WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les conditions socioéducatives des étudiants ivoiriens au Sénégal après le déclenchement de la guerre du 19 septembre 2002 en Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Nonlourou Marie Paule COULIBALY
Université Cheikh Anta Diop de Dakar: Institut de formation et de recherche en population, développement et santé de la reproduct - Maà®trise en population, développement et santé de la reproduction 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

La Côte d'Ivoire qui jadis, était considérée comme destination d'accueil de plusieurs étudiants étrangers avec ses 7 universités nationales, 76 grandes écoles supérieures et 144 écoles de formation professionnelle agréés par l'Etat1(*), va perdre de plus en plus ce statut à cause de la détérioration du climat sociopolitique et économique. La Côte d'Ivoire, longtemps reconnue pour sa stabilité sociopolitique et économique est confrontée depuis près de quatre (4) ans à une série de crises. Survenue le 19 septembre 2002, la guerre a conduit à la partition du pays et a accéléré la déstabilisation de l'économie nationale, tout en remettant en cause la relative stabilité, la cohésion sociale et les avancées significatives enregistrées sur le plan socioéconomique. Les étudiants originaires des pays limitrophes et même des autres pays d'Afrique francophone ou anglophone en occurrence le Maroc, le Gabon, le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun etc.... vont de moins en moins s'orienter vers la Côte d'Ivoire. De même, des jeunes ivoiriens vont aussi sortir du pays pour poursuivre leurs études.

C'est dans ce contexte de climat sociopolitique fragilisé que certains étudiants ivoiriens vont s'orienter vers le Sénégal. Les écoles et universités, surtout à Dakar, accueillent depuis lors, un plus grand nombre d'étudiants ivoiriens. De 2002 à janvier 2006, l'université Cheikh Anta DIOP de Dakar a enregistré un peu plus de 100 nouveaux étudiants. Le nombre est passé de 92 à 229 étudiants ivoiriens2(*).

Depuis lors, les soubresauts de la guerre avec les conséquences désastreuses des conflits ne demeuraient pas sans encombre sur la vie sociale et universitaire de ces étudiants à l'étranger. Une fois en terre sénégalaise, ils rencontrent des difficultés qu'ils ignoraient avant leur départ. Ainsi le problème récurrent du «leurre de la vie à l'étranger » se pose. La terre d'accueil ne livre pas toujours au nouvel arrivant des conditions de vie bien meilleures à celles qu'ils ont vécue dans leur pays d'origine ou du moins, elle présente des réalités bien divergentes, des informations recueillies sur elle à leur arrivée.

Eric LANOUE (2002) partage cette idée sur bien des points. Il montre que le système éducatif à ses exigences qui font qu'il «s'impose de plus en plus comme un système classificatoire répartissant les individus le long d'un axe intégration/ exclusion qui se décline en une série d'oppositions fortes et récurrentes : bon/mauvais, méritant/ médiocre, soumission/ contestation, conformité/ marginalité, ordre/ désordre ».

Par ailleurs, bien de préoccupations et de problèmes demeurent ainsi sans réponse chez le jeune étudiant étranger, faute d'orientation et de ressources. En dépit de cela, comme le stipule l'article sur les besoins des jeunes : l'entourage valorise et stimule le potentiel des jeunes pour réussir, les jeunes en général, demeurent des agents principaux de leur propre réussite, de ce fait ils ont tous des besoins communs qu'il faut élucider et les aider à résoudre 3(*)

Il nous revient alors de se pencher sur les interactions entre la situation de crise en Côte d'Ivoire qui perdure depuis quatre ans et les conditions de vie des étudiants ivoiriens arrivés au Sénégal depuis cette date. Cette situation de guerre a t- elle des répercutions sur la vie des étudiants ivoiriens vivant au Sénégal ? Ou encore conscients des problèmes que traversent leur pays d'origine, comment les étudiants ivoiriens arrivent- ils à mener leur vie tant au niveau universitaire et social, à l'étranger plus précisément dans la ville de Dakar capitale du Sénégal ?

I- 2 Justification du choix du sujet

Les problèmes que pose le déplacement des jeunes s'inscrivent dans le vaste champ des questions sur la population surtout en raison des facteurs qui entraînent cette situation : pauvreté, situation de crise politique et sociale... Le jeune étudiant représente une catégorie clé de la population qui dans bien des cas vit une situation qui reflète le climat politique et social des états4(*). Parmi cette population se trouve des jeunes encore mineurs âgés de moins de 21 ans, considérés comme des personnes vulnérables.

Le contexte de crise politico-militaire qui sévit en Côte d'Ivoire est un sujet récurrent. « Du fait de la situation de guerre et d'insécurité, prés de 700 000 enfants du primaire et du secondaire ont vu leur scolarisation perturbée voire interrompue »5(*). Il en est de même pour les étudiants où l'université de Bouaké a dû être fermée pendant des mois avant d'être re-localisée à deux reprises. Fuite ou recherche de formation pourrait se poser à tord ou à raison pour justifier cette présence fort remarquée de ces étudiants âgés, en majorité, entre 17 ans et 25 ans au Sénégal, au lendemain du déclenchement de la guerre en Côte d'Ivoire. Aussi, ces jeunes étudiants, sont confrontés à maints problèmes qui constitueraient un frein à l'objectif de réussite qu'ils se sont fixé, avant d'envisager un quelconque retour dans leur pays.

L'éducation demeure l'un des moteurs de développement. Le rapport de l'ONU sur la situation de crise du pays (Novembre 2005) ajoutera à cet effet : «des milliers de jeunes peuvent jouer un plus grand rôle dans le développement de leur pays et, par suite, créer un monde meilleur pour eux-mêmes et les générations à venir »6(*).  Cela stipule que des conditions éducatives favorables aux jeunes contribueraient à promouvoir ce développement.

Face à un tel enjeu pour la jeunesse et les perspectives de développement humain durable, comment assurer un tel devenir si le pays n'offre pas un climat de paix stable? Ainsi pour ce faire, il s'avère opportun de connaître les relations intrinsèques qu'entretiennent les conditions socio-éducatives de ces étudiants au Sénégal et le contexte de crise que vit la Côte d'Ivoire.

* 1 http:/www.educanet.org

* 2 Données statistiques enregistrées au niveau du service informatique de l'UCAD

* 3 Réussir http : / www.csdm.qc.ca

* 4 Chronologie des mouvements étudiants en France depuis 1945à nos jours Mouvements- étudiants fr.wikipedia.org/wiki/Mouvementsétudiants

* 5 Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Rapport mensuel sur la situation humanitaire en Côte d'Ivoire du 15 octobre au 15 novembre 2005

* 6 Réussir http : / www.csdm.qc.ca

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams