WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Elaboration du plan simple de gestion de la foret communautaire du gic solib dans l'arrondissement de Messondo, département du Nyong et Kelle, région du centre

( Télécharger le fichier original )
par Achille TUETE
Université de Dschang, Cameroun - Ingénieur des eaux, forêts et chasses 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
Du tableau 3, il ressort que les mois d'Avril, Septembre et Octobre sont les plus pluvieux car, totalisant près de 48 % des précipitations annuelles. Les mois de Décembre, Janvier et Février, qui ne représentent que 4 % constituent la période sèche. La température annuelle moyenne est d'environ 25 °C.

3.1.2.3 Hydrographie

La région présente une faible circulation des eaux ainsi qu'une salinité peu élevée. Les marées sont de type semi-diurne et atteignent parfois les amplitudes de 0,5 à 2,7 mètres. Le réseau hydrographique est dominé par la Sanaga et ses nombreux affluents.

3.1.2.4 Pédologie

Les sols sont de deux types : sur les versants du massif, on rencontre des sols peu profonds, avec une texture sablo-argileuse. Sur les buttes tabulaires et les collines basses, on observe des sols ferralitiques et profonds. Les parcelles de pentes supérieures à 15 % sont rocailleuses et quasi-inutilisables par les paysans à cause de l'instabilité des sols, les sites situés sur les pentes faibles restent les plus exploités.

3.1.2.5 Végétation

Le sous-bois est majoritairement couvert de Marantaceae et de Zingiberaceae. Cependant, il existe encore quelques essences exploitables telles que l'Azobé (Lophira alata), l'Ilomba (Pycnanthus angolensis), l'Emien (Alstonia boonei), le Fraké (Terminalia superba) et le Movingui (Distemonanthus benthamianus). La zone est parcourue par un réseau de pistes envahies par des adventices telles que Aframomum sp et Hepatorium odoratum.

En dehors des formations forestières sur sols fermes, on y rencontre également des couvertures réduites de marécages à raphiales le long de certains cours d'eau. Dans les marécages, Pandanus sp est l'espèce la plus représentée. On distingue deux types de paysage : premièrement le paysage naturel constitué des forêts secondaires et denses semi-décidues, des recrus forestiers et des savanes arbustives ; et deuxièmement le paysage agricole ou domestiqué qui se réfère à l'espace cultivé, en jachère ou abritant des habitations.

3.1.2.6 Faune

La zone de Messondo abrite une riche faune mammalienne. On y trouve notamment le lièvre (Lepus sp), la civette (Civettictis civetta), le rat palmiste (Xerus erythropus), le porc-épic (Hystricognatha sp), le hérisson (Atelerix frontalis), le sanglier (Sus crofa), le gorille (Gorilla gorilla), le chimpanzé (Pan troglodytes troglodytes), le mandrill (Mandrillus sphinx), et l'Impala (Aepyceros mlampus). Parmi les oiseaux, on rencontre le perroquet (Poicephalus senegalus), la pintade (Numida meleagris), le francolin (Francolinus sp), le touraco (Tauraco leucolophus), le calao (Tockus sp).

Près de cinquante espèces de reptiles incluant les serpents, les lézards, les tortues, les crocodiles et les varans sont connus dans la région. Quelques espèces de poissons tels que les silures (Clarias gariepinus), les carpes (Ciprinus carpio) et les Tilapia (Oreochromis niloticus) sont présentes dans les cours d'eau de la localité.

3.1.2.7 Produits forestiers non ligneux

Les habitants de la zone de Messondo récoltent de la forêt, divers produits qui sont généralement utilisés pour se soigner, se nourrir ou pour l'art. Cette activité est surtout pratiquée par les femmes et les enfants, les principaux produits cueillis ou ramassés sont les amandes de mangues sauvages (Irvingia gabonensis), les fruits d'Essesang (Ricinodendron heudelotii) et de Moabi (Baillonella toxisperma), les écorces d'Olon (Fagara heitzii) et d'Emien (Alstonia boonei), les feuilles de Marantacées et d'okok (Gnetum africana).

3.2 Matériels

La préparation des travaux de terrain a permis de concevoir et adapter des outils nécessaires à la collecte des données socio-économiques. Il s'agit des fiches de recensement pour en dénombrer tous les résidents (voir annexe 1), des fiches d'enquête individuelle avec laquelle on devait collecter les données individuelles au niveau des ménages (voir annexe 2), d'un guide d'entretien semi structuré prévu pour la réunion communautaire, qui permettra de définir les priorités de développement des habitants.

Pour collecter les données d'inventaire, nous avons eu besoin des fiches de comptage (voir annexe 4), des fiches de correction des pentes, des normes d'inventaire d'aménagement et du manuel de dendrologie. Les travaux de terrain ont été réalisés pendant 26 jours par 27 personnes réparties en deux équipes (layonnage et comptage). Les tâches de ces équipes sont rapportées dans le tableau 4.

Tableau 4 : Matériel utilisé et distribution des tâches durant l'inventaire

Etape

Membres de l'équipe

Matériels

Layonnage

- un boussolier (chef d'équipe) ;

- un traceur ;

- un co-traceur

- un chaîneur ;

- un aide chaîneur ;

- trois coupeurs de jalons;

- dix machetteurs;

- les boussoles (Topochaix);

- le GPS (Garmin 60 cx) ;

- les clisimètres (Suunto);

- la peinture à huile de couleur rouge ;

- les machettes et les limes ;

- les bottes ;

- les gants etc...

Comptage

- trois prospecteurs botanistes dont un chef d'équipe ;

- un pointeur ;

- un porteur de câble.

- les câbles en acier, machettes;

- manuel de dendrologie et fiches de comptage ;

- un porte-documents, crayons et gommes.

La communauté de Libock a activement contribué à la réalisation de ces travaux d'inventaire en mettant à la disposition de la brigade 16 personnes dévouées dont 14 jeunes gens et 02 femmes.

3.3 Méthode

Cette section explique la méthodologie adoptée pour déceler les problèmes de la communauté, les inventorier les différentes essences de la forêt  et déterminer les travaux d'aménagement.

3.3.1 Enquêtes socio-économiques

Une réunion publique s'est tenue le 5 juin 2009 à partir de 15 heures précises (heure à laquelle tous les habitants sont rentrés des champs), dans l'une des salles de l'école primaire du village. La collecte des données s'est effectuée à travers trois (3) étapes : la réunion communautaire, le recensement de la population et les enquêtes individuelles.

L'assemblée s'est subdivisée en trois groupes : les jeunes, les femmes et les hommes. La matrice de comparaison par paire a été utilisée pour catégoriser les besoins de développement. Chaque groupe a énuméré et classé par ordre de priorité au moins sept besoins. Une fois cette classification achevée, ceux occupant le même ordre hiérarchique ont été côtés par le même nombre de points et de façon décroissante. Les projets qui apparaissaient à la fois dans les 3 groupes, puis dans 2 groupes, et affectés des plus petits nombres de points étaient retenus comme étant les plus importants.

Photo 1 : Quelques habitants de Libock suivant les explications de l'équipe

Le recensement a mobilisé quatre agents recenseurs originaires de Libock qui ont préalablement subi une brève formation menée par un membre de l'expédition avant leur déploiement sur le terrain. Trente (30) des 43 ménages que compte le village ont été enquêtés et repartis en tenant compte des quatre (04) regroupements. Lors des entretiens, l'équipe d'enquêteurs constituée d'un sociologue, du stagiaire de la FASA, et d'un membre de la brigade d'inventaire a tenu à chaque fois à faire participer le chef de famille. La durée moyenne d'un entretien était de 45 minutes.

3.3.2 Inventaire multi-ressources

Une mission de reconnaissance, de sensibilisation, de prospection et de cartographie des limites de la FC a été organisée dans la zone en Novembre 2008 et a permis d'établir le contact avec les autorités administratives et traditionnelles ainsi que la communauté toute entière, d'expliquer aux habitants du village Libock le but des travaux d'inventaire multi-ressources, de prospecter la main d'oeuvre locale disponible, d'évaluer les infrastructures existantes (routes d'accès) et de repérer les points visibles pouvant servir à fixer au moins le point de départ d'un layon.

Après la constitution de la brigade, les deux premiers jours ont servi à former théoriquement la main d'oeuvre locale. Un plan de sondage a été confectionné avec pour taux de sondage (Ts) 4 %, la surface à sonder (s) a été déterminée à partir de la superficie totale (S) de la FC par la formule suivante :

s = Ts x S

s = 0,04 x 1 742 = 69,68 ha

Des parcelles rectangulaires de 0,5 ha (250 m x 20 m) ont été considérées comme unités de comptage. Le nombre de parcelles (N) à échantillonner a été calculé à partir de la formule suivante :

N = s / A, où A est la surface d'une parcelle (0,5 ha).

N = 69,68 / 0,5 = 139,36 soit 139 parcelles

La longueur totale des layons (L) a été donnée par la formule :

L = s / l, où l est la largeur d'un layon

L = 696800 / 20 = 34 840 m

L'équidistance (eq) entre les layons était donc :

eq = S x l / s = 1 742 x 20 / 69,68 = 500 m

Les layons ont été calés SUD-EST - NORD-OUEST et NORD-OUEST - SUD-EST, de part et d'autre de l'axe routier traversant le village, choisi comme layon de base. La description des points de départ des layons est présentée à l'annexe 3.

Les opérations conduites par l'équipe de comptage concernaient les relevés dendrologiques et dendrométriques des espèces ligneuses ; l'estimation quantitative des autres ressources végétales non ligneuses (indices d'abondance pour les PFNL); et l'identification des traces, des bruits et des observations pour les ressources animales (indices de présence de faune). Les essences inventoriées ont été regroupées, selon leur Diamètre à Hauteur de Poitrine (DHP) supérieur ou égal à 20 cm. Les gaulis ont été dénombrés dans les parcelles floristiques (5 premiers mètres de chaque unité de comptage).

3.3.3 Propositions d'aménagement

A partir des résultats d'inventaire, nous avons suggéré les décisions à envisager pour les essences à aménager, les travaux sylvicoles à mener et les différentes opérations propres à la gestion des PFNL et de la faune.

Les essences faiblement représentées et celles ayant une structure diamétrique limitée ont été exclues. Nous avons aussi procédé au calcul du taux de reconstitution à partir du rapport suivant :

% Re = Nr / Np x 100

% Re : pourcentage du nombre de tiges immédiatement exploitables

Nr  : nombre de tiges résiduelles après exploitation

Np : nombre de tiges d'avenir

Pour déterminer la productivité de la forêt, nous avons associé les Coefficients de Commercialisation (CC) des essences concernées. La productivité connue, nous avons évalué la possibilité annuelle et les charges associées. Ceci a permis d'estimer les revenus et de dresser le compte d'exploitation annuel de la forêt.

3.3.4 Analyse et traitement des données

Le logiciel EXCEL a permis de traiter les données socio-économiques et de réaliser certains tableaux et figures. Le logiciel ARCVIEW a servi pour les travaux de cartographie (localisation de la forêt, plan de sondage, stratification et division de la forêt). Le logiciel TIAMA (Traitement des Inventaires Appliqués à la Modélisation des Aménagements) a été utilisé pour le traitement et la compilation des données de l'inventaire.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1 Résultats

Cette section expose les données socio-économiques (caractères démographiques, organisation socio-politique, activités principales des habitants) et présente les résultats de l'inventaire (stratification, PFNL, effectif et volume, faune), ainsi que les différentes propositions d'aménagement (affectation des terres, structures diamétriques, taux de reconstitution, possibilité forestières...)

4.1.1 Diagnostic socio-économique

4.1.1.1 Caractéristiques démographiques

A Libock, l'on a dénombré 255 personnes réparties dans 43 ménages, la taille moyenne d'un ménage étant de 6 individus. La répartition de la population par tranche d'âge et par sexe est présentée dans le tableau 5.

Tableau 5: Répartition de la population par sexe et par classe d'âge

Sexe

Classes d'âge

 

0-15 ans

16-30 ans

31-50 ans

51-60 ans

>60 ans

Totaux

Hommes

44

33

19

12

12

120

Femmes

33

41

30

10

11

135

Totaux

87

74

49

22

23

255

(Enquêtes terrain, 2009)

Du tableau 5, il ressort que la population résidente de Libock comprend 120 hommes (47,06 %) et 135 femmes (52,94 %). Elle est constituée à 63,17 % de jeunes de moins de 30 ans et à 9,02 % de personnes de plus de 60 ans. La plupart des enfants sont de sexe masculin ; à partir de 16 ans, c'est le sexe féminin qui domine. Un certain équilibre est atteint chez les personnes de plus de 50 ans. Les habitants attribuent cette dominance des jeunes à leur retour au village après avoir perdu leurs emplois en ville ou au désir d'investir dans une exploitation agricole.

4.1.1.2 Organisation socio-politique et culturelle

Le village Libock est dirigé par une chefferie de 3ème degré, du canton Yabii. Il est constitué de quatre hameaux séparés entre eux par de longs bosquets et s'étend sur près de 14 kilomètres le long de la route qui la traverse. Les autochtones sont exclusivement constitués de Bassa, regroupés en trois grandes familles : la famille Log Bii (majoritaire), la famille Yagwand et la famille Log Enga. Les mariages entre les différentes familles sont possibles. Parmi les étrangers, on retrouve les Ewondo et les anglophones.

Le mode d'habitation de la zone est caractéristique des régions forestières c'est-à-dire linéaire et groupé, le long de l'axe routier principal qui traverse le village. Les maisons sont construites en matériaux provisoires ou semi - définitifs.

Le village est entièrement acquis au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Le Christianisme est la seule tendance religieuse avec deux représentations : l'Eglise Catholique Romaine et l'Eglise Presbytérienne du Cameroun.

Trois principaux acteurs de développement interviennent dans ce village. Il s'agit du poste agricole et du poste forestier tous deux situés à Ndong Leng, et de l'ONG Cameroun - Ecologie (CAM - ECO) basée à Edéa. Cette ONG a accompagné la communauté tout au long du processus d'acquisition de la FC. Les postes agricole et forestier quant à eux, assurent l'encadrement des activités agropastorales et forestières de la communauté. Sept (07) regroupements (associations et GIC) ont été identifiés à Libock, parmi lesquels 5 sont légalisés. Ils ont pour objectifs la promotion du travail communautaire, l'entraide financiers lors des deuils et maladies et l'épanouissement socio-culturel.

4.1.1.3 Infrastructures de développement

Le village Libock n'est pas directement accessible à partir de son chef lieu d'arrondissement Messondo. Pour s'y rendre, l'on doit passer par Edéa ou Eséka par route. L'axe routier Libock - Edéa est quelquefois aménagé par la société d'exploitation forestière Mba Mba Grégoire (MMG), concessionnaire de l'Unité Forestière d'Aménagement (UFA) 00 003 qui se trouve à quelques kilomètres du village. Ceci expliquerait en partie aussi bien l'exode des populations que leurs approvisionnements vers Edéa et Kribi. La photo 2 montre la précarité de l'état de cette route.

Photo 2 : Transport de grumes par la société MMG le long de la voie traversant le village

Le village dispose d'une école primaire publique à cycle complet, construite en matériaux provisoires par les parents. C'est bâtiment qui compte deux salles de classe (photo 3) et un espace polyvalent. La population résidente de Libock est fortement scolarisée. Des personnes enquêtées, 90 % affirment avoir fait le cycle primaire et 30 % le cycle secondaire. La proximité de l'école primaire favorise cette forte scolarisation.

Photo 3 : Aperçu des salles de classe de l'école publique de Libock

Cependant, on note l'incapacité des bacheliers à approfondir leurs études (niveau supérieur). Ceci est dû à la chute des prix des produits de rente (café, cacao), principales sources de revenus des parents et au chômage que l'on constate chez les jeunes diplômés.

Pour pallier au problème d'insuffisance d'enseignants, les parents d'élèves ont décidé de contribuer de l'argent pour la prise en charge des indemnités des maîtres bénévoles. C'est ainsi que trois instituteurs (un fonctionnaire et deux bénévoles) y travaillent.

Les ménages enquêtés s'éclairent à la lampe tempête. On note cependant la présence de quelques groupes électrogènes détenus par l'élite locale ou par les grands planteurs. Les besoins en énergie pour la cuisson des aliments sont assurés par le bois de chauffe collecté en forêt. La communauté toute entière éprouve d'énormes difficultés d'accessibilité à l'eau potable. L'ensemble des points d'eau qui existent dans la communauté est exclusivement constitué de sources aménagées et entretenues par les villageois.

4.1.1.4 Activités de la population

Les activités économiques du village s'articulent autour de la production agricole qui assure la base de l'alimentation des populations et génèrent quelques revenus. Les principales activités sources de revenus pour la communauté sont : l'agriculture, la chasse et la cueillette / ramassage (tableau 6).

Tableau 6 : Activités de la population et leur importance

Activités

Nombre de familles (n = 30)

Pourcentage (%)

Agriculture

Chasse

Cueillette/ramassage Pêche

Artisanat

Commerçants

30

16

23

09

06

05

100,00

53,33

76,67

30,00

20,00

16,67

Le tableau 6 montre que l'agriculture est la principale activité économique (100 % des membres de la communauté la pratiquent). Chaque famille possède une parcelle de terre d'où elle tire des produits pour soit subvenir à ses besoins nutritionnels, soit les vendre. Toutefois on y rencontre quelques petits commerçants.

- Agriculture

L'activité agricole des populations de Libock tourne autour des cultures industrielles (cacaoyer et palmier à huile) et des vergers (citronnier, mandarinier, oranger et cocotier), mais repose principalement sur les cultures vivrières.

Pour les personnes enquêtées, les principales cultures vivrières cultivées sont : le macabo (93,03 %), le plantain (82,91 %), le manioc (77,82 %), l'arachide (67,17 %), le concombre (44,78 %) et le maïs (43,04 %). Environ 12 % de la population pratiquent les cultures maraîchères (tomate et piment). Toutes les personnes enquêtées pratiquent une association de cultures. Les superficies mises en culture varient en fonction de la taille du ménage (entre 0,5 et 2 ha / an / ménage avec une moyenne de 1 ha). La durée des jachères varie de 4 à 5 ans.

Le verger constitue une importante source de revenus. Près de 72 % de la population dispose d'un verger allant de quelques centaines de mètres carrés à 2 ha.

Photo 4. Triage de citrons destinés à la vente

Les arbres fruitiers les plus rencontrés sont : le citronnier (Citrus limon), le cocotier (Cocos nucifera), l'oranger (Citrus sinensis), le mandarinier (Citrus reculata) et le safoutier (Dacryodes edulis).

Le cacaoyer et le palmier à huile sont les deux cultures de rente qu'on trouve au sein de la communauté. Le tableau 7 donne les marges des prix de vente de quelques cultures produites et commercialisées à Libock.

Tableau 7 : Grille des prix des cultures à Libock

Cultures

Unité de mesure

Prix de vente (en F CFA)

Huile de palme

Litre

250-400

Plantain

Cacao

Régime moyen

Sac de 100 Kg

300 - 1 500

40 000 - 65 000

Pistache

Filet

18 000 - 35 000

Macabo

Filet

7 000 - 10 000

Manioc

Cuvette

2 500 - 3 000

Igname

Tas

15 000 - 20 000

Ananas

Unité

100 - 500

Citron

Filet

2 500 - 6 000

Mandarine

Cuvette

1 000 - 2 500

Orange

Cuvette

600 -1 500

Safout

Cuvette

3000 - 6000

Noix de coco

Tas de 12

600 - 1 000

Mangue sauvage

Seau de 5 litres

3 500 - 4 000

(Enquêtes terrain, 2009)

En rapport avec le tableau 7, les enquêtes ont révélé que 78,46 % de ménages disposent d'une cacaoyère et 69,86 % s'activent à la culture du palmier à huile. La production annuelle varie en fonction des superficies et de l'âge des plantations. Pour le cacao, celle-ci est comprise entre 200 Kg et 2,5 tonnes / an avec une moyenne de 780 Kg / an / planteur ; pour l'huile de palme, elle varie de 5 à 30 t par an avec une moyenne de 12 t / an / planteur.

- Pêche et chasse

Les méthodes de pêche utilisées sont le barrage (30,43 %), pratiqué par les femmes ; alors que les hommes s'exercent à la pêche à la ligne (17,39 %) et au filet (8,68 %) dans les trois cours d'eau (Manyay, Boum Nack et Bock Lep) traversant le village à savoir. Ils pêchent les silures (Clarias gariepinus) et les carpes (Cyprinus carpio).

La chasse est pratiquée par 76,67 % de la population ; elle se déroule essentiellement autour des champs et dans les jachères. Le piège constitue la principale méthode utilisée (voir photo 5). Les animaux capturés sont surtout le lièvre (Lepus sp), le porc-épic (Hystricognatha sp), l'impala (Aepyceros mlampus), le boa (Boa constrictor), la vipère du Gabon (Bitis gabonica), l'aulacode (Thryonomys swinderianus), le rat palmiste (Xerus erythropus) et le pangolin (Manis javanica) rencontrés autour des champs.

Photo 5 : Piège tendu par les habitants de Libock au sein de la FC

Dû à la destruction de leur biotope, aux bruits d'engins et à l'utilisation des fusils de chasse, certains animaux (grands mammifères) sont en voie de disparition. L'élevage est une activité dérisoire et qui tend à disparaître du village.

- Produits forestiers non ligneux

Les populations locales collectent les PFNL tels que : les plantes médicinales, les légumes / feuilles et le vin de palme.

Le prélèvement des plantes médicinales s'effectue partout. Des personnes interrogées, 73,33 % récoltent régulièrement de la forêt les herbes, les écorces, les racines et les feuilles pour se soigner. Le tableau 8 présente les produits les plus sollicités dans la pharmacopée.

Tableau 8 : Produits médicinaux les plus sollicitées par les populations

Nom local

Nom commun

Nom

scientifique

Répondants

(n=30)

Pourcentage

de familles (%)

Ekouk

Emien

Alstonia boonei

27

82,41

Abang

Iroko

Milicia excelsa

22

67,74

Mfo

Moambé jaune

Enantia chlorantha

16

51,61

Autres

--

--

10

35,48

Le ramassage des fruits est une activité très importante et nourricière pour les habitants du village Libock. En effet, 75,85 % des personnes enquêtées sont régulièrement allées chercher des fruits en forêt au cours des deux dernières années. Les femmes s'occupent de cette tâche qui se fait par saison, le plus souvent de Juillet à Octobre, parfois une année sur deux. Le ramassage est libre dans la forêt où les arbres fruitiers ne font pas l'objet d'une appropriation. Par contre ceux qu'on trouve dans les parcelles à proximité du village (plantations, jachères) appartiennent aux familles qui exploitent ces parcelles. Le tableau 9 présente les principaux produits régulièrement ramassés.

Tableau 9 : Principaux produits ramassés dans la FC - SOLIB

Nom local

Nom commun

Nom scientifique

Répondants

(n = 30)

Ramassage (%)

Utilisation

Andok

Mangue sauvage

Irvingia gabonensis

18

60

Amande utilisée dans la

confection des sauces

Djansang

Essesang

Ricinodendron heudelotii

11

36,67

Graines utilisées dans la

confection des sauces

Amvout

Amvout

Trichoscypha acuminata

16

53,33

Pulpe sucée

Olon

Olon

Fagara heitzii

23

76,67

Ecorce utilisée dans la

confection des sauces

Autres

--

--

07

23,33

--

Le tableau 9 montre que l'Olon, les mangues sauvages et l'Amvout sont les plus sollicités. D'autres fruits tels que les noisettes (Coula edulis), la cola (Cola sp.), l'Avom (Cleistopholis patens) sont également prélevés de la forêt. A cela, il faut ajouter les épices du " mbongo tchobi ", principal met de la localité. Toutefois, les quantités ramassées ne sont destinées qu'à l'autoconsommation.

Des personnes interrogées, 83,26 % ont régulièrement récolté des feuilles / légumes sauvages en forêt, principalement l'okok. Les feuilles de marantacées sont aussi utilisées par les femmes pour emballer les bâtons de manioc, les " mintoumba " et d'autres mets.

Au cours des deux dernières années, 23,47 % des personnes enquêtées ont indiqué avoir été amenées à couper du rotin, les branches de raphia et d'autres lianes en forêt. Ces PFNL sont très sollicités comme matériaux de construction pour l'habitat traditionnel et comme matière première pour l'artisanat. La récolte du vin de palme tient une place de choix dans la vie quotidienne des populations de Libock. Environ 70 % des personnes interrogées en récoltent pour l'usage individuel et pour la vente.

D'autres produits tels les termites, les escargots et les champignons sont également ramassés dans la forêt lors du défrichage des champs.

- Coupe et sciage artisanal

Les personnes enquêtées disent ne pas les pratiquer à but lucratif. Il a été révélé que les populations de Libock sont amenées à couper des arbres en forêt, essentiellement à la hache / machette. Elles le font pour diverses raisons :

· tout le monde (100 %) coupe les arbres pour créer de nouvelles plantations ;

· certains (34,78 %) le font pour des besoins de construction ;

· d'autres encore (13,02 %) le font pour favoriser l'éclairement des champs.

- Revenus des ménages

L'estimation des revenus des ménages a été faite sur la base des déclarations d'entrées d'argent provenant de recettes générées par la vente des produits issus des différentes activités du ménage (tableau 10).

Tableau 10: Contribution des secteurs d'activités aux revenus des 30 ménages enquêtés

Domaine d'activité

Produit

Montant (F CFA)

Pourcentage (%)

 

Cacao

1 404 000

11,81

 

Plantain

360 000

3,03

 

Citron

882 000

7,42

 

Orange

138 600

1,17

Agriculture

Mandarine

38 500

0,32

 

Safout

405 000

3,41

 

Noix de coco

70 000

0,59

 

Macabo

510 000

4,23

 

Manioc

325 000

2,73

 

Igname

472 500

3,97

 

Concombre

967 500

8,14

 

Huile de palme

5 920 000

49,84

Sous - total 1 (St 1)

--

11 493 100

96,66

 
 
 
 

Chasse

Produits de la chasse

240 000

2,02

Sous - total 2 (St 2)

--

240 000

2,02

 
 
 
 

PFNL

Vin de palme

40 000

0,34

 

Mangue sauvage

48 000

0,40

 

Ecorce d'Olom

60 000

0,50

 

Amvout

10 000

0,08

Sous - total 3 (St 3)

--

158 000

1,32

 
 
 
 

Total général

(St 1 + St 2 + St 3)

11 891 100

100,00

(Enquêtes terrain, 2009)

Le tableau 10 montre qu'avec 96,66 % des revenus des ménages, l'agriculture est la principale source d'argent dans le village. Par ailleurs, l'huile de palme est de loin le produit rapportant le plus d'argent (49,84 %), suivi du cacao (11,81 %) et du concombre (8, 14 %). Le revenu moyen annuel par ménage (6 individus) est estimé à 572 962 F CFA, soit 95 493 F CFA par individu.

4.1.2 Inventaire forestier

4.1.2.1 Dispositif de sondage et stratification de la forêt

Avant le début de l'inventaire, les paramètres devant servir à son exécution ont été calculés. Le tableau 11 donne les valeurs de ces paramètres avant et après l'inventaire.

Tableau 11 : Résultats du dispositif de sondage

Paramètres

Avant l'inventaire

Apres l'inventaire

Taux de sondage

4 %

3,76 %

Surface sondée

69,68 ha

65, 50 ha

Nombre de parcelles

139

131

Longueur totale des layons

34 840 m

32 835 m

Il ressort du tableau 11 que les valeurs des paramètres avant l'inventaire ne correspondent pas à celles après l'inventaire. Cette légère variation est due à l'élimination de certaines parcelles parce qu'étant inaccessibles. La figure 2 présente le plan de sondage de la FC - SOLIB.

La photo-interprétation de la zone couverte par la FC - SOLIB a permis d'identifier 09 différents types de strates végétales qui sont mis en évidence par la figure 3.

Figure 3 : Carte de stratification de la FC - SOLIB (EFE, 2009)

Toujours à laide de l'analyse précédente, on a estimé la contenance de chaque strate cartographique. Le tableau 12 représente la table de contenance qui englobe la distribution des parcelles et le pourcentage de chaque strate.

Tableau 12 : Table de contenance

Dénomination des strates

Nombre de Parcelles

Superficies

% superficie totale

Forêt dense humide sempervirente de forte densité

23

269,60

15,48

Forêt dense humide sempervirente de faible densité

11

88,20

5,06

Forêt dense humide sempervirente de faible densité à coupe partielle

19

229,90

13,20

Forêt secondaire adulte de forte densité

15

288,00

16,53

Forêt secondaire adulte de forte densité à coupe partielle

5

91,00

5,22

Forêt secondaire jeune de forte densité

10

145,90

8,38

Marécage inondé temporairement

11

135,60

7,78

Marécage à raphiales

10

243,60

13,98

Zone dégradée (champs/plantations)

27

250,20

14,36

Total

131

1 742,00

100,00

Le tableau 12 indique que les forêts (primaires et secondaires) occupent une superficie de 1 248,20 ha soit 71,65 % de la superficie totale. Les zones de culture quant à elles, s'étendent sur 250,20 ha soit 14,36 % de la surface de la forêt et le reste (243,6 ha) est occupé par les marécages.

Tous les arbres de diamètre supérieur ou égal à 20 cm ont été recensés. Ceci nous a permis d'identifier 132 essences reparties en deux catégories (voir annexe 5). Il s'agit de 31 essences à valeur commerciale, appartenant au groupe 2 et de 101 essences diverses du groupe 5.

4.1.2 .2 Effectif et volume

Les effectifs inventoriés pour toutes les classes de diamètres, toutes strates forestières confondues, ont été évalués pour les essences principales (voir annexe 6). Le résumé est consigné dans la table de peuplement (tableau 13).

Tableau 13 : Table de peuplement

Num.

Essence

Code

Tiges / ha

Total

Tiges = DME

1

Abam à poils rouge

1402

0,06

70

0

2

Acajou à Gf.

1101

0,19

232

100

3

Acajou Blanc

1102

0,09

111

73

4

Aiélé /Abel

1301

0,97

1 213

283

5

Alep

1304

0,58

727

373

6

Andoung brun

1305

0,08

95

48

7

Andoung rose

1306

0,17

212

0

8

Aningré A

1201

0,06

70

0

9

Azobé

1106

2,26

2 826

559

10

Bongo H (Olon)

1205

0,99

1 238

151

11

Bossé C

1108

0,02

25

0

12

Bossé F

1109

0,11

134

0

13

Dabéma

1310

3,03

3 783

1 759

14

Dibétou

1110

0,28

355

0

15

Ekop léké

1596

0,02

29

0

16

Ekop naga

1598

0,04

48

0

17

Emien

1316

1,72

2 146

882

18

Eyong

1209

0,22

269

49

19

Fraké /Limba

1320

4,91

6 127

1 541

20

Fromager

1321

1,14

1 429

928

21

Ilomba

1324

2,80

3 499

1 002

22

Iroko

1116

0,93

1 158

226

23

Koto

1326

0,03

38

0

24

Moabi

1120

0,46

579

70

25

Movingui

1213

1,22

1 521

377

26

Naga

1335

1,37

1 708

198

27

Niové

1338

0,80

998

242

28

Onzabili K.

1342

1,03

1 283

476

29

Padouk R.

1345

0,99

1 239

162

30

Tali

1346

0,77

960

811

31

Tiama

1124

0,04

48

0

--

Total

 --

27,38

34 170

10 310

Le tableau 13 montre qu'avec une densité de 27,38 tiges à l'hectare, les 31 essences principales comptent au total 34 170 tiges parmi lesquelles 10 310 sont exploitables. La figure 4 en donne la répartition numérique.

Figure 4 : Distribution numérique des tiges inventoriées

par essences toutes strates forestières confondues

Il ressort de la figure 4 que près de 62 % des tiges totales sont représentées par sept (07) essences qui sont par ordre d'importance : le Fraké (18 %), le Dabéma (11 %), l'Ilomba (10 %), l'Azobé (8 %), l'Emien (6 %), le Naga(5 %) et le Movingui (4 %). Néanmoins, toutes ces tiges ne sont pas exploitables.

Les volumes inventoriés pour toutes les classes de diamètres, toutes strates forestières confondues ont été évalués pour les essences principales (voir annexe 7). Le condensé est présenté dans la table de stock (tableau 14).

Tableau 14 : Table de stock

Essence

Code

Vol / ha

Total

Vol = DME

1

Abam à poils rouge

1402

0,10

125

0

2

Acajou à Gf.

1101

1,08

1 345

1 162

3

Acajou Bl.

1102

0,68

843

804

4

Aiélé /Abel

1301

2,16

2 691

1 572

5

Alep

1304

2,88

3 596

3 288

6

Andoung brun

1305

0,24

304

220

7

Andoung rose

1306

0,22

279

0

8

Aningré A

1201

0,05

67

0

9

Azobé

1106

6,29

7 846

5 043

10

Bongo H (Olon)

1205

1,53

1 907

698

11

Bossé C

1108

0,01

11

0

12

Bossé F

1109

0,07

85

0

13

Dabéma

1310

16,82

21 000

18 538

14

Dibétou

1110

0,75

933

0

15

Ekop léké

1596

0,04

52

0

16

Ekop naga

1598

0,04

50

0

17

Emien

1316

5,76

7 186

5 737

18

Eyong

1209

0,48

598

193

19

Fraké /Limba

1320

12,88

16 075

9 538

20

Fromager

1321

8,87

11 070

10 503

21

Ilomba

1324

6,85

8 556

6 307

22

Iroko

1116

3,85

4 812

2 530

23

Koto

1326

0,05

68

0

24

Moabi

1120

2,00

2 499

691

25

Movingui

1213

3,07

3 829

2 235

26

Naga

1335

1,78

2 226

950

27

Niové

1338

1,69

2 114

1 357

28

Onzabili K

1342

3,40

4 241

3 457

29

Padouk R

1345

1,81

2 258

793

30

Tali

1346

4,05

5 060

4 915

31

Tiama

1124

0,03

34

0

--

Total

--

89,53

111 760

80 531

Le tableau 14 montre qu'avec une densité de 89,53 m3 par ha, les 31 essences principales présentent un volume total brut de 111 760 m3, dont 80 531 m3 sont exploitables. La figure 5 donne la répartition volumique des essences inventoriées.

Figure 5 : Distribution des volumes des essences inventoriées

toutes strates forestières confondues

La figure 5 montre que les sept essences suivantes représentent 69 % du volume brut total : le Dabéma (19 %), le Fraké (14 %), le Fromager (10 %), l'Ilomba (8 %), l'Emien (7 %), l'Azobé (6 %) et le Tali (5 %).

4.1.2.3 Inventaire faunique

Les résultats présentés dans le tableau 15 ne constituent qu'une interprétation des indices dénombrés.

Tableau 15 : Espèces fauniques inventoriées

Noms communs

Noms scientifiques

Indice de présence

Valeur indice

Civettes

Civettictis civetta

Traces

++

Singes

--

Dans les plats de nourriture

+

Aulacodes

Thryonomys swinderianus

Empreintes et terriers

++

Rats palmistes

Xerus erythropus

Empreintes et terriers

++++

Porc-épics

Hytricognatha sp

Dans les plats

++

Sangliers

Sus crofa

Traces

++

Pangolins

Manis javanica

Traces

+++

Varans

Varanus varius

Dans les plats de nourriture

++

Lièvres

Lepus sp

Traces

+

Vipères

Bitis gabonica

Dans les plats de nourriture

+++

Biche

 

Empreintes

+

N.B : + Présent ++ : peu abondant +++ : abondant ++++ : très abondant

Il ressort du tableau 15 que les principaux animaux les plus abondants dans la forêt sont les rats palmistes, les vipères et les pangolins. Par ailleurs les porcs-épics, les sangliers, les aulacodes, les civettes et les varans sont peu abondants. Les biches, les lièvres et les singes sont en voix d'extinction dans la zone. Ceci s'explique par le fait que la forêt est la seule source de protéines animales pour les populations de Libock.

4.1.3 Proposition d'aménagement

4.1.3.1 Droits d'usage et affectation des terres

Les droits d'usage sont reconnus aux populations de Libock qui peuvent prélever à des fins domestiques toutes les ressources végétales, fauniques et halieutiques de la forêt. Cependant, en plus du respect du code forestier, elles devront exercer ces droits en se soumettant aux décisions proposées par le présent PSG.

La FC - SOLIB est répartie en deux séries : la série agro-forestière et la série de production.

La série agro-forestière, qui couvre 250,20 ha, inclut les habitations, les jardins de case, les vergers et les plantations. Cette série contribue à pérenniser les activités traditionnelles des populations locales, afin de limiter leur pression sur la série de production. Par ailleurs, l'introduction de légumineuses (Calliandra calothyrsus, Leucaena leucocephala, et Cajanus cajan) serait d'une grande utilité pour maintenir la fertilité des sols.

La série de production quant à elle, couvre une superficie de 1 248,20 ha. La production de bois d'oeuvre dans le temps sera assurée en respectant la division de la forêt en secteurs et les Diamètres Moyens d'Exploitabilité (DME).

4.1.3.2 Régimes sylvicoles et mesures de protection

Les meilleurs sujets seront récoltés, les tiges mal formées et malades devront être laissées sur pieds en forêt. Ces mesures ont pour but d'assurer une exploitabilité durable et utile de la forêt. Les régimes sylvicoles s'articuleront également autour de deux principaux traitements, à savoir le dégagement des tiges d'avenir et l'enrichissement.

Le dégagement des tiges d'avenir consiste à éliminer les tiges de moindre valeur, qui gênent celles pouvant être exploitées. Selon la densité, trois à cinq arbres seront dégagés par ha. L'enrichissement consiste à replanter les essences à valeur commerciale dans les trouées d'abattage ou les chablis avec des essences à croissance rapide telles que l'Emien, le Fromager, l'Ilomba ou le Dibétou. Le rythme de reboisement dépendra essentiellement de l'organisation de la communauté et des moyens dont elle disposera.

Au sein de la FC l'on devra se rassurer que l'exploitation soit interdite dans les zones inaccessibles (à forte pente par exemple), car elles sont plus exposées à l'érosion. Par ailleurs, toute coupe dans une bande de 30 m le long des cours d'eau est à censurer. Pour éviter la pollution de l'eau et de l'air, il faudra sensibiliser les habitants sur les précautions à prendre lors de la manipulation de produits toxiques tels que les hydrocarbures, les produits phytosanitaires, les câbles d'aciers, les pneus, les batteries etc...

Les populations de Libock prélèvent de la forêt une gamme variée de PFNL. Une bonne connaissance de ces produits, de leur potentiel disponible, de leur distribution spatiale ainsi que des techniques de conservation / transformation et des opportunités de vente est indispensable pour une promotion et une gestion efficientes.

4.1.3.3 Essences à exclure de l'exploitation

Une succession d'étapes permet d'éliminer les essences qui ne peuvent être exploitées dans la FC - SOLIB. Il s'agit tout d'abord des essences faiblement représentées ; ensuite, de celles ayant une structure diamétrique limitée et enfin de celles dont les taux de reconstitution restent inférieurs à 50 % même après trois remontées.

- Essences faiblement représentées

L'administration forestière n'ayant pas encore déterminée un seuil à partir duquel une essence est dite faiblement représentée, nous avons adopter celui de 0,05 tige par ha déterminé lors des études réalisées au projet forêt et terroir tel qu'évoqué par MESSANGA (2008). Cette méthode permet d'exclure l'Andoung rose, le Bossé claire, l'Ekop léké, l'Ekop naga, le Koto et le Tiama.

- Structures diamétriques

L'allure de distribution de l'effectif général des essences principales par classe de diamètre est représentée par la figure 6.

Figure 6 : Structure diamétrique générale de la forêt

La structure (J inversé, à forte pente) est caractéristique d'un peuplement forestier supposé être en équilibre, avec beaucoup de tiges de petit diamètre et peu de tiges de gros diamètre. Les structures diamétriques spécifiques aux essences de la FC - SOLIB peuvent être classées en 4 catégories qui sont : la structure en cloche, la structure exponentielle décroissante, la structure étalée et la structure limitée.

· Structure en cloche : elle présente une voûte et par conséquent, les essences qu'elle caractérise présentent un effectif plus important de tiges à diamètre moyen. Elles s'observent chez le Dibétou, le Moabi, le Movingui et le Tali.

· Structure exponentielle décroissante : elle caractérise les essences chez lesquelles les tiges restent concentrées dans les classes de petit diamètre dénotant ainsi une régénération soutenue dans le temps ; elle est rencontrée chez l'Aiélé, l'Azobé, le Bongo H., le Fraké, l'Ilomba, le Naga, le Niové et le Padouk rouge.

· Structure étalée : ici, la plupart des classes diamétriques sont suffisamment pourvues en essences. Elle est plus étalée vers les gros diamètres pour certaines essences tandis que d'autres présentent une allure quelconque avec quelques classes diamétriques complètement vides. Il s'agit de l'Acajou à grandes folioles, l'Acajou blanc, l'Alep ; le Dabéma, l'Emien, l'Eyong, le Fromager, l'Iroko et l'Onzabili K.

· Structure limitée : dans ce cas, les effectifs des essences sont concentrés dans des classes diamétriques spécifiques. L'exploitation de telles essences entrainera leur extinction. C'est le cas de l'Abam à poils rouge, de l'Andoung rose, de l'Aningré A., du Bossé claire, du Bossé foncé, de l'Ekop léké, de l'Ekop naga, du Koto et du Tiama.

· Calcul du taux de reconstitution

Les essences seront exploitées en tenant compte du diamètre d'aménagement (DME / AME) qui est fixé lorsque le taux de reconstitution d'une essence n'atteindra pas le minimum de 50 % à la fin de la rotation. Dans ce cas, les diamètres d'exploitabilité des essences concernées doivent être remontés pour réduire les volumes de bois à prélever et améliorer de ce fait leur possibilité de reconstitution pour la rotation suivante. Le tableau 16 présenté les résultats de ce calcul.

Tableau 16 : Taux de reconstitution des essences principales

NOM

Code

AAM

DME/ ADM

DME/ AME

%Re

1.

Acajou à Gf.

1101

0,70

80

80

78,564

2.

Aiélé /Abel

1301

0,70

60

60

81,690

3.

Alep

1304

0,40

50

50

141,442

4.

Azobé

1106

0,35

60

60

50,632

5.

Dabéma

1310

0,50

60

60

61,252

6.

Dibétou

1110

0,70

80

80

134,080

7.

Emien

1316

0,90

50

50

88,036

8.

Fraké /Limba

1320

0,70

60

60

89,236

9.

Fromager

1321

0,90

50

50

61,662

10.

Ilomba

1324

0,70

60

60

77,532

11.

Iroko

1116

0,50

100

100

92,462

12.

Moabi

1120

0,40

100

100

50,174

13.

Niové

1338

0,40

50

50

86,477

14.

Onzabili K

1342

0,60

50

50

97,944

15.

Padouk R

1345

0,45

60

60

116,272

16.

Tali

1346

0,40

50

50

56,259

17.

Bongo H (Olon)

1205

0,70

60

70

100,012

18.

Movingui

1213

0,50

60

70

117,353

19.

Naga

1335

0,50

60

70

72,381

20.

Acajou Bl.

1102

0,70

80

100

98,268

21.

Andoung brun

1305

0,50

60

80

122,910

22.

Eyong

1209

0,40

50

70

88,088

23.

Bossé F

1109

0,50

80

110

51,044

24.

Abam à poils rouge

1402

0,50

50

80

18,847

25.

Andoung rose

1306

0,50

60

90

37,022

26.

Aningré A

1201

0,50

60

90

11,790

27.

Bossé C

1108

0,50

80

110

44,088

28.

Ekop léké

1596

0,50

60

90

20,311

29.

Ekop naga

1598

0,50

60

90

45,853

30.

Koto

1326

0,50

60

90

49,735

31.

Tiama

1124

0,50

80

110

38,436

Du tableau 16, il ressort que :

- huit (08) essences (en rouge) ont un taux de reconstitution inférieur à 50 % et ce, même après trois remontées. Il s'agit de l'Abam à poils rouges, de l'Andoung rose, de l'Aningré A, du Bossé clair, de l'Ekop léké, de l'Ekop naga, du Koto et du Tiama ;

- une (01) essence (en bleu) connaît une remontée de trois classes ; il s'agit du Bossé F ;

- trois (03) essences (en vert) à savoir : l'Acajou blanc, l'Andoung brun et l'Eyong ont vue leur DME remontées de deux classes ;

- trois (03) essences (en jaune) ont connue des remontées d'une classe. Il s'agit du Bongo H, du Movingui et du Naga.

En définitive, la combinaison de ces trois approches (densité numérique, structure diamétrique et taux de reconstitution), abouti à l'exclusion de 8 essences qui sont : l'Abam à poils rouges, l'Andoung rose, l'Aningré A, le Bossé clair, l'Ekop léké, l'Ekop naga, le Koto et le Tiama.

4.1.3.4 Possibilité forestière et division de la forêt en secteurs

Tel que rapporté dans le tableau 17, vingt-trois (23) essences sont retenues comme celles sur lesquelles devront porter les décisions d'aménagement.

Tableau 17 : Essences retenues pour le calcul de la possibilité

Nom

DME / ADM

Variation

DME / AME

VEB

CC

VC

1.

Acajou à Gf.

80

00

80

1 162

0,55

639,10

2.

Acajou Bl.

80

20

100

308

0,70

215,60

3.

Aiélé /Abel

60

00

60

1 572

0,55

864,60

4.

Alep

50

00

50

3 288

0,50

1644

5.

Andoung B.

60

20

80

0

0,55

0

6.

Azobé

60

00

60

5 043

0,50

2 521,5

7.

Bongo H

60

10

70

0

0,55

0

8.

Bossé F

80

30

110

0

0,40

0

9.

Dabéma

60

00

60

18 538

0,55

10 192,60

10.

Dibétou

80

00

80

0

0,65

0

11.

Emien

50

00

50

5 737

0,55

3 155,35

12.

Eyong

50

20

70

0

0,55

0

13.

Fraké /Limba

60

00

60

9 538

0,25

2 384,50

14.

Fromager

50

00

50

10 503

0,30

3 150,90

15.

Ilomba

60

00

60

6 307

0,55

3 468,85

16.

Iroko

100

00

100

2 530

0,50

1 265

17.

Moabi

100

00

100

691

0,50

345,5

18.

Movingui

60

10

70

1164

0,55

640,2

19.

Naga

60

10

70

0

0,50

0

20.

Niové

50

00

50

1 357

0,55

746,35

21.

Onzabili K

50

00

50

3 457

0,50

1 728,5

22.

Padouk R

60

00

60

793

0,30

237,90

23.

Tali

50

00

50

4 915

0,32

1 572,80

--

Total

--

--

--

76 903

--

34 773,25

Devant être soumises aux DME / AME indiqués, elles représentent un Volume Exploitable Brut (VEB) de 76 903 m3. Lorsqu'on multiplie le VEB par le Coefficient de Commercialisation (CC), on obtient un Volume Commercialisable (VC) total de 34 773,25 m3 qui représente 45,21 % du VEB. La possibilité annuelle est estimée à 1 390,93 m3, soit environ 1 391 m3. Cette production sera assurée majoritairement par le Dabéma (407,704 m3), l'Ilomba (138,754 m3), l'Emien (126,214 m3), le Fromager (126,036 m3) et l'Azobé (100,860 m3). La somme des productions de ces 5 essences représente 64,67 % du volume commercialisable. Il faut rappeler que cette possibilité annuelle n'est qu'indicative, le volume commercialisable de bois ne pouvant être mieux déterminé qu'après l'inventaire d'exploitation. En procédant à une division par contenance, l'on obtient la distribution présentée à la figure 9.

Figure 7 : Division de la forêt en secteurs (EFE, 2009)

4.1.3.5 Compte d'exploitation et affectation des bénéfices

L'on a estimé les revenus que peut produire la forêt et les dépenses nécessaires pour son exploitation. Le bénéfice qui en résulte sera utilisé pour satisfaire les besoins de la communauté.

- Compte d'exploitation

Le compte d'exploitation annuel de l'aménagement de la FC a été dressé en supposant que les revenus et les dépenses sont constants dans le temps.

Les coûts de production sont à prendre en considération à trois niveaux, à savoir : le chantier courant, la scierie et le marketing des produits. Ils englobent les coûts fixes tels que l'acquisition des engins ; et les coûts variables tels que le salaire du personnel, le carburant et la location des camions de transport. Nous avons adopté le salaire du personnel de la Société Forestière Aba Barak (SFAB), structure qui abrite les services du GIC - EFE. Le tableau 18 donne une estimation du nombre de personnes nécessaires et les salaires mensuels et annuels correspondants.

Tableau 18 : Salaire du personnel

Postes de travail

Salaire mensuel

Nombre

Salaire annuel

Equipe de surveillance

60 000

2

1 440 000

Prospecteurs

70 000

2

1 680 000

Abatteurs

70 000

2

1 680 000

Scieur-affûteurs

60 000

4

2 880 000

Aide-scieurs

50 000

4

2 400 000

Déligneurs

60 000

4

2 880 000

Cubeurs

60 000

4

2 880 000

Aide-cubeurs

50 000

4

2 400 000

Manoeuvres

40 000

6

2 880 000

Gardiens

50 000

3

1 800 000

Agents commerciaux

70 000

3

2 520 000

Secrétaires

60 000

2

1 440 000

Total

--

40

26 880 000

Il ressort du tableau 18 que 26 880 000 FCFA seront nécessaires pour payer annuellement les services d'une quarantaine d'employés. A partir des entretiens avec de grandes quincailleries et des ateliers de scierie, nous avons pu évaluer les prix moyens et les durées de vie des différents équipements.

Pour ce qui est des charges variables, la consommation journalière d'une scie mobile en carburant est de 13 litres, soit 3 900 litres annuellement. Une tronçonneuse quant à elle consomme en moyenne 14 litres d'essence par jour, soit 4 200 litres par an (10 mois de fonctionnement effectif). Les frais de location de camions pour le transport des produits de sciages de la forêt vers Douala sont évalués à 10 000 FCFA par m; ce montant inclut les différentes charges liées au camion (chauffeur, carburant, etc...).

La vente des produits de sciage constitue l'essentiel des revenus du projet de la FC. Les prix de vente du mètre cube de bois varient de 50 000 FCFA à 90 000 FCFA, ce qui fait une moyenne de 70 000 FCFA. Nous retenons pour une marge de sécurité, un prix de 60 000 francs CFA par m3. Les prix de vente des PFAB (mangues sauvages, Essesssang, charbon, etc...) correspondent à ceux du marché d'Edéa.

Sur la base des coûts et revenus ainsi établis, le compte d'exploitation annuel de la gestion de la forêt est présenté dans le tableau 19.

Tableau 19 : Compte d'exploitation annuel de la FC - SOLIB

Coûts de production

Revenus

Désignation

Quantité

Prix unitaire (FCFA)

Prix total (FCFA)

Durée de vie

Amortissement annuel ou coût annuel

Désignation

Quantité

Prix unitaire (FCFA)

Valeur totale (FCFA)

1. Charges fixes :

 
 
 
 
 
 
 
 
 

· Tronçonneuses STHIL

13

750 000

9 750 000

2 ans

375 000

· Produits de la scierie

1 391 m3

60 000

83 460 000

· Boussoles TOPOCHAIX

5

400 000

2 000 000

5 ans

80 000

 
 
 
 

· GPS

5

400 000

2 000 000

5 ans

80 000

PFAB

 
 
 

· Scies LUCAS MILL

5

15 000 000

75 000 000

5 ans

3 000 000

· Mangues sauvages

20 sacs

40 000

800 000

 
 
 
 
 
 

· Essessang

10 sacs

2 000

200 0

2. Charges variables :

 
 
 
 
 

· Charbon

150 sacs

2 500

375 000

· Carburant

8 100 litres

600

 
 

4 860 000

· Huile de Moabi

80 litres

1 000

80 000

· Salaires

 
 
 
 

26 880 000

· Ecorce d'Olon

50 sacs

10 000

500 000

· Location des camions

1 391 m3

10 000

 
 

13 910 000

· Autres

Forfait

 

100 000

· Electricité

Forfait

 
 
 

2 500 000

 
 
 
 

· Entretien équipements

Forfait

 
 
 

1 000 000

 
 
 
 

· Travaux sylvicoles

Forfait

 
 
 

2 000 000

 
 
 
 

· Taxes (abattage, m3)

Forfait

 
 
 

3 000 000

 
 
 
 

Total : 57 685 000

 

Autres frais (10 %) : 5 768 500

Total des revenus : 85 515 000

Total des dépenses : 63 453 500

 

Marge bénéficiaire : 22 061 500

Du tableau 19, il ressort que l'exploitation des essences retenues coûte annuellement 63 453 500 FCFA, soit 45 617 FCFA par mètre cube ; et rapporte 83 460 000 FCFA soit un bénéfice de 14 383 FCFA mètre cube. En y incluant les revenus des PFAB, ils atteignent 85 515 000 FCFA. Ce qui donne un bénéfice annuel d'environ 22 061 500 FCFA soit 14 383 FCFA par mètre cube.

- Affectation des bénéfices réalisés

Les objectifs de gestion de la FC - SOLIB ont été unanimement adoptés par tous les membres du GIC - SOLIB lors de l'Assemblée Générale tenue à Libock le 13 Mai 2004. Ces objectifs étaient :

· de promouvoir le développement économique ;

· d'encourager la scolarisation et la formation ;

· d'améliorer les activités de production, de transformation et de commercialisation des produits issus de la FC ;

· de réaliser le plan de développement que la communauté adoptera.

De manière spécifique, les bénéfices générés pourront servir à réaliser essentiellement des oeuvres sociales et des projets générateurs de revenus (menuiserie artisanale, marché de vivres, etc...). Plus de 40 personnes pourront bénéficier d'un emploi stable et bien rémunéré, leur permettant de prendre en charge leurs familles.

Au terme de la réunion communautaire tenue le 5 juin 2009, toutes les trois composantes de la communauté de Libock (les femmes, les jeunes et les hommes) ont approuvé et adopté le plan de développement du village (tableau 20). Les réalisations sont classées par ordres de priorités (du plus important à celui qui l'est le moins) comme suit :

1. construction de six salles de classe ;

2. construction d'une case de santé ;

3. construction d'un foyer culturel ;

4. aménagement de quatre puits ;

5. électrification du village ;

6. construction de deux ponts ;

7. acquisition de quatre moulins à écraser.

Tableau 20 : Plan de développement de Libock

Projets

Localisation au sein de la communauté

Activités

Période

Responsable

Coût

(FCFA)

Sources de financement

Prestataires

Construction de six salles de classe et d'un bureau

A l'école publique de Likouk Scierie

Achat du matériel et exécution des travaux

Année 1

Comité de gestion

9 000 000

Revenus de la F C (90%)

Apport des populations (10%)

Les techniciens recrutés et la population impliquée

Construction d'une case de santé

Au centre du village

Achat du matériel et exécution des travaux

Année 2

Comité de gestion

3 000 000

Revenus de la F C (90%)

Apport des populations (10%)

Les techniciens recrutés et la population impliquée

Construction d'un foyer culturel

Au centre du village

Achat du matériel et exécution des travaux

Année 2

Comité de gestion

3 000 000

Revenus de la F C (90%)

Apport des populations (10%)

Les techniciens recrutés et la population impliquée

Aménagement de 04 points d'eau potable

Un point d'eau dans chacun des quatre hameaux du village

Contact avec les ONGs compétentes, acquisition du matériel et réalisation des travaux

Année 2 à année 5

Comité de gestion

8 000 000

Revenus de la F C (90%)

Apport des populations (10%)

Les techniciens recrutés et les jeunes formés

Electrification villageoise

Tout le long du village

Achat du matériel, formation du personnel et exécution des travaux

Année 2 à Année 5

Comité de gestion

25 000 000

Revenus de la F C (50%)

Etat ou autres ONG (40%)

Apport des populations (10%)

Les techniciens payés et les jeunes formés et motivés

Construction de deux ponts

A la traversée des rivières Manyaï et Boum Nack

- Achat du matériel

- Exécution des travaux

Année 1 à Année 5

Comité de gestion

10 000 000

Revenus de la F C (50%)

Etat (Fonds routier) ou autres ONG (40%)

Apport des populations (10%)

Les techniciens payés et les jeunes formés et motivés

Acquisition de quatre moulins

Un dans chaque hameau

- Achat des moulins

Année 3

Comité de gestion

10 000 000

Revenus de la F .C

Les gérants motivés

Le tableau 20 indique que 68 000 000 FCFA seront nécessaires pour la réalisation du plan de développement de Libock. Ce qui signifie qu'en principe, trois ans environ après le début de l'exploitation de la FC - SOLIB, les habitants de Libock auront réalisé leur plan de développement. En plus de l'argent pour l'entretien de ces différentes structures, plusieurs paramètres pourront considérablement majorer ce montant, parmi lesquels :

· la transparence dans la gestion des fonds ;

· la vitesse et le respect des délais d'exécution de ces projets ;

· la fluidité dans la vente des produits issus de la forêt ;

4.2 Discussions

Pour discuter nos résultats, nous avons utilisé ceux contenus dans le plan simple de gestion de la forêt de la Communauté Baka de Moangué le Bosquet (COBABO) à l'Est du Cameroun, rédiger par PA'AH (2002) et les resultats recement obtenus par ROSSI (2008) pour les FC de Djouzé, Akom-Ndong et Nkolmenyeng dans la région du Sud et celle de Covimof dans la région du Centre. Le tableau 21 indique les données principales de six forêts communautaires dont les résultats ont trait à ceux de notre étude.

