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Sécurité et sureté maritime : de l'élaboration des textes à  la difficulté de mise en oeuvre

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par Mohamed Saà¯d HAFFAF
Université d'Angers - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en droit maritime et des transports 2002
  

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CHAPITRE DEUXIEME : ASPECT ECONOMIQUE

§2.1 : COÛT DE LA SURETE MARITIME

Tout d'abord il apparaît aussi important de souligner que les mesures qui seront mises en oeuvre pour renforcer la sûreté du transport maritime ne constitueront pas simplement un surcoût. Elles auront surtout des incidences bénéfiques en matière de protection des professionnels portuaires et de la mer, tout comme des passagers, de sûreté des approvisionnements stratégiques, mais aussi des retombés indirectes en ce qui concerne la lutte contre les trafics de tous genres, la taxation, et la sûreté d'acheminement des marchandises transportées. Ces mesures présenteront en effet un caractère dissuasif en raison des contrôles effectués, et faciliteront la répression des trafics illicites et des fraudes.

Pour exemple dans le port de Rotterdam, l'installation des scanneurs pour conteneurs dans le port de Rotterdam, dans le cadre du CSI, a coûté 15 millions d'Euros ; en contrepartie leur utilisation a généré, en un an, 88 millions d'Euros de recettes douanières et fiscales, alors que seuls deux pour cent des conteneurs sont soumis en moyenne à un tel contrôle.(50)

(50) : Communication de la commission au conseil, au parlement européen, au comité économique et social européen et au comité des régions relatives à l'amélioration de la sûreté des transports maritimes.

Dans son ensemble donc le renforcement de la sûreté du transport maritime n'est pas qu'une perte économique comme le démontre un rapport émis par l'Organisation de Coopération et de Développement Economique, rapport intitulé « La sûreté du transport maritime : évaluation des risques et impact économique ». En effet l'OCDE estime que le coût de ce renforcement est « bien inférieur » à celui d'un attentat terroriste de grande ampleur. Il serait évaluait à quelques 58 milliards de dollars alors que le montant global de l'investissement correspondant aux nouvelles mesures de sûreté destinées à contrer la menace terroriste s'élèverait à 1,3 milliard de dollars, ce qui correspond à l'installation des équipements de sûreté et au recrutement du personnel supplémentaire pour les exploitants de navire, et les coûts d'exploitation annuels s'élèverait également à prés de 730 millions de dollars.

Une étude menée par les US Coast Guard (51) estime que le coût pour une compagnie composée de 27 navires serait de 250000 US$ pour les frais fixes du siège ( personnel chargé des questions de sûreté) et de 270000 US$ pour les frais variables du siège ( établissement des plans de sûreté et audit et certification de ces mêmes plans ) .

Le surcoût pour la partie exploitation des navires s'élèverait quant à lui à 675000 US$ soit 25000 US$ par navire.

De même les Coast Guards estiment également les besoins initiaux à 1,4 milliards pour soutenir les projets de sûreté portuaire ou de terminaux

Reste toutefois qu'il n'y a donc aucune commune mesure entre le coût de la prévention et le coût d'un acte terroriste.

Cependant ce coût est tout d'abord supporté par les acteurs eux même du transport maritime à savoir les compagnies maritimes et les ports ainsi que les chargeurs.

(51) : publication apparue dans le Federal Register, résumé journalier des activités du gouvernement des Etats-Unis

§2.2 : REPARTIR CE COUT

Le coût de la sûreté maritime n'est donc pas anodin pour les compagnies maritimes, Armateur de France réclamant en conséquence un financement par les pouvoirs publics de ces mesures, estimant qu'il s'agit d'une question d'intérêt national.

Parallèlement à la demande d'Armateur de France, l'AUTF ( l'Association des Utilisateurs de Transport de Fret ) s'est rapproché de la Direction des Ports, du Transport Maritime et du Littoral (D.T.M.P.L) afin d'établir un état des lieux en matière de sûreté des ports français. L'AUTF estime que les pouvoirs publics doivent prendre en charge le financement des coûts de sûreté, rappelant par la même occasion que les Etats-Unis ont déjà annoncé un plan de financement de 92,3 millions de dollars pour leur port (52). Et dernièrement le Homeland Security , ministère de la Sûreté nationale, a débloqué près de $300 millions d'aides à certains projets de sûreté portuaire. L'AUTF estime que la mise en place de mesures renforcées de sûreté entre dans le champ des missions régaliennes de l'Etat et doit donc être financée par les pouvoirs publics. Rappelons que le coût de passage d'un conteneur au rayon X est de l'ordre de 80/100 euros par conteneurs, ce surcoût devra être supporté par un ou plusieurs acteurs de la sûreté maritime.

Dernièrement suite au Comité interministériel de la mer et aux orientations communiquées à cette occasion, l'AUTF, réunis au sein du Comité des chargeurs maritimes français (CCMF), a fait savoir qu'il s'oppose à l'instauration de toute taxe de sûreté sur le fret maritime, rappelant que le coût des mesures de sûreté doit être supporté par les autorités publiques. Cette idée de taxe de sûreté portuaire se retrouve également de l'autre côté de l'Atlantique mais a également fait l'objet d'une opposition farouche de la part des chargeurs et des industriels.

Cependant à l'heure actuelle, il est très peu envisageable de penser obtenir la prise en charge financière par les pouvoirs publics, la tendance étant à la récession budgétaire. Certains armateurs avançant même la proposition d'utiliser des militaires de métiers à bord des navires marchands afin d'éviter d'avoir à payer eux-mêmes des officiers supplémentaires mais avec le passage à l'armée de métier, les effectifs et les budgets ne sont plus suffisants et cette solution n'est donc pas envisageable.

(52) : Déclaration en date du 01 juillet 2002 , Ref 328/AD/2002 ; www.autf.fr

Ce sera de toute manière aux acteurs du milieu maritime de mettre la main à la poche, ils essaieront sans doute de répercuter ce coût auprès de leur client.

Par leur ampleur, les mesures sécuritaires représentent une véritable révolution pour le shipping. Bien rares étaient ceux qui, le lendemain du 11 septembre 2001, l'avaient prévue, et on imagine le tollé qu'auraient suscité ces mesures auparavant. Ainsi, on vérifie une fois encore tout comme pour le secteur de la sécurité ,que seules les catastrophes permettent de sortir à l'échelon mondial de la logique des petits pas, et de franchir une marche escarpée.

Depuis le 11 septembre de nombreuses initiatives sont apparues en matière de sûreté maritime que ce soit de la part de Etats-Unis, seul état aussi actif dans ce domaine ou de la part des instances internationales que ce soit l'OMI ou l'OIT ou encore sur le plan communautaire, nous allons maintenant voir quelles ont été les démarches sécuritaires de ces organismes.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard