%% pour les jeunes qui estiment que leur quartier est
faiblement dégradé.
Pour ce qui est du hacking, il y a aussi une relation
statistique entre notre variable dépendante (hacking) et notre variable
indépendante (dégradation du quartier). La force de la relation
est modérée. 13.8% des jeunes vivant dans des quartiers fortement
dégradés ont déjà eu à faire du hacking
contre 5% des jeunes des quartiers faiblement dégradés.
Il existe également une relation statistique entre la
vente de drogues et la dégradation du quartier. 12.1% des jeunes ayant
un quartier dégradé ont déjà vendu de la drogue au
moins commis lors de ces douze derniers mois contre 2.6% pour ceux qui ont un
quartier connaissant une faible dégradation.
Cependant, la force de la relation est faible.
3.4.3-La synthèse
Dans cette partie où nous avons essayé de tester
notre hypothèse selon laquelle lorsque dans un quartier, le processus de
dégradation de celui-ci est entamé, plus le taux de
délinquance y sera élevé, nous avons vu que dans la grande
partie de nos analyses, elle a été confirmée notre
hypothèse.
En ce qui concerne la consommation de substances, au niveau de
la prévalence vie, que ce soit pour la consommation de haschisch ou
celle de drogues dures, nous obtenons des résultats significatifs.
Pareil également en ce qui concerne la prévalence-dernier
mois.
Cependant les jeunes consommant le haschisch sont plus
nombreux que ceux consommant les drogues dures dans les deux cas de figure
(prévalence vie et prévalence-dernier mois). Cela pourrait
être du comme dit précédemment au fait qu'il serait plus
facile de se procurer du haschisch que des drogues dures.
L'état de dégradation d'un quartier a donc un
impact sur la consommation de substances sur les jeunes. André Beaudoin
(2000) montre que dans le centre ville d'une ville qu'il a nommé
C...quand les immeubles et le quartier ont commencé à se
dégrader, il a commencé à avoir dans ce quartier plus de
consommation de drogues et de ventes de drogues. Dans les quartiers
dégradés sans contrôle, viennent s'installer
généralement une population marginale ce qui va permette une
véritable organisation sociale du crime, des marchés de
substances illégales se forment et les consommateurs proviennent pour
l'essentiel de ces quartiers. (Cusson. 1989).
En ce qui concerne les comportements déviants, que ce
soit pour la prévalence vie ou la prévalence douze derniers mois,
nous obtenons des résultats significatifs. Là encore notre
hypothèse se trouve confirmée. Pour l'existence des relations
statistiques entre nos différentes variables dépendantes et notre
variable indépendantes, nous avons eu à utiliser dans certains
cas le test de Fischer et comme nous l'avons dit plus haut cela se fait dans le
cas ou dans notre tableau croisé, nous avons des cellules qui ont un
effectif inférieur à 5.
Concernant notre hypothèse à proprement
parlée, elle peut être résumée par Cusson (1989) qui
dit que ces quartiers deviennent de véritable « no man's
land » notamment les nuits pour les quartiers Américains ou se
développe la criminalité.
Skogan (1977) dit en ce qui concerne les villes
Américaines qu'à la longue ces quartiers (notamment ceux du
centre ville) vont se vider peu à peu de leur population qui va aller
s'installer ailleurs (dans la banlieue). Bourdon (1977) quant à lui voit
dans ce déplacement des populations la présence d'un effet
pervers, car pour lui ces citoyens fuyant le centre ville pour la
périphérie à cause du crime abandonnent une partie
stratégique aux criminels.
Mais nous voyons qu'il y a une différence avec les
quartiers Européens et notamment Suisse car ici le centre ville n'est
généralement pas le centre des habitations.
Il est à signaler aussi qu'indépendamment de la
non significativité des résultats de certains comportements
déviants pour ce qui est de la prévalence 12 derniers mois, les
tendances vont dans le même sens. C'est-à-dire les jeunes vivant
dans les quartiers fortement dégradés commettent plus de
comportements déviants que ceux qui ont un quartier faiblement
dégradé.
Au regard de nos différents résultats obtenus
dans nos analyses, nous pouvons mettre un bémol dans
l'interprétation de nos résultats. Car comme nous le constatons
le taux de personnes affirmant que leur lieu de résidence connaît
une forte dégradation est nettement inférieur à ceux qui
affirment le contraire. Ils sont 60 contre 3531.
Il serait intéressant de savoir est ce que l'on
obtiendra les mêmes résultats si nous avons sensiblement le
même ordre de personnes dans ces deux catégories.
Hypothèse 3 : Moins il y aura de
cohésion sociale au sein d'un quartier de résidence, plus l'on y
retrouvera de la délinquance
Pour la vérification de cette hypothèse, nous
utiliserons toujours les tableaux croisés dans lesquels, nous mettrons
en relation notre variable dépendante et celle indépendante pour
voir l'existence d'un lien statistique en eux. Il est à noter que
concernant notre variable indépendante, cohésion sociale, nous
l'avons divisé en trois partie qui sont une forte cohésion
sociale, une moyenne cohésion sociale et une faible cohésion
sociale.
3.5-La cohésion sociale et la consommation de
substances
3.5.1-La prévalence vie
Tableau 9: lien entre la cohésion sociale et la
consommation de haschisch
Cohésion sociale en 3
catégories
|
|
Haschisch
|
|
Forte cohésion (N=1342)
|
Moyenne cohésion (N=1056)
|
Faible cohésion (N=1116)
|
|
Jamais commis
|
1150
85.7%
|
885
83.8%
|
867
77.7%
|
X²= 4.419
p-value=0.036
G=0.216
Phi=0.035
|
Commis au mois une fois
|
192
14.3%
|
171
16.2%
|
249
22.3%
|
|
Total
|
100%
|
100%
|
Il existe une relation statistique significative entre la
consommation de haschisch la cohésion sociale.
Notre tableau se lit de la manière suivante, 14.3% des
jeunes qui estiment qu'il existe une forte cohésion sociale au sein de
leur quartier ont au moins une fois dans leur vie consommé du haschisch
contre 16.2% pour les jeunes qui estiment que cette cohésion est moyenne
dans leur quartier et 22.3% pour ceux qui estiment qu'elle est faible dans leur
quartier. Il est à noter que la force de la relation est
modérée.
Au niveau de la consommation de drogues dures, concernant la
prévalence vie, nous n'avons pas de relation statistique
significative.
3.5.2-La prévalence-dernier mois
Tableau 10 : lien entre la cohésion sociale et la
consommation de haschisch
Cohésion sociale en 3
catégories
|
|
Haschisch
|
|
Forte cohésion (N=1342)
|
Moyenne cohésion (N=1056)
|
Faible cohésion (N=1116)
|
|
Jamais commis
|
1257
93.7%
|
996
94.3%
|
1012
90.7%
|
X²= 12.518
p-value=0.002
G=0.146
Phi=0.60
|
Commis au mois une fois
|
85
6.3%
|
60
5.7%
|
104
9.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Pour la prévalence-dernier mois, nous avons
également l'existence d'une relation statistique significative entre la
consommation de haschisch et la cohésion sociale. 9.3% des jeunes qui
estiment que leur quartier connaît une faible cohésion sociale ont
consommé du haschisch lors du dernier mois contre 6.3% pour les jeunes
qui estiment que la cohésion sociale est forte dans leur quartier et
5.7% pour ceux estimant qu'elle est moyenne chez eux. Cependant, la force de
cette relation est faible. Nous remarquons que les jeunes avec une moyenne
cohésion sociale dans leur lieu de résidence consomment moins le
haschisch que ceux qui estiment que la cohésion sociale est forte chez
eux.
Concernant la consommation de drogues dures, nous n'obtenons
aucune relation statistique significative entre elle et notre variable
indépendante (la cohésion sociale).
3.6-La cohésion sociale et les comportements
déviants
3.6.1-La prévalence vie
Tableau 11 : lien entre la cohésion sociale et les
comportements déviants
|
Cohésion sociale en 3 catégories
|
|
|
|
Forte cohésion (N=1342)
|
Moyenne cohésion (N=1056)
|
Faible cohésion (N=1116)
|
|
Comportements violents fréquents
|
Jamais commis
|
1087
81%
|
846
80.1%
|
846
75.8%
|
X²= 10.807
p-value=0.004
G=0.104
Phi=0.56
|
Commis une fois
|
255
19%
|
210
19.9%
|
270
24.2%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Comportements violents rares
|
Jamais commis
|
1275
95%
|
1015
96.1%
|
1029
92.2%
|
X²= 20.282
p-value=0.000
G=0.217
Phi=0.76
|
Commis une fois
|
67
5%
|
41
3.9%
|
87
7.8%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
vandalisme
|
Jamais commis
|
1201
89.5%
|
910
86.2%
|
932
83.5%
|
X²= 19.244
p-value=0.000
G=0.177
Phi=0.74
|
Commis une fois
|
141
10.5%
|
146
13.8%
|
184
16.5%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Vol à l'étalage
|
Jamais commis
|
1074
80%
|
815
77.2%
|
797
71.4%
|
X²= 25.539
p-value=0.000
G=0.160
Phi=0.085
|
Commis une fois
|
268
20%
|
241
22.8%
|
319
28.6%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Délits rares contre la propriété
|
Jamais commis
|
1243
92.6%
|
976
92.4%
|
992
88.9%
|
X²= 13.489
p-value=0.001
G=0.158
Phi=0.062
|
Commis une fois
|
99
7.4%
|
80
7.6%
|
124
11.2%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Vente de drogues
|
Jamais commis
|
1300
96.9%
|
1025
97.1%
|
1060
94.9%
|
X²= 9.372
p-value=0.009
G=0.182
Phi=0.052
|
Commis une fois
|
42
3.1%
|
31
2.9%
|
56
5.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons l'existence d'une
relation statistique significative entre les comportements violents
fréquents et la cohésion sociale. Cependant, la force de cette
relation est faible.
Concernant la forte cohésion sociale et la moyenne,
nous obtenons à peu près les mêmes pourcentages (19 et
19.9%), seul les jeunes vivant dans un quartier ou il y a une faible
cohésion sociale sont au nombre de 24.2% à avoir commis ce genre
de délit.
Concernant les comportements violents rares, la force de la
relation est faible. Et nous constatons que les jeunes vivant dans un quartier
ou il y a une cohésion sociale moyenne sont ceux qui commettent le moins
ce comportements violents. Ils sont 3.9% qui estiment que leur quartier
connaît une moyenne cohésion sociale à avoir eu un
comportement violent rare durant leur vie contre 5% pour ceux qui estiment
qu'il y a une forte cohésion sociale dans leur lieu de résidence
et 7.8% pour ceux qui pensent que cette cohésion est faible.
En ce qui concerne le vandalisme, nous remarquons que moins il
y a de cohésion sociale dans un quartier, plus les jeunes commettrons
des actes de vandalisme (16.5% pour la faible cohésion sociale contre
13.8%% pour la moyenne cohésion et 10.5% pour la forte).
Cependant, il est à noter que la force de la relation
au niveau statistique est faible.
Pour le vol à l'étalage, La force de la relation
est faible. 28.6% des jeunes qui vivent dans un quartier avec une faible
cohésion sociale ont commis ce délit contre 22.8% pour ceux qui
vivent dans un quartier où la cohésion sociale est moyenne et 20%
pour ceux qui vivent dans un quartier où elle est faible.
Pour ce qui est des délits rares contre la
propriété, nous constatons que les jeunes vivants dans des
quartiers où la cohésion sociale est forte ou moyenne, commettent
un pourcentage à peu près égal dans la commission de ce
délit (7.4% et 7.6%) contre 11.2% pour ceux vivants dans un quartier
à faible cohésion sociale.
Là encore, la force de la relation est faible.
Pour la vente de drogues, il existe une relation statistique
entre la vente de drogue et la cohésion sociale. La force de cette
relation est faible.
5.1% des jeunes vivants dans un quartier à faible
cohésion sociale ont déjà vendu de la drogue contre 3.1%
pour ceux résidant dans les quartiers à forte cohésion et
2.9% pour ceux à moyenne cohésion. Nous remarquerons que les
jeunes des quartiers à moyenne cohésion sociale sont ceux qui
commettent le moins ce délit.
3.6.2-La prévalence douze derniers mois
Tableau 12 : lien entre la cohésion sociale et les
comportements déviants
|
Cohésion sociale en 3 catégories
|
|
|
|
Forte cohésion (N=1342)
|
Moyenne cohésion (N=1056)
|
Faible cohésion (N=1116)
|
|
Comportements violents fréquents
|
Jamais commis
|
1185
88.3%
|
926
87.7%
|
942
84.4%
|
X²= 9.372
p-value=0.009
G=0.182
Phi=0.052
|
Commis une fois
|
157
11.7%
|
130
12.3%
|
174
15.6%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
|
Vandalisme
|
Jamais commis
|
1269
94.6%
|
962
91.1%
|
1009
90.4%
|
X²=17.414
p-value=0.000
G=0.201
Phi=0.071
|
Commis une fois
|
73
5.4%
|
94
8.9%
|
107
9.6%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Délits rares contre la propriété
|
Jamais commis
|
1296
96.6%
|
1008
95.5%
|
1048
93.9%
|
X²=9.873
p-value=0.007
G=0.204
Phi=0.053
|
Commis une fois
|
46
3.4%
|
48
4.5%
|
68
6.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Pour la prévalence douze derniers mois, nous n'avons
que trois comportements sur sept qui ont un résultat statistique
significatif avec notre variable indépendante (cohésion sociale
du quartier).
Le premier de ces trois comportements est la
réalisation de comportements violents fréquents. La force de la
relation est faible. 11.7% des individus ayant une forte cohésion dans
leur quartier ont déjà commis ce délit lors des douze
derniers mois précédents le sondage contre 12.3% (moyenne
cohésion) et 15.6% (faible cohésion).
Le deuxième comportement déviant à avoir
une significativité est le vandalisme. A la lecture du tableau, nous
constatons que les pourcentages ne sont pas significativement
différents, même si nous constatons une légère
tendance de ce comportement violent dans les quartiers ou il y a une faible
cohésion sociale. En effet, 9.6% des jeunes dans les quartiers à
faible cohésion sociale l'ont déjà commis contre 8.9% pour
ceux qui sont dans des quartiers avec une moyenne cohésion sociale et
5.4% pour ceux qui ont une forte cohésion sociale. Cependant, la force
de la relation est faible.
Pour ce qui est des délits rares contre la
propriété, nous avons une relation statistique entre ceux ci et
la cohésion sociale. La force de la relation est faible. Nous avons 3.4%
des jeunes qui sont dans un quartier qui a une forte cohésion sociale
qui ont eu ce comportement contre 4.5% pour ceux vivant dans un quartier avec
une moyenne cohésion sociale et 6.1% pour ceux qui ont une faible
cohésion sociale.
3.6.3-La synthèse
Dans cette troisième partie qui consistait à
voir si dans un quartier où l'on retrouve une faible cohésion
sociale, les jeunes s'adonneront à plus d'actes délinquants, nous
constatons que notre hypothèse a été confirmé pour
la consommation de haschisch et pour certains comportements déviants.
En ce qui concerne la consommation de substances, seule la
consommation de haschisch a des résultats significatifs aussi bien au
niveau de la prévalence vie que de la prévalence dernière
année. Nous n'avons pas obtenu de résultats significatifs avec la
consommation de drogues dures. Cela pourrait nous amener à dire que la
faible cohésion dans un quartier a plutôt tendance à faire
que les jeunes s'adonnent plus à la consommation de drogues moins dures
comme le haschisch et non à la consommation de drogues dures comme
l'extasie, le speed, la LSD, l'héroïne ou la cocaïne.
Au niveau des pourcentages, entre les quartiers à forte
cohésion sociale et ceux à moyenne cohésion sociale, les
pourcentages ne sont pas très différents et nous trouvons moins
de jeunes vivants dans des quartiers qui ont une moyenne cohésion
sociale qui ont consommé au moins une fois du haschisch au niveau de la
prévalence-dernier mois.
Il est à noter aussi que ces pourcentages ne sont pas
très élevés ce qui pourrait emmener à dire que le
contrôle social informel, joue un rôle très important
notamment au niveau de la consommation de substances.
En ce qui concerne, les comportements déviants, notre
hypothèse de départ se trouve confirmée en ce qui concerne
certains comportements et pas dans la commission de d'autres.
Pour la prévalence vie, notre hypothèse se
trouve confirmée que dans la commission de comportements violents
fréquents, de comportements violents rares, du vandalisme, du vol
à l'étalage et des rares offenses de propriété.
Pour la prévalence douze derniers mois, l'hypothèse se trouve
confirmée avec les comportements violents fréquents, le
vandalisme et les rares offenses de propriété.
Il faut signaler que la force de la relation qui unit nos
variables dépendantes à notre variable indépendante est
pour la plupart faible.
Les pourcentages ne sont généralement pas
élevés entre les quartiers à forte et moyenne
cohésion sociale.
Pour construire notre variable cohésion sociale, nous
sommes partis de l'idée que l'existence de contrôle social
informel au sein d'une communauté rendait les liens sociaux forts ce qui
réduisait la probabilité de commission d'actes
délinquants. (Sampson et Laub, 1994).
L'existence d'un bon réseau social (entente entre les
voisins, les amis, le regard des voisins et la participation) dans une
communauté favoriserait un taux moins élevé de
délinquance.
Nous constatons qu'en ce qui concerne l'existence d'un tel
réseau social, notre hypothèse se trouve confirmée, dans
la mesure où même si nous retrouvons que dans des quartiers ou
communauté où il existe, des jeunes commettent au moins des
comportements déviants, ils ne sont pas aussi élevé vu les
pourcentages. Et ils se trouvent en nombre plus petit que ceux vivant dans les
quartiers à faible cohésion sociale. (Sampson et Groves,
1989).
Ce taux moins élevé de jeunes vivant dans des
quartiers à forte et moyenne cohésion sociale serait certainement
dû au regard porté par l'autre sur les agissements quotidiens de
ceux qui vivent et entoure ces jeunes. L'autre qui porte le regard pouvant
être le parent, le voisins qui eux participent à des
activités saines. Ces résultats confirment alors les travaux de
Hirschi (1969) et montrent que la honte de l'autre dans une communauté,
fait sentir une cohésion sociale dans le lieu de résidence et
incite moins à commettre des crimes. (Braithwaite, 1989).
VI- Hypothèse 4 : les facteurs
individuels comme le sexe, l'âge, l'ethnie, la situation familiale,
l'entente au sein de la famille et la situation de l'emploi des parents ont
plus d'influence sur la délinquance des jeunes que les facteurs de type
spatial et environnemental
Après avoir vu l'influence des trois variables que nous
avons crée (lien affectif, dégradation du quartier et
cohésion sociale) sur la délinquance, dans cette partie, nous
nous intéresserons à l'influence que peuvent avoir les facteurs
individuels sur la consommation de substances et sur la commission de
comportements déviants. Et voir si ces facteurs ont plus d'influence sur
la délinquance des jeunes par rapport aux facteurs de type spatial et
environnemental.
Pour ce faire, nous procéderons à des analyses
de régressions logistiques pour tester cette hypothèse.
Nous procéderons à des analyses de
régressions logistiques avec la consommation de substances (haschisch
et drogues dures) et les sept comportements déviants
énumérés plus haut dans notre recherche.
Les facteurs individuels qui seront pris en compte sont le
sexe, l'âge, l'ethnie, la situation familiale, l'entente au sein de la
famille, la situation de l'emploi des parents. A ces facteurs individuels, nous
allons aussi adjoindre les variables lien affectif, dégradation du
quartier et cohésion sociale pour voir entre ces 2 types de facteurs
(individuel et environnemental), lequel a le plus d'influence sur la
délinquance.
Le sexe es repartie en deux catégories :
-les garçons
-les filles
L'âge est reparti en deux catégories :
-les moins âgés de 12 ans à 14 ans
-les plus âgés de 15 ans à 17 ans
L'ethnie est repartie en deux catégories :
-lieu de naissance de la mère (0)
-lieu de naissance du père (1)
La situation familiale en trois catégories :
-vit avec ses 2 parents (0)
-vit avec un de ses parents (1)
-vit avec un de ses parents + nouveau partenaire (2)
L'entente au sein de la famille en deux
catégories :
-entente avec la mère ou la femme avec laquelle il vit
(0)
-entente avec le père ou l'homme avec lequel il vit
(1)
La situation de l'emploi des parents en deux
catégories :
-travail de la mère (0)
-travail du père (1)
4.1-La consommation de substances
4.1.1-La prévalence vie
a-Consommation de
haschisch
Tableau 13 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Âge
|
1.247
|
0.105
|
139.991
|
1
|
.000
|
3.479
|
Entente avec la mère
|
.974
|
.239
|
16.561
|
1
|
.000
|
2.649
|
Vit avec 1 parent + nouveau partenaire
|
.624
|
.174
|
12.896
|
1
|
.000
|
1.867
|
Sexe
|
.570
|
.103
|
30.744
|
1
|
.000
|
1.768
|
Vit avec 1 de ses parents
|
.386
|
.193
|
4.002
|
1
|
0.45
|
1.471
|
Dégradation du quartier
|
1.137
|
.330
|
11.872
|
1
|
.001
|
3.117
|
Travail du père
|
.368
|
.122
|
9.114
|
1
|
.003
|
1.445
|
Cohésion sociale
|
.297
|
.105
|
8.029
|
1
|
.005
|
1.346
|
Nagelkerke R Square : 0.145
A la lecture de ce tableau, nous constatons que la variable
qui a le plus d'influence sur la consommation de haschisch au niveau de la
prévalence vie est l'âge du jeune.
En effet, le résultat peut être
interprété comme suit : les plus âgés (15
à 17 ans) ont un risque trois fois supérieur de consommés
du haschisch que les moins âgés (12 à 14 ans).
Ce résultat est à relativiser car le Nagelkerke
indique que ce modèle n'explique que 14.5% de la variance consommation
de haschisch.
b- La consommation de drogues dures
Tableau 14 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
1.856
|
.464
|
16.004
|
1
|
.000
|
6.399
|
Entente avec le père
|
1.365
|
.340
|
16.080
|
1
|
.000
|
3.916
|
Âge
|
.932
|
.282
|
10.952
|
1
|
.001
|
2.539
|
Entente avec la mère
|
.989
|
.424
|
5.447
|
1
|
.020
|
2.690
|
Nagelkerke R Square : 0.090
En ce qui concerne la consommation de drogues dures,
l'élément déterminant se trouve être la
dégradation du quartier. Les jeunes des quartiers fortement
dégradés ont un risque six fois plus élevés de
consommés des drogues dures que ceux qui sont dans des quartiers
faiblement dégradés.
Notre interprétation doit être encore
relativisée car le Nagelkerke indique que le modèle explique
seulement que 10.1% de la variance.
Contrairement à la consommation de haschisch, c'est un
facteur environnemental qui a plus d'influence sur la consommation de drogues
dures.
4.1.2-La prévalence-dernier mois
a- La consommation de haschisch
Tableau 15 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Âge
|
1.200
|
.161
|
55.445
|
1
|
.000
|
3.319
|
Entente avec la mère
|
1.139
|
.290
|
15.441
|
1
|
.000
|
3.124
|
Entente avec le père
|
1.036
|
.235
|
19.394
|
1
|
.000
|
2.818
|
Sexe
|
.943
|
.159
|
35.348
|
1
|
.000
|
2.568
|
Situation familiale
|
.639
|
.183
|
12.167
|
1
|
.000
|
1.895
|
Travail de la mère
|
.424
|
.185
|
5.228
|
1
|
.022
|
1.525
|
Nagelkerke R Square : 0.127
En ce qui concerne la consommation de haschisch au niveau de
la prévalence-dernier mois, c'est l'âge qui est
l'élément déterminant comme pour la prévalence vie.
Les plus âgés ont un risque trois fois plus élevés
de consommer du haschisch que les moins âgés.
Dans ce cas aussi, l'interprétation doit être
relativisée car le Nagelkerke indique que ce modèle n'explique
que 12.8% de la variance consommation de haschisch.
b- La consommation de drogues dures
Tableau 16 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Entente avec le père
|
1.991
|
.664
|
8.999
|
1
|
.003
|
7.324
|
Sexe
|
2.458
|
.997
|
6.081
|
1
|
.014
|
11.687
|
Âge
|
1.270
|
.672
|
3.570
|
1
|
.059
|
3.56§
|
Nagelkerke R Square : 0.130
Nous remarquons que dans notre tableau que l'entente avec le
père est l'élément déterminant dans la consommation
de drogues dures au niveau de la prévalence-dernier mois.
Ce tableau s'interprète de la manière
suivante : les jeunes qui ne s'entendent pas avec leur père ou
l'homme avec lequel ils vivent, ont un risque sept fois plus
élevés de consommer des drogues dures que ceux qui s'entendent
avec leur père.
Cependant, le Nagelkerke n'explique le modèle
qu'à 13% de la variance.
4.2-Les comportements déviants
4.2.1-La prévalence vie
a-comportements violents fréquents
Tableau 17 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
1.182
|
.296
|
15.971
|
1
|
.000
|
3.261
|
Lieu de naissance du père
|
.606
|
.092
|
43.554
|
1
|
.000
|
1.833
|
Entente avec la mère
|
.617
|
.222
|
7.730
|
1
|
.005
|
1.854
|
Âge
|
.239
|
.089
|
7.279
|
1
|
.007
|
1.270
|
Cohésion sociale
|
.297
|
.105
|
8.029
|
1
|
.005
|
1.346
|
Nagelkerke R Square : 0.037
C'est la variable dégradation du quartier qui a le
plus d'influence sur la commission des comportements violents fréquents.
Les jeunes des quartiers fortement dégradés ont un risque trois
fois plus élevés de commettre ce genre de comportement que ceux
issus de quartiers faiblement dégradés. Le Nagelkerke indique que
le modèle explique 3.7% de la variance.
b-comportements violents
rares
Tableau 18 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
1.127
|
.184
|
37.521
|
1
|
.000
|
3.086
|
Entente avec le père
|
1.016
|
.260
|
15.235
|
1
|
.000
|
2.762
|
Lieu de naissance du père
|
.711
|
.165
|
18.539
|
1
|
.000
|
2.036
|
Nagelkerke R Square : 0.093
A la lecture de ce tableau, la variable sexe a plus
d'influence sur la commission des comportements violents rares. Les
garçons ont un risque trois fois plus élevés d'avoir des
comportements violents rares que les filles. Il faut cependant relativiser ce
résultat en ce sens que le Nagelkerke indique que ce modèle
n'explique que 9.3% de la variance.
c- Le vandalisme
Tableau 19 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
1.406
|
.312
|
20.265
|
1
|
.000
|
4.080
|
Sexe
|
.941
|
.116
|
65.217
|
1
|
.000
|
2.562
|
Entente avec le père
|
.727
|
.205
|
12.623
|
1
|
.000
|
2.069
|
Lieu de naissance du père
|
.328
|
.116
|
8.042
|
1
|
.005
|
1.388
|
Âge
|
.306
|
.110
|
7.782
|
1
|
.005
|
1.358
|
Cohésion sociale
|
.312
|
.115
|
7.382
|
1
|
.007
|
1.366
|
Nagelkerke R Square : 0.077
A la lecture de ce tableau, nous constatons que la variable
qui a le plus d'influence sur le vandalisme est la variable dégradation
du quartier. Dans ce cas, c'est plutôt une variable environnemental qui
agit le plus sur notre variable dépendante. En effet, les jeunes des
quartiers fortement dégradés ont un risque quatre fois plus
élevés de commettre des actes de vandalisme que ceux des
quartiers faiblement dégradés.
Cette interprétation doit être relativisée
car le Nagelkerke indique que le modèle explique seulement 7.7% de la
variance.
d- Vol à l'étalage
Tableau 20 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
.909
|
.308
|
8.718
|
1
|
.000
|
2.483
|
Vit avec au moins un de ses parents
|
.728
|
.152
|
22.834
|
1
|
.000
|
2.071
|
Âge
|
.332
|
.086
|
14.753
|
1
|
.000
|
1.393
|
Entente avec le père
|
.526
|
.173
|
9.242
|
1
|
.002
|
1.691
|
Entente avec la mère
|
.653
|
.222
|
8.696
|
1
|
.003
|
1.922
|
Lieu de naissance du père
|
.250
|
.093
|
7.279
|
1
|
.007
|
1.284
|
Cohésion sociale
|
.247
|
.092
|
7.261
|
1
|
.007
|
1.280
|
Sexe
|
.232
|
.087
|
7.112
|
1
|
.008
|
1.261
|
Nagelkerke R Square : 0.052
Nous constatons par ce tableau, que c'est la
dégradation qui a plus d'influence dans la réalisation d'un vol
à l'étalage comme pour le vandalisme. C'est une variable
environnemental qui a donc plus d'influence sur la réalisation de ce
genre de délits. Compte tenu de la valeur de l'odd's ratio, nous
constatons que les jeunes des quartiers des quartiers fortement
dégradés ont un risque deux fois plus élevés de
commettre un vol à l'étalage que les jeunes des quartiers
faiblement dégradés.
Le Nagelkerke indique que le modèle explique 5.2% de la
variance.
e- Délits rares contre la
propriété
Tableau 21 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
1.110
|
.148
|
55.987
|
1
|
.000
|
3.035
|
Âge
|
.722
|
.137
|
27.766
|
1
|
.000
|
2.059
|
Dégradation du quartier
|
1.025
|
.355
|
8.358
|
1
|
.004
|
2.788
|
Entente avec le père
|
.697
|
.241
|
8.386
|
1
|
.004
|
2.008
|
Travail du père
|
.560
|
.276
|
4.123
|
1
|
.042
|
1.750
|
Lieu de naissance mère
|
.345
|
.170
|
4.103
|
1
|
.043
|
1.411
|
Vit avec au moins 1 parent
|
.465
|
.232
|
4.011
|
1
|
.045
|
1.593
|
Lieu de naissance père
|
.341
|
.170
|
4.013
|
1
|
.045
|
1.407
|
Nagelkerke R Square : 0.103
Pour ce qui est des délits rares contre la
propriété, c'est plutôt un facteur individuel qui a le plus
d'influence. Il s'agit du sexe. Vu l'odd's ratio, les plus âgés
des jeunes ont un risque trois fois plus élevés de commettre des
délits rares contre la propriété que les moins
âgés. Le modèle est expliqué seulement que par 10.3%
de la variance selon le Nagelkerke.
f- Le hacking
Tableau 22 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
1.526
|
.171
|
79.293
|
1
|
.000
|
4.598
|
Entente avec la mère
|
1.043
|
.300
|
12.076
|
1
|
.001
|
2.837
|
Lieu de naissance père
|
.436
|
.144
|
9.138
|
1
|
.003
|
1.547
|
Entente avec le père
|
.555
|
.271
|
4.200
|
1
|
.040
|
1.743
|
Nagelkerke R Square : 0.091
Nous constatons que pour le hacking, c'est un facteur
individuel en l'occurrence le sexe qui a le plus d'influence dans sa
réalisation. Les garçons ont un risque quatre fois plus
élevés de commettre du hacking que les filles. Le Nagelkerke
indique que le modèle explique 9.1% de la variance.
g- Vente de drogues
Tableau 23 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Entente avec le père
|
1.706
|
.267
|
40.821
|
1
|
.000
|
5.509
|
Dégradation du quartier
|
1.675
|
.403
|
17.246
|
1
|
.000
|
5.337
|
Sexe
|
1.479
|
.243
|
37.138
|
1
|
.000
|
4.387
|
Âge
|
.981
|
.210
|
21.740
|
1
|
.000
|
2.666
|
Nagelkerke R Square : 0.136
A la lecture de ce tableau, nous constatons que c'est un
facteur individuel qui influence le plus la vente de drogues. Il s'agit de
l'entente au sein de la famille du jeune notamment l'attente avec son
père.
Selon la valeur de l'odd's ratio, les jeunes qui ne
s'entendent pas avec leur père ou l'homme avec lequel ils vivent ont un
risque cinq fois plus élevés de vendre de la drogue que qui
s'entendent avec leur père ou l'homme avec lequel ils vivent. Le
modèle n'explique que 13.6% de la variance.
4.2.2-La prévalence dernière
année
a- Les comportements violents
fréquents
Tableau 24 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
1.663
|
.134
|
153.056
|
1
|
.000
|
5.277
|
Entente avec la mère
|
1.084
|
.260
|
17.358
|
1
|
.000
|
2.956
|
Lieu naissance du père
|
.571
|
115
|
24.632
|
1
|
.000
|
1.770
|
Âge
|
.291
|
.111
|
6.824
|
1
|
.009
|
1.337
|
Nagelkerke R Square : 0.139
A la lecture de ce tableau, nous constatons que c'est un
facteur individuel qui a le plus d'influence sur la commission des
comportements violents fréquents. Il s'agit du sexe et vu la valeur de
l'odd's ratio, les garçons ont un risque cinq fois plus
élevés d'avoir des comportements violents que les filles.
Nous obtenons le même facteur c'est-à-dire le
sexe aussi bien avec la prévalence vie qu'avec la prévalence
dernière année.
Il nous faut cependant relativiser car le Nagelkerke indique
que ce modèle n'explique que 13.9% de la variance comportements violents
fréquents.
b- Les comportements violents rares
Tableau 25 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
1.457
|
.279
|
27.339
|
1
|
.000
|
4.291
|
Entente avec le père
|
1.416
|
.334
|
17.987
|
1
|
.000
|
4,121
|
Lieu naissance du père
|
.890
|
.229
|
15.167
|
1
|
.000
|
2.436
|
Entente avec la mère
|
.824
|
.444
|
3.447
|
1
|
.000
|
2.280
|
Nagelkerke R Square : 0.099
Concernant les comportements violents rares, c'est encore un
facteur individuel qui a le plus d'influence, il s'agit du sexe. Les
garçons ont un risque quatre fois plus élevés d'avoir des
comportements violents rares que les filles. Encore une fois il faut
relativiser les résultats car le modèle n'indique que 9.9% de la
variance.
C'est le même facteur (le sexe) qui a le plus
d'influence sur la commission de ce délit aussi bien concernant la
prévalence vie que la prévalence dernière année.
c- Le vandalisme
Tableau 26 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
1.369
|
.355
|
14.864
|
1
|
.000
|
3.933
|
Sexe
|
1.091
|
.154
|
50.240
|
1
|
.000
|
2.978
|
Entente avec le père
|
1.013
|
.235
|
18.511
|
1
|
.000
|
2.754
|
Nagelkerke R Square : 0.081
Nous constatons qu'aussi bien pour la prévalence vie
que pour la prévalence dernière année, c'est la
dégradation du quartier qui a le plus d'influence sur le vandalisme. Il
s'agit d'un facteur environnemental et vue l'odd's ratio, les jeunes des
quartiers fortement dégradés ont un risque trois fois plus
élevés de commettre des actes de vandalisme que ceux des
quartiers faiblement dégradés.
Il nous faut par contre toujours relativiser nos
résultats car le modèle avec le Nagelkerke n'explique que 8.1% de
la variance du vandalisme
d- Le vol à l'étalage
Tableau 27 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Entente avec le père
|
1.045
|
.201
|
26.965
|
1
|
.000
|
2.843
|
Entente avec la mère
|
1.034
|
.256
|
16.352
|
1
|
.000
|
2.812
|
Dégradation du quartier
|
1.74
|
.348
|
9.524
|
1
|
.002
|
2.927
|
Travail du père
|
.436
|
.154
|
7.975
|
1
|
.005
|
1.547
|
Nagelkerke R Square : 0.043
Contrairement à la prévalence vie ou
s'était un facteur de type environnemental (dégradation du
quartier) qui avait le plus d'influence sur la commission des vols à
l'étalage, en ce qui concerne la prévalence dernière
année, c'est plutôt l'entente au sein de la famille notamment avec
le père. En effet, les jeunes qui ne s'entendent pas avec leur
père ont un risque deux fois plus élevés de commettre un
vol à l'étalage que ceux qui s'entendent avec leur mère ou
la femme avec laquelle ils vivent.
Le Nagelkerke indique que le modèle explique 4.7% de la
variance
e- Les rares offenses contre la
propriété
Tableau 28 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
1.687
|
.353
|
22.798
|
1
|
.000
|
5.405
|
Sexe
|
1.154
|
.202
|
32.781
|
1
|
.000
|
3.172
|
Âge
|
.547
|
.179
|
9.312
|
1
|
.002
|
1.727
|
Nagelkerke R Square : 0.098
Le sexe avait été l'élément
déterminant dans la réalisation des rares offenses de
propriété en ce qui concerne la prévalence vie. Pour ce
qui est de la prévalence dernière année, c'est
plutôt la dégradation du quartier qui est un facteur de type
environnemental.
Les jeunes des quartiers fortement dégradés ont
un risque cinq fois plus élevés de commettre des rares offenses
de propriété que ceux des quartiers faiblement
dégradés, mais le modèle n'explique que 9.8% de la
variance.
f- Le hacking
Tableau 29 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
1.589
|
.207
|
58.706
|
1
|
.000
|
4.901
|
Entente avec la mère
|
.995
|
.345
|
8.322
|
1
|
.004
|
2.703
|
Entente avec le père
|
.700
|
.303
|
5.340
|
1
|
.0021
|
2.013
|
Lien affectif
|
.334
|
.170
|
3.852
|
1
|
.050
|
1.397
|
Nagelkerke R Square : 0.088
Comme pour la prévalence vie, le sexe est le facteur
déterminant dans la réalisation du hacking et les garçons
ont un risque quatre fois plus élevés de faire du hacking que les
filles. Cependant le Naelkerke indique que 8.8% de la variance.
g- La vente de drogues
Tableau 30 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Entente avec le père
|
1.602
|
.306
|
27.388
|
1
|
.000
|
4.964
|
Sexe
|
1.532
|
.278
|
30.415
|
1
|
.000
|
4.628
|
Âge
|
.944
|
.238
|
15.770
|
1
|
.000
|
2.571
|
Nagelkerke R Square : 0.118
Nous obtenons le même facteur qui influence la vente de
drogues aussi bien pour la prévalence vie que pour celle de la
dernière année. Il s'agit de l'entente au sein de la famille
notamment celle avec le père. Vu la valeur de l'odd's ratio, les jeunes
qui ne s'entendent pas avec leur père ou l'homme avec lequel ils vivent
ont un risque quatre fois plus élevés de vendre de la drogue que
ceux qui s'entendent avec leur père ou l'homme avec lequel ils
vivent.
Le Nagelkerke indique que 11.8% de la variance vente de
drogues.
4.2.3- Synthèse
En résumé pour ce qui est de la consommation de
substances, nous constatons que les facteurs de type individuel ont plus
d'influence sur la commission de ce délit. Sauf la dégradation du
quartier qui a un impact plus important en ce qui concerne la consommation des
drogues dures pour ce qui est de la prévalence vie.
Ces résultats vont à l'encontre de Shaw et McKay
(1969) qui ont affirmé en tenant compte du fait que la
délinquance persistait dans les quartiers de Chicago quand bien
même la composition de la population était changeante que la
délinquance était plus le produit de facteurs environnementaux
qu'individuels.
Leur point de vue se trouve justifié dans notre analyse
que pour la consommation de drogues dures pour la prévalence vie.
Pour ce qui est des comportements déviants, nous
obtenons aussi le fait que les facteurs individuels jouent un rôle
beaucoup plus déterminant que les facteurs environnementaux aussi bien
pour ce qui est de la prévalence vie que de la prévalence
dernière année.
Les seules fois où se sont des facteurs
environnementaux qui jouent un rôle déterminant, il s'agit
toujours du même facteur c'est-à-dire la dégradation du
quartier. Ni le lien affectif avec son lieu de résidence, ni la
cohésion sociale dans un quartier n'ont été les facteurs
prépondérants dans la commission d'un comportement
déviants, ni dans celui de la consommation de substances.
Outre la consommation de drogues dures (prévalence
vie), la dégradation du quartier joue un rôle important au niveau
des rares offenses contre la propriété (prévalence 12
mois), le vandalisme (prévalence 12 mois et vie) et le vol à
l'étalage (prévalence vie). Cela pourrait être dû au
fait que pour la réalisation de ces différents délits, le
désordre a une influence spécifique.
La majeure partie de nos résultats rejoignent ceux de
Guiada Guerra (2007), qui affirment dans son étude mené sur la
délinquance des quartiers Lausannois que : « les
variables ayant trait à l'environnement du jeune, soit à son
quartier d'habitation n'ont pas d'influence sur le fait qu'il commette ou non
un délit. Bien plus, cela tient à ses caractéristiques
personnelles : âge et sexe et surtout la voie scolaire dans laquelle
il effectue son cursus scolaire ».
Cependant si elle parle de voie scolaire dans son
étude, nous nous ne nous sommes pas intéressé à
celle-ci dans notre sondage car la plupart des sondés comme nous l'avons
dit sont entre la septième et la neuvième année
d'étude.
En ce qui concerne les facteurs individuels, ceux qui ont le
plus d'influence sont le sexe et l'âge. Et lors de nos analyses, nous
nous sommes aussi aperçus que concernant le sexe, les jeunes
garçons étaient plus impliqués dans les différents
types de délits que les jeunes filles et que pour l'âge, que ceux
de 15 à 17ans commettaient plus de délits que ceux de 12 à
14 ans.
Ces résultats se retrouvent aussi bien dans les travaux
de Guerra (2007) et de Fink et Robatti (2007). Et nous référent
aux jugements pénaux à l'encontre des mineurs des années
2003 à 2004, nous obtenons le tableau suivant pour ce qui est de
l'âge
Tableau 31 :
|
2003
|
2004
|
N
|
%
|
N
|
%
|
7-14 ans
|
2768
|
20.4%
|
2965
|
20.7%
|
15-17 ans
|
10771
|
79.6%
|
11378
|
79.3%
|
Pour ce qui est du sexe, nous obtenons le tableau suivant
toujours en nous référent aux jugements pénaux des
adolescents de 2003 à 2005.
Tableau 32 :
|
2003
|
2004
|
2005
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Total
|
10771
|
100
|
11378
|
100
|
10936
|
100
|
masculin
|
9008
|
83.6%
|
9371
|
82.4%
|
8912
|
81.5%
|
féminin
|
1763
|
16.4%
|
2007
|
17.6%
|
2024
|
18.5%
|
Pour conclure cette partie, nous pouvons donc affirmer que
notre hypothèse n°4 se trouve confirmée car les facteurs
individuels ont plus d'influence sur la délinquance des jeunes que les
facteurs de type spatial ou environnemental.
V- LA VICTIMISATION
Dans cette seconde partie, nous essayerons de voir l'influence
que chacune de nos nouvelles variables (lien affectif, dégradation du
quartier et cohésion sociale) aura sur la victimisation, nous
utiliserons les tableaux croisés. Il s'agira pour nous de mettre en
relation chacune de ces trois variables le fait d'avoir été
victime. La victimisation devient donc dans cette partie la variable
dépendante.
Ensuite nous procéderons à des analyses
multivariées pour voir lequel des facteurs soit individuels ou
environnementaux a le plus d'influence sur les différentes sortes de
victimisation dont nous disposons dans notre sondage.
Il est à noter qu'au niveau de la victimisation, nous
disposons uniquement de la prévalence dernière année et la
victimisation comprend quatre groupes. Il est à signaler aussi que nous
ne représenterons dans nos tableaux que les résultats qui sont
significatifs.
5.1-Lien entre le lien affectif et la
victimisation
Tableau 33
|
Lien affectif en deux catégories
|
|
|
Fort lien (N=2493)
|
Faible lien affectif (N=1097)
|
|
Le fait d'avoir été volé de quelque
chose
|
jamais été victime
|
1972
79.1%
|
808
73.7%
|
X²= 12.560
p-value=0.000
G=0.231
Phi=0.059
|
Victime au moins une fois
|
521
20.9%
|
289
26.3%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Ce tableau se lit des la manière suivante : 26.3%
des jeunes affirmant qu'ils ont un faible lien affectif avec leur quartier ont
au cours de la dernière année précédent le sondage
été victime d'un vol notamment du vol d'un livre, d'argent, de
téléphone portable, affaires de sports, vélo, etc... ,
contre 20.9% pour ceux qui estiment avoir des liens affectifs avec leur lieu de
résidence.
Il y a donc une relation statistique entre le lien affectif et
le fait d'avoir été volé.
5.2-Lien entre la dégradation du quartier et la
victimisation
Tableau 34
|
Dégradation du quartier en deux catégories
|
|
|
Faible dégradation (N=3531)
|
Forte dégradation (N=60)
|
|
Être obligé de donner de l'argent ou autres
choses
|
Jamais été victime
|
3457
97.9%
|
52
86.7%
|
X²= 34.289
Fischer Test=0.000
G=0.760
Phi=0.098
|
Victime au moins une fois
|
74
2.1%
|
8
13.3%
|
|
Total
|
100%
|
100%
|
|
Avoir été frappé ou blessé
violemment
|
Jamais été victime
|
3457
97.9%
|
51
84.5%
|
X²= 44.306
Fischer Test=0.000
G=0.787
Phi=0.112
|
Victime au moins une fois
|
74
2.1%
|
9
15.5%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Le fait d'avoir été volé de quelque
chose
|
Jamais été victime
|
2744
77.7%
|
38
63,9%
|
X²= 6.496
P. V=0.078
G=0.279
Phi=0.030
|
Victime au moins une fois
|
787
22.3%
|
22
36.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Dans ce tableau, nous voyons que notre variable
indépendante a des relations statistiques avec le fait d'avoir
été obligé de donner de l'argent ou autres choses, le fait
d'avoir été frappé violemment et le fait d'avoir
été volé de quelque chose. Que se soit par la p-value ou
le test de Fischer, il y a des liens entre variable indépendante et
celle dépendante.
En ce qui concerne le fait d'avoir été
forcé de donner de l'argent ou autres choses, les jeunes des quartiers
fortement dégradés sont plus victimes (13.3% contre 2.1% pour les
autres) et la relation est faible.
Pour le fait d'avoir été frappé
violemment, 2.1% de ceux qui ont un quartier faiblement dégradés,
en ont été victimes contre 15.5% pour les jeunes des quartiers
dégradés avec toujours une relation faible.
Concernant le fait d'avoir été volé de
quelque chose, nous obtenons les résultats suivants : 22.3% des
jeunes vivant dans un quartier faiblement dégradés en ont
été victimes contre 36.1% pour ceux vivant dans un quartier
fortement dégradés.
Comme nous l'avons signifié pour la délinquance,
ces pourcentages pourraient être autres si nous n'obtenions pas cet
écart aussi considérables entre ceux vivant dans les quartiers
dégradés et ceux dans des quartiers non
dégradés.
Cependant, la plupart des auteurs dans la littérature
affirment l'existence d'un lien entre la victimisation et la dégradation
d'un quartier. Généralement ces quartiers laissés à
l'abandon, permettent à des délinquants de s'installer et de
pouvoir mener à leur aise leurs activités. Les populations sont
alors victimes de nombreux actes de victimisation, ce qui pousse la plupart
à quitter ces quartiers. (Shaw et Mckay, 1962).
Aux Etats-Unis par exemple, la dégradation d'un
quartier peut déclencher assez rapidement un exode massif parmi les
classes moyennes (Cusson, 1989) pour ne pas prendre le risque d'être
victimes de ces délinquants qui s'y installent.
5.3-Cohésion sociale et
victimisation
Tableau 35 :
|
Cohésion sociale en trois catégories
|
|
|
|
Forte cohésion (N=1342)
|
Moyenne cohésion (N=1056)
|
Faible cohésion (N=1116)
|
|
Être obligé de donner de l'argent ou autres
choses
|
Jamais été victime
|
1322
98.5%
|
1032
97.7%
|
1081
96.9%
|
X²= 7.383
P. V=0.025
G=0.250
Phi=0.046
|
Victime au moins une fois
|
20
1.5%
|
24
2.3%
|
35
3.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Le fait d'avoir été volé de quelque
chose
|
Jamais été victime
|
1070
79.7%
|
817
77.4%
|
828
74.2%
|
X²= 10.378
P. V=0.006
G=0.105
Phi=0.055
|
Victime au moins une fois
|
272
20.3%
|
239
22.6%
|
288
25.8%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Maltraitance à l'école
|
Jamais été victime
|
1184
88.2%
|
946
89.6%
|
947
84.9%
|
X²= 11.416
P. V=0.003
G=0.094
Phi=0.057
|
Victime au moins une fois
|
158
11.8%
|
110
10.4%
|
169
15.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons l'existence d'un
lien statistique significatif entre la cohésion sociale et le fait
d'avoir été obligé de donner de l'argent ou autres choses,
le fait d'avoir été dépossédé de quelque
chose et la maltraitance à l'école.
Concernant le fait d'avoir été obligé de
donner de l'argent ou autre chose, la force de la relation est nulle à
faible. 3.1% des jeunes qui vivent dans un quartier où il y a une faible
cohésion sociale ont au moins été obligé une fois
de donner de l'argent ou autre chose contre 2.3% pour les jeunes des quartiers
à moyenne cohésion sociale et 1.5% pour les jeunes des quartiers
à forte cohésion sociale.
Pour le fait d'avoir été
dépossédé de quelque chose, 25.8% de ceux qui estiment
que leur lieu de résidence connaît une faible cohésion
sociale en ont été au moins une fois victimes contre 22.6% (pour
la moyenne cohésion) et 20.3% (pour la forte cohésion).
Pour ce qui est de la maltraitance à l'école,
nous constatons que 15.1% de ceux qui ont une faible cohésion sociale
dans leur quartier en ont été déjà victimes. Pour
la forte cohésion sociale, ils sont 11.8% à avoir
été victime contre 10.4% pour la moyenne cohésion. Nous
remarquerons que ceux qui vivent dans les quartiers ou il y a une moyenne
cohésion sociale, sont moins victimes que ceux vivant dans un quartier
avec une forte cohésion sociale même si les différences de
pourcentage ne sont pas énormes.
Ces résultats vont dans le même sens que ceux de
Ludemann et Sascha (2007) qui montrent en effet que les incivilités, les
contacts avec les voisins et le capital social général ont des
effets positifs sur la victimisation.
5.4-les facteurs individuels comme le sexe,
l'âge, l'ethnie, la situation familiale, l'entente au sein de la famille
et la situation de l'emploi des parents ont plus d'influence sur la
victimisation des jeunes que les facteurs de type spatial et
environnemental
Dans cette partie, nous nous intéresserons à
l'influence que peuvent avoir les facteurs individuels sur la victimisation
subie par les jeunes. Et voir si ces facteurs ont plus d'influence sur leur
victimisation par rapport aux facteurs de type spatial et environnemental.
Comme nous l'avons signifié précédemment,
la victimisation concerne quatre variables que nous allons prendre
séparément pour voir lequel de facteurs individuel ou
environnemental a le plus d'influence sur chacun.
5.4.1-Être obligé de donner de l'argent
ou autres choses
Tableau 36 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Sexe
|
.777
|
.266
|
8.504
|
1
|
.004
|
2.175
|
Entente avec la mère
|
1.197
|
.431
|
7.726
|
1
|
.005
|
3.310
|
Dégradation du quartier
|
1.286
|
.497
|
6.683
|
1
|
.010
|
3.617
|
Lieu naissance du père
|
.613
|
.250
|
5.995
|
1
|
.014
|
1.846
|
Entente avec le père
|
.807
|
.395
|
4.170
|
1
|
.041
|
2.242
|
Nagelkerke R Square : 0.064
A la lecture de ce tableau, nous constatons que la variable
qui a le plus d'influence sur notre variable dépendante est le sexe. Il
s'agit d'une variable de type individuel.
Au vu de la valeur de l'odd's ratio, nous pouvons
interpréter le résultat de manière suivante : les
garçons ont un risque deux fois plus élevés d'être
obligés de donner de l'argent ou autre chose que les filles
Il faut cependant relativiser ce résultat en ce sens
que le Nagelkerke indique que ce modèle n'explique que 6.4% de la
variance.
5.4.2-Avoir été frappé ou
blessé violemment
Tableau 37 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
1.525
|
.481
|
10.039
|
1
|
.002
|
4.595
|
Entente avec le père
|
.959
|
.341
|
7.908
|
1
|
.005
|
2.608
|
Lien naissance du père
|
.575
|
.246
|
5.473
|
1
|
.019
|
1.777
|
Entente avec la mère
|
.858
|
.415
|
4.267
|
1
|
.039
|
2.359
|
Nagelkerke R Square : 0.074
La variable ayant le plus d'influence sur notre variable
dépendante est également la dégradation du quartier. Les
jeunes des quartiers fortement dégradés ont un risque quatre fois
plus élevés d'être frappé ou blessé
violemment que ceux des quartiers faiblement dégradés.
Cette interprétation doit encore une fois être
relativisée, en effet, le Nagelkerke indique que le modèle
explique seulement 7.4% de la variance.
5.4.3-Le fait d'avoir été
dépossédé de quelque chose
Tableau 38 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Dégradation du quartier
|
.596
|
.313
|
3.637
|
1
|
.000
|
1.815
|
Lieu de naissance de la mère
|
.286
|
.092
|
9.659
|
1
|
.002
|
1.331
|
Lien affectif
|
.247
|
.093
|
7.086
|
1
|
.008
|
1.281
|
Entente avec le père
|
.405
|
.176
|
5.310
|
1
|
.021
|
1.500
|
Nagelkerke R Square : 0.117
Dans ce tableau, nous constatons une fois encore que c'est la
dégradation du quartier qui a le plus d'influence sur notre variable
dépendante. Les jeunes des quartiers fortement dégradés
ont un risque plus élevés d'en être victime que ceux des
quartiers faiblement dégradés. Le nagelkerke explique le
modèle a 11.7% de la variance.
5.4.4-La maltraitance à
l'école
Tableau 39 :
|
B
|
S. E
|
Wald
|
Df
|
Sig
|
Exp (B)
|
Entente avec le père
|
.730
|
.195
|
13.974
|
1
|
.000
|
2.075
|
Entente avec la mère
|
.687
|
.248
|
7.683
|
1
|
.006
|
1.987
|
Travail du père
|
.456
|
.240
|
3.608
|
1
|
.058
|
1.578
|
Nagelkerke R Square : 0.025
Concernant la maltraitance à l'école, c'est
l'entente au sein de la famille notamment l'entente envers le père qui a
le plus d'influence. Il s'agit d'un facteur de type individuel et les jeunes
qui ne s'entendent pas avec leur père ou l'homme avec lequel ils vivent
ont un risque deux fois plus élevés d'en être victime que
ceux qui s'entendent avec leur père ou l'homme avec lequel ils vivent.
Le nagelkerke n'explique cependant que 2.5% de la variance.
5.4.5- Synthèse
Concernant la victimisation, nous obtenons de résultats
à peu près similaires à ceux de la délinquance. En
effet, si au niveau de la délinquance, les facteurs propres aux
individus étaient ceux qui augmentaient le risque de la
réalisation de la délinquance. En ce qui concerne la
victimisation, on a aussi bien des facteurs environnementaux et individuelles
qui agissent sur les quatres types de victimisation défini dans notre
sondage.
Cela pourrait venir du fait que dans un quartier
dégradé, les jeunes délinquants sont non seulement acteurs
de délinquance mais sont aussi dans une bonne partie des cas
eux-mêmes victimes de ces actes. Ces quartiers devenus
dégradés, ils sont la cible d'individus tels que des
délinquants, des prostituées, des consommateurs et vendeurs de
drogues. Pour ce qui en est des vendeurs de drogues, ils ont très
souvent victimes de délinquance, de même que les consommateurs.
(Aebi, 2006).
VI-CONCLUSION
Pour la réalisation de ce travail, nous nous sommes
basés sur l'international self reported delinquency 2 qui a
été effectué dans toute la Suisse (Alémanique,
Romande et Tessin). Il s'agit d'un sondage de délinquance
auto-révélée.
Le sondage de délinquance
auto-révélée a pour but de faire en sorte qu'une personne
révèle d'elle-même les délits commis durant une
certaine période. Ce genre de sondage a des avantages comme des
inconvénients notamment au niveau de leur validité et de leur
fiabilité.
Aebi (2006), nous apprends qu'avec ces sondages, il existe un
certain nombre de problèmes. Ces sondages sont plus efficaces chez les
jeunes que chez les adultes notamment s'ils ont déjà eu des
problèmes avec la police (Junger-Tas, 1989).
Il peut y avoir aussi dans ces sondages un amalgame entre les
concepts de prévalence et ceux d'incidence. Le premier étant
« le pourcentage de personnes qui ont commis des
délits » et le second « le nombre de délits
commis ». il y a aussi le problème du
« téléscopage » c'est-à-dire de la
localisation des évènements dans le temps ; de la
compréhension du libellé d'une question.
Cependant, ces sondages permettent de mieux toucher le chiffre
noir que les statistiques officielles.
Dans notre étude, la prévalence portait aussi
bien sur la prévalence vie que sur la prévalence dernière
année ou dernier mois en fonction des différents délits.
Il a permis de voir la prévalence de jeunes qui ont commis au moins une
fois ces délits dans ce laps de temps ou qui en ont été
victimes.
Nous avons essayé de voir l'influence qu'avaient
certaines variables environnementales sur la commission d'un délit par
un jeune. Mais malheureusement pour certaines comme la dégradation du
quartier, le petit nombre d'effectifs à disposition ne nous permet pas
de généraliser nos résultats.
Nos différentes hypothèses se sont
confirmées dans la plupart de nos analyses et au niveau de notre
quatrième hypothèse, pour la délinquance, les facteurs
individuels étaient plus déterminants sur l'individu que les
facteurs environnementaux. Par contre pour la victimisation, c'est le contraire
que nous avons obtenu avec nos résultats.
Dans notre partie théorique, nous nous sommes
intéressés aux travaux de l'Ecole de Chicago notamment ceux de
Shaw et McKay (1924, 1942, 1969), à la théorie des
« broken windows » et à la théorie du
contrôle social. Nous avons choisi nos questions de recherche et nos
hypothèses en prenant en compte les idées de ces courants
doctrinaux.
Les trois premières hypothèses de notre
recherche se basent sur les théories des « broken
windows » et du contrôle social. Nous avons voulu voir l'effet
qu'a les différents types de quartiers que nous avons défini sur
la réalisation de la délinquance et de la victimisation.
Concernant le lien affectif et la cohésion sociale au
sein d'un quartier nous nous sommes basés sur la théorie du
contrôle sociale avec notamment le « neighbourhood
watching ». En ce qui concerne la dégradation du quartier sur
les « broken windows » et nous nous sommes aperçu
qu'en Suisse le nombre de jeunes (en tenant compte de notre sondage) affirmant
vivre dans un quartier dégradés est très minoritaire.
Nous avons pu découvrir concernant notre
quatrième hypothèse que les facteurs de types individuels
étaient plus déterminants dans la réalisation d'un
délit par le jeune que les facteurs de type environnementaux. Ces
résultats vont à l'encontre de ceux de Shaw et McKay (1924, 1942,
1969), mais vont plutôt dans le sens de Weijters et al (2007). Cela
pourrait s'expliquer par le fait que la première étude se soit
déroulée aux Etats-Unis et la seconde en Hollande. Notre
recherche faite en Suisse et qui va dans le sens de l'étude Hollandaise
montre que les causes déterminantes de la délinquance ne sont pas
les mêmes aux Etats-Unis qu'en Europe.
Concernant la victimisation, aussi bien des facteurs de types
environnementaux notamment la dégradation du quartier qu'individuels
agissent dans le fait qu'un jeune soit victime ou pas d'un des types de
victimisation que nous avons dans le sondage.
Nous pensons avoir dans ce travail malgré les
imperfections dégagés une certaine tendance de la
délinquance et de la victimisation dans les quartiers et qu'il serait
intéressant pour les années à venir d'y consacrer des
études plus poussées. Le sujet mériterait aussi
d'être développé plus en avant avec une base de
données comprenant tous les autres pays dans lesquels ont
été aussi réalisés ce sondage de délinquance
auto reporté.
ANNEXE
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* 1 Utilisé un ordinateur
pour faire du piratage
* 2 Le fait d'avoir
été maltraité à l'école (d'autres
élèves t'ont humilié, se sont moqués de toi, t'ont
frappé ou donné des coups de pieds ou t'ont exclu de leur
groupe)
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