Tableau 21 : Données de quelques FC au Cameroun

Forèt Communautaire (FC)

Oding

Akom-Ndong

Djouzé

Nkolmenyeng

Covimof

COBABO

Région

Sud

Sud

Sud

Sud

Centre

Est

Departement

Dja et Lobo

Dja et Lobo

Dja et Lobo

Dja et Lobo

Nyong et So`o

Haut - Nyong

Arrondissement

Meyomessi

Meyomessi

Djoum

Djoum

Mbalmayo

Lomié

Superficies (ha)

955

1 202,9

1 655

1 022

5 000

1 662

Nombre d'habitants impliqués

183

250

816

256

773

933

Principales essences (% du vol > DME)

Tali

26

Tali

29

Tali

22

Tali

14

Iroko

11

Tali

19

Dabéma

14

Dabéma

15

Dabéma

12

Fromager

19

Dabéma

16

Iroko

8,5

Fraké

11

Emien

12

Emien

11

Fraké

16

Fraké

13

Emien

32

Emien

9

Azobé

10

Azobé

9

Emien

12

Limbali

10

Moabi

12

Ayous

9

Ayous

10

Ayous

10

Ayous

8

Ayous

14

Ayous

16

Volume commercialisable total (m3)

20 950

28 000

45 800

25 425

29 350

37 912

Possibilité annuelle par contenu (m3)

838

1 120

1 832

1 017

1 174

1 517

Coût de production du m3

58 600

62 890

60 050

59 690

57 950

60 440

Adapté de ROSSI (2008)

Bénéfice par m3

 

11 400

9 110

9 950

10 310

12 050

9 560

La faible représentation des hommes (47,06 %) à Libock est contraire à celle de la COBABO où le pourcentage d'hommes (76,46 %) domine largement celui des femmes (PA'AH, 2002). Cette différence est due au départ des jeunes hommes Libock pour la ville dans l'espoir de trouver du travail, tandis que ceux de la COBABO trouvent de l'emploi dans les exploitations forestières présentent dans leur localité. La FC pourrait ainsi leur donner l'occasion de revenir travailler au village.

La diversité ethnique de Libock est propre aux régions forestières puisque la zone Moangue le Bosquet, bien que peuplée essentiellement de Pygmées Baka compte également quelques Bantou (Nzimé) et une minorité de soeurs religieuses majoritairement d'origine européenne. L'autorité du Chef est très souvent remise en cause, ce qui pourrait avoir pour conséquence le non-respect des objectifs du GIC, chacun agissant pour des intérêts personnels. Il faudrait donc promouvoir l'aspect « communautaire » du PSG, surtout que le village Libock compte de nombreux regroupements (7) de développement et d'entraide contrairement à COBABO qui ne compte que trois groupes d'initiative commune. Ceci traduit l'importante mobilisation et surtout les velléités de développement des habitants de Libock.

Le problème de manque d'enseignants n'est pas propre à l'école publique de Libcok puisque ROSSI (2008), le considère comme la raison qui justifie les requêtes récurrentes formulées par les populations des zones forestières qui portent sur la dotation des établissements en ressources humaines, en équipements et en matériels didactiques.

Contrairement aux populations Baka de Moangue le Bosquet qui pratiquent l'agriculture à faible échelle (21,08 %), celles de Libock dependant totalement (97 %) des productions agricoles. Le cacao et le palmier à huile qui y sont produits sont aussi les deux principaux produits des 6 autres FC. Bien que les prix des denrées fluctuent en fonction des saisons, ils obéissent cependant à des minima et des maxima.

L'importance minime accordée à la pêche justifie les résultats de ROSSI (2008) qui l'attribue à la faible densité du réseau hydrographique des zones forestières. La diminution et l'éloignement de ressources fauniques ne prédisposent pas la zone aux activités de grande chasse. La difficulté à scier artisanalement le bois à Libock confirme celle des FC de Nkolmenyeng, Civimof et Oding (ROSSI, 2008). Ceci peut s'expliquer soit par le manque de moyens pour acquérir le petit équipement, soit par l'effet induit de la répression des agents de l'administration forestière. Cependant, elles sont parfois amenées à les vendre à ceux qui le pratiquent (PA'AH, 2002).

Le revenu mensuel d'un habitant de Libock (7 958 FCFA) est 3,89 fois celui d'un individu de la COBABO estimé être 2 045 FCFA (PA'AH, 2002). Ceci s'explique par la forte production agricole qui permet de subvenir aux besoins immédiats contrairement à la population Baka qui reste dépendante des étrangers chez qui elle travaille en échange de produits tels que du vin, du tabac, du sel, des vêtements et de l'argent. Néanmoins, ce revenu demeure insuffisant puisqu'il est environ 3,76 fois plus petit que le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui est d'environ 30 000 FCFA.

Dans l'ensemble, la composition de la végétation de la FC - SOLIB se rapproche de celle trouvée par ROSSI (2008), dans de la FC - Djouzé, qui sont toutes deux riches en essences exploitables tels que le Dabéma, l'Emien et l' Azobé. Bien que d'autres essences comme le Sapelli, le Tali, le Kossipo, le Doussié et l'Ayous soient plus rependues dans la région du Sud Cameroun. Dans l'un ou l'autre cas, l'on s'inquiète de la diminution voire de la disparition de certaines espèces prisées à l'instar de l'ébène ( Diospyros crassiflora). Les essences du groupe 1 (à haute valeur commerciale), du groupe 3 (essences de promotion) et du groupe 4 (à régime sylvicole particulier) sont absentes. Ces PFNL de la FC - SOLIB sont ceux qui se rencontrent dans les forêts de partie méridionale du Cameroun.

La densité de la forêt (27,38 tiges / ha) se rapproche de celle qu'a trouvée ROSSI (2008) dans la FC de Nkolenyeng (27,62 tiges / ha). La distribution des essences principales confirme les pourcentages enregistrés dans les forêts d'Oding et de Covimof qui étaient de 69 % pour les deux FC. La différence se trouve à la composition de ses essences ; l'Ilomba et le Fromager étant remplacés par le Tali et l'Ayous dans ces deux FC. Nous pensons que la forte corrélation entre ces différentes forêts peut s'expliquer par le fait qu'elles soient toutes dans la zone méridionale du pays.

Le volume commercialisable de la FC - SOLIB est presque égale à celui trouvé par PA'AH (2002) dans la FC de COBABO qui était de 37 912 m toutes espèces confondues. Cependant, à cause de la petite taille de la forêt, des parcelles moyennes qu'occupe chaque habitant de Libock (1 ha) et de la distribution des diverses strates, il est préférable de procéder à une division par contenu des secteurs, pour éviter les écarts de production.

Le coût de production estimé à 45 617 FCFA par mètre cube est plus petit que ceux des autres forêts, ceci peut s'expliquer par la proximité du port de Douala qui est le point de vente ou d'exportation des débités. Ce critère explique aussi le montant de la marge bénéficiaire par mètre cube (14 383 FCFA) ; car plus l'on s'éloigne de Douala, moins cette marge est importante.

CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L'avenir de la forêt communautaire de Libock repose désormais sur un certain nombre d'éléments. Compte tenu des objectifs fixés et des résultats obtenus, nous ressortons les conclusions et proposons les recommandations suivantes.

précédent sommaire suivant










Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy



"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite