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Les usages et représentations d'internet chez les étudiants, enseignants et chercheurs de l'université de Bamako

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par Birama Seyba TRAORE
Université Stendhal Grenoble 3, UFR Sciences de la Communication, Institut de la Communication et des Médias - Master 2 Recherche en Sciences de l'Information et de la Communication 2008
  

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Conclusion générale

L'introduction et le développement de l'Internet au Mali ont engendré de nouveaux enjeux, de nouvelles pratiques. Certes, de nombreuses contraintes et limites existent encore: faiblesse de la télé densité, du parc d'ordinateurs et des ressources humaines, coûts prohibitifs des équipements informatiques et des communications téléphoniques, inadéquation des infrastructures de télécommunication, absence de politique cohérente et incitative en matière d'Internet etc. Cependant, l'Internet se développe au Mali en dépit de toutes ces contraintes.

L'impact de l'Internet au Mali s'est traduit par l'augmentation du nombre de cyber cafés en ville, pendant que celui des cyberespaces à l'université reste insignifiant par rapport au nombre d'universitaires, de surcroît certains ne sont toujours pas opérationnels. L'Internet commence à entrer dans les moeurs d'une partie du public universitaire, tout au moins l'usage du courrier électronique. Les résultats de l'étude nous montrent que cette tendance est entrain d'être renversée, notamment chez les étudiants qui ont été nombreux à citer la recherche d'information comme leur usage principal d'Internet. De ce fait, force est de reconnaître l'importance d'Internet dans l'accès aux ressources électroniques. Beaucoup d'étudiants de la FMPOS et de la FLASH se servent de ces ressources pour rédiger leurs thèses et mémoires. Internet devient alors un outil incontournable pour ces personnes. Malgré ce recours massif à la recherche d'information sur Internet, les résultats de l'étude montrent que les universitaires ne maîtrisent pas ou maîtrisent peu la recherche d'information en ligne. Dans ce contexte d'usage croissant d'Internet par les étudiants, l'éducation à l'information s'avère nécessaire pour permettre aux universitaires de tirer un meilleur profit des ressources documentaires électroniques. La question de la formation à la recherche documentaire et

d'information nécessite donc une attention particulière des autorités universitaires. Mais notons qu'elle doit prendre en compte les usages et les représentations des étudiants en la matière, pour être adaptée à leurs besoins. Rappelons que toutes les personnes interrogées ont déclaré avoir le plus besoin de formation pour l'usage des ressources sur Internet, la mise en ligne des cours et l'évaluation de l'information. Parallèlement, la sensibilisation des enseignants et chercheurs à l'usage des ressources électroniques doit être accentuée car les résultats de l'étude soulignent la méconnaissance et la sous exploitation de ces ressources pourtant disponibles et le plus souvent gratuitement.

L'analyse des résultats de notre enquête montre que malgré la diversification de l'usage des TIC, la culture d'Internet n'est pas encore entrée dans toutes les mentalités à l'université notamment chez les étudiantes et enseignants. Beaucoup d'entre eux n'ont pas encore intégré de traditions dans ce que l'on pourrait appeler la culture d'Internet et plus généralement des TIC et utilisent ces outils d'une manière assez aléatoire, selon leurs besoins à court terme.

Les résultats de l'étude révèlent un désintérêt des usagers pour les bibliothèques. Celles-ci sont de moins en moins fréquentées, le public universitaire préférant se documenter sur Internet. Face à cette situation, il urge d'équiper les bibliothèques universitaires d'ordinateurs connectés à Internet et dédiés à la recherche d'information en ligne. La demande d'information à l'heure actuelle est plus forte que l'offre. La seule structure du Campus numérique ne saurait à elle seule suffire à inverser la tendance.

