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Intelligence économique et stratégie d'entreprise, état de la question et pratique en Algerie

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par Souhil FEKIR
EHEC Alger - Magister 2009
  

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Conclusion

Notre travail de recherche portant sur l'intelligence économique et son rôle dans la stratégie d'entreprise a abordé la problématique des éléments constituant cette relation. Il tente d'autre part d'évaluer l'avancement des entreprises algériennes en la matière. Dans la partie théorique nous avons présenté les données correspondant à la stratégie d'entreprise et à l'intelligence économique. La partie pratique a été consacrée à l'étude pratique reposant sur deux éléments : sur la présentation des décisions et des actions des autorités algériennes, et des travaux des chercheurs et des consultants algériens, d'une part, sur une étude empirique que nous avions réalisé sur un échantillon restreint d'autre part, où nous avons tenté de constituer en dernier un simple modèle identifiant un ensemble de corrélations existant entre les différentes composantes de l'intelligence économique.

La partie théorique permet de répondre à la question principale « Quel est le niveau de l'importance de l'intelligence économique dans la gestion des entreprises ? ». Cette question a pour objet de déterminer comment la prise de décision stratégique s'appuie sur l'activité d'intelligence ; c'est la disposition de l'information continuellement par les décideurs qui donne la réponse.

Dans les conditions d'environnement complexe, le fonctionnement de l'entreprise ne peut plus s'assurer sans information, un  « carburant » indispensable. Dans une organisation, la nécessité de cette ressource devient plus importante, vu la complexité des tâches et des processus la constituant, les relations internes qu'elle développe, et externes qu'elle doit identifier et gérer. Une entreprise, en tant que système ouvert, doit donc être capable de connaître et de comprendre aussi, ce qui l'entoure, c'est une condition préalable à toute action. Dans un environnent concurrentiel, une telle matière devient indispensable plus que jamais, environnement caractérisé par une forte turbulence et complexité, ce qui rend les prévisions très difficiles et la surveillance du terrain obligatoire. Les opérations d'acquisition des informations doivent être organisées et automatisées d'où le système d'information, l' « intervalle de la non surveillance » ne doit pas exister, une surveillance continue de l'environnement doit avoir lieu d'où l'activité d'intelligence économique.

L'intelligence économique est donc une activité de surveillance continue de l'environnement ce que certains l'identifient à l'activité de veille ! Pendant notre recherche, nous avons trouvé que l'intelligence économique dépasse cette notion ; elle concerne également la protection de l'information de l'entreprise et l'information stratégique en particulier, via des politiques défensives et offensives. Tout ceci permet de définir cette activité comme une activité de veille stratégique et de protection du patrimoine informationnel de l'organisation, d'où l'approche que nous avons adopté. Certains spécialistes ajoutent le lobbying (l'influence), d'autres incluent le knowledge management (la gestion des connaissances).

La surveillance de l'environnement (externe) concerne plusieurs éléments relevant du macro et du microenvironnement. Faut-il surveiller les concurrents du secteur, les produits de substitution et les nouveaux entrants (veille concurrentielle), les clients (veille consommateurs), les fournisseurs (veille fournisseurs), ce sont les cinq forces définies par M. Porter. En plus on surveille le marché (veille marketing), le marché de l'emploi, la lois, la démographie,... (veille sociétale), voire les méthodes du management (veille management). L'ensemble de ces éléments permet de fournir aux décideurs les informations nécessaires, après une collecte sélective, un traitement adapté selon leurs besoins, permettant de produire des informations (information product), synthétisées, qualitatives et exigibles destinées à la prise de décision stratégique, et qui sont communiquées à l'aide de canaux courts choisis selon le cas (face à face, téléphone, fiches, réseaux,...). La protection peut être assurée par plusieurs moyens : des procédures de sécurisation des systèmes d'informations, la sensibilisation des employés, des codes d'accès à l'information, un règlement interne régissant le tout.

Sans activité d'intelligence, l'entreprise pourrait rater des opportunités stratégiques comme elle pourrait être exposée à des menaces fatales. Son patrimoine informationnel pourrait ainsi subir des attaques diverses, des données stratégiques peuvent sortir de l'entreprise-notamment celles liées à des décisions stratégiques. A partir de cela, les éléments constituant la nécessité de l'intelligence économique deviennent évidents.

Au niveau international, et précisément au sein des entreprises les plus développées dont nous avons cité des exemples (Orange Télécom, Shell, American Airlines,...), l'activité d'intelligence économique est considérée comme fondamentale, et les principes de base adoptés sont identiques. Cependant, nous avons trouvé que des spécificités ont été introduites liés notamment à l'activité de l'entreprise. Deutsch Telekom, par exemple, se dote d'une activité d'intelligence qui se base sur les technologies et le suivi des évolutions des besoins des consommateurs ainsi que l'intégration entre ces deux éléments.

American Airlines s'est tournée vers la recherche des sous-traitants de maintenance afin de minimiser les charges, et ce après les évènements du 11 septembre 2001. Le budget consacré à cette activité est raisonnable. Nous avons constaté que 70 % d'entreprises dont le chiffre d'affaire annuel ne dépasse pas 10 millions de dollars consacrent un budget de moins de 100.000 de dollars (soit 10 %) ; 70 % d'entreprise dont le chiffre d'affaire est entre 100 millions et 500 millions de dollars consacrent un budget entre 500.000 et 1 million de dollars (soit 0,2 à 0,5 %) (*). Ces résultats nous ont permit de conclure que le ratio budget IE/CA annuel diminue à chaque fois que le chiffre d'affaire diminue, ce qui signifie que tant que le volume de l'entreprise augmente (CA), le budget de l'intelligence économique diminue, ce qui n'était pas prévu.

Concernant les entreprises algériennes, et pour répondre à la question « À quel niveau se trouvent les entreprises algériennes en matière d'intelligence économique ? », nous devons référer à l'étude empirique. Les résultats obtenus ont démontré que cette activité dans son ensemble n'a même pas pu atteindre la moyenne générale qu'il faut avoir en terme de maîtrise et de moyens consacrés (définie par la mention « moyens » dans le questionnaire), situation confirmée par les chercheurs et les consultants en intelligence économique ayant même qualifié les programmes du gouvernement peu satisfaisant nécessitant une mise en place plus efficace. Cependant, un intérêt important, lié à cette activité, à été observé auprès de ses entreprises. Les réponses ont montré aussi que l'intelligence économique concerne toute l'entreprise et non pas un service dédié ou une personne donnée.

Le détail de ces résultats a permis de montrer la faible efficacité de la majorité des composantes de l'intelligence économique (sauf le traitement), dont les derniers correspondent aux phases de collecte et de stockage, ce qui signifie que les politiques et les moyens consacrés à ces taches restent traditionnels et nécessitent un développement (collecte étudiée et automatisée avec des technologies développées, un stockage plus moderne moyennant des systèmes de capacités importantes utilisant les nouvelles technologies, adaptés aux besoins). On a aussi trouvé que les grandes entreprises sont plus performantes à cause, peut être, des moyens dont elles disposent, et des facteurs psychologiques qui poussent à avoir un dispositif d'intelligence économique pour des raisons d'image. Les PME sont moins performantes en la matière. Cette catégorie ne se sent pas concernée par cette activité, soit à cause du coût important prévu, soit que les dirigeants trouvent cette activité peu utile ! C'est une erreur, ces entreprises sont fortement concernées par le phénomène de la concurrence.

(*) Voir chapitre 5, Méthodes et outils, Temps et budgets, budgets alloués.

Quant au critère du secteur public- privé, les entreprises du secteur privé sont plus avancées. Les entreprises de service et de production, étant les types qui ont donné plus de réponses, sont plus avancées. Le secteur de gros occupe la première place (c'est un résultat douteux car le taux de réponse lié à cette catégorie est très faible). L'étude de corrélation prouve que 70 % des éléments l'approuvent (positive ou négative),  à l'exception de la phase de collecte qui l'infirme. Ce qui peut être remarquable aussi est que la grande majorité des sociétés ont déclaré avoir réalisé une surveillance continue. Encore une fois, on peut douter de ce résultat car, ces sociétés, comme nous l'avons remarqué, ne disposent ni des moyens ni des procédures systématiques nécessaires à la surveillance continue de l'environnement.

Le type de veille le plus utilisé est celui du clients/marché, vient par la suite la veille concurrentielle et la veille fournisseur ; enfin, les derniers types sont la veille sociale et la veille management. Ces pratiques sont très utiles vu les tendances générales de l'environnement algérien qui ne donne pas une grande importance à la ressource humaine et aux méthodes de management telle qu'elle est donnée aux autres éléments comme les clients et les concurrents. Les hypothèses à confirmer sont donc : les entreprises algériennes, et les grandes entreprises surtout, s'intéressent à l'intelligence économique, mais ne maîtrisent pas l'ensemble de ses phases et c'est la phase de collecte qui est relativement maîtrisée.

Il serait pertinent de se poser la question suivante : comment est-il possible que nos entreprises peuvent prendre de bonnes décisions stratégiques et être compétitives sans développer une approche d'intelligence économique complète et efficace? Dans ce cas, une recherche est certainement nécessaire.

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