En ce qui concerne les missions des bibliothèques, l'apport d'Internet peut s'établir selon deux principaux axes. Il peut s'agir tout d'abord de valoriser les ressources d'un établissement (numérisation de fonds patrimoniaux, mise à disposition du catalogue en ligne, présentation des services disponible. etc.). Le réseau peut également servir d'ouverture sur l'extérieur, en permettant l'accès à des informations distantes: rendre possible la consultation d'Internet dans une bibliothèques publique revient donc à ouvrir cette «boite à livres » vers une quantité indéfinie de contenus dont le professionnel ne maîtrise plus la valeur, la nature, l'origine. Aventure passionnante sur le plan de la circulation des savoirs, une telle révolution implique en outre la remise en question des politiques classiques d'acquisition et de mise à disposition des ouvrages (CHAZAUD, 1997)

Il ressort de ce travail que les représentations d'Internet des universitaires sont le plus souvent sociales et ont un lien direct avec les usages qu'ils font de l'outil Internet. Les usages quant à eux sont multiples et diffèrent selon les disciplines enseignées à l'université (usage des outils de référence, des bases de données, le téléchargement de logiciels...). Cependant certains usages semblent identiques chez toutes les personnes interrogées: l'usage de la messagerie électronique, la

lecture d'information, la recherche d'information en ligne etc.

La fréquence d'utilisation la plus élevée et la plus diversifiée se rencontre chez le profil «grands utilisateurs», tandis que la plus basse et la moins régulière est notée du côté des filles.

Pour favoriser et optimaliser l'usage de l'Internet en milieu universitaire, un certain nombre de défis doivent être relevés et en priorité l'Etat doit:

> élaborer un cadre règlementaire d'usage des TIC à l'Université qui comprenne les infrastructures, une politique d'appropriation des TIC, un plan stratégique de mise en oeuvre progressive des cyberespaces et un programme de formation adapté aux besoins;

> accepter de dégager d'importantes ressources budgétaires pour le développement des TIC (infrastructures, personnels qualifiés). Le financement de ces infrastructures semble plus urgent et opportun que de vouloir atteindre certains objectifs ambitieux de "démocratisation de l'accès à la société de l'information";

> baisser davantage les fiscalités sur l'importation du matériel informatique;

> recourir à des technologies adaptées aux besoins du pays, conditions d'un service d'accès de masse à l'Internet.

L'université de Bamako doit :

> s'impliquer dans la formation des étudiants à la recherche documentaire qui reste le plus souvent inexistante (à part les ateliers organisés par le CNFB). Une très grande majorité des universitaires interrogés ont appris par eux-mêmes à utiliser les ressources disponibles sur le net. L'introduction d'un module "initiation à la recherche documentaire traditionnelle et à la recherche d'information sur Internet dès la première année de l'université s'avère nécessaire;

> veiller à l'introduction de l'informatique dans les programmes de formation à tous les niveaux d'enseignement;

~ consacrer un budget digne de ce nom à la documentation des enseignants et chercheurs pour leur permettre de souscrire un abonnement aux revues scientifiques dans leurs domaines respectifs;

> renforcer les capacités d'accueil et de fonctionnement des cyberespaces dans toutes
les facultés et instituts de l'université ainsi que toutes les grandes écoles du pays;

> former davantage d'enseignants tout en diminuant les volumes horaires. Ceci permettra aux enseignants chercheurs de disposer d'un maximum de temps pour se

consacrer à la recherche et à la production de contenus;

> mettre en place des stratégies pour développer la culture de l'information, les usages des outils d'information et de communication dans le milieu universitaire;

> encourager et aider les associations estudiantines dans la vulgarisation des TIC en milieu universitaire.

Mais, s'il est vrai qu'à plusieurs égards l'adoption des TIC peut aider l'université à résoudre certains de ses problèmes notamment, l'accès aux ressources documentaires, l'isolement et la pénurie d'enseignants chercheurs ( le e-learning comme réponse) ou encore l'absence ou l'insuffisance de production de contenus, il est nécessaire de garder à l'esprit que ces techniques en elles-mêmes ne suffisent pas pour garantir un succès réel et durable si elles ne s'insèrent pas dans un environnement suffisamment préparé. Il s'avère donc, avant tout souhaitable d'oeuvrer à la mise en place des conditions favorables à cet aboutissement. Des études ont révélé que le potentiel et l'utilisation des TIC dans le secteur éducatif en Afrique peuvent apporter une solution à la carence des ressources documentaires à condition de veiller à la mise en place d'infrastructures qui permettent ces usages. Dans ce cas ne serait-il pas judicieux et opportun de penser en termes de complémentarité des ressources papier et des ressources Internet? Complémentarité entre bibliothèques et Internet tant évoquée dans les propos de la majorité du public interrogé? Quant à l'usage des ressources du Net, a-t-il un impact positif sur la réussite universitaire des internautes concernés?

